Exploration sous bonne garde [PV Sebastient]

Alexandra avait dévalé le plus rapidement possible la colline pour arriver vers la tente. Elle avait ralenti sa course à son approche pour éviter de réveiller son occupant mais sans nul doute que les piétinements et cris de bêtes avaient certainement fait ce boulot. Elle passa à côté et s’approcha de la rive, fusil leva, prêt à faire de nouveau feu sur l’énorme bête qui était à présent avachi sur le côté de l’autre rive. C’est à ce moment-là que la douce voix de l’archéologue se fit entendre :

« Mon Coeur ! merci pour le café chaud et les croissants très aimable de ta part. »

Il était réveillé, ça c’était une certitude maintenant l’humeur risquait de ne pas être au rendez-vous vu le peu d’heures qu’il avait eu à dormir. La première chose à faire serait de vérifier si la bête était vraiment morte, ensuite de s’occuper de la hyène qui était blessée… mais avant cela, elle préféra faire son rapport, après tout c’était son chef. Elle fit demi-tour, rabaissant son arme et finit par entrer dans la tente où elle vit Sébastien attablé devant une tasse de café noir. Elle le regarda et finalement prit la parole.

- Désolée du réveil, ce n’est pas de ma faute… mais si vous avez deux secondes vous pourriez voir qui en est le responsable… Un conseil, pas de gestes brusques en sortant…Il y a un blessé et sans nul doute que la meute est encore dans le coin !

Tout en disant cela, elle fouilla dans le sac pour trouver la trousse de secours. Puis, elle ressortit et s’approcha en douceur de la hyène qui à son approche commença à glapir et à essayer de partir. Alors la jeune fille s’agenouilla doucement et lui parla d’une voix douce tout en s’avançant doucement. Finalement, l’animal s’arrêta et la jeune femme put commencer à la soigner. Il ne fallait pas lui faire mal car une morsure de sa part risquait de bien faire mal. Elle ouvrit doucement la trousse de secours et regarda les blessures dont souffrait l’animal… Elle ne pouvait pas faire l’impensable mais au moins, elle lui éviterait de mourir bêtement. Elle regarda les produits et tourna la tête vers Sébastien qui sortait de la tente avant de lui dire :

- Vous vous y connaissez un peu en premier secours ?

Sébastien sortit de la tente à la suite d’Alex et mit ses lunettes de soleil afin d’habituer ses yeux à la luminosité du matin, malgré cela une larme coula.
Il regarda autour de lui, la nature qui s’était éveillée avant lui et certaines scènes de l’aube étaient encore présentes.

- Vous vous y connaissez un peu en premier secours ? fut la question qu’il entendit.

Il regarda l’animal et haussa les épaules. Il s’accroupit à côté de la jeune femme et observa les blessures puis se replongea des années en arrière essayant de se souvenir des documentaires.

« En premiers secours, non, par contre, que vous soignez cette animal avec succès ou non, ou que vous ne fassiez rien, son sort est déjà déterminée. Elle est blessée donc sera rejetée de son clan, voir même manger. Si elle prend la fuite, elle crèvera dans un coin. C’est la nature et vous n’y pouvez rien. »
Il se remit debout et tout en terminant sa tasse de café avant de rentrer sous la tente, il lui dit : « Si vous avez de la morphine, c’est le mieux pour cette créature. »

Il posa la tasse sur la table, se passa une main dans les cheveux, histoire de se recoiffer puis ressortit. Il laissa Alex à côté de cette sorte d’hyène et se dirigea vers la rivière. Une grosse bestiole affreuse était couchée sur le flanc, ne bougeant plus.

*Ça c’est du travail de professionnel. * Il s’écarta de l’animal et plongea ses mains dans l’eau fraîche puis se les passa sur le visage afin de terminer le processus de réveil, le contact de l'eau froide le fit frissonner. Il resta là très peu de minutes, observant les environs, puis il se redressa et retourna vers la jeune femme.

« Si vous voulez, je peux m’en occuper. »

Alexandra avait beau être un sniper, elle n’aimait pas tuer… enfin cela dépendait des moments et là précisément elle se voyait mal tuer cet animal blesser tout simplement parce qu’il risquait de ne pas retrouver sa place dans la meute et de mourir. Elle savait que Sébastien devait avoir raison mais elle ne pouvait pas le faire, c’était impensable pour elle de tuer quelqu’un ou un animal qui ne lui voulait pas de mal. Et là justement un choix cornélien se posait à elle. Tuer cet animal pour éviter qu’il meurt ensuite, ou le soigner et laisser faire la nature…Finalement, elle restait là à caresser cet animal blessé en réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire et elle réagit que lorsque l’archéologue revint vers elle. Elle secoua la tête avant de dire :

- Non, je m’en occupe !

Il était hors de question qu’elle le tue… alors contre toute attente, elle fouilla dans sa poche arrière et sortit un petit sachet gris. Chaque soldat avait quelques sachets de ce type sur lui. C’était une poudre qui une fois mise sur une blessure avait pour effet d’arrêter les saignements. Elle l’ouvrit avec les dents et tout en caressant l’animal, elle approcha le sachet de sa patte arrière gauche. L’animal se doutant de ce qui allait se passer, essaya de se relever, mais Alexandra arriva à l’immobiliser, lui attrapant également la gorge pour éviter toute morsure avant d’appliquer la poudre sur la blessure. Au bout de quelques secondes, la poudre fit son action et la blessure s’arrêta de saigner. Lorsque l’animal cessa de s’agiter, la jeune femme le relâcha tout en lui parla doucement. Puis, elle prit une bande de tissus et enroula la blessure avec, elle serra autant qu’elle put, sans pour autant gêner l’animal. Elle finit par se relever pour aller chercher une des deux casseroles et la remplir d’eau avant de la poser à côté de l’animal. Il était hors de question pour elle qu’il meurt. Alors une fois cela fait, elle le caressa un peu puis repartit en direction de la tente et déclara en passant à côté de Sébastien.

- Si je peux le sauver, je le ferais…

Il regarda la jeune femme s’occuper de l’animal.
« Vous êtes consciente qu’en le soignant, vous l’avez condamné ? » Il haussa les épaules et pénétra sous la tente, il prit son sac à dos, mit quelques provisions et ressortit.
« Vous comptez donner un service funéraire pour le pachyderme aussi ? ». Il sortit un appareil photo et prit quelques clichés de l’animal. Il alla jusqu’au cadavre et fit de même. Il s’avança vers la rive, photographia les traces animales.

*Ce sera peut-être utile pour établir une base de données sur la faune et la flore, quand à ce « Hippopodogue », il faudra faire des analyses, mais ça, une autre mission s’en occupera.* pensa t’il.

Il alla jusqu’au site, prit des photos des dalles, de la disposition des pierres, des lieux environnants. Il était intrigué, il n’arrivait pas à savoir à quoi ce lieu pouvait servir exactement. Il se demanda si d’autres sites ne se trouvaient pas à proximité.
Il avait envie d’aller marcher, de continuer ses recherches, mais il ne pouvait pas partir sans prévenir, elle le prendrait mal si il agissait ainsi. Il se tourna, remonta vers le camp et se dirigea vers la jeune femme. L’animal avait l’air calme, se laissant presque faire.

« Je vais en direction du nord à maximum une heure de marche pour trouver d’autres endroits. Vous voulez venir ou vous préférez rester ici ? »

Alexandra préférait ne pas répondre aux petites provocations de l’archéologue sur sa façon d’agir. Elle avait peut-être condamné l’animal mais au moins elle lui avait donné une chance de s’en sortir. Pour elle, elle lui avait sauvé la vie et c’était ce qui comptait. Qui plus est, l’animal ne lui avait rien fait, il ne l’avait pas mordu donc c’était qu’il n’était pas si dangereux que cela. Elle était en train de ranger la trousse de soin quand elle entendit une voix derrière elle…Un service funéraire pour la pachyderme. Elle se retourna et le fusilla du regard. Non mais qu’est-ce qu’il pouvait se montrer con parfois ! Elle rangeait la trousse et reprit une dose de poudre anti-hémorragie qu’elle remit dans sa poche arrière avant d’entendre l’interjection de l’archéologue. Il lui proposait de l’accompagner. Elle le regarda puis regarda l’animal blesser qui était à l’ombre ainsi que le pachyderme mort. Il n’y avait plus de risque ici donc elle se rapprocha de Sébastien et lui répondit :

- Je vous accompagne !

En passant à côté de l’animal, ce dernier tendit le museau vers elle alors avec un sourire elle se pencha et lui caressa la tête tout en lui disant de rester ici, de ne pas bouger. Il avait de l’eau, il était soigné… Avec de la chance quand ils reviendraient, il serait peut-être parti retrouver sa meute… Alors elle suivit l’archéologue se retournant régulièrement pour observer l’animal jusqu’à ce qu’ils disparaissent de son champs de vision et ce fut ce moment précis qu’elle choisit pour lui dire :

- J’ai beau être une tueuse, je ne peux pas tuer un animal comme cela, de sang-froid… J’ai été éduqué à tuer sur commande ou pour protéger, pas pour assouvir un besoin de supériorité… Je ferais mon possible pour le soigner et qu’il réintègre son groupe, quittes à devoir rester ici plus longtemps !

Tout en avançant, il observa la jeune femme se retourner à plusieurs reprises.
*Punaise, je n’aurais jamais cru qu’elle soit aussi sensible. Ah mais oui, c’est une femme après tout.*

Ils avancèrent encore un peu avant que Sébastien n’entende Alex lui parler.
- J’ai beau être une tueuse, je ne peux pas tuer un animal comme cela, de sang-froid… J’ai été éduqué à tuer sur commande ou pour protéger, pas pour assouvir un besoin de supériorité… Je ferais mon possible pour le soigner et qu’il réintègre son groupe, quitte à devoir rester plus longtemps !

Sébastien secoua la tête, elle avait agi sans tenir compte des répercussions de ses gestes.
« En tuant l’hippopodogue, vous ne vous êtes pas demandé si cette créature n’avait pas des petits à nourrir, n’est-ce pas Caporal Cœur d’Artichaut ? »

Il n’avait pas envie de polémiquer ou à disserter sur le pourquoi du comment du truc, ça ne servirait à rien et il n’était pas d’humour. Ils allaient encore passé la journée à se faire la gueule, bon lui s’en foutait royalement, il ne serait pas forcé de parler.

Les hautes herbes arrivées à mi-cuisse, ils se dirigeaient vers le nord comme prévu où trônait au loin un massif montagneux recouvert de neige au sommet. Sébastien avait seulement décidé de s’éloigner mais pas d’aller jusque là-bas.
Quelques arbres faisaient leurs apparitions au fur et à mesure de leur avancée.

Le fait de savoir si la menace avait des petits à nourrir ne l’avait pas effleurer l’esprit mais elle ne put s’empêcher de rigoler un peu. Peut-être aurait-elle dut ne pas le tuer après tout, le réveil de Sébastien aurait été encore plus tonitruant alors elle se permit de lui répondre :

- Je ne l’ai tué que pour une raison… Il avait remarqué la tente et partait dans sa direction. S’il avait continué son chemin, je n’aurais pas tirer mais excusez-moi de l’avoir tuer, j’aurais peut-être dû lui laisser terminer son repas avec un bonhomme en guise de dessert !

Caporal Cœur d’Artichaud, cela risquait de lui coller à la peau pendant longtemps si cette histoire revenait sur la base. Elle qui était connu pour être plutôt insensible là voilà qui dévoilait la pire d’elle. Elle aimait les animaux et détestait qu’on leur fasse du mal. D’ailleurs, elle n’aimait pas chasser, elle avait toujours honte de devoir tuer un animal pour se nourrir. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, Alexandra voyait pointer à l’horizon la montagne et des arbres qui bientôt formèrent une forêt mais beaucoup plus clairsemé que celle vers le campement. Elle choisit ce moment pour continuer :

- Je suis comme ça, on va pas me changer… dites, on pourrait enterrer la hache de guerre, non ? Même si le fait du « tu pues » d’hier soir, je n’ai guère apprécier…. Mais si on est là pour quelques temps autant arriver à se parler sans forcément se japper après…

Elle marchait toujours derrière lui, sans vraiment faire attention où elle mettait les pieds quand elle se prit justement les pieds dans quelque chose. Elle chûta lourdement au sol en laissant échappé un juron. Elle avait buter contre quelque chose.

Sébastien sourit en entendant la première remarque de la jeune femme. Elle avait peut-être eu raison mais il n’était pas sur les lieux donc il ne savait pas tout. Et de toute façon, la créature aurait détruit leur camp de base, si elle n’avait pas agi.

" Quelle hache de guerre ? Et je n’ai jamais dit « Tu pues » " rétorqua-t-il avant de se tourner vers la jeune femme.

À ce moment-là, sans s’y attendre, Sébastien vit Alex se jeter dans ses bras.
*Je suis encore endormi, je rêve ?*

La distance était trop grande et malheureusement avant de faire le moindre geste, trop surprit, elle était déjà étendu sur le sol, à vociférer un juron.
Il étouffa le rire qui venait, se mettant la main devant le visage. Il s’avança et tendit la main vers Alex pour l’aider à se relever. *Ah non, je ne dors pas.*

La jeune femme hésita un peu et accepta la main tendu. Après l’avoir aidé, Sébastien regarda ce qui avait fait buter la militaire et fut surprit. Il avait sous les yeux, une carcasse d’animal enfoncée dans le sol. Il était passé au-dessus par chance.
Étaient-ils sur le terrain de chasse d’un prédateur ? Aucune certitude pour l’instant. Sébastien observa les os, certains avaient des traces.
« Il se peut qu’il y ai un danger dans le coin, Alex. Quels sont vos conseils ? Vous êtes la spécialiste. » lui demanda t’il en la regardant.

La jeune femme accepta la main tendue… Bon s’ils devaient enterrer la hache de guerre autant accepter certains gestes. Elle se redressa, s’époussetant les genoux avant de regarder sur quoi elle avait trébuché. Une carcasse d’animal… Méconnaissable vu comment il avait été ronger. Sébastien lui demanda s’il y avait un danger et ses conseils. Elle le regarda et répondit à voix basse :

- De toute manière, qu’on parte ou qu’on reste, s’il y a un animal dans le coin, il nous suivra… On continue mais sortit votre pétard au cas où il viendrait nous chercher des noises.

De son côté, elle vérifia que son fusil était bien chargé. Elle défit également le cache de son pistolet, comme cela il serait plus facilement attrapable… Elle regarda Sébastien et lui fit signe de rester derrière elle et de la couvrir. Elle se remit à marcher, le plus doucement possible, essayant de ne pas faire de bruit. Même si la carcasse avait l’air de dater un peu cela ne voulait pas dire qu’ils n’étaient pas sur le terrain de chasse d’un animal et autant se faire discret pour éviter de se faire découvrir.
Elle continua d’ouvrir la marche doucement, étant attentive à tout ce qui pouvait bouger dans la forêt. A première vue, elle semblait très calme, peut-être même un peu trop car bientôt les chants des oiseaux se turent. Généralement ce n’était pas bon signe.

Sébastien l’écouta attentivement. Il sortit son Walther et le garda dans la main droite, il plaça la main gauche sous la précédente, s’assurant de son équilibre et de son contrôle en cas d’utilisation.

Il laissa Alex avancer sur quelques mètres avant de lui emboîter le pas, s’il devait la couvrir, autant se laisser distancer de quelques mètres pour pouvoir réagir. Il regarda la jeune femme se déplaçait silencieusement avec une grâce assez féline.

Ils s’enfoncèrent sous les arbres, silencieusement, écartant les fougères en se déplaçant. Sébastien jetait des coups d’œil à droite et à gauche. Les grands arbres étaient larges et imposants, certaines racines ressortaient du sol, les fougères ressemblaient à celle se trouvant sur Terre. Quelque chose clochait mais Sébastien ne savait pas ce que c’était sauf que les oiseaux avaient fermé leurs becs.

A leur droite à une trentaine de mètres, des fougères s’agitèrent, Sébastien posa un genou au sol, leva son arme et attendit un signe d’Alex. Son poul s'était légèrement accéléré, il commençait à avoir les mains moites.

Il interpella Alex :"Euh.....Alex, vous pouvez regarder vers la droite ?"

Son MK était un peu plus relever, prêt à faire feu sur tout ce qui pourrait sortir des fourrés et de derrière les arbres. Tous ses sens étaient en alerte, elle entendait les bruits de pas de l’archéologue juste derrière elle. Cela lui rappelait le bon vieux temps quand avec son équipier, ils devaient aller se planquer pour tuer quelqu’un. C’était toujours un exercice périlleux que de ne pas déranger la faune locale pour éviter de se faire repérer et de ne faire qu’un avec la nature. Mais ici tout était différent, elle n’était pas accompagné de Vic, mais de Sébastien…Elle devait faire attention à lui pour éviter qu’il ne se blesse, elle en avait la responsabilité maintenant qu’elle n’était plus maître de la mission !

En marchant, la jeune fille portait une attention particulière à poser ses pieds le plus doucement possible, essayant par la même occasion de ne pas faire craquer de feuilles ou de brindilles sous elle. Elle marchait donc à pas de loup en décrivant un chemin un peu sinueux quand un bruit d’agitement se fit entendre. Aussitôt, Sébastien et elle se tournèrent d’un commun accord tacite vers les fougères qui s’agitaient. Elle vit Sébastien posé un genou au sol et lui demander de regarder… Elle lui fit un sourire d’un air de dire « oui bien sur ! ». C’était à elle qui incombait maintenant de s’approcher du fourré en question. Elle arma son arme et s’approcha en douceur du fourré.

Sébastien regarda Alex avancer lentement, après un sourire. D’un pas maîtrisé, elle évitait de faire du bruit ou des mouvements brusques. Les fougères bougeaient peu, reprenant leur place naturelle après le passage de la jeune femme.
Sébastien reporta son regard vers l’endroit où il y avait eu de l’agitation, de très légers bruits se faisaient entendre et il se rapprochait lentement.

Le soleil qui avait continué sa course pendant leur marche, éclairait certains endroits de la forêt, quand celle-ci laissait passer les rayons de l’astre à travers ses frondaisons. Une forme se rapprochait d’eux.
Au premier abord, Sébastien pensa à un félin, sauf que celui-ci avait l’air d’être recouvert d’écailles et se mouvait sur six pattes, mais il n’arrivait pas à en distinguer plus.
Sébastien garda l’arme braqué devant, visant cette « chose », couvrant l’avancée d’Alex qui se fit encore plus lente.

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L’animal avait senti des odeurs inconnues, poussé par la curiosité et son instinct de prédateur, elle avançait furtivement au milieu de son terrain de chasse.
Sa queue barbelée traînait le long du sol évitant de se faire repérer. Elle les avait observés pendant un long moment, ce demandant quelle proie saisir en premier. Ses quatre yeux aperçut le mouvement de son futur casse-croûte s’avançait dans sa direction. Elle se passa rapidement la langue sur les babines, se ramassa sur ses pattes, se préparant à bondir. Ses longues griffes sortirent de ses pattes recouvertes d’écailles foncées, lui permettant presque de se fondre dans le décor.
La faim la tenaillée, elle allait faire un festin.

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La distance s’était raccourcie. Ses longs muscles tendus en prévision du saut, se détendirent d’un coup, les griffes s’enfoncèrent dans le sol meuble, lui donnant l’appui nécessaire. Sébastien vit la créature s’élever en l’air d’un bond gracieux et rapide qui couvrit la distance la séparant d’Alex. Il appuya sur la détente, le coup de feu résonna dans le silence de la forêt, la douille s’éjecta sur le côté, Sébastien garda le contrôle de l’arme se préparant à tirer de nouveau.
« Alex !! » cria t’il.

Maintenant, elle en était certaine, il y avait bien quelque chose derrière ce fourré et ce quelque chose ne leur voulait pas forcément du bien. Sinon, dès son approche, l’animal serait parti mais non au contraire, elle le sentait encore dans les parages. C’était un prédateur, c’était sur maintenant est-ce qu’il voulait seulement les tester ou les manger. Là était la question et cette question pouvait révélé une réponse qui ne serait pas du tout plaisante pour la jeune fille qui était à présent en première ligne devant un danger dont elle ne savait rien du tout. Et dire qu’elle avait choisi sa spécialité pour être loin du danger, c’était réussi, depuis qu’elle était sur Atlantis, elle avait toujours connu le danger de près !

Au fur et à mesure de son approche, elle distinguait une forme… Un félin peut-être, mais la couleur posait problème. On aurait dit qu’il avait une côte de maille sur lui mais rouillée. Bon, restait à espérer que les balles aient un effet sur lui parce que sinon, elle était mal, très mal ! Alors qu’elle s’avançait toujours, elle vit d’un coup la bête surgir du buisson en sa direction par un joli bond. Six pattes, quatre yeux…une peau recouverte d’écaille et surtout des dents et des griffes assez méchantes rien qu’à les voir. Ce fut l’analyse rapide que la jeune femme fit en l’espace d’une seule seconde… Seconde qui fut peut-être de trop pour qu’elle ait le temps de redresser son arme et de tirer. Un coup de feu eut bien lieu mais ce ne fut pas de sa part, c’était Sébastien qui en plus de tirer criait son nom. L’animal ne fut pas le moins du monde effrayé par la détonation, ni par l’impact…

Alexandra redressa le canon de son arme et tira au jugé. Elle ne prit pas le temps de visé, il était bien trop près. Elle tirait tout en se reculant le plus possible mais elle savait qu’elle ne pourrait pas lui échappé, elle s’était approché trop près. Le balle qu’elle tira parti se loger dans une de ses pattes, du moins, l’impact eu lieu par là-bas mais elle n’aperçut pas si l’animal était réellement blessé ou non car elle eut juste le temps de se jeter sur le côté pour éviter que l’animal ne la percute de plein fouet. Et bien évidemment, elle avait choisi la mauvais côté. Au lieu de se jeter vers Sébastien, elle avait fait le contraire… Volontairement ou pas… Elle percuta le sol assez lourdement et se redressa aussitôt. Elle voulut redresser son arme et l’épauler pour viser l’animal mais une violente douleur lui scia le bras droit. Un simple coup d’œil lui apprit qu’elle n’avait malheureusement pas eu le temps d’éviter la patte et les griffes. Il l’avait touché et aux premiers abords, la blessure loin d’être jolie était surtout incapacitante pour la jeune femme. Sans ses deux bras de valides, elle ne pouvait manipuler son fusil. Elle le lâcha rapidement au sol et sortit son Beretta tout en visant l’animal qui était de nouveau debout et qui s’approchait d’elle. Aucuns signes de blessures… La chance… Ils étaient deux mais Sébastien ne l’intéressait pas… Il lui fallait prendre une décision vu que l’animal l’avait certainement déjà imaginé dans son assiette. Sans lâcher du regard le prédateur, elle dit à Sébastien :

- Tirez-vous !!!!

Aussitôt en disant cela, elle vida quasiment la totalité de son chargeur sur l’animal sans que celui-ci ne soit vraiment inquiéter.

Tout s’était enchaîné rapidement. Sébastien avait vu l’animal bondir et se jeter sur la jeune femme. Alex avait esquivée mais se trouvait trop loin de Sébastien.
Il se releva et avança rapidement vers la bestiole, l’arme toujours tendu devant lui. Il entendait la jeune femme tirer à plusieurs reprises. *Le son est différent, elle est au pistolet.*

L’animal ne lui prêtait aucune attention, il pouvait s’avancer rapidement.
A travers les détonations, il crut discerner la voix de la jeune femme.
- Tirez-vous !!!!

Sébastien n’y prêta aucunement attention. Il gardait l’œil sur l’animal dont la queue fouettait les herbes alentour. Il tira encore deux fois, visant l’arrière de l’animal, il lui fallait détournait l’attention de la bête. Mais comment s’y prendre.
- Que nenni ! Je ne laisse pas une damoiselle en détresse !! Mon honneur de chevalier me l'interdit !

Il continuait de tirer, touchant l’animal mais ne la blessant pas ou peu.
La forêt résonnait, les oiseaux avaient pris leur envol dès les premiers tirs. Les pas de Sébastien écrasaient les branches sur le sol, il se déplaçait comme un pachyderme dans un magasin de vaisselle, mais il n’en avait rien à faire. Son objectif était clair, porter secours à la jeune femme.

Il s’arrêta à bonne distance de l’animal pour éviter la queue barbelée, s’agenouilla et ramassa des branches de sa main gauche. Dans un sens, il était émerveillé par les caractéristiques de l’animal qui sortait de l’ordinaire mais réagissait il aux mêmes peurs. Il garda les branches à proximité et fouilla dans les poches du pantalon, trouva son briquet et après quelques essais, réussit à faire brûler les quelques feuilles sur les branches.
*Peut être que cela fera effet.*
-Évitez sa queue Alex ! cria-t-il quand il se releva, le fagot brulant dans sa main gauche et son arme à droite, il tira encore quelques coups pour que la bête tourne la tête, mais il n’avait surtout pas envie de blesser la jeune femme.

Son but principal était de protéger l’archéologue, venait ensuite s’en sortir elle-même… mais bon, cela c’était optionnel surtout vu la bête qui lui faisait face et qui bavait rien qu’en la regardant. Bientôt son chargeur fut vide et elle s’embêta réellement pour recharger son arme avec son bras blessé. Alors qu’elle avait donné l’ordre à Sébastien de s’enfuir, elle entendit une réponse…Que nenni… Non, il n’allait quand même pas jouer les chevaliers servants pour la sortir de ce mauvais pas. Ce n’était pas possible, on lui avait appris à respecter un ordre ou quoi !!! Si elle avait pu, elle lui aurait certainement crié après de l’écouter et de faire ce qu’elle disait mais la bête s’approchait un peu trop d’elle. Elle visa de nouveau la tête et tira, vidant une nouvelle fois son chargeur.

Il était pourtant hors de question qu’elle y laisse la vie. Elle reculait au fur et à mesure que la bête avançait quand soudain elle entendit la voit de l’archéologue qui lui disait d’éviter sa queue. Qu’elle évite quoi ??? Elle vit un flambeau s’allumer alors que la bête finissait de se retourner en vitesse vers l’homme qui le défiait. Alexandra suivit le mouvement du regard et lorsqu’elle vit la queue arriver sur elle, elle se coucha au sol et pria le ciel qu’elle ne soit pas toucher. Par bonheur, ce ne fut pas le cas et la queue passa bien au-dessus d’elle. Woua, c’était vraiment le genre d’animal que l’on n’avait pas du tout envie de croiser ! Finalement la jeune femme se redressa et rampa jusqu’à une racine qui pourrait lui servir d’abri en cas d’attaque de la bête. Sébastien essayait de l’effrayer avec son flambeau mais cela ne semblait guère fonctionner si ce n’est d’exciter encore plus l’animal. Si les balles ne faisait rien, la jeune fille avait encore quelque chose qui était bien plus dangereux qu’une balle. Elle regarda Sébastien et parvint à prendre une de ses grenades à fragmentation avant de crier à l’intention de l’archéologue :

- A couvert !!!!!

Le bruit de sa voix fit se retourner la bête qui revint vers elle. Cinq mètres… Alexandra raffermit sa prise sur la grenade. Quatre mètres, elle dégoupilla la grenade à l’aide de ses dents et la jeta sur l’animal qui eut pour réflexe de gober ce qu’on lui jetait…. Trois mètres, l’animal se courba comme pour sauter mais fut stopper net dans son élan par l’explosion de la grenade qui lui éventra le ventre, projetant du sang un peu de partout. Alexandra eu juste le temps de se cacher derrière la racine, espérant que l’archéologue aurait fait de même de son côté. L’animal ne bougeait plus, il était mort…

La bête avait tourné la gueule vers Sébastien mais ne semblait nullement effrayée, bien au contraire. Ses yeux s’étaient fixés sur lui, l’observant, faisant claquer sa mâchoire. Sébastien gardait un œil sur Alex qu’il avait vu disparaître derrière une grosse racine, quand quelques secondes après il entendit des paroles.

Par réflexes, l’archéologue s’était jeté au sol de tout son long, écrasant les fougères environnantes, le bruit d’une explosion étouffée lui martela les oreilles, les faisaient teintées. Il sentit un liquide chaud tomber sur ses bras. Il leva la tête et regarda en direction de la créature, elle gisait sur le sol, les entrailles apparentes et fumantes, la gueule grande ouverte, elle ne bougeait plus. Sébastien se releva, regarda ses bras recouvert par les fluides vitaux de la créature, rangea son arme et avança vers la racine.

« Alex ? Tout va bien ? »

Il contourna le corps de la créature, passant à bonne distance par sécurité, puis s’avança vers la cachette de la jeune femme. Il la trouva recroquevillée sur elle, profitant un maximum de son abri.

« Bien vu le coup du C4 ! » lui dit-il avec un sourire qu’il perdit rapidement en apercevant la blessure de la jeune femme. Il s’agenouilla à côté d’elle et commença à chercher dans les sacs à dos de quoi la soigner.

« Sacré bestiole, hein ! « Il essayait de meubler le silence qui les environnait. « Mais pour l’instant, on soigne votre blessure et après ça on rentre, d’accord ? »

L’explosion avait été aussi violente qu’espéré et surtout Alexandra souhaitait que cela fasse de l’effet à l’animal. Les balles n’avaient eu que peu d’effet, pas suffisant pour qu’elle décide de s’enfuir, ils leur restaient les explosifs et voilà aussi pour quelle raison elle l’avait utilisé. Alors quand la charge explosa, elle était bien camouflé par la racine, s’étant contorsionné du mieux qu’elle pouvait. L’explosion avait été violente et heureusement que dans cet environnement assez étouffé, il n’y avait pas eu énormément de dégâts de branchages ou d’arbres car le C4 avait un large champ d’explosion. Elle n’aimait pas les explosifs, c’était une manière de tuer bien trop impersonnel à son goût mais bon, dans des cas comme ceux-là, ils étaient les seuls recours !

Elle entendit bientôt la voix de l’archéologue qui l’appelait et qui lui demandait si elle allait bien. Oui, beaucoup mieux depuis qu’elle savait qu’il était toujours en vie… De son côté, cela pouvait aller. Elle s’appuya malheureusement sur son bras blessé pour changer de position et de suite se ravisa en crispant les mâchoires. Saloperie d’animal !!! Elle vit Sébastien arriver dans son champ de vision et la féliciter pour le C4. C’était tout ce qui lui restait, si cela ne marchait pas et bien… ils termineraient en souper ! Elle le remercia d’un geste de la tête alors qu’elle se remettait un peu d’aplomb, histoire de s’appuyer contre la racine. Elle le vit grimacer quand il vit sa blessure. Elle jeta elle-même un coup d’œil et fit de même… Pas beau à voir en effet. La peau avait été bien tailladée par ses griffes et les coupures étaient assez profondes, enfin deux seulement, les autres étaient superficielles. Elle le regarda chercher dans son sac et elle lui dit :

- Vous en faites pas pour moi, c’est pas ma première, ça sera pas non plus la dernière fois que je suis blessée… J’ai vu pire je vous jure !

Elle s’appuya sur son autre bras pour se redresser et s’assoir sur la racine qui supporta à l’aise son poids. Elle sortit ensuite un sachet de sa poche arrière et le lui tendit. C’était la poudre anti-hémorragie qu’elle avait utilisé un peu plus tôt sur l’animal. Elle le regarda et lui dit :

- On n’a rien pour soigner ici, c’est tout au campement… Alors on arrête juste le saignement et c’est bon, et puis je vais très bien on pourrait même continuer de chercher d’autres bâtiments si vous le voulez.

Elle sortit ensuite une pochette qui contenait de la gaze et la lui tendit également. Etait-elle en état de continuer, bien sur que oui...

La jeune femme n’avait rien de trop grave, ce qui rassura en partie Sébastien. Il prit le sachet que lui tendait Alex, déchira la partie supérieure et observa son contenu. Une petite poudre fine qui ressemblait un peu au talc.

« Si c’est vraiment efficace votre truc, j’essayerai l’expérience. » souriant afin d’éviter de ressasser les derniers évènements. Tenant le sachet du bout des dents, il attrapa sa gourde, afin de nettoyer quelques peu la plaie.

En faisant couler l’eau sur la plaie d’Alex, il remarqua la légère chair de poule et ne put s’empêcher de rajouter.
« Oui ! À votre quechtion, chest bien l’eau de la rivière. »

Il reboucha le récipient, attrapa le sachet et saupoudra les deux plaies. Il n’y commençait pas grand-chose, c’est ça avait l’air pas si grave que ça. Terminant sa besogne, il vit Alex sortir une autre pochette.
« Pour l’instant, on termine ça et après, si vous êtes en forme on continue, sinon, c’est direction la tente pour terminer correctement. Quant aux recherches, s’il y a quelques choses dans le coin, c’est ici depuis suffisamment longtemps, pour attendre encore un peu. Ce n’est pas le plus urgent pour l’instant. »

Il posa le sachet vide dans une de ses poches de chemise et saisit la gaze qu’il posa sur la poudre qui avait en partie fait coaguler le sang.
« C’est une impression où appréciez que je m'occupe de vous ? Car entre le feu, l’abri, le café et le sommeil récupérateur, vous êtes assez tranquille. » Lui dit avec un sourire en coin. »

Oh oui, c’était efficace… Cette poudre assez insignifiante au premier abord avait des vertus que tout soldat se devait de connaitre. Cela empêchait les blessures de saigner et cela permettait également de les désinfecter. Mais cela avait un temps d’efficacité limité bien évidemment. Sur un champ de bataille, ce genre de subterfuge permettait la plupart du temps de continuer à se battre ou de fuir pour éviter de mourir mais en rien cela ne remplaçait des véritables soins médicaux. Bien des soldats étaient revenus au campement avec ce genre de soin, mais cela ne les empêchait pas de mourir après… De son côté, Alexandra n’était pas blessé gravement. Même les deux grosses coupures se guériront assez facilement sans points… Enfin, elle ne retournerait pas sur Atlantis spécialement pour aller à l’infirmerie… ça c’était sûr !

Elle le vit ouvrir le sachet et regarder la poudre d’un air suspect. Puis, il vint lui nettoyer la plaie avec de l’eau. Alexandra dut serrer les mâchoires car l’eau fraiche, disons froide, de la rivière sur sa blessure réveillait la douleur en elle. Il lui fit alors l’aveu que les vestiges pourraient attendre un peu après tout cela faisait longtemps qu’ils étaient là donc… La jeune femme n’était pas d’accord malgré tout… Ce n’était pas parce qu’elle était un peu blessée, qu’ils devaient faire demi-tour comme cela. Finalement, il termina son bandage avec la gaze et lui posa une drôle de question qui fit froncer les sourcils de la jeune femme qui le regarda. Elle ne savait pas trop quoi répondre et préféra la franchise alors elle répondit en étant direct :

- Je suis une femme derrière ce cœur de soldat, donc logiquement j’adore quand un homme s’occupe de moi…. Et on peut dire que sur Atlantis, on n’est pas gâté de ce côté là… donc pour une fois qu’un preux chevalier est présent, j’en profite ! Mais je passe une commande, grasse matinée demain…

Une fois le pansement finit, elle se redressa doucement. La terre tourna un peu lorsqu’elle se redressa mais elle fut capable d’arrêter ce petit malaise. Elle enjamba la racine et repartit chercher son fusil qu’elle avait abandonné de l’autre côté de la bestiole. Elle l’attrapa et le mit tant bien que mal en bandouillière avant de revenir vers Sébastien. Au passage, elle regarda l’animal et elle ne put s’empêcher de dire en plaisantant :

- Il faudrait l’ajouter sur la brochure « Vacances paisible sur le continent »…avec comme attraction « Chasse » mais en tant que proie !

Sébastien se mit à rire devant les propos de la jeune femme : « D’accord, je prends le second tour de garde, vous pourrez faire votre grasse mat. Par contre, pour la livraison du petit déj au lit, se sera donnant donnant. »

II attrapa son appareil photo et prit plusieurs clichés de l’animal tout en écoutant Alex.
« C’est une idée en effet. Si vous êtes prêtes, on y retourne. Et si ça ne va pas, c’est demi-tour direct. »

Sébastien récupéra son arme qu’il avait posé au sol le temps de soigner la militaire, le rangea mais garda sa main à proximité. Il laissa la jeune femme devant lui, histoire de vérifier que tout aller bien.

Petit à petit, la nature commença à se faire réentendre, des branches ployèrent légèrement quand les volatiles se posèrent dessus, reprenant leurs chants. Au bout d’un moment, il regarda sa montre, tapota dessus pour vérifier qu’elle fonctionner toujours.
Il éleva la voix pour se faire entendre : « Alex, ça fait deux heures qu’on est partit du camp, on a dépassé le délai, je propose que l’on fasse demi-tour. Demain, on prendra une autre direction, plus dégagé. »

Il s’arrêta et attendit qu’Alex le rejoigne, il prit une gorgée d’eau et la tendit à la jeune femme. Depuis la rencontre, il n’avait cessé de la surveiller.
« Apparemment, pas de poison au bout des griffes, par chance, sinon j’aurais dû aspirer la plaie. »

Il fit une légère révérence quand la jeune femme arriva à se hauteur.
« Après vous très chère. » tendant la main vers la direction du camp.

Autant à l’aller, ils avaient été silencieux, autant sur le retour, ils pouvaient essayer de communiquer.
« La planète est agréable, malgré les rencontres fortuites hostiles, il y fait bon vivre, je trouve. Si c’était possible, je me verrais bien m’installer dans le coin, faudrait certainement que j’en parle aux dirigeants. »

Le fait qu’elle allait pouvoir faire la grasse matinée, elle s’en fichait un peu en fait, même si dormir plus longtemps que prévu lui ferait le plus grand bien même si déjà aujourd’hui il l’avait réveillé deux heures plus tard, c’était juste histoire de plaisanter. Mais bon, le petit déjeuner au lit, ça allait être assez compliqué à négocier. Et finalement, ils reprirent le chemin qui menait à d’hypothétiques vestiges mais au bout de quelques mètres, Sébastien lui dit qu’ils feraient mieux de faire demi-tour. Alexandra regarda sa montre et hocha la tête. Entre temps, elle but une gorgée d’eau et du avouer qu’elle commençait à souffrir un peu de la chaleur, enfin c’était peut-être une impression… Il lui dit qu’apparemment il n’y avait pas de poison sinon il aurait du aspirer la plaie. Alexandra, à ce moment-là, ne put s’empêcher de dire tout haut ce qu’elle pensait :

- Dommage, il aurait du frapper ailleurs dans ce cas là…

Et pour éviter de devoir faire face au regard de l’archéologue, elle poursuivit son chemin ouvrant de nouveau la voix. Une planète agréable… Oui, il est vrai qu’elle était jolie, assez semblable à la terre mais au moins sur terre, on ne croisait pas des bêtes pareilles. Elle tourna légèrement la tête et lui répondit :

- Oui, alors si possible avec une barrière de sécurité et des fusils mitrailleurs prêt à faire feu à la moindre intrusion…

Alexandra poursuivit la marche qui dura un peu plus longtemps qu’à l’aller. De temps en temps, elle était prise de petits vertiges. Elle les combattait du mieux qu’elle pouvait, la plupart du temps en se concentrant sur sa marche ou en prenant un petit peu à boire. Au final, elle aperçut bientôt la rive de la rivière et il était temps parce qu’elle commençait à réellement avoir chaud et il n’était plus question du temps cette fois-ci mais plutôt d’une petite poussée de fièvre, c’était sans parler du fait que son bras recommençait à saigner malgré le pansement. Un filet de sang avait coulé le long de son bras et gouttait au fur et à mesure au sol.

Sébastien n’en crût pas ses oreilles, il se demanda pendant de longues minutes si son esprit ne lui jouait pas un tour. Elle était passée devant lui sans le regarder, ses chevaux masquant son visage. Il ne savait pas si c’était de l’humour ou dû au fait de la promiscuité sur cette mission.

Il l’a suivi, son esprit cherchant toutes les possibilités, si bien qu’il ne prêter guère attention à son environnement.
« Hein ?! Quoi ?! Bah avec vous pas besoin de tout ça, il me semble. Par contre, faudra améliorer le confort, très légèrement et la superficie habitable. »

Ils progressèrent plus lentement, Sébastien se remit à regarder devant lui, s’apercevant que la jeune utilisait énormément son eau. Il accéléra son pas pour se porter à sa hauteur et l’observa. Son front se couvrant petit à petit de sueur, les yeux brillants, elle avait l’air plus fatiguée que prévu et la blessure c’était remise à soigner.

Sébastien vérifia les sangles de son sac à dos, cherchant une solution. Il en trouva au moins deux. Prendre le paquetage complet de la jeune femme et la laisser marcher sans poids supplémentaire. Ou bien tout poser au sol, porter Alex au camp et revenir plus tard pour prendre les sacs. Ils étaient à bien cinq minutes de marche encore. Il se plaça derrière Alex, se préparant à vaciller quelques peu. Cela lui rappellerait les reconstitutions où il portait sur la journée complète des charges importantes.

« Attention, on reste calme ! » dit-il avant de soulever la jeune femme qui allait très certainement se mettre à râler, mais c'était une façon pour lui de rendre cette phrase entendue plus tôt. « On ne gigote pas, sinon ça finit sur l’épaule. Plus vous bougez et moins vite on sera arrivé, alors s’il vous plaît. » En la soulevant, il avait failli perdre l’équilibre, mais ces réflexes de joutes prirent le dessus. Il reprit sa marche à l’allure normale, gardant le visage fermé.

C’est vrai que créer un campement permanent sur le continent serait bien. Du moins un campement un peu plus éloigner des Athosiens et des scientifiques car ces deux camps étaient situés chacun au littoral. C’était une question qu’il faudra certainement débattre un jour ou l’autre, surtout s’ils devaient accueillir d’autres personnes sur la base, ou si la population devenait un peu trop importante sur la Cité et que cela créait des problèmes. Alexandra serait certainement ravi d’être muter sur le continent, cela lui permettrait d’être au grand air et surtout de pouvoir se servir plus souvent de ses fusils…surtout de son PGM…

La marche commençait à se faire difficile mais quand bien même, on l’avait éduqué à marcher même si elle était morte d’épuisement alors ses pieds continuaient de marcher sans vraiment se poser de question même si sa marche était bien moins silencieuse qu’au départ. Du coin de l’œil, elle aperçut Sébastien qui se rapprochait d’elle. Avait-il quelque chose à lui dire pour la coller de cette façon ?! Elle allait justement lui demander de lui laisser un peu plus d’espace quand il lui dit de rester calme. Sur le moment, elle se demanda pourquoi et tourna un regard assez interrogateur sur lui mais elle comprit bientôt quand elle se sentit soulever par l’archéologue qui la portait désormais dans ses bras. Sa première réaction fut de se contracter ce qui ne lui fit pas que du bien car elle lâcha un grognement avant de finalement se laisser faire et de répondre :

- Ça allait, Sébastien…Ce n’est pas parce que j’ai un peu chaud, que je n’étais pas capable de revenir au campement…mais si vous me lâchez, vous êtes un homme mort !

Les quelques centaines de mètres qui restaient à faire se firent bien plus rapidement qu’elle le pensait vu la charge qu’il avait. Elle aperçut finalement le campement au loin et instinctivement, elle regarda pour voir si la hyène était encore là mais non, en tout cas la casserole avait été renversée. Il était reparti, tant mieux… Son regard fit le tour du campement et se dirigea vers l’autre rive où l’animal, l’hyppopodogue, avait disparu. On pouvait apercevoir une trace de trainer, quelqu’un ou quelque chose avait déplacer l’animal… Tant mieux pour eux. Elle posa sa main sur l’épaule de l’archéologue avant de dire :

- C’est bon, on est arrivé, mon héro… Vous pouvez me reposer, je n’aime pas trop jouer les filles de l’air !

Sébastien avançait à son allure, il avait réussi à s’équilibrer. Même en se préparant, il avait senti la crispation de la jeune femme. Il essayait de garder ses mains en place pour éviter de gêner Alex. Évitant les branches au sol du mieux qu’il pouvait. Ils arrivèrent enfin en vue du camp.

Il n’avait pas répondu à la première phrase de la jeune femme, calquant son souffle sur ses pas, il était resté concentré tout du long. Le front baigné de sueur, les bras cuisant sous l’effort, il ne fut pas mécontent en parcourant les derniers mètres.

« Oh mais de rien, princesse, ce fut avec plaisir. Pourtant la légèreté vous pare à merveille.» dit-il avec un petit sourire.

À la demande de la jeune femme, il aurait pu la lâcher dans l’herbe mais il était sûr que fiévreuse ou non, il se ferait éclater le nez, une fois rétablit. Il ne voyait aucune trace de l’animal blessé, certainement partit se dit-il.

Il avança vers la tente et forçant l’entrée, se dirigea vers le coin dortoir. Il déposa la jeune femme sur un des lits de camp, enleva son sac qu’il balança dans un coin et chercha la trousse de soin. Une fois qu’il eut mis la main dessus, il la posa à côté de la jeune femme.

« Je ne suis pas doué avec les soins, donc à vous de faire, si besoin, je suis à côté. » sur ces mots, il se tourna et attrapant sa gourde se la vida sur la tête. Le contact froid lui fit le plus grand bien. Il secoua la tête et bougea ses épaules, raides sous l’effort, pour les défroissées.

Il ressortit, observa les alentours rapidement, puis ramassa la bassine laissée le matin même. Plus il regardait le paysage et plus il avait envie de rester dans le coin. Il fallait vraiment qu’il monte un dossier bien ficelé pour convaincre les supérieurs.

Bientôt, ils arrivèrent au campement et Sébastien décida de la poser directement sur un des lits. Quelle gentillesse… Il allait falloir à la jeune femme le remercier un jour ou l’autre. Lorsqu’il la déposa, elle ne put s’empêcher de lui faire un petit sourire pour le remercier. Elle défit son sac et avec son bras valide, le déposa au sol avant de lâcher un petit soupir en se disant que cette journée avait mal commencé…Sébastien déposa la trousse de secours à ses côtés en lui disant que les soins n’étaient pas trop son trucs mais qu’au besoin il l’aiderait. Elle le remercia et le regarda se diriger vers la porte. Elle s’assit sur le lit de camp et ouvrit la trousse de secours. Plusieurs types de pansements, des gazes diverses, des ampoules, des petites seringues… Enfin tout le matériel médical mais elle n’avait pas besoin de tout cela. Elle mit de côté deux ampoules de physio, puis un bandage compressif. Elle enleva ensuite son bandage primitif qui était souillé de sang. Elle défit ensuite les ampoules pour nettoyer les plaies avec le physio. La douleur se raviva alors que la poudre avait depuis longtemps disparue. Le saignement se raviva et ce fut avec un grognement non dissimuler qu’Alexandra appuya le plus fortement possible sur sa plaie avec des gazes. Il fallait arrêter ce saignement et elle avait justement besoin d’une blessure propre pour pouvoir poser le bandage.

Finalement au bout de plusieurs minutes de souffrance, la blessure s’arrêta un peu de saigner ce qui laissa le temps à la jeune femme pour entourer son épaule avec ce bandage. Le bandage se présentait un peu comme un garrot avec un pansement en son centre. Elle le plaça et serra de façon à ce que cela ne saigne plus. Heureusement pour elle, le pansement pouvait très bien passer inaperçu sous un vêtement. D’ailleurs, elle pouvait dire adieu à son tee-shirt qui était trempé de sang. Mieux valait qu’elle ne bouge pas trop l’épaule, alors elle s’embêta un peu mais arriva à enlever son haut pour remettre un maillot de corps de couloir noir. Une fois cela de fait, elle se releva en douceur avant de sortir dehors.