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MJ 23 Part. 5d : Bataille pour la Magna Caverneum

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Dim 23 Juil - 23:24

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Reine Wraith Méda'Iyda


Dans l’épave du croiseur, la majorité des incendies avaient été éteints depuis un certain temps.

Les Wraiths ne s’étaient pas avoué vaincu, loin de là, et en leur qualité d’ingénieurs, ils avaient su reconditionner rapidement les restes de l’appareil pour le transformer en position fortifiée. Bien entendu, ce croiseur ne volerait plus jamais. Il ne dominerait plus la Magna pour induire la peur dans le coeur de cette belle pâture si riche et abondante.
Mais tout n’était pas terminé pour eux. En récupérant les systèmes d’alimentation et leur capacité de production, les ingénieurs s’étaient lancés très efficacement sur différents atouts à exploiter. Le champ de Mastodonte n’était qu’un simple exemple.
En plus de cela, ils avaient alloué des ressources pour régénérer la coquerie organique interne, fusionner le tout au sol pour que la masse devienne forteresse. C’était les ordres, la marche à suivre, une épreuve qu’ils avaient effectivement anticipé et pris en compte dans leur stratégie.

Oui, c’est bien cela.
La stratégie, le plan, était bien plus vaste que ne pouvait l’escompter leurs adversaires. L’arrivée des Atlantes avait peut-être changé la donne. Mais c’était une très agréable surprise, un défi supplémentaire qui plaisait fort à Méda’Iyda, reine-mère des ruches des ingénieurs !


Pensiez-vous qu’elle se serait déplacée au beau milieu de cette riche pâture sans une parfaite préparation ? Sans estimer que son petit croiseur risquait de se retrouver au sol ?
Non, toutes les pièces de l’échiquier étaient maintenant en place et la résistance futile des Atlantes rendaient le combat encore plus délicieux.
Connectée à la conscience collective, la reine avait passé la majorité de son temps à suivre l’intervention de ses ennemis préférés. Elle s’était régalée de leur ingéniosité, de la force avec laquelle ils se débattaient pour survivre. Qu’ils continuent de lui montrer toutes les tactiques, l’étendue de leur créativité pour contrer des forces qui les surpassent. Car cela ne faisait qu’enseigner à la reine Wraith leur méthode pour qu’elle s’y adapte plus efficacement.

« Ma reine ! Les darts reviennent ! Ils n’ont eu que deux des Atlantes. Sheppard n’a pas été capturé ! »

Méda’Iyda chassa les propos de son second d’un grognement caractéristique de leur race. Elle le sentit se faire tout petit, ses pilotes, loin là-bas, appréhender sa colère pendant le retour. Ils la craignaient tous. Elle était la mère de la faction entière, la dirigeante millénaire qui avait vu la chute des Lantiens. Le témoin de l’hégémonie de la race Wraith à l’époque...et à venir ! Ils la respectaient tous, subissaient sa colère face à l’échec. Mais si elle ne le montrerait pas, la reine était satisfaite de sa prise. Elle aurait à sa disposition du gène d’origine Terrienne et non de Pégase, c’était exactement ce dont elle avait besoin pour son test.

« Enfermez-les dans nos cocons à vivres. Nourrissez-les des prémices de la peur. »

Le second accepta l’ordre en révérence et s’éloigna rapidement de la salle du trône. Méda’Iyda se concentra pour intégrer de nouveau la conscience collective en s’étirant, voguant parmis tous les esprits de ses frères qui combattaient pour la grandeur Wraith. Tous ces misérables défenseurs qui osaient la défier...ils luttaient pour leur terre sans prendre conscience du Plan. C’était parfait, tout se passait comme prévu ! Il y avait des pertes parmi les siens, de la douleur et de l’échec...attendu. Son armée n’était pas complète dans ce croiseur, il ne s’agissait que des pions sacrifiables d’un échiquier plus élaboré qu’elle menait de sa main !
Méda’Iyda parvint jusqu’à un Wraith non loin de sa cible. La puissance de son esprit vint écraser celle du sbire comme une vulgaire punaise alors qu’elle prenait contrôle de son corps et l’envoya directement à l’abattoir. Sheppard s’en occupa d’une longue rafale de P90 et la reine ressentit cette vive douleur jusque dans son coeur. Elle ragea un instant puis, connectée au regard de son pantin, examina l’attrait de l’officier.

« Hum....Sheppard ! Ahhh...ils sont à moi maintenant. Continuez...oui, continuez d’abattre les miens...et je me délecterai de leur vie si goûteuse. Ahhh... »

Le regard éberlué de l’officier, entendant les propos aux travers du masque d’un sbire, lui arracha un sourire carnassier. Il n’en revenait pas et finirait par comprendre qu’il avait directement affaire à la reine...la VRAIE reine. Qu’elle le surveillait depuis le début et l’avertissait de ce qui s’ensuivrait de l’enlèvement de ses hommes.

« On raconte combien un Terrien peut être bon à dévorer. Un met rare et luxueux. Ahhhh…abandonnez la lutte où je me gorgerai de vos amis, oui...je vous ferais écouter leur chant d’agonie... »

La vie du sbire vacilla avant de s’éteindre pour de bon.
Méda’Iyda ricanna, ainsi assise sur son trône, puis repartit dans la conscience collective pour commander ses troupes. Elle poursuivit une défense acharnée, très efficace et stratégique, tout en intensifiant l’assaut sur le carrefour Patriote et les autres fronts. Elle avait hâte que ses deux nouveaux jouets se réveillent après leur matérialisation. Pour les étudier, pour jouer avec leur esprit, les décortiquer, analyser et manipuler. Un stade bien au-dessus du jeu du chat et de la souris.

Plus loin dans le croiseur, dans le couloir des cocons où étaient enfermés les captifs voués à être dévorés par les Wraiths, Matt Eversmann et Pedge Allen furent installés l’un à côté de l’autre. Les originels qui s’occupaient de leur corps inconscients les débarassèrent de tout matériel qu’ils posèrent dans une chambre à part. Ils seraient seulement en uniforme, sans les lames qu’ils avaient dissimulés, et sans aucun moyen de défense. Pas de casque, ceinture, ni lacets. Rien qui ne puisse servir d’armes.
Dans ce couloir sombre et humide, piégé dans cet amas de lianes, ils se réveillèrent entravés dans un silence morbide et inquiétant. Avec deux sbires contre le mur d’en face, complètement immobiles, qui semblaient les surveiller silencieusement tout en gardant les lances contre le corps.

Mais à part quelques bruits de pas, ou parfois le passage d’un groupe de sbires ou d’originels, les deux Atlantes se trouvaient seuls. Il y avait bien un unique prisonnier Natus non loin d’eux mais ils ne pouvaient pas le voir, simplement entendre ses prières pour les Trois et ses chagrins voilés lorsque les nerfs cédaient.

Oui, à part cet homme, Matt et Pedge se réveillèrent seuls et isolés, plongés au cœur du monde Wraith, les prédateurs les plus féroces et plus dangereux pour l’humanité.

C’était une chose de leur faire face pour les combattre.
C’en était une autre d’y être fait prisonnier...soumis à leur volonté...sans défense...

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Matt Eversman
Caporal
Bannière perso (image 901x180px) : MJ 23 Part. 5d : Bataille pour la Magna Caverneum 1563542370-mattou-banner
√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Lun 24 Juil - 10:18

Matt Eversman
Pedge Allen


Pedge émergea doucement. Elle était confortablement installée, à la verticale, et alors que ses muscles ne travaillaient pas, elle restait droite, sans forcer, sans avoir à se soutenir. Ses yeux papillonnèrent, et son esprit tentait de faire le point. Cela lui revint parfaitement. Ils étaient en train de mettre une déculottée à la Reine Wraith quand un bruit caractéristique d’un Dart l’avait saisi, et soudainement, une lumière et puis plus rien. Le blackout total. Il manquait des minutes dans son existence. Disparues dans un écran noir. Quand ses yeux firent le point dans la demi obscurité, qui devint plus claire grâce aux lentilles, elle vit en face d’elle des sbires Wraiths. Ils ne bougeaient pas d’un millimètre, comme des gardes à haut de forme emblématique qui faisaient les plantons devant Buckingham Palace. Son cœur accéléra et instinctivement, elle chercha à se débattre, mais elle était complètement entravée. Début de panique chez la jeune femme qui s’excita comme une furie. Le truc organique qui la maintenait bougeait un peu, mais il ne cédait pas.

Elle couina de rage en arrêtant ses efforts, essoufflée. Elle avait du mal à respirer, comprimée comme ça. Mais bordel, dans quoi est-ce qu’elle était ? On aurait dit une espèce de cocon organique… Elle ne pouvait presque pas tourner la tête pour voir son environnement. Les prémices d’une peur glacée s’insinuèrent en elle alors qu’elle commençait à comprendre qu’elle était à la merci des créatures, qui avaient dû la capturer sur le champ de bataille par le biais des Darts. Elle entendit un type qui psalmodiait des prières pour les Trois, mais elle ne voyait pas où il se trouvait.

« Hey ??! », fit-elle pour se manifester à l’homme… Mais pas de réponse autre que ses délires. Soudainement, elle avisa une tête dans sa vision périphérique, mais elle ne pouvait pas suffisamment faire le point pour en déterminer les contours exacts et l’identifier.
« Qui est là ? », demanda-t-elle en essayant de se bouger dans cet amas visqueux.




Matt Eversman


Un bruit terrifiant, digne d’une voiture de formule 1 et pourtant oh combien caractéristique. Eversman se rappelait avoir lever les yeux dans la direction du vaisseau alien, bien décidé à ouvrir le feu dans sa direction et puis plus rien. Un grand halo blanc. Oh non pas Jésus tout de suite. Il y a du wifi au paradis ? C’est la voix de Dieu que j’entends là ? Dieu est une nana ? Ces questions hantaient l’esprit du Ranger, qui peu à peu se manifestaient des signes de réveil. Il chercha à modifier sa position, ce fut mission impossible. Même la tête. C’était bizarre cette affaire. Cela accéléra le processus de réveil, lui faisant ouvrir les yeux. Il eut le réflexe malheureux de se frotter les yeux, ses mains ne parvinrent pas à quitter son corps, plaquées contre ce dernier. C’était quoi ce délire ? Matt chercha à se libérer de ses entraves s’agitant en tous sens ne parvenant qu’à resserrer un peu plus les lianes et provoquer quelques contusions supplémentaires. C’était peine perdue.
Une nouvelle voix, féminine, se fit entendre. Impossible de tourner la tête dans cette direction malgré plusieurs essais. Il connaissait cette voix mais cette personne ne devait pas être à ses côtés. A moins qu’il hallucine complètement ? ça c’était bien possible. N’ayant pas grand-chose à perdre, l’homme tenta sa chance d’une voix étrangement aiguë qu’il s’empressa de rectifier en toussant.

« ça y est je délire, j’entends la voix criarde d’Allen. ça craint ! »

Il ne croyait pas vraiment en la présence de la jeune femme ici. D’ailleurs c’était quoi ici ? Il s’intéressa enfin à son environnement remarquant la présence de deux wraiths armés face à lui. Oh ça ça craint. Il essaya vaguement d’observer ce qui le retenait prisonnier, une sorte de membrane mêlée de lianes. Ça n’avait rien de rassurant.

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Jeu 3 Aoû - 10:38

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// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Pedge Allen


Le sang de la jeune femme ne fit qu’un tour en entendant la voix tellement familière d’Eversman. Merde, qu’est-ce qu’il foutait là lui aussi ? Ils s’étaient tous fait rafler ? Sheppard et les autres ?
« Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas étonnée de t’entendre. », maugréa la jeune femme. Ne pas pouvoir bouger était angoissant, en plus d’être chiant. Elle ne pouvait pas se frotter le visage, se gratter, ou même ajuster sa position pour être plus confortablement installée. En plus de ça, elle sentait que les liens étaient humides, visqueux, et elle se demandait bien en quoi est-ce que c’était foutu… La vision des ectoparasites lui revint et un début de panique supplémentaire s’insinua en elle.
« Tu vois quelqu’un d’autre ? » Quelque part, elle espérait sincèrement qu’ils étaient les deux seuls à s’être fait collecter par les Darts.


Matt Eversman

Pas de doutes, c’était bien la voix trainante et aigue de Pedgounette. Ce n’était pas un très bon signe. Le Ranger tenta de jeter un coup d’œil dans sa direction, impossible. Il était immobilisé en position verticale et lui était impossible de faire le moindre geste. C’était flippant. Surtout avec les deux immondes face à eux. La requête d’Allen était loin d’être idiote, il tâcha de jeter un coup d’œil autour d’eux. Il mit à mal les lianes en s’étirant et les testant en pesant de tout son poids, il parvenait à distinguer le bout de son nez mais rien d’autre.

« Non. » Ce n’était pas possible de maintenir cette position. Il dût retourner à la case départ et c’est là qu’il perçut une autre voix, faible.

« Chut. » ordonna-t-il à la jeune femme tout en tendant l’oreille. Il y avait toujours cette autre voix, masculine cette fois. Ne faisant pas attention à ses propos, il se mit à gueuler.

« HEY ! Y A QUELQU’UN ?!! » Il aurait bien gueuler : Sheppard es tu là ? Mais il valait mieux éviter de prononcer le moindre nom atlante dans ses conditions.

Pedge Allen


« Arrête de gueuler, je pense que c’est un Natus et il est en train de prier… Je l’entends assez bien de là où je suis. » Quelque part, elle était soulagée d’apprendre qu’il ne voyait personne d’autre. Et le fait qu’ils discutent tous les deux sans qu’aucune autre personne ne se manifeste pouvait laisser penser qu’ils étaient les seuls dans cette galère. Elle soupira. Ses yeux se braquèrent sur les deux sbires, toujours aussi immobiles. Ils commençaient à faire partie du décor les deux poteaux… Mais d’un côté, quand ils commenceraient à bouger, ce ne serait pas bon signe pour eux qui étaient à leur merci.

« Je n’ai aucun moyen de bouger. », rajouta-t-elle ensuite. Le silence morbide l’angoissait. Les lianes l’angoissaient également. Les deux planctons aussi. Bref, elle n’avait pas envie de faire la mariole, mais comme pour se détendre, elle fit une remarque à Matt. « Tu crois que si on leur fait une grimace ils vont dire quelque chose ou ils sont aussi statiques que les sbires de la Reine Mère ? » Se foutre de la gueule des anglais quand on était américain n’était pas inhabituel. En fait, elle avait surtout besoin de se calmer, et elle essayait de faire un peu d’humour pour se donner de la confiance.

Matt Eversman

Bon visiblement Miss Je sais tout avait déjà mené sa petite enquête. Il eut envie de lui demander si elle avait aussi trouvé une sortie mais se retient. Il valait mieux ne pas lancer les hostilités alors qu’ils étaient en fâcheuse posture. Impossible pour elle aussi de bouger. Pedge tenta un trait d’humour.

« Essaie plutôt de retirer ton haut, ça marchera mieux. Tu es blessée ? »

De toute manière, il ne pourrait pas l’aider mais autant connaître le statut de la personne présente dans la même galère que vous. Tout en parlant, Matt s’intéressa à cette matière qui les immobilisait. Les ongles furent enfoncés à l’intérieur. Les dents aussi. Une substance gicla. C’était immonde. Il cracha aussitôt ce qu’il put. Idée complètement idiote. Maintenant, il en avait plein les doigts mais cela n’avait pas fragilisé l’ensemble. Le bas du corps étant l’endroit doté des muscles les plus forts, il tenta de mettre à mal les liens. Ce fut peine perdue, une fois de plus. Il y avait de quoi se décourager.

Pedge Allen

Pedge était dans une autre optique. Elle ne bougeait plus, elle se laissait porter. Elle avait bien compris qu’elle ne pourrait rien faire contre les liens, et elle préférait donc économiser ses forces en prévision du futur proche. Il semblait évident qu’ils étaient dans le croiseur Wraith, et nul doute qu’ils allaient bientôt avoir de la visite d’un vampire intelligent. Pas comme les deux crétins qui faisaient le piquet..

« Je n’ai pas l’impression d’être blessée, mais j’ai pris un coup de couteau dans la cuisse mais je ne sens pas grand chose à ce niveau là. », répondit-elle sans relever sa demande qui, de toute façon, était inenvisageable. « Et toi ? ». Elle espérait que ses liens servaient juste à les maintenir et qu’il n’y avait pas une connexion d’établie entre eux et cette matière organique… C’était assez dégueulasse en fait.

Matt Eversman

Un coup de couteau dans la cuisse. Ce n’était pas très bon ça surtout si un des gros vaisseaux sanguins qui passaient par là était touché ou que cela impactait sur sa mobilité. Mieux valait ne pas y penser maintenant, façon il ne pouvait rien faire pour elle.

« Non je crois pas. » dit-il après avoir pris quelques instants pour se poser. Il n’y avait de douleur provenant d’un endroit particulier, pas plus qu’avant. Se focalisant sur les sensations, il remarqua qu’il n’y avait plus ce lien étroit au niveau de sa cuisse. Disparu le holster et certainement toutes les armes qu’ils pouvaient avoir. Les wraiths n’étaient pas assez idiots. Dommage. Cette découverte fit soupirer le Ranger qui peu à peu se rendait compte dans quelle merde ils étaient plongés et jusqu’au cou. Il aurait bien eu envie de demander des informations sur la capture de sa partenaire mais ils n’étaient pas seuls. Il y avait les deux piquets mais peut être aussi d’autres oreilles. Impossible de parler des actions en cours ou même de ceux prévus par la suite.

Reine Wraith Méda'Iyda


Des pas plus importants commencèrent à monter dans le couloir.
Un pas pratiquement cadencé, annonciateur du début de leurs misères. Inutile d’échapper au constat évident qu’un Wraith venait pour eux, pour débuter les hostilités. Un originel qui portait un tatouage tribal sur le sommet du front apparu rapidement. Le regard assassin, un air prédateur qu’il était impossible d’occulter, il leur criait son dégoût pour la race humaine et son désir très fort de s’en nourrir dans la plus grande violence.
Il se planta devant les deux militaires et les observa les uns après les autres, comme se demander lequel il prendrait en premier, apparemment heureux d’avoir l’occasion de régler ses comptes. Les prières de l’autre prisonnier arrivèrent jusqu’à ses oreilles, attirant soudainement son attention, et il se déporta vers lui non sans leur avoir jeté un regard éloquent au passage. Le genre d’expression qui leur dit : “Voyez ce qui vous attends !”

L’originel planta sa main sur la poitrine du Natus dans une extrême brutalité et débuta une douloureuse ponction. Puisque Pedge et Matt se trouvaient juste à côté, ils n’eurent peut-être pas la vue de cette scène sordide mais en entendirent tous les détails. Ils entendirent le bruit caractéristique de la ponction, de l’échange des fluides entre la proie et le prédateur. Le cris d’agonie mêlant des tentatives désespérée de s’arracher au cocon pour chasser cette main.
Le râle qui se faisait de plus en plus vibrant et faible à mesure que la voix vieillissait, que l’hôte se couvrait de rides, atrophié de tous ses muscles. Les deux militaires assistèrent à toute la scène “sonore” sans pouvoir réagir. C’est exactement ce qui les attendaient. Ils étaient les suivants sur la liste et ils étaient entravés, incapable de résister, incapable de se défendre. L’originel prenait son pied, il en râlait de plaisir, y donnant une dimension presque orgasmique. Il exerçait des pressions toujours plus forte sur sa ponction comme pour arracher les derniers cris à sa victime, la forcer à donner encore davantage de sa supplique aux oreilles des Atlantes.

Il retira sa main au tout dernier moment, laissant à sa victime une toute petite étincelle de vie pour qu’il reste conscient de son ultime déchéance. Et ainsi, la main toujours levée et pleine de sang, il s’approcha de Pedge qui était la plus proche pour aller chercher sa poitrine. Il la fixa dans les yeux dans un regard plein d’envie, un désir puissant de la faire hurler de peines et de douleurs, qu’elle le supplie d’achever sa vie, qu’elle l’en remercie au moment même où il se serait délecté de la dernière goutte de son nectar vital. Il avait clairement l’intention de lui faire subir le même sort. Pas d’interrogatoire ? Pas de prise d’otages ?
Pas d’espoirs !
Et ensuite, le tour du militaire brûlé.
Il se fichait de leur condition d’Atlante, ils n’étaient que des “repas”.
Pas d’espoirs !!

Sa main progressa, les doigts écartés, le sang du Natus encore dessus, et se posa sur la couverture organique, prête à la perforer pour débuter la ponction. Pedge sentait cette pression sur elle, cette minuscule protection organique séparant le prédateur de sa vitalité. Une protection organique qui n’était pas la pour la protéger mais la contraindre à se soumettre.
Merde, pas d’espoirs !!!


Matt Eversman


Le silence reprit ses droits le laissant pensif quant à sa condition de prisonnier. Cela commençait à être une fâcheuse habitude avec Renégat. Il fallait espérer que ce ne serait pas le point final de l’histoire. Des bruits de pas se firent entendre. Son rythme cardiaque augmenta en fonction de la réduction de la distance entre eux et le nouveau venu. Un wraith bardé de tatouages. Pas de gros fusils qui lui barraient le corps, certainement un originel. Le Ranger déglutit difficilement, il sentit la moiteur de ses mains. Il ne la ramenait pas. Il avait clairement la trouille de se retrouver face à un tel adversaire. La raclée mémorable infligée par un de ses potes lui restait en tête. Cette fois, Frei n’était pas là pour lui sauver la vie. Dommage.

Le wraith eut des gestes lents comme s’il tentait de leur faire passer un message. Sourcils froncés, Matt le vit remonter la manche droite de son vêtement avant d’effectuer un geste ample. Des hurlements se firent aussitôt entendre résonnant sur les parois biologiques ce qui ne fit qu’amplifier les gémissements de l’individu. S’il n’avait pas eu une bonne maîtrise de sa vessie, le Ranger aurait pu être capable de se laisser aller tant il flippait. Il fit une vaine tentative pour essayer de porter ses mains à sa tête dans le mince espoir de réduire le bruit. Impossible. Le wraith les forçait à assister à cette torture. Ils seraient les suivants. Matt n’avait aucun doute là-dessus maintenant. Cela n’aidait pas à le calmer. Il hésitait entre le fait de se laisser tomber au fond du cocon, de se mettre en position fœtale ou plutôt de s’acharner sur ses liens. Les deux premières étant irréalisables, la troisième fut logiquement choisi par son esprit. Cela ne servait à rien, juste à se fatiguer et à se blesser vainement. Il se sentait pourtant obligé de le faire, incapable de rester là à supporter ce sinistre spectacle sans rien faire.

Le supplice prit fin. Il y avait toujours des gémissements mais ils étaient faibles, presque inaudibles. Peu rassasié, le wraith ne semblait pas avoir l’intention de les laisser tranquille. Il remarqua du coin de l’œil qu’il s’approchait dangereusement de leur position ce qui calma les ardeurs du Ranger. L’alien s’immobilisa face à Pedge. Oh non. Le cœur d’Eversman sembla louper un battement, son cœur se glaçait en voyant cette main ensanglantée.

« NON ! FAIS PAS ÇA !» gueula-t-il au vampire tout en gesticulant au maximum de ses possibilités. S’il avait pu déchirer ses liens et allait lui casser la figure !!!

« LAISSE LA TRANQUILLE, SALE VAMPIRE ! AFFRONTE MOI PLUTÔT ! »


Pedge Allen

Pedge acquiesça silencieusement, prenant note de l’information comme quoi qu’il n’était pas blessé. C’était une bonne chose, même si pour le moment, il n’y avait pas grand-chose à faire pour exploiter une santé au top. Ils étaient à la merci des Wraiths. Le silence retomba, entrecoupé des psaumes du Natus captif. Mais bientôt, des bruits de pas se firent entendre, de plus en plus proche. Nul doute, on venait pour eux. Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Les deux atlantes seraient bientôt fixés. Un originel, le teint porcelaine de chiotte mal nettoyée, blindée de calcaire, fit son apparition dans le champ de vision de la jeune femme. Elle nota rapidement qu’il portait des tatouages tribaux sur sa trogne d’affreux. Le cœur de la jeune femme avait repris des tours. Elle savait qu’il n’était pas là pour poser du plancher, ou pour faire une partie de macramé. Non, il était là pour eux. La raison allait bientôt leur sauter à la figure. Est-ce qu’il allait les torturer tour à tour pour obtenir les coordonnées vers la Terre ? La localisation d’Atlantis ? Ou quelque chose comme ça ?

En tant que Force Spéciale, elle avait reçu une formation visant à résister aux tortures diverses et variées, mais ce n’était que de la théorie, de la respiration, de la concentration, un état d’esprit, jamais elle n’avait eu à vraiment expérimenter ses cours. Fort heureusement, on ne faisait pas de pratique pendant les sessions de ce genre dans les unités. Elle tenta de se calmer, en inspirant par le nez et en expirant doucement par la bouche, le tout en gonflant et dégonflant son abdomen, pas ses poumons. C’était une technique de respiration visant à faire diminuer le stress, en concentrant le sujet sur cet exercice. Les mouvements du ventre provoquaient également un appui sur le nerf vague qui contrôlait les battements du cœur, et cela les ralentissaient physiquement. Ainsi, la respiration ralentissait, et le stress tombait.

Il la toisa, puis il regarda ce qu’elle supposait être Matt vu la direction de sa tête. Finalement, le Natus redoubla d’ardeur dans ses prières, ce qui attira l’attention du prédateur qui fonça vers lui avec un air dans le regard qui pouvait laisser sous-entendre qu’il revenait trèèèès vite pour eux. Pedge ne vit rien de ce que faisait le Wraith sur sa victime, mais il ne fallait pas sortir de Saint Cyr pour savoir qu’il était en train de la ponctionner. Les cris étaient horribles. Pedge serra les dents, et elle essaya bien de remuer dans le cocon, mais c’était peine perdue. Les fibres bougeaient sans rompre, et ses mouvements étaient vains. Cet enculé était en train de tuer le malheureux, et elle pouvait être certaine qu’ils étaient les suivants sur la liste. Elle avait toujours voulu une mort affreuse, pour la voir venir, mais là, maintenant qu’elle était en face de la faucheuse, ce n’était plus tellement son souhait. Même hier dans la caverne, avec la gueule du mastodonte prête à lui découper le visage en deux, elle n’avait pas eu cette frousse.

En fait, c’était psychologique. Le Wraith faisait monter la pression bien malgré lui, répondant à ses instincts primaires de chasseurs tueur. Les cris d’agonie se transformèrent en râles, puis plus rien. La respiration sifflante du malheureux laissait penser que le vampire n’avait pas été jusqu’au bout. Il revint dans son champ de vision, et Pedge le suivit avec les yeux. Il avait la main en sang, toujours levée, et il approchait d’elle. Merde merde merde enragea-t-elle intérieurement en le voyant approcher inexorablement. Ses yeux s’agrandirent, de terreur et d’appréhension. Est-ce que c’était douloureux ? Certainement vu comme l’autre hurlait. Serait-ce bref ou long ? Qu’est-ce qui faisait le plus mal ? Sa main ou la vie qui s’échappait ? Bon au moins, elle était fixée. Il allait les « cuisiner », non pas dans le sens torture, mais plutôt dans le sens repas. Au moins, elle ne donnerait aucun secret sur l’expédition.

Elle se mordit la lèvre inférieure avec ses dents quitte à se faire saigner, tout en fixant dans les yeux son bourreau. Elle attendait le contact. Elle le sentait écarter la matière organique. Elle se promit en son for intérieur qu’elle n’hurlerait pas, qu’elle ne lui donnerait pas ce plaisir. Ce ne sont pas ses hurlements, ni la ponction, qui lui firent tourner les yeux sur le côté, les détachant des prunelles noires de l’originel. C’était ceux d’Eversman. De Matt. Ils gueulait comme un âne, espérant que la bestiole se détourne d’elle pour lui. L’autre s’arrêta de farfouiller parmi la membrane organique qui servait de contention à sa proie. Il se tourna vers le ranger, et il délaissa Pedge.

« Hey ! Où tu vas sale enculé ?! REVIENS ICI ! » se mit-elle à hurler à son tour. Hors de question que le ranger se fasse bouffer en premier parce qu’il voulait la protéger. Elle gesticulait dans son cocon, prête à en découdre. « Pourquoi tu as peur de moi ?! LAISSE-LE TRANQUILLE ! »

Elle rageait alors qu’elle venait d’entendre l’américain murmurer des « non non non » rapide et qu’elle entendait son souffle s’accélérer dangereusement. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Ne pouvait-elle pas laisser Matt se faire déguster ? Peut-être qu’après avoir vidé deux humains, il n’aurait plus faim pour elle ? Non, Pedge n’était pas une couarde, et tout comme Eversman, elle avait à cœur de protéger son coéquipier. En plus de ça, elle n’était pas certaine d’avoir envie de l’entendre hurler de douleur et mourir. Égoïstement, elle préférait passer la première.

Reine Wraith Méda'Iyda


Encore une fois, l’originel détacha sa main qu’il avait directement plaqué sur le visage de Matt. Il se recula de quelques pas pour mieux considérer les deux Atlantes puis les fixa, amusé, en constatant ce petit jeu entre eux. Ainsi ils tenaient suffisamment l’un à l’autre pour se protéger, tenter de gagner du temps en attirant l’attention sur soi.
L’originel les gratifia d’un sourire monstrueux, pleinement prédateur. C’était comme s’ils avaient commis l’erreur du siècle en exposant cet intérêt mutuel, comme s’ils s’étaient montrés encore plus intéressant et plus délectable, alors qu’ils auraient dû se taire, s’en faire discret.
L’originel s’approcha doucement de Pedge en relevant son regard insolent, sa petite provocation de le soutenir ainsi sans savoir ce qui l’attendait, la douleur et l’agonie qui pourrait être la sienne sous une ponction.

«Emmenez-les !» Déclara-t-il soudainement.

Il leur tourna immédiatement le dos et quitta le couloir dans son pas cadencé, disparaissant soudainement, comme ça, pour aller rejoindre sa reine. Maintenant, les deux sbires qui s’étaient tenus immobiles jusque là s’animèrent et s’approchèrent des deux militaires. Peut-être eurent-ils l’espoir de profiter de cet équilibre de force pour tenter de les surpasser, de les attaquer par surprise ? Peut-être s’attendaient-ils à pouvoir s’échapper en vitesse en profitant du fait qu’on les sous-estimaient ?

Mais dès que la matière organique se sépara d’eux, les libérant de leurs entraves et laissant un air soudainement plus frais les entourer, les sbires s’emparèrent d’eux avec une extrême brutalité. Celui de Matt l'agrippa directement par la gorge, comme une sorte de violent “viens par là toi !” et le souleva facilement, lui décollant les pieds du sol. Il l’embarqua comme ça sans faiblir, l’emmenant alors qu’il tentait vainement de séparer cette main qui le privait d’oxygène.

Quant à Pedge, son geôlier lui empoigna le chignon à moitié défait et tira tellement dessus qu’elle crut que l’ensemble de son cuir chevelu se décollait de son crâne. Scalpée à l'arrachée, sans lame ! Même si elle ne l’aurait pas voulu, la douleur fut si brutale qu’elle lui arracha un cri et elle se retrouva juché sur la pointe de ses pieds, n’ayant d’autre choix que d’organiser ses pas pour seulement soulager la pression horrible qui s’exerçait sur sa chevelure. Seulement ça.
Il l’emmena également de cette façon.

Dans la salle du trône, Méda’Iyda calmait l’impatience qui galopait en elle. Assise d’une manière très élégante et impérieuse sur un siège organique, une jambe croisée au-dessus de l’autre, elle écoutait tranquillement les propos de son second et eut le même sourire carnassier en collectant les informations. Elle hocha la tête sur une expression qui semblait lui dire “Tiens donc ? Ils tiennent l’un à l’autre ? Mais c’est parfait ça !!!”
Deux autres originels se tenaient là. Ils encadraient leur reine dans un rôle très clair de garde personnelle. Puisque l’escouade qui avait été envoyée sur le terrain n’étaient que des clones, Pedge les reconnaitrait et serait surement surprise de se demander comment ils avaient survécu au missile et à l’assaut. C’était un bon moyen supplémentaire de la déstabiliser.

D’ailleurs, lorsque les sbires entrèrent dans la salle du trône, ils reçurent la consigne de ne pas les placer en face de leur reine. Non, pour leur imposer plus de pression, elle ordonna par l’intermédiaire de la conscience collective à ce qu’ils soient placés l’un en face de l’autre et juste hors de portée. A deux mètres. Qu’ils se regardent bien en face, dans la crainte et la panique que la reine susciterait bientôt en eux.

Voilà donc nos deux militaires se faisant face l’un et l’autre, les sbires les ayant relâchés, tandis que la reine se redressait lentement pour leur tourner autour. Elle les examina de près, terriblement prés, en laissant courir son souffle de prédatrice sur leur peau alors qu’elle mirait les blessures de chacun et leur différence. Avec deux sbires et deux originels qui les cernait, toute fuite ou contre-attaque devenait tout simplement hors sujet. Les militaires se trouvaient dans une position d’extrême impuissance tandis que la reine, qui continuait de leur tourner autour, incarnait justement l’inverse.

Soudainement, elle leva la main d’une façon assez autoritaire. Un mal horrible, qui s’insinua d’abords dans leur esprit comme une migraine fulgurante, déclencha un feu intérieur qui descendit le long de la colonne vertébrale en se déchainant.

«A genoux !» Siffla-t-elle.

Pedge et Matt n’eurent aucune alternative.
Ils découvraient à quel point la reine était dangereuse. Combien sa puissance psychique suffisait à les écraser, les faire ployer pour qu’il s'exécute tant elle oppressait violemment leurs esprits. Même pour un membre des forces spéciales, c’était un mal totalement inédit, une invasion de l’esprit humain pour les forcer à obtempérer. Matt et Pedge subirent cette incroyable douleur et se retrouvèrent prostrés à genou, face à face. La reine en profita, dans une extrême perversion prédatrice, pour écarter les quelques mèches de cheveux qui tombaient sur le visage de Pedge. Elle qui avait toujours un chignon parfait, signe sous-jacent de son self-contrôle personnel, se retrouvait maintenant les cheveux déliés et en bataille. L’index de la reine libéra son front pour redescendre jusqu’à son cou tandis que ses propres muscles se crispaient de douleur le long de son passage. Son ongle, plus une griffe qu’autre chose, vint accrocher le bord de son collier et elle tira sur les plaques militaires pour les mettre en vue. Elle lâcha un soupir caractéristique de leur race en découvrant l’anneau forgé par Cydine. Il s’y trouvait toujours.

La main de la reine se referma autour, sous le nez de Pedge, et elle lui arracha cette parure. Qu’elle ressente cela comme une perte, une motivation en moins. C’était clairement un petit travail pour commencer à la déstabiliser. Et même si Pedge le savait et qu’elle pouvait lutter, l’effet se faisait subtilement dans son subconscient. Le tintement qu’elle entendit alors indiquait qu’elle avait jeté le tout au loin, dans la poussière et le mucus Wraith qui tapissait le sol.
Méda’Iyda avait décidé de tester l'élément qui lui semblait le plus résistant sur les deux. Et elle avait estimé que Pedge occupait ce rôle pour le moment. Elle allait s’y prendre doucement pour l’étudier, voir comment elle se comportait. Pour ça, elle vint à la rencontre de Matt pour le menacer directement de sa prestance. Rien que dans ses mouvements, elle marqua la différence, montrant par un non-verbal clair qu’elle allait s’attaquer à lui.
Maintenant à portée de Matt, elle retourna sa main pour caresser une partie de son front, et son ongle dessina le même parcours pour aller chercher les plaques. Mais à mi-chemin, elle se ravisa et remonta sur la partie brûlée de son visage.

«Combien d’Atlantes ont été déployés ?»

La question était directement adressée à Pedge.
Dans la salle du trône, il y avait une technologie avancée justement conçue pour les interrogatoire. Une sorte de détecteur de mensonge Wraith très avancé. Si Pedge donnait une fausse information, il y aurait un signal qui lui indiquerait sa pitoyable tentative. La militaire n’avait donc pas intérêt à se murer dans le silence ou fournir de fausse information.
Le regard de la reine se posa sur elle et un sourire sadique apparut dès qu’elle comprit qu’elle ne répondrait pas ou pas bien. Il n’avait fallu que deux secondes pour ça. Il n’y avait pas de rattrapage. Pas de temps à gagner !
Ni une ni deux, sa griffe acérée s’enfonça à travers le soin Natus et accrocha la surface qui faisait office de seconde peau. Sur toute la partie brûlée du visage de Matt, le soin Natus avait prit et le champignon avait proliféré en créant toute une couche protectrice par-dessus. C’était comme une deuxième peau intimement liée au derme et aux muscles abîmés. La reine s’attaqua directement à ça, avec lenteur et précision, pour faire durer le plaisir. Elle tira doucement et arracha avec soin, petit à petit, cette fine couche qui avait fusionné avec sa blessure. C’était comme décoller lentement son épiderme du muscle à vif. Le militaire ne pourrait pas résister à quelque chose d’aussi violent sur son visage, il avait l’impression qu’on était littéralement en train de lui écorcher la moitié de la figure, et un sbire posa une main puissante sur sa nuque pour lui interdire toute fuite.

«Et Atlantis...ce misérable détritus qui vous sert de base, quelle est sa position ?» Le visage de la reine se tourna vers Pedge. «Non ?»

Un horrible bruit de peau arrachée, comme un sparadrap qu’on retire rapidement, mais avec le bruit horrible et dégoûtant d’un épiderme qui cède, s’éleva soudainement, forçant Matt sur un râle qu’il ne pourrait pas retenir. Méda’Iyda se décala pour que Pedge voit bien ce qu’elle avait causé par sa faute, qu’elle soit témoin des muscles dansants, à vif, qui contrôlait l’expression du visage de Matt. Ces muscles trop visibles, comme dans un film d’horreur, le sang qui commençait à couler, les détails des nerfs et des fibres crispées pour former la partie de sa mâchoire serrée. A deux mètres seulement de lui, dans l’incapacité de pouvoir l’aider, Pedge en recevait plein la vue.
La reine n’avait enlevé que la moitié de la protection et jouait avec le reste de la partie qui y avait été fusionnée, la tenant encore au bout de son doigt. Elle n’avait qu’à tirer davantage pour finir le travail.

«Pedge Allen, soyez raisonnable...» Siffla-t-elle, très sadique.

Elle la fixa directement en souriant, débutant une nouvelle pression, une nouvelle tension sur la peau arrachée qui ne manquerait pas de faire réagir le soldat.

«Répondez-moi Atlante...»

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Jeu 3 Aoû - 10:40

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// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Matt Eversman


C’est avec horreur qu’il vit l’alien se placer face à lui, le Sergent Maître cessa de suite tout mouvement contre la membrane. Matt avait beau avoir tout fait pour attirer son attention et donc espérait qu’il s’intéresse à lui plutôt qu’à sa coéquipière, il ne la ramenait plus du tout. Il essayait vainement de reculer au fond du cocon, d’établir la plus grande distance possible entre lui et cet alien. Ils eurent le temps d’échanger un regard : Matt y lut toute la haine qu’il pouvait avoir pour son peuple mais aussi tout le plaisir qu’il allait prendre en lui ôtant la vie. Ça lui fichait la trouille. La main ensanglantée apparut dans son champ de vision avant de se poser sur son visage, les ongles s’enfonçant dans sa chair pour le maintenir en place. Il ne fut pas capable de dire un mot ou tenter la moindre action. C’était la panique complète. Le rythme cardiaque, la respiration rapide, les yeux clos, tout traduisait le nouvel état du militaire. Les hurlements de la jeune femme ne parvinrent pas jusqu’à lui. Il n’avait plus qu’une chose à espérer : que cela soit le plus rapide possible.

Cela lui sembla une éternité avant de sentir la pression sur son visage diminuer puis cette main se retirait complètement. Le Ranger n’ouvrit pas de suite les yeux, croyant presque à un stratagème ou une nouvelle torture avant de finalement le vider. IL ne voulait pas lui donner ce plaisir. Une voix grave se fit entendre avec un message très clair le fit réagir. L’alien s’éloignait, il ne put s’empêcher de le suivre du regard, encore choqué des derniers événements. Une main puissante se noua autour de sa gorge, le privant d’oxygène. Matt chercha à se débattre, à se libérer de cette étreinte posant ses mains sur cette poigne forte qui lui écrasait le pharynx. Ce fut vain. Il fut décollé du sol comme une simple poupée de chiffon avant d’être déplacé. Il fut bien incapable de se préoccuper du chemin pris essayant vainement de prendre un peu d’air.

Des points noirs commençaient à faire leur apparition dans son regard. Sans forces et sans air, il avait cessé de se débattre se laissant aller lentement et sûrement vers un monde sans fin, sans douleur. Brutalement ses pieds trouvèrent une surface rigide puis cette étreinte disparut. Aussitôt l’air reprit son chemin habituel, inondant ses poumons d’oxygène. C’était moins une. La respiration était très rapide, essayant de rattraper les secondes pendant lesquelles il en avait été privé. Pedge était face à lui mais ils n’étaient pas seuls. Une immonde reine tournait autour d’eux.. On aurait dit un chien autour de ses proies, les reniflant de près, bien trop près. Tout en massant sa gorge engourdie, le Ranger se redressa et se força à la suivre du regard. Sa main libre se transforma en un poing. Il échangea quelques regards avec sa coéquipière comme s’il attendait son aval pour passer à l’action. Ce serait certainement très con mais vu le traitement qui leur était réservé, c’était peut-être le mieux à faire.

Une douleur fulgurante apparut au niveau de ses tempes. Par réflexe, les mains vinrent se poser sur chacune d’entre elles essayant de s’en protéger tandis qu’une voix sifflante lui ordonna de s’agenouiller. Il céda de suite, se mettant en position désirée comme si cela allait le libérer de cette migraine. Ce fut le cas. La douleur disparut aussi vite qu’elle était arrivée. La Reine continua sa petite inspection, commençant d’abord par la Béret Vert. La lèvre inférieure du militaire fut mordillée pour l’inciter à ne rien dire, à ne rien faire et lentement il baissa la tête. Attendre. Patienter. Prier pour que St Sheppard ou son acolyte Hamilton, St Frei ne débarquent comme des furies. Cela sembla une éternité.

Ce fut maintenant son tour. Plus question de baisser la tête, l’homme croisa son regard essayant de lui montrer toute la haine qu’il pouvait avoir pour son espèce. Ce doigt qui se baladait sur son visage était des plus agaçants. Il fit ce qu’il put pour ne montrer aucune réaction, essayer de montrer qu’elle ne l’atteindrait pas. L’interrogatoire débuta. La réponse de sa coéquipière ne fut pas satisfaisante. L’ongle s’enfonça aussitôt dans sa chair, passant au travers du soin natus avant de débuter une lente et atroce découpe. Impossible pour lui de retenir un gémissement, le premier d’une longue série, on était en train de lui arracher la peau du visage. Ce n’était même plus des gémissements mais de longues plaintes mêlées d‘expirations prononcées. Le Ranger tenta de se débattre, de ne pas se laisser faire. Personne ne pouvait rester là à se faire découper le visage sans réagir. Une forte pression au niveau de la nuque le força à rester en place, à rester passif alors qu’on lui écorchait littéralement la gueule. Des larmes ruisselaient, se mêlant au sang de son visage. La douleur irradiait de toute une partie de son visage, ne sachant même plus la localiser précisément.

« Ne… dis… rien… » dit-il faiblement entre deux gémissements lorsqu’il eut un petit moment de répit. La tête fut baissée, le regard dans le vide fixant un point invisible. Des larmes ruisselaient, se mêlant au sang de son visage. La douleur irradiait de toute une partie de son visage, ne sachant même plus la localiser précisément. Il ne fallait pas donner raison aux Wraiths, même si cela lui coûtait la vie, son visage. Il s’y résignait. Un doigt se fit sentir de nouveau sur ses plaies. Il se rapprochait dangereusement du haut de son visage notamment de son œil ce qui donna une nouvelle vigueur de rébellion au ranger.

Pedge Allen


Est-ce qu’ils avaient réussi à le dissuader de s’en prendre à l’un ou à l’autre ? Toujours est-il qu’il s’était reculé pour les dévisager tour à tour. Son sourire de prédateur laissait penser que non. Mais bon, c’était toujours ça de gagné. Quelques minutes de plus. L’originel s’approcha de Pedge pour la toiser, ce qu’elle ne manqua pas de faire de son côté elle aussi. Elle soutenait son regard sans ciller, une expression de défi dans les yeux. Il allait donc commencer par elle. Bien. Elle était prête pour mourir. Désolée, mais prête. Elle préférait ne pas penser au courrier qu’allait recevoir sa mère et sa sœur. Le pire dans tout ça, c’était que sa dépouille resterait dans ce vaisseau de malheur. Soudainement, il ordonna aux deux sbires de les emmener, avant de tourner les talons et de se barrer. C’était con, mais un sentiment de plénitude s’insinua dans les veines de la béret vert qui sentait la mort s’éloigner.

Les sbires approchèrent et les liens se défirent. Bien entendu, l’idée de tenter la grande évasion à ce moment-là traversa fugacement l’esprit de la jeune femme, mais le sbire fut rapide et il l’attrapa par les cheveux. Bon, elle ne craignait pas trop qu’on tire dessus, mais là, il n’y allait pas de main morte. S’il pouvait la scalper sur place, il l’aurait fait. Histoire de se donner du mou, elle se dandina sur la pointe des pieds pour atténuer la sensation de tiraillement capillaire tout en essayant de lui attraper la main pour qu’il arrête. C’était peine perdue et il la tira de la sorte jusqu’à une salle suivante où Pedge découvrit la Reine en parfaite santé. Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Elle avait pris un missile dans la gueule !!

Pas le temps de se poser plus de question, elle fut mise en face de Matt, qui semblait reprendre des couleurs lui aussi. Sans cheveux, il avait dû se faire trainer autrement. Elle considéra son coéquipier. Elle ne savait pas quoi lui faire passer comme message par les yeux. Ils étaient dans une merde noire, et elle sentait qu’ils allaient passer un très mauvais moment. Les deux originels qui encadraient la Reine lui rappelaient aussi quelque chose, mais leur présence signifiait vraiment une chose : toute fuite était impossible. La femelle s’avança vers eux et elle commença à leur tourner autour. Un frisson désagréable couru le long de l’échine de la texane en sentant le souffle de cette prédatrice dans son cou. Et soudainement, une douleur horrible lui vrilla les tympans avant de s’insinuer par le même chemin qu’avait pris son frisson. Elle s’écroula sur le sol, sur les deux genoux, haletante. Alors qu’elle serrait les dents pour essayer de lutter contre la sensation que sa tête allait exploser, la reine se pencha vers elle et elle fit courir son doigt sur son front, qu’elle avait pris soin de dégager de ses cheveux, puis sur son visage et jusqu’à ses plaques d’identification. Elle les défit brutalement, elles, et l’anneau, qu’elle jeta plus loin.

La jeune femme ne pouvait rien faire. Cela lui faisait chier, mais ce n’était que matériel. Pour le moment, elle avait d’autres chats à fouetter, et comme elle ne voyait pas comment elle allait se tirer de ce mauvais pas, qu’elle meurt avec ou sans l’anneau ne ferait pas de différence. Peut-être que son corps momifié ne serait pas identifiable sans les plaques, mais qu’importe. Elle leva le museau pour regarder la femelle se diriger vers Matt, et commencer le même manège. Sauf qu’elle s’arrêta en cours de route et remonta son angle vers la peau brûlée du ranger. Elle se délectait des blessures et de la souffrance des humains. La soldate n’avait qu’une envie. La tuer. Elle et sa fierté de merde. Quand elle lui posa la question de savoir combien ils étaient, elle ne répondit pas. Cela enchanta la reine qui commença à décoller la peau brulée de Matt. Les yeux de la texane s’agrandirent de terreur. Elle se mordit les lèvres, alors que son frère d’arme commençait à pousser des gémissements de douleur qui se transformèrent bientôt en râle de douleur et de souffrance horrible. Il tenta de se débattre, mais un sbire vint le maintenir fermement en place.

Pedge baissa les yeux. Elle ne pouvait pas voir ça. Si elle pouvait, elle se boucherait les oreilles, mais elle devait assumer le fait que si elle ne répondait pas à cette garce, elle torturait son ami devant elle. Elle devait assumer ce qu’elle faisait subir au ranger. C’était sa faute. Si elle répondait, il ne souffrirait plus. Elle releva les yeux alors qu’un bruit de peau se fit entendre et qu’elle put voir tout ce qui se trouvait sous l’épiderme.

« Arrêtez…. », gémit-elle en manquant de vomir. La deuxième question était tombée, et elle ne répondait toujours pas. Au lieu de ça, elle avait lancé sa petite supplique qui ne servirait à rien. Matt lui intima de ne rien dire.

« Je suis désolée Matt. », fit Pedge en le considérant. Elle commençait à pleurer elle aussi, mais c’était plus des larmes de rages que de désespoir. Elle voulait la crever. Elle s’excusait car elle ne comptait rien dire. Elle ne pouvait pas. Elle avait prêté serment, et des millions, voir des milliards de vie dépendait d’elle. « Je suis sincèrement désolée. », répéta-t-elle, ignorant la reine. Elle ravala ses larmes et elle remonta fièrement son menton pour toiser la mégère du rafiot qui s’était craché.

« Vous perdez votre temps. Nous ne dirons rien. » Pedge prit son air arrogant coutumier. « Je mourrai dans la douleur, mais dans la satisfaction d’avoir vu votre joli croiseur toucher le sol. » Et pour asseoir sa pseudo domination, elle tenta de se relever. Si personne ne l’empêchait, elle essayerait de sauter sur cette salope.

Reine Wraith Méda'Iyda


Un coup de pied très violent impacta l'arrière du genou de Pedge, pile dans l’articulation, la forçant à reprendre sa place. Le sbire qui se trouvait derrière elle passa soudainement son bras autour du cou, sur ce qui ressemblait à une clé de bras commando, ce qui l’immobilisa entièrement contre le torse du sbire qui la maintenait sous son contrôle.
La reine continuait de fixer la militaire en souriant à sa dernière réplique. Elle s’en amusait, elle trouvait cette futile résistance complètement risible. Son visage se détourna vers Matt qui était encore en train de se retenir de hurler et elle replaça le lambeau de peau à son emplacement, comme si elle remettait un pansement en place, dans un air de fausse culpabilité.
Bien entendu, cela n'eut pas l’effet escompté, ça ne marchait pas comme ça. La partie endommagée pendit mollement et la reine passa sur le côté du militaire pour s’approcher de son oreille. Ainsi, elle regardait avec lui, comme une conseillère avisée, ce que donnait l’image de Pedge retenue par le sbire. Elle lui chuchota doucement :

«Et toi, Atlante, seras-tu également désolé ?» Elle ricana dans son oreille avant d’ajouter : «L’entends-tu ? Elle veut mourir satisfaite !»

Et brutalement, sans même un signe de la reine, le sbire qui étreignait Pedge tira sur ses cheveux de sa main valide pour lui faire tendre la gorge. Son bras cessa toute prise d’étranglement pour venir chercher, de son orifice de ponction, le plein centre de sa trachée exposée. Elle fût littéralement perforée, pulvérisée sous la pénétration de la ponction, dans un bruit horrible d’une succion altérée tandis que Pedge se trouvait privée de souffle. C’était un impact particulièrement odieux qui raisonna dans le crâne de Matt.

Le râle qui s’ensuivit s’étrangla dans une gorge subissant une prise d’air. Et puisque le sbire ne faisait pas la ponction dans un endroit naturel, il pressait la gorge de Pedge de plus en plus fort, donnant des accoups avec violence et brutalité, tandis que la pauvre femme perdait toute contenance dans la crise de douleur qui l’envahissait alors. La jeune femme était devenue l’image même de la proie blessée et condamnée. Irrémédiablement condamnée. La peur panique de sa mort dans ces atroces souffrances se sentait jusqu’ici. Son appel silencieux à la pitié, à l’achever sur le champs, malgré ses dires, venait jusqu’à l’esprit de Matt. C’était un horrible témoin impuissant de la chute inéluctable de sa soeur d’arme. Et l’ennemi n’avait pas l’air de vouloir s’arrêter.

Tandis que l’adversaire de Matt le maintenait toujours dans une posture de complète soumission, la reine passa une main sous son menton pour l’obliger à voir l’agonie de son amie. Dans l’horreur de cette agression gratuite, elle battait des jambes en tentant de quitter cette main qui, à ce moment-là, lui fit gicler du sang sur le côté.
Le sang de Pedge. Le sang qui sortait de son cou.

Et pour que le résultat soit des plus radical dans l’esprit du soldat, le sbire tira violemment en arrière pour que le visage déformé de Pedge soit à sa vue. Juste à deux mètres de lui, sur une expression qu’il n’avait jamais vu chez elle.
La ponction était mal faite, volontairement, elle ne vieillissait pas. Ou en tout cas, très lentement. Ce qui rendait le cauchemar encore plus horrible à supporter. Privée d’oxygène et tenant visiblement sous le seul effet de l’enzyme Wraiths, chacune de ses plaintes, chaque cris qu’elle tenterait de faire sortir sous l’effroi de sa fin inéluctable, ne se transformait qu’en un murmure asséché.

Les mouvements défensifs de Pedge se firent ensuite moins rapides, moins impulsif.
Il était en train de la perdre, elle allait mourir sans même avoir vieilli, la gorge à moitié pliée sous la pression ignoble des doigts du sbire qui ne s’arrêtait toujours pas. Et le spectacle restait encore sous la vue de Matt, contraint par cette reine qui lâchait des soupirs de plaisir en constatant le sadisme de la scène. Elle lui murmura d’un air très compatissant, comme si elle se faisait son alliée secrète :

«Elle s’en va, Matt...»

Les bras de Pedge tremblaient à présent, lourdement attiré au sol sous la gravité et le poids d’un épuisement morbide. Ses jambes ne bougeaient presque plus. La reine continua, pressa l’une de ses épaules pour le soutenir dans son épreuve.

«Aide-moi et je t’aide à mon tour...dis simplement combien vous êtes ici...et je lui rends sa vie...»

Les bruits de sa gorge percée s’étaient estompés.
Il ne pouvait plus attendre. Matt devait prendre une décision. Il devait choisir entre la vie et la mort de Pedge.

«Juste un chiffre...et elle revient...»

Matt Eversman


Une voix se fit entendre parmi les ténèbres. Un timbre qu’il connaissait fort bien et qui attira son attention malgré les bruits ambiants formés de ses propres gémissements. Elle lui formulait des excuses. Un simple clignement d’yeux suffit comme réponse. Il n’y avait pas d’excuses à avoir, ils étaient soldats. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Tomber aux mains de dévoreurs d’humains semblait être le pire. Cette voix s’exprima de nouveau, on y ressentait de la force, de conviction. Si sourire ne lui causait pas une douleur supplémentaire causé par ses muscles à vif, il aurait pu en esquisser un tant il était fier d’elle. Ils étaient des soldats Atlantes, ils ne parleraient pas même si cela devait leur causer les pires souffrances voir la mort.

La reine rabattit un truc sur son visage, cela ne fit que lui arracher une nouvelle plainte puis une autre en ressentant une nouvelle tension au niveau de son menton. Crier, gémir, afficher le moindre faciès était douloureux. La souffrance n’avait plus de véritable source. Il aurait donné beaucoup pour que son esprit ne fasse sauter le compteur et l'entraîne dans l’inconscience. Dommage ce dernier n’en eut pas l’idée. Une voix sifflante s’exprima à ses oreilles. Par réflexe, sa tête se tourna dans sa direction plissant les yeux avant de revenir en position d’origine, tête penchée en avant. Elle n’aurait pas la satisfaction de le briser. Soudain tout s’accéléra. Les bruits immondes et les gémissements de Pedge remplirent la pièce, il plissa les yeux cherchant absolument à ne pas en connaître la cause. Si seulement il avait pu couvrir ses oreilles.

Une pression se fit sur l’endroit qui était auparavant son menton le forçant à relever la tête. Il n’eut d’autres choix que de suivre le mouvement mais n’ouvrit pas les yeux pour autant. Pas question d’assister au spectacle immonde qui avait lieu. Le son lui suffisait largement. La prise s’accentua, avant de l'entraîner dans quelques mouvements rotatifs peu agréables.

« Regarde ce que tu fais ! »

Non non, il ne voulait pas lui obéir, lui céder et maintient sa position, les yeux toujours clos. Il n’était pas responsable de cet acte barbare, c’était elle et uniquement elle.

"Regarde ou je t'arrache les paupières !" lui gueula-t-elle à l’oreille. La menace était suffisamment forte pour lui faire ouvrir les yeux à contrecœur. Ce qu’il vit le laissa stupéfait, bouche entrouverte. C’était un spectacle sans nom. Pedge se faisant ponctionner au niveau de la gorge par un sbire. C’était encore pire que ce qu’il avait pu imaginer. Du sang giclait de partout. Elle n’émettait plus que de faibles gémissements et tentait toujours de se débattre vainement. Il ne put s’empêcher de tenter de l’aider, aussitôt la prise autour de sa nuque se renforça l’obligeant à rester bien sagement en place à assister à l’agonie de sa partenaire. Impossible de rester là à l’observer, il se força à focaliser son attention sur un point situé derrière la jeune femme. La wraith lui murmura quelques paroles au creux de l’oreille. La vue lui donnait déjà la gerbe, il fallait que le vampire s’y mêle. Elle lui donnait le pouvoir de mettre fin aux souffrances de son amie, de réparer les blessures causées. Matt croisa le regard de cette vile reine. Le prenait-elle vraiment pour un imbécile ? Faire souffrir l’autre ne le laissait pas indifférent, loin de là, elle l’avait touché bien plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. Il ne pouvait pour autant trahir Atlantis. Impossible. Il détourna le regard vers la Sergent Maître crispant ce qui lui restait de lèvres.

« Je suis désolé… » murmura-t-il pour la jeune femme. C’était horrible d’assister à la dernière lutte d’une personne appréciée, d’être responsable de sa fin mais cela ne pouvait en être autrement. Au moins serait-elle libéré du poids de la souffrance. Elle aurait fait le même choix pour lui, il en était certain. D’autres larmes coulèrent sur son visage. Il ferma les yeux quelques instants avant de pousser un hurlement de rage et d’essayer de se rebeller quitte à y laisser sa nuque. Il tenta d’utiliser la proximité de la reine pour lui faire payer ses immondités.


Reine Wraith Méda'Iyda


Rien n’y fit.
Matt avait beau se démener, on ne lui laissa pas le loisir d’atteindre la reine. Le sbire se retira du corps sans vie de Pedge, son sang commençait à inonder le sol.
« C’est de ta faute. Tu pouvais la sauver... »

Et le geôlier de Matt le propulsa violemment jusqu’au corps de Pedge. Les Wraiths l’entourèrent et le laissèrent là, prostré devant elle, pour qu’il voit ce qu’il était advenu d’elle. Ses paupières ouvertes avec son regard voilé, sa mâchoire déformée dans un rictus de douleur figé, et cet aura d’inanité, lui donnant comme une image de chien écrasé, un cadavre désarticulé qui baignait dans son sang.
Du sang qui s’étalait et se rendait jusqu’aux plaques de Pedge, là où se trouvait l’anneau qui baigna très vite dedans.

« C’est ta dernière chance, Atlante... »

Matt Eversman


La révolte tourna court révélant l’impuissance du jeune homme. Il avait échoué aussi de ce côté là… tout comme il avait échoué dans la mission de protection auprès de sa soeur d’armes. Une forte pression le propulsa en avant l’envoyant s’écraser contre le corps de la jeune femme. Il y avait du sang de partout, il baignait dedans sentant que les fibres de son uniforme s’en empreignaient. Il se décolla d’elle pour s’agenouiller à ses côtés. Dans un vague espoir de l’aider, de la soulager il se lança dans une compression de sa blessure. C’était peu habile, il ne voulait pas la priver de ses derniers moments d’air mais il ne pouvait la laisser se vider de son sang sans réagir. Une main tremblante se porta au niveau de sa gorge cherchant le pouls de la jeune femme. La peur de ne rien ressentir, de l’avoir perdu s’insinua en lui. Il ne parvenait pas à contrôler les larmes qui ruisselaient de son visage. Rien toujours rien. Les doigts changèrent d’endroit, appuyant davantage pour espérer trouver un mouvement. Il finit par le ressentir. Très faible. C’était même à se demander s’il y avait vraiment quelque chose, s’il n’hallucinait pas.

“Oh Pedge…”

La perdre lui semblait impossible. Elle ne pouvait pas y rester ici, pas de sa faute. Ses doigts quittèrent sa gorge écartant une mèche de cheveux ensanglantée qui gênait son visage, si blême avant de caresser lentement sa joue.

« Un chiffre seulement...et elle te reviendra... »

Un chiffre… Cette idée s’insinua dans son esprit. Il s’empressa d’essayer de la repousser le plus loin possible. Un chiffre et elle vivra. L’idée prenait de plus en plus de place, c’était horrible. Il ne pouvait lui céder, collaborer avec l’ennemi. Ce n’était plus du désespoir qui le hantait mais de la colère, de la rage.

“Ramène-la…Ramène-la et tu auras tes réponses.”

Les paroles passant ses lèvres, il s’en voulut aussitôt d’être aussi faible. Le Ranger savait encaisser la douleur mais il ne pouvait laisser quelqu’un souffrir pour lui.
La reine posa un genou à terre, les gardes du corps se rapprochèrent pour contrer toute tentative. Mais il n’en aurait pas l’occasion de toute façon. Méda’Iyda avança sa main sur la poitrine de Pedge, prête à lui rendre sa vie, mais resta sur cette position sans rien faire. Elle lui montrait simplement sa bonne volonté...s’il en faisait de même.

« Je veux ma réponse. Combien êtes-vous ici ? Est-ce si horrible de donner cette petite information ? » Elle planta son regard sur Matt. « Un chiffre seulement...pour sa vie ? »
“Ramène la… et tu auras notre nombre.” dit il rageusement.
« Regarde-là ! Elle part ! Il n’y a plus de temps à perdre. » Elle commença à retirer sa main. « Bien. Abandonne ta soeur par lâcheté. »
La reine s'apprêtait à partir.
“8… On est 8” dit-il d’une voix faible.
« Menteur ! » Siffla la reine après avoir consulté un signal lumineux. « Menteur, lâche et traître ! Achevez-la, un blast dans la figure !»
Tous les gardes à l’unisson pointèrent leurs armes.
“Non non non ! dit-il précipitamment tout en protégeant Pedge de son corps. On est 7. On en a perdu une.” s’empressa-t-il de rectifier se rappelant de l’abandon de Deltour. “On est 7… Ramenez la !!!!”
« Sept ? » Questionna la reine une dernière fois.
“On est sept.” acheva-t-il d’une voix emplie de tremblements mais aussi mêlé de déception contre lui même. Il était pathétique, minable d’avoir cédé. Son regard se posa sur le visage livide de la Béret Vert. C’était quitte ou double maintenant.


Reine Wraith Méda'Iyda


La reine le gratifia d’une expression pleinement satisfaite.
Elle planta sa main sur la poitrine de Pedge et débuta une ponction inverse : le retour de la vie. Le corps brutalisé de la jeune femme eut un soudain soubresaut alors que le bruit désagréable signait son retour parmis les vivants. Au début, il n’y eut que des spasmes secouant ses membres, laissant l’expression de son visage entièrement dénué de vie. Il y avait tant de sang que l’on se demandait si elle allait véritablement revenir. Mais Matt découvrit avec stupeur que les bords de sa blessure sur son cou, cette horrible mutilation, était en train de se rejoindre pour fusionner en une cicatrice sanguinolente.

Nouveau soubresaut général de Pedge, son visage reprit une certaine animation alors que ses yeux se révulsaient. Les orbites entièrement blanches lui donnaient un aspect de démon tandis que sa mâchoire s’ouvrait sur un impressionnant cri de douleur sans son. La reine poursuivait son don, cela durait longtemps, des secondes interminables ! Mais Pedge revenait petit à petit. Oui, elle revenait !

Sa blessure au cou se transforma en une cicatrice de plus en plus fine tandis qu’un râle commençait à sortir de sa gorge. Un cri de douleur mêlé d’un incroyable sentiment de bien-être et de plénitude. Même si la jeune femme était complètement désorientée, elle sentait toute sa vie lui revenir. La vigueur de son jeune âge et de la puissance reprendre les muscles de ses bras et ses jambes.
Elle se débattit plus dans un instinct de conservation, suite à cette expérience tout à fait inconnue, et agrippa sans savoir le bras de Matt. La reine terminait, elle lui rendit absolument tout et, lorsqu’elle décrocha sa main, même l’orifice d’entrée de sa ponction s’était refermée.

Pedge Allen était à présent de retour parmis les vivants.
Elle haletait, oscillant sans cesse entre l’inconscience et une vue complétement déformée dès qu’elle ouvrait les yeux. Il était clair qu’elle mettrait du temps pour reprendre ses esprits et qu’elle n’avait pas encore compris. Mais Matt avait retrouvé sa soeur, la reine n’avait pas menti, elle la lui avait rendu.

Méda’Iyda se redressa et considéra Matt avec un étrange air de fierté.
« Je te récompense du répit Atlante !» Elle balaya l’entrée du couloir d’un geste ample. « Va ! Porte-là jusqu’en cellule si tu ne veux pas que mes fils la malmène ! »

Et comme si cela signifiait la fin soudaine de cette torture, l’escorte Wraith entoura Matt, devenant plus pressant et dangereux face à une Pedge qui ne reprenait toujours pas conscience. Il était clair que si le soldat ne s’en occupait pas lui-même, ils n’allaient pas faire dans le détail. Il devait l’emmener avec lui sans se rebeller. Et respectant les ordres de leur reine, les Wraiths pourtant agressifs du regard attendirent que le soldat s’exécutent avant de le guider jusqu’aux geôles.

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Matt Eversman
Caporal
Bannière perso (image 901x180px) : MJ 23 Part. 5d : Bataille pour la Magna Caverneum 1563542370-mattou-banner
√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
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Sam 12 Aoû - 20:53

Matt Eversman
// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Matt Eversman


C’était du pur délire, de la vraie science-fiction. Pedge Allen revint à la vie devant lui. La blessure immonde au niveau de son cou n’était plus. Il en resta ébahi, portant même une main à sa gorge pour prendre lui même son pouls. Il le sentait, bien plus fort que précédemment. Une pression se fit sur son bras, les doigts de la jeune femme s’y agrippait. Elle était de retour parmi les vivants. Il eut envie de sourire tant cela l’emplissait de joie de la savoir de nouveau avec eux, avec lui. Elle avait toujours son air hébété habituel. Seul la présence importante de sang indiquait qu’il y avait bien eu un carnage ici. Son étreinte autour de la jeune femme se fit plus forte comme s’il ne voulait plus la lâcher, la sentir vivante.

La reine s’éloigna, leur ordonnant de déguerpir. Le regard du Ranger suivit son mouvement de bras repérant le couloir dont la porte était désormais ouverte. Il posa de nouveau son regard sur elle puis sur les sbires qui se rapprochaient dangereusement d’eux. Un éclat métallique fut repéré. Les plaques de la jeune femme. Ce n’était pas le moment de jouer aux héros. Pas maintenant qu’elle était de retour. Il choisit pourtant de récupérer ses distinctions militaires ainsi que le petit objet circulaire à côté. Gardant tout ça en main, Matt la quitta pour se redresser et avec des gestes lents il passa une main sous ses genoux puis une sous sa nuque et après un soupir la souleva.

“Dommage que tu sois pas en état. Tu aurais kiffé de savoir que je te porte… Mais purée que tu es lourde Allen ! Va falloir envisager un régime.”

Comme prince charmant, il y avait aussi bien mieux qu’un mec au visage à vif avec un bout de peau pendouillant. Au diable, le Ranger se fit un simple exécutant pour une fois et suivit docilement la petite troupe. Chouette, ils avaient réservé une super suite. Quoique non, il avait des doutes sur la réservation. Ce n’était pas une chambre atypique mais plutôt une cellule puante et crasseuse. Bon tant pis. Avec des gestes aussi délicats qu’il put, Pedge fut déposée au sol. Elle eut le droit à quelques tapes sur le visage pour se réveiller.

“Allez Cendrillon. On ouvre les yeux. C’est l’heure du ménage.”

Les objets ensanglantés furent déposés à ses côtés avant qu’il n’aille se positionner contre le mur biologique. Il porta une main à son front, son pouce effleurant la surface de son visage le faisant aussitôt gémir. Avec tout ça, il avait presque oublié son état général.

Pedge Allen


Elle n’aurait pas été digne d’être dans les forces spéciales des Etats-Unis d’Amérique si elle n’avait pas tenté de faire quelque chose contre cette vilénie vivante qu’était la reine Wraith. De même qu’elle n’en aurait pas été digne si elle avait vendu des informations à l’ennemi alors qu’elle était soumise à une torture psychologique de la sorte. Elle avait sa fierté, et sa détermination, quitte à en souffrir par la suite. Elle s’était déjà posée la question. Est-ce qu’elle craquerait sous la torture avant d’avoir des séquelles physiques irréversibles ? Ou est-ce que par fierté, elle irait jusqu’au bout de ses limites à résister à la douleur ? Car au bout du bout, l’esprit finit toujours par flancher. Un bon tortionnaire pouvait arracher n’importe quels types d’aveux. Mais quand la torture allait loin, trop loin, c’était quitte ou double. Etait-ce l’esprit sain qui finissait par donner des infos véridiques, ou était-ce que la folie de ce même esprit qui avait laissé les choses allaient aussi loin ? Info ou intox ?

Bref, elle s’était levée pour se jeter sur cette pouffiasse brune mais à peine avait-elle suffisamment d’appui qu’elle sentit qu’on lui collait un pied dans l’articulation et elle retomba au sol. Curieusement, sa cuisse blessée ne lui fit pas mal. Est-ce qu’ils l’avaient soigné ? Pas le temps de porter le regard vers sa jambe que l’autre, derrière elle, lui plaqua son biceps sous le menton, la forçant à se redresser. Il était clairement dans une prise visant à briser la nuque d’un humain. Comme on leur enseignait à l'entraînement pour neutraliser un ennemi à main nue en arrivant par derrière. Bon au moins, il paraissait que c’était rapide. Niveau souffrance, elle avait eu sa dose pour la journée. Mais bon, les Wraiths ne faisaient jamais les choses « proprement ». Jamais. Il lui tira les cheveux en arrière tout en lâchant son étreinte autour de son cou, et avec une brutalité sans nom, il plaqua sa main sur sa gorge pour lui infliger une ponction. Ses yeux s’agrandirent sous l’effet de la surprise alors que sa trachée explosait. Puis vint la douleur. Ses forces cédèrent et elle sentit qu’elle ne tenait plus que par la jonction entre la main du sbire et sa gorge défoncée. Elle tenta bien d’avaler de l’air, mais rien ne venait.

Elle ne s’entendait même pas crier tant la douleur occupait tout son esprit. Jamais elle ne pourrait résister à ce genre de séance de torture. Elle devait compartimenter. Mettre ses sens dans des cases, et fermer celle de la douleur. C’était impossible. Elle était en train de mourir salement. Elle sentait qu’il la secouait pour augmenter la prise, mais son cerveau avait déjà si mal que cela ne pouvait être pire. Au final, elle se détachait de ce corps qui bientôt ne serait plus qu’un réceptacle vide. Etait-ce l’enzyme Wraith ? Les endorphines ? Elle n’en savait rien. Peut-être que le corps humain ne pouvait pas en supporter plus. Cela ne l’empêchait pas d’avoir mal, mal au point de souhaiter mourir, mais la douleur ne pouvait pas aller au-delà de ce point. Et ce point était intolérable. Elle ne voulait pas mourir, mais elle le devait, pour ne plus ressentir cette souffrance. Elle n’avait même pas le droit de crier dignement, privée d’oxygène, ses râles mourraient dans sa gorge.

Elle essayait bien de se débattre, mais plus ça allait et plus il était pénible de faire des mouvements. Ses bras et ses jambes pesaient lourds, et ils ne répondaient pas aussi bien que prévu. Il n’y avait rien à faire. Rien. Sa conscience quelque part lui disait que Matt aurait certainement pu tout arrêter, comme elle avait pu l’empêcher de souffrir en répondant à la Reine, mais il devait s’y refuser, même s’il la voyait mourir devant lui. C’était bien, c’était ce qu’elle voulait. Ne pas donner satisfaction à cette garce. Sa vision devint floue, puis tout devint noir. La douleur cessa alors qu’elle plongeait dans une forme de coma, oscillant à quelques encablures de la mort qui lui tendait les bras pour un repos bien mérité. La voix du commandant de base de Fort Campbell résonna dans ses oreilles.

« Lachez prise Allen, vous avez rempli vos obligations envers la bannière étoilée. »

Puis plus rien.
Le néant.

Finalement, ses sens reprenaient vie. Mais elle ne voulait pas revenir elle ! Elle était bien, morte ! Ou presque morte, quelle importance ? Plus de douleur, la béatitude complète… Quoique… Cette sensation de plénitude n’était pas mal non plus. C’était bien aussi ça, cette sensation de puissance qui arrivait. Pedge n’était pas vraiment consciente, mais ses fonctions vitales reprenaient du poil de la bête, et ses multiples blessures, bleues et autres vestiges des affrontements passés s’estompèrent sous le regain de vitalité que lui prodiguait la reine par le biais de sa main. Ses yeux révulsés refirent le point, mais elle semblait éblouie. Hagard.

Elle vit Matt, ou elle crut le voir, mais elle vit aussi la reine, et bientôt, les sbires au dessus d’elle et de son coéquipier. Le cauchemar n’était donc pas fini ? Pourquoi est-ce qu’elle revenait ? Pourquoi pourquoi ?

Elle s’accrocha au ranger, sans trop savoir comment ni pourquoi, mais dans le flot de sensation et d’hébètement qui la traversait, c’était le seul point tangible de sa réalité. Un visage familier, meurtri, par sa faute, mais familier. Elle se retrouva ballotée, et tantôt, elle voyait le plafond, tantôt une partie du ranger. Il lui causait, mais elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il racontait. Elle ferma de nouveau les yeux pendant la marche. Se faire balloter ainsi lui donnait la gerbe. Finalement, une paire de baffes lui firent ouvrir les yeux. Toujours aussi tendre. Il lui fallut dix bonnes minutes pour émerger complètement. Elle fit le point sur le ranger. Il était dans un sale état, couvert de sang, sans parler de son visage horriblement mutilé.

« Je suis vraiment désolée pour ta gueule d’ange », brailla-t-elle dans un demi souffle. Elle avait eu peur de parler, comme-ci cela allait réveiller cette douleur insensée qu’elle avait ressenti dans sa gorge et dans les tréfonds de son âme. Elle ajusta sa position. Elle se sentait bien. Terriblement bien, avec un petit sentiment d’invincibilité. « Ca va ? ». Elle avisa ses plaques d’identifications, ainsi que l’anneau qui se trouvait avec. Elle les récupéra doucement, mesurant ses mouvements, lentement. Elle n’était pas tranquille. Elle n’avait pas vraiment conscience de ce qu’elle avait vécu, ou alors, elle ne voulait pas l’imaginer de peur que cela se soit vraiment passé.

Matt Eversman


Bon point positif, elle réagissait. Pas aussi vite qu’il l’aurait voulu mais elle était toujours en vie, ça lui suffisait pour le moment. La tête appuyée contre la paroi, le regard rivé vers le plafond, Matt laissait échapper de nombreux soupirs. La pression retombait peu à peu, la culpabilité elle croissait. Avait-il fait le bon choix ? Oui, il pouvait en être certain en entendant la respiration de Pedge. Mais à quel prix ? Livrer le nombre d’Atlantes sur place n’était pas non plus une information vitale. Certainement la première d’une longue liste. Maintenant que la Reine était parvenu à s’initier dans la faille, elle n’allait certainement pas s’arrêter là. Il avait été le maillon faible du binôme, elle n’avait rien cédé. Matt se sentait mal, faible comme il ne l’avait jamais été. il s’en voulait d’avoir craqué, d’avoir cédé. Il ne parvenait pas à s’ôter ce sentiment. Au diable les picotements qui lui agressaient le visage, les blessures de l’âme étaient bien plus fortes.

La voix d’Allen ou plutôt une voix rauque digne d’une fumeuse de mauvaise fréquentation se fit entendre faisant exploser sa petite bulle de noirceur. Il ne put s’empêcher de lui adresser un sourire même si cela ne devait pas se voir vu la boucherie qu’était devenue son visage. Un parfait sujet d’étude pour des étudiants en médecine.

“Tu devrais voir ta tronche avant d’aviser les gens…
"Je n'ai que toi à voir pour le moment, faut que je m'en contente."
“Ravi de voir que tu as cessé de te prendre pour la belle au bois dormant… Déjà que j’ai dû te porter.
"[color=#a1931c]J'étais si amochée que ça ?"
"J'ai dû te porter... ça te donne une idée non ? Et d'ailleurs envisage un régime."
"Oui... Envisage le banc de muscu alors."
"Tu pourras m'en offrir un... Tu me dois au moins ça"
"Je vais y réfléchir. Tu sais pourquoi ils nous laissent tranquille ?", fit-elle pour changer de sujet.
"Ils attendent certainement que je sois bouffé par la culpabilité ou alors qu'on s'entretue l'un l'autre."
"Je ne veux pas revivre ça..", finit-elle par dire, comprenant à demi mot qu'il avouait qu'il avait coopéré. C'était une façon de lui montrer qu'elle ne lui en voulait pas.
"et moi donc..." dit-il dans un soupir ayant l'impression de revoir la scène se jouer devant ses yeux. Pedge prise par la gorge, se faisant vider de toute vie. Il chassa tout ça d'un mouvement de tête. "C'était comment de l'autre côté ?"

Paisible.", répondit-elle simplement. "Ca va recommencer." Elle avait une peur bleue puisqu'elle revenait sur le sujet.

Paisible. Cela sonnait irréel dans leur nouvel environnement et donnait presque envie de trouver cet univers d'autant plus qu'elle avait raison, tout allait recommencer. Matt préférait ne pas confirmer ses propos même si son silence en disait long. Tout recommencerait. Elle serait torturée de nouveau. Il n'aurait pas le choix que de parler pour lui éviter d'être violentée de nouveau. Cela lui fichait la trouille. Il ne voulait vraiment pas y retourner. Les genoux se replièrent contre son torse avant qu'il ne les enlace comme cherchant à se protéger.

Pedge Allen

Pedge l’observait. Elle le toisait même. Son non verbal parlait pour lui. Elle avait été égoïste en se disant qu’elle préférait passer la première pour ne pas avoir à endurer les cris de son frère d’arme. Elle savait qu’elle aurait capitulé elle aussi si les rôles avaient été inversés. Au final, elle avait tout fait pour que ce soit elle qu’on torture physiquement pour atteindre moralement Eversman. Elle plissa les lèvres en le voyant se fermer comme une huitre. Elle se leva, éprouvant ses appuis, puis elle vint s’asseoir à côté de lui, les genoux pliés eux aussi, les avant-bras posés dessus tandis qu’elle jouait distraitement avec ses plaques d’identifications et l’anneau.
C’était certainement le meilleur choix, même si elle a des billes maintenant pour nous faire coopérer. A ta place, j’aurai craqué aussi.
Elle regardait devant elle, espérant le faire réagir un peu. Qu’il cause au moins.

Le déplacement d'Allen fut suivi du regard par le Ranger, guettant le moment où elle se ramasserait. Cela ne vint pas. Elle se remettait bien de son passage de l'autre côté de la barrière. La sachant si près, il ne put se résoudre à la regarder guettant un point devant lui. Toujours ce sentiment de culpabilité qui lui serrait les entrailles malgré les paroles réconfortantes.
"Maintenant qu'elle sait que je cause, on est fichu..."

« Bah… », fit-elle en haussant des épaules. « Tu as toujours été une grande gueule. Ce n’est pas nouveau. » Elle essayait bien de le faire dédramatiser, mais le fait qu’il parle n’était pas bon pour elle. Cela voulait dire qu’elle serait à chaque fois la victime de la torture physique. Elle n’était pas certaine que son esprit y résiste. « Matt. Laisse-moi mourir la prochaine fois. », finit-elle par dire en baissant ses yeux sur ses mains. Elle avait eu le courage de la dire. C’était lâche de son point de vue.

En temps normal, il aurait saisi l'opportunité de lui renvoyer la balle mais il n'en avait pas le cœur. Une preuve supplémentaire montrant que la dernière épreuve l'avait touché bien plus qu'il ne le pensait. La suite de ses propos ne l'aida pas davantage. Cela eut au moins le mérite de lui faire tourner la tête dans sa direction. "Facile à dire... Putain j'avais ton corps entre mes mains. Tu étais en train d'y rester. Je sentais ton pouls faiblir... Je voulais te laisser partir, je voulais... et elle m'a proposé de te ramener." dit-il d'un ton sec. D'un coup de pied, il envoyait voler le petit bol d'eau. "Et maintenant on va subir de nouveau tout ça... Je suis désolé, Allen. J'ai pas eu le cran de te laisser partir..."

Il s’énervait, et elle comprenait. C’était une abomination ce qu’ils avaient fait. Une abomination. Elle n’osa pas le regarder. « Laisse moi mourir. » Elle préférait se répéter. Elle leva finalement son museau vers lui, et elle était à deux doigts de pleurer. « Je veux que ce soit la dernière fois. Je ne veux pas subir ça une fois de plus. Je te préviens, si on se retrouve ici encore une fois après, je te déglingue ce qu’il te reste de ta tronche. » Moralement, elle était au plus bas, et manifestement, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre.

La répétition de sa demande n'aida pas le militaire qui détourna son regard d'elle. Ne pouvait-elle pas se mettre à sa place un instant ? Cesser d’être égoïste ? Ne pouvait-elle pas comprendre qu'il s'en voulait suffisamment pour qu'elle évite de remuer encore le couteau dans la plaie ? Il ne put lui affirmer qu'il tiendrait parole. Matt n'était plus sûr de rien maintenant. Il avait juré de protéger ses coéquipiers, pas de les envoyer à la torture. "Déglingue moi maintenant... je peux rien te promettre."

Elle reporta son attention devant elle. Il avait raison. « Je sais. » Elle ne pouvait pas lui demander ça. Et elle le savait très bien. Elle laissa un moment flotter avant d’ajouter. « Je suis contente d’être dans la merde avec toi. » Ce n’était pas de l’ironie pour le coup, juste de la sincérité. Maintenant, est-ce qu’il ferait la différence, elle n’en savait rien.

Matt Eversman

"Pareil... Mais si tu pouvais me porter un peu moins la poisse." dit-il en lui adressant une petite tape derrière la nuque. "J'ai toujours des ennuis avec toi. En fait tu t'arranges toujours pour que je sois dans la merde. Tu te fais enlever, torturer... et moi je dois résoudre tout ça."

Elle le regarda avec un air mauvais, celui-là même qu’elle savait avoir quand il l’embêtait. Il savait très bien qu’elle n’aimait pas qu’il soit « physique » avec elle, et ce genre de petite tape l’agaçait. Mais bon, c’était surtout pour donner le change. Puis sa mauvaise foi n’arrangeait rien. « Au moins, ma présence de poisseuse te montre que tu sais faire autre chose que le sale con. J’ai enfin trouvé la bonne technique pour te faire bosser. » Et paf, elle retournait ça à son avantage. « Puis une femme comme moi, ça se mérite. »

Mais n'importe quoi cette nana. Il tourna la tête vers elle, essayant de montrer qu'elle disait n'importe quoi même si cela devait difficilement se lire sur ses traits malmenés. "Serait-ce une tentative de drague, Pedge Allen ?" demanda-t-il amusé.
« Va savoir double face », répondit-elle du tac au tac.

"Je préfère justement pas savoir...". La réponse fusa aussi de son côté. Son regard était posé sur la demoiselle, l'observant d'une manière différente de d'habitude comme s'il prenait conscience que c'était bien une nana à ses côtés et pas juste une militaire. "Cesse de dire des conneries et vu que Madame s'est bien reposée, si tu pouvais m'arranger le portrait. Sinon je risque de mourir d'une surinfection et toi tu resteras là à croupir dans cette geôle."

« Vaut mieux pas que tu saches en effet », fit-elle entre ses dents en se tournant vers lui. « Alors, voyons voir ça. » Elle examina la peau qui pendait. « Et tu veux que je fasse comment ? Que je la coupe avec mes dents ? » Elle le toisait avec son air blasé habituel.

"J'en sais rien... Débrouille toi." Matt préférait ne pas se focaliser sur l'état de son visage, ne rien toucher et surtout ne rien voir. Il valait mieux. "Tu couches avec Taylor Laurence donc ça doit t'aider." Cela n'avait aucun rapport mais le fait de penser qu'elle avait pu partager l'expérience d'un médecin l'aidait.

Pedge haussa des sourcils et des épaules. Elle n’allait quand même pas faire ça ? Elle n’avait plus rien sur elle. Elle voulait bien remettre le lambeau en place, mais il ne tiendrait sûrement pas par l’opération du saint esprit. Elle allait répliquer quelque chose quand il balança un truc complètement farfelu. « Désolé de te décevoir, mais je ne couche pas avec elle. Donc non je n’ai pas fait de travaux pratiques pour te recoller la tronche. »

“Ah oué ?” ça c’était la grande nouvelle de la journée. Il avait toujours cru à une relation entre les deux jeunes femmes. Etrangement cela ne l’étonna pas qu’elle l’ait berné une fois de plus. “Et débrouille toi pour ce truc” dit-il en montrant l'espèce de peau qui pendouillait et qu’il refusait de toucher. Rien que d’y penser, ça lui fichait la gerbe. Il opta pour un changement de position de manière à s’allonger sur le sol mais surtout à poser sa tête sur ses cuisses. “Tu peux pas savoir comme ça me coûte de faire ça. Tu as intérêt à assurer.”

« Et oui. » Elle préférait ne pas en dire plus. Penser à la doctoresse et se dire qu’elle n’allait probablement plus la voir lui fit regretter de ne pas avoir été plus entreprenante. N’empêche qu’il l’agaçait avec son bout de peau, et pour de bon. Il s’allongea et posa sa tête sur ses cuisses. Elle se raidit, prise au dépourvue. Histoire de donner le change, elle répliqua : « Si je te colle une tarte assez fort, ça devrait tenir tu crois ? »

“Je vais faire comme si je n’avais pas entendu.”

Pedge Allen

« Je ne sais vraiment pas quoi faire… », soupira-t-elle avant de se décider à prendre le bout de peau et à essayer de le remettre à sa place comme un puzzle. « Tu dois douiller… » Elle faisait un gros effort pour ne pas vomir ses tripes en manipulant ce bout de cuir.

C’est à peine s’il avait mal. Les poings étaient serrés, les ongles s’enfonçant dans ses paumes mais il s’efforçait de demeurer le plus immobile possible. Lorsqu’elle reposait le morceau sur son visage, ce fut trop fort. La scène venait de se matérialiser dans son esprit. Il se redressa rapidement, manquant presque de lui briser le nez au passage avant de vomir ses tripes.

Heureusement qu’elle avait de bons réflexes, sans quoi elle était partie pour se faire refaire le pif en rentrant. Mais quand elle l’entendit dégueuler, elle se décomposa sur place. Elle avait repris des couleurs pendant cet intermède, mais elles s’enfuirent de son visage à toute vitesse alors qu’elle sentait des spasmes tordre son estomac. Elle allait vomir elle aussi, et c’était hors de question. Elle se leva d’un bond et elle prit de la distance avec le ranger. Elle s’appuya contre le mur visqueux en prenant de grand goulée d’air. « Tu fais chier avec ton bout de peau ! », finit-elle par l’engueuler pour essayer de se calmer.

C’était déjà pas agréable de rendre, il fallait en plus qu’il se fasse engueuler. Ses propos n’aidèrent pas à le calmer. Il imaginait un bout de son visage pendouillant au niveau de son menton. En fait c’était certainement le cas. Cela déclencha de nouveaux vomissements en lui.

« Matt !! », le supplia-t-elle en se tournant pour ne pas le regarder. « Il vomit encore… il vomit encore. » Elle respirait fortement. Elle ne devait pas vomir. Elle sentait la peur panique monter, monter, comme la petite bête qui emmerde le monde. Elle devait se contrôler, la situation était déjà assez critique comme ça. Il pouvait l’entendre reprendre sa respiration avec exagération et elle se répétait : « Je ne dois pas vomir, il n’y a pas d’odeur, je ne dois pas vomir, je le déteste, je ne dois pas vomir. Pedge, écoute toi. Ne vomit pas. »

Il était à l’article de la mort, à quatre pattes en train de répandre le contenu de son estomac. Où était Pedge Allen ? Il n’en avait aucune idée mais certainement pas à ses côtés pour le soutenir. ça faisait super mal et étrangement il ne sentait pas mieux une fois le contenu à l’extérieur. N’ayant plus grand chose dans l’estomac, le Ranger fit quelques pas avant de s’allonger au sol, livide.

Pedge restait dans son coin, lui tournant obstinément le dos. Elle essayait de se refaire une contenance. Elle ne le calculait même plus, dans son univers, dans ses tocs pour reprendre le contrôle de son apparence et de ses émotions comme elle savait si bien le faire. Elle en était à s’arracher quelques cheveux autour de ses oreilles pour faire coïncider la petite douleur que cela provoquait avec des pensées plus positives, et du coup, elle ne se focalisait plus sur l’élément déclencheur de ce début de crise de panique. Elle parvint à se calmer suffisamment pour se retourner. Cela lui avait pris bien cinq minutes. Elle avisa le ranger qui était étalé sur le dos, livide. Elle était en sueur, mais elle prit sur elle pour approcher, tout en essayant de ne pas regarder le vomi. Heureusement, il faisait sombre, et ses lentilles avaient dû se faire la malle quand elle avait été torturé.
« T’es mort ? », fit-elle en le poussant du bout de sa ranger.

Matt Eversman

Des mouvements rapides agitaient la cage thoracique du militaire, qui gisait toujours sur le sol du cachot. Il n’avait pas esquissé le moindre geste, espérant certainement que tout ceci n’était qu’un cauchemar et qu’il allait se réveiller. Ah merde, la voix d’Allen se fit entendre.
“Oui.” lui répondit-il sans chercher à ouvrir les yeux.

« Ok. ». Elle enjamba, le dominant de toute sa hauteur, les pieds de chaque côté de sa tête. Elle vint s’asseoir sur son torse pour le caler et le coller par terre. « Je suis désolée, mais on va régler ça une bonne fois pour toute. » Elle prit une inspiration, puis une autre, puis encore une autre. Elle n’allait pas y arriver. Finalement, elle attrapa le bout de peau, et avec une douceur toute relative, elle tira doucement dessus dans la ligne horizontale du visage pour ne pas décoller plus de peau saine et virer que celle qui pendait.

“Ouch !” L’exclamation s’échappa de ses lèvres en sentant sa poitrine comprimée. Pedge Allen venait de le prendre pour un tabouret. il n’eut pas le temps de l’envoyer promener qu’il comprit ses intentions. Un faible “Oh non” s’échappa de ses lèvres. Il préférait ne pas assister à la scène, dissimulant ses yeux sous son avant bras. Il fit du mieux qu’il put pour geindre le moins possible mais ce fut impossible. C’était quand même la peau du visage qu’on lui arrachait quoi, une bonne partie de son identité. L’opération terminée, il demeura immobile essayant de s’en remettre. portant ses deux mains sur son front essuyant les quelques larmes qui avaient pu couler au passage.

Le fait qu’il se plaigne de la douleur que cela engendrait ne l’aida pas. Elle tremblait, mais elle essayait de se concentrer sur sa tâche, un peu comme les infirmiers ou les médecins de guerre qui arrivaient sur un blessé à l’agonie. Ils devaient faire fi des hurlements du malheureux pour se concentrer sur leur intervention. Elle essayait de faire de même. Matt se montrait assez courageux et il limitait ses gémissements. Elle lui en était grée. « Je suis désolée. », finit-elle par dire alors qu’elle arrivait au bout. « J’ai fini, j’ai fini. ». Elle bascula sur le côté sur les genoux, et elle lui caressait machinalement les cheveux pour l’apaiser. Elle s’en voulait, mais c’était sans doute ce qu’il y avait de mieux à faire.

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Dim 13 Aoû - 9:46

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// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Reine Wraith Méda'Iyda



Pedge et Matt n’eurent que vingt minutes de plus avant d’entendre le pas d’un originel remonter le couloir. La cadence de la marche se reconnaissait parfaitement et l’angoisse tomba brutalement sur les deux soldats, comme s’il eut s’agit d’un signal subliminique qui activa directement une panique presque animale en eux. Oui, c’était bien l’instinct de survie qui se réveillait immédiatement, leur esprit ne pouvant chasser la certitude qu’on venait pour eux et qu’il était l’heure d’une nouvelle série de torture. Dans ce monde de prédateur, détaché de tous leurs repères, ils ne pouvaient que se regarder l’un et l’autre en espérant un soutien mutuel. Dans cet enfer, de toute manière, il n’y avait que le frère d’arme d’en face pour lutter contre cette terrible peur qui leur dévorait l’estomac. Ils étaient seuls, irrémédiablement seuls...mais néanmoins unis, tous les deux, pour se soutenir et affronter ce qui les attendait. C’était un sentiment étrange et particulièrement puissant qui les soudait encore plus.
Effectivement, un originel approcha de la grille organique, accompagné de quatre sbires qui penchaient leur tête en les fixant derrière leur masque. La grille se rétracta, laissant l’accès libre et l’originel, sans un mot, les invita à sortir en vitesse. Il avait balancé un simple coup de tête en direction du couloir pour leur faire comprendre le message et ils avaient tout intérêt à obtempérer s’ils ne voulaient pas être amené dans la violence, comme la première fois.

Matt et Pedge était reparti.
L’un à côté de l’autre, ils allaient au devant de l’épreuve suivante. Ils entrèrent à contre-coeur dans la salle du trône et y trouvèrent la reine à la même place. Il y avait encore la mare de sang et les multiples empreintes, surtout les semelles de chaussures militaire. On avait rien nettoyé pour que cette scène de massacre leur rappelle ce qui les attendaient. Devoir répéter la même manoeuvre, se retrouver l’un en face de l’autre, Matt fixant Pedge et inversement, avait un côté encore plus déstabilisant que la première fois. En étant contraint de se regarder l’un et l’autre, ils étaient forcés de savoir qu’il faudrait répondre à une question pour ne pas imposer de souffrance à l’autre.
Pour le nombre d’effectifs déployés sur la Magna, cela avait été Matt. Et il avait parlé afin que Pedge survive. Est-ce que la reine resterait sur cette même tactique ? Logiquement, on pouvait s’attendre à ce que la jeune femme soit l’otage et Matt le supplicié. Mais cela ne se passa pas comme ça. Méda’Iyda avait décidé d’inverser les rôles.

La reine quitta son trône pour leur tourner autour, comme la première fois. Elle jouait avec leurs nerfs et c’était encore plus terrible maintenant qu’ils savaient ce qui les attendaient. Une fois sa ronde prédatrice achevée, elle les fit agenouiller par la force alors que les sbires les retenaient, chacun d’eux, en appliquant une puissante emprise sur leur nuque.
Méda’Iyda les observa ensuite pendant un moment, considérant tantôt Matt, tantôt Pedge. Elle s’approcha d’abord du militaire pour caresser sa joue meurtrie, sillonnant le contour de son derme abimé, comme pour souligner qu’elle avait remarqué ce soin de fortune. Puis elle parla d’une voix douce, rendant le timbre d’une extrême cruauté.

« Cet atlante tient visiblement à toi...» Elle appuya un peu sur la blessure, comme pour tester la réponse du soldat à la douleur. Puis elle fixa directement Pedge. C’est bien à elle qu’elle s’adressait. « Il a eu le courage de répondre pour te ramener à lui. Il t’a sauvé...par son évidente affection...»

La reine le quitta pour aller dans le dos de la jeune femme. Elle se pencha à son oreille pour lui chuchoter doucement, comme sur le ton de la confidence, ce constat qu’elle avait relevé et qu’elle userait dans le plus terrible sadisme. Cette découverte était devenu une arme entre les mains de cette prédatrice et il y avait de quoi tressaillir, de quoi paniquer.

« Serait-ce donc réciproque ? Protégerais-tu sa vie comme il le fit avec toi ? Ou n’est-ce là qu’un lamentable idiot naïf ?» Elle ricana. « Vérifions-le, Pedge Allen. Combien de vos vaisseaux patrouillent dans notre galaxie ?»

Un déclic se fît entendre, le chien d’une arme venait d’être engagé.
Le bras de la reine se posa sur l’épaule de Pedge, comme pour prendre un appui sûr afin de viser avec précision, et elle vit ainsi cette arme de poing viser directement Matt. Elle utilisait un P99 confisqué et il était chargé, prêt à faire feu. La militaire aurait sûrement l’idée de vouloir s’emparer de cette arme ou de dévier le tir. Elle avait les mains libres après tout. Mais c’était forcément un autre piège. Si elle faisait la moindre chose qui contrariait la reine, le moindre mouvement, elle le paierait au centuple...et aussi...c’est Matt qui paierait.

Cette arme pointée depuis l’épaule de Pedge, c’était comme si c’était elle-même qui menaçait son frère d’arme. L’impact psychologique en était très fort. Ce n’était pas son bras, oui, c’était celui de la reine. Mais c’était suffisamment proche de son regard pour qu’elle sache instinctivement que la balle qui serait tirée visait son épaule gauche. Comme si c’était elle qui pointait cette arme. Pedge eût tôt fait de faire la déduction : la reine avait quinze cartouches dans le chargeur...et il y avait un autre chargeur dans l’équipement confisqué. Elle avait donc une trentaine de projectiles qu’elle comptait sûrement offrir à Matt avec une extrême efficacité.

« Combien de vaisseaux ?» Susurra-t-elle dans son oreille. Le doigt de la reine se posa sur la détente. Elle n’attendrait pas plus longtemps.

Pedge Allen


Ils étaient restés proche l’un de l’autre, prostrés, dans l’attente de leur sort. En temps normal, Pedge aurait fait le tour de la geôle pour essayer de trouver une faille, mais il fallait croire que les expériences de tortures précédentes lui avaient sapé le moral. Elle gardait cette forme de combativité en elle, mais cela ne se traduisait pas forcément dans ses actes. En fait, elle avait simplement le besoin d’être près de Matt. D’être près d’un humain. Les bruits de pas dans le couloir mit fin à la petite récréation. La texane se ferma, poussa un profond soupir. Son petit échange avec le ranger, sur le fait qu’il devait la laisser mourir, lui avait donné un peu de courage. Elle ne pouvait pas infliger ça à son frère d’arme. C’était trop demander.

« Quoiqu’il se passe, je ne t’en voudrais pas. », lui murmura-t-elle en se redressant avant que l’originel ne se présente devant la grille organique de la cellule. Elle en profita pour glisser ses plaques et la bague dans sa culotte, espérant ainsi les garder pour elle. Ce n’était pas le meilleur endroit, mais ses poches n’étaient pas assez sûres. Il leur fit signe de se radiner en vitesse. Le message sous-jacent était clair. Si vous ne venez pas rapidement, c’est nous qui venons vous chercher et vous allez détester ça. Pedge obtempéra. Ce n’était pas de la soumission, simplement de la préservation. Il était inutile de jouer les fortes têtes avec les sous fifres. Autant laisser cette distraction à la taulière des lieux. Inutile de provoquer donc, pour ne pas souffrir un peu plus. Elle avança, à côté de Matt, dans un silence de mort. Ils arrivèrent dans la salle du trône, siège de la précédente phase de torture. D’ailleurs, il restait sur le sol le sang de la soldate, annonçant la couleur. Tout était fait pour les briser psychologiquement. Une nouvelle fois, ils se retrouvèrent l’un en face de l’autre.

Pedge fit un petit signe de tête au ranger. Un signe imperceptible. Une forme d’encouragement à être fort. Est-ce qu’elle allait encore être celle qui allait souffrir physiquement ? Elle appréhendait beaucoup. Terriblement en fait. Son cœur tenait une cadence infernale et elle respirait plus fortement, mais elle restait maîtresse d’elle-même. La reine revint leur tourner autour, comme un animal, rejouant son manège. Stoïque, la militaire regardait droit devant elle, dans les prunelles de son ami, y puisant de la force. Elle devait l’être, au moins pour lui.

Elle étouffa un petit cri de douleur quand elle sentit la pression sur sa nuque pour la maintenir en place alors qu’elle tombait à genoux. Elle prit le parti de se détendre pour atténuer la contrainte, et montrer à son bourreau qu’elle ne comptait pas bouger. Le bal commença. La reine s’approcha de Matt. Elle allait donc lui parler, et le sbire allait recommencer sa ponction infernale en lui arrachant la moitié de la gorge en passant. Elle déglutit. Cela allait être terrible. Elle ne voulait plus revivre ça, et de façon incontrôlable, elle se mit à trembler comme une feuille. La Reine commença son discours de merde, lui expliquant ce que Matt avait fait. Elle n’avait pas besoin de cette perfide pour qu’elle sache ce qu’il avait fait. Et même s’il ne l’avait pas fait parce qu’il tenait à elle, il l’aurait fait parce qu’il était humain et que voir un de ses semblables se faire torturer de la sorte était tout bonnement inconcevable pour quelqu’un de normalement constitué. Elle fixa le ranger sans regarder la reine, essayant de reprendre le contrôle sur sa peur galopante.

La matriarche revint dans le dos de Pedge, qui ne moufta pas. Elle sentit ses cheveux la chatouiller alors qu’elle venait murmurer quelques mots dans son oreille, à l’issu desquels une question fut posée. Une nouvelle demande d’information. Puis elle vit le P99 s’étirer au bout du bras de la reine, dans sa ligne de mire, directement braqué sur Eversman. Ses mains libres, posées sur ses cuisses, serrèrent le tissu de son treillis en signe d’impuissance. Elle pouvait essayer de lui prendre mais à tous les coups, elle se ferait punir dans la foulée. Elle réitéra sa question alors que le doigt venait sur la détente.

« Je ne connais pas le nombre exact. », répondit-elle franchement. Une balle serait douloureux, mais nettement moins que la ponction d’un Wraith. Elle était désolée pour Matt. Mais elle ne voulait pas donner d’information. C’était son devoir. Elle réfléchissait à toute allure. Elle devait proposer un deal à la reine, quelque chose d’appétant pour qu’elle morde à l’hameçon. A la fin de sa phrase, elle posa elle-même une question, espérant qu’elle ne tirerait pas entre temps. « Est-ce de la peur que je sens chez vous ? » Pedge ne bougeait pas, les mains sur les cuisses, dans une position presque détendue. Elle n’avait même pas bougé la tête, regardant toujours devant elle. Son ton n’était pas agressif, ni même caustique. C’était une question sincère. Elle semblait tranquille, mais les tremblements qu’elle avait étaient réels. Mais elle acceptait ce sentiment de peur sans nom, et cela l’aidait à garder l’esprit clair. Pour combien de temps ?


Reine Wraith Méda'Iyda



Une soudaine détonation la fit tressaillir. L’impact de la balle se dessina sur l’épaule d’Eversman qui tomba à la renverse. Le sbire l’agrippa rageusement pour le remettre en position et la reine changea son bras d’emplacement, prenant appui sur son autre épaule. L’oeil du pistolet pointait maintenant la hanche du militaire.

« Combien de vaisseaux ?»

Pedge s’attendait peut-être à bénéficier de plus de temps, que Matt prendrait une balle à chaque fois qu’elle ne lui répondrait pas. Mais en réalité, la reine n’eût aucune patience. C’est comme si son premier mensonge avait démarré un tir progressif qui ne s'arrêterait plus. Comme si elle avait déjà détruit toutes les chances de survie de Matt sans qu’il n’y ait de rattrapage.
Un nouveau tir lui perça le bassin, le faisant bondir et s’écrouler sur le côté alors qu’il poussait un cri de douleur. Son râle s’intensifia quand le Wraith le replaça une nouvelle fois à genoux, le contraignant à s’appuyer sur sa plaie sanguinolente.
Le bras de la reine revint sur l’épaule gauche, elle visa une articulation, utilisant toujours la même méthode pour que Pedge voit le coup venir, et la reine lui pulvérisa littéralement le genou d’un tir bien placé. Cette fois-ci, le militaire se retrouva couché sur le flanc, les mains jointes sur un flux de sang qui ne semblait pas s’interrompre. La petite marre que cela formait progressait et se mélangea déjà au sang de Pedge qui s’y était étalé jadis. Le Wraith tenta de le remettre en place mais l’homme ne réagissait même plus tant il avait mal. Alors Méda’Iyda quitta finalement Pedge pour rejoindre le supplicié tout en disant doucement :

« Regarde ce que tu lui fais...»

PAN ! Une balle lui perfora la cheville de la même jambe.
Un nouveau râle s’échappa de sa gorge, il arrivait à peine à les retenir, faisant des efforts désespérés pour échapper à la douleur qui le persécutait. Les dents serrés, il leva le visage en l’air, pile à la bonne hauteur pour que la crosse du pistolet vienne s’écraser sur la plaie de sa joue en un ignoble revers. Matt se retrouva allongé au sol, à moitié sonné, tandis que la reine le ramenait à la réalité avec deux coups de pieds bien placé dans son dos. Elle chassa le Wraith qui se tenait non loin pour le remplacer et, ainsi dans son dos, elle lui agrippa la gorge pour l’obliger à regarder Pedge.

« Dit son nom...appelle-là !»

Son arme passa devant lui pour pointer l’une de ses rangers et elle lui tira dans le pied. Un gros trou se dessina dans le cuir au passage d’une fine pluie de sang. Dès qu’il hurla, la reine le secoua pour le faire taire et répéta rageusement, dans un hurlement pleinement sadique :

« Dit son nom !»
“P...Pedge...”

Et une balle de plus claqua sous le nez de la jeune femme impuissante, se fichant dans l’estomac du militaire dans un angle très étroit.

Méda’Iyda la fixa avec un sourire cruel. Elle plaqua sa main sur la gorge d’un Matt paniqué, comme le sbire l’avait fait sur elle la dernière fois. La reine allait lui déchiqueter la gorge et la texane savait, oui elle savait, ce que cela impliquait. Elle savait quelle douleur Matt allait endurer puisqu’elle l’avait vécu. Pouvait-elle lui infliger ça ? Maintenant qu’elle savait qu’il pouvait revenir par régénération, qu’est-ce qui l’empêchait de lui faire vivre la même agonie sur Eversman des dizaines de fois ?
La reine lui promettait tout ça du regard. Elle voulait sa réponse ou elle allait l’égorger, lui faire subir une horrible ponction alors qu’il baignait déjà dans son propre sang, les membres troués de toute part. En le maintenant solidement contre elle, le bourreau ignora les tentatives désespérée du soldat pour chasser la prise sur sa gorge de sa main valide. Matt était si faible qu’il ne se contentait que d’agripper un poignet trop solidement serré.
Il était affaibli mais pas inconscient. L’homme savait ce qu’il allait se passer et la reine faisait exprès que son regard croise celui de Pedge. Sauf que ce coup-là, il n’y a pas d’encouragement. Seulement une panique sourde et terrifiante que Pedge avait déjà expérimenté.

« Combien de vaisseaux ?» Demanda-t-elle avec un air provocant, la défiant presque de répondre de travers.

Pedge Allen


Comme Pedge s’y attendait, la Reine ne voulut même pas engager la conversation. Dommage. Cela aurait pu être intéressant d’essayer de parlementer. Le coup de feu la fit sursauter tant elle ne s’attendait pas à ce qu’il parte, tant elle s’attendait à ce qu’elle prenne le temps de lui répondre. Elle vit le ranger tressauter sous l’impact. Le treillis noir ne laissait pas voir le sang s’imbibait dans le tissu, mais l’impact lui ne faisait pas de doute. La reine ne s’arrêta pas là, elle épaula de nouveau en se servant de Pedge comme bipied et elle fit feu à nouveau. En fait, elle tira plusieurs fois. Eversman prenait les balles en plein. Au moins, sa mort serait moins un supplice que la sienne toute à l’heure, même si cette salope visait que des endroits qui n’étaient pas vitaux. Mais vu le sang qu’il perdait, il n’allait pas tarder à perdre connaissance et à mourir des multiples hémorragies. Et alors, la wraith n’aurait plus de pression sur elle.

C’était horrible. Elle voyait son frère d’arme se faire tirer dessus comme un chien, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle savait que si elle donnait cette réponse, l’autre n’arrêterait pas. D’ailleurs, elle ne semblait pas l’écouter. Elle la punissait de n’avoir pas répondu correctement en dézinguant le militaire sans pitié. La texane assumait. Elle regardait son ami se faire tuer. Elle le regardait souffrir. Ses mains n’étaient plus du tout détendues. Elles s’étaient crispées sur ses cuisses en deux poings rageurs qu’elle ne pouvait pas utiliser.

La reine la quitta pour se diriger vers l’homme à l’agonie. D’expérience, Pedge savait qu’il n’en avait plus pour longtemps. Son supplice allait prendre fin. Elle essayait de se convaincre qu’elle ne souffrait pas physiquement et que donc, elle ne pouvait pas être atteinte psychologiquement. Elle respirait calmement par le ventre, même si elle n’était pas calme du tout. Voir Matt mourir était atroce et elle était en train de le vivre très mal. Mais elle ne pouvait pas parler. Elle ne pouvait pas. Elle avait prêté serment. Seulement voilà, les râles de Matt, les coups que l’autre pétasse lui donna, les tressautements de son corps, le sang qui gicla de son pied, son petit appel, eurent raison de la volonté de la jeune femme de rester stoïque face à toute cette barbarie. Elle ne pouvait pas baisser la tête, l’autre enculé de sbire derrière elle maintenait sa nuque dans une position parfaitement alignée. Elle pourrait fermer les yeux mais elle ne le pouvait pas, par respect pour son frère d’arme qu’elle tuait en quelque sorte, même si elle se répétait que ce n’était pas de sa faute.

Alors Pedge se mit à pleurer. Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues. Elle ne se sentait pas bien, elle avait chaud, et elle avait envie de vomir. Comment tant de barbarie et de cruauté pouvaient exister dans ce monde ? Comment une race intelligente comme les Wraiths pouvait s’amuser de ses proies ?

« Je suis désolée Matt », renifla-t-elle, parlant d’une petite voix cassée par sa détresse psychologique. Elle lui répondait suite à son appel, et déjà, elle voyait la brune ennemie prendre position pour faire subir le même supplice qu’elle avait vécu une heure auparavant. Elle allait lui exploser la trachée et le ponctionner. La texane se mit à trembler plus violemment. Elle connaissait la douleur. Elle savait ce qu’il allait ressentir. Sa respiration accéléra significativement. Elle voyait bien que Matt avait compris, qu’il essayait de se défaire de cette prise à la gorge, mais le sang qu’il avait perdu et qui déjà maculait le sol d’une flaque alarmante, l’empêchait d’y mettre de la force.

Mais Pedge était une personnalité masochiste, qui fonctionnait à la douleur, au rituel, et qui pouvait se punir d’être faible, et elle allait entraîner dans sa folie son frère d’arme. Elle ne dirait rien, et elle allait le laisser mourir. La souffrance serait telle qu’il le souhaiterait lui-même et puis soudainement, tout deviendrait paisible pour Eversman. Il fallait juste qu’elle tienne le coup. Elle savait qu’elle serait la suivante sur le tableau de chasse et que son calvaire serait certainement très long, mais tant pis. Elle craqua psychologiquement et cette fois elle ne pleurait plus en silence.

« Va te faire foutre salope !! », ragea-t-elle en crachant vers la reine, s’attendant à être corrigée par le sbire. « Je vais te tuer, je te promets que je vais te tuer !! », lâcha-t-elle avant de se laisser aller à sa peine. Si le sbire ne la maintenait pas en place, elle se serait écroulée par terre pour se prostrer. Elle acceptait de souffrir d’un point de vue intellectuel pour préserver l’expédition. Elle ne pouvait pas donner d’information compromettante. Elle ne pouvait pas. Des tas de gens comptaient sur elle. Elle n’avait pas le droit de les trahir. De trahir son pays. Son serment. Son espèce. Pedge était carriériste dans l’âme, et comment pourrait-elle essayer de grimper dans la hiérarchie si elle ne s’octroyait pas le même sacrifice et le même dévouement à son drapeau qu’elle demandait à ses subordonnées ? Comment ? Mais tiendrait-elle si elle savait que la Reine pouvait ramener Matt autant de fois qu’elle le souhaitait pour faire durer le supplice éternellement ? Ca, sa conscience ne l’avait pas intégrée encore. Pour elle, il serait bientôt délivré de son enveloppe charnelle et il voguerait vers un ailleurs meilleur.

Reine Wraith Méda'Iyda


La rupture de Pedge arracha un grand sourire à la reine.
Voilà. Elle s’effondrait littéralement en miettes, sa haine résonnait pour elle comme sa dernière défense. Sous peu, sa volonté vacillerait, elle y travaillait ardemment. Pedge perdait de plus en plus de terrain face à une reine patiente qui avait tout le temps devant elle.

Lorsque Pedge s’affaissa, le sbire tira violemment sur ses cheveux pour la forcer à rester à genoux. Qu’elle demeure témoin du calvaire de son ami tandis que la reine répondait à sa menace par la pulvérisation de la gorge de Matt. Sous son regard impuissant, ignoré de ses cris ou de ses pleurs, Pedge assista à la scène sordide de son ami ponctionné. La reine le secoua comme une poupée de chiffon, forçant sur sa main pour faire râler sa victime d’agonie, le contraindre à des cris qui s’étranglait dans son asphyxie et les appels d’airs de sa gorge. En restant ainsi dans son dos, ignorant la main valide de Matt qui tentait vainement de la décrocher, elle offrait ce spectacle de mort avec un sadisme sans limite.

« Tu es une lâche Atlante. Regarde ce que tu lui fais subir. Voit par TA FAUTE !»

La reine ponctionna Matt jusqu’à ce que ses mouvements deviennent de plus en plus lents. Elle poussa un long soupir de plaisir en lui prenant la vie, laissant son sang couler entre ses doigts joints sur sa gorge, ses larmes ruisselaient. Mais là où la torture différa de cell de Pedge, c’est qu’elle inversa le flux dés que Matt fût sur le point de mourir. Le bruit caractéristique laissait entendre qu’elle lui rendait à présent de la vie pour le faire revenir à la raison. Et le pauvre homme ne put que recommencer à se débattre en constatant, complètement paniqué et tordu par la douleur, qu’il n’avait jamais été question de lui offrir la mort pour se reposer.

Le pauvre Matt fût un véritable martyr sous les yeux de Pedge. On ne le laissait même pas mourir, il était piégé dans une agonie perpétuelle. Parfois, dans sa panique galopante, alors qu’il secouait les jambes dans tous les sens, il croisait le regard de Pedge. La reine lui faisait si mal, elle le torturait à un tel point, qu’il voulait mourir. Qu’il suppliait de disparaître, de ne plus exister. Mais non, la reine ne le laissait pas partir.

« Ce n’est pas moi la tortionnaire Pedge Allen. C’est toi ! C’est toi qui le torture en refusant de me répondre.» Siffla la reine en recommençant à absorber sa vie. Matt balança ses jambes blessées dans tous les sens tant la douleur le faisait réagir. Elle faisait littéralement barrage à ses plaies par balle et il fixait Pedge alors qu’il s’enfonçait de plus en plus dans une agonie dont personne ne pouvait s’habituer.
La reine semblait s’amuser de ses soubresauts, elle s’en déléctait même, alors qu’elle provoquait continuellement Pedge du regard.

«Penses-tu que je vais laisser la mort lui offrir le repos ? Il n’y a pas le droit, lui ! Je vais le ravager Pedge ! Je vais le faire souffrir, le faire gémir, pendant des heures et des heures ! » Et comme pour une montagne russe, le wagon remontant dans les airs avant la chute inéluctable, elle rendit encore de la vie à un Matt à bout, avant de la retirer de nouveau. « Ce n’est pas ma clémence qu’il implore, Pedge. Aahhh...C’est la tienne !!! C’est toi qu’il supplie d’arrêter !»

Matt n’entendait plus rien.
Il n’en pouvait plus de supporter depuis toutes ces longues minutes cette détresse physique, toutes ces horribles douleurs indescriptibles qui ne le quittaient plus. Retrouver la vie, voir cette horrible épreuve le quitter quelques secondes, lui faisait même encore plus mal parce qu’il savait ce qu’il l’attendait. Il savait qu’il ne bénéficiait que de ces trois odieuses secondes de répit avant d’endurer une fois de plus un véritable enfer.
Et comme pour ponctuer les propos de la reine, sans qu’il ne le sache ou ne le veuille, sa main valide se décrocha de celle de la reine pour se tendre directement vers la jeune femme. Dans un appel à son aide, supplié par les horribles tremblements qui le parcourait.

« Juste une réponse...une toute petite réponse...»

Pedge Allen


Elle n’eut même pas la force de crier quand le sbire la tira par les cheveux pour la remettre sur ses genoux. Qu’elle souffre un peu était légitime vu ce qu’elle faisait endurer à Matt en ne répondant à la question de la créature. Cette dernière explosa la gorge du soldat. Malgré qu’il soit faible, la jeune femme vit le changement dans les mouvements de douleur du jeune homme. Oui elle était lâche. Elle avait le beau rôle, elle ne souffrait pas physiquement, mais intellectuellement. Quelque part, elle aurait préféré être à la place du soldat pour ne pas avoir à réfléchir, pour laisser faire quelqu’un d’autre. Pour qu’il prenne la responsabilité de donner des informations sans qu’elle ait son mot à dire. Seulement maintenant, c’était elle qui devait agir, c’était elle qui devait craquer. Matt allait bientôt mourir. Si elle survivait, ce dont elle doutait fortement à l’heure actuelle, elle s’en voudrait certainement toute sa vie. Est-ce que des secrets d’Etats étaient plus importants que des vies ? Est-ce que l’expédition passait avant eux ? Ils n’étaient que les instruments au service d’une cause plus vaste, et pour que cette cause continue d’exister, elle devait s’enjoindre à rester silencieuse, au prix de la vie de son frère d’arme.

De toute façon, elle ne se leurrait pas. Elle était la suivante. Les autres atlantes ne viendraient pas. Ou ils ne viendraient plus. Quand ils arriveraient, Matt et elle seraient des momies.

Seulement voilà, sous les yeux larmoyants de la jeune femme, la reine décida de redonner un peu de force à Matt avant de les lui reprendre. Elle faisait comprendre à la texane qu’elle pouvait s’amuser comme ça un long, un très long moment. Son monde s’écroulait. Elle ne pouvait décemment pas accepter qu’on torture un être humain de la sorte aussi longtemps. Ce n’était pas possible. Elle renifla plusieurs fois, les yeux fixaient sur le corps à l’agonie de son partenaire. Ce dernier, dans de rares moments de lucidité, la regardait suppliant. Il savait qu’elle avait le pouvoir. Qu’il suffisait qu’elle réponde pour que son calvaire cesse. Elle se mordit les lèvres, l’intérieur de la joue, jusqu’à se faire saigner. Elle se planta les ongles dans la paume de ses mains tellement elle serrait ses poings.

Oui c’était elle la tortionnaire. Non seulement elle se le faisait rappeler par la vampire en chef, mais elle le voyait dans les yeux de son frère d’arme. C’était vraiment trop pour elle, trop pour ses résistances mentales.

« D’accord, mais arrêtez, arrêtez… », supplia-t-elle. Le discours de la reine associé au non verbal de Matt était insupportable. Elle était repassée instinctivement à une forme de vouvoiement pour marquer qu’elle se soumettait pour de bon.

On ne lui en voudrait pas à Atlantis non ? Personne ne pouvait résister à ça. Elle comprenait pourquoi les liens plus fort que de l’amitié étaient impossible entre soldat. Là, en éprouvant de la fraternité pour Matt, elle était rendue à donner son pays, son expédition, son espèce. Elle allait le faire. Elle ne pouvait pas se fermer et rester insensible aux suppliques du soldat et aux harangues de la reine. Elle ne pouvait pas. Elle était décidément une mauvaise personne. Elle ne ferait pas un bon officier, elle se faisait passer avant la mission. Si elle se murait dans le silence, elle perdrait une part d’elle-même qui faisait d’elle un être humain, et elle ne vaudrait pas mieux que ces prédateurs. Puis franchement, si elle donnait le nombre de vaisseau qu’ils possédaient dans la galaxie, elle ne ferait pas une révélation fracassante sur la force que possédait Atlantis, surtout que leur nombre était dérisoire comparé à toute l’armada Wraith. Limite si elle ne la croirait pas.

Elle espérait que ce ne serait pas le cas, qu’elle la croirait, et qu’elle laisserait Eversman en paix.

« Deux, nous avons deux vaisseaux… » Elle ne pouvait pas dire que de temps en temps il n’y en avait plus qu’un. Ca, elle ne le pouvait vraiment pas, sinon c’était avouer que derrière tout ça se cachait la Terre.

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Matt Eversman
Caporal
Bannière perso (image 901x180px) : MJ 23 Part. 5d : Bataille pour la Magna Caverneum 1563542370-mattou-banner
√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Dim 13 Aoû - 9:51

Matt Eversman
// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Reine Wraith Méda'Iyda


Dès que Pedge lui avait demandé de s’arrêter, la reine avait volontiers cessé la ponction, consciente que cela ne ferait que maintenir l’agonie de son partenaire. Le militaire hoquetait, le corps secoué par les différents élan de douleur et cette mort qui se refusait à lui. Elle considéra les différentes expressions de la pauvre jeune femme, son regard observant avec délectation sa destruction psychologique. Son visage était dévoré, ravagé, marqué par son chagrin, la peine et la soumission. A cause de cette cassure, la colère se voyait à peine au profit de son désir fort de faire cesser le calvaire.
Le ton de sa voix, d’ailleurs, ne laissait plus aucun doute. La reine avait gagné, elle l’avait broyé et réduite à néant. Sa réponse était une supplique à faire cesser la torture, à récupérer Matt pour qu’il ne souffre plus à ce point.

Pendant un instant, Méda’iyda fût tentée de briser ce petit cou qu’elle tenait entre ses doigts après avoir reçu la réponse. Le signal lumineux indiquait qu’il n’y avait pas eu mensonge, qu’il s’agissait bien de deux vaisseaux Atlantes. Alors elle pourrait en finir en brisant le cou du militaire, rien que pour détruire Pedge pour de bon et lui faire payer ses insultes sorties sous la rage. C’est ce qu’elle aurait fait, d’ailleurs, si elle n’avait pas eu un autre plan différent.

« Bien...Aahh...»

En maintenant son regard dans celui de Pedge, elle joua les quelques secondes avant de finalement débuter la ponction inverse : le retour de Matt. Celui-ci paniqua aussitôt, persuadé que ces trois secondes de répit signalaient encore la prochaine vague d’agonie. Mais cette fois-ci, le répit dura plus longtemps. Le militaire sentit ses forces lui revenir et la douleur quitter peu à peu l’ensemble de ses muscles. Avec sa trachée qui se reconstruisait petit à petit, le premier son qui différait de ses râles destabilisants fût un profond soupir de soulagement tandis que l’air entrait de nouveau dans ses poumons.
L’homme agrippa de nouveau la main de la reine mais ce fût surtout par un réflexe autonome. Il n’allait pas briser ce pont qui permettait à toute sa vitalité de lui revenir. C’était un sentiment de plénitude et de bien-être fou qui n’avait aucune comparaison. Aucun mot ne suffisait à décrire ce que ressentait un être en retrouvant les parcelles de son âme et la vigueur de son âge.

Pedge vit son partenaire revenir ainsi, petit à petit.
Elle voyait que ses jambes se secouaient encore. Mais il ne s’agissait plus d’une tentative pour échapper à l’emprise ennemie. C’était des spasmes directement issu du sentiment de béatitude qui le couvrait. Il en oubliait presque le fait d’être adossé à une reine Wraith. Finalement, lorsque sa gorge fût enfin réformée entièrement, il poussa une longue plainte soulignant son étonnement. Son retour à la réalité, avec une absence totale de ce mal incendiaire, à laquelle il ne s’attendait plus.
Sous l’effet de ses différents muscles se renforçant, les plaies par balles se refermant toutes petit à petit, jusqu’à devenir de fines cicatrices qui s’estompèrent, Matt étira son visage sur le côté en poussant un nouveau gémissement. Yeux entrouverts, demeurant à moitié sonné, il montra inconsciement à Pedge la partie de son visage à vif qui se reconstruisait petit à petit. L’aspect sanguinolent diminuait tandis que certaines fibres musculaires se reformaient, le derme reprenant ensuite la conquête de cette surface intimidante.
Au final, lorsque la reine termina le processus, Matt ne présentait plus qu’une simple croûte de pelures, comme s’il avait subi un coup de soleil et que la peau neuve, juste en dessous, n’attendait qu’à ressortir.

La reine s’immobilisa un instant.
C’était la première fois qu’elle montrait une faiblesse et les gardes du corps se rapprochèrent rapidement pour prévenir toute attaque. Régénérer les nombreuses blessures de Matt et l'enchaînement cyclique des ponctions avaient dû l’épuiser. Aussi, lorsqu’elle ouvrit les yeux, la procédure maintenant achevée, elle fixa de nouveau Pedge et balança le militaire dans sa direction avec rage.

Matt lui tomba littéralement dans les bras, manquant de l’emporter sous son poids.
Il était complètement sonné, ses paupières s’ouvrant et se refermant périodiquement. Mais il croisa rapidement le regard de Pedge. Et comme s’il avait comprit que c’était ses bras qui l’entouraient, et non ceux de la reine, il se détendit aussitôt et sombra dans l’inconscience. Une expression d’intense soulagement se dessinait sur son visage endormi à chacune de ses inspirations, comme une réaction directe de son corps. Ce soulagement général, cette paix enfin retrouvée, étaient à eux seuls une extrême gratitude non-verbale envers Pedge pour avoir cédé.

« Donc, réciproque...» Déclara la reine en se redressant. Ce mot semblait définir une réponse qu’elle recherchait impérativement au cours de la torture, comme si elle avait gagné le gros lot et récupéré une information encore plus importante que le nombre de vaisseaux.

Elle eût un ricanement particulièrement odieux et sadique. D’un mouvement ample, elle jeta le P99 dans la mare de sang, celui de Pedge et Matt entremêlé, puis elle fit un brusque geste en direction de son escorte qui entoura rapidement la jeune femme d’un air menaçant. Elle avait intérêt à bouger très vite si elle ne voulait pas que les Wraiths s’en occupent. Peu importait si elle n’était pas dans la capacité de porter Eversman, il faudrait le traîner jusqu’aux geôles.
Méda’Iyda reprit sa place et laissa un sourire de satisfaction apparaître. C’était parfait...vraiment parfait.

Elle allait pouvoir appliquer son plan...

Pedge Allen


Ce fut un soulagement sans nom qui inonda la jeune femme quand la reine renvoya Matt parmi les vivants. Au final, n’aurait-elle pas dû coopérer tout de suite ? Cela lui aurait épargné bien des souffrances pour un résultat similaire. C’était stupide de résister. Elle espérait qu’ils auraient un peu de répit avant de passer à la prochaine étape. Est-ce qu’ils allaient passer le restant de leur jour dans ces dispositions ? Torture, puis libération provisoire, puis à nouveau torture. Elle n’était pas certaine que son esprit y résiste. Si cela devait se reproduire, encore une fois, elle finirait par se suicider d’une façon ou d’une autre pour ne plus avoir à subir ce traitement odieux, méprisable, inhumain, barbare.

Elle ne quittait plus des yeux le corps du ranger qui revenait de très loin. Il se détendait, signe que l’énergie revenait en lui, mais cela ne l’empêchait pas d’essayer de se défaire de la prise de son bourreau qui venait de se transformer en guérisseur. Elle était soulagée à un point tel qu’elle n’arrivait pas à le concevoir, mais à cela se mêlait le goût amer de la défaite, de l’humiliation, de la soumission. Pedge était quelqu’un de très fier, d’indépendant, d’arrogant bien souvent, et depuis quelques temps, elle prenait sur le coin du nez des mandales un peu trop grosses pour elle. Déjà, elle s’était faite recadrer par le Colonel Caldwell, et en faisant la maligne, elle avait failli se retrouver comme cuisinière sur Terre, et maintenant, elle venait de se faire briser comme une brindille par une Reine Wraith sadique et terriblement barbare. Elle se sentait… mal. Comme si on avait brisé sa confiance inébranlable en elle. Elle se sentait faible et pitoyable. Mais elle n’eut pas le temps de mener un petit peu plus cette introspection déprimante qu’elle réceptionna Matt dans ses bras, se retrouvant l’espace de quelques secondes sur le dos tellement le choc avait été brutal.

Ils échangèrent un regard. Puis il bascula dans l’inconscience la plus totale. Elle avait l’exact reconstitution de ce qu’elle avait été une heure plus tôt quand elle avait été martyrisée par le sbire. D’ailleurs, ces crétins sans cervelle l’encadrèrent avec un air menaçant. En bonne soumise brisée qu’elle était, elle capta le message implicite et elle ne fit pas de vague. Pas cette fois. Elle se redressa et elle essaya bien de porter le ranger mais il pesait un âne mort. Et ce connard lui parlait de régime ! Si elle ne trouvait pas une solution rapidement, elle se ferait capillotracté dans le premier sens du terme et Matt serait trainé par elle ne savait quelle partie de son corps.

Elle allongea le soldat par terre et elle se pencha vers lui. Elle passa un de ses bras par-dessus son épaule, le crochetant de l’autre côté de son cou, puis elle l’attrapa par l’arrière de son articulation au niveau du genou, et elle roula. Grâce à la force centrifuge, elle parvint à se redresser en portant le jeune homme sur ses épaules. Maintenant qu’elle avait l’équilibre, le poids se répartissait, mais elle ne tiendrait pas trois kilomètres comme ça. C’était une technique qu’on leur enseignait en stage commando pour récupérer un collègue blessé et le sortir de la merde rapidement. Elle ne l’avait jamais fait en situation opérationnelle, seulement à l’entrainement et avec des mecs moins lourds. Mais bon, l’adrénaline aidait. Elle ramena donc le ranger dans la cellule, escortée par les sbires.

Elle appréhendait vraiment la suite. Elle profita qu’Eversman dorme pour se poser dans un coin, les jambes jointes contre son torse, le menton sur ses genoux, et les bras enserrant le tout. Elle avait honte de ce qu’elle était en train de devenir, tout comme elle avait honte de ce qu’elle avait fait subir à son ami. Pour un résultat identique au final.

Matt Eversman


Le rythme si paisible des mouvements de respirations se modifia après dix minutes de plénitude. Rien n’était venu gâcher ce moment de calme, de sérénité. Le corps et l’esprit avaient bien besoin de ce petit moment pour se remettre des dernières émotions. C’était même plus que nécessaire pour la santé du militaire. Il avait été sévèrement touché physiquement mais les séquelles étaient surtout mentales. Les signes de réveil se multipliaient. Ses extrémités étaient agités de petits mouvements, tout comme sa tête. Il modifia sa position, basculant sur le côté après avoir poussé un soupir cherchant à prolonger ce moment d’inconscience. Ce fut peine perdue. Après avoir soupiré à plusieurs reprises il dut se rendre à l’évidence que Morphée ne voulait plus de lui et ouvrit les yeux. Ce fut violent. La pièce n’était pourtant inondée que d’une vague lumière bleutée. Après quelques clignements, il parvint à s’y habituer et se redressa en position assise.

Son premier réflexe fut de constater son intégrité physique. Fini la douleur insoutenable qui était responsable d’un véritable incendie en lui. Il ressentit le besoin de vérifier par lui-même écartant le t-shirt par le col pour constater la première plaie par balle infligée. La couleur rouge dominée mais il n’y avait rien sur son épaule. Pas d’impact d’entrée ou de sortie. Pas même une cicatrice. Rien. La zone fut passée au crible, appuyant dessus comme pour en être certain. La zone semblait comme neuve. Disparue aussi la cicatrice d’un ancien tir à plasma goaul’d. Cela semblait complètement irréel. Pas rassuré pour autant, le Ranger continua son inspection de chaque zone maltraitée. Le constat était identique, il n’y avait rien. Une main ne cessait de parcourir son cou, là où il avait eu les pires sensations : être privé d’air, de toute vie… Toujours rien, même la trace d’un ongle ou quoique ce soit.

Ça semblait irréel. Il commençait même à douter de sa santé mentale remettant en doute le fait que cela ait eu lieu. L’impact sur sa chaussure, dans ses vêtements ou même la surprésence de ce liquide rouge sombre sur lui et qui imprégnaient ses vêtements étaient pourtant eux bien là. Il n’y avait plus de douleur mais en fermant les yeux, il se remémorait parfaitement l’enfer vécu. Les balles les unes après les autres, le fait d’être aussitôt remis en place pour se faire tirer dessus aussitôt et cette main sur sa gorge, le regard de cette reine. Les hurlements qu’il avait pu pousser. Cette sensation de partir, de continuer sur une voie sans douleur, sans wraith, paisible… et finalement ce retour en arrière avec cette douleur qui revenait en lui en pleine face faisant vibrer chaque fibre de son corps pour encore recommencer l’ascenseur émotionnel. Encore. Et encore.

La panique s’insinuait en lui, les tremblements étaient multiples. Il ne voulait pas revivre ça, plus jamais. Personne ne devrait à vivre ça une seule fois. Lui l’avait subi à plusieurs reprises. Ce n’était pas sans conséquences. On ne pouvait en sortir indemne. Ses doigts se refermèrent autour du col de sa veste, il tira de toutes ses forces pour l’extraire avant de l’envoyer en arrière. Il fit de même avec un t-shirt humide. Ce fut plus laborieux car il était imprégné d’un liquide désormais froid. Il ne s’arrêta pas là envoyant valser aussi ses chaussures puis son pantalon. Libéré de tout textile, une autre réalité le saisit en plein face. Partout où il posait son regard sur son corps, il y a du sang séché en quantité, son sang. On aurait dit qu’il s’était baigné dans un bain. C’était franchement flippant. On aurait dit un film d’horreur… sauf que ce film avait vraiment eu lieu. Complètement terrifié, le Ranger chercha à effacer ses traces les frottant de ses mains, elles aussi couvertes. Cela n’eut aucun effet, le sang étant séché. Il essaya encore et encore de s’en séparer, frottant de plus en plus fort. Rien n’y faisait. Cédant à la panique, il finit par s’accroupir et se recroqueviller passant ses bras autour de ses genoux, les mains posées sur son crâne.


Pedge Allen


Le temps s’étira dans une dimension paisible, flottante, le calme de nouveau, avant la prochaine tempête. Elle essayait de se refaire une contenance psychique mais c’était peine perdue, et le retour à la réalité de Matt n’aida en rien. Pedge s’était placée dans un coin de la pièce, assise de façon à avoir un œil sur lui. Elle appréhendait un peu son retour tout comme il avait dû, en son temps, appréhender le sien. Il avait dû se poser les mêmes questions qu’elle, et ces questions tournaient essentiellement autour de la culpabilité d’avoir fait endurer cela à l’autre : lui en voudrait-il ? Aurait-il voulu qu’elle le laisse partir définitivement ? Allait-il lui demander pourquoi elle avait finalement craqué ? Quand il revint à lui, il ne lâcha pas un mot. Il s’inspecta physiquement. Logique quelque part, il s’était quand même fait troué comme un gruyère par de multiples tirs.

Les trous dans ses vêtements, son pied apparent dans sa chaussure, tout rappelait qu’il s’était fait tirer dessus et pourtant, la reine l’avait guérie. Mais il devait savoir au fond de lui-même que malgré sa condition physique toute neuve, il allait repasser à la casserole au prochain round, à la prochaine entrevue avec la brune en chef. La texane l’observait sans rien dire, sans bouger, de peur d’attirer l’attention sur elle. Soudainement, il commença à se déshabiller avec une certaine angoisse mêlée d’une agressivité marquée envers ses vêtements souillés de son sang. La veste fut retirée, ainsi que le t-shirt, les godasses et le pantalon. Heureusement, il s’arrêta là, restant dans la simplicité d’un boxer. Au regard des circonstances, il se serait foutu à poil que ça n’aurait fait ni chaud ni froid à la militaire, qui voyait plutôt là un appel à l’aide qu’une quelconque envie sexuelle de sa part. Il devait se sentir sale, et tout comme elle, il devait culpabiliser. Le pire, pensait-elle, était cette appréhension que tout allait recommencer. Qu’il se rassure, le schéma de la reine semblait rôdé. Elle alternait entre les deux atlantes. Le prochain coup était pour Pedge.

Il faisait pitié, recroquevillé sur lui-même, la tête dans les bras comme ça. Elle n’avait pas envie de l’aider, tout simplement parce qu’elle avait besoin d’aide elle-même. Mais voilà, le seul humain présent dans ce bourbier, c’était lui, et en plus d’être atlante, il partageait un lien particulier avec elle. Elle devait donc prendre sur elle et se comporter en futur officier, même si ses chances de carrières étaient amoindries par la perspective de ne pas en réchapper. C’était un peu l’excuse d’ailleurs, de choisir un prétexte de commandement, de leader qui veille sur ses troupes, pour ne pas s’avouer qu’elle allait aller vers lui en tant qu’amie, que sœur d’arme. Ce n’était pas simplement un futur subordonné, il y avait plus que ça, mais elle avait toujours du mal à s’avouer que son lien avec ce type avait changé. Ils en avaient fait du chemin ensemble depuis qu’ils se connaissaient n’empêche.

Elle se leva. Elle n’avait rien pour le couvrir. Ses propres vêtements étaient maculés de sang séché eux aussi. Elle vint se placer sur son flanc, et avec une certaine gaucherie qui tenait plus de la gêne que de la timidité, elle passa sa main dans son dos en signe de réconfort. La malade des relations sociales essayait tant bien que mal d’entrer dans une dimension physico-affective mais ce n’était pas une habitude. Elle qui était toujours dans une certaine forme d’agressivité, de dominance physique de l’autre, se montrer douce et tendre pour des raisons autres que sexuelles, qui tenaient plus de l’affection, ne lui semblait pas naturel. Mais elle prenait sur elle pour essayer d’apporter quelque chose à son ami. Ils étaient dans la même galère.

« Ca va aller. », finit-elle par dire. Sa mère lui disait souvent ce genre de mots quand elle n’allait pas bien et qu’elle la consolait. Cela lui semblait approprié. C’était peut-être un peu hypocrite au regard du contexte. Qu’importe. Elle avisa la bague qu’elle avait autour du doigt tandis qu’elle continuait de passer sa main dans son dos, et sans trop savoir pourquoi, elle se remit à pleurer silencieusement. Est-ce que les mots de Cydine l’orfèvre l’avaient atteinte plus qu’elle ne le pensait ? Est-ce que la vieille femme Natus avait mis le doigt sur une réalité qu’elle ne voulait pas admettre ? Est-ce que la conceptrice avait fait mouche ? Elle renifla, avant de se redresser, et d’une voix hachée, elle ajouta :

« Il doit y avoir un moyen de sortir d’ici, ce n’est pas possible. Je ne veux pas revivre ça… »

Elle se raccrochait à un ultime espoir. Puis se mettre dans l’action, dans l’initiative, lui permettait de récupérer un semblant de contrôle sur elle-même. Elle avait bien l’intention d’inspecter la cellule en quête d’une faille quelconque. De toute façon, ils ne pouvaient compter que sur eux deux. Elle ne savait pas comment le combat contre la reine avait tourné pour les autres atlantes, et peut-être que cette dernière se contentait d’eux parce que les autres étaient morts et qu’ils ne viendraient pas les chercher. Agir. Ne pas subir.

Matt Eversman


Quelque chose toucha son dos. Un frisson le parcourut aussitôt et il eut le réflexe malheureux de se courber davantage pour tenter d’y échapper. IL s’attendait à prendre un nouveau coup à tout moment mais ce ne fut pas le cas. Le contact eut lieu de nouveau lui caressant lentement le dos. Un peu de douceur. Il n’y était plus habitué, il avait presque oublié que cela pouvait exister. Quelques paroles réconfortantes furent prononcées. La tête tourna aussitôt en direction de la personne qui était à ses côtés. Il avait presque oublié qu’il n’était pas seul dans ce merdier, qu’une autre subissait cet horrible traitement. Ça va aller… Ses yeux se fermèrent. Il aurait aimé croire que la situation pouvait s’arranger, que tout allait se terminer. Il n’y croyait pas du tout. Il ne pouvait imaginer la fin de leur calvaire. Des reniflements se firent entendre, signes que sa sœur d’arme n’y croyait pas non plus. Il craqua aussi, de nouvelles larmes ruisselèrent sur son visage. Il était très loin de là le guerrier, le soldat provocateur qui n’en faisait qu’à sa tête. Celui-ci avait été fusillé, brisé et il n’en restait plus que des miettes. Il appréhendait énormément la suite, le nouveau traitement qu’ils allaient subir… Que pouvait-elle leur faire de pire que les torturer à mort avant de les ramener pour leur faire revivre le même traitement ? Est-ce qu’il existait quelque chose de plus sadique que de refuser la mort, la délivrance à une personne agonisante ?

Le contact disparu. Fini ces douces caresses délivrées par une main chaude. Il en était presque nostalgique. Il la sentit se relever mais n’eut pas le courage de l’imiter demeurant prostré. Dans cette position, il avait l’impression qu’on ne pouvait le toucher, qu’il était presque en sécurité. Pedge s’agita en tous sens cherchant une issue. Il y en avait une qui se dessinait dans la tête du militaire, une qui leur était refusé depuis le début de cette torture : la mort. Ainsi la reine ne pourrait les atteindre et ils ne mettraient plus en danger l’expédition Atlantis en révélant de nouvelles informations.

« Je veux plus revivre ça… » dit-il d’une voix tremblante. L’assurance qu’il avait pu avoir lors de la confrontation avec Sheppard et Frei était loin, très loin. La trouille s’emparait de lui une fois de plus le rongeant de l’intérieur et faisant trembler son corps. Il essaya vainement de se contrôler, de penser à autre chose mais dès qu’il fermait les yeux, les détonations du fusil ou les hurlements sadiques de la reine lui revenaient en tête.

« Je préfère mourir que de retourner avec elle… » Il était pourtant certain que ses sbires les ramèneraient à elle d’ici peu, que ce jeu mortel n’était qu’à ses prémices. Elle avait certainement beaucoup de questions à leur poser, beaucoup de réponses à obtenir et certainement encore bien d’autres idées pour les faire souffrir encore et encore.« Je ne retournerai pas là bas, pas question… »

Pedge Allen


Ils pleuraient tous les deux comme des madeleines, et c’était sans doute la pudeur qui faisait qu’elle s’était éloignée, prétextant chercher une issue. Après tout, ce n’était pas idiot comme idée non ? En fait, elle ne se supportait déjà pas quand elle pleurait, mais de voir Eversman pleurer, c’était trop. Elle préféra s’activer pour ne pas chouiner pour de bon. C’était alors qu’il se mit à parler. Elle s’arrêta nette, pétrifiée. Il disait tout haut ce qu’elle pensait tout bas.

Pedge revint vers lui. Elle ne trouvait rien de probable dans la cellule pouvant permettre la grande évasion. Ils étaient à la merci des sbires, et donc de la reine. Elle n’avait pas vraiment d’espoir, mais elle était comme ça, et malgré qu’elle fut brisée psychologiquement, elle essayait de garder l’initiative.

« Matt… », fit-elle en s’agenouillant devant lui. Une idée pour avoir l’initiative lui trottait dans la tête. Elle n’osait pas la formuler… C’était vraiment le bout du bout. « Si on tente quoique ce soit, ils vont nous tuer qu’à moitié et nous faire souffrir… » En gros, si ils essayaient de s’en prendre aux sbires pour s’échapper, ou même à la reine, ou à un originel, ils ne feraient qu’aggraver les souffrances qu’ils allaient recevoir, et ils revivraient ce calvaire. « Y a une autre solution… »

Elle posa ses mains sur lui, au niveau de son dos, dans un contact apaisant.

« Mais je n’ose pas l’envisager... », finit-elle par dire en se remettant à pleurer silencieusement. Seule la fin de sa phrase l’avait trahi. Elle regardait le haut de son crâne enfoui dans ses bras, espérant qu’il relèverait les yeux pour la regarder.

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Dim 13 Aoû - 9:54

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// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Matt Eversman


Entendre son prénom le fit réagir. Lentement il releva les yeux vers la seule personne dans ce vaisseau qui ne lui voulait pas de mal. Il renifla essayant de ravaler ses larmes tout en essayant celle-ci d’un revers sur son bras. Cela eut au moins le mérite d’enlever quelques traces de sang. Il ne chercha pas à dissimuler le fait qu’il s’était laissé aller en pleurant. Ce n’était pas de la honte, juste que cela le gênait dans sa vision. Pedge ne lui donna pas les réponses désirées, juste une évidence de plus.

“Et tu crois que ça changerait quelque chose ? Ils vont nous faire souffrir de toute manière.”

Il n’y avait plus d’espoir du côté de Matt qui baissa de nouveau les yeux. Il n’y croyait plus. Personne ne viendrait les aider, personne ne savait même qu’ils étaient là. La cavalerie ne viendrait pas. Ils subiraient encore et encore les tortures de cette reine et ça il ne pouvait l’envisager. Il n’était plus capable de le supporter. Finalement Pedge reprit la parole et cette fois, elle avait une solution. Cela attira toute l’attention du militaire qui semblait prêt à tout pour se sortir de là d’une façon ou d’une autre. Il lui fallait une issue. Tout pour ne plus retourner là bas...Tout serait mieux que revivre cet enfer. Son regard se focalisa sur les larmes de la jeune femme. Il n’avait pas pris conscience qu’elle aussi était à bout, qu’elle n’en pouvait plus. N’étant pas capable de se réconforter lui même, il n’avait pas l’envie de l’aider à s’en sortir. C’était pourtant sa seule aide ici, la seule qui avait une solution à ce merdier. Un soupir s’échappa de ses lèvres, il ferma de nouveau les yeux avant de modifier sa position basculant à genoux tout encrochetant ses doigts autour de l’avant bras droit le serrant doucement établissant un premier contact avec elle avant de chercher à croiser son regard. Ce n’était pas elle qui le dérangeait, bien au contraire. Pedge lui apportait un peu de douceur, de confiance dans ce monde hostile. Elle le tenait en vie pour le moment. Son pouce fit de petits mouvements lents et circulaires caressant son grain de peau comme pour l’apaiser et l’inciter à continuer. L’autre main vint se poser sur la joue de la demoiselle écartant une larme superflue d’une douce caresse.

“Tu n’es pas seule, Pedge.”

Ce n’était pas très habile. Eversman n’était jamais pas le plus adroit, employant souvent les mauvais mots aux mauvais moments alors là dans de telles conditions et avec le moral dans les chaussettes. Difficile de réconforter quelqu’un quand il faut déjà se sauver soi même. Croiser le regard d’Allen, caresser doucement sa peau avaient pourtant des vertues calmantes sur lui. Ils partageaient les mêmes souffrances, les mêmes peurs et certainement les mêmes envies d’en finir. Poussé par le désir de se rapprocher de cette personne, de réconfort, il réduisit la distance les séparant pour poser doucement son front contre celui d’Allen.

“Je t’écoute.”

Pedge Allen


Pedge soupira. Matt était à cran, et à bout, et c’était presque une façon de l’envoyer promener elle et ses évidences. Cependant, elle ne faisait pas ça juste pour remuer le couteau dans la plaie ou juste pour parler. Ce n’était pas son style, et ce n’était pas parce qu’elle était au bout du rouleau qu’elle allait faire la pipelette pour des choses sans intérêts. Non, elle l’invitait à réfléchir pour pouvoir proposer ce à quoi elle pensait et qu’elle n’osait pas dire. Ce qu’il fit ensuite fut surprenant pour elle, la grande malade des petits moments trop tactiles.

Il releva le nez de ses bras, et il attrapa son bras, pour le lui caresser quelque peu. Il cherchait à la réconforter. Elle lut dans son regard l’image qu’elle renvoyait d’elle-même et elle se sentit faible. Mais elle ne s’écarta pas. Un peu de chaleur humaine ne faisait pas de mal en fait, c’était vraiment une forme de réconfort plaisante qu’elle n’aurait pas soupçonnée. Naturellement, sa nuque devint plus raide, et son attitude un peu plus rigide, mais elle ne chercha pas à s’enfuir. La main sur sa joue par contre fut un peu plus dure à accepter, surtout pour écarter une larme.

« Je sais », répondit-elle quand même dans un souffle. Elle avait arrêté de pleurer, prenant sur elle pour ne pas paraître trop pitoyable. Non elle n’était pas seule, et soudainement, son idée lui parut ridicule. Elle fit un pâle sourire qui s’effaça alors qu’il approchait d’elle.

Des alarmes multiples s’installèrent sous son crâne et ses yeux s’agrandirent. Le premier truc auquel elle pensa était qu’il allait l’embrasser. Elle resta plantée sur place, sans respirer alors que son front venait toucher le sien. La jeune femme ferma les yeux, plus par gêne que pour profiter de l’instant. Qu’est-ce qu’elle pouvait être chiante des fois. Il l’écoutait. Pouvait-elle vraiment proposer ce qu’elle avait à proposer alors qu’ils en étaient presque à se faire un câlin de réconfort ? Elle s’écarta légèrement pour pouvoir le regarder, rompant le contact entre leurs deux visages.

« C’est extrême… Mais si l’un de nous deux tue l’autre, il ne souffrira plus et quelque part, on aura gagné. »

Elle avait bien pensé au suicide collectif, mais comment faire ? Se mordre la langue ? Avec la chance qu’ils avaient, le temps qu’ils agonisent, les wraiths les retrouveraient et les soigneraient. C’était trop long. Il n’y avait pas trente-six solutions pour se suicider dans leur cas. Le seul salut pouvait venir de l’autre. N’empêche, elle semblait sérieuse, et elle ne faisait pas de blague. Après tout, aucun des deux ne voulait revivre de séance de torture.

Matt Eversman


Pedge choisit de mettre fin à ce contact afin d’annoncer sa solution. Il ne lui en tint pas rigueur. A l’annonce de cette dernière, le Ranger baissa les yeux, les fermant tout en pensant les lèvres. Il n’était pas choqué par sa proposition. Il désirait ardemment trouver une issue à leur calvaire et elle en proposait une plausible. Il aurait tellement aimé que ce soit autre chose. Se donner la mort, cela le hantait depuis son réveil. Ce n’était pas un acte de lâcheté, pas dans leurs conditions. Au contraire, c’était plus de la rébellion pour ne pas parler, pour ne pas lâcher d’autres informations. Donner la mort à l’autre, ça c’était autre chose. Une solution complètement désespérée. L’un serait libéré de l’emprise des wraiths, de toute cette torture. L’autre devrait vivre avec ce poids sur ses épaules, celui d’avoir tué son frère d’arme ou plutôt d’avoir abrégé ses souffrances. Il serait torturé par la Reine mais elle perdrait son seul point de pression : le lien qui les unissait. Le Ranger renifla, une fois de plus avant de croiser de nouveau son regard.

« J’ai pensé au suicide… J’aurais tout fait pour partir lorsqu’elle me tenait. J’aurais adoré que Sheppard soit là pour m’abattre… »

La mort dans leur contexte était une délivrance, pas un acte de lâcheté. C’était sa façon à lui de lui montrer qu’il ne considérait pas sa proposition comme complètement folle bien au contraire.

« On ne peut pas en laisser un derrière… »

En plus de la culpabilité de vivre avec du sang sur les mains, cette personne devrait revivre ce cycle de torture encore et encore. Ce n’était pas envisageable pour lui, il ne quitterait pas cette cellule pour retourner là bas.

Pedge Allen


« J’y ai pensé aussi, mais y a aucun moyen de se suicider rapidement en l’état actuel des choses. » La conversation pour quelqu’un d’extérieur pouvait être complètement folle et pourtant les deux militaires étaient en train d’évoquer le fait de mourir plutôt que de souffrir. Il fallait vivre le genre de ponction que la Reine venait de leur faire subir pour parler de cela comme s’ils bavassaient d’un sujet versatile. Tout sauf la torture.

En tout cas, elle était satisfaite de constater qu’il était plutôt sur la même longueur d’onde. Au moins, il ne la prendrait pas pour une cinglée, pour une folle, même si leur état d’esprit devait être profondément altéré pour en arriver là. Pedge doutait fortement que Sheppard se soit laisser convaincre de tirer pour abattre un de ses soldats à la torture. Il aurait, au contraire, tout fait pour essayer de les sortir de là vivant, et c’était peut-être ce qu’il s’employait à faire.

Mais pour l’heure, toute trace d’espoir avait déserté les deux soldats.

« Je veux bien rester derrière si tu le souhaites », finit-elle par dire en le regardant franchement. Elle s’offrait des années de culpabilité, de doute, et certainement de torture. Elle serait peut-être le jouet de la reine, ou, sort un peu plus enviable, peut-être qu’elle ferrait d’elle une runneuse. Elle ne pourrait plus retourner sur Atlantis pour ne pas révéler la position, mais au moins elle aurait pour elle l’initiative. Mais sincèrement, maintenant qu’ils évoquaient cette idée, elle ne se voyait pas tuer son compagnon d’infortune. Elle n’en aurait pas la force. Peut-être qu’une séance de torture plus tard, elle se déciderait, mais pas maintenant.

Elle soupira.

« J’y arriverai pas. »

Cela pouvait sous-entendre beaucoup de choses. Elle n’arriverait pas à résister à la prochaine session SM de la Reine Mère. Elle n’arriverait pas à le tuer. Elle n’arriverait pas à se laisser tuer. On parlait de meurtre presque, même s’ils avaient un caractère délivrant. Il n’empêche que c’était ça. Il faudrait vraiment faire preuve d’un grand acte d’amour pour tuer l’autre de sang-froid, de ses mains, juste pour l’empêcher de souffrir.

Matt Eversman


En venir à parler de suicide, de meurtre. Il fallait vraiment qu’ils soient désespérés pour en venir à de telles extrémités. Le sujet ne les choquait même pas. Eversman jeta un coup d’oeil à l’environnement qui les entourait cherchant un objet permettant de les délivrer. Rien de pointu ou de tranchant. Uniquement de la matière biologique. Même avec la meilleure volonté du monde, cela ne les aiderait pas à quitter ce monde. Allen se dévoua pour être celle qui resterait. Il ne fit même pas le rapprochement avec le fait qu’il serait donc celui qui perdrait la vie de la main de sa soeur d’arme. Celle qui aurait le sale rôle c’était elle, pour lui uniquement de la délivrance. Il aurait dû lui proposer d’échanger les rôles, il auraît vraiment dû mais le militaire ne se sentait pas capable d’endurer une séance supplémentaire. Il ne savait comment il réagirait une fois dans cette salle. Peut être s’enfoncerait-il en larmes ? Peut être se mettrait-il à parler, à donner toutes les informations ? Ou peut être trouvera-t-il le cran de la fermer ? Il n’en avait aucune idée.

Pedge se dégonfla finalement réalisant certainement ce que ça impliquait. Le Ranger soupira. La situation était donc bloquée.

“Il faut trouver un autre moyen alors… Son regard se posa sur les sbires présents devant la pièce et il baissa d’un ton. Il y a cet originel. Tu sais celui qui a vidé notre voisin… Lui peut être pourrait nous aider.”

« Je ne sais pas. Il a l’air impulsif mais la reine doit le contrôler lui aussi. »

“Et les sbires à l’entrée ? On pourrait peut être attraper une de leurs armes ?

Il y eut un ricanement sonore. Un rire étrange, comme un gargouilli informe, qui s’éleva du masque de l’un des sbires là-bas. Il n’était pourtant pas censé entendre ce qu’ils se disaient. Alors se pouvait-il que la cellule soit surveillée ?

Ce rire ne rassura pas le militaire qui jeta un coup d’oeil en direction des sbires. Pas besoin de dire à sa collègue d’oublier cette idée, un simple regard suffit. Le Ranger soupira ne sachant plus quoi faire ou apporter comme solution.

Pedge Allen

« On dirait que ça l’amuse. », fit Pedge aigrie. Elle ne savait pas si le ricanement avait un lien avec ce qu'ils se disaient. Mais qu’importe. « Va juste falloir attendre une opportunité. » Elle regarda autour d’elle, et éleva la voix. « Et il y en aura une ! ».

Une voix déformée s’éleva du masque d’un sbire. Peut-être le même, qui sait. Il demeurait immobile et l’on percevait à peine le mouvement de la mâchoire. Ce fût un timbre éraillé, perçant et chevrotant qui composa la réponse, comme sortie tout droit d’un démon invisible qui se servait du sbire comme marionnette.

« Je vais vous l’offrir...»

Et l’instant d’après, un pas cadencé raisonna dans le couloir…

La force de caractère de Pedge était remarquable. Elle s’élevait, se posait en mur alors que lui était en train de se ratatiner, courbant le dos pour mieux encaisser ou du moins le mieux possible. Il sursauta en entendant les pas, échangeant un regard paniqué avec sa compagne de galère. Ces pas étaient associés à une torture prochaine. Il n’était pas prêt. Pas si vite. Le Ranger se releva et se mit à reculer jusqu’à atteindre la paroi de la cellule. Il ne voulait en aucun cas tourner le dos à cette fichue porte mais surtout ne pas y retourner. Pedge l’imita. Poussée par on ne sait quel instinct, ses doigts attrapèrent les siens s'entrecroisèrent aussitôt ou plutôt il lui broya les phalanges de trouille.

“Je retournerai pas là bas.”

En fait, Pedge n’apprenait vraiment rien. Elle faisait encore preuve d’arrogance en affirmant qu’elle trouverait une opportunité pour s’en aller, et voilà que la punition lui tombait encore sur le coin du nez, sous la forme de pas se rapprochant de plus en plus. On venait pour eux. Ils venaient pour eux. La souffrance était déjà palpable dans la pièce, visible dans le regard paniqué d’Eversman. Pedge ne faisait pas la maligne elle non plus. Elle ne voulait pas y retourner. Cette fois, ce serait elle le pantin désarticulé par la douleur ! Ils reculèrent mutuellement jusqu’au fond du mur, creusant l’écart entre la porte de la cellule et leur propre corps, comme si ces quelques mètres allaient suffire à les protéger.

« Moi non plus », murmura-t-elle. Il lui broya les doigts de terreur, et cela là lui fit mal au cœur de le sentir si proche de la panique la plus totale. Elle lui fit une petite moue contrite, et elle avança d’un demi pas, comme pour dire « c’est moi qui suis responsable, venez pour moi et laissez le tranquille. » Elle faisait preuve d’une force de caractère assez impressionnante même si sa détermination n’était pas vraiment au rendez-vous. Il n’empêche, ce petit intermède à parler suicide et meurtre avait regonflé provisoirement la jeune femme qui se demandait encore comment elle avait pu tomber si bas.

« En pensant à la douleur surement… », murmura-t-elle pour elle-même, comme elle avait l’habitude de faire, sans se soucier de Matt. Seulement voilà, ils venaient.

L’originel grignota les quelques mètres en compagnie de ses sbires. Ils semblaient encore plus sur leurs gardes depuis qu’ils avaient évoqué l’idée de se rebeller. Mais aucun des adversaires ne semblait avoir peur. Matt et Pedge n’étaient rien de plus que des moucherons en fin de vie pour eux. Du coup, lorsque l’originel qui faisait la pointe de l’escouade atteignit Pedge, alors qu’elle s’était avancée pour faire barrage, le Wraith la dévisagea puis la reluqua de bas en haut. Comme pour lui dire : “Tu oses me provoquer ?!?
Mais au final, il passa son bras à revers pour balayer la texane sur le côté, deux des sbires l’aggripant au niveau des épaules pour l'entraîner dans le couloir alors que l’originel constatait la nudité de Matt. Il leva un sourcil d’un air incrédule et particulièrement vorace, comme si sa tenue irrespectueuse était une belle excuse pour le consommer, puis il s’avança d’un pas avant de déclarer d’une voix menaçante et pleine de haine :

« Remets tes habits, humain ! »

Son pied balaya le pantalon en direction du ranger. C’est d’un regard plein d’estime, d’admiration que Matt observa Pedge allait au devant des ennemis, se portant responsable. C’était pas une nana mais une espèce de Terminator. Lui n’avait pas ce cran là, demeurant le plus en retrait et vit d’un très mauvais oeil l’originel s’avançait vers lui. L’ordre était étrange, le regard du Ranger passa sur sa tenue actuelle découvrant sa quasi nudité. Il ne se rappelait plus les avoir retiré. Cette couleur de peau rouge sang était toujours aussi effrayante. Le pantalon étant à proximité, le Ranger se baissa pour le ramasser et l’enfila tout en gardant l’ennemi à l’oeil. Quand au reste, ils étaient éparpillés un peu partout dans la pièce. Pas question de bouger de là.

L’originel le fixait avec un air de plus en plus menaçant. Il avait l’impression que le soldat se foutait complètement de lui. Alors il s’approcha en grognant, comme s’il comptait le ponctionner, et s’écria d’une voix sourde et très autoritaire :

« METS TES HABITS !!! »

Le cri le fit sursauter. Il déglutit difficilement avant de reconsidérer la proposition du wraith mais n’y obéit pas essayant plutôt de ne faire qu’un avec la matière de la cellule.
L’originel leva le menton dans une expression d’un profond mépris. Il avait surement du faire signe puis les deux autres sbires entrèrent dans la cellule. Ils foncèrent littéralement sur lui, sans même marquer un temps d’arrêt, dans la ferme intention de l’empoigner de force.

Deux molosses entrèrent dans la pièce, se ruant vers lui tels des taureaux. Il n’eut pas le temps de se préparer quelque chose et tenta le diable, poussé par la ferme volonté de ne pas retourner dans cette pièce. Les wraiths étant de grande taille, il choisit de ne pas faciliter la chose en se baissant au dernier et cogna le plus fort possible avec son coude dans le genou du premier. Le but : se dégager un espace pour prendre la fuite.
Mais peine perdue…
Attaquer des sbires à mains nues ? Avec un originel en face ?
Dès sa tentative, un très violent coup de genou vint le cueillir directement au visage. Mauvaise idée de se baisser. Et après être tombé à la renverse, il sentit immédiatement des mains puissantes lui agripper les chevilles. Chacun des deux sbires lui tenaient une jambe et ils s’en allèrent comme ça, sans le moindre effort, le traîner tout le long du couloir. Des étoiles firent leur apparition, dansant devant ses yeux pendant plusieurs secondes suite au coup dans la machoire. S’il n’avait pas perdu une dent, ce serait inespéré. Lorsqu’il reprit possession de son corps, il eut le reflexe de cracher un peu de ce liquide qui le génait en bouche avant de réaliser qu’on était de le trainer comme un tapis.

“NAAAAAAAAAN” gueula-t-il en enfonçant ses ongles dans le sol ce qui n’eut pas le moindre effet avant qu’il ne s'agrippe à un pilier s’y tenant comme si sa vie en dépendait.

Mais les deux sbires ne l’écoutèrent pas. Ils ralentirent à peine lorsqu’il se crampona au pilier mais ils y avaient suffisamment de force pour l’emporter sans même le blesser. C’était comme être arraché par une puissance incroyable, comme si on avait utilisé un treuil. Les sbires trainèrent Matt jusqu’à s’approcher de la salle du trône. Là ils s’arrétèrent et le relachèrent pour tenter de le redresser. Qu’il soit debout en entrant face à la reine. Les mains immondes lachèrent ses chevilles. Il chercha aussitôt à se remettre sur pieds pour tenter de démarrer un petit sprint, poussé par une folie dévastatrice. Mais au moment même où il s’élança, une main puissante s’empara du bord de son pantalon, au niveau de la ceinture, et l’éjecta en arrière pour un retour en règle dans les bras des sbires qui le firent entrer de force dans la salle du trône.

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Matt Eversman
Caporal
Bannière perso (image 901x180px) : MJ 23 Part. 5d : Bataille pour la Magna Caverneum 1563542370-mattou-banner
√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Dim 13 Aoû - 9:57

Matt Eversman
// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Reine Wraith Méda'Iyda


Pedge et Matt furent placés l’un en face de l’autre.

Mais cette fois, les deux sbires ne les obligèrent pas à s’agenouiller. Ils se contentaient simplement de les retenir solidement, une main sur la nuque, sur cette position de face à face, à un mètre à peine l’un de l’autre. Cette proximité immédiate était déboussolante et changeait littéralement des dernières pratiques. Cela forçait Matt et Pedge à se regarder dans les yeux, à se soutenir, à demeurer soudé face à la nouvelle épreuve.
Méda’Iyda demeura silencieuse. Elle restait impérieusement installée sur son trône en les observant, un rictus mauvais sur son visage. Son regard prédateur scrutait la réaction des deux soldats, cherchant à voir si le plus solide parviendrait à raisonner le plus faible.
Elle avait eu tout le loisir d’étudier leur comportement au repos en se “connectant” aux sbires qui gardaient la cellule. La conscience collective était un atout de taille et elle avait ainsi pu collecter de précieuses informations : déduire une nouvelle faiblesse du groupe. Elle avait également surpris leur désir de suicide et le projet de se rebeller. La réponse du sbire n’était donc pas issu de sa volonté...mais de celle d’une reine transmis par son pantin sur place...

Matt et Pedge angoissaient sûrement à l’idée de devoir donner des renseignements autrement plus intéressants et sensible. Mais en réalité, la reine avait eu tout ce qu’elle désirait. Savoir qu’il y avait encore cinq Atlantes sur le champ de bataille et deux vaisseaux de guerre en soutien dans la galaxie lui suffisait largement. C’était les deux informations les plus importantes, essentielles à son plan, pour que celui-ci ne soit plus menacé.

Sans le savoir, Matt et Pedge, par ces deux simples informations, avaient contribué à la réussite de la vaste opération Wraith. Peut-être pas sur l’aspect martial ou tactique puisque son armée était prise à la gorge. Mais la reine était victorieuse sur d’autres plans, d’autres objectifs méconnus des Atlantes. C’est ce qui la faisait sourire tandis qu’elle se divertissait de la peine, des pleurs et de la terreur qu’elle causait, chez ses deux victimes, par sa seule présence.

Il était temps.
Méda’Iyda se leva.

Doucement et lentement pour marquer le début d’une nouvelle séance de torture, elle s’approcha. Comme à son habitude, elle commença par tourner autour de Matt et Pedge en jouant avec leurs nerfs. La reine en profitait par moment pour établir un contact physique déroutant, rien que pour s’assurer que leur détermination était belle et bien anéantie. Elle replaça par exemple la mèche de cheveux rebelle de Pedge sur le côté, glissant l’arrière de son doigt sur sa joue comme si elle s’apprêtait à exercer une pression psychique.
Mais non…
Elle s’était simplement régalée des tressaillements des muscles de son visage sur ce petit contact. De ses tremblements involontaires et de son air affolé.

Elle s’en retourna ensuite vers Matt pour dessiner le contour d’un trou propre de l’impact d’une balle sur sa peau nue. Elle en profita même pour effleurer “accidentellement” son cou, siège de son traumatisme, avant de déclarer d’une voix claire :

« Matt, Pedge...j’ai un message pour Sheppard ! »
Elle se recula pour considérer les deux militaires qui restaient toujours aussi proche. Elle posa son bras sur chacun d’eux, comme l’aurait fait un arbitre entre deux boxeurs, un médiateur ou un prêtre de mariage. C’était totalement inhabituel, si bien qu’aucun des deux combattants n’étaient en mesure de savoir ce qu’elle leur réservait.
Mais la réponse venait. Elle venait très rapidement.

« Combien faut-il d’hommes pour le transmettre...un ? » Elle ricana. « Un seul, c’est bien cela...un de vous deux ! »

Elle poussa un soupir pleinement sadique et prédateur. Son regard dansait, se rendait tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre, comme si elle hésitait à choisir lequel elle détruirait en premier. Elle finit par considérer Pedge, passant un doigt sous son menton pour l’obliger à tourner son visage meurtri vers elle. La reine la dominait entièrement, se nourrissait directement de la terreur qui s’y trouvait.

« Tu veux sauver Matt ?» Fit-elle alors subitement, de manière très sérieuse. Elle laissa volontairement quelques secondes pour que la surprise modifie l’expression de Pedge avant de développer, d’un air parfaitement abject :« Que serais-tu prête à faire pour lui ? Que serais-tu prête à endurer pour que je le rende libre, en bonne santé et loin de moi ? »Elle hocha la tête, un sourire carnassier sur la figure, insistant adroitement sur les mots “libre”, “santé” et “loin”, pour que cet espoir inonde Pedge, envahisse son coeur et étreigne son âme, ne lui laissant rien d’autre que cette chance inespérée.« Tu veux qu’il revienne auprès des siens, n’est-ce pas ? »

La reine s’approcha de son oreille pour lui murmurer alors, parfaitement convaincante :
« Combat-le. Neutralise-le. Assomme-le moi. Et je le ferais soigner, déposer auprès de Sheppard par l’un de mes darts, preuve à l’appui. Pour qu’il témoigne de la toute puissance de la race Wraith ! »

Elle se recula légèrement pour croiser le regard de Pedge et hocha la tête, lui promettant sur son non-verbal qu’il ne s’agissait pas d’une entourloupe. Qu’elle pourrait extraire Matt de cet enfer si elle se montrait forte et déterminée. Quitte à se battre contre lui au corps à corps, à accepter de le blesser, si cela pouvait lui permettre de le faire échapper à tout ce calvaire.
Méda’Iyda laissa sa proposition émiétter progressivement la volonté de Pedge. Avec tout ce qu’elle avait subi et vécu, elle pouvait sauver la vie de Matt dans une dernière action d’envergure. C’était une chance inespérée, inhibant en grande partie les doutes et le scepticisme.
Mais la reine ne comptait pas se montrer si magnanime. Elle s’approcha doucement de Matt et le fixa d’un air de requin.

« Et toi ? Veux-tu me céder ta soeur ? L’abandonner lâchement entre mes mains pour que je la dévore encore et à jamais ?»
Elle ricana avant de lui caresser le front. « Vas-tu continuer de me prouver la faiblesse décadente de l’humain ? Ou veux-tu sauver Pedge ?»
Elle s’approcha de son oreille pour répéter la phrase déroutante, insistant bien sur les premiers mots : « Sauver Pedge, c’est possible...tu serais prêt à tout pour cela, n’est-ce pas ?»

Elle le fixa en hochant la tête.
« Un dart la déposera auprès de Sheppard, soignée et loin d’ici, avec preuve à l’appui...si tu la surpasses ! » La reine eut un sourire bestial. « Oui ! Bats-toi contre Pedge, vaincq-là, assomme-la. Et elle retournera sur Atlantis, soignée, loin de toute peine, loin de la douleur et la misère. Elle vivra !»
Le silence eût un aspect prophétique avant qu’elle ne lui souffle, dans un dernier murmure des plus convainquant, comme si elle s’était faite l'écho d’un voeu secret : « Pedge vivra...»

Les paroles allaient s’insinuer dans son esprit à lui-aussi.
Il comprendrait, comme Pedge, que la reine ne pouvait pas mentir sur cette promesse. Ce n’était pas dans son intérêt si elle voulait effectivement utiliser l’un d’eux comme témoin pour distiller la peur sur Atlantis. C’était une manoeuvre qui avait déjà été employée par des armées humaine d’ailleurs, massacrant tout un groupe en ne laissant qu’un seul survivant pour faire paniquer les renforts. Méda’Iyda recherchait exactement le même but.
Mais voilà, outre ce côté malsain, l’un des deux militaires pouvait s’en aller. Pedge pourrait partir si Matt gagnait ce combat. Et inversement. Même s’il la blessait, elle serait soignée, ce serait la dernière fois qu’elle souffrait pour enfin retourner chez les alliés, voir une évacuation sur Atlantis.
Un rêve fou...un espoir hors d’atteinte que la reine agitait sous son nez.

Bien sûr le deuxième resterait pour souffrir. Et en règle générale, ce combat servait surtout à déterminer le gagnant, le plus fort qui rentrait à la maison. Mais la reine les avait bien étudié, elle savait que l’un serait prêt à tout pour l’autre, surtout après cette terrible épreuve qu’ils venaient de vivre. C’est donc, pour cette fois, le perdant qui serait renvoyé à son foyer.
Et le vainqueur...ce sacrifié...l’altruiste ultime d’une dernière action juste.

Les sbires relachèrent soudainement Matt et Pedge.
Ils étaient libre de leurs mouvements pour la première fois, dans cette pièce, ce qui était un sentiment des plus impressionnants...mais aussi des plus terribles. Car, forcément, Matt et Pedge se miraient en se demandant qui ferait le premier geste.
La reine s’était installée sur son trône. Elle lâcha une dernière phrase qui scella leur sort à tous les deux. Une promesse qui les contraindrait à devoir obéir à cette nouvelle épreuve encore plus vicieuse et aberrante.

« Si vous refusez. Je vous ferais torturer tous les deux sans répit. A jamais !» Elle feula, de manière caractéristique, en s’exclamant avec férocité : « Combattez !»

Pedge Allen


Les sbires placèrent les deux atlantes face à face, sans les forcer à se prosterner une nouvelle fois. Ils étaient drôlement proche cette fois ci. Pourquoi ? Pedge se reposait des questions, et c’était bon signe. Elle était de nouveau dans une phase ascendante, comme pour résister de façon provocante à cette reine. Un concours de garce en somme. Elle était comme ça la texane, c’était une femme butée, fière, arrogante, pompeuse, et le naturel revenait au galop. Elle sentait encore dans son épiderme les traces de la souffrance qu’elle avait ressentie lors de la ponction, mais déjà, cela s’atténuait, comme lorsqu’on se remettait progressivement d’une opération douloureuse, le temps de la cicatrisation. Ce qu’elle ressentait également, comme un goût amer dans la bouche, c’était l’humiliation. La Wraith avait tout fait pour la faire descendre plus bas que terre, et maintenant qu’elle en avait conscience, son esprit faisait de la réactance, prouvant par là sa force de caractère.

Et pourtant. La jeune femme était abattue physiquement et moralement. La résistance qu’elle s’employait à faire vivre n’était qu’un embryon, qu’un balbutiement parmi tous les tourments qui l’assaillaient. Honte d’avoir coopéré. Honte d’avoir pleuré. Honte d’avoir pensé au suicide. Honte d’avoir supplié. Elle se sentait honteuse, tout simplement, lessivée par cette humilité qu’elle apprenait à ses dépens et à ceux des personnes qu’elle apprécie. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, comme le prouvait sa posture statique, résignée, contrite. D’ailleurs, elle ne bougea pas d’un millimètre quand la reine lui tourna autour et qu’elle se paya le culot de la recoiffer. Sa mâchoire s’était crispée, dans l’attente des premiers châtiments. Tout son corps se préparait à la douleur, son esprit se fractionnait pour ne pas subir la tempête de plein fouet. Mais rien ne vint.

La bougresse s’en alla vers Matt, reprenant le même manège qu’avec elle. Elle était en train d’asseoir son emprise psychologique une nouvelle fois, comme-ci cela était encore nécessaire. Un frisson de dégoût d’elle-même parcouru la texane qui fixait le ranger avec une certaine passivité, comme une vache qu’on emmènerait à l’abattoir. La lumière se raviva quand elle commença à s’exprimer, quand elle commença à mettre dans la balance qu’elle allait en renvoyer un des deux voir Sheppard pour transmettre un message. Aussitôt, Pedge décréta que ce ne serait pas elle. Non, elle n’aurait pas ce « mérite ». Ce mérite de dire à son supérieur hiérarchique qu’elle avait divulgué des informations confidentielles et secret défense à l’ennemi. Ce mérite de dire qu’elle avait été brisée. Elle ne supporterait pas les regards compatissants, la pitié, la compréhension. Elle ne voulait plus être humanisée, elle n’était plus qu’un jouet dans les griffes d’un bourreau sadique, d’une psychopathe en puissance.

Tant mieux, Matt serait libre comme ça. Mais bon, la jeune femme se doutait que ce ne serait pas vraiment à eux de choisir qui irait ou pas. Elle toisait Matt pour lui faire passer un message, pour lui faire comprendre que ce serait lui qui irait et pas elle, quand le doigt de la reine la força à tourner les yeux vers elle. La militaire y mit toute la haine qu’elle avait, en la toisant durement, mais la prédatrice semblait s’en foutre comme de l’an 40. Elle lui posa une question toute simple. Pedge la considéra, attendant de voir si elle la faisait marcher ou pas. Elle ne répondit pas à ses questions, mais cela ne l’empêchait pas de réfléchir. Elle était bloquée dans un mutisme totale, reflet de son humeur, de sa peur, de son appréhension, mais aussi de sa haine et de sa vanité. C’était une forme de protestation silencieuse face à cette créature abjecte.

Elle était prête à beaucoup de choses pour le ranger, pour qu’il puisse retrouver un semblant de liberté, loin de cette créature des ténèbres. Le dévoreur comme l’appelait les Natus, portait bien son nom. Néanmoins, elle ne savait pas si c’était plus pour le soldat que pour elle-même qu’elle voulait le sauver. Si elle le faisait, elle n’aurait pas à affronter le regard de ses pairs, ni même à répondre de ses actes devant une cour martiale. Elle serait accusée de trahison, un crime capital aux Etats-Unis. Sa vie était finie. Alors autant rester là, tandis que Matt irait vivre ce qu’elle ne voulait pas vivre. Cela dit, le ranger était un branleur, et peut-être que pour le moment, il ne connaissait que l’armée, mais il n’avait pas l’étoffe d’un militaire dans sa façon d’être. C’était un bon élément, il n’y avait pas à chier, mais il n’était pas fait pour être dans un moule strict. Il s’en sortirait très bien dans le civil.

La proposition tomba dans le creux de l’oreille de Pedge. Ainsi donc, si elle le battait en duel, la wraith le ferait soigner et renvoyer auprès de Sheppard pour transmettre le message. C’était un bon deal, un deal sur lequel elle avait son mot à dire, ce qui était assez rare pour le souligner. C’était décidé. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait confiance en la reine Méda’Iyda, mais elle sentait qu’elle disait la vérité. Elle le sentait dans le non verbal de cette prédatrice. Tout dans ce jeu était à son avantage, et au final, si elle ne tenait pas parole, ce ne serait qu’un coup de plus pour les déshumaniser. Mais non, elle tiendrait parole. C’était certain.

Forcément, elle alla faire la même proposition au ranger. C’était logique. Elle voulait voir les deux frères d’armes se battre pour sauver l’autre. Cela était tellement ironique que ça ne pouvait qu’être vrai. Toute la construction précédente de la torture, la mise en scène, l’espionnage dans leur cellule, tout cela n’était que les prémices, que les bases de cet affrontement qu’elle avait monté de toutes pièces. C’était la clé de son spectacle dégueulasse, l’apothéose pour ses petits chiens chiens d’atlantes. Les forcer à se battre l’un contre l’autre en faisant appel aux meilleurs sentiments qu’ils pouvaient avoir.

La reine fit donc sa proposition bilatérale, et soudainement, les sbires les lâchèrent, les laissant libre de leur mouvement pour la première fois depuis qu’ils avaient mis les pieds dans ce vaisseau. La texane était tentée de ne pas se lancer dans le combat, de rester passive, ou même de monter Matt pour attaquer cette salope, mais les derniers mots de la reine tombèrent comme un couperet. S’ils ne se battaient pas, le calvaire recommençait. Par lâcheté, elle était prête à se laisser perdre, pour être délivrée des souffrances à venir, mais elle ne se le pardonnerait jamais. Elle se jeterait sûrement sous un train ou d’un immeuble si jamais elle venait à faire cela. Non, elle allait botter le cul de son frère d’arme pour le renvoyer chez lui. C’était ce qu’elle avait de mieux à lui offrir.

« Tu étais vraiment un ami Eversman. Je ne t’oublierai pas. »

Et elle envoya son poing directement vers la trachée du ranger sans prévenir…

Matt Eversman


Non, non,non. Ce n’était pas possible. Les voilà de retour dans cette pièce infernale. Ils s’étaient pourtant promis de ne jamais remettre un pied, quitte à s'ôter la vie et pourtant ils sont là. Ses pieds trempaient même dans le résultat des sévices subis par chacun des deux atlantes. C’était immonde. Il n’y avait pourtant pas moyen d’y échapper. Cela lui ficha l’envie de rendre ses tripes. Vu le trop faible de son estomac c’était mission impossible et de toute manière il préférait éviter. Il tenta de se changer les idées en se focalisant sur sa partenaire qui semblait dégager une sorte d’aura. Elle semblait prête à faire face à la prochaine torture, une vraie guerrière. Matt aurait bien tenté de s’inspirer d’elle mais c’était le désespoir qui rongeait son intérieur, pas l’envie de se battre ou de paraître fort. Ses épaules étaient rentrés, sa tête aurait été baissée si un sbire ne la maintenait pas en place.

La Reine reprit son petit jeu sadique traînant autour des deux laissant trainer ses ongles ici ou là semblant presque leur rappeler qu’ils lui appartenaient, qu’elle faisait ce qu’elle désirait d’eux. Ils n’étaient que des pantins, des jouets dont elle se débarasserait une fois qu’elle se serait assez amusé. Les proies d’un prédateur des plus terribles et qui ne leur laissait aucune chance. Le contact entre son doigt et la peau du militaire provoqua un frisson au militaire. Il était loin le gueulard provocateur, très très loin. Il n’en menait vraiment pas large et déglutit difficilement. Son rythme cardiaque était élevé, son cycle de respiration aussi et la moiteur de ses mains et son front traduisaient son état général proche de la panique.

La Reine lança un nouveau jeu. Elle avait besoin de transmettre un message à Sheppard et ce serait forcément l’un des deux qui jouerait le messager. L’heureux élu retrouverait donc sa liberté et les autres. En distillant ses propos là, la Wraith donnait un peu d’espoir aux militaires, chose perdue depuis plusieurs heures maintenant. Faire un choix entre les deux aurait été beaucoup trop simple. C’était un plan beaucoup plus machiavélique qu’elle avait en tête et qu’elle distilla à chacun d’eux. S’il gagnait ce combat, s’il mettait Pedge hors de combat, elle vivrait. S’il perdait, elle resterait là prisonnière des wraiths, peut être à jamais. La voix sifflante de la Dévoreuse fit son chemin dans son esprit. Il ne remit pas en doutes ses propos, pas une fois. Son regard se tourna vers la jeune femme qui l’accompagnait. Il ne pouvait lui imposer de rester là alors que lui serait à l’extérieur. Il ne pouvait imaginer la laisser en arrière. En même temps une autre idée émergea : celle qu’il soit celui qui reste ici, à vivre à jamais les tortures. Il ne pourrait l’endurer… L’idée fit son chemin mais fut bien vite balayée par de nouveaux propos convainquants.

Le regard dans le vide, Eversman essayait de reprendre contenance, d’essayer de réaliser ce qu’impliquait les deux propositions pour lui et elle. La voix sifflante ne cessait de le troubler, l'interrompre dans sa réflexion. La pression de sa nuque se relâcha le laissant libre. Les sbires s’écartèrent d’eux leur laissant la place pour ce combat avec comme arène cette mare de sang, leur sang. Matt échangea un regard avec la jeune femme. Il n’avait pas envie de la combattre, il le faudrait pourtant pour qu’elle vive. La reine reprit la parole, ses mots étant comme des coups de fouet sur lui. Tout allait vite, beaucoup trop vite pour le militaire. Pedge lança quelques mots énigmatiques. Ce fut surtout l’emploi de son nom de famille et du passé concernant leur relation qui attirèrent son attention comme si elle désirait tirer un trait.

“Ped…” Il ne put terminer ce qu’il avait commencé. Un violent coup au niveau de la gorge le fit reculer de plusieurs pas, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Une main s’était portée sur la zone atteinte par réflexe, la massant avec trois quatre mouvements avant de retomber le long de son corps. Non mais elle était sérieuse là ? Elle avait vraiment l’intention de le renvoyer auprès de Sheppard ? Il ne le méritait pas contrairement à elle qui avait toujours su relever la tête.

“Je suis pas une grande perte…” L’expédition se porterait bien mieux sans lui. Caldwell, Frei seraient ravis qu’il ne soit plus là. Entre les deux Sergent Maître, Pedge était bien plus précieuse. Le Ranger s’avança vers elle. Il ne pourrait prendre le dessus d’un coup un seul. Elle y était parvenue en profitant de la surprise. A lui de faire de même. Son pied gauche vint racler rapidement la surface du sol projetant du sang dans sa direction. Il n’en resta pas là profitant de la diversion offerte pour écraser son poing gauche dans l’estomac de la jeune femme, le droit enchainant un uppercut.

Pedge n’aimait pas ce qu’elle faisait. Quand le coup porta, elle s’en voulu automatiquement, et se dire qu’elle le frappait pour son bien la faisait doucement rire. Le ranger avait voulu répondre quelque chose, et au lieu de ça, il recula de quelques centimètres.
« Moi non plus. », répondit-elle alors qu’il avançait vers elle. Non, elle n’était pas une grande perte. Elle avait trahi son drapeau, son pays. Le moins qu’elle pouvait faire pour se racheter, c’était encore de souffrir de mille morts pendant des années et des années. Elle était déterminée à gagner. Il lui balança du sang dessus pour faire diversion. Elle le savait mais elle ne désirait pas en avoir dans les yeux, aussi se protégea-t-elle.
Elle vit le coup trop tard, et elle l’encaissa en serrant les abdos. Elle expira tout l’air dans ses poumons. Par contre, elle évita l’uppercut qui venait dans la foulée. Enchainement classique de boxeur. Elle le laissa filer le long de son épaule et elle contra attaqua par un crochet du gauche, cherchant la mâchoire du sergent.
La tête fut secouée par un coup dans la mâchoire faisant claquer les dents l’une contre l’autre, une fois de plus. Il cracha sur le côté l’excès de sang. Pedge frappait le visage cherchant visiblement le KO. Elle allait apprendre à ses dépens qu’il avait le crâne dur et imperméable à toute leçon. Plusieurs officiers avait déjà pu le remarquer.
“C’est tout ce que tu sais faire ? Ils t’ont rien appris chez les Bérêts Verts ?” dit-il cherchant à la provoquer tenant ses bras levées pour réagir et contrer.

Pedge gardait sa garde assez haute pour se protéger le visage. La petite provocation de Matt fut surprenante au regard du contexte, mais qu’importe. « Je m’échauffe tout juste », pesta-t-elle entre ses dents. Elle n’aimait déjà pas se donner en spectacle pour l’autre pimbêche Wraith, si en plus elle devait assurer les dialogues à la noix avec Eversman, elle n’était pas rendue. Elle profita de la fin de sa réponse pour faire style qu’elle allait le frapper au visage, et au lieu de ça, elle lui balança un coup de pied pivotant sur le flanc droit, cherchant visiblement les côtes puisqu’il avait les bras levés. Les jambes, ça restait sa spécialité.

L’habile manoeuvre fut repérée par le militaire, il chercha à crocheter sa jambe pour l’intercepter mais ne parvint pas à agripper suffisamment le tissu. Il eut au moins le mérite d’avoir ralenti son pied et donc le coup porté. Super une nouvelle trace de sang fraîche sur son torse… Il la balaya d’un revers de bras tout en soupirant. Fini les enfantillages, il était temps d’y mettre un peu du sien. Le Ranger se lança à l’assaut de la jeune femme, levant sa garde et frappa à plusieurs reprises avec ses poings. Son but : passer les défenses de la jeune femme pour lui assigner un bon crochet dans la tronche.

Bon, il entrait dans le vif du sujet. Cela allait lui permettre de se lâcher elle aussi, sans regret. Parce qu’avouons-le, ce n’était pas naturel de prendre des mandales sans les rendre, surtout quand on était dans l’armée. Elle recula alors qu’il la chargeait pour lui, mettant ses mains, paumes ouvertes, en opposition pour dévier les coups si besoin, sinon elle se contentait de les esquiver. Finalement, à un moment qu’elle jugea opportun, elle rentra dans son attaquant, portant ses deux bras au niveau de sa joue pour bloquer un crochet, et elle tenta, maintenant qu’elle était proche de lui, de le saisir au cou vu qu’elle avait ses mains hautes et de lui planter son genou dans le ventre ou dans les couilles, peu importait tant que ça faisait mal.

Le poing fut bloqué, le cou saisi. Le piège s’était refermé sur lui mais il n’avait pas dit son dernier mot. Sa main libre fit le tour de son adversaire aggripant le tissu dans son dos tout en s’élançant sur elle, s’aidant de son poids pour la faire basculer en arrière.

Elle n’avait pas d’autre choix que de se faire entraîner. Mais ça ne l'empêchait pas d’essayer de lui coller des coups comme une furie pendant qu'il essayait de la saisir.

Malgré les coups dans les côtes, Eversman s’aida de son poids pour l’envoyer au sol. Il la suivit se retrouvant au dessus d’elle, s’empressant de se placer à califourchon pour l’immobiliser et lui empêcher tout renversement de situation. Il se mit alors à frapper son visage.

S'il y avait bien une position défavorable dans un combat, c'était bien celle là. Elle essayait de se protéger des coups avec ses bras mais il avait toute latitude pour la frapper au travers de sa garde. Elle essaya de ruer avec ses pieds et son corps pour le déloger d’elle.

Non non, elle ne s’échapperait pas.. Il ne le fallait pas. C’était là une chance pour lui de gagner la partie et Matt n’allait pas la laisser filer. La garde de la jeune femme ne laissait pas grand chose passer tant pis pour elle. Il opta pour une autre stratégie. Quelques coups s’abattirent sur ses côtes de manière à lui faire lâcher sa garde. Bingo. La route était libre, il tenta alors d’atteindre sa gorge et d’y appuyer fortement dessus avec son avant-bras.

Pedge couina quand elle sentit les impacts sur ses côtes. Elle n’avait d’autre choix que d’essayer de contrer en bas aussi sauf que ça donna une ouverture sur sa gorge. Essayer de défaire la prise serait impossible. Il avait de base plus de force qu’elle et dans la position dominante dans laquelle il était, c'était d'autant plus vrai. Alors elle rentra le menton pour limiter l'étouffement et elle chercha ses yeux avec ses doigts pour lui coller dedans. C'était sale mais efficace.

L’étouffement débuta. Cela ne lui plaisait pas mais il fallait en arriver là pour obtenir la victoire. Allez quelques secondes encore et ce serait bon. Ce fut optimiste. Quelque chose toucha ses yeux. Ces derniers se fermèrent aussitôt et il eut le réflexe malheureux de porter une main justement sur ses organes visuels malmenés. Non non non…. Il ne fallait pas lâcher maintenant. Le temps que ses yeux se remettent, il chercha à se plaquer entièrement contre la jeune femme pour l’écraser sous son poids et la maintenir en place.

La pression retomba et elle put respirer pleinement, lui redonnant les idées claires. En plus de ça, il se découvrit un peu et elle essaya de la repousser en ruant. Mais il tenta de se plaquer contre elle pour essayer de la maintenir au sol. Elle ne devait pas le laisser faire et elle envoya plusieurs coups sur ses flancs mais elle n’avait pas masse de puissance dans sa position. Aussi prit elle le parti d’essayer de le mordre sur la première partie du corps disponible.

Une violente douleur le prit au niveau de l’oreille droite. Il se redressa aussitôt pour se mettre à l’abri. La garce venait de le mordre. Elle était vraiment prête à tout et cela troubla quelque peu le Ranger. Elle profita de ce moment d’hésitation pour renverser la situation le déséquilibrant d’un coup de hanche.

Elle ne se fit pas prier en sentant l’ouverture. Elle fit basculer son bassin pour se dégager de l’emprise écrasante de Matt. Pedge n'était pas bonne au corps à corps de contact. Elle préférait de loin les assauts moyenne et longue distance, en utilisant son allonge. Elle tenta donc de le faire chuter sur le dos en le poussant avec son pied violemment, prenant appuis sur ses deux mains par terre pour frapper.

Un coup de pied l’envoya au sol, il s’empressa une fois la surface du sol touchée de rouler sur le côté pour se sortir de ce coup fourré. Mauvaise idée, il était désormais couvert de sang. L’autre en face n’était guère mieux. ça dégoulinait de partout. On aurait dit deux gladiateurs à l’ère romaine. Après ce petit interstice cultural, il chercha à se remettre sur pieds.

Les vêtements étaient imbibé de sang froid et leur petite bagarre avait brisé la couche coagulé. Pedge en avait dans le dos, dans les cheveux, et certainement ailleurs, donnant un aspect barbare à toute cette mascarade. Elle le laissa se relever. Il était pied nu, il finirait bien par glisser dans ce sang. C'est pour cela qu’elle lui fonça dessus pour essayer de lui sauter dessus afin de l’enserrer avec ses cuisses et de pouvoir taper le haut de son crâne avec son coude à plusieurs reprises. L’ironie tenait dans le fait que le dernier qui avait expérimenté le tranchant du coude de la texane n'était autre que Naldo.

Des mains se ressèrent autour de son torse l’envoyant au sol dans un plaquage en règle digne d’une rugbywoman expérimenté. Un premier coup s'abattit lourdement sur son crâne, suivi d’un autre. Le Ranger vit quelques étoiles apparaître devant ses yeux. Elle semblait se multiplier à chaque nouveau coup. Si elle continuait ainsi, elle aurait sa peau. Il ne pouvait la laisser faire. Ses mains partirent à la recherche de son visage, la griffant, ses doigts s’insérant dans toute interstice pour la faire lâcher prise tandis qu’un genou essaya de se glisser entre eux pour l’éloigner.

Elle ne pouvait pas le laisser lui crever les yeux. Il lui fit d’ailleurs mal aux narines et elle ferma la bouche pour ne pas avoir une main pleine de sang dedans. La jeune femme arrêta de frapper et elle profita qu'il la pousse avec son genou pour se remettre sur ses deux pieds. Et alors là, elle tenta de lui balancer un coup de pied dans les côtes pendant qu'il était par terre.

L’air fut violemment explusé suite au violent coup reçu dans les côtés avant qu’il n’émette un gémissement. Au diable la douleur, il ne pouvait pas la laisser gagner. Il se redressa quelque peu de manière à s’aggriper de toutes ses forces sur l’une de ses jambes pour l’envoyer au sol.

Une nouvelle fois elle bascula. Elle commençait à accuser le coup. La lucidité commençait à se faire la malle. De sa jambe libre elle le frappa pour essayer de dégager celle qu'il avait saisi. Elle visait la tête. Elle ne pouvait plus faire de chichi. En même temps qu’elle frappait elle s’exprima : « Putain Matt laisse-moi gagner, c'est mon tour ! »

Le coup de pied reçu dans le nez le fit tout lâcher. Au sol, il chercha à reculer, à mettre une certaine distance pour lui permettre de s’en remettre. La vache ça faisait un mal de chien et ça pissait le sang.

Pedge n’eut aucune satisfaction à voir son coup porter. Elle s'en voulait terriblement mais l'objectif avant tout. Elle aurait une éternité pour se flageller ensuite. Elle se redressa pour ne pas le laisser reculer. Tabasser quelqu'un était un acte abject mais ils n’avaient pas d'arme. Elle approcha et se servant encore de ses pieds, elle le frappa, visant le ventre, la partie molle de l’abdomen.

Elle debout, lui au sol, ça craignait ! Un autre coup de pied l’atteignit dans le ventre. Bordel… Matt savait que s’il restait dans cette position, il prendrait les coups les uns à la suite des autres. La protection ne pourrait être efficace. Il lui fallait tout tenter pour se remettre sur pieds quitte à prendre quelques coups au passage mais il devait se mettre debout et le plus vite possible. “Bordel Pedge, arrête tes conneries.

« Laisse-moi faire merde…. » fit-elle suppliante. Elle essayait de le maintenir au sol en le frappant. Elle essayait surtout de passer dans son dos. Si elle arrivait à l'étrangler par derrière elle n’aurait pas besoin de le frapper encore et encore. Il s’endormirait simplement et elle n’aurait juste qu'à le relâcher pour ne pas le tuer pour de bon. « Tu ne voulais plus souffrir, laisse-toi faire. »

Pedge bascula dans son dos. A situation désespérée, réponse désespérée aussi. D’un geste rapide, le militaire se releva suffisamment pour aggriper sa veste avant de basculer en arrière, son pied se plaquant sur son ventre et il l’envoya valser dans le décor. Cela lui permit d’avoir quelques secondes pour souffler et surtout se remettre enfin sur pieds. Mine de rien, elle ne l’avait pas raté avec ces différents coups de pied. Il accusait le coup.

Elle se redressa péniblement. Il allait l’obliger à le fracasser. Pourquoi est-ce qu'il ne laissait pas tomber ? Elle se palpa les côtes douloureusement, sans parler de son dos qui la tiraillait. Elle soupira. Il rendait toujours les choses difficiles. Elle le laissa venir cette fois.

Tu te rappelles quand on avait dit qu’on en laisserait pas un derrière ?” dit-il d’une voix forte en montrant la reine. “Je te laisserai pas te sacrifier pour moi !

Elle s’empourpa. Il commençait à lui courir sur le haricot. « Ferme là Matt ! Inutile de pimenter le spectacle de cette bouffonne par des déclarations mélo dramatiques ! » Elle en avait rien à faire d’insulter la reine devant elle.

Je la ferme si je veux. Tu es pas ma supérieure et même si tu l’étais je t’enverrais balader.” Le dernier mot fut ponctué d’un rictus, ses côtes venant de le rappeler à l’ordre. “C’est tout ce que tu sais faire ? Parler ?

Elle ne bougea pas. « Même au pieux tu laisses la nana mener la danse ? » répliqua-t-elle agressive. Elle estimait qu’elle menait le combat depuis le début. Cette fois elle attendrait qu'il vienne.

C’était très bas d’attaquer sur le sujet. Maline la Pegde en touchant un sujet sensible. Il se contenta d’un regard noir, essuyant une fois de plus son nez qui ne cessait de couler. Matt était partagé entre le fait d’attaquer ou de rester là à attendre. Le temps jouer en sa faveur permettant à son coeur de se remettre des différents coups. Il patienta encore un peu.

La reine appréciait le spectacle silencieusement.
Elle étudiait les combattants, relevait leur façon de s’échanger ces coups, heureuse de constater combien ses propos les avaient motivés à se sacrifier l’un pour l’autre. Mais la pression semblait redescendre avec leur épuisement respectif. L’envie de ne pas se blesser était visible, un retour à un sentiment à contre-coeur qu’elle comptait bien brimer. Le pistolet P99 qu’elle avait utilisé sur Matt lors de la précédente torture était encore là. Alors elle en ejecta simplement le chargeur, retirant la balle qui se trouvait à l’intérieur, affichant une mine de dégoût face à une arme aussi arriéré. Maintenant qu’elle était vide, elle la lança entre les deux combattants, juste sous leur nez, avant de s’écrier d’une voix forte.

« Assez ! Il ne vous reste que quelques minutes ! Restez donc aussi timoré, Atlante, et je me vengerais sur vous deux !!!!!»

Elle fit un geste impérieux d’une main.

« Gagnez ! Ou subissez !!! »

La trajectoire de l’arme fut suivi du regard par le militaire. Il ne pouvait la laisser entre les mains d’Allen. Pas question qu’elle possède un bel avantage sur lui. Il se déplaça donc en avant pour tenter de la récupérer avant elle.

Pedge avisa le flingue qui s'écrasa entre eux deux. C'était une façon simple de le mettre hors course ça ! Elle fonça avec un léger train de retard. Elle n’avait pas besoin des encouragements de la reine pour s’activer. Toute façon, sa cible n'était pas le pistolet mais Matt qui lui, basique comme il était, se focaliserait dessus. Elle n’aurait plus qu'à lui sauter dessus pour essayer de passer dans son dos et l'étrangler. Le plan n’avait pas changé.

Matt se pencha, bien obligé pour que ses doigts ne se refermèrent autour du canon de l’arme. C’était sans compter sur la ruade d’AlLen qui le choppa au niveau du cou, l’enserrant de ses bras. Son coude tenta de percuter son abdomen à plusieurs reprises pour lui faire lâcher prise.

Elle serra les abdos et elle fixa son bras proprement pour commencer à l’etouffer en lui bloquant et la trachée et les artères amenant le sang au cerveau. Elle essaya de bien se positionner derrière lui pour éviter les coups. Le moment critique où il allait se débattre serait tendu mais peu à peu il s’affaiblirait.

Non non, pas ça. La main libre vint agripper l’avant bras de la jeune femme, y plantant aussitôt ses ongles tandis qu’avec la main armée, il chercha à écraser la crosse de l’arme sur le crâne de son adversaire. Des coups rapides et puissants.

Les ongles elle s’en foutait un peu, mais les coups de crosse pas vraiment. Elle poussa une exclamation de douleur tandis qu'il lui entaillait le cuir chevelu à l’aveuglette. Automatiquement pour ne pas recevoir de nouveau coup, elle le lâcha pour se protéger la tête. Elle commençait à saigner sérieusement sans parler du fait qu’elle était passablement désorienté par les coups sur le crâne.

La pression se relâcha, il s’empressa de lui mettre un coup de coude dans les côtes pour accélérer le mouvement avant de se retourner. Cette fois, c’était la bonne ! Le Ranger se rua sur elle bien décidé. il faisait pleuvoir des coups de crosse dans sa direction bien décidé à lui attraper la gorge de sa main libre.

Elle se plia en deux sous l'impact du coude. Elle n’eut même pas le temps de tousser pour encaisser qu'il s'était retourné pour la frapper avec la crosse du flingue. Elle prit le coup à moitié sur les bras à moitié sur le crâne et ses jambes fléchir. Les coups continuèrent à pleuvoir. Elle s'écroula au sol pour se soustraire à ça mais elle était sérieusement bien atteinte.

Pedge au sol, Matt s’empressa de se jeter sur elle. De nouveaux coups de crosse tombèrent, frappant les membres inférieurs pour les éloigner de son crâne. il n’y avait plus d’amitié qui comptait à ce moment là. Il devait gagner, tous les moyens étaient bons. Une fois les mains écartées de son chemin, il chercha à passer son avant bras autour de la gorge de son adversaire éloignant toute riposte de coups de crosse.

Tout n'était que souffrance et pourtant elle essayait de donner le change. Seulement les coups finirent par avoir raison de sa résistance et elle sentit plus qu'elle ne vit la pression sur sa gorge. Dans un ultime sursaut de fierté elle essaya bien de l’attraper par n’importe quel endroit pour l'écarter d’elle mais elle n'était plus bien vigoureuse.

Un dernier coup de crosse s’abattit sur la main de Pedge avant qu’il ne lâche l’arme pour exercer une pression maximale sur sa gorge, la serrant de toutes ses forces. Encore un peu et elle perdrait connaissance. Il fallait tenir jusque là… “Ton combat est terminé, Pedge Allen.” dit-il dans un souffle.

Elle essayait de respirer mais plus rien ne venait. Déjà sa vision se troublait. Elle ne bougeait plus, ses forces s'étant enfuies de son corps meurtri. Elle n’avait plus la volonté de résister ni même celle de vivre. Au moins s'il la tuait en allant trop loin elle serait tranquille. C'était égoïste mais bon. Seulement voilà, son corps la forçait à respirer, et elle essayait mais rien ni faisait la pression était trop forte. Ses mains se crispèrent sur le sol. Elle fixait Matt d'un air de bête à l’agonie puis elle ferma les yeux. Son corps se relâcha subitement.

Pedge faiblissait. C’était horrible de savoir que c’était lui à l’origine de la souffrance de sa partenaire. Il fallait pourtant tenir bon. Le Ranger gueula pour se donner le courage de tenir jusqu’à ce qu’elle ne bascule dans l’inconscience, son corps se relâchant soudainement. Sa prise se desserra lentement, laissant l’air circuler de nouveau en elle. Des doigts tremblant se posèrent sur sa gorge martyrisée recherchant une trace de pouls qu’il repéra. C’était faible mais elle vivait… Elle vivrait surtout et retrouverait les autres Atlantes. Il ne put s’empêcher d’écarter une mèche de ses cheveux pour apprécier une dernière fois les traits de son visage. Elle semblait détendue, ayant trouvé la paix loin d’ici. Une larme coula, puis une autre. Le Ranger dut mettre fin à cette étreinte pour ne pas s’écrouler à son tour mais avant il retira ses plaques militaires, les glissant dans une poche de sa veste. Il devait s’assurer que la reine tiendrait parole. Avec ses gestes lents, il se remit sur pieds lui faisant face ruisselant de sang.

“Maintenant exécute ta part du marché…Renvoie-la auprès des autres.” lui gueula-t-il.

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Dim 13 Aoû - 10:00

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// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Reine Wraith Méda'Iyda



Matt était victorieux.
Il venait de sceller son sort et obtenir la survie de Pedge.

La reine eût un air satisfait alors qu’elle se levait de son siège, d’un air impérieux. La fin de ce duel était l’aboutissement de sa sélection. La torture, l’exploitation de leur affection commune pour les manipuler, ce combat pour la survie de l’autre, tout ça, n’avait eu qu’un seul et unique but. La panique de Matt aurait pu le classer directement parmis les esprits faibles. Sa résistance semblait bien moindre que celle de sa soeur d’arme. Mais donnez-lui une motivation valable et il se surpassait. C’était visiblement le constat qu’il fallait en tirer.

Les Wraiths et leur chef laissèrent Matt en paix. Il disait au revoir à Pedge à sa manière, conscient qu’ils ne se reverraient plus. Et même s’ils étaient des prédateurs ayant un fort mépris pour l’humain, la réussite du test imposait un respect très relatif, comme si le ranger avait prouvé être un ennemi valable à leurs yeux.

Lorsqu’il quitta Pedge pour se tourner vers la reine, lui ordonnant de respecter les termes de son accord, elle le considéra avec un dédain important, comme si elle allait se rétracter et trouver une nouvelle idée sordide. D’ailleurs, l’un des sbires tira son arme plasma et visa directement le torse d’Eversman.

« Les Wraiths ont leur parole... » Répondit simplement la reine.

Un blast fusa immédiatement, comme pour ponctuer ses propos, puis impacta la poitrine nue du soldat. Un grésillement résonna dans la pièce tandis que l'énergie se diffusait à l’intérieur de son corps sans le brûler. Une violente douleur s’empara de lui, le courba, avant qu’il ne s’effondre aux côtés de Pedge, complètement inconscient.
Oui. Un tir incapacitant. Matt avait été simplement neutralisé.

L’ensemble des Wraiths se rapprochèrent alors lentement des deux corps. La reine donna ses ordres et tous se mirent au travail sans broncher. Pedge reçut une ponction inversée durant son inconscience, régénérant ainsi l’ensemble de son corps et la guérissant de toutes ses blessures, puis on la transporta ailleurs. Matt, quant à lui, fût tiré par les pieds en direction d’une autre salle.
Lorsque Pedge ouvrit les yeux, elle remarqua que le plafond n’était pas le même. Elle avait été déposée dans une salle classique du croiseur, dans un environnement tout à fait différent des cellules, couchée sur ce qui semblait être une table de présentation. Les Wraiths n’utilisaient vraisemblablement pas les lits pour dormir et ils s’étaient contentés de ce meuble pour que la texane ne soit pas à même le sol.
Aucun lien, aucune entrave et surtout : pas de gardes !

Ce changement brutal et inattendu d’atmosphère lui offrit un sentiment relatif de sécurité. Mais Matt n’était pas là. Lorsqu’elle s’approcherait de la porte, celle-ci s’ouvrirait sur un couloir vide, toujours sans gardes. Mais ce n’était qu’une sorte de cage dorée puisqu’il n’y avait qu’un chemin linéaire. Tous les autres accès étaient entièrement verrouillé et la jeune femme ne pouvait que progresser logiquement dans un sens.
Soudainement, une série de Wraith passèrent dans le couloir et progressèrent sans même s’arrêter. Ils passèrent, sur sa droite et sa gauche, risquant même des coups d’épaules, mais sans s’inquiéter de sa présence. Pedge n’était apparemment plus une prisonnière en l’attente d’être torturée. Elle était maintenant une invitée particulière de la reine et, même si des expressions de profond dédain ou de mépris ponctuait sa progression depuis quelques originels, personne ne l’agressa.

Finalement, ce chemin linéaire l’amena jusqu’à une grande salle où s’appliquaient quelques sbires et plusieurs originels. La reine était parmi eux, considérant un écran à l’aspect collant et désagréable, presque vomitif, sur lequel passait une séquence vidéo. On y voyait Sheppard, Karola et Alek en plein combat contre ce regard qui filmait. La vitesse de la séquence, qui ralentissait parfois, s’accélérait, faisait des zooms sur les équipements, ou sur les techniques d’attaques, indiquaient que c’était un enregistrement. Ce n’était pas en temps réel. Mais cela signifiait surtout que la reine étudiait ses ennemis, comme l’aurait fait tout bon chef militaire.

« Entre... »

La reine ne s’était pas retournée mais elle savait que Pedge était là, sûrement parce qu’elle était connectée à la conscience collective. Elle demeurait devant cet écran en examinant soigneusement chacune des images, déduisant les erreurs de la reine clone, la non authentique, et ce qui avait mené à sa mort.

Sur les parois, il y avait des dizaines d’alcôves. La plupart étaient vides ou éteintes. Mais dans les autres, on y trouvait des originels à l’état de stase. Des originels identiques en tous points, semblables à ceux que Pedge avait rencontré en s’attaquant à la fausse reine, à ceux qui les entouraient pendant la torture, ou encore dans les couloirs en venant ici. La déduction se fît rapidement dans l’esprit de Pedge et la stupéfia brusquement. C’était un élément d’importance que la reine tenait à partager avec elle, pour qu’elle le signale à Sheppard, et le démoralise ainsi grandement.
La quasi-totalité des Wraiths engagés dans la Magna Caverneum étaient des clones, des reproductions. Oui, depuis le début, ils ne se battaient pas contre la véritable armée, mais contre de la chair à canon savamment employée. Seuls quelques originels différents et cette reine semblait être à la source de la faction. Mais les autres, bon dieu, c’étaient des pertes entièrement remplaçables.

La reine tourna un regard fier et plein de défi vers la texane.
Maintenant qu’elle avait compris, elle examinerait forcément le reste de la salle et découvrirait qu’il s’agissait d’une technologie très avancée, bien plus que ce que l’on pouvait trouver sur la base de données des Anciens qui datait de dix milles ans. Les Wraiths ne stagnaient pas en terme de recherche. La faction des ingénieurs avaient visiblement fait des pas de géant, ce qui lui avait permis d’échaffauder ce plan.

Mais quelque chose d’autre attira le regard de Pedge.
Il y avait une séparation dans le fond de la salle, un bassin assez imposant rempli d’une matière blanche gélatineuse. Au-dessus, dans trois alcôves surélevées, des originels clonés qui semblaient amorphe, à l’agonie. Leur peau se liquiéfiait, les membres ramollis et laissant entrevoir les os qui perçaient rien que par leurs poids. La jeune femme aurait pu se satisfaire d’en voir trois mourir si son instinct ne hurlait pas au danger.
Sans rire, quelque chose en elle lui disait vraiment qu’il y avait un énorme problème. Un problème plus important encore que la Magna, les clones et la torture. Des racines organiques partaient de ces trois alcôves et serpentaient tout le long du mur pour plonger dans le bassin. C’était un réseau complexe qui acheminait la matière organique des clones jusque là pour alimenter le bassin.

« Voit, messagère. Soit le regard de Sheppard... » Fît la reine sur un ton des plus sadique.

Le coeur de Pedge devait battre à tout rompre, allez savoir. Ce qui est certain, c’est que son instinct n’avait jamais été aussi violent en elle. Jamais un sentiment d’un péril imminent ne l’avait étreint de la sorte et elle découvrirait bientôt pourquoi.
En progressant vers ce lac de matière organique, elle discerna les contours d’une silhouette humaine parfaitement nue. A l’intérieur de la gélatine, une multitude imposante de racine transparente et vivante recouvrait l’ensemble du corps, comme pour le garder prisonnier au plus profond de cette nappe visqueuse. Ces milliers d’entraves, qui composaient donc un piège des plus solide, se mouvaient avec une forme de légèreté abjecte, comme un aura malfaisant commun aux Wraiths. Il y avait une véritable aberration qui devait perturber Pedge, son esprit refusant la déduction logique qui s’imposait à elle.

Mais son regard ne pouvait la trahir.
Cette scène était bien réelle. Celui qui était noyé dans ce bassin : c’était Matt !
Il semblait respirer ce liquide gélatineux sans s’étouffer.
Et il y avait des différences morphologiques notables, comme des cheveux blancs qui commençaient à pousser, une dentition qui se taillait progressivement en une multitude de canines. Ces deux fentes caractéristique des Wraiths sur les joues. Et ce regard...mon dieu...ces iris qui n’avaient plus rien d’humain !!!

Pedge reçut cette réalité en pleine figure !
Son frère d’arme, celui qui s’était sacrifié pour qu’elle puisse quitter cet endroit sordide et vivre, son compagnon d’infortune, était noyé dans un bassin génétique qui le convertissait progressivement en Wraith. Le fait qu’il soit lucide, ses yeux ouverts se braquant sur ceux de Pedge, sans qu’il n’y ait d’appel à la pitié, de crainte ou de panique...son expression de béatitude en bougeant lentement dans ce bassin, comme s’il s’y sentait très à l’aise. Tout cela témoignait d’une ignoble cruauté. Ce qui faisait Matt était en train de disparaître progressivement. Le combattant allait rejoindre l’ennemi...contre son ancienne volonté.

C’est à ce moment que la reine, qui s’était discrètement approchée de Pedge, déclara à son oreille, dans un ton de sentence sordide :

« Il va rejoindre ma famille, Pedge. La force de son esprit en fera un combattant d’une grande valeur. Et les informations qu’il détient sur Atlantis... »

Elle s’approcha un peu plus de son oreille dans une odieuse provocation.

« ...seront miennes ! Sans aucun besoin de torture ! »

Un rire sadique éclata dans la salle. Les sbires et les originels entouraient leur reine et s'apprêtait à agripper Pedge en cas de révolte.

« Matt le guerrier ! Un Wraith qui mènera personnellement mes armées de clones sur Atlantis. Je te garderai jusqu’à ce que sa conversion soit achevée. Et lorsqu’il se sera nourri plusieurs fois de toi, pour que tu apprennes sa dévotion envers sa nouvelle famille, et qu’il n’y ai plus aucun doute dans ton esprit, alors je te renverrai aux pieds de Sheppard...»

Un sourire cruel se dessina. Elle était heureuse du message qu’elle serait contrainte de délivrer au colonel, de lui apprendre le péril imminent que courait Atlantis et toute l’expédition. Les Wraiths firent alors reculer Pedge pour la ramener dans sa cellule déguisée tandis que la reine terminait dans un dernier éclat de rire des plus barbares.

« ...soignée et libre...comme promis ! »

Pedge Allen


Pedge se réveilla, allongée sur une table. Ce fut soudain. Ce n’était pas progressif comme la dernière fois, mais brutal. Elle se redressa d’un coup. L’ensemble des évènements lui revint en pleine figure. Elle tenait le ranger dans ses bras, prête à l’étouffer et soudainement, elle avait pris un coup sur le caillou, violent et terriblement douloureux. La suite n’avait été que douleur. Elle avait pris des coups, encore et encore, sans parvenir à les contrer. Et quand elle le faisait, ses bras souffraient eux aussi, si bien qu’à force, elle avait perdu pied. Il l’avait fracassé, presque tabassé, et quand elle s’était montrée docile, agonisant dans son sang, il avait choisi de l’étouffer comme elle voulait le faire pour lui. Il n’y avait personne dans la salle, et elle se rallongea, restant un moment sur la table de présentation, les yeux rivés sur le plafond. Elle allait donc retrouver Sheppard et les autres parce qu’elle était faible et qu’elle avait perdu, tandis que son ami, son frère d’arme, allait rester ici jusqu’à ce qu’il lasse la reine.

Elle se dégoutait. Elle avait envie de mourir. Mais autant délivrer son message avant de songer à en finir avec sa misérable existence. Elle n’avait même pas réussi à protéger les gens à qui elle tenait, en l’occurrence Matt. Elle n’avait été que d’échec en échec dans ce croiseur, et elle était au pied du mur. Elle avait honte de respirer, honte de s’être vendue, d’avoir parlé, d’avoir perdu.

Elle se leva. Il fallait qu’elle explore son environnement. Elle avait la désagréable sensation que tout ne serait pas aussi simple que l’avait décrit la reine. La preuve tenait dans le fait qu’elle était toujours dans les reliquats du croiseur Wraith. Elle approcha de la porte, et miracle, elle s’ouvrit, lui offrant la vue sur un couloir désespérément vide. Les autres accès qui jouxtait sa progression dans ce boyau ne s’ouvraient pas, signe qu’on l’orientait sciemment vers une salle en particulier. Un groupe de Wraith arriva en face d’elle, et se fut la panique. Elle chercha par tous les moyens à se soustraire à leur vue, en cherchant un renfoncement ou quelque chose comme ça, mais rien n’y fit. Au lieu de ça, ils arrivèrent sur elle. C’était la fin. Cette salope n’avait pas tenu parole… Elle les avait définitivement brisés en les forçant à se battre, comme si s’octroyer leur chair ne lui suffisait pas. Il lui fallait leurs esprits.

Mais les Wraiths la poussèrent sans la voir. Elle ne se fit pas prier, en se collant à la paroi, et finalement, ils ne lui firent rien. Elle était tendue comme une corde d’arbalète alors qu’elle continuait sa progression. Au bout d’un court moment, elle arriva dans une pièce dans laquelle se tenait des sbires, ainsi que la Reine en personne. Cette dernière était en train de regarder le combat de Sheppard, Frei et Hamilton, contre sa reine. Elle étudiait tout. Elle l’invita à entrer. Elle avait déjà fait quelques pas dans la pièce, observant son environnement. Il y avait des alcoves sur les murs et dans certaines d’entre elles, il y avait des originels en état de stase… Des clones. Une armée de clones, que la Reine envoyait se faire charcuter… Les atlantes n’étaient pas au bout de leur peine, tout comme les Natus. On se croirait dans un Star Wars en bonne et due forme. Ainsi donc, ils n’avaient pas vraiment causé de perte à l’ennemi, puisqu’il renouvelait son stock continuellement. Pedge était dégoutée. Mais elle ne le montra pas, restant de marbre, comme à son habitude. Mais bon, tout cela devait consommer des ressources, et la reine n’en aurait pas en illimité. Franchement, ils devraient abandonner cette grotte et faire passer une ogive nucléaire par la porte et les envoyer tous en enfer.

« Lucas va vous attaquer pour plagiat. », commenta Pedge dans sa barbe. Elle ne savait pas où elle trouvait les ressources de faire de l’humour, mais elle en fit. C’était une façon de se soigner l’esprit, très certainement.

Seulement voilà, dans le fond de la pièce se tramait quelque chose. Son regard fut attiré par un bassin dont la surface était blanchâtre, d’aspect gélatineuse. Les trois originels dans les alcôves au-dessus semblaient se liquifier. Cela n’augurait rien de bon, et elle ne savait pas pourquoi, mais elle n’avait pas envie de regarder dans ce bassin. Etait-ce la technique pour cloner les wraiths ? Elle n’en savait fichtrement rien. L’affreuse l’invita à être le regard de Sheppard. Pedge n’était pas conne, et elle n’était pas née de la dernière pluie. Si l’autre cinglée barbare et sadique pensait qu’elle allait revenir en messagère, annonçant la fin et minant le moral des troupes, elle se gourait. Elle se la jouait en mode viking, sauf que les atlantes n’étaient pas de braves fermiers ou des curés vaniteux et bedonnants.

Elle approcha à contre cœur, s’attendant à découvrir quelque chose d’horrible, sans trop savoir pourquoi. Instinctivement, elle pensa à Matt, puisqu’elle ne le voyait pas, et elle pensait sincèrement que la Reine n’aurait pas la délicatesse de les séparer pour qu’ils ne se croisent plus. On ne s’improvise pas pervers manipulateur quand même. Il y avait un corps, nu, baignant dans cette gélatine. De multiples gaines semblaient le parcourir, le reliant à la structure du bassin.

Soudainement, la vérité s’imposa à elle, brutalement.

« Non… ».

Les yeux écarquillés, elle fixa ceux de Matt. Il baignait dans le liquide, flottant entre deux eaux, parfaitement immobile. Il semblait « bien ».

« Non ! », fit-elle plus violemment alors que la reine lui expliquait qu’elle était en train de le transformer en Wraith. Un espèce d’hybride. Pedge se tourna brutalement vers la reine, mais un sbire l’attrapa par le bras. Elle tenta de se débattre tandis que la reine lui imposait ses mots, lui expliquant la suite de l’aventure. C’était l’horreur totale. Totale !! Elle devait faire quelque chose. Sans crier gare, elle percuta avec son coude le casque du sbire et elle tenta de plonger dans le bassin pour aller débrancher les tuyaux de Matt. Ses bras s’enfoncèrent dans le gélatine mais déjà, deux sbires la tiraient en arrière, l’éloignant du bassin, puis de la salle. Elle essayait de lutter, mais ses bras s’étaient engourdis, comme devenus sourd aux commandements de son cerveau…

« Non ! Ce n’était pas le deal ! » Ses cris se perdaient dans le couloir alors qu’elle ruait des pieds pour essayer de rester là. « Vous n’êtes qu’une menteuse, vous n’avez pas de parole ! Je vais te tuer !! ». Elle avait clairement la haine, et si elle n’était pas tenue, elle se serait jetée sur cette abjecte prêtresse des enfers pour lui faire manger des phalanges.


Reine Wraith Méda'Iyda


Méda’Iyda observa la scène avec une forte satisfaction.
Pedge se faisait chasser et elle lui répondit par un large sourire de provocation, profitant pleinement de l’aspect cruel de la scène, avant qu’elle ne disparaisse dans le couloir. Les cris qui continuaient de s’élever lui plaisait, résonnait comme une douce musique à ses oreilles. Les Atlantes étaient de valeureux combattants, des mets vivants des plus raffinés, mais malheureusement si naïfs...tellement naïfs... Oui, son frère devenait un Wraith, le procédé était issue d’une toute nouvelle découverte technologique de sa faction. Les trois clones qui se liquiéfiait lentement en composé visqueux blanchâtre procuraient du matériel ADN Wraith en quantité, chargé d’énergie, d’oxygène et d’un cocktail chimique important.
Il contenait, entre autre chose, un anesthésiant général pour garder le jeune homme doux comme un agneau. Une drogue supplémentaire inhibait aussi tout sentiment de révolte pour le laisser pleinement conquis mentalement par cette nouvelle influence corruptrice qui s’installait peu à peu.

Le mucus s’infiltrait donc dans le soldat par tous les pores de sa peau, la moindre surface de son épiderme exposé étant devenu une surface d’admission. Et puisqu’il lui fallait respirer, l'oxygène contenu dedans servait à le maintenir en vie tandis que sa poitrine absorbait et rejettait toujours davantage de liquide. Le même matériel envahissait donc, dans le même temps, tout son système sanguin, puis l’ensemble de son organisme, pour convertir l’ensemble de son patrimoine génétique.
C’était parfait et imparable.

La reine patienta donc la fin du processus et assista à l’émergence de son nouveau soldat. Ce qui arriva une heure plus tard.

Être un Wraith diffère grandement de l’humain.
Si la reine et ses originaux sont dotés d’un raisonnement et d’une intelligence distincte, les sbires sont à un niveau plus basique. Leur comportement est issue d’un instinct animal et d’une séries d’impressions et de sentiments qu’ils exécutent par association. Comme un chien de compagnie, en somme. Le ranger était donc devenu un hybride de ces deux castes : la force et l’agilité d’un originel, avec ses capacités de régénération, et la servilité complète d’un sbire.

En quittant le bassin génétique, Matt ressenti l’émotion de l’appartenance définitive à la race Wraith, un sentiment de famille soudée malgré une hiérarchie des plus strictes. Son esprit n’était que le fragment d’un ensemble bien plus vaste et grand. Même s’il savait avoir été quelqu’un d’autre autrefois. Au sommet de cette pyramide, la reine, qui exerçait une petite pression constante, comme un couperet que l’on avait au-dessus de la tête mais de manière tout à fait classique et anodine.

Eversman n’était plus l’Atlante. Il n’était plus ni humain, ni militaire, ni conscient de quoi que ce soit de son passé. Même pas de souvenirs à proprement parler. Seule la notion d’une ancienne vie lui venait parfois mais il lui suffisait de fixer la reine pour avoir l’assurance qu’elle était son élément directeur, la matriarche ultime d’une grande famille. Qu’il devrait lui obéir à l’oeil.

Méda’Iyda lui tourna autour en l’observant sous toutes les coutures.
Elle était satisfaite de la conversion et recherchait dans son esprit, connecté à la conscience collective, la moindre once d’humanité. Elle n’en découvrit aucune. D’un commun accord mental, la reine accepta le fait qu’il mourrait de faim et lui indiqua la chambre dans laquelle il pourrait se restaurer. Mais elle lui ordonna de ne pas terminer son plat, de laisser sa proie vivante, avec suffisamment de force pour qu’elle puisse parler. C’était son ordre, ses consignes, et il n’y avait pas à revenir dessus.

Matt sût naturellement où aller.
On lui donna un habit Wraith, celui d’un originel puisque sa carrure ne suffisait pas à supporter l’armure d’un sbire. Mais il ne reçut ni arme ni couteau. Ses mains suffiraient amplement et il sentait le feu dans son corps, celui d’une dépendance irrépressible de vie, d’énergie à absorber. Lorsque la porte s’ouvrit sur Pedge, le jeune homme ne la reconnut pas. Comme dit plus tôt, il n’y avait pas d’esprit de logique ou de déduction chez Matt, c’était seulement un sentiment bestial très fort de prédation, au même titre que nous découperions notre steack haché pour le dévorer, l’ancien rangers considérait Pedge avec envie. Il ne voyait ni la militaire, ni la partenaire et encore moins la femme. Il voyait la nourriture qu’elle contenait, une excellente réserve d’énergie à consommer.
Il y avait bien ce vague sentiment de nostalgie empreint de tristesse. Mais ce n’était qu’un murmure, une brise qui se dissipait par intermittence, à chaque fois soufflée par la faim galopante de Matt.
Il était temps de se mettre à table...

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Matt Eversman
Caporal
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√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
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Dim 13 Aoû - 10:02

Matt Eversman
// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //

Matt le Guerrier



Le réveil fut brutal provoquant l’ouverture immédiate des yeux. Ce sentiment de peur, d’angoisse disparut aussi vite qu’il venait soudainement d’apparaître. Il n’y avait plus d’angoisse à avoir dans ce nouveau monde. L’un après l’autre, Matt mouva ses différents membres constatant avec délectation leur aspect. Il ne s’interrogeait pas sur sa présence dans ce bassin. Non il s’y sentait bien. Sa reine l’avait certainement placé là pour son bien, pour qu’il en sorte renforcé, meilleur. Il n’avait plus qu’à attendre…

Son tour venait. La Reine l’appelait enfin. Les différents liens le maintenant au fond de ce bassin disparurent. D’un coup de pied, il donna l’impulsion nécessaire pour remonter à la surface et parcourir les derniers mètres le séparant de sa souveraine. Il se présenta face à elle, ruisselant de ce liquide visqueux. Il fut passé en revue par la souveraine, la sentant poser ses mains sur ses courbes saillantes, ses cheveux. Son teint n’était pas verdâtre comme ses frères mais plus d’une certaine blancheur. Ses ongles longs semblaient coupants. Des cheveux blancs encadraient désormais son visage mettant en valeur les deux ouvertures présentes sur chaque côté de ses joues. Il espérait lui plaire, qu’elle soit enfin satisfaite de son état. Il n’y avait qu’elle qui comptait. Elle était celle qui dirigeait ses mouvements. Un mot, un geste et il lui obéirait immédiatement.

Un bruit provenant de son ventre interrompit la reine dans son inspection. Il croisa son regard baissant aussitôt les yeux. La faim le consumait lentement. Voilà un moment qu’il n’avait pu satisfaire son besoin d’énergie mais il ne saurait se servir sans son accord. Celle-ci lui ordonna de se servir de l’Atlante. Un met de choix rare qu’il devait ne pas consommer jusqu’au bout. La tête se courba témoignant de sa compréhension de consignes. La Reine s’éloigna. Il sut exactement ce qu’il avait à faire pour obéir à sa volonté. On lui amena une tunique noire qu’il enfila de suite avant de quitter la pièce. Il sut exactement quel couloir traverser, quelle direction prendre avant de finalement ouvrir la dernière porte qui le séparait de son festin.

L’Atlante se tenait debout au milieu de la pièce. Il fit un pas en avant savourant la peur, la crainte du futur qu’il lisait dans ses yeux. Satisfait de l’effet qu’il entraînait chez sa victime, il afficha un grand sourire prédateur dévoilant des rangées de dents pointues. Il se lança dans une petite inspection rodant autour de sa proie, essayant de repérer par quel bout il allait commencer. C’était un met de choix. Un grand cadeau de sa reine. Il ne pouvait le gâcher en se ruant dessus. Rien que la peur de l’atlante suffisait à faire taire son estomac, lui donnant un aperçu de la suite. S’approchant d’elle, il laissa échapper un râle de satisfaction. Il avait hâte de commencer, hâte de sentir son énergie le remplir et le contenter. Cela ne pouvait plus durer.

Une main agrippa le bras de la victime tandis que la droite se posait sur son torse, prête à aspirer des années de vie. Un râle s’échappa de ses lèvres tandis qu’il fit un pas en arrière, son assurance et satisfaction volant en éclats. Quelque chose d’étrange venait de se passer comme un éclair de lucidité dans son esprit lorsque leurs corps étaient entrés en contact. Cette jeune femme ne lui était pas étranger. Il avait là même un sentiment d’appartenance, comme si elle lui appartenait, comme un objet à qui on est attaché. L'étrangeté de la situation le fit râler avant de le faire de nouveau tourner autour d’elle. Quelque chose n’allait pas. Jamais une tentative de ponction n’avait raté. Ce n’était pourtant pas ça le problème, quelque chose d’autre clochait, quelque chose la concernant.

Il fit une nouvelle tentative de ponction, les ongles enfoncés dans sa chair prêt à prelever mais n’y parvint pas. Il ne pouvait pas la brutaliser et n’en éprouvait aucune envie. Il ne pouvait même pas le faire. Cela paraissait impensable de blesser cette personne. Il aurait été capable des pires atrocités pour sa reine mais pas envers cette atlante. Des sons et images lui revinrent en tête : une femme au chignon strict, béret vissé sur le crâne lui envoyant une pique verbale ; une jeune femme brune dévêtue retenue par un homme puis une forte détonation ; toujours cette femme suspendue par la gorge se vidant de son sang ; des doigts sur une gorge sentant un pouls très faible ; cette femme immobile gisant les yeux ouverts pleine de sang ; “tu fais chier avec ton bout de peau”; des yeux bleus... Ce n’était pas une inconnue. C’était même quelqu’un d’important pour lui. Le fond des entrailles semblait se tordre pour elle. Un autre râle s’échappa lorsqu’il croisait son regard. Une mèche de cheveux le gênait, il ne sut ce qui le poussa à l’écarter d’un geste incroyablement lent et doux. Cette main resta dans les parages, caressant les traits de sa mâchoire, savourant la texture de sa peau.

“Pedge.” lâcha-t-il d’une voix très rauque loin de la sienne habituelle. Ce nom lui revenait, lui semblait même d’une évidence maintenant. C’était Pedge qu’il avait entre ses doigts. Cette nana pour qu’il éprouvait quelque chose de très fort, qui faisait battre ardemment son coeur. Uniquement dirigé par ses instincts, la main se posa sur sa joue et il se rapprocha jusqu’à ce que ses lèvres touchent celles de la jeune femme.

Pedge Allen


Pedge était silencieuse, dans sa prison. Elle ne pouvait plus aller « librement » comme elle avait pu le faire à son réveil. Désormais, la porte restait résolument close. Elle était silencieuse, d’une apparente tranquillité, mais en réalité, elle n’était que haine et colère, affligée et peinée par ce qui arrivait à Matt et par le sort que la reine lui réservait avant de la renvoyer vers les autres atlantes. A dire vrai, elle ne se sentait plus capable de revenir vers ses congénères. Elle ne se sentait plus assez humaine pour oser se présenter devant eux. Mais son esprit, pour le moment, n’était pas tourné vers l’après, il ruminait ce qui allait se passer très très prochainement.

Le temps s’écoula. Elle ne pouvait rien faire pour aider son ami, alors elle ne fit rien, économisant ses forces. Elle semblait résignée, comme-ci une chappe de ciment s’était posée sur ses épaules et qu’elle l’écrasait de tout son poids. Elle n’avait plus envie de vivre. Penser lui était difficile. Elle gambergeait les mêmes choses en boucle sans parvenir à en extraire une solution. Elle n’était qu’un pion, sans issue de secours, et comme les chiens de Seligman, Pedge apprenait l’impuissance, la plongeant dans une attitude passive anxiogène.

Quoiqu’elle faisait, elle n’avait pas le pouvoir de reprendre les choses en main. Elle devait continuellement subir l’environnement. Si elle n’était pas totalement brisée, cela tenait surtout de sa personnalité intrinsèque qu’il était dur de faire changer. Néanmoins, elle restait passive, prête à subir la prochaine épreuve sans vraiment chercher à se défendre. En plus de ça, elle appréhendait le moment où Eversman allait passer cette porte pour venir lui prendre son énergie vitale. Elle ne voulait pas le voir sous les traits d’un Wraith. C’était entièrement de sa faute s’il en était là. Si elle avait été meilleure dans ses choix tactiques pendant le combat au corps à corps, elle aurait été à sa place… Le sort de l’un ou de l’autre n’était pas identique certes, mais finalement, il aurait mieux valu qu’il la tue, ou qu’elle le tue. Ils auraient dû avoir ce courage, pour ne pas subir tout ça, et partir avec les honneurs. Pendant le corps à corps, elle aurait dû lui briser la nuque quand elle avait assuré sa prise autour de son cou, mais la femelle Wraith avait bien dit que le perdant serait libre.

C’était le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire, et elle avait essayé de lui donner. Mais voilà, elle n’était pas plus libre que lui. Certes, elle restait humaine, mais dans quel état ?

La porte s’ouvrit.
Et elle le vit.

C’était Matt sans être Matt. Il avait sa corpulence, quelques traits de faciès qui n’avaient pas vraiment changé, mais son aspect général était celui d’un Wraith, surtout entiché dans les vêtements de la faction ennemie. Elle le toisa, en reprenant difficilement sa respiration. Elle avait envie de pleurer de le voir ainsi. Il ne semblait même pas la reconnaître. Il afficha un sourire carnassier. Elle baissa les yeux, effrayée, soumise, attendant la prochaine épreuve. Il n’y avait pas d’échappatoire. Elle était un jouet vivant dont la jouissance de vivre sans souffrir ne lui appartenait plus. On décidait pour elle de quand elle pouvait respirer sans crainte, et de quand elle aurait mal. Qui était-elle pour lutter contre tout ça ? Personne. Elle n’était plus qu’une coquille vide qui n’attendait qu’une chose, qu’on la fasse gémir de douleur. Car tel était son avenir manifestement.

Ce n’était plus Matt. Elle ne cessait de se le répéter. Ce n’était plus lui. Son râle de satisfaction alors qu’il lui tournait autour le lui confirma. D’ici peu, il la ponctionnerait, mais pour le moment, il jouait avec ses nerfs. Elle devait être bien décevante, car hormis la peur légitime qui suppurait de ses pores, elle n’affichait rien d’autre qu’une soumission apparente, une résignation morne et sans saveur. Qu’on joue avec elle et qu’on la laisse tranquille ensuite. Pourvu que ça passe. Voilà tout.

Soudainement, il lui agrippa le bras, et brutalement, il plaqua sa main sur sa poitrine pour commencer la ponction. La douleur des ongles plantés dans sa chair n’était qu’un moindre mal en comparaison de ce qui allait se produire. Mais rien ne vint, et il recula, avec un bruit de gorge d’étonnement. Elle releva les yeux vers lui, détaillant ce visage à la fois familier et étranger. Qu’est-ce qu’ils lui avaient fait ? C’était terrible. Il refit une tentative. Est-ce que le poussin ne savait pas comment on picorait ? Est-ce que le lionceau ne savait pas encore se nourrir tout seul ? Après tout, il y a encore peu, il était un humain. Elle prit une profonde inspiration alors qu’elle sentait ses griffes profondément plantées dans la chair de son torse, au-dessus de sa poitrine. Qu’il commence bordel, qu’on en finisse de ce jeu à la con !

Il retira sa main. Pedge poussa un nouveau soupir. Est-ce qu’il jouait avec elle ? Etait-ce une nouvelle forme de torture psychologique ? Il la détaillait, et elle ne savait plus où se mettre. C’était elle la proie, et elle voulait que le chat arrête de jouer avec la souris. Il enleva la mèche de cheveux rebelle qui barrait son visage, avec une délicatesse incroyable. Elle commençait à trembler. Elle ne savait pas ce qu’il se passait. Elle s’attendait à être désarticulée de douleur et au lieu de ça, il prenait soin d’elle. Est-ce qu’il était là ? Quelque part au fond de lui ? Luttait-il pour elle ? Une larme roula sur sa joue alors qu’il caressait l’architecture de son visage en suivant l’os de sa mâchoire et en lui caressant la peau.

Il laissa son nom s’échapper dans un râle rauque. Un sourire naquit sur le visage triste et fatiguée de la jeune femme qui murmura d’une petite voix un pâle : « Oui, c’est moi Pedge… », phrase qu’elle ne compléta pas car il l’embrassa. Son cœur fit un bond dans sa poitrine alors qu’elle le laissait faire quelques secondes seulement. Puis ses deux mains se plaquèrent sur la poitrine de Matt, et elle le repoussa. Qu’est-ce qui lui prenait ? Pourquoi ?!

« Arrête Matt ! », gémit-elle en essayant de se reculer alors qu’elle pleurait vraiment maintenant. Elle espérait qu’il ne se retournerait pas contre elle en la voyant se refuser ainsi, mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas donner du grain à moudre à la reine. Elle ne pouvait pas l’embrasser alors qu’elle l’avait conduit directement dans cette situation.

Matt le Guerrier


Une pression s’exerça sur son torse, le repoussant suffisamment pour mettre fin à ce baiser. Une lueur d’incompréhension apparut dans le regard de l’homme. Il eut envie de retourner à l’assaut de ses lèvres, de recommencer une fois de plus comme si la première tentative n’était pas la bonne contrairement à la prochaine. Il hésitait pourtant, partagé entre l’envie mais aussi la peur d’un nouveau refus de Pedge. Cette femme comptait beaucoup à ses yeux et occupait une place bien plus grande qu’il ne pouvait l’imaginer. Il en avait conscience maintenant et pourtant elle se refusait à lui. Elle l’avait repoussé.

Pourquoi ? Il ne comprenait pas et essayait de la questionner, émettant quelques grognements rauques. Seul le prénom de la jeune femme était audible, le seul mot qu’il parvenait à émettre dans le langage commun. Guidé par l’envie de renouer ce lien entre eux, il agrippa son poignet de sa main droite. La poigne était forte mais il n’exerçait pas suffisamment de puissance pour la blesser. Il ne cherchait pas à lui causer du tort, plutôt à attirer son attention et essayait de lui faire comprendre qu’il tenait à elle. Il refreinait vraiment son envie de la toucher de nouveau. Les doigts remontèrent de quelques centimètres, grappillant encore un peu de terrain. Son pouce effectua quelques lents mouvements circulaires caressant doucement sa peau.

Le regard du wraith était attiré par le contraste entre leurs deux peaux. La sienne était d’un blanc de cendre, l’autre plutôt pâle mais avec une petite teinte rosée et vierge de toutes aspérités. Il ne sut ce qui le poussa à continuer son exploration, l’obligeant doucement à pivoter le poignet pour lui présenter la paume de sa main. Là ce fut nettement plus dur de ne pas remarquer de différences. L’absence d’ongles acérés mais surtout de cette cavité permettant la ponction. Comment pouvait-elle se nourrir sans ce dispositif ? N’en croyant pas ses yeux, il balaya la zone du bout de son autre main. Il gratta légèrement comme si le dispositif était placé sous la peau mais rien. Il plaça sa propre main à côté. Il n’y avait aucune comparaison possible. C’était incompréhensible. Une fois de plus, le wraith chercha à capter le regard de la demoiselle espérant y trouver des réponses. Pourquoi n’était-il pas pareil ? Il était identique à la jeune femme et pourtant… Il ne comprenait pas, ne parvenait pas à raisonner. Son esprit ne pouvait le permettre, le renvoyant sur des sentiments plus simples comme son attirance pour elle ou la faim qui lui tordait les entrailles.

Pedge Allen


Matt semblait être là sans être là. Soit il s’emparait petit à petit de son corps tout neuf, soit son esprit essayait de comprendre la situation dans laquelle il était. Il la questionnait du regard, des questions qu’elle avait peur de comprendre. Peu à peu, elle arrêtait de pleurer pour le considérer lui et son attitude un peu déroutante, et elle se sécha les yeux d’un revers de main. Elle ne comprenait pas ce qu’il disait, si ce n’était son prénom, audible par sa prononciation familière. Il manipulait sa main, caressant sa peau, tout en comparant leur physiologie différente. Prenait-il conscience qu’il était devenu un Wraith ? Probablement. Du point de vue de Pedge, Matt était encore là, et il commençait à comprendre qu’il était devenu un de ses ennemis.

D’un côté, cela ferait de lui un allié de taille pour se sortir de là. Mais s’accepterait-il ? Est-ce que le programme Atlantis l’accepterait ? Etait-il connecté à la ruche comme les autres ? Cela pouvait être un programme de taille pour les données sensibles. D’ailleurs, la reine n’était-elle pas en train de collecter tout ce dont elle avait besoin au travers de l’esprit de son nouveau jouet ?

Pedge devait se poser une question.
Une question terrible. Une question qu’elle ne voulait pas se poser.

Devait-elle le tuer ?

Une question qui charriait son lot d’autres interrogations.

Le tuer pour lui rendre sa liberté. Lui rendre son humanité. L’empêcher, bien malgré lui, de conduire l’expédition, et plus largement l’espèce humaine terrestre à la destruction ? Devait-elle lui prendre la vie pour protéger les intérêts des siens ?

« Matt ? », fit-elle en laissant sa main là où elle était. Le fait qu’il lui gratte la paume pour voir s’il n’y avait pas une cavité de ponction faisait comprendre à Pedge qu’il s’interrogeait sur le fait qu’elle ne soit pas semblable à lui. Il était donc perdu de constater les différences entre elle et lui, mais dans un sens Wraith / Humain, et non l’inverse. Il était la normalité, et elle, la différence. Normal, elle était la proie, il était le prédateur. Elle prit une inspiration.

« Tu dois me ponctionner. » Elle prit sa main et elle la posa sur le haut de sa poitrine, en le toisant dans les yeux. Pourquoi faisait-elle ça ? Elle avait le sentiment que si Matt ne le faisait pas, il n’aurait qu’un intérêt moindre pour la reine et elle s’en débarrasserait. Qui plus est, plus vite elle serait sortie de ce merdier, plus vite elle pourrait prévenir Sheppard de toute cette intrigue. Et plus vite elle pourrait retourner chercher son camarade, peu importe qu’il soit un Wraith transformé. Cette pensée s’était imposée à elle quand il l’avait embrassé. D’abord comme un voile sombre, puis peu à peu, cela s’était éclaircie. Oui, elle voulait en finir avec son existence déshonorante, mais si elle devait en finir, ce serait en allant récupérer son frère d’arme.

Son côté introverti n’était pas simplement qu’une façade. Pedge avait du mal à poser des termes cognitifs sur des sentiments ou des sensations. Elle ne se comprenait pas toujours, et elle touchait du doigt ce qu’elle ressentait pour Eversman, sans trop savoir quelle direction prendre. Une chose était certaine, elle le ramènerait à la maison, parce que personne ne reste derrière.

Elle insista sur sa main en la plaquant un peu plus fort sur son torse.

« Fait le. »

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Dim 13 Aoû - 10:16

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Matt le Guerrier


Les doigts de Pedge se posèrent sur les siens, l'entraînant jusqu'en haut de sa poitrine, plaquant sa main contre sa peau. Exactement au même endroit que lors de sa tentative de ponction. Elle l’incita à procéder. Il fit un mouvement négatif de la tête. Il ne pouvait lui prendre des années de vie. Il ne pouvait la faire souffrir volontairement. Il ne désirait que la protéger, la voir saine et sauve. Pedge représentait beaucoup pour lui. Bien plus qu’il ne parvenait à l’imaginer. Il ne savait pas pourquoi elle était si importante à ses yeux mais il tenait énormément à elle.

Pedge insista tout en pressant sa main contre son torse. Il chercha à lui dire qu’il ne pouvait pas le faire mais seuls des grognements s’échappèrent de ses lèvres. Pourtant il avait tant besoin de se nourrir. Chaque cellule de son corps semblait réclamer un peu d'énergie pour continuer leur tâche. Il avait face à lui toute la ressource nécessaire. Sa reine y avait veillé. Une ressource de choix. Un met rare. Son cœur, lieu de force de ses émotions, lui, ne désirait pas lui faire mal. C’était bien là le dilemme. Le corps contre l’esprit. Le mental contre le physique. La faim contre la passion… cette passion pour elle qui aveuglait sa raison, qui chamboulait tout.

Cette main posée sur sa poitrine ne l’aidait pas. Il ressentait les mouvements respiratoires, sa cage se soulevant rapidement tout comme son rythme cardiaque. Il y avait aussi la chaleur de sa peau. Matt avait du mal à soutenir son regard, du mal à prendre une décision. Les ordres de sa reine ne cessaient de revenir dans son esprit mais il y avait Pedge… il aurait vidé n’importe quelle personne de son énergie vitale mais pas elle. Il ne pouvait s’y résoudre. Pourtant c’était bien ses ongles qui étaient en train de s’enfoncer dans sa chair. Le besoin d’énergie était en train de prendre le dessus. Ce n’était pas possible. Il trouva la force de contrer son corps en croisant son regard, se plongeant quelques instants dans ses yeux bleus avant de finalement décoller brutalement sa main. Il poussa un rugissement de colère, de frustration dévoilant sa nouvelle dentition… il lui fallait de l'énergie. C'était nécessaire. Un besoin vital. Matt se mit à tourner autour de la jeune femme prenant régulièrement sa tête entre ses mains devant faire face à une lutte interne entre ses émotions. Il lui fallait se nourrir. Maintenant.

Renoncer à cette proie lui coûtait beaucoup. Il était un prédateur, il lui fallait une autre cible et maintenant. Certainement pas Pedge. Il ne pouvait lui faire du mal. Impossible de blesser la personne pour qui il éprouvait tant. Il fit encore plusieurs tours autour d’elle avant de finalement activer la porte. La cloison biologique disparut aussitôt dévoilant un gardien wraiths. Ce n’est pas ce qu’il vit mais plutôt une belle sourcesm d’énergie. Sa main droite l attrapa par la gorge, juste sous son masque, la perforant en débutant la ponction. Des grognements de soulagement s’échappèrent de ses lèvres, un sourire apparut en sentant l’énergie du sbire se répandre en lui. Il lâcha un petit rire, satisfait de la situation et ne cessa qu'une fois le garde au sol. Un grand sourire aux lèvres, il pénétra de nouveau dans la cellule. Sa main droite dégoulinait de liquide vital. Le sourire perdit de sa splendeur en croisant son regard comme s’il prenait connaissance de ce qu’il avait fait : prendre l’energie D un des siens. Il l’avait pourtant fait pour elle et essaya de lui dire en prononçant son prénom.

Pedge Allen


Il réfléchissait. Il l’interrogeait du regard. Il devait se demander pourquoi elle insistait. Finalement, pour Pedge, c’était aussi un test. Est-ce que son frère d’arme était vraiment perdu ? Ou restai-il là, tapi au fond de ce carcan de chair wraith ? Il finit par retirer sa main en se détournant, et la jeune femme ferma les yeux brièvement en poussant un soupir de soulagement. Elle se sentit plus légère. Non seulement parce qu’il ne l’avait pas fait, prouvant qu’il arrivait à résister, mais surtout, parce qu’elle ne voulait pas endurer encore une fois la souffrance d’une ponction. Du sang s’écoulait de l’endroit où les ongles s’étaient plantés plusieurs fois, blessure superficielle qui n’était que du pipi de chat comparé à la réalité douloureuse de se faire aspirer ses années de vies. Elle réajusta son débardeur déjà dans un état lamentable. Il lui tournait autour, il pesait certainement le pour et le contre.

Elle n’avait pas d’autre choix que d’attendre qu’il prenne sa décision. Elle devait savoir. Soudainement, il reparti vers la porte, l’ouvrit, et attrapa un sbire qu’il dépouilla de son énergie avec une certaine satisfaction. La texane en vint à se demander quelles étaient les sensations qu’il pouvait ressentir en volant la vie de quelqu’un. Ce devait être totalement différent d’un repas traditionnel humain. Il revint, rayonnant d’un sourire satisfait qui s’estompa quand il considéra sa main poisseuse. Est-ce qu’il regrettait d’avoir tué un de ses semblables à défaut d’un humain ? Ou est-ce qu’il continuait de cogiter et qu’il se dégoutait ? Elle n’en savait fichtrement rien vu qu’il ne parlait pas ! Et c’était agaçant. Elle saisit encore une fois qu’il lui parlait quand elle entendit plus ou moins clairement « Pedge » dans sa bouche. Il lui faisait un cadeau ? De ne pas la ponctionner. Surement. Elle était déroutée.

Bon, il était temps de reprendre l’avantage. Elle approcha de lui et elle lui prit les joues dans ses mains, approchant son visage du sien.

« Matt, écoute moi. Il faut qu’on se barre d’ici. Tu te sens capable de tuer quiconque nous barrera la route jusqu’à la sortie ? »

Elle procédait ainsi. Ses borborygmes incompréhensibles laissaient penser à la fille du Texas qu’il n’était pas très concentré, surement en proie à de multiples sensations et sentiments. C’était pour ça qu’elle essayait de canaliser son attention en l’obligeant à la regarder et en lui tenant le visage. Elle savait que la reine devait tout écouter, tout voir, mais qu’importe. Peut-être que son nouveau jouet mi humain, mi wraith, serait un atout pour s’échapper.

L’attention du wraith fut soudainement attirée, il se sentir obligé de croiser son regard tout en écoutant ses paroles occultant le reste. Les conséquences de cet acte ne lui vinrent même pas en tête. Il avait satisfait un besoin primaire : celui de se nourrir et était désormais en pleine possession de ses moyens physiques. Il n’égalisait pas la force physique d’un originel mais ses muscles étaient plus saillants, plus puissants qu'avant. Il se sentait capable de beaucoup pour elle. Il ignorait ce qui le poussait à la suivre, à lui faire confiance mais il avait envie de la suivre. D’un signe de la tête, il indiqua son accord avant de dévoiler une rangée de dents menaçantes.
Et l’alarme Wraith résonna...

Reine Wraith Méda'Iyda



Un large sourire dévoila les dents pointues de la reine Wraith.
Les yeux fermés, connecté directement à Matt par la conscience collective, elle visualisait exactement la même chose que lui et suivait ses réactions. Elle ne s’était pas doutée, au tout début, de son retour d’humanité. Mais dès qu’elle avait senti l’appel du garde qui lui envoyait le sentiment de trahison avant qu’il ne disparaisse dans un hurlement silencieux et profond, la reine s’était immédiatement rendue sur les lieux. La scène à laquelle elle avait assisté était purement pathétique et une douce colère montait en elle. Un sentiment pleinement maîtrisé, presque léger et doux, qui servirait ses dessins.

L’originel, l’un de ses éminents scientifique, était penché sur la console de recherche du bassin génétique et faisait tout pour ne pas regarder sa reine. Comme si sa simple contemplation mènerait à une punition horrible et plus éprouvante que la torture subie par les Atlantes. Il déclara tout en appuyant sur la toile visqueuse de l’ordinateur Wraith :

«La procédure doit être révisée. Une exposition supplémentaire devrait suffir à fixer les rejets de la conversion génique. »

La reine hocha la tête. Elle lui intima mentalement l’ordre de procéder à toutes les modifications et de préparer de nouveau le bassin pour que Matt y soit plongé.
L’originel qui avait mené les Atlantes face à la reine se trouvait également à ses côtés. Il suivait tout comme elle l’évolution de Matt et gronda dès qu’il le vit prendre la fuite avec Pedge. Un immense sentiment de dégoût l’envahit et l’esprit de la reine le calma aussitôt. Mais il ne rêvait que d’aller le passer à tabac pour son odieuse trahison. Rejeter ainsi sa nouvelle famille pour une pathétique proie femelle était aberrant, inacceptable. Et c’était un affront qu’il s’impatientait de relever. Le fait qu’il puisse, surtout, réussir le rendait fou de rage.

« La garnison est faible. Nous devrions verrouiller les portes. Il peut s’enfuir... »
« Non...» Fît la reine dans une expression d’intense sadisme. « Ce petit animal est en laisse. Il sait bien qu’il n’atteindra jamais l’air libre. Il le fait seulement pour elle...»

Un sourire carnassier et prédateur revint sur ses lèvres. Quel idiot ! Chercher à s’évader du plein centre de la base ennemie !
Méda’Iyda conçu rapidement son plan et le partagea mentalement à son bras droit. L’originel reçut ses ordres et la quitta immédiatement tandis que le scientifique s’échinait toujours à rattraper les erreurs qui avaient permis à Matt de revenir.

A distance, dans le flot de la conscience collective, elle laissa son jouet ouvrir les portes, se battre contre quelques pions et testa même ses capacités au combat. Cela l’amusait de voir à travers ses yeux, de constater l’éclat d’espoir dans le regard de la petite proie qui l’accompagnait. La petite Pedge qui espérait conserver son Atlante intègre. Mais ce n’était que de la poudre aux yeux. Que Matt le veuille ou non, il était connecté à la conscience collective et la reine en était la maîtresse absolue. Elle ferma secrètement ses capacités à s’y mêler, profitant du fait qu’il ne suivait Pedge que d’instinct. Elle induisit ensuite dans son esprit, comme en mode furtif, la direction de la sortie pour qu’il croit que l’information vienne de lui. Et c’est avec délectation qu’elle le vit arriver quasiment jusqu’au bout, ne rencontrant qu’une pauvre résistance de l’ennemi. Elle ressentit ce sentiment de familiarité dégoûtante avec l’humaine, son attache prononcé et enfin, une émotion d’espoir vibrant qu’elle écraserait sous peu.

Les yeux fermés, pleinement concentrée, elle eût la même image de cette vue sur l’extérieur. Les deux prisonniers ne savaient même pas que l’originel et cinq sbires les attendaient tranquillement à la sortie. Ils étaient fichus d’avance, surtout lorsqu’une reine peut voir à travers les yeux de son captif. Mais il n’était pas encore temps de les laisser se jeter dans la gueule du loup. La reine voulait jouer encore un peu.
S’amuser de ses pleins pouvoirs.

« Stop ! » Gronda-t-elle sévèrement en écrasant brutalement la conscience de Matt sous son étreinte psychologique.

Du côté de Pedge, alors qu’ils approchaient de la sortie et pouvait sentir l’air de l’extérieur, elle vit carrément son frère d’arme s’effondrer en se tenant la tête entre les mains. Un genou à terre, le pauvre subissait une manipulation dont l’ennemi était rodé depuis des années. Et avec la conscience collective, c’était encore pire. Matt était harcelé, envahi par la pensée de la reine qui lui faisait un mal atroce, lui pliait les membres pour l’obliger à se mettre à genou, juste là, à quelques mètres de la sortie.
On pouvait voir dehors les colonnes de fumées des différents incendies, le calme relatif du territoire ennemi avant d’appercevoir les lointains échanges de tirs avec la ligne alliée. La liberté quasiment à portée de main, juste là, devant !
Mais Matt était résolument piégé, incapable de lutter complètement contre cette emprise d’une puissance inconcevable. Une volonté néfaste et incroyablement mauvaise pénétra ses propres pensées, sa personnalité, pour le forcer à parler. Alors noyé dans la douleur, sa gorge s’articula d’elle-même sans même qu’il ne le veuille. Ce n’était pas lui qui parlait, c’était sa reine :

« Ah...Pedge. » Fit la voix modifiée du ranger dans un grand frisson de plaisir. « Et si tu ramenais notre cher ami jusqu’à ton enclos ? »

Méda’Iyda exerça une pression encore plus brutale pour le faire râler de douleur. Juste pour lui montrer que, comme lors de la torture, elle ne plaisantait pas. Il n’y aurait pas de rattrapage, seulement un choix à faire et sur le champ.

« A moins que tu ne sois lâche : cours à l’air libre et abandonne-le moi !» Elle ricana odieusement. « Oui. Abandonne-le moi, pour de bon...»

Pedge se retrouvait face à un nouveau dilemme qui n’en était même pas un. Si elle se sauvait, elle tomberait littéralement dans les bras d’un originel et cinq sbires qu’elle ne voyait pas. Et de l’autre côté, Matt était visiblement incapable de se déplacer, complètement écrasé par le poids psychologique de la reine qui le tenait à sa merci. Littéralement…

Le jeu n’était pas fini…

Pedge Allen


Le plan n’était pas parfait mais le but était de rusher vers la sortie pour tenter de se barrer. Pedge négligeait la conscience collective, mais aux dernières nouvelles, elle n’avait pas la preuve formelle que Matt y soit raccordé. Avec un peu de chance, tel n’était pas le cas et ils pourraient filer en douce. Le nouveau wraith se montrait terriblement efficace contre les sbires qu’ils pouvaient croiser. Il n’emêpêche, la résistance n’était pas bien vive. Soit, il n’était pas connecté à la conscience collective et donc la reine ne savait pas qu’ils étaient en train de s’échapper… mais cette hypothèse était invalidée par le fait que les sbires étaient connectés eux, ou soit on leur permettait de s’enfuir jusqu’à un certain point et ils tomberaient sur un comité d’accueil à un moment donné. Quoiqu’il en soit, et peu importait le résultat, cela faisait du bien d’avoir le sentiment d’agir pour faire quelque chose, et non plus de subir. Elle se paya même le luxe de ramasser une arme sbire histoire de ne pas être démunie.

La sortie était en vue. Il n’y avait plus que quelques mètres et ils seraient à l’air libre, quand soudainement Matt s’effondra. Il se tenait la tête dans les mains, et elle savait que la reine était en train de le broyer de l’intérieur pour l’empêcher de s’enfuir. Pourquoi maintenant ? Pourquoi à ce moment précis, alors que l’air caressait leur visage ? Cette salope était vraiment la dernière des sadiques.

« Allez Matt, un effort, la sortie est là », fit-elle en s’agenouillant à côté de lui. Mais il semblait sourd à toute invectives de Pedge. Cette dernière passa son bras sous son épaule, et elle essaya de le faire avancer en l’aidant. Mais chaque mètre était un effort terrible et elle savait qu’ils n’iraient pas loin comme ça. Pedge gardait les yeux rivés sur l’extérieur, voyant dans les volutes de fumées et dans les flashs des tirs un espoir de liberté. Mais Matt n’avançait pas, il fallait le trainer. Il était complètement amorphe. En sueur, elle s’écroula à quatre pattes avec l’homme wraith à moitié affalé sur elle.

« Matt s’il te plaît… », gémit-elle. En réponse, il se mit à parler, prononçant les mots qu’une autre lui mettait dans la gorge. Il était donc relié à la reine, et donc à la conscience collective de la ruche. Elle considéra les yeux de Matt, persuadait que la souveraine pouvait la voir. Elle ne montrait aucune émotion alors qu’elle brutalisait son ami pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas le choix.

« Ecoute moi bien connasse, tu ne me le laisse pas, tu ne veux pas me le rendre, le rendre à son peuple, alors ni toi ni moi ne l’aurons. »

Elle passa dans le dos de Matt, complètement groggy de douleur. Elle prit une inspiration et elle passa son bras sous son cou, callant son biceps sous son menton, et elle positionna son autre main sur sa tempe.

« Je suis désolée Matt. On aurait dû le faire toute à l’heure. Maintenant je vais te rendre ta liberté et crois moi, ça m’en coûte énormément. On se revoit là-haut. »

Et elle tourna la tête plus que nécessaire. Un craquement sinistre se fit entendre et le corps du jeune homme transformé en wraith se détendit brutalement dans ses bras. Elle étouffa un gémissement de douleur. C’était le meilleur choix tactique. Elle ne cessait de se le répéter. Pour plusieurs raisons : la reine n’aurait pas accès aux données sensibles sur Atlantis et sur la Terre par le biais de l’esprit du soldat. Ainsi, Pedge protégeait l’expédition. Elle venait aussi de tuer un mutant humain/wraith qui n’aurait fait que causer des problèmes dans le futur si jamais il devait survivre. Et elle avait rendu la liberté à un quelqu’un qu’elle appréciait énormément, plus que ce qu’elle ne voulait s’avouer. Elle était au bord du gouffre, au bord de la rupture mentale.

Elle se redressa, les larmes aux yeux, mais elle ravala un sanglot. Elle allait le faire payer à cette usurpatrice ! Elle considéra la sortie et finalement, elle détala en sens inverse, vers l’intérieur du croiseur. Il lui restait encore des choses à mettre en place. Si elle pouvait saboter la cuve, ou quoique ce fut d’autre, d’intérêt vital, et pour faire chier cette grosse connasse, elle le ferait. Cette promesse d’extérieur non gardée était trop belle, ça sentait clairement l’embuscade pour lui couper tout espoir. Elle savait qu’elle ne ressortirait pas vivante de cet endroit, ou pas dans le même état. Après tout, elle venait de tuer le jouet prometteur de la reine, alors peut-être qu’elle voudrait le remplacer par celle qui avait perdu le duel… Elle s’enfonça dans les coursives.


Matt le Guerrier


Un son strident et répétitif fit son apparition lui faisant lâcher un rugissement rauque de colère. Pedge se lançait dans les cursives, il n'eut aucun mal à rattraper et même à la depasser. Une force, une rage l’habitait au fond de ses entrailles. Il put laisser libre cours à ses instincts primaires lorsqu’une arme wraith suivi du gros méchant qui la portait, sorti d’un couloir sur leur gauche. Un nouveau rugissement s’échappa de ses lèvres et se jeta sur lui d’un bon signe d'un champion olympique du saut en longueur l’envoyant à la renverse. Spiderman en serait vert de jalousie. Le reste ne fut que coups, morsures. Pas le temps pour une ponction, dommage le frère était frais. Il fut laissé dans un état agonisant. Ce fut le début d’une série d’agressions qui permirent au néo-wraith de tester ses nouvelles capacités. Les ongles acérés étaient une arme redoutable lorsqu'ils s'enfonçaient dans la chair ou même une cavité. Il prenait son pied en sentant l'autre saigner. C’était presque jouissif. Les sbires n’étaient pas résistants. Pas suffisamment à son goût. Il s’ennuyait presque en réduisant à néant ce qui étaient ses frères. Quelques coups l’avaient atteints mais les plaies minimes étaient déjà en train de disparaître.

Il savait qu'elle direction prendre pour sortir au plus vite entraînant l humaine avec lui. Il fallait qu’elle s’en sorte. Rien ne devait lui arriver. Ils étaient proche de la sortie. Il le sentait. Son flair ne lui mentait pas. L’air frais se fit sentir sur leur visage. Soudain son crâne sembla vouloir se fendre en deux, il stoppa tout prenant sa tête entre ses mains. La pression ne s'arrêta pas l’obligeant à s’agenouiller tout en poussant des gémissements on aurait dit que quelqu'un était en train de couper une bûche en deux à l’aide d’une masse sauf qu’en guise du bois il s’agissait de son esprit. Toute son énergie était tournée vers cette lutte. Plus rien d’autre ne comptait. Les râles de douleur se multipliaient. Il sentit à peine les mains de Pedge autour de sa gorge mais croisa son regard avant qu’elle ne lui brise la nuque.

Plus rien. Plus de lumière. Plus de douleur… le jeune homme s’écroula face contre terre, les yeux encore ouverts dévoilant ses pupilles wraith. Quelques derniers mouvements nerveux agitèrent son pied, la reine essayant de faire réagir son jouet une dernière fois.

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Matt Eversman
Caporal
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√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Dim 13 Aoû - 10:21

Matt Eversman
// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //



Reine Wraith Méda'Iyda



Cours…
Cours, petite proie.

La haine et la colère, la peine et la désorientation. Tout jouait contre Pedge qui se lançait dans un baroud d’honneur sans comprendre qu’elle ne contrôlait strictement rien. Dès qu’elle atteignait une coursive qui l’aurait menée à un endroit sensible, une porte se fermait sous son nez et restait résolument bloquée. Puis deux autres s’ouvraient, comme pour lui laisser un choix qu’elle n’avait pas. La reine semblait la suivre à la trace alors qu’il n’y avait plus de Wraiths sur qui elle pouvait se connecter. Mais comment faisait-elle ?

Pedge se retrouvait maintenant toute seule.
Matt n’était plus là, il était mort. La texane n’avait plus rien à quoi s’accrocher si ce n’est son désir de vengeance. La jeune femme sentirait que son ennemie ne lui laisserait aucune chance, pas la moindre occasion de se déchaîner.
Perdue dans le dédale de couloir où on la laissait circuler uniquement dans des endroits inintéressant, la reine s’amusait à la faire tourner en bourrique. Elle l’affaiblissait, aussi bien mentalement que physiquement.

Au final, une porte s’ouvrit devant elle. Puis soudainement, deux autres, dans son dos. Les sbires et les originels sortirent de partout pour lui sauter dessus. La pauvre Pedge n’eut pas la moindre chance et ils l’emprisonnèrent avec brutalité et violence, l’obligeant à rentrer dans la salle de conversion génique qui se trouvait non loin. Elle s’attendait peut-être à être altérée de force, subir le même traitement horrible dont avait été victime Matt. Mais non, elle découvrit avec effroi qu’il était encore là, une fois de plus, plongé dans ce bassin.

L’engin organique fonctionnait à plein régime et le ranger se trouvait là, voguant une fois de plus dans la matière visqueuse détestable. Et il était vivant...vivant ?!?
Pedge comprit trop tard que les Wraiths l’avaient occupé le temps qu’ils récupèrent le corps de Matt et le réanime. Ils l’avaient ensuite replacé dans le bassin avant d’aller s’occuper de son propre cas...

Les deux sbires qui tenaient fermement Pedge l’amenèrent jusqu’à Méda’Iyda. Elle l’attendait devant le bassin. Elle la considérait, avec un regard mauvais et pleinement sadique, en la détaillant de la tête au pied de manière dédaigneuse.

« Pedge. Pathétique imbécile. » Fit-elle en s’approchant. « Crois-tu donc sauver ton Atlante en lui offrant la mort ? N’as-tu rien appris de mes enseignements ? »

Elle ricana.

« Tu es mon pantin. Mon jouet, mon divertissement. Et toutes tes tentatives ne mèneront qu’à la souffrance supplémentaire de Matt. Tu n’as fait que rendre service au Wraith en le neutralisant de la sorte. »

Elle découvrit ses dents pointues.

« Tu m’as rendu service ! » Lacha-t-elle d’une fausse gratitude et d’une manière parfaitement cruelle.

La reine fît le tour pour la mirer puis fixa le bassin. Matt y bougeait lentement, le scientifique Wraith vérifiait tout pour qu’aucune erreur n'ait lieu.

« C’est ainsi que tu prends soin de ceux que tu affectionnes ? En les faisant souffrir par ta bêtise ? Quelle honte... »

Les sbires la poussèrent brutalement sur le bord du bassin. Avec une telle force et une telle sauvagerie qu’elle faillit s’y casser la mâchoire et qu’elle se retrouva au pied d’un Matt encore Wraith, qui la fixait silencieusement, les yeux ouverts, mais cette fois-ci avec une réelle envie de la dévorer.

« Merci Pedge. Merci pour ton aide. Il nous revient sans défauts, sa transformation est maintenant permanente. » La reine siffla et la fixa avec un grand mépris. « Reste ici mon petit chiot. Reste ici pour l’accueillir. Il va avoir faim en sortant. »

Les racines organiques étaient en train de se rétracter. La procédure était en train de s’achever et Matt avait hâte de sortir. Son esprit n’avait plus rien d’humain, seul ne subsistait que le Wraith affamé, prêt à tout pour sa reine. Méda’iyda passa sur le côté pour admirer la scène. Les sbires fermaient tous les accès et se préparaient à contrer toutes tentatives de Pedge. Elle était encore piégée, ne pouvant qu’attendre le retour de Matt qu’elle avait pensé libérer par son geste douloureux.

Ses bras émergèrent d’abords. Puis ses jambes nues.
L’ensemble de son corps sortis du bassin et il alla directement se vétir en prenant les affaires que lui tendait un Wraith. Pedge le voyait de dos, il n’y avait aucun signe d’une quelconque humanité. Rien !

Et il fixa la reine, recevant ses instructions, avant de se retourner lentement vers Pedge, le regard luisant d’un impressionnant désir malsain. C’était pire que tout. Il n’y avait que l’animal en face d’elle, le prédateur. Tout ce que Matt avait pu demeurer dans ce corps Wraith avait été gommé. Et il s’approchait, cette fois-ci sans la moindre hésitation.

Matt le Guerrier


Les yeux s’ouvrirent d’un coup aussitôt suivi d’une grande inspiration permettant à l’air de circuler de nouveau en lui. La vie reprenait ses droits, se distillant en lui remettant en route les différentes fonctions du corps. L’esprit ne parvenait pas à suivre le rythme, coincé dans la pénombre le laissant complètement sonné. Son dernier souvenir consistait en une grande douleur puis plus rien, le vide. Le calme… il n’y avait plus goûté depuis un moment et ce fut des plus appréciables.

Ce fut le moment de sérénité avant la tempête. Une rangée de dents pointues fut distinguées. L’originel retira sa main de sa poitrine, rassuré. La reine aurait été dans une colère noire s’il n’était pas parvenu à le ramener. Des mouvements rapides et réguliers agitaient sa cage thoracique. Il était prêt pour la suite. Des mains l’aggripèrent sous les bras de manière à pouvoir le déplacer. Il n’avait aucune conscience des événements, fixant le plafond avec l'impression que tout allait beaucoup trop vite.

Les sbires le laissèrent au sol une fois parvenu dans le laboratoire s’attaquant aussitôt à ses vêtements. Il n’eut aucune réaction. La tête ballant négligemment de gauche à droite recherchant la position idéale pour s’endormir de nouveau et quitter ce monde. Il désirait de la quiétude. Rien d’autre. Une main agrippa son menton le forçant à relever la tête sous peine d’avoir la nuque broyée. Une nouvelle rangée de dents, une haleine fétide. C'était la l’impression qu’il avait de la Reine. Celle-ci prononça quelques mots qu’il ne perçut pas. Des sbires l’aggripèrent de nouveau, le remettant sur pieds comme s’il n'était qu'un vulgaire sac de paille avant de le pousser à l’intérieur de cette cuve.

Une bulle de sérénité, de bien-être entoura aussitôt le wraith. Les différents composés chimiques reprirent aussitôt leur travail machiavélique modifiant ses gènes et son esprit. Lorsqu’il atteignit le fond du bassin, toute force de résistance, toute existence de Pedge avaient déjà été consommé. Plus question de fuite, de désobéissance ou de sentiments. Tout devait être balayé. Les racines commencèrent aussitôt à l'entourer, délivrant leur substance à l'intérieur de lui. Il lâcha un soupir avant de fermer les yeux se sentant suffisamment détendu pour s’assoupir et laisser le champ libre aux ingénieux wraiths.

Une voix pleine d’assurance lui dit revenir à lui. Il n’eut pas à ouvrir les yeux pour reconnaître son interlocutrice. Il serait inconcevable de ne pas reconnaître la voix de sa reine. Cette dernière lui parla, lui sommant d’observer son futur repas. Il y avait en effet derrière la paroi une proie de premier choix. Jeune. En bonne forme physique. Il s’en léchait déjà les lèvres et ne la quittait plus des yeux.

Bientôt la reine prit de nouveau contact avec lui lui intimant l’ordre de sortir de la cuve. Les racines désormais rétractées, il lui suffit d’une impulsion du pied pour remonter à la surface. L’air frais lui embauma le visage s’empressant de s’infiltrer par les fosses sur ses joues. D’un mouvement rapide, il s'extrait du bassin avant de se remettre sur pied. Il dégoulinait d’une substance visqueuse et verdâtre. Il n’eut pas besoin de parler pour savoir ce qu’il devait faire, la Mère des Wraiths continuait de s’exprimer dans son esprit. Les vêtements enfilés, il se présenta face à elle bombant le torse pour se montrer sous son meilleur aspect. Ses cheveux avaient un peu poussés, ses muscles plus saillants que jamais et peut être avait il prit quelques centimètres de taille. Une main passa sur les traits de son visage appréciant la carrure de sa mâchoire. Il ne manifesta aucune réaction laissant la reine faire ce qu’elle désirait de lui. L’inspection terminée. Cette voix, sournoise et sifflante comme un serpent s'exprima de nouveau.

« Ne laisse qu’une infime trace de vie en elle. Fais la souffrir…. »

D’un hochement de tête, le wraith fit part de sa compréhension avant de détourner lentement les talons envers sa proie. Un sourir apparut sur son visage, il n’y avait rien d’humain là dedans. Le wraith s’imaginait déjà à quel point il allait déguster ce met de choix, à quel point il allait la tourmenter. Matt s’approcha d’elle. Il n’était pas question de lui tourner autour. La reine n’avait pas insisté sur la longueur de la sentence. Elle désirait certainement quelque chose d’efficace mais qui la ferait souffrir au possible. Parfait. Il se délectait d’avance se léchant une fois de plus les babines.

L’ordre de débuter fut donné mentalement. Il n’eut aucune hésitation. La main droite se ficha dans l’abdomen, les ongles implantées dans sa chair et la ponction débuta. Il lâcha des râles de contentements en sentant la vie s’ecouler en lui. Sa reine n'avait pas menti quant à la qualité du met. Il se devait d'apprécier. Les plaintes de sa victime ne faisaient que lui donner envie de la faire souffrir davantage en resserrant son emprise. La ponction cessa mais ce n’était pas terminé, c’était juste le debut. Les sbires la maintenaient en place. Plusieurs autres suivirent la touchant en haut du torse, les côtes, la cuisse, le dos. Chacun des gestes du wraith devait lui soutirer des râles de douleur. Le visage était épargné mais cette ponction permettait à la reine d'apprécier les réactions de la prisonnière notamment ses changements de traits. Ce n’était désormais plus une jeune femme mais une vieille dame fragile. Elle possédait même encore un peu trop de vie en elle. Ses doigts se posèrent sur sa gorge l’enserrant fortement pour lui couper toute respiration. Il lâcha un rire diabolique sentant sa proie rechercher de l’air et surtout redouter qu’il ne lui défonce la gorge. Cela dura quelques secondes avant que la main ne se pose sur son visage. Il avait terriblement envie de terminer sa ponction en ce lieu tant cela faisait trembler sa victime.

Il allait débuter lorsque la reine lui intima de ne pas toucher à son visage. Dommage. À regrets sa main droite partit se loger sur ses hanches où il lui prit les dernières années possibles. Les yeux fermés il savoura ce plaisir, ce regain d'énergie en lui avant de finalement la relâcher. Elle était des plus faibles, des plus misérables. Quelques secondes de ponction supplémentaires et elle ne serait plus. Dommage de ne pas terminer mais Matt ne se permit pas de discuter les ordres. Il inclina la tête en direction de celle-ci avant de venir se placer à ses côtés, un pas en retrait la remerciant intérieurement pour ce cadeau.


Pedge Allen


Pedge sentait qu’elle était guidée dans le croiseur. Des portes se fermaient, d’autres s’ouvraient. Ce n’était pas anodin, surtout qu’on lui avait plus ou moins fait le coup une fois. Que faire alors ? S’arrêter ? Rebrousser chemin ? A quoi bon, elle serait prise tôt ou tard. Elle pensait que sans se trouver sous le regard d’un sbire ou d’un Wraith quelconque, elle échapperait à l’emprise de la Reine, et pourtant cette dernière semblait savoir précisément où elle se trouvait à chaque fois. Pour sa tentative de sabotage et de rébellion, s’était ratée. Elle arrêta donc de courir, prenant son temps pour traverser les différentes huisseries qui s’ouvraient devant elle, la guidant dans le croiseur vers son destin. A nouveau. Elle arrivait à un carrefour. Toutes les portes étaient fermées. Soudainement, plusieurs s’ouvrir en même temps. Dans son dos, sur ses flancs, et même en face. Elle n’eut même pas le temps de bouger un doigt de pied pour initier un mouvement de marche vers l’une d’entre elle qu’émergeait une myriade de sbires et d’originels. Elle frappa bien un sbire avec son gourdin improvisé, mais ils étaient trop nombreux. Déjà un, c’était difficile, alors autant… Elle n’avait aucune chance, et elle ramassa quelques coups pour la rendre docile avant qu’on ne l’emmène manu militari vers la salle de conversion génique. Retour à l’expéditeur.

La Reine mère était devant le bassin où se trouvait Matt quelques temps auparavant. Pedge savait qu’elle allait payer pour ce qu’elle avait fait à son jouet. Mais qu’importe. Elle assumait pleinement maintenant, et finalement, elle gagnait sa vie de souffrance. Son petit air suffisant disparu de son visage quand elle avisa que le ranger était de nouveau dans le liquide, flottant entre deux eaux. Ce n’était pas possible… Pas possible. Elle baissa la tête. Que pouvait-elle faire face à temps de puissance ? De barbarie ? D’ingéniosité ? Rien, strictement rien. Le sentiment d’impuissance revenait au triple galop. Cette fois, la reine n’allait pas faire les choses à moitié, et en son for intérieur, elle savait que l’américain était perdu et qu’elle l’était tout autant.

Fière de voir le désarroi dans les yeux de Pedge, la reine y alla de son petit commentaire, la mettant devant ses échecs et soulignant le côté pathétique de sa petite vendetta personnel. Elle alla même jusqu’à dire qu’elle avait une drôle de façon de prendre soin de ceux qu’elle affectionne.

« Faites ce que vous avez à faire et laissez moi tranquille. Vous me fatiguez. »

Elle leva le menton devant elle et elle lui tourna le dos. Si elle ne pouvait rien faire, lui manquer de respect était dans ses cordes. Elle fit comme si elle s’adressait à quelqu’un de présent dans la pièce.

« Franchement, elle fait sa mariole, mais elle n’a aucun mérite. Quelle perte de temps de servir de gibier à un chasseur aussi pathétique… »

La reine n’eut aucune réaction.

En fait, Pedge n’avait plus que ça pour exister et affirmer son caractère, sa personnalité et donc son âme. Être désopilante avec cette connasse. De toute façon, la fin était proche. Matt reçu certainement ses ordres par télépathie et il sortit de l’eau, certainement parfait pour sa créatrice. Il se planta un moment devant sa « mère » et finalement, elle lui dit de ne lui laisser qu’une parcelle de vie.

« Aller, Matt, fais-moi souffrir. Je ne suis bonne qu’à ça. Rend heureuse ta connasse de mère. »

Elle était remontée comme un coucou. En fait, la tentative d’évasion lui avait redonné des ailes, comme si elle avait réussi, presque, à gommer ce qu’elle avait subi avant et qu’elle redevenait la tigresse indomptée qu’elle était en arrivant ici. Le dresseur avait tout le travail à refaire. Sauf que l’impuissance apprise l’était belle et bien, elle.

Il approchait d’elle. Et elle se répéta malgré sa voix vacillante : « Aller, fais moi souffrir sale monstre. » Ses lèvres se tordirent mais elle ne se remit pas à pleurer. « Qu’est-ce que tu attends putain ?! ». Elle ne broncha pas d’un millimètre quand la chose qui n’était plus Matt s’approcha d’elle. Elle acceptait son sort. Elle allait souffrir, elle pouvait le refuser, protester, mais ce ne serait pas autrement. Personne ne lui demandait son avis. Absolument personne. Donc voilà, ça ne servait à rien de crier, de ruer, de se faire du mal, quelqu’un allait s’en charger à sa place. Ainsi soit-il. Elle ne se promit même pas de ne pas hurler. Elle savait qu’elle le ferait.

La douleur fut saisissante, à la hauteur de ce qu’elle avait déjà subi. Elle se laissa aller, ne cherchant pas à résister. Ce gros sadique s’en donnait à cœur joie. Il variait les plaisirs, lui laissant parfois quelques secondes de répit avant de la ponctionner sur une partie différente de son corps, cherchant à faire dans l’originalité. Elle n’était plus qu’une loque de douleur. Elle avait mal à la gorge de crier, et elle n’avait plus de larme à verser à la fin. Il l’étrangla, lui faisant redouter qu’il ne la perfore là aussi. Elle peinait à reprendre de l’air, et malgré toute sa volonté, elle avait quand même la frousse de sentir la ponction se dérouler à cet endroit. Elle voulait que tout cela ne s’arrête. Elle en avait marre de tout ça. Elle voulait mourir une nouvelle fois. Même cela on lui refusait. Il ne lui laissa qu’une parcelle de vie, suffisamment pour qu’elle reste à moitié consciente dans son corps de vieille femme.

Elle n’avait pas le choix. Elle devait attendre la suite, parce qu’elle avait l’obligation de vivre et de subir. Elle ne souhaitait pas ça à son propre ennemi. Elle n’était plus certaine d’être la même, mais de toute façon, qu’est-ce que ça changeait ? Elle ne reverrait plus jamais les siens, elle ne serait plus qu’un animal en cage, une bête de cirque qui avait hérité d’un propriétaire sadique qui la battait tous les jours. Elle n’était plus humaine.


Reine Wraith Méda'Iyda



Le spectacle avait été magnifique. Digne d’un Wraith.
Continuellement connectée à Matt, elle avait surveillé les moindres recoins de son esprit pour s’assurer qu’il n’y ait plus d’erreur, qu’aucune once, pas le moindre fragments d’humanité, ne subsiste au cours de cet échange douloureux. Méda’Iyda considéra longuement ce travail avec une déléctation à peine voilée. Elle prenait littéralement son pied en écoutant les hurlements de douleur de Pedge, elle ne s’en lassait pas et fut même presque déçue lorsque cela prit fin.

Lorsque Matt laissa derrière lui une carcasse inerte animée par une vie épuisée et vacillante, elle le fixa intensément et rechercha une fois de plus l’anomalie. Elle se comportait presque comme une inquisitrice doutant fortement de sa ferveur et le testait aussi bien dans son esprit que sur ses expressions. Mais elle ne décela rien et se réjouit pleinement de cette réussite. Le scientifique Wraith pouvait enfin respirer pour avoir récupéré sa précédente erreur.
La reine s’approcha du corps abîmé de Pedge et laissa courir un doigt sur les profonds sillons qui parcouraient ses joues. Les petites plaintes qui s’échappaient d’elle avec une grande faiblesse, cette agonie longue et pénible qui était la sienne, plaisait à son esprit sadique, la berçant d’une satisfaction délicieuse.

« Les rides te vont à ravir, Pedge Allen…. » Siffla-t-elle, goguenarde.

Elle se redressa alors pour faire de nouveau face à son soldat, son guerrier, puis lui intima l’ordre de la suivre. Les sbires présents dans la pièce s’emparèrent de Pedge sans ménagement pour la traîner à leur suite. En très peu de temps, ils atteignirent une sorte de grande pièce dont plusieurs présentoirs laissaient de nombreuses armes à disposition. Ce n’était pas qu’une simple armurerie mais également une arène.
La reine lui offrit le loisir de s’armer selon sa volonté. Il y avait de tout, des armes plasma, des lances et toutes sortes de lames. Elle le sonda tout en le laissant s’approcher de ces présentoirs pour qu’il puisse se décider. Et pendant ce temps, un sbire rendit à Pedge toutes ses années. Elle était maintenue par les deux autres et ne pouvait qu’apprécier ce grand retour, juste ces quelques secondes d’accalmie avant de revivre l’enfer.

« La mort est un repos que tu désires tant. Je ne te laisserai pas l’atteindre…. » Dit-elle sans la regarder.

Les sbires jetèrent Pedge au centre de l’arène. Elle se remettait à peine du retour de sa vitalité et de ses nombreuses plaies guérie. Son esprit ne comprenait même pas que son corps s’était régénéré.
La reine s’approcha de son guerrier et glissa ses doigts le long de sa joue, parcourant sa peau avec douceur tout en contemplant sa création. Un sourire cruel se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle le vit lorgner de nouveau cette petite proie. Elle le poussa lentement vers elle toute en lui glissant à l’oreille :

« Sheppard nous attend ! C’est ton ennemi...ton PIRE ennemi. Il vient pour elle, cette misérable chose nauséabonde ! »

Elle ricana.

« Fait-moi un exemple que nous allons lui offrir. Utilise tous les outils que tu souhaites. Que son image déstabilise notre cher invité. Mais ne la tue pas, laisse-lui suffisamment de force pour pleurer, le supplier dans ses bras ! »

Elle recula pour prendre une meilleure place et s’en mettre plein les yeux. Elle attendit un instant avant de conclure par un ordre ultime :

« Massacre là ! Et allons rejoindre notre ennemi ! »

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Dim 13 Aoû - 10:24

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// Attention ce RP contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité //


Matt le Guerrier


Les traits du guerrier se crispèrent. Un mal de tête soudain le prit, la reine inspectant les moindres recoins de son esprit. Le wraith se montra digne de sa confiance, croisant son regard ET essayant de ne pas le détourner malgré cette sensation désagréable en lui. Elle finit par disparaître et il ne put empêcher un petit râle de satisfaction. Il se tenait droit et fier, la tête légèrement inclinée pour ne pas manquer de respect à sa souveraine. Il attendait les ordres tout en savourant cette nouvelle énergie en lui. Celui de la suivre tomba et il se cala aussitôt dans les pas de la reine entraînant dans l'arène.

Cet endroit appelait le sang, le combat… tout ce qu’il appréciait. Il n’accorda pas un regard à la captive bombant son torse pour apparaître sous le meilleur angle possible pour la souveraine. Cette dernière laissa traîner ses doigts sur son corps tout en lui murmurant la suite des événements :faire De la prisonnière un exemple pour Sheppard. C'était à lui de se charger du rôle de bourreau. Cela fit apparaître un grand sourire cruel sur son visage. Il n’aurait pu être plus ravi du rôle reçu. Il inclina la tête remerciant la reine pour l’honneur qu’elle lui faisait.

L’ordre reçu, le guerrier wraith peut la direction des différents présentoirs. Il eut des petites rires sadiques en prenant en main certaines d’entre elles mais elles n'étaient pas assez satisfaisantes à ses yeux. La reine le somma de se dépêcher. Ses doigts rudes se refermèrent sur la poignée d’une épée bien aiguisée. Une ce n’était pas assez. Il en saisit une autre se présentant sur le sable de l'arène, deux armes en main. Il fit quelques mouvements rotatifs avec. Lui qui n’avait jamais été habile à l’arme blanche, là il n’y avait aucune comparaison avec le Matt d’avant. Son adversaire était pathétique avec son petit sabre. Si faible. Il n’en ferait qu’une bouchée. Le début du combat fut donné. Le wraith se lança aussitôt l'assaut s’avançant rapidement vers elle cherchant à la toucher de ses lames tout en grognant. Il asséna plusieurs coups parés au dernier moment par la jeune femme. Il s’agissait uniquement de la tester, de s’amuser un peu avec sa proie. Parfois des coups rapides, d'autres plus puissants et déjà du sang versé.

Pedge Allen


Une nouvelle fois les années de vie qu'on lui avait volé lui furent rendues. Elle commençait sérieusement à en avoir marre mais elle ne pouvait rien faire pour que ça ne cesse, et la reine le lui fit de nouveau savoir. Qu’elle garde sa salive. Pedge le savait déjà. Psychologiquement elle ne pouvait pas aller plus bas, alors les petites piques verbales, elle s’en cognait bien.

On la jeta au milieu de ce qui ressemblait à une arène de combat. Il y avait des présentoirs d’armes disposés autour du cercle et déjà, Matt prenait ses armes, semblant hésiter sur le choix qu'il allait faire. Elle regrettait vraiment qu'il soit perdu. Finalement il était mort à l'instant même où elle l’avait tué dans le couloir. Maintenant ce n'était plus qu'un wraith. Elle se posa longuement la question de savoir si elle allait se défendre ou pas. Cela ferait bien chier la reine qu’elle se comporte comme un pantin désarticulé, mais les armes autour du “ring” lui semblaient être une meilleure option. Elle se précipita donc dessus, récupérant un sabre wraith, ou du moins quelque chose de cet acabit.

Il se lança sur elle avec deux épées effilées qui claquaient avec violence sur sa propre lame. Elle arrivait à parer au dernier moment, trop souvent prise de vitesse. Elle n’avait pas le temps d’essayer de rendre les coups, et plusieurs fois le mordant de la lame vint trancher finement sa chair alors qu'elle essayait de bloquer le coup. Mais il mettait tellement de force dans ses coups de boutoirs que la lame touchait quand même la zone qu’elle protégeait. Elle se disait qu'au moment où elle ne bloquerait pas le coup, il la couperait en deux tranquillement.

Elle n'était pas une experte du combat à l’arme blanche et elle faisait comme elle pouvait, gardant à l’esprit que le sabre constituait la prolongation de son corps. Elle recula alors qu’il frappait comme un sourd, et elle avança au moment même où la lame passait devant elle afin d'être à la bonne distance et elle se déchaîna en lui balançant une myriades de coups elle aussi. Un coup tranchant du haut vers le bas, tantôt des diagonales, et par moment des coups horizontaux pour varier les trajectoires. Elle était déjà en nage et les coupures la brûlaient.

Matt le Guerrier

Le tranchant de la lame venait de l’atteindre au niveau de son pectoral perçant son habit et mettant à une nue une coupure. Cela fit rire le wraith. La douleur était à peine ressentie. Déjà son corps utilisait l'énergie prélevée pour effacer cet instant de rébellion. Il laissa quelques instants à la jeune femme pour s’en rendre compte. Il était supérieur à elle. Jamais elle ne gagnerait. Les attaques reprirent. Avec deux épées il ne cessait les offensives obligeant son adversaire à reculer. Il n’y avait pas que les lames qui servaient dans une épée. Le coup terminé, il releva son arme et la frappa d'un coup de poignet dans le nez. L’adversaire déstabilisé, il chercha à l’atteindre à la cuisse. La sensation de la lame passant outre la résistance de la chair et le gémissement qu’elle poussa le fit rugir de plaisir.

Pedge Allen


Ca allait trop vite pour elle et surtout, elle sentait qu’elle n’aurait pas le dessus sur lui. Elle vit le coup vers son nez arriver mais elle n’eut pas le temps de réagir qu’elle sentit le choc et la douleur se propager dans son arête nasale. Puis ce fut au tour de sa cuisse de subir une coupure. Elle ne la vit pas arriver non plus, les yeux larmoyants du précédent coup. Machinalement elle porta sa main à sa cuisse en poussant un gémissement de douleur. Avec l'énergie du désespoir elle tenta bien de lui filer un coup au niveau des genoux alors qu’elle se baissait quelque peu.


Matt le Guerrier


La lame toucha son genou l’entailla légèrement. Une chatouille appuyée rien de plus et peu de choses comparée à l’entaille sur la cuisse de son adversaire. Il ne l’avait pas loupé. Dommage on ne voyait pas assez la plaie et le sang qui s'écoulait. Il devrait y remédier. Après un coup d’oeil vers sa souveraine, semblant rechercher le consentement de celle-ci, le wraith reprit l’assaut. Le métal claqua, les entailles pleuvaient recouvrant son corps pour faire couler le précieux fluide vital rouge. Il finit une série d’attaques tranchantes par un coup de garde dans son visage mettant à mal sa bajoue. Il ne lui laissa pas le temps de s’en remettre l’aggripant par les cheveux pour lui assigner d’autres coups au visage, nez, tempe, arcade, mâchoire, tout y passa avant de la pousser en avant. La voir s’étaler dans le sable fit éclater d’un rire goguenard l’assistance. Ce n'était qu’une mouche ecrasée par la terrible puissance wraith. Il la laissa se relever et tenter quelques coups mal-habiles. Il n’eut aucun mal à les parer, jouant avec sa proie en lui donnant un peu d’espoir avant de tout lui reprendre. Il finit par lâcher une de ses armes pour agripper son poignet armé. Ses doigts le serrèrent fortement cherchant à lui faire lâcher prise. La garde s’écrasa de nouveau sur son visage puis sur la plaie béante de sa jambe. La reine avait parlé de massacre. Il ne pouvait la laisser ainsi et d’un revers de lame entailla son flanc. Un jet de sang fit rougir aussitôt le sable.

Elle n’aurait pas de répit. Pas temps qu’il n’aurait pas accompli la volonté de sa maîtresse. Il s’avança vers elle ne sentant presque pas les coups de lames tellement ils étaient faibles. Elle n'était pas encore totalement remise sur pieds. Peu importe. Une main rugueuse attrapa sa gorge tout en l'écrasant contre la barrière biologique le muret de matière organique qui encadrait l'arène. Une idée sadique lui vint en tête. Il en sourit d'avance. Il grogna quelques mots, partageant son idée à ses frères, avant de la mettre en place. une bonne inspiration plus tard, son bras armé en arrière pour avoir suffisamment de force et d’un coup sec, la pointe s’enfonça dans la chair dans le creux de son épaule gauche, juste entre l'articulation et le cou. Il n’arrêta pas, se frayant un chemin parmi les muscles et les os pour parvenir de l'autre côté, l’ayant perforée de part en part. Une dernière poussée pour percer un peu la substance et ainsi la maintenir en place à la matière et il retira sa main de son arme faisant un pas en arrière pour admirer le travail. Bien entendu, Pedge ne s’était pas laissée faire essayant de le repousser en l’attaquant au visage. Ce fut vain. Ne laissant qu’une marque de main ensanglantée sur le visage de l’ennemi, le faisant ressemblant à un iroquois revêtu de peinture de guerre.

Pedge avait l’épaule perforée. L’extraire déclencherait un saignement abondant. La laisser en place la ferait gémir au moindre déplacement agrandissant un petit peu plus la plaie. Encore fallait-il qu’elle puisse bouger…. il n’en resta pas la. Il ne pouvait laisser l’oeuvre inachevée. Le sabre de son adversaire fut récupéré et enfoncé d’un coup dans son pied droit passant au travers de la chaussure. Nouveaux hurlements qui sonnaient comme des cris de plaisir. La jeune femme tenta de se dégager, poussé par son esprit de survie suicidaire. Cela lui valut quelques coups de poings, l’un sur la plaie de son flanc suivi d’un autre dans sa jambe.

Satisfait de sa réalisation, le neowraith détourna les épaules en direction de la reine attendant une réaction de sa part. Un mot, un geste de sa part et il continuait.

Pedge Allen


Finalement, elle aurait dû se laisser faire. Le résultat aurait été le même. Elle n’avait aucune chance, mais il fallait qu’elle fasse preuve d’arrogance. Au final, son caractère de merde donnait raison à la reine en plus de la divertir. Elle était pathétique. Sous des prétextes de vaines résistances, elle ne faisait qu’aller dans le sens de son ennemie. C’était déplorable. Si elle se faisait décapiter, la wraith pourrait la ressusciter ? Certainement que non. Mais le Wraith Eversman ne le ferait pas. Il avait ses ordres, ses consignes, et il ne passerait pas au dessus.

La succession de coup qu’elle avait pris dans le visage lui avait fait perdre toute lucidité. Elle n’était, à nouveau, qu’un corps meurtri par la douleur et les blessures et elle ne ressentait plus rien d’extérieur. Elle se releva, les plaies pleines de sable. Elle ne cherchait même plus vraiment à se battre, peut-être simplement à mettre son arme en opposition. D’ailleurs, il la lui fit lâcher en lui broyant le poignet avant de la frapper à nouveau. La suite fut un nouveau déchaînement de violence. Quoi de plus normal, elle était maintenant destinée à ce genre de « jeu ». Mais c’était décidée, elle ne ferait plus rien que se défendre. Et quand on l’aurait de nouveau soignée, elle ne ferait plus rien du tout. Elle n’avait plus envie. A un moment donné, la douleur était telle qu’elle atteignait l’âme et faisait perdre toute notion de combativité. Le côté horrible et pervers de tout cela tenait dans le fait que quoiqu’elle fasse, elle serait destinée à être détruite et reconstruite. Quoiqu’elle fasse. Il n’y avait pas de demande. Pas d’attente de son maître. Elle n’était qu’un jouet dans les mains d’un enfant casseur qui prenait plaisir à la démembrer.

Elle pouvait supplier. Elle aurait mal. Elle pouvait demander pardon. Elle aurait mal. Elle pouvait coopérer. Elle aurait mal. Elle pouvait balancer tous les secrets de l’expédition. Elle aurait mal. Elle pouvait accepter son sort. Elle aurait mal. Prier un Dieu quelconque. Elle aurait mal.

Que faire ? Rien, rien, à part disparaître dans un coin de son esprit et devenir simplement un animal qu’on persécute gratuitement, aspirant la mort de tout son être. Et même ça, on lui refusait. C’était l’apothéose de la torture. La promesse que rien n’aurait de fin. La seule chose sur laquelle elle pouvait encore tabler était de lasser la reine qui la laisserait tranquille ensuite quand elle ne serait plus un jouet intéressant. Sa stratégie de ne plus rien faire, de ne plus protester, de ne plus parler, de n’être qu’une enveloppe vide lui semblait donc être la plus raisonnable.

En attendant, les coups pleuvaient. Les entailles se multipliées et elle saignait de trop d’endroit différents pour qu’elle continue à être consciente de ce qui se passait. Son corps n’agissait plus que par des réflexes de survies primaires. Elle sentit la pointe de l’épée la transpercer de part en part. Il la cloua sur son support. Elle ne pouvait s’empêcher de crier de douleur, et de gesticuler, ce qui n’arrangeait pas les choses. Sans trop savoir quand, elle sentit que son pied subissait les mêmes frais. Comme n’importe quel être de chair et de sang, elle hurla à nouveau, puis son corps décida que s’en était trop et il la déconnecta de tout ça. De toute façon, elle n’avait plus assez de sang pour rester lucide. La douleur était telle que si elle restait consciente, elle deviendrait folle de toute façon.

C’était le black out. Le corps et l’esprit avaient leur limite.

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Dim 13 Aoû - 13:26

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Reine Wraith Méda'Iyda



Méda’Iyda, en fidèle sadique, s’était déléctée de la moindre once de douleur qu’elle avait provoqué dans toute sa machination. Il n’y avait pas que le combat mais aussi le symbole.
Elle se régalait de lire sur le visage de Pedge cet acharnement désespéré à se défendre, à se débattre, malgré un environnement entier retourné contre elle.

Vous imaginez ce que cela peut faire d’être mentalement affaibli par une longue série de torture amenant à des agonies terribles sans que la mort n’offre de répit ?
Imaginez-vous l’impact psychologique d’un être qui voit son corps lui revenir en pleine forme alors que son esprit se tordait de douleur, alors piégé par le simple fonctionnement compréhensible de son système nerveux, il y a encore quelques minutes ?

Et en plus de cela, la texane luttait contre un camarade, un frère militaire, avec qui elle avait déjà côtoyé la mort. Il n’y a rien de plus blessant pour l’âme de constater la perte irrémédiable de son binôme et de vivre les assauts sans retenue de ce corps, de cette enveloppe corrompue, vendu à l’ennemi. Les traits d’un être que l’on affectionne, entièrement voué à votre douleur et votre chute.

Pedge, en ayant été la plus véhémente dans sa résistance.
Pedge, en ayant finalement échoué son duel contre Matt.
Pedge, en ayant perdu sa tentative de fuite.
Pedge qui n’avait jamais eu la moindre chance de s’en tirer.

Son propre corps était devenu la prison de son âme martyrisée. Et elle avait tenu, bien malgré elle, malgré l’affliction mentale progressive, jusqu’à ce point culminant de son calvaire. L’assaut de Matt commandé par la reine avait pour but ultime de vérifier qu’il ne résidait plus rien d’humain en son coeur, ni dans son esprit. Par moment, Méda’Iyda s’était connectée. Mais elle avait surtout suivi avec délice les actions de son nouveau guerrier en appréciant son goût partagé pour la cruauté, pour l’instinct du prédateur qui faisait l’identité Wraith.

Pedge n’était qu’une enveloppe bouillonnante d’une énergie nutritive. Elle n’était au regard d’un Wraith rien de plus qu’une tranche de jambon de qualité sur une assiette d’argent. Et plus l’esprit en était résistant, plus la valeur du met gagnait à son consommateur. C’est la même image qu’elle déduisait dans l’esprit de Matt, le guerrier Wraith. Et la reine s’en trouvait pleinement satisfaite.
Le clou du spectacle avait été finement choisi, orchestré avec une fluidité et une supériorité qui signait la grandeur du Wraith et sa domination incontestée sur son environnement. Au sommet de la chaîne alimentaire, à jamais ! La lame qui lui avait traversé l’épaule donnait des détails très intéressants sur la futilité de l’homme à vouloir fuir ce qui le tue lentement. Les multiples plaies relachaient lentement le fluide pourpre sur le sable tandis que cette entrave la maintenait par contrainte dans cette position semie accroupie, affaissée.

Un sourire satisfait bariola le visage de la reine.
Pedge mourrait exsangue, son corps une nouvelle fois odieusement traumatisé.
Méda’Iyda s’avança lentement vers sa création et le félicita mentalement. Elle lui souhaita, le coeur léger, un magnifique bienvenue dans sa famille alors qu’elle considérait, toujours avec une jouissance non dissimulée, l’aspect particulièrement soumise de la texane. Elle respirait de plus en plus lentement tandis que son corps s’eteignait progressivement, son esprit lâchant bien avant.

La dernière image qu’avait eu l’Atlante dans le tourbillon de douleur et la désorientation fût l’image de Matt qui lui tournait le dos, sans le moindre regret, pour se faire valoir auprès de Méda’Iyda.
Celle-ci farfouilla encore un moment l’esprit de son guerrier, appréciant que celui-ci l’accepte en lui avec une certaine fierté, et une joie de pouvoir lui prouver sa dévotion sans faille. Très vite, elle donna de nouveau ordre et l’odieuse routine reprit encore.
On retira les lames fichés dans le corps de Pedge et on lui appliqua une ponction inverse pour le forcer à cicatriser, à se reprendre et se renforcer malgré l’importance des blessures. On lui refusa une fois de plus la mort, et comme dit plus tôt, l’esprit avait également ses limites.

Lorsque le sergent maître reprit connaissance, elle retrouva l’image du plafond de sa fausse cellule. Sa respiration était calme et saine. Son subconscient se souvenait de la moindre entaille, mais elle n’avait pourtant plus aucune plaie. C’est en cela que la torture était le plus terrible : son mental s’était une nouvelle fois préparé à l’extinction totale et il fallait maintenant qu’elle se rende compte qu’elle restait la prisonnière tant de cet endroit que de son corps.
C’est ce qui finit d’appliquer l’entaille, la brèche qui avait malmené depuis tant de temps son esprit. L’intégrité, l’identité même qui faisait notre Pedge en était directement menacé. Mais elle était encore là, et ce n’était pas terminé.

« Tu as littéralement surclassé tous mes précédents jouets. » Fit la voix de la reine sur le côté.

Elle se tenait au fond de la cellule, assise de manière impérieuse, et encadrée par deux originels, y compris Matt à sa droite. Méda’Iyda semblait ravie. Sur la table devant elle se trouvait l’essentiel de l’équipement de la texane, munitions comprises.

« Il est rare d’apprécier une telle résistance chez l’animal que l’on dresse. Une distraction qui prend fin avec l’arrivée de Sheppard ! »

La reine ne cachait pas l’information et celle-ci aurait surement fait bondir le coeur de la jeune femme. Le colonel n’était plus simplement en chemin, ce n’était pas qu’un vain espoir de se dire qu’il ne la laisserait pas tomber. A cette heure, à ce moment, il attendait là-dehors pour son duel. Méda’Iyda ne voulait pas d’une Pedge lobotomisée par les ultimes effets de sa torture mentale, elle souhaitait la regonfler pour un tout dernier divertissement, le meilleur de tous : le sport ultime des Wraiths.

« Equipe-toi, Pedge Allen. Nous rejoignons ton colonel. » Elle siffla avant d’ajouter : « Ne m’as-tu donc pas promis la mort ? Puérile petite insolente, c’est le bon moment pour relever l’affront. »

Les originels avaient les mains sur leurs armes plasma.
Trois sbires fermaient le dispositif avec les lances. Même en reprenant ses armes, Pedge n’avait aucune chance, les Wraiths y veillaient bien. Elle ne pouvait que reprendre ses affaires et se laisser conduire. Mais de toute évidence, et curieusement, il ne s’agissait pas d’un piège. Du moins, pas en ce qui concerne Sheppard. La jeune femme avait visé juste en se disant que la reine finirait de se lasser d’elle. C’était presque ça.
Méda’Iyda n’avait plus rien à faire en Magna. Elle avait gagné la guerre et les Atlantes n’étaient qu’un simple bonus pour elle. Aussi, elle attendit que son jouet se rééquipe entièrement. Son uniforme portait les innombrables traces de tortures : les entailles des coups de lames, les coups d’estocs, les tâches impressionnantes de son sang qui se voyait par-dessus le tissu noir. Et le meilleur pour la fin : les dizaines de déchirures du tissu sur les emplacements des ponctions, notamment la poitrine.

Le corps de Pedge était en bonne santé.
Mais son uniforme déchiqueté, qui laissait plusieurs fines parcelles de sa peau à nue, témoignait du calvaire qu’elle avait vécu durant toutes ces heures. Et comme une récompense pour avoir tenu le coup, on lui offrait le droit d’une ultime lutte pour mourir aux côtés de Sheppard.
Le voyait-elle comme ça ?

Étroitement surveillée, le cortège prit la direction d’une baie de lancement où se trouvait un dart différent. Il était plus grand, plus fin, et portait sur son blindage des crénelures vertes. Sa propulsion semblait également différente puisque son sifflement de moustique se faisait plus grave, plus vibrant, et surtout plus puissant.
La reine fût ainsi absorbée par son écran de téléportation avec Pedge, Matt, un originel et deux sbires. L’engin sortit lentement de la carcasse du croiseur, prit de l’altitude, et pointa ensuite en direction du quartier d’habitation Cordult.

Il était temps.




FIN DU RP : 13/08/2017

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