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Le croc du Néant 1

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Hailey Spalding
Caporal
Bannière perso (image 901x180px) : Le croc du Néant 1 - Page 3 Banniz10
√ Arrivée le : 09/09/2018
√ Date de naissance : 25/08/1992
√ Nationalité : Américaine

√ Gène : ATA
√ Age : 31
√ Messages : 496
√ Localisation : Parmi les étoiles....

Liste de vos DC : Lorn Fawkes

Jeu 13 Mai - 15:38

Hailey Spalding
Le Croc du Néant

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A peine arrivée, Hailey dû faire face au sentiment d’angoisse si caractéristique qui naissait chez elle devant une zone de combat. Sa dernière véritable expérience avec des tirs avait gardé un parfum amer, et surtout salé (en raison d’une baignade forcée). La bataille, ce n’était pas son milieu de prédilection. Elle, elle avait certes rejoint l’armée relativement jeune et avait poursuivi dans cette voie mais jamais elle n’avait voulu se retrouver en plein cœur de l’action. Elle n’était ni bonne tireuse, ni excellente sportive. Elle était dans la moyenne. Elle était ainsi angoissée, désorientée par la fumée qui lui agressait les yeux et les poumons, mais elle se rappela de se détacher de cette corde, se demandant quand elle avait décidé de sauter, et si elle s’était attachée elle-même. Elle se rappelait de s’être tenue à la porte de l’hélicoptère, le vent lui cinglant le visage, la voix qui lui hurlait de sauter, la peur de sauter et ce pas vers le vide, qui fut suivi du gémissement des boucles sur la corde. Elle revoyait la chute qui avait semblé s’éterniser encore et encore, comme si le temps lui-même s’était ralenti pour lui laisser en apprécier toute l’horreur. Puis il y avait eu le contact du sol, amorti par ses jambes, mais pas suffisamment pour qu’elle ne le ressente pas à travers tout son corps, jusque dans les dents.
Elle se détacha, et s’écarta de la corde, laissant la place au suivant, observant son environnement. Un homme était occupé à aligner des cibles, et elle lui souhaita de faire un carton. Darren était déjà en position. Elle allait se mettre à un abri pour ne pas se prendre une balle, se familiariser avec la zone et faire feu sur les menaces qui pourraient être à sa portée quand elle entendit un appel à l’aide. Une femme hurlait. Une femme portant des vêtements atlantes. Une alliée certainement donc. Car la situation laissait peu à penser qu’il y ait des pièges aussi sophistiqués. Elle était emportée par deux hommes et Hailey estima la distance d’un coup d'œil. Ils étaient encore à porter mais par précaution elle se rapprocha, avant de les mettre en joue de son P90 et d’effectuer deux tirs. Elle ne chercha pas à immobiliser comme c’était enseigné dans le livre du bon petit soldat. Ce n’était pas le moment de la jouer fine et de risquer de voir se relever un adversaire. Et puis, elle s’estimait si peu douée en tir qu’elle ne voulait pas prendre de risque et préféra viser le torse des deux hommes. Plus large, plus simple que la tête ou les jambes.

La première cible poussa un bref hurlement de surprise. Sa tête s’était rejetée en arrière, le visage figé dans une brusque expression de douleur. Elle avait été si vive qu’il n’avait pas pu l’exprimer autrement que par ce cri décalé. L’une de ses mains tenait l’épaule de son otage, l’autre faisait des moulinets ridicules. L’adversaire s’était tendu comme si un alien risquait de s’échapper de sa poitrine en la brisant. On y trouvait les trois impacts fumant des balles qu’Hailey lui avait envoyées. Et il tomba tout aussi rapidement par terre.
Concernant le second, il avait vu son ami tomber et il se décala dans un réflexe hasardeux de préservation. Il ne savait même pas d’où provenait le tir et se réfugia derrière Saréa, venant menacer sa gorge d’un ridicule couteau émoussé. Terrorisé, il releva sa tête par-dessus son bouclier humain pour essayer d'apercevoir l’ange de la mort. Mais il ne voyait rien, rien du tout. Et soudain, une main captura sa jambe, lui faisant faire un bond de surprise. Son pote, dans un dernier souffle de vie, l’avait appelé à l’aide. 
C’est à ce moment que Saréa en profita pour lui filer un bon coup de coude dans les côtes. Elle se jeta sur le sol en entourant sa tête de ses mains, délibérément, pour dégager la ligne de vue.

« POUR LA FOI !!!! » gueula le type, davantage paniqué que motivé. 
Il avait levé son bras pour abattre Saréa dans le dos. S’il ne survivrait pas, alors il l’emménerait avec lui...
Maigre satisfaction pour la caporale que de voir le premier homme s’effondrait. Le second était toujours debout et n’était rien de plus qu’un fanatique, près à tout pour satisfaire à sa foi. Mourir en emportant sa proie, c’était une idée stupide pour Hailey, du moins quand cela se limitait à satisfaire à sa Foi. Il n’obtiendrait rien de plus que la maigre satisfaction d’avoir versé un sang seulement coupable à ses yeux d’être différent. Ce n’était pas une vengeance, pas une tentative de sauver ses camarades. Elle ne comprenait pas l’acte et sur l’instant elle ne chercha même pas à se demander le pourquoi du comment. Elle n’eut qu’un mot qui lui vint à la bouche, sans pour autant qu’il ne franchisse ses lèvres “pauvre type”, et elle fit le choix de faire feu de nouveau, prenant une courte inspiration, raffermissant sa prise sur l’arme avant de presser la détente. Un seul coup, perdu parmi d’autres bruits de tirs. Elle aurait pu tirer bien plus de balles mais elle préférait les économiser et faire preuve d’un maximum de précision. Des rafales longues n’aidaient pas. L’objectif n’était pas de le scier en deux, mais d’en finir avec cette menace pour envisager toutes les autres, porter secours à la civile, la mettre à l’abri, reprendre ses drones si possible et découvrir la situation. En somme, après cela elle espérait pouvoir faire ce qu’elle aurait voulu faire avant de descendre : découvrir dans quelle fosse sceptique elle venait de plonger.

Le type se recroquevilla brusquement en se tenant la poitrine. Ses jambes faillirent et il tomba lourdement sur la civile qui répondit par un riche chapelet de jurons. Durant quelques secondes, on aurait pu croire que ses soubresauts ne provenaient que des tentatives de Saréa pour se dégager de lui. Mais un râle très brutal masqua son cri de colère. La dernière cible d’Hailey, totalement inconsciente, agonisait dans une terrible douleur.
« DÉGAGEZ-MOI CE RAT !!!! » cracha Saréa, le visage rouge.
Le fameux rat répondit par un nouveau râle, long et plaintif.
Hailey, convaincue désormais que la civile n’avait rien de plus à craindre qu’un peu de sang et de poids sur son dos, elle prit trois secondes pour regarder autour d’elle, avant de s’élancer vers elle, une fois qu’elle sut que la voie était libre. Elle s’arrêta à quelque pas de Saréa, regarda à nouveau puis se pencha pour dégager le corps d’une main, regardant le visage de sa victime, s’assurant qu’elle n’était plus un danger encore une fois -mieux valait pêcher par excès de prudence- puis elle aida la femme à se relever, la saisissant par le bras d’un geste volontaire, l’obligeant à se remettre sur pied si besoin était.
« Blessée ? » demanda t elle, tout en l’obligeant à avancer vers le premier bâtiment venu pour ne pas rester sur un terrain dégagé. « Caporale Spalding. On vient de débarquer avec mon équipe. Vous pouvez remercier le Dédale de nous avoir fait venir. Il se passe quoi ici ? » demanda t elle, lâchant des informations brutes, limitant au maximum ses paroles pour se concentrer sur son environnement et l’essentiel de la conversation. Les excuses pour avoir refait le maquillage façon vampire assoiffé viendraient plus tard, si elle en avait le temps.

Helen Ridding acquiesça, les dents encore serrées, prête à lui répondre. Mais quelque chose capta son attention et voila son regard d’une étrange expression.
« Hé, j’te reconnais, toi !!!! » lâcha-t-elle soudainement. Elle baissa la tête et plissa des yeux, comme si cela allait lui permettre d’y voir plus clair. « Madame le Maire des Cro-Magnons. Les planqués dans la montagne, après l’assaut du camp de prisonnier. C’est bien toi qui dirigeait le biniou ? »

« Nop. J’ai juste fait en sorte qu’on soit pas dans une situation encore plus pourrie. Fallait bien quelqu’un pour gueuler les ordres, même si c’est pas mon truc. ». Cette petite phrase l’obligea à la regarder plus intensément. En effet, elle l’avait déjà vu et bientôt, elle le savait, sa mémoire lui redonnerait le nom de la personne, les circonstances de la rencontre. Elle pouvait être désinvolte dans son attitude, mais elle n’oubliait pas facilement.

« J’ai plus d’une centaine d’innocents dans l’église qui attendent l’évacuation. Il en jette, l’hélico. Mais où est le convoi ? Où sont les renforts ? La putain de cavalerie ?!? »

Et soudain, une main impacta la rangers d’Hailey, lui griffant son bas de pantalon. Le mort n’était toujours pas mort. Il venait de pousser un nouveau râle sonore et suppliant. Hélen avait sursauté en reculant, comme si ce type aurait pu se redresser et lui sauter à la gorge.
Avant de répondre à la jeune femme, Hailey, poussa un petit cri de surprise, pivota sur un pied et lui envoya un grand coup dans la figure pour l’obliger à lâcher et s’éloigna, le fixant pour s’assurer qu’il ne bougerait plus cette fois. Sinon se serait la balle dans la tête. A cette distance, elle ne risquait pas de le rater.

« L’équipe, elle est dans la zone. On pouvait pas être téléporté au sol directement, à cause d’un foutu phénomène magnétique ou une connerie du genre… Et vu que votre antenne elle a des ratés grâce à l’invention d’un casse rouleau de savant… Va falloir qu’on répare ça pour avoir mieux. D’ailleurs la cavalerie, si tu connais tes classiques, elle arrive toujours après la bataille ma grande ! » 
La caporale, après avoir effectué un balayage du regard de la zone, reporta ses yeux sombres sur Hélen. Elle se rappelait maintenant où elle l’avait vu. C’était en un autre endroit, tout aussi désagréable et qui ne se différenciait de celui où se déroulait l’action présente que par le fait qu’il appartenait déjà à hier et était chargé de souvenirs douloureux. La vague de souvenirs l’emporta, le temps d’un battement de cils, lui faisant revivre une autre époque. Le Camp Delta résonnait encore des échanges de tirs, des ordres hurlés par chaque camp. D’un côté les Natus se jetaient dans la bataille, suivis par les quelques Atlantes qui avaient été du côté d’Hailey pour mener cet assaut qui frôlait l’acte suicidaire, de quelques prisonniers qui avaient trouvé la force et le courage de prendre les armes contre leurs geôliers, de profiter de leurs chances de s’évader, offrant l’opportunité aux autres de prendre la fuite quand tout avait commencé à tourner vinaigre. Hailey n’en avait jamais été totalement sûre, mais ce jour-là elle avait bien cru voir certaines troupes du commandant se mutiner. Une ironie savoureuse. Un mutin qui se mutine. Mais ce vers quoi son esprit l’emportait, ce n’était pas ces scènes de batailles glorieuses mais les longs jours qui suivirent, vers les fils de prisonniers libérés, de ses malheureuses victimes qui, égarés, ne cessaient de demander de l’aide, quelqu’un pour les guider, les rassurer, les aider à retrouver leur proche, leur donner quelque chose à faire pour qu’ils se sentent de nouveau humain, de nouveau vivant. Quelques jours, quelques semaines de camp avaient eu raison de l’illusion de force de beaucoup. Hailey avait alors endossé ce rôle, malgré elle. Comme elle le disait, il fallait bien quelqu’un pour gueuler des ordres, mettre un peu d’ordre, s’assurer que tout ne partirait pas de travers. Elle avait fait ce qu’elle avait pu d’abord, donnant des conseils, trouvant des idées pour occuper chacun. Monter des tentes par ici, creuser des latrines par là, envoyer aider aux cuisines. Des petites choses simples. Puis elle avait fini par accepter de faire des choses moins reluisantes, plus désagréables : la paperasserie, la gestion du camp de rescapés. Et l’enfer avait pris un nouveau sens. Personne ne semblait vouloir lui laisser un instant, tant de victimes semblées perdues et sans l’aide apportée par ses camarades, Hailey aurait rapidement jeté l’éponge. Chose qu’elle envisagea particulièrement lorsqu’il fallut se rendre aux négociations pour s’assurer que le retour à Atlantis, lorsque tout fut calmé, ne se fasse pas dans un immonde piège ni de mauvaises conditions. C’est à cet instant que Helen, une victime anonyme, perdue, égarée, à qui elle était venue apporter un soutien, vint la trouver. Une femme étrange, qui à l’époque s’était présenté sous un autre nom. Celui de Judith. Pourquoi ? Cela relevait plus ou moins du secret. Hailey avait eu des doutes quant à la jeune femme, à sa sincérité et aux accusations qu’elle fournissait à quelques heures d’une rencontre avec les autorités. Une liste de noms, cela avait tout de même le doux parfum de la tentative de jeter des petits camarades matons pour se faire oublier. Mais de ce qu’elle avait pu apprendre de son côté, Helen ou Judith, ou quelque soit le nom que l’on voulait lui donner n’était pas la vile créature démoniaque qu’elle avait craint. Alors, tout en se montrant prudente dans son attitude vis-à-vis d’elle, Hailey avait pris compte de sa liste, y ajoutant des commentaires lorsqu’elle l’estimait nécessaire, fondés sur ces seules observations après la libération du Camp Delta. Les deux femmes ne s’étaient pas revues depuis. Et voilà qu’elle refaisait surface, alors que les forces de l’univers avaient visiblement décidé de les envoyer patauger dans une fosse à purin. Décidément, elles avaient le sens de l’humour…
Hailey cligna des yeux. Elle n’avait pas dû planter longtemps. Helen ne la regardait pas bizarrement. La caporale soupira. Et elle trouva une blague à faire.
« Comment faut t’appeler Miss ? Agent J ? » 
« Tu peux. Je l’ai toujours réclamé mais on m’a dit que ce n’était pas sérieux. » répondit Helen avec un bref sourire. Elle donna un coup de menton en direction du reste de l’unité. « Dit à l’agent K de ta bande que, pour les intels sous le manteau, il peut venir me voir dans l’église. Mais ça se monnaie. »
L’espionne lui fit un clin d’oeil. Elle alla récupérer son arme de poing, colla deux balles dans le buffet de l’agonisant, et se laissa engloutir par les fumées.
« J’en parlerai à l’agent K. Oh mais ! En plus c’est vrai que l’on peut l’appeler agent K !!! Oh c’est génial !!! » s’enthousiasma Hailey, affichant un large sourire qui se dissipa au son d’une détonation proche. Mieux valait bouger et vite.
« On te met à l’abri et tu m’explique le hic avec les comm’ ? Si on peut remettre ça le Dédale devrait pouvoir faire quelque chose pour la situation... » 
« Bien essayé, agent L. Le pognon d’abord ! » répondit Helen par-dessus son épaule avant de disparaître pour de bon.
« C’est Agent S ! Comme Sexy ! » lui rétorqua t elle, amusée, alors qu’elle disparaissait. Elle n’aurait pas gain de cause avec cette femme. Trop de caractère pour ça. Et sur ces mots elle entreprit de trouver une position adaptée pour aider au nettoyage de la zone, tout en ayant quelqu’un à qui poser la fameuse question : “où est l’antenne que je remette ça en marche et qu’on ait accès aux communications”.




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Ven 21 Mai - 21:50

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Le croc du Néant

-



Cette fois, il était temps d’y aller. Darren et Hailey étaient descendus après le matos, c’était leur tour. Quand l’opératrice drone s’était avancée pour descendre, Warren s’était levé, invitant Esfir à se rapprocher de lui. Il lui coula un regard bienveillant, mais empreint d’une certaine gravité. Il n’avait pas spécialement peur, il était entraîné pour ça, mais ça n’empêchait pas son palpitant de prendre des tours, et l’adrénaline de l’inonder. C’était du bon stress, de ce genre de stress qui décuple les sens, fait gonfler les muscles, permet au cerveau de fonctionner super vite, d’être lucide malgré la peur et donc… de survivre.

Et franchement, ce n’était pas les impacts sur la carlingue du Blawk Hawk qui permettait de se détendre.

// Ok Esfir, les bras le long du corps, ou croisés sur ta poitrine, comme tu le sens. Et si tu te sens d’avoir ton arme en main, c’est encore mieux. //

Son MP-7 allait pendre par un petit filin relié à son gilet MOLLE, sur son flanc pour ne pas le caler dans le reins de la russe ce qui serait parfaitement désagréable et potentiellement dangereux. Quant au fusil de précision, il était sanglé dans son dos. Un petit char d’assaut à lui tout seul, bientôt armé d’une russkov tout terrain.
Il avait envie de lui attraper les lèvres histoire de partager un baiser avant le grand saut, mais ce n’était pas très professionnel. Après si ça venait d’une civile au caractère trempé… tout le monde lui passerait non ?

Esfir laissa faire Warren, elle avait toute confiance en lui pour préparer la descente au mieux et si quelque chose de mauvais devait se passer, elle savait que ce serait le choix du destin... Destin qui semblait avoir décidé d’être joueur aux vues des impacts qui touchaient le Black hawk alors que les soldats descendaient un par un.

Warren affichait son calme légendaire, celui qui l’avait poussée à parler plus qu’elle ne l’aurait cru sur Paradize et qui l’avait fait se sentir en sécurité. Et là, sous le feu ennemi, a deux doigts de se laisser descendre le long d’une corde depuis un hélicoptère... cela fonctionnait toujours. Alors faute de pouvoir lui sauter au cou parce que les témoins étaient un peu trop proches, elle attrapa l’une de ses mains et la serra plus fort tout en lui souriant pour qu’il n’ait pas trop peur pour elle.

// Tu sais comme je suis nulle au tir, vaut mieux que je le laisse rangé pour la descente. T’inquiètes pas pour moi blondinet. //
// J’étais plus inquiet pour moi, un coup à ce que tu me tires dessus même de dos.// blagua-t-il en serrant sa main en retour de deux pressions pour lui faire comprendre qu’il avait saisi le geste. Il lui fit un sourire entendu.
Esfir rit en retour // Et tu as bien raison ! J’en serais foutrement capable ! //

Il se positionna dans son dos pour relier leur deux harnais par les deux mousquetons. Ce serait collé serré mais vu le contexte, ils n’en profiteraient pas. Warren estimait qu’un seul mousqueton aurait suffit mais c’étaient les ordres. Il avait peur cependant que dans le feu de l’action, le temps de virer les deux, ils ne se fassent allumer. Tant pis, elle ne pesait pas lourd, il aurait tout le loisir de la soulever et de l’entraîner sur une position de repli le cas échéant.

Il attrapa la corde qui vibrait sous l’impulsion du rotor. Elle était lourde à dessein, pour éviter les mouvements de balancier, et surtout, elle était plus longue que la hauteur pour être posée au sol et éviter qu’elle en fouette tout le monde en bas. Il inséra l’autobloquant dans la corde. Ce serait sa responsabilité, et il devait juger de son poids et de celui de sa partenaire pour éviter d’arriver trop vite en bas et de se péter les jambes. Ce serait balot pour commencer.

Le vent relatif leur fouettait le visage maintenant qu’ils étaient près de la porte. Tendu, il n’en restait pas moins confiant.

// Je ne te tiens pas mais tu es tenue par les mousquetons. // l’informa-t-il pour la rassurer, en attendant le “top” de l’officier. // Ça va aller. // Il parlait posément de sa voix rocailleuse pour éventuellement calmer l’appréhension de la jeune femme.

// Ca va être des montagnes américaines pimentées à la sauce génii... sensations fortes garanties. // dit-elle en positionnant ses bras croisés contre son torse, une position qui lui semblait plus sécuritaire et peut être rassurante. Elle aurait aimé être une wonder woman capable de canarder l'ennemi depuis les airs... mais elle n’était qu’une technicienne qui avait oublié d’avoir peur de la mort.
// La garantie Butler. // abonda Warren avec un rictus.

Le top donné, Warren les bascula dans le vide. Tout alla très vite en réalité. L’autobloquant débloqué, ils descendirent comme des bombes vers le sol, mais le SEAL maîtrisait la descente sans tout lâcher et il freina avant de toucher pour atterrir en douceur. Il l’avait fait des dizaines de fois à l'entraînement et la sensation était toujours aussi grisante.
A peine eut-il le temps de défaire l’autobloquant pour se libérer de la corde et d’aviser la situation, c’est à dire de voir un atlante dézingué un type, qu’une charge explosa non loin d’eux. Ce fut Esfir qui ramassa l’essentiel du souffle de poudre noir étant donnée qu’elle était positionnée devant lui.
Putain de mousquetons. Pas le temps de la pousser sur le côté pour qu’elle ne gêne pas alors qu’il avisait le lanceur qui en préparait une seconde pour eux.

// Il en rallume une putain, on va lui sauter dessus Esfir, accroche toi ! //

La descente fut rapide et apporta son lot de sensations, l’impression de vitesse qui fait qu’on se demande comment on va faire pour ne pas s’écraser au sol et faire SPLOUTCH comme une tomate trop mûre. Si la descente en elle-même ne lui fit pas plus peur que ça... malgré le bruit des combats, la bombe qui explosa juste devant elle juste après que ses pieds aient touché le sol, ce fut une autre histoire!
Elle avait poussé un cri au moment de la détonation et elle se retrouva tout à coup peinant à respirer et aveugle. L’atmosphère était tant saturée de fumée, de bruit, qu’elle avait du mal à distinguer si elle était en vie. C’est la toux qui lui signifia que oui. Esfir n’osait pas bouger, si ce n’était pour tousser, elle ne voyait rien et se raccrocha au seul point rassurant au mileu de ce chaos : la voix de Warren.
« J’y vois plus rien ! » l’informa t’elle sans pouvoir retirer cette angoisse de sa voix éraillée par la fumée qu’elle avait probablement aussi avalé.

L’angoisse monta d’un cran chez le soldat. Il s’était promis de ne pas s’inquiéter mais c’était raté. Il était humain après tout, et ses sentiments fonctionnaient à plein pour lui gueuler “elle est touchée, elle est touchée !!”. Seulement, il était aussi “programmé” pour réagir à ce genre de situation. S’il se penchait sur elle pour essayer de lui venir en aide, ils étaient cuits tous les deux. Ni une ni deux, il attrapa le flingue situé dans le holster de cuisse d’Esfir, en passant ses bras de chaque côté d’elle, la différence de gabarit aidant largement, pour viser et tirer sur le type qui voulait remettre ça.

test Warren & Esfir:

L'entraînement fit le reste. Warren s’était emparé du stunner Wraith de son amie. Le premier tir se dispersa sur le bois tendre de la charrette renversée, faisant sursauter un adversaire bien conscient de l’identité de cette arme. Comme beaucoup d’habitants de Pégase, il avait été traumatisé par les sélections et l’effet d’un blast incapacitant. Le prochain tir de Warren impacta l’ennemi en pleine poitrine. Son paquet de poudre allumé par une mèche désormais trop courte, il avait initié le geste de façon trop ample et tendue. L’élan l’avait dégagé de sa couverture, offrant l’ensemble de sa poitrine au militaire qui avait saisi l’occasion. Le choc brutal de ses muscles contrit par l’effet du blast le jetèrent par terre, lui et son sachet, avant que la détonation ne le recouvre d’un nuage encore plus sombre que le brouillard. La violence de l’explosif n’avait pas été suffisante pour le disperser en kit mais le binôme sentit une brume chaude n’ayant rien à voir avec de l’eau.
Une fine brume écarlate.

Warren n’aimait pas spécialement ôter la vie, mais en tant que soldat, c’était parfois nécessaire. Eux ou les autres. Il savait qu’il vivrait avec toute sa vie, et qu’il reverrait certains visages en s’endormant le soir. Cependant, il préférait voir celui bien vivant d’Esfir que l’inverse. Le type avait joué avec le feu et il avait perdu, se faisant vaporiser par la charge qu’il comptait leur envoyer. Ils avaient eu une chance incroyable, encore qu’il n’avait pas vu l’état du visage d’Esfir.

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Jeu 27 Mai - 9:05

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Le croc du Néant

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La technicienne avait gardé les bras serrés, repliés contre elle tout le temps que l’échange avait duré. Les yeux fermés, le visage crispé, priant silencieusement que la vue lui revienne. Entre le diagnostic inquiétant du médecin et maintenant ça... elle flippait. Elle flippait parceque ça faisait boum dans tous les sens et parcequ’elle était un poid mort, incapable de bouger, de voir ou de faire quoi que ce soit a part tenir debout et se faire la plus petite possible pour ne pas génrer les mouvement de Warren. Heureusement que son soldat était plus grand et plus large qu’elle... comme quoi c’est utile parfois d’être un petit gabarit.

La menace immédiate neutralisée, il écarta la russe toujours attachée à lui pour la planquer du côté de la charrette qui n’était pas exposé, conservant pour le moment l’arme en main au cas où. Elle serait de toute façon plus utile au SEAL qu’à la technicienne si elle était aveuglée.

« Je l’ai eu mais attends ! Je te détache. » l’informa-t-il vigoureusement, se doutant dans quel état elle devait être en ne voyant rien alors qu’ils étaient dans un merdier sonore important et qu’elle s’était faite agresser directement en se posant au sol, sans parler des autres sens comme la sensation de recevoir cette fine brume consécutive à l’explosion.
Ni une ni deux, il fit sauter les mousquetons de leurs harnais respectifs, et il la retourna vers lui pour observer son faciès. Elle était couverte de suie, et de sang, le sang du bonhomme qui avait explosé. Mais elle semblait aussi miraculeusement indemne.
« Tu veux que je te passe de l’eau sur le visage ? » demanda-t-il, cherchant du regard la toubib dans tout ce merdier opaque.

Esfir se sentit projeté dans une direction qu’elle n’avait pas choisie et dans le brouhaha ambiant, elle n’aurait su dire si c’était Warren qui avait initié le mouvement ou si c’était une explosion qui les projetait dans cette direction. Elle n’avait pas senti d’autre souffle chaud mais elle n’était plus sûre de pouvoir identifier ce qui lui arrivait tant ses sens étaient saturés et son esprit troublé par le manque de l’un des plus importants. Warren la rassura rapidement et détacha les mousquetons qui les tenaient fermement l’un à l'autre.

« Oui de l’eau sur les yeux...je... » elle rouvrit les yeux avec une grimace sous le picotement désagréable « je crois que ça revient mais ça pique. »
« Tu as du prendre la suie de la bombe dans les yeux, tu as eu du bol si c’est que ça... » observa-t-il en passant son sac devant lui pour en extirper sa gourde. « Attention je verse... » Il préférait lui donner les étapes. L’ambiance était déjà assez éprouvante comme ça pour ne pas lui verser l’eau sur la tronche sans crier gare et la surprendre avec une sensation encore différente qui faisait appel à son sens du toucher.
« J’savais que le bouclier russe, c’était une bonne idée. » dit-il sur un ton léger pour essayer de faire passer la frayeur.

Esfir fit la grimace quand l’eau ruissela dans ses yeux, ça piquait à mort et sa démangeait en même temps, c’était horrible... bon moins horrible que si la charge lui avait brûlé le visage ou transpercé le ventre mais ça restait parfaitement désagréable.
Elle cligna des yeux plusieurs fois avant d’être soulagée de revoir à nouveau. Entre la suie et l’eau c’était encore flou mais c’était rassurant.
« Faut bien des russes solides pour protéger vos petites gueules d’anges d’amerloques. » dit-elle pour répondre à la plaisanterie et se concentrer sur autre chose que le bruit des tirs et le floue devant elle.

« Et ouais, mais ne te sens pas obligée de recommencer. » l’houspilla-t-il sans y mettre vraiment les formes. Il extirpa un t-shirt propre de son sac et lui file pour qu’elle s'essuie les yeux avec. De toute façon, il n’en aurait probablement pas l'utilité, vu le merdier, ils allaient baigner dans leur jus le temps de l’opération.

Le temps pour la russe de retrouver un peu la clarté dans sa vision, de nouveaux bruits se firent entendre, dont un juron du soldat, ainsi qu’un choc qui l’éloigna d’elle. Un fanatique était sorti de derrière la charette avec une lame pour essayer de se farcir de l’atlante et il avait percuté le gaillard pour l’entraîner au sol afin d’essayer de le planter. Le stunner Wraith avait filé un peu plus loin de la petite mêlée brouillon, qui voyait le soldat sur le dos pour le moment, opposant de la résistance à ce taré torse nu.

Esfir eut un mouvement de recul en voyant la silhouette se jeter sur Warren et l’envoyer au sol. Elle voyait la scène grossièrement et ne se sentait pas du tout d’attraper le stunner qu’elle ne voyait de toute façon pas. Par contre, elle pouvait sentir sans avoir à regarder la présence rassurante de Pierrette, sa fidèle clé à molette attachée à sa ceinture à outil. Elle s’en saisit et la délogea de sa lanière, prit appui sur la charrette pour se relever et sans penser aux risques de se montrer comme une cible, elle se releva de toute sa petite hauteur pour surplomber l’assaillant de son soldat. Elle leva bien haut Pierrette qu’elle abattit avec force sur la nuque du guerrier en furie.
« Pas touche...a mon...soldat ! » dit-elle avec force tout en abattant deux fois de plus la tête de la clé sur celle de sa victime.

Warren sentit la puissance de l’homme faiblir une première fois, avant qu’il ne se retrouve inerte dans ses bras, et l’imprécation d’Esfir n’y était pas pour rien. Sentant qu’il n’avait plus de résistance, il le repoussa sur le côté avec un grognement, tandis que du sang commençait à couler depuis le haut du crâne du type.
Il se redressa sur son séant, la respiration hachée par l’adrénaline et la lutte. Le couteau, une véritable machette, gisait près de lui, lâché au moment du premier coup qu’il avait reçu derrière la tête. Il le récupéra pour ne pas le laisser traîner, surtout si le gars reprenait connaissance, ce dont il doutait clairement, alors qu’il avisait la russe avec sa clé à molette.
« Merde… Merci… Encore un point pour la Russie. Je vais me vexer. » Il avait déjà expérimenté ce genre d’attaque violente, mais c’était toujours une épreuve, et faire comme si de rien en blaguant n’étant pas simple. Il était d’autant plus éprouvé que la rouquine lui avait sauvé la mise en cognant ce type.
« Ça va ? On devrait rejoindre la section... » dit-il en la regardant depuis le sol.

Esfir resta interdite un moment, en observant le sang et quelques fins cheveux sur la molette de Pierrette. « Elle est toute sale maintenant. »
Il se redressa. Elle était sous le choc, et c’était normal. Ce n’était pas anodin de fracasser la tête d’un type. Il observa rapidement les alentours enfumés. L’attaque leur avait montré que tout pouvait arriver sans qu’ils ne puissent l’anticiper. Rassuré rapidement, il lui attrapa la main qui tenait la clé à molette et la baissa un peu pour la ramener près de son corps, qu’elle quitte son champ de vision pour se concentrer sur lui. « Tu as fait ce qu’il fallait. Regarde moi. » lui demanda-t-il doucement en l’attirant de nouveau vers l’abri relatif de la charrette.

De sombres souvenirs revenaient à la surface, du sang, un visage en bouillie... pourtant ce n’était pas elle qui avait porté les coups..enfin si les premiers, mais ceux qui avaient achevé Tesh, c’était cet homme qui les avaient porté...mais dans sa menace, il lui avait bel et bien partagé la culpabilité. Elle devait chasser ce souvenir de son esprit. Ce n’était ni le lieu, ni le moment et elle le savait.. Elle releva le regard pour le plonger dans celui de Warren, il était là, sain et sauf et peut être que c’était grâce à elle, grâce à ce geste...Elle s’efforça de puiser un peu dans sa force pour retrouver de quoi tenir là maintenant.
« Ouais... ok... » il lui fallut encore quelques secondes pour émerger de son passé... pour chasser l’autre Esfir de ses pensées et revenir à l’instant présent. Ces types étaient des ennemis, il fallait se protéger les uns les autres, ça faisait parti du boulot d’Atlante... même si ça ne faisait pas partie du job d’un mécano. « Ouais, ça va aller...tu vas bien, alors ça va. Faut rejoindre les autres. »

Il la toisa encore quelques instants pour la sonder au mieux, sans pourtant la percer vraiment. Il n’y était jamais vraiment arrivé. Elle avait sa part d’ombres qu’il acceptait sans rien dire, sachant que quand elle en aurait envie, elle se confierait comme elle avait déjà pu le faire. Cependant, il mettait actuellement son état sur le choc d’avoir tapé sur un type avec son outil, ce qui était compréhensible à son niveau.
Et ce merdier ne faisait que commencer. Quelque chose lui disait qu’elle n’allait pas en rester là, malheureusement.
Et lui non plus, ce type qu’il avait abattu était le premier d’une longue série, il n’en doutait pas, et cet homme qui leur avait sauté dessus avait été là pour leur rappeler que c’était la guerre.
« Ouais, allons y. » Il lui fit un sourire bienveillant comme il savait faire, le genre qu’il pouvait lui réserver, rien qu’à elle. « Je t’embrasserai bien, mais tu as une mine affreuse la rouquine. » lui dit-il pour la railler un peu, dernière boutade avant de retourner dans la réalité du moment, celle où Clive canardé à la batteuse, où Shaun enlevait une hache d’un sac à dos, bref, le début des emmerdes, ou la suite…
Elle l’attrapa par le col et colla son nez dégoulinant de suie sur la joue où elle déposa un baiser furtif. « On s’en fout. » puis elle se laissa emmener par le soldat vers le reste de l’équipe pour s’attaquer à la suite du programme. Ce petit échange avait au moins réussi à lui redonner un peu de force pour continuer.


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Skyler McAlister
Médecin Neurochirurgien
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Jeu 27 Mai - 17:34

Skyler McAlister


Le Croc du Néant

Feat. les membres d'Atlantis


Un peu avant, du côté de Skyler et Shaun …

L’approche du camp ne fut pas de tout repos, et Skyler se crispa sur son siège. Certes, le vol devenait peu à peu chaotique avec la scène de guerre qu’elle imaginait en bas. Mais c’était surtout parce que le grand saut approchait de plus en plus. Soudain, alors que Nelly semblait chercher la zone pour stabiliser l’hélicoptère, des bruits métalliques se firent entendre sur l’appareil. Des tirs qui ricochaient sur la carlingue. Ils étaient à leur tour attaqués. Et le Lieutenant voulait descendre avec ça ? Cela n’aida pas la doctoresse à se calmer, cette dernière resta assise, cramponnée à son siège, tandis que Nelly se positionna au-dessus de la zone de largage. L’appareil fut placé près d’une tour pour leur offrir un maximum de protection pendant la procédure de descente, tandis que les tirs fusaient de plus en plus sur le Black Hawk.

Le matériel fut la première chose qui descendit de l’hélicoptère. Puis Darren, ensuite Hailey. A mesure qu’elle voyait les autres membres de son équipe disparaître de son champ de vision, le cœur de Skyler s’accéléra, tout comme sa respiration. Le moment fatidique approchait, elle le savait. Et plus le temps passait, plus la panique la gagnait. Warren et Esfir se préparaient de leur côté à sauter.

Le Lieutenant avait veillé au départ et à l’arrivée de Clive, se dépêchant de faire expédier Spalding à sa suite pour optimiser au maximum le temps d’immobilité de l’hélicoptère. Lorsque ce fut le tour du premier duo de s’élancer le long de la corde, il avait cédé sa place, laissant à Warren l’expertise de la descente et le contrôle selon ses besoins. L’aérocordage était toujours une entreprise délicate, et elle l’était d’autant plus en binôme, mais le gaillard était un SEAL, et pour en avoir côtoyé souvent durant ses opex au Moyen-Orient, les Rangers régulièrement apprêtés aux renforts des troupes d’élite envoyés directement sur la ligne de front, il savait pertinemment que ces gars là n’étaient pas des bleusailles à qui on devait apprendre l’art de la guerre. Mais et surtout, il devait préparer sa propre descente et celle du médecin qu’il avait décidé d’embarquer avec lui.

Il n’eut qu’un pas à faire pour rejoindre McAlister. S’il savait qu’ils n’avaient pas beaucoup de temps, il était tout aussi conscient que la braquer avec brutalité pour effectuer cette descente ne serait pas son premier choix. Tandis qu’il l'invitait à se relever, il déploya les mousquetons de sécurité qui allaient les relier l’un à l’autre de manière assez étroite et serrée en face à face. Il avait déjà troqué son casque de com contre son casque de combat, fixé sur sa tête, ce qui le privait de l’usage du canal clair et sans bruit environnant. Skyler se leva difficilement de son siège, et enfila son sac à dos, s’y prenant à plusieurs reprises car ses mains tremblaient. Elle laissa Shaun les préparer à la descente, mais de son côté, la doctoresse ne se sentait pas bien. Le soldat dressa sa main droite en direction de Skyler, index et majeur déployés, en désignant ses yeux, puis les siens afin de capter son attention tout en élevant fortement la voix.


« Docteur. Vous ne regarderez que mes yeux, vous resterez fixée à ma voix. Vous n’aurez rien à gérer hormis poser vos pieds par terre. »

Sur son flanc, Warren et Esfir s’élançaient. Ça allait bientôt être à eux. Après avoir également retiré son casque comme Shaun, Skyler acquiesça d’un timide hochement de tête, elle fit un effort colossal pour ne pas regarder dans la direction de l’autre couple qui avait maintenant disparu dans ce vide qui la terrifiait. Pour l’instant, Skyler n’était pas encore à côté de la porte de l’hélicoptère. Alors elle garda son regard fixé dans celui de Shaun, s’y accrochant désespérément pour ne pas céder à la panique malgré la situation.

C'était sans compter sur l’ennemi qui avait bel et bien décidé d'abattre l'oiseau tant qu'il était vulnérable. Shaun eut un acte réflexe, d’abord en sentant le soubresaut qui déstabilisa son équilibre, mais aussi au constat immédiat de l’explosion survenue à quelques mètres de leur position, se fragmentant d’éclats de briques, de plâtre et de pierres, que les pales de l’hélicoptère encaissèrent tant bien que mal. Il replia aussitôt son bras gauche autour de la femme qui lui faisait face tout en rabatant vivement sa main sur sa nuque pour l’obliger à trouver l’abris de son épaule, tandis que l’autre main accrochait une sangle de maintient à laquelle il se tint fermement, empêchant l’un et l’autre de tomber. A cause du bruit sourd de l’explosion qui lui vrilla les tympans, Skyler ferma les yeux et s’accrocha fermement au gilet tactique de Shaun, comme si sa vie en dépendait. Grâce au militaire, la jeune femme ne prit pas de débris qui tombaient de la tour, quelques projectiles ayant évité les pales pour tomber sur les deux retardataires. Autant dire que Skyler n’était pas du tout en train de se détendre en cet instant.

Shaun n’avait pas vraiment eu besoin d’entendre l’annonce de la pilote pour savoir, non seulement qu’ils l’avaient échappé belle, mais que ce sursis ne serait que de courte durée s’ils ne s’élançaient pas rapidement. Il y eut un espèce de décompte qui s’enclencha dans sa tête. Quelques secondes seulement. Le temps qu’il estimait à la recharge de l’engin s’ils profitaient de munitions supplémentaires. Toujours le bras en maintient pour la fixer contre lui, il s’approcha aussitôt de la corde pour s’en emparer de l’autre et y clipser son dispositif.

« Respirez, soufflez. Quand vous me dites Go, j’y vais. » Laissa t-il entendre sur une voix toujours aussi forte pour briser le brouhaha du vent.

Skyler essayait de respirer le plus calmement possible, en vain. Elle ouvrit les yeux, et recula sa tête de quelques centimètres, tandis que Shaun mettait en place la corde pour descendre. Par un simple réflexe, la doctoresse tourna la tête pour voir ce qui restait de la tour éventrée par le tir. Heureusement que ce tir n’avait pas touché l’hélicoptère, mais cela pouvait arriver à tout moment. Cependant, étant humaine, la doctoresse ne put s’empêcher de regarder plus bas. Son regard fixa le vide, et la panique la submergea pendant cette petite seconde. Son corps se raidit, Skyler se tétanisa sur place, incapable de faire le moindre geste. Elle ne parvint pas à détacher ses yeux du vide, comme toute personne souffrant de vertige. Son coeur s’emballa, tout comme sa respiration. La voilà paralysée par la terreur, et elle secoua la tête, tremblant de tous ses membres.

« Non … je ne ... » cria-t-elle sans quitter le vide du regard, terrifiée, alors que le temps était compté, mais sans parvenir à finir sa phrase.

Parce qu’il n’avait jamais eu l’intention, dès le départ, d’attendre vraiment son avis, aussitôt le dispositif mis en place, Shaun fit un quart de tour sur le rebord de l’appareil pour se propulser dos au vide et laisser les premiers centimètres glisser entre ses bras et ses jambes. La vérité, c’est qu’il n’avait lancé cette phrase que pour la rendre plus docile face à un choix qu’elle pensait avoir, et qui n’avait été qu’une illusion proférée. Il n’avait pas attendu, pas pris l’once d’une seule seconde pour permettre à McAlister de se rendre réellement compte, que déjà ils descendaient. Il tenait le dispositif en main qui régulait leur vitesse de chute, une de ses jambes s’étant crocheté autour de celles de la femme pour la maintenir au maximum contre lui, l’autre la gardait captive de son étreinte serrée. Son visage était détourné, son regard braqué vers le bas pour en aviser son arrivée et jongler au plus juste entre rapidité et souplesse. Parce que dans son décompte mental qui continuait de s'écouler, il n’y avait pas qu’eux qu’il tenait en considération, mais aussi Nelly qui en aurait besoin de quelques-unes pour s’échapper de là.

Lorsque Shaun se lança dans le vide malgré la panique de Skyler, la respiration de cette dernière se coupa. Pendant toute la descente, la jeune femme ferma les yeux par simple refléxe. Elle aurait voulu hurler à plein poumons, mais aucun son ne sortit de sa gorge, trop terrifiée. La descente lui parut une éternité, et lorsque ses pieds touchèrent enfin le sol, Skyler eut beaucoup de mal à reprendre possession de ses moyens. Ses jambes étaient tremblantes, elles menaçaient de s’écrouler dès que Shaun la détacherait.

C’est le dispositif qui rattachait l’officier à la corde qui céda en premier, libérant ainsi l’hélicoptère d’un possible envole d’urgence. En appui fléchit sur ses jambes, il ouvrit d’une main rapide la communication radio qui reliait son oreillette sur la fréquence du Black Hawke.

// Vert pour décrochage immédiat ! //

La doctoresse ouvrit enfin les yeux, et en regardant autour d’elle, la panique laissa peu à peu place à la colère contre le militaire d’avoir osé l'entraîner dans le vide malgré son état, alors qu’elle était tétanisée par la peur. Sans même réfléchir, ni sans même se préoccuper de la zone de guerre qui se passait autour d’eux, Skyler frappa plusieurs fois le torse de Shaun. Cependant, ses coups ne lui firent aucun mal vu la présence du gilet tactique du Lieutenant, et le petit gabarit de la jeune femme. Cette dernière le savait parfaitement, et son but n’était pas de faire du mal à Shaun. Ses coups n’étaient qu’un geste désespéré pour tenter d’évacuer la panique qui continuait de la paralyser, même si le saut était terminé. Sa crise n’allait pas s’arrêter d’un claquement de doigt, et l’agissement du militaire n’était pas du tout un bon moyen pour qu’elle se calme le plus rapidement possible.

« Mais vous êtes complètement malade !!! » dit-elle en hurlant, les yeux brillants de larmes qu’elle s’efforça de ne pas laisser couler, alors que Shaun semblait se désintéresser de sa colère, ou du moins ne pas y porter attention, encaissant seulement ses assauts, son regard concentré à défaire rapidement les mousquetons que les reliaient.

FICHE ET CODES PAR YAVANNA

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Shaun Kelly
Lieutenant
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Ven 28 Mai - 9:02

Shaun Kelly
Le croc du Néant

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« POUR LA FOI !!!!!!! »

Ce grand cri venait de résonner dans le dos de la jeune femme. A peine le dernier mot de Skyler prononcé, elle fut jetée dans les bras du lieutenant, le manche d’une hache dépassant de son sac à dos. La doctoresse poussa un cri de douleur sans comprendre ce qui venait de se passer, venant interrompre son déversement de colère et de panique sur Shaun. Elle ressentit une violente douleur dans son dos, et ses jambes déjà tremblantes cédèrent sous son poids, tandis qu’elle tentait vainement de s’accrocher au gilet du militaire pour se rattraper. Un fanatique, le visage couvert de sang, se détachait juste derrière elle, à peine à quelques mètres des autres équipiers en combat. Le périmètre était un véritable gruyère. Alors que Skyler se ramassait sur elle-même, percluse de douleur, le fanatique ne parvint pas à retirer sa hache prise dans le sac médical. Il poussa un hurlement bestial et se jeta sur l’officier de toutes ses forces, n’hésitant pas à marcher sur le pauvre médecin pour l’atteindre.

Le Lieutenant eut un regard de surprise brutale lorsqu’il vit le manche de la hache dépasser du dos de la femme, craignant brusquement le pire pour celle qui s’était affaissée dans ses bras après l’avoir martelé, son regard effarré dérivant aussitôt sur le fanatique qui s’élançait vers eux. Son sang ne fit qu’un tour à cette réaction réflexe qu’il eût, lâchant prise du corps de McAlister qu’il ne pu correctement retenir tant le tout avait été d’une rapidité éclair. Il avait placé son bras gauche en barrage, le poing serré pour maintenir la distance le temps que sa dextre se déploie d’une vitesse vive à son holster de cuisse où séjournait son Jéricho, chargé, approvisionné et prêt à tirer.

Skyler ne put rien faire, elle était à terre. Elle ressentit une douleur au milieu de son dos, mais choquée et endolorie, elle ignorait si elle était blessée ou non. Elle ne comprenait même pas ce qu’il se passait. Poussant un gémissement, la jeune femme resta allongée sur le sol, sans remarquer l’homme qui avançait vers Shaun.

D’une flexion du pouce, Shaun fit sauter la sécurité, un geste maîtrisé qui ne lui demanda qu’un centième de seconde en vérité, tant il l’avait répété, tandis que son index sur la gâchette la pressait aussitôt à quatre reprises, canon pointé vers le gaillard qui ne savait pas vraiment à qui il s’en prenait. Shaun dénota sans mal les trois premiers impacts qui arrachèrent la cage thoracique du fou furieux. Il perdit la vie sur le champ. En tombant, la dernière balle du Jericho lui pulvérisa la mâchoire. Le lieutenant ne se rendit pas compte qu’une poignée de dents cassées se répandit sur son gilet tactique. Le corps sans vie retomba brusquement au sol sans un sursaut de vie. La menace était neutralisée.

Détruire une vie, il n’y avait rien de plus facile à cela en soit. Une simple pression de l’index, une simple volonté inflexible, et il en était fini d’un homme, d’une femme, d’un enfant. Un geste si facile qui réduisait en poussière quelconque passé et n’offrait rien d’autre que le bref passage d’un souvenir dans la mémoire de ceux qui le connaissait encore. Il y avait ceux dont la mort marquait, s'exprimait littéralement dans les pensées du soldat, et l’emportait toujours un peu plus loin à cheval entre les deux mondes, et d'autres pour qui même la vie n’en était réduite qu’à l’état d’un objet, inerte, dénigré. Ce fanatique se plaçait définitivement dans cette seconde catégorie.

Pas même le temps laissé à son corps de s’écraser au sol, qu’il n’était plus qu’un amas de chair sans valeur aux yeux de l’officier, dont le regard balaya l’environnement proche afin d’être sûr qu’aucun autre ne viendra à sa rencontre. L’arme toujours au poing, sécurité replacée de ce même mouvement du pouce, il déposa enfin genou à terre, juste à côté de la femme échouée sur le ventre.

« McAlister ! » avait-il lancé en tirant d’un coup sec sur l’arme blanche plantée dans son sac à dos pour l’en dégager, au constat que la lame n’avait atteint sa peau, par une chance insolente. Quelques centimètres plus haut, et plus personne n’aurait pu encore le maudire d’avoir été si brusque.

Encore sonnée, Skyler ne répondit pas à Shaun. Elle ne bougea même pas, réalisant lentement qu’elle venait d’être attaquée. Mais par quoi ? Et par qui ? La jeune femme sentit que le soldat retirait quelque chose dans son dos, et curieusement, ce ne fut pas aussi douloureux que le choc qui l’avait fait tomber par terre. Skyler bougea un peu, et tenta même de mettre une main derrière pour atteindre son dos, mais en vain. Elle ne parviendrait pas seule à voir si elle était blessée ou non. Cela dit, quand elle bougea son corps, elle ne ressentit rien qui pouvait s’apparenter à une blessure, si ce n’était un très léger tiraillement, à l’endroit où la hache avait frappé son sac à dos.

« Ca va. » finit-elle par dire, rassurée.

Au moins, cette attaque avait eu le mérite d’avoir calmé la crise de panique de Skyler. Même si les battements de son coeur étaient toujours élevés, son esprit n’était plus fixé sur l’hélicoptère, le vide, l’aérocordage, et le vil stratagème de Shaun pour la faire descendre de manière brusque et sans aucune psychologie. Lentement, la doctoresse essaya de se redresser, et se plaça à genoux pour retirer son sac à dos qu’elle examina. La hache avait transpercé le tissu sur l’avant du sac, l’objet n’avait heureusement pas poursuivi sa route jusqu’au gilet, puis le dos de la jeune femme. Quelque chose avait stoppé sa course, mais ce n’était pas le moment de vérifier ce qui lui avait sauvé la vie. Skyler garda son regard fixé sur son sac, n’en revenant pas d’être toujours vivante et en un seul morceau.

« Docteur. Relevez-vous. » l’appelait à nouveau le Ranger tout en restant à sa hauteur pour plus d’aisance de voix, dans ce nouveau bordel dans lequel ils s’étaient plongés, fait de coups de feu et de cris, après le décollage de l’appareil. Il avait tendu sa main pour aider la femme à se remettre complètement sur pieds. Ils n’allaient pas tarder à devoir bouger, et vite.

La voix de Shaun arracha Skyler à ses pensées, et elle tourna la tête pour voir sa main tendue. La jeune femme prit soudainement conscience de ce qui se passait autour d’eux. Outre le corps du fanatique abattu qui l’avait attaquée, c’était le chaos autour d’eux. Sans oublier l’air presque irrespirable causé par les nombreux incendies déclenchés à l’intention des Atlantes. Il ne fallait pas traîner ici, car ils étaient à découvert. Skyler prit la main de Shaun et se redressa grâce à son aide. Ses jambes tremblaient encore un peu, mais la doctoresse reprenait peu à peu le contrôle de son corps, avant de mettre son sac sur le dos, et de suivre le militaire.

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Lun 31 Mai - 15:06

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Le croc du Néant

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Graham était toujours avec Darren, défendant le sud. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, il plissa les yeux à la recherche de nouvelles formes à abattre. Son neuf millimètre toujours pointé vers l’avant, en direction d’une barricade qu’il ne voyait plus, il se demandait si c’était la fin du calvaire. Clive en profitait pour assurer la stabilité de sa mitrailleuse. La fumée des incendies prenait à la gorge, il fallait s’y faire bon gré mal gré. Un claquement régulier, d’abord lointain, gagna en précision. Graham se crispa brusquement, en même temps que Darren qui montait son canon dans la direction du bruit. La démarche n’était pas la même que ces fanatiques qui couraient à la mort. C’était un soldat qui avançait sur eux.

Lui aussi fut surpris par la présence des silhouettes dans cette purée de poix. Il s’agenouilla en levant son P90 et se ravisa aussitôt, captant le sifflement particulier que venait d’émettre James. Par un simple signe militaire, l’escouade reçut confirmation que le sud avait été récupéré par les défenseurs. La ligne tenait, l’assaut ennemi se tarissait. Mais qu’en était-il de l’autre endroit ? Celui d'où était venu l’agresseur de Skyler et du duo Warren/Esfir ?

« Qui est l’officier ? » questionna-t-il en fixant les nouveaux venus. Il suivit naturellement les regards pour approcher du lieutenant Kelly.
Le bruit de l’hélicoptère décrivant des cercles autour du camp, se plaçant à l’abri par le gain d’altitude, attira brièvement son attention. Comme l’avait dit l’ingénieur des coms, ça faisait plaisir ce rappel du passé.
« On manque de temps. J’ai plus de nouvelles de la barricade au Nord. Un de mes gars est pris dans les barbelés sur celle du Sud. Il faut stopper ce foutu brouillard aussi. Aidez-moi à reprendre le contrôle du site et ensuite je vous accueille dans les règles de l’art. »
Le regard de Shaun dériva sur le nouveau venu, ses yeux se plissant par instinct pour se départir du gros de la fumée qui les entourait. Il avait relâché le soutien qu’il avait offert à Skyler pour l’aider à rejoindre un abri, assez rapidement d’ailleurs, bien qu’il s’était assuré qu’elle tiendrait sur ses jambes, avant de porter son regard sur l’uniforme du type, cherchant son grade, espérant sans doute qu’il s’agisse là du Capitaine à qui il devait répondre. Cela ne l’empêcha néanmoins pas de répondre aussitôt, en même temps qu’il se maintenait à sa rapide observation.
« Combien d’effectif assuré il reste sur place ? »
Shaun ne trouva aucun grade visible sur l’uniforme du soldat. S’il avait possédé un quelconque galon, il semblait l’avoir retiré sciemment pour ne pas donner l’air décisionnaire.
« Quinze avec l’équipe mortier. Un toubib et un scientifique. Mais depuis l’assaut, je n’ai plus le compte précis des forces opérationnelles. »
James tourna un regard angoissé en direction de la barricade Nord. Dans l’atmosphère persistante des coups de feu, il n’arrivait pas à déterminer si ses collègues se défendaient encore là-bas.
« Et les civils ? »
Son regard se déporta ensuite sur l’église plus au loin, faisant un léger tour d’horizon rapide, pour se remémorer la disposition des lieux, avisant instinctivement le clocher du bâtiment. C’était presque un mécanisme, de noter les positions en hauteur, de part sa formation initiale qui en faisait un tireur de précision hors pair.
« Presque une centaine. Ils sont entassés dans l’église, couverts d’entailles et toutes sortes de blessures. Les fanatiques leur ont promis la mort, ils sont complètement terrifiés. »
Encore une fois, James regarda vers le Nord.
« Il faut reporter le débrief, je dois contrôler cette barricade. »
« Votre nom ? » enchaîna-t-il rapidement en ré-alignant son attention sur la barricade Nord.
« James Graham. Sergent. » répondit-il en faisant un pas vers la destination. « Je suis l’aide de camp du Capitaine Allen. J’ai été...prêté...au Capitaine Presley. »
Shaun fit un pas à son tour dans sa direction, posant sa main sur l'épaule de l'homme pour en interrompre la progression.
« Sergent. Vous m'avez demandé de vous aider à reprendre la zone, et c'est pour ça que je suis là. Alors vous allez devoir m'écouter. » entama t-il, ne marquant qu'une courte pause, avant de reprendre, portant son index à son oreillette radio pour en indiquer la présence.
« Branchez-vous sur le canal Alpha Prioritaire, cette fréquence semble passer outre le brouillage, et mettez deux hommes en soutien sur la barricade Nord, qu'ils se maintiennent sur la position arrière et replis immédiat en cas de problème. J'vais envoyer un homme couvrir en repérage le secteur Nord, Nord-Est, il pourra offrir un éclairage spotter pour votre artillerie au besoin, donc qu'ils évitent de trop s'avancer. »
Il avait gardé son attention captive du sous-officier le temps de lui confier ses consignes, s'assurant qu'il avait bien compris chacune d'elles. Le ton de sa voix ne laissait pas entendre qu'il était disposé à en débattre, directif, sans pour autant manifester la moindre colère.
« A vos ordres... »
Une main sur son oreillette, dans le but de changer de fréquence comme on le lui avait demandé, James prit le temps de traîner son regard sur le gilet tactique du soldat. Il y trouva enfin l’information qu’il cherchait.
« ….lieutenant. » termina-t-il en se retournant.
Graham s'apprêtait à prendre la route. Il comptait détacher un gars de l’équipe mortier et aller remplir l’objectif donné par l’officier. N’ayant rien prévu pour lui, le sergent serait le deuxième homme et veillerait au respect des consignes. Mais, alors que le lieutenant Kelly allait donner ses prochains ordres, le sergent fit brusquement volte-face. Sa main plongea vers le gilet de l’officier et se saisit du galon de poitrine. Il retira le scratch d’un geste vif, sans lui demander son avis, et disparu dans la brume en peu de temps. C’était visiblement un geste de protection.
A son mouvement de main, auquel il ne s’était pas attendu tandis que son regard avait déjà amorcé d’aller observer le SEAL, Shaun avait reculé d’un pas en défense dans un geste aussi réflexe qu’instinctif, son bras droit saisissant son fusil qui pendait à son flanc, mais avec un temps de retard ce qui laissa au Sergent l’opportunité de s'emparer de son bien. Il avait d’ailleurs arrêté l’amorce de son mouvement, gardant le canon vers le sol quand il comprit son geste, se contentant d’une grimace désapprobatrice et d’un juron murmuré.

Il marqua un temps de silence où il resta quelques secondes, à peine en réalité, à river son regard sur l’endroit où le Sergent avait disparu, avant de relâcher la poignée du fusil et prendre une large inspiration, puis il en vint à Butler le désignant en braquant son index et son majeur tendu dans sa direction, l'interpellant aussitôt pour capter son attention.
« Butler. Tu me grimpes sur ce perchoir. » Sa main avait dérivé du soldat à la hauteur du clocher qui les surplombait tous à quelques pas de leur position, joignant l'église. Là-haut, la cloche avait été démontée et jetée au sol depuis quelque temps et un foyer de grande envergure y avait été créé, sans doute pour en faire un phare de fortune pour attirer les réfugiés et désigner l'emplacement de l'antenne médicale à tous les nécessiteux. Les flammes avaient été laissées mourantes, d'où s'en échappait une légère fumée plus sombre, les défenseurs ayant dû l'éteindre pour éviter d'être une cible trop voyante aux différents belligérants. Un œil connaisseur aurait pu confirmer que les lieux paraissaient stables et idéal pour un tireur.
« J'veux un rapport terrain secteur Nord-Nord-Est à 180. Position en soutien, feu uniquement sur cible confirmée. »
Dès que le désigné lui donna confirmation de la bonne compréhension de sa consigne, il dévia ensuite son attention sur le docteur, celle-là même qui avait sauté contrainte et forcée de l'hélicoptère en sa compagnie.
« McAlister, vous prenez le matos et vous vous repliez vers l'église. » Il avait désigné le matériel descendu juste avant le groupe, toujours scellé dans un filet et déplacé de seulement quelques mètres du lieu d'atterrissage. « Si des civils blessés traînent encore à l'extérieur, vous les rassemblez là-dedans. Vous déploierez les caisses médicales et techniques uniquement. Spalding vous accompagnera. »
A l'évocation de ce nom, Shaun en reportera son regard, l'observant avec la même intensité que les autres.
« Spalding. J'veux une reco drone du secteur Sud et un état des présences ennemis sur la bande Sud-Sud-Ouest, savoir d'où venait ce tir RPG et s'ils ont encore de quoi nous poser problème. J'suis aveugle dans tous les sens du terme, alors éclairez moi c'bordel. Si y’a le moindre mouvement de troupe, faites le moi savoir. »
A nouveau, il attendit confirmation de la part du soldat avant d'en venir à ouvrir son canal de communication à son oreillette, d'une pression de son majeur à cette dernière. Tandis qu'il avait amorcer à distiller ses ordres, il était bien visible que ses pensées continuaient de bouillonner, sans doute continuant de planifier perpétuellement les positions tactiques qu'il avait entamé.
//Bricks, vous me recevez ?//
//Si, teniente ?//
//On y voit que dalle en bas, alors faites moi un nettoyage de ces putains de feu qui nous embrouille. Faites écrouler les maisons dessus s'il faut, mais je veux y voir plus clair. Et restez hors portée RPG, on ne sait pas encore s’ils ont de quoi vous poser problème.//
//Reçu. Trois minutes.// répondit l’hispanique après un petit moment.
Il désactiva la communication radio aussitôt, reportant finalement son regard sur le Sergent et le Première Classe, et enfin sur la technicienne.
Clive. J'veux que vous veniez avec moi sur la barricade Sud, on va libérer ce gars. Lunienko, avant de partir rejoindre l’église, où vous pourrez voir pour l'antenne relais et essayer de contrer ce brouillage, dites moi que vous avez une pince coupante ou une cisaille dans votre bordel immédiat.
« Bien reçu ! » gueula Clive avant d’envoyer une courte rafale.
« Qu’est ce que vous voulez couper chef ?. » demanda Esfir afin de s’équiper du bon outil, parce que bon y’a pince coupante et pince coupante hein! Y’a des domaines où la taille, ça compte.
« Du putain de barbelé. Vous allez venir avec nous sur la barricade. »
« Ok, me faut Cléante alors, j’arrive. » dit-elle en allant jusqu'à la caisse à outil qui avait été descendue avec le reste pour récupérer une pince un peu plus grosse que celle à sa ceinture, s’ils voulaient couper du barbelé rapidement, il fallait au moins ça. « Les barricades....c’est...à côté ou loin des ennemis ? »
« Pile au milieu. »

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Hailey Spalding
Caporal
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Hailey Spalding


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