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Le cinquième vol

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Lun 3 Déc - 16:47

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



L’amérindienne vivait le combat en première ligne. Elle se sentait frustrée par le fait que ses projectiles de destruction massive ne fassent rien d’autre que de traverser le corps de cette créature de l’espace. Comment vaincre un ennemi intouchable ? Etait-ce Coyote qui venait leur faire payer leur témérité ? La jeune femme usait de toutes ses idées pour essayer d’esquiver les coups de gueule, mais le monstre semblait prendre en compte cela et il commençait à s’adapter, preuve d’une certaine forme d’intelligence de prédateur. Il y avait forcément un lien avec tout ce merdier de gaz et ça, mais pour le moment, elle n’en avait strictement rien à fichtre de savoir ce que c’était et pourquoi c’était là.

Elle n’avait même pas le temps de regretter d’avoir pris l’initiative de s’approcher de ce vaisseau Wraith. Elle était totalement absorbée dans la survie de son équipage, Cross et Eaglestar. Le F302 prenait la sauce, et il vit même disparaître un de ses missiles. La situation était vraiment critique. Son copilote lui disait de tenir bon, et elle savait qu’il était en train de contourner tout un tas de sécurité pour faire un bond en hyperespace dans ces conditions. C’était la seule solution pour se tirer de là. Si le canon électromagnétique ne fonctionnait pas sur le corps de la créature, les missiles n’offriraient rien de plus.

Après une nouvelle esquive de justesse, la fenêtre du bond s’ouvrit et le vaisseau s’engouffra dedans à une vitesse incroyable, prenant de cours le monstre qui tenta bien une interception. Putain qu’elle accélération ! Chenoa s’était retrouvée collée au siège sans avoir le pouvoir d’avancer la moindre parcelle de son corps vers l’avant. Et puis le calme de la navigation en hyperespace. Chenoa poussa un profond soupir alors qu’elle observait les nuances de couleur qui se déployait tout autour d’eux. Vue de la verrière, c’était carrément plus beau que depuis une des fenêtres du DSC-304.

Le F-302 émergea rapidement, arrivant à destination. Où exactement ? Chenoa ne savait pas encore. Elle était moite, les mains toujours ancrés à son manche et à ses instruments, l’index sur la commande de tir. Ses yeux balayèrent les environs alors qu’elle essayait de calmer sa respiration. Elle entendait celle de Scott dans la radio et il semblait au bord de l’apoplexie le pauvre vieux. Sur leur aile ventousée, s’agitait un reliquat de la bestiole. Chenoa ne tenait pas spécialement à en garder un souvenir cela dit, et elle ne pourrait certainement pas apponter sur le Dédale avec cet exo organisme sur l’aile.

// Ok Cross. T’sais où on est ? //, demanda-t-elle en contrôlant ses instruments elle aussi. Elle ne détectait rien d’anormal, à part ce vrombissement maladif du moteur. Costaud le coucou l’air de rien. Ils auraient été dans un chasseur type F-16 en train d’affronter ce genre de monstre dans l’atmosphère et ils étaient cuits directement. // En tout cas tu nous as tiré de ce guet apens. //, fit-elle pour le remercier implicitement.

Chenoa fit osciller un peu brutalement le chasseur pour essayer de décrocher la bestiole. De gauche à droite plusieurs fois. // Fais chier cette merde putain. Pourquoi est-ce qu’on a pas un droïde comme dans Star Wars qui va sur la carlingue faire le boulot sérieux. //, râla-t-elle dans son micro.

Maintenant que l’excitation du combat redescendait, la jeune femme sentait la sueur couler dans son vêtement et ce n’était pas super agréable. Elle s’était quand même bien faite peur sur ce coup là, mais l’expérience du combat rapproché ne lui était pas déplaisante. Ce qui l’était, c’était sans doute de ne pas arriver à toucher son ennemi. En tout cas, son copilote les avait tiré de là avec succès, elle lui en devait une bonne. Cette fois, elle n’essayait pas de le titiller avec le fond de son slip. Ils venaient de gagner en complicité l’air de rien avec cette merde d’aventure à la con.

Ses doigts fourmillaient dans ses gants, signe qu’elle serrait encore trop fort ses commandes. Une sale habitude qui l’empêchait de se relaxer totalement. Elle lâcha tout et se réajusta dans son harnais sur son siège. Elle se pencha en avant pour poser son casque sur le tableau de bord, fermant les yeux quelques secondes. Elle poussa un grand soupir dans la carlingue.




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Lun 3 Déc - 22:35

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre




Si Scott aurait pu se regarder dans un miroir, il se serait découvert avec les yeux hagards, la bouche entrouverte et la dégaine d’un touriste égaré. Quand on se fait embarquer dans une baston sans s’être vraiment préparé et que les battements cardiaque crèvent le plancher, que les poils s’hérissent en tout sens et que l’adrénaline inonde l’organisme : ce qui survient après dépasse pas mal de bonnes petites choses.

Sortir vivant d’un péril si réaliste et dangereux, c’est mieux que tout. Mieux qu’une bonne bière, de se droguer ou de s’envoyer en l’air. Il n’existe rien de mieux pour se sentir vivant ensuite. C’est une période de suspension où il est encore difficile de bien se rendre compte. Juste de faire ce constat : ils étaient toujours là. C’est tout.

Scott parvenait à calmer son souffle, bien conscient que sa pilote l’entendait buffler dans ses oreilles. C’était simplement une question d’image car son coeur continuait de martyriser sa poitrine. Scott en avait connu des affrontements. Il s’était déjà jeté sur la gueule de mec en étant largement en défaveur. Il s’était bouffé plusieurs balles gracieusement offertes par son groupe de l’époque. Mais jamais il ne se serait douté qu’une confrontation dans l’espace, seul à seul avec cette chose, le ferait comme “entrer” dans la cour des dieux.

Greer ne répondit pas aux quelques propos de sa partenaire. Il était penché sur sa console. Maintenant que Chenoa avait fait sa part du travail, c’était à lui de gérer efficacement le contrôle des dégâts ainsi que la navigation. Ca, c’était son excuse officielle. Officieusement, il ne voulait pas lui parler. Dans une petite partie de son esprit, il était parvenue à la conclusion qu’il n’aurait peut-être pas survécu s’il avait eu un autre pilote. Toutes ces manoeuvres, ces pirouettes et ces loopings effectués dans un espace étriqué pour échapper à cette bestiole, ça demandait une maîtrise peu courante...Timber était une sacrée pilote mine de rien, il fallait le reconnaître. Au fond de lui, il était content de l’avoir pour partenaire, comme si elle venait de prouver son expertise et sa hardiesse. C’est justement ce qui l’emmerdait.
Si son avis commençait à changer au cinquième vol, que se passerait-il au vingtième ? Au cinquantième ?

Instinctivement, Scott chassa toutes ces sombres pensées. Vu ce les informations qui s’affichaient sur sa console et les nombreuses alarmes qui clignotaient un peu partout, le piaf des étoiles avait pris plus cher que son aspect extérieur ne le laissait supposer. Le copilote se chargeait de faire des dérivations, d’éteindre certains systèmes et de bidouiller. C’est en ça que le F-302 était merveilleux : l’adaptabilité.

Par exemple, le moteur principal toussait parce qu’il y avait une défaillance permanente sur son alimentation en carburant. L’un de ses capteurs était défaillant et le système injectait trop ou pas assez de carburant. La vitesse de vol en devenait aléatoire et le réacteur avait tendance à vaciller. Scott détourna l’alimentation de carburant par un réseau secondaire. Cette merveille d'ingénierie avait toujours trois réseaux différents sur chacun de ses systèmes pour maximiser son fonctionnement malgré les avaries que le chasseur pourrait subir. La dérivation s’exerça sur une partie du réseau dont le capteur marchait bien. En quelques secondes, la commande de Scott s’appliqua dans les entrailles d’EagleStar et le moteur perdit son aspect maladif. Il résonna même plus fort dans la cabine, comme si le piaf imaginaire trépignait d’impatience de repartir en vol.

Un problème de réglé. Il y en avait huit autres sur sa liste.
Tout en s’éxécutant, le regard du copilote fût attiré sur la cabine d’en face. Sa partenaire était penchée, la tête posée sur son tableau de bord. Avait-elle eu un malaise ? Est-ce qu’elle pleurait ? Elle priait ?
Cette baston avait secoué Scott alors qu’il n’était qu’à sa place de copilote. Qu’est-ce que c’était pour elle dans ce cas ? Elle qui avait fait un affront direct à cette créature que rien ne semblait pouvoir atteindre.

//Timber ?// hasarda-t-il à la radio. //Tu tiens le coup ?//

// Carrément que je tiens le coup. //, répondit-elle dans la radio. Scott put la voir se redresser promptement.

Scott termina de régler les différentes avaries. Il fit son rapport juste après.

//Ok, ton piaf des étoiles va déjà mieux. j’ai colmaté notre fuite de carburant. Il nous reste 46%. L’une de nos tuyères a été écrasée donc on ne fonctionnera qu’à 70% de nos capacités de propulsion. La centrale électrique a tenu. Structure interne viable. En revanche on a perdu un missile, le cerbère, et l’intégrité du blindage sur notre aile tribord est compromise.//

Scott hocha la tête sur ce constat.

//On s’en sort sans trop de casse. Nos groupes de secours sont toujours prêt à l’emploi, il nous reste un missile en état de marche et le compte déclare 1712 cartouches restantes pour le canon. Ca...c’était la bonne nouvelle.//



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Mar 4 Déc - 17:21

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



// Et la mauvaise ? //

//La mauvaise, c’est que la détection cartographique tourne en rond. L’ordinateur ne reconnaît plus les étoiles...// Le copilote tiqua un moment avant d’annoncer un élément qu’il venait tout juste de découvrir : //On a cramé toute notre autonomie PRL. L’ordinateur a dû nous projeter sur un point aléatoire au maximum de notre capacité… nous sommes perdus Chenoa...//

// Nous sommes perdus ? //, répéta-t-elle bêtement dans la radio. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’elle avait une réaction typique de la personne paumée dans un environnement extérieur : elle regarda autour d’elle pour voir s’il n’y avait pas quelque chose de familier. Forcément, dans le vide intersidéral, c’était dérisoire, mais c’était surtout une forme de réflexe, de conditionnement humain normal. Elle est perdue, elle cherche du regard. L’Homme avait toujours fonctionné ainsi, et il était encore là aujourd’hui. // Ok… Ok… il faut qu’on garde notre calme. Essaye d’émettre et d’activer notre balise de détresse. //. La cartographie en rade faisait clairement chier. Qu’ils soient perdus dans l’espace était une chose, mais elle aurait aimé savoir s’il y avait des planètes viables dans le secteur.
Scott pu sentir que le F-302 reprenait un peu de poussée. La jeune femme venait de repartir, à vingt pourcent des capacités moteurs pour cramer le moins de ressources possibles. // Je vais laisser Coyote me guider vers une planète habitable. Ce serait déjà ça de gagné. //, dit-elle, d’un ton qui manquait de conviction. Elle n’était pas dupe et en plus de ça, elle était mathématicienne. La probabilité de trouver au petit bonheur la chance, une planète possiblement habitable était infinitésimale. Cependant, c’était toujours mieux que de rester planté là la gueule ouverte en attendant de mourir d’un manque d’oxygène, ou de froid.

//C’est ça ! Laissons une incarnation issue de ta bande de tarés consanguins guider ta main dans un secteur complètement vide ! // Râla brusquement Scott qui trahissait également sa tension et son incertitude. Il avait la trouille et la dissimulait sous cette agressivité. Chenoa ne DEVAIT PAS savoir qu’il balisait, qu’il avait besoin de sortir cette crainte et cette pression sans la reconnaître, même s’il en détailla clairement la raison. //C’est le vide intersidéral, bordel. INTERSIDÉRAL, tu saisis ?!? Inutile de faire ta Pocahontas ici, il y a pas une poussière de planétoïde. On est foutu bordel ! MORTS, TU PIGES ? On est paumé quelque part entre deux bras galactique de Pégase et toi tu...putain de...//

Scott cessa de parler. Il se serra les deux mains pour les empêcher de trembler. Il se sentait devenir mauvais, devenir le profond connard qu’était Hicks. Il avait envie de gueuler, de lui reprocher cette mésaventure par pure mauvaise foi, de la traîner dans la boue d’accusations infondées. Il coupa l’émission de son micro d’un geste brusque au moment où un cri de rage d’une terrible intensité perça les frêles défenses qu’étaient ses lèvres. C’est lui qui avait choisi le bond PRL. Il venait de les condamner, c’était une réalité composée de physique et de technologie : ils étaient faits.
Il venait de lancer un terrible et long suicide sans possibilité de marche arrière. La balise de détresse ? Elle ne portait pas aussi loin. Le Dédale ne penserait pas qu’ils seraient allé au maximum de leur autonomie PRL : c’était tout à fait suicidaire.

Chenoa avait fermé les yeux lorsque Scott avait commencé à râler avec véhémence. Si elle avait pu se pincer l'arrête nasale en même temps elle l'aurait fait. Elle avait peur, elle ne savait pas quoi faire d'autre à part faire preuve d'optimisme et l'autre venait l'engueuler comme une grosse merde. Elle n'avait franchement pas besoin de ça.
// Va te faire foutre connard. Si t'es déjà mort alors ferme ta gueule. Tiens tu peux même te débrancher, ça me fera de l'air en plus !! //, pesta t elle dans sa radio avant de la couper brutalement.
Elle tapa sur les manettes de rage. Oui ils étaient certainement foutu, et oui elle savait que sa tactique était vouée à l'échec et alors quoi ? Elle devait crever ici comme une merde sans rien tenter. Elle laissait ça à ce crétin dégénéré. Elle ralluma sa radio tout aussi brutalement et elle gueula : // ET MOI ET MES ORIGINES ON T'EMMERDE PROFONDÉMENT CONNARD !! TU COMMENCES VRAIMENT A ME FAIRE CHIER !! //. Et elle recoupa la radio. La colère l'empêcher de se morfondre et de craquer psychologiquement. Elle commençait vraiment à en avoir marre de subir la diatribe raciste de cet enculé. Et là, à bout de nerf, elle avait juste envie de le cogner.


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Sam 8 Déc - 16:33

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre




Étrange dans le fond.
Scott s’attendait à cette réaction venant de sa part mais il ne s’attendait pas que ça lui fasse quelque chose. Le coup de gueule était normal. D’ailleurs il le méritait bien et il s’était laché en ce sens. C’est comme s’il évacuait tout le trop plein sur la gueule de Timber et inversement. Mais l’entendre couper entièrement sa radio le fît grimacer. C’était surement le signe qu”il était allé trop loin et, pourtant, l’emplumée n’était pas du genre à échapper à la règle professionnelle.

Scott ne la vit pas matraquer ses commandes. Ou plutôt, il fit mine de l’ignorer. Elle aussi elle avait les foies. Franchement, qui ne l’aurait pas ? Cette situation faisait partie du tout premier chapitre des pilotes de chasseurs spatiaux : perdition = mort à 78% des cas. Plus ils sont loin de leur point d’attache, comme le Dédale, moins les chances de sauvetage sont élevées. Dans ces cas là, il était conseillé de trouver une planète habitable ou une Porte des Etoiles.

Chenoa avait raison et c’est en partie ce qui l’irritait le plus. Si quelqu’un devait paniquer, c’était elle. Et à Greer de tempérer et se montrer l’homme de la situation. C’est carrément sexiste et il assumait ça. A l’ancienne. Que les rôles soient inversés le débectait. Le bon côté, c’est que cette réaction de sa pilote venait aussi de la trahir en partie. Généralement, elle le renvoyait dans les cordes avec un bon monologue qui faisait sa nature. La justification bien longue et emmerdante, chargé de passion et d’assurance, qu’il endurait jusqu’à un certain point avant de lui couper la parole. Pas là…
Elle s’était juste emportée en fermant le dialogue. Ca lui ressemblait pas et c’est ce qui l’ennuya.

Le copilote reçu une alerte sur sa console, une différence soudaine de pression dans l’un de leurs réservoirs d’oxygène. Rien de bien urgent vu qu’ils étaient reliés par ombilical et qu’ils pouvaient passer rapidement sur le circuit fermé de leurs combinaison. Mais c’était heureux, ça arrivait vraiment au bon moment. Scott pu s’y concentrer comme un problème vague sur simulateur, tentant de résoudre l’avarie. C’est comme ça qu’il retrouva peu à peu son calme en adoptant une respiration plus souple et un rythme régulier.
Dehors, c’était vraiment le vide. Un désert de rien et d’étoiles trop distante. Pas le moindre paysage de matière, de création...non. Que du vide.

La panne s’aggrava curieusement. La pression venait de gagner leur réseau de distribution d’atmosphère avant de se déplacer dans le réservoir qui les alimentait par ombilical. A ce moment, un déclic se fit entendre dans son casque. Scott ricana silencieusement en se disant qu’il était “vainqueur” puisque c’est elle qui faisait le premier pas et eu dans l’envie de lui envoyer, dégoulinant de mauvaise foi, un : //C’est bon, t’es calmé ? //
Mais cette provocation ne passa pas ses lèvres. Il en avait assez fait et il allait y passer avec elle s’ils ne tentaient rien. Pour le moment, Chenoa était la seule à avoir eu une idée. Il fallait arrêter de merder. Par contre, elle pouvait se torcher pour recevoir des excuses. Fierté oblige !!!

Pour lui indiquer qu’il avait reçu le message, Scott activa manuellement son micro pour que le petit déclic accuse réception C’était une façon de renouer le contact pro sans trop s’hérisser le poil de la voix de l’autre? Une bonne idée.

Par contre, cette histoire de pression commençait vraiment à l’inquiéter. Elle augmentait petit à petit tandis que les capteurs témoignaient d’une accumulation de dioxyde de carbone qui n’avait rien à faire là. Scott décida de fermer ce réservoir en redirigeant les ressources ailleurs puis il remarqua avec effroi que la pression se redirigeait sur leur ombilical.

Un courant électrique lui descendit dans le dos. Sous le coup d’une hypothèse qu’il suppliait de tout son être de ne pas voir confirmée, Scott hasarda un regard en direction de leur aile tribord et s’inquièta. La ventouse organique...elle n’était plus là.
Avec cette dispute, il n’avait pas surveillé ses écrans. Pas surveillé cette chose. Et en calibrant avec effroi ses capteurs, il remarqua les mêmes signatures que le cerbère avait relevé lors du combat. Ce machin s’était infiltré dans leur chasseur. Là, il remontait le circuit au travers de l’ombilical.

//Pilote, alerte intrusion. Circuit atmosphérique compromis. Lâche l’ombilical.//
Il voulait dépressuriser leur cabine mais si la pilote ne passait pas sur les cartouches de sa combinaison, elle allait suffoquer. Scott l’attendit à peine. Il sentait que cette chose allait se foutre dans leur combinaison par l’ombilical s’il ne s’en débarrassait pas. Autre découverte : cette saloperie leur bouffait de l’oxygène pur.
//Putain grouille, c’est pas une blague ! Mets toi sur ta combi !!!//

Il n’y avait pas trente six solutions. Ils devaient à tout prix s’isoler. Dès qu’il remarqua que sa pilote s’était exécuté, il engagea la purge de leur cabine pour qu’il n’y ai plus d’oxygène à l’intérieur. La chose ne prit pas le plus court chemin. Comme une fuite de gaz au début, une nappe grisonnante s’échappa du cordon d’alimentation de Timber en se secouant comme l’aurait fait une lance à incendie sous pression. C’était une créature ayant exactement la même texture, peu solide, très gazeuse. Mais elle avait la gueule d’une araignée tout droit sorti des films d’horreurs et elle se déploya après avoir quitté le cordon. Elle était de la taille d’un ballon de rugby et s’accrochait ici et là pour se diriger.

A travers la fine pellicule de solide, on devinait des organes vaporeux dont les contours semblaient mystérieux pour certains. Mais pour d’autres, il s’agissait clairement de poumons à l’agonie.
//Oh merde…. //
La créature devait sentir l’oxygène, la détecter à distance. Ses pattes informes se solidifièrent à leur extrémités et semblaient griffer la verrière du casque de Chenoa à la recherche d’une ouverture. Il voulait bouffer son oxygène. Et quand la ressource se ferait trop rare, ce serait surement un grattage de fond de tiroir en lorgnant leurs poumons. C’était couru d’avance. Un morceau de cette saloperie avait fait le bond avec eux et il allait les bouffer !

Ils étaient dans la merde là ! En comprenant que Timber ne se laisserait pas faire, la chose se jeta soudainement contre la visière de son casque, les pattes de chaque côté de sa tête, et l’ensemble exerçant une pression de plus en plus forte. Surement pour briser le verre…




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Mer 19 Déc - 13:18

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



Chenoa avait peur. Elle ne savait pas si elle allait revenir vivante de cette mission ou si l’agonie allait être longue et douloureuse. Ils allaient mourir de faim, ou de soif probablement, si ce n’était d’une défaillance du F-302 sur les circuits de survie et ils finiraient congelés dans l’espace intersidéral. Personne ne les retrouverait, et personne ne pourrait les enterrer. Elle voguerait ad vitam eternam dans les cieux jusqu’à ce qu’un corps céleste ne percute par hasard le vaisseau et ne les disperse aux quatre coins de l’univers.
Elle regrettait maintenant d’avoir voulu faire équipe avec ce type. Il lui sortait par les trous de nez, et elle était vraiment en colère contre lui. Pourquoi est-ce qu’il ramenait toujours tout à elle ? Comme si c’était de sa faute. Ce n’était pas elle qui avait fait n’importe quoi dans le cockpit pour les envoyer ici ! Elle savait qu’elle était injuste, qu’il était tout autant dans l’urgence qu’elle au moment du combat, mais elle n’arrivait pas à ne pas lui en vouloir, surtout après qu’il l’ait envoyé chier comme ça.

Puis c’était quoi ce délire ?? Une créature qui vit dans l’espace. C’était de l’inédit. Pourquoi est-ce que c’était tombé sur eux ? Franchement, ça n’aurait pas pu être un dart ou quelque chose comme ça, merde. Au bout de quelques minutes, elle remit en fonction sa radio, et elle reçut un petit bip en retour. Néanmoins, elle ne se manifesta pas plus que ça. Elle ne voulait pas communiquer inutilement avec cet abruti.

Et voilà qu’il cherchait à lui foutre les boules en lui demandant de couper l’ombilical. Il voulait qu’elle crève plus vite ou quoi ?
// Mais ouais, maintenant tu cherches à m’étouffer pour garder l’air pour toi... // Sauf qu’il en rajouta une couche pour lui dire que ce n’était pas une blague. Ni une ni deux, les vieux réflexes revinrent et elle se débrancha pour passer sur le circuit de sa combinaison.
L’air s’échappa de sa cabine suite à des manipulations de Scott. Elle allait poser une question quand elle vit sortir de son cordon ombilical la créature qui était il y a peu sur l’aile. La jeune femme s’enfonça dans son siège comme si elle pouvait mettre un peu de distance entre elle et “ça”.

Elle commença à se déplacer dans la cabine.
// Scott…. Scott ?? Putain Cross ?! //. Chenoa ne savait pas quoi faire. La créature s’était accrochée sur son casque et elle commençait à exercer une pression. Elle n’avait pas sa tête dans l’étau mais c’était tout comme. Putain, c’était la panique à bord. Elle ne voulait pas crever comme ça. Le sous titre des films Alien lui revenaient en tête : Dans l’espace, on ne vous entendra pas crier.

// Noooonnn. //, fit-elle en essayant d’agripper la créature. Cette dernière eut une réaction immédiate et elle chercha à serrer les doigts de la pilote. La douleur était atroce, et elle allait finir par lui briser la main. Elle ne voulait pas souffrir mais elle préférait de loin perdre sa main que sa visière dans l’immédiat. De son autre main libre, alors qu’elle secouait celle emprisonnée, elle cherchait son arme de service dans la cabine pour tenter quelque chose. N’importe quoi pour essayer de survivre ! Cette créature ne la tuerait pas bordel !


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Mer 19 Déc - 22:36

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre




Pourquoi est-ce qu’elles avaient toutes la même voix ? La même façon de crier ?
On a beau se vouloir unique, même trié sur le volet pour pouvoir s’assoir sur le siège d’un F-302, on ne peut pas échapper à certaines similitudes. Chenoa avait hurlé de la même manière que ses victimes quand elles se sentaient prises au piège. Un cri qui trahissait un constat effrayant, l’intellect humain faisant son travail, pour faire comprendre instantanément quelle serait l’issue de la menace.

Quand ses amérindiennes étaient écrasées sous le poids de son corps et que leurs forces se tarissaient. Quand elles comprenaient qu’elles ne pourraient plus s’enfuir et lui résister longtemps. C’était comme la proie qui se faisait happer par le fauve. Il maintenait sa prise, patientant efficacement qu’elle s’affaiblisse progressivement. Et au moment opportun, lorsque les mouvements étaient plus lents, moins puissants, le prédateur qu’était Scott n’avait plus qu’à se servir. Profiter de son trophée.

Pour résister, les Navajos étaient les meilleures. Le côté sauvage surement. Des indomptables qui les rendaient encore plus appréciables. Il n’y avait pas plus beau trophée que de voler ce fragment vital de leur âme. Elles étaient à bout de force et livrée à sa volonté. Il n’avait jamais eu aucune pitié. C’était même un plaisir indescriptible, en terme de puissance, de s’imposer à ces femmes. Les sentir encaisser ses élans, les plaintes tirées de leur dernières résistances. Quand elles attendaient tout simplement que la tempête se termine en espérant que la lame finirait leur vie. Mais il ne le faisait jamais.

Pourquoi Scott aurait-il aujourd’hui plus de pitié pour Penikett qu’il en avait eu à l’époque ? Ce n’était pas une chasse mais leurs vies étaient en danger. L’événement n’était pas si différent que ça en fin de compte.
Ce monstre lui sautait dessus, il s’attaquait violemment à elle en lui arrachant ce cri. Ce cri si identique, si puissant et vibrant de nostalgie malsaine. Scott eut la furieuse envie de le faire taire pour de bon. De faire disparaître Chenoa. Il ne voulait plus l’entendre hurler comme ça. Déjà parce qu’il était lui-même bouffé par la panique. Mais aussi parce que sa foutue voix lui renvoyait tout son passé à la gueule.
Scott devait agir maintenant !

Chenoa n’était pas stupide.
Aux prises avec cette créature, elle allait bientôt comprendre qu’il en voulait à l’oxygène contenu dans sa combinaison. Le copilote n’avait aucun intérêt personnel à ce que l’atmosphère revienne dans sa cabine. Et il n’avait pas non plus d’intérêt à ce que Timber s’en sorte. L’homme ne voyait pas encore très bien ce que la chose était en train de lui faire subir. Il vit simplement le zat passer dans son champ de vision et le monstre sauter dessus pour lui broyer autant la main que l’arme. Il lui fit si mal qu’elle en hurla plus fort encore. Dans un mouvement instinctif, le copilote se couvrit le casque de ses mains. Stop. STOP !!! Il ne voulait plus l’entendre !!! Son rythme cardiaque monta en flèche. Il eut un constat terrible et affligeant...mais réellement opportuniste.

Sans attendre, il passa sur les commandes interne pour atteindre le système d’éjection de Timber. Les ingénieurs qui avaient créé le F-302 étaient parti du principe que le binôme travaillait en symbiose. Logique. Pourquoi se tireraient-ils dans les pattes durant une bataille ?
Du coup, il était possible de dériver des commandes d’un poste à l’autre et de les utiliser à la place du concerné. Chenoa eût le temps de voir que la créature réduisait son Zat en bouillie avant qu’une alarme ne se déclenche. Sur son ordinateur de vol, la commande d’éjection menée par Scott apparaissait clairement. La chose, pendant ce temps, se jeta brusquement sur elle pour s’attaquer de nouveau à son casque.

//Tu fais moins ta maligne maintenant, hein ?...// fît il d’une voix sombre et étrangement calme.

Après l’avoir balancée dans l’espace avec son fameux colis, Scott reprendrait les commandes de vol. Il ne serait jamais aussi bon qu’elle mais il pourrait tenter de se rapprocher d’une planète habitable. Il avait eu un plan un peu fou pour ça avant que le parasite ne saute sur elle. Adieu Chenoa et adieu les soucis. Fini le risque quotidien qu’elle puisse le percer à jour. Terminé sa capacité à le faire causer et creuser son passé en une seule sortie. Fini la gueguerre et le risque de tout perdre par sa curiosité.
Il avait tout à gagner à ce qu’elle disparaisse pour de bon. La commande était prête, son écran tactile demandait la confirmation. Une pression de son doigt et tous ses problèmes seraient réglés. Il n’aurait plus qu’à faire en sorte que le F-302 et sa boite noire disparaisse, raconter une histoire émouvante et jouer le copilote bouffé par la culpabilité. Il employa un ton étrangement compatissant et complice pour leur dernier échange :

//Ne t’inquiète pas Chenoa, ce sera rapide. Je raconterai une belle histoire à ta famille.//

Et il approcha le doigt du déclencheur.


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Jeu 20 Déc - 4:14

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



La douleur était insupportable. Elle sentait ses doigts se comprimer sous la force qu’exerçait la créature. Pourquoi est-ce qu’elle s’était empressée de venir dans SA cabine ?? Pourquoi pas dans celle de Scott ? C’était égoïste comme pensée, mais elle se posait quand même la question. Est-ce que le copilote avait dérivé l’air pour que ça arrive chez elle et pas chez lui ? C’était possible après tout, il avait accès à l’ensemble des options permissives du F-302. Il pouvait faire ce qu’il voulait, absolument tout ce qu’il voulait.
Car oui, Chenoa commençait à comprendre. Il y avait deux options : Soit cette créature en voulait à son air, soit elle en voulait à sa chair. Les deux options pouvaient très bien se réunir également pour n’en former qu’une combinée. Quoiqu’il en soit, c’était cette créature ou elle, et elle ne voyait pas comment s’en sortir réellement surtout que son arme de service venait de se faire pulvériser tout bonnement par la force de ce truc… Ses doigts allaient probablement suivre le même chemin que le Zat…

Heureusement, la destruction de l’arme fit diversion et elle délaissa ses phalanges le temps de s’occuper de la menace. Une alarme se fit entendre dans le cockpit et un coup d’oeil vers son tableau de bord lui indiqua que l’éjection était programmée et prête à être déclenchée.

// Scott ?? //, fit-elle avant de pousser un autre hurlement de terreur alors que la créature revenait à la charge sur sa visière de casque, comme un démon possédé qui voulait absolument s’infiltrer dans une humaine pour la mettre enceinte d’une créature hideuse qui n’aurait pas neuf mois de gestation mais neuf minutes interminables pour la maman qui verrait sortir de son intimité un être difforme qui la trainerait partout par le cordon ombilical !!
Non, elle partait en live. Les paroles de Scott résonnèrent dans l’habitacle alors qu’elles n’étaient présentes que dans son casque. Qu’est-ce qu’il sous-entendait ? C’était donc réellement de sa faute ? Il avait conduit la créature vers elle quand il avait détecté la menace ?

// Va te faire foutre, j’aimerai bien t’y voir tiens !! //, beugla-t-elle dans son casque. Elle essayait toujours coûte que coûte de se défaire de la bestiole qui comprimait fortement sa visière. Dans peu de temps, elle allait se fissurer, et ce serait la fin.

Une belle histoire à sa famille ? Il comptait donc s’en sortir en l’éjectant elle et la créature ? Elle ne voyait que ça. C’était le plan de Scott. Cette raclure allait s’en tirer et elle allait crever dans l’espace toute seule, bouffée, ou fécondée, par cette abomination spatiale. Mais est-ce qu’il avait plusieurs options devant lui ? Peut-être que s’il la gardait dans l’habitacle, une fois repu de son cerveau, la chose irait s’en prendre à lui et il serait le prochain sur la liste. Quelque part, il faisait preuve d’une décision pragmatique, même s’il semblait la prendre un peu trop facilement au goût de l’indienne.

Elle était donc foutue. Elle allait rejoindre ses ancêtres. C’était son destin.
Le ton compatissant de Scott l’aida à se résoudre. C’était certainement le bon choix. Celui qui n’est jamais écrit dans les manuels, mais qu’il faut savoir prendre pour ne pas condamner tout le monde.

Elle ne répondit rien, essayant toujours d’empêcher cette créature de rentrer dans son casque. C’était primaire, elle voulait juste reculer l’inéluctable, par peur et horreur.


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Dim 30 Déc - 6:46

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre




Pourquoi est-ce que son index ne franchissait pas le cap pour déclencher l’éjection ?
Il y avait comme une force invisible, quelque chose d’inédit et de très déplaisant, qui lui demandait de plus en plus de force à mesure qu’il approchait. Il voulait s’en foutre du coup de gueule de Chenoa, de ses plaintes et de sa lutte interminable. Il aurait dû s’en foutre.
D’ailleurs, ça aurait même dû le faire bander de la voir enfin dans un tel état de détresse. Mais curieusement, au lieu de lui plaire, ça lui fendait l’âme. Il y avait comme quelque chose de “bon” qui le transperçait, s’insinuait, pour lui prendre les tripes et lui interdire cette manoeuvre.
Mais bon sang ! Bordel !!! Pourquoi est-ce qu’il agirait différemment ?
Il avait détruit plusieurs dizaines de vies amérindiennes avec son père ou en solo. Là, il avait une excuse de plus : sauver sa peau. Qu’est-ce qui était plus dur maintenant ? Qu’est-ce qui avait changé ?!?

Les souffles, les plaintes, les soupirs, l’agonie de Chenoa qui ne se laissait toujours pas faire. Ca lui vrillait les tympans, ça le saisissait comme jamais. Scott arma son doigt de nouveau et refit un essai. Mais rien...il n’y arrivait pas. Il y arrivait plus.
Il aurait pu couper sa radio, pour ne plus entendre, mais c’est comme s’il se trouvait sur un point de bascule. Comme s’il y avait quelque chose qui le garantissait d’un désastre. Chenoa DEVAIT mourir. Mais il avait de foutus scrupules. DE FOUTUS SCRUPULES A LA CON.

Il finit par joindre les mains sur son casque avant de gueuler, en se découvrant une voix de détresse inconnue jusqu’alors.
//TA GUEULE PUTAIN ! TA GUEULE !!!! FERME TA FOUTUE GAMELLE !!!//
Mais c’était trop tard. Ses défenses néfastes tombèrent les unes après les autres et Scott abdiqua. Il martela d’un doigt rageux l’annulation de la commande d’éjection en hurlant de colère. Il entendait la visière du pilote se fissurer petit à petit, il le distinguait parfaitement. Et pourtant elle n’abandonnait pas, comme les autres, elle abandonnerait jamais.
//Chenoa ! Calme toi ! Il faut vraiment que tu te calmes ! Que tu arrêtes de bouger comme ça !//
Il inspira fortement. C’était à croire qu’il parlait avant tout pour lui. Il avisa tout autour à la recherche d’une solution avant de choisir celle qu’il avait eu depuis un petit moment. A vrai dire, depuis qu’elle l’avait appelé par son prénom, comme si elle lui demandait de l’aide. Bien sûr qu’il y avait une solution pour la sauver cette foutue emplumée. Mais c’était tellement plus facile de la buter pour protéger ses arrières.
//J’arrive...j’arrive...mais calme-toi bon sang.//

Scott se pencha sur son ordinateur de vol et commanda l’ouverture du cockpit. Il n’en menait pas large. Il ne voulait pas y aller d’ailleurs. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pu appuyer sur ce foutu bouton ?!?
Sans attendre, il retira ses attaches et récupéra sous son siège la petite sacoche contenant les réserves d’oxygène en cartouche et le nécessaire pour colmater les fuites. Un objet de base que Chenoa n’avait probablement pas pu atteindre de son coté.

Dans le vide de l’espace, Scott longea le flanc du chasseur en s’accrochant de ses mains. Il râla en manquant d’être arraché de sa prise dans son élan et se porta jusqu’à hauteur de sa pilote. La chose serrait tellement fort son casque qu’il en discernait les difformités au travers de sa peau. C’était à vomir. Aussi cruel qu’effrayant.

//Je suis là Timber. Arrête de te battre.// Fît-il en s’approchant à contrecoeur.

Il était loin d’être serein.
Il ne voulait pas approcher de cette créature. Rien que sa composition, sa texture, sa foutue apparence, lui donnait envie de vomir. De retourner fissa dans sa cabine pour balancer l’emplumée au large et se casser. Mais c’était trop tard. Il avait loupé sa chance.

Le copilote n’avait pas prit sa longe. Il dansait sans filet.
Pour une première fois dans le vide, perdu au milieu de nulle part, c’était à crever de trouille. D’ailleurs, il sentait qu’il était à deux doigts de se pisser dessus. Ses mains tremblaient tellement qu’il avait du mal à détacher sa sacoche pour l’ouvrir et en percuter la première cartouche. Juste un peu. Juste de quoi laisser l’oxygène se disperser en continu dans le vide.
Ca ne loupa pas. La chose se jeta dessus et engloba la sacoche dans une étreinte brutale. Scott cria tant par la surprise que la douleur en sentant sa main prisonnière de cette pression incroyable. C’est donc contre ça que Timber luttait ?!?
De son regard horrifié, il chercha du soutien dans celui de sa pilote. Il ne savait pas comment elle réagirait. Déjà, sa visière sifflait tant elle fuyait d’oxygène. Il allait falloir qu’elle colmate ça avec sa propre sacoche. Scott avait l’impression d’être foutu, il tremblait comme une feuille avec le regard hagard. Il voulait demander de l’aide à son tour mais seul sa fierté le retenait de le faire. Juste de l’égo…

//Amorce la post-combustion...je vais balancer cet enculé dans la tuyère...// fit-il d’une voix blanche et trop peu sûre.
Il commença à se reculer vers l’arrière du F-302, lentement, tandis que la chose se nourrissait et grossissait à vue d’oeil.
//On va lui dépouiller sa gueule...//

De la rage.
Juste pour éviter de lui montrer qu’il se chiait dessus.
A cet instant, il était encore plus terrorisé que Chenoa ne l’avait été.

Bon sang. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pu appuyer sur ce foutu bouton ?!?



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Ven 4 Jan - 4:44

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


Qu’est-ce qu’il branlait ce con ? Pourquoi ne l’éjectait-il pas dans l’espace comme il comptait le faire ? Elle était résolue mais ça ne tiendrait pas longtemps. Chenoa luttait toujours contre cette créature sans parvenir à s’en défaire. Le combat était inégal. Elle savait que si elle franchissait sa verrière, outre la mort qui l’attendait par congélation, elle verrait la bestiole lui rentrer dans la bouche et elle ne pourrait rien faire pour l’en empêcher.
Soudainement, le cri perçant de Scott lui vrilla les tympans. Mais il voulait quoi ? Qu’elle arrête de se défendre ? Qu’elle n’essaie pas de s’en sortir ?? Au moins, elle avait la satisfaction de savoir qu’il était torturé par le choix. Il n’y arrivait sans doute pas, et ça montrait qu’il avait un putain de coeur cet enfoiré de première. C’était une satisfaction pour Chenoa, réellement, et cela lui confirmait qu’elle avait fait le bon choix en voulant rester son pilote. Soit elle l’avait changé un petit peu de par sa présence, soit il n’était pas si mauvais malgré ses grands airs de petit merdeux. L’un dans l’autre, c’était une victoire pour elle, une victoire amère certes parce qu’elle l’apprenait alors qu’elle allait mourir, mais une victoire quand même.
La visière était en train de se fissurer, et elle n’y pouvait rien, malgré tous ses efforts pour empêcher la créature de parvenir à ses fins. Mais Chenoa était une battante, et comme Scott le supposait si bien, elle n'abandonnerait pas. Même ce jour là, quand elle se faisait violer par ces trois types, elle n’avait pas laissé tomber. Elle s’était résignée, attachée, ligotée, mais en son for intérieur, elle n’avait jamais lâché. Dans ses études, elle n’avait jamais lâché. En réalité, c’étaient ses rêves qu’elle ne lâchait jamais, et là encore, elle espérait continuer à rêver, continuer à vivre. Elle ne voulait pas rêver sa vie, mais vivre ses rêves, et maintenant qu’elle y était, elle ne pouvait pas baisser les bras. Pas maintenant.

// Comment tu veux que je sois calme putain de merde !! Tu vas m’éjecter, et que tu le fasses ou pas, cette saloperie va me bouffer le cerveau en passant par mon nez !! //, beugla-t-elle dans la radio pour couper court aux injonctions de Scott de se calmer, ce qui l’incitait à davantage se battre. Cette créature était coriace, elle ne lâchait pas le morceau. Elle forçait contre les bras de Chenoa pour maintenir sa pression sur la visière qui était sacrément costaud.

Chenoa avait vu sur toute la créature, sur son aspect difforme, sa texture horrible, et forcément, elle s’imaginait avec ça dans le casque, dans le seul endroit où elle ne pourrait pas l’atteindre avec ses mains et où elle serait à sa merci. C’était comme se faire bouffer par les fourmis en étant enterré dans le sable jusqu’au cou. On ne pouvait rien faire d’autre que de les voir arriver, rentrer dans les narines, dans la bouche, dans les oreilles, et commencer le long travail de découpe. Avec un peu de chance, le coeur lâchait de peur, mais pour les plus résistances, c’était la douleur de se sentir découpé de partout qui les faisait mourir. HO-RRI-BLE.

Soudainement, elle vit Scott à sa hauteur, hors du cockpit, dans le vide intersidéral, raccroché à la carlingue. Il venait l’aider ?? Ou avait-il tellement craqué son slip qu’il partait tout seul à l’aventure loin de tout ça ? Peut-être que le système d’éjection n’avait pas fonctionné pour une raison ou pour une autre et du coup, il se barrait ?? Mais pourquoi serait-il venu à sa hauteur alors ? C’était prendre un risque inconsidéré de voir cette créature s’en prendre à lui à son tour.
Scott craqua une cartouche d’oxygène. C’était donc ça le secret ? Pourquoi est-ce qu’elle n’y avait pas pensé plus tôt ? Elle avait fait du bûcheronnage pur et dur. Pas de réflexion, elle avait opposé la force à la force, elle s’était concentrée sur le problème, pas sur la solution… Mais qui pouvait vraiment lui en vouloir ? La créature s’était jetée sur elle avec une rare violence et sans crier gare. Scott avait eu tout le temps d’analyser la situation et de penser à un plan. Pas elle. Elle n’avait eu que le loisir de se défendre contre quelque chose qui voulait briser son casque.
Quoiqu’il en soit, la contrainte cessa immédiatement sur sa visière et cela lui fit drôle l’espace d’une seconde, comme s’il manquait quelque chose. Quelque chose qu’elle ne regrettait pas cela dit.

// Bo… bonne idée... //, répondit Chenoa qui n’était pas plus certaine que lui. L’espace d’un instant, elle fut tentée de lui gueuler de la balancer dans l’espace et qu’ils se tirent de là rapidement. Mais qui leur disait que cette créature n’arriverait pas à les rattraper ?? Rien. Après tout, elle semblait vivre dans cet environnement, et elle était déjà en train de grossir en consommant l’air de la cartouche. Sa visière fuyait et le système pompait plus rapidement de l’air pour maintenir la pression et le niveau d’oxygène. Chenoa rebrancha son ombilical pour soulager la cartouche intégrée à sa combinaison. Elle colmaterait avec l’aide de ses outils quand Scott serait en sûreté. Pour le moment, elle bascula des manettes et tourna quelques leviers pour faire démarrer la post combustion. Le moteur s’élança dans un ronronnement familier. Cependant, il risquait d’y avoir une embardée assez violente. Est-ce que Scott parviendrait à se tenir ? Il ne faudrait pas qu’il parte à son tour dans le jet de flamme du réacteur.

// Balance là et tiens toi bien Cross, ça va secouer et sentir le cochon grillé ! //, fit-elle d’une voix plus rassurée. Maintenant qu’elle était débarrassée du problème et qu’elle pianotait sur son tableau de bord, elle se sentait plus sûr, loin des émotions pour laisser faire les réflexes.


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Dim 6 Jan - 13:16

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre




Alors qu’il faisait son possible pour longer la carlingue sans se faire décrocher, Greer râlait dans sa barbe. Son coeur battait déjà à tout rompre. Il distinguait parfaitement cette saloperie se nourrir de l’oxygène, comme si elle “respirait” calmement, tranquillement, tout en grossissant encore et encore. Sa main était coincée dans cette étreinte autour de la sacoche. Du coup, il ne lui restait qu’une main de libre pour progresser. Il n’y avait que la fierté qui l’empêchait de reconnaitre à quel point ça le terrorisait. Personne, de toute l’escadrille, n’accepterait de faire un truc aussi dingue.

Et pourquoi il n’avait pas prit sa longe ?
Parce que ce foutu parasite serait bien capable de suivre le fil d’ariane et remonter dans le coucou. Non pas qu’il avait à coeur de sauver Penikett au détriment de sa vie. Comme ce fameux prince qui pourfend le dragon pour emmener la princesse loin de sa prison (dans les versions de Scott, le “preux” chevalier réclamait ensuite la récompense au pieu). Ah non ! Il aurait tellement préféré laisser la princesse rôtir dans son foutu donjon ! Mais quitte à prendre des risques, autant que ça serve à quelqu’un. Même une emplumée.
Mon Dieu, Scott, tu es tombé si bas maintenant...

L’avancée se faisait lentement. Trop lentement à son goût.
Dans le vide spatial, un gaz issu d’un conteneur pressurisé se dispersait à une vitesse ahurissante. Combien de temps avant que la cartouche ne soit vide ? Combien de temps avant que ça ne lui saute à la visière ?
Pas le choix cela dit. Il fallait assurer sa prise et se lancer sur la suivante sans trop d’élan. C’est régulièrement que Scott se faisait embarquer dans la vitesse de sa première impulsion. Il s'agrippait, serrait les dents avant de se cogner contre le blindage, puis il recommençait. Les dernières paroles de l’emplumée avaient été peu audible à cause du sifflement inquiétant de son casque. Il devinait qu’elle avait dû assurer sa réserve. Par contre, elle ignorait dangereusement l’effet secondaire.

//Ta brèche...laisse passer...trop d’oxygène...// fit-il, haletant.
Impossible de dissimuler le fait qu’il était au bord de la panique. Il surventilait, raison pour laquelle ses propos étaient hachurés et plaintifs. Son rythme cardiaque devait crever le plafond.
//Timber...tu vas geler...du visage...//

Il parvint jusqu’à l’arrière du F-302.
Dans d’autres circonstances, il aurait sûrement profité de sa longe pour se propulser en arrière et admirer ce magnifique bijou de technologie dans le vide spatial. Il était persuadé de ne jamais se lasser de ce genre de vue et, sincèrement, il se disait que ça ne serait pas si mal de faire le test un jour.
Mais pas là. Il devait se débarrasser de la bestiole. Enfin parvenu au bloc propulsion du chasseur, il remarqua la tuyère écrasée lors de leur première bagarre dans le tanker et râla dans sa barbe. Il devait atteindre l’autre qui se trouvait à coté. Le mouvement était compliqué, ça lui prit encore plus de temps mais il y parvint. La tuyère était là, Timber était prête à enclencher la postcombustion qui ferait rôtir leur invité gênant. Il n’y avait plus qu’à.

En serrant les dents sous la douleur, Scott tenta de dégager sa main retenue dans l’étreinte mais n’eut pour seul résultat que de subir plus de pression encore. Il se rappela que la créature avait eu un comportement stratégique jusque là, qu’elle ne l’avait pas accroché par accident. Quand les cartouches seraient vide, il serait le prochain sur la liste. L’homme poussa des plaintes d’efforts en insistant mais il n’y avait rien à faire. Son esprit s’alluma soudainement et il décida de la jouer autrement. En ouvrant la sacoche du côté non exploité, il tenta de sortir la deuxième cartouche - celle qu’il n’avait pas encore percuté - et la récupéra. L’idée était folle, c’était un putain de coup de poker.

//MERDE !!!// S’écria-t-il en ne parvenant pas à se raccrocher à la carlingue. Sa main frôla son appui à quelques centimètres.

TROP TARD !!!
NON, TROP TARD !!!

Avec ce mouvement, il s’était décalé peu à peu dans le vide. Scott se retrouvait maintenant à la dérive, en perdition, il ne pouvait plus se rattacher à son seul élément rassurant. Là, en face, il y avait Penikett et son F-302. Il venait de les perdre putain ! Il ne pouvait plus y retourner. Scott avait beau battre des pieds et des bras, il ne pouvait revenir : le vide spatial n’est pas une piscine. On ne nage pas.
Ca, c’est ce qu’il redoutait le plus. Et ça venait de se produire. Scott fut à deux doigts de supplier Chenoa. De lui demander de tout annuler et de venir le récupérer. Mais il ne pouvait pas. A cause de sa foutue fierté, déjà, puisqu’il serait prêt à y miser sa vie plutôt que de passer pour une buse. Mais aussi parce qu’il avait encore un dernier coup à jouer. Une dernière putain de carte !!!

Une dernière chose à faire complètement dingue. C’était comme jouer à la roulette russe et il avait un mal fou à se lancer, à agir. Sa respiration était maintenant trop rapide, trop chaotique. Il n’entendait plus que son propre souffle et l’expression de son angoisse, sa panique prochaine. Scott ne sût pas si sa collègue tentait de communiquer. Tout ce qu’il voyait, c’est qu’il était foutu. Qu’elle l’entendait paniquer. Il savait très bien comment ça allait se passer.

Ce fût à Scott Greer de se résigner cette fois.
Les rôles s’étaient inversés, en quelque sorte, et il était maintenant dans la situation de Chenoa. Et franchement, il ne pensait pas que c’était aussi dur. Il découvrait par la même la force interne de sa pilote pour avoir adopté ce comportement de lutte perpétuelle. C’est ce qui le fit éclater une dernière fois. Colère peu légitime mais une bonne façon de se décharger, juste un peu. Et peut-être, aussi, parce qu’il avait besoin de son soutien. De l’entendre pour qu’elle l’aide à aller jusqu’au bout.
C’était complètement con, il détestait ça, même s’il le faisait quand même. Parce que dans cet enfer, il ne pouvait compter que sur elle. C’était comme ça...

//TU FAIS CHIER !!!! DEPUIS QUAND CUSTER SAUVE POCAHONTAS ! BORDEL DE MERDE !!!!//

Et il ferma les yeux.
Ok...ok. S’il s’en sortait. On sait jamais. Scott se faisait la promesse du “Tout permis”.
S’il se sortait de ce bourbier. S’il se sortait de tout cet enfer. Et ben il se trouverait une belle gonzesse pour s’envoyer en l’air. OUAIS, CARRÉMENT !
Une belle nana avec une putain d’anatomie avantageuse. Il la casserait en deux pour fêter sa survie. Ensuite : un foutu cigare de la taille d’un barreau de chaise. Et une bonne biture pour se finir dans les règles de l’art.

OUAIS, CARRÉMENT !

C’était un bon plan ça. C’était bien pour se motiver. Il n’y avait plus qu’à !
Scott percuta finalement la deuxième cartouche. Le monstre qu’était devenu le parasite s’anima aussitôt et le copilote l’envoya en direction de la tuyère. Il créa ainsi un bon dilemme pour cette saloperie. Soit elle abandonnait une cartouche pour s’attaquer à sa combi. Soit elle le lâchait pour le précieux qui lévitait en direction de la tuyère.

La réaction ne se fit pas attendre bien longtemps. La pression autour de sa main cessa aussitôt et l’ennemi prit appui sur lui pour se propulser. En emportant la sacoche qui semblait faire corps avec une bonne part de son organique, elle atteignit la seconde cartouche autour de laquelle elle s’enroula. C’était pile le moment. Mais voilà. Scott ne pouvait plus se déplacer et il était pile en face du réacteur. Il fallait appuyer sur la détente de cette fameuse roulette russe.
Le copilote songea une nouvelle fois à sa promesse du “Tout permis” puis il hurla :

//MAINTENANT !!!!//

La chaleur fut si élevée et la déflagration de l’allumage si violente que la créature disparut aussitôt. Le souffle l’avait complètement écharpé et les morceaux réduits en cendre. Le gaz prit feu, les cartouches furent atteintes, et une détonation impressionnante de gaz souffla le F-302 avant qu’il ne puisse s’éloigner. Tout ça s’était produit en deux secondes, à peine. L’onde de choc envoya le chasseur au loin. L’alarme générale sonna dans l’habitacle encore ouvert, le signal étant donc relayée par la radio dans la combinaison de Chenoa, et l’ordinateur de vol s’emballa brutalement. Le système qui assistait sa navigation s’était déréglé. L’engin ne savait plus sur quel vecteur naviguer et il appliquait des corrections de trajectoires aléatoires, contradictoires même. Timber se retrouvait donc à essayer de contrôler un engin qui faisait tout un tas d’embardées, des tours et des demi-tours, des vrilles, des têtes à queue. Une terrible danse du diable, comme un canasson devenu fou qu’elle tentait à tout prix de calmer et qui souhaitait la rendre folle.

Scott, de son côté, avait été soufflé avec une grande violence.
Il se sentait tournoyer à une vitesse si élevée que ses membres étaient lourds, tirés vers les opposés. A croire qu’il se trouvait dans une centrifugeuse géante. Il hurla et hurla encore. Dans la panique, il cherchait frénétiquement le F-302 du regard. Mais sans parvenir à le trouver.

Penikett s’était vengée ?
Elle s’était barrée ? Elle l’avait abandonné parce qu’il avait failli le faire ?

//TIMBER !!!!! TIMBER !!!!!!!!!//

Mais son cri s’éteignit dans un râle d’angoisse. Il respirait à une vitesse ahurissante, comme s’il était devenu un animal traqué et à l’agonie. Son esprit refusa clairement cette image, cette situation. Scott était le dominant et non le dominé. Il resterait un dominant et mourrait en dominant. C’était tout à fait inacceptable de ne plus rien contrôler. D’être perdu, comme ça, dans le noir et le vide.

//Timber...// Haleta-t-il une dernière fois.

Et prit dans la panique, il fit des choses stupides. Scott se mit à secouer frénétiquement des bras et des jambes. A donner des coups de poings et de pieds dans le vide en gueulant, en hurlant, encore et encore. Comme s’il allait reprendre le contrôle de cette façon. Une alarme résonna également dans son casque, celle de son mélange d’oxygène qui se modifiait. Le système ne parvenait plus à juguler une telle absorption liée à sa crise de panique.

Le corps avait ses limites.
Greer s’effondra peu de temps après dans l’inconscience.


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Dim 6 Jan - 16:17

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


// Je sais merde que je vais geler ! //, pesta-t-elle dans son casque en attrapant sa trousse de réparation. Elle restait cependant prête à mettre les gaz. Rapidement, avec des gestes qu’elle avait répété à l’exercice lors de simulation de ce genre là, elle utilisa sa cartouche de résine pour colmater les brèches. Le conditionnement était fait de manière à ce qu’elle puisse disperser un produit collant dans le vide spatial comme c’était le cas.
Avec l’oxygène qui s’échappait, ce n’était pas évident du tout, mais elle parvint à refermer avec la prise rapide du produit et tout de suite, la chaleur fut plus agréable dans le casque et dans la combi. C’était quand même sacrément la merde, et à la réflexion, elle aurait vraiment du assurer sa survie en colmatant direct plutôt qu’en voulant attendre. Elle aurait pu perdre la vie, ou dans un moindre cas, perdre une partie de son visage à cause de la brûlure du froid. Elle allait annoncer la nouvelle quand elle entendit le gros “MERDE” de Scott.

// QUOI JE FAIS CHIER PUTAIN ?? ON EST TOUS LES DEUX DANS LA MERDE TROU DU CUL !! CALME TOI CA VA ALLER BORDEL !! //, gueulat-elle, perdant un peu son sang-froid. S’il pensait qu’elle était gelée, ben il se trompait. Elle pétait le feu. Elle ne pouvait pas savoir la position dans laquelle il était, sauf si elle se retournait sur son siège. Mais pour cela, elle devrait défaire son harnachement, et comme elle s’apprêtait à faire cramer de l’alien, elle préférait rester attachée. De toute façon, Scott avait sa longe et ça se passerait bien pour lui.

La jeune femme effectua les pré contrôle pour la mise à feu. Ses doigts pianotaient ici et là, malgré la douleur qu’ils lui renvoyaient. Mais elle serrait les dents. C’était nécessaire pour parvenir à régler le problème et se donner un peu plus de temps à survivre. D’ailleurs, qu’est-ce qu’il foutait Scott ? Ca devenait long ! Elle espérait que tout allait bien derrière.

Quand il donna le feu vert pour allumer la post combustion, elle était prête. Elle enclencha le réacteur et la tuyère libéra ses flammes. Seulement voilà, une violente explosion propulsa l’engin vers l’avant. Ce fut le début du rodéo. Chenoa avait déjà fait ça pendant une soirée à l’école de pilotage, un taureau machine. C’était très dur pour les cervicales. Mais là, c’était encore pire, si ce n’était qu’elle pouvait compter sur son harnachement pour ne pas se faire mal au dos, puisqu’elle était collée contre son siège. Les alarmes hurlaient dans tous les sens, ce qui était censé donner des indications au pilote pour ajuster la conduite. Dans le cas présent, tout semblait gueuler, ce qui n’aidait pas Chenoa qui de toute façon, voyait très bien qu’il y avait un problème !

Sur le coup, elle pensa à Scott qui était à l’extérieur, et elle se demanda s’il avait pu s’accrocher à la carlingue. Vue la violence des tonneaux et des roulis, il ne fallait pas se faire d’illusion. Il s’était fait éjecter, ou alors, son corps rebondissait sur la carlingue via la longe et elle ne retrouverait qu’un amas de chair congelée quand elle aurait repris le contrôle de l’appareil. Elle encaissait pas mal de G mine de rien, mais elle restait lucide en pratiquant des exercices de respiration quasi inné maintenant chez elle. Qui plus est, sa combinaison encaissait une partie des G pour elle, en comprimant ses membres pour limiter les afflux de sang dans ses extrémités.

Le plus dur était d’aller chercher les instruments sur son tableau de bord en levant les mains. Elle tourna la molette qui déterminait un cap, se référençant au retour de son HUB pour ajuster tout ça. Dans le même temps, elle était en train de couper le réacteur, abaissant trois molettes pour limiter l’arrivée en carburant. Il fallait surtout compenser l’inertie spatiale .Une fois que le mouvement était lancé, il n’y avait rien qui s’opposait à ce qu’il se répète indéfiniment, à moins de rencontrer un corps céleste bien entendu. En utilisant les commandes sur son manche, elle compensa l’inertie rotative du F-302 grâce aux rétro propulseurs qui habillaient certains points cardinaux de l’appareil, afin de le stabiliser. Quand la rotation s’atténua, elle enclencha la fermeture de la verrière, faisant déjà cesser une alarme. L’avantage dans l’espace, c’était qu’il n’y avait pas d’air. Pour faire cesser un mouvement, c’était la merde, mais pour la verrière du F-302, c’était le top, car sans contrainte, l’appareil avait pu tourner sur lui même sans voir la vitre foutre le camp à cause de la friction de l’air.

Bien, elle reprenait les commandes. Au moment où l’explosion s’était produite et où le chasseur avait été expulsé, elle avait eu le réflexe de pinguer sa localisation sur la carte. Elle faisait le boulot du copilote en même temps que celui de pilote, mais c’était nécessaire si elle voulait s’en sortir. Elle n’entendait plus Scott dans la radio, signe qu’il n’était pas là. Elle tenta quand même le coup :


// Scott ? //

// Scott ? //

// Scott ? Tu me reçois ? Tu ne me fais pas une blague hein ? //


Toujours aucune réponse. Elle avait reprit le contrôle de la trajectoire du F-302 et elle effectua un lacet pour revenir vers l’endroit qu’elle avait pingué. Une nouvelle fois, elle passa sur son ordinateur de bord, faisant défiler les grossissements pour localiser son point de départ approximatif. Elle retrouva sur la cartographie interne de l’appareil sa direction, et elle ajusta son trajet en définissant un azimut brutal vers cet endroit.
Elle ne fonça pas comme une balle vers la zone en question, pour la bonne et simple raison que si Scott lévitait dans l’axe, elle allait l’écraser comme un moustique avec son engin. Les chances étaient minimes vue la grandeur de l’univers, mais avec la poisse qu’ils avaient…

// Hey Adolfi, si tu me captes, cause un peu de ton idole le Führer. //, disait-elle par intermittence. Si elle reprenait la fréquence, c’était qu’il n’était pas loin. Elle causait, causait encore pour essayer de le capter et de le faire réagir.

Elle était maintenant sur zone. Scott avait été éjecté à partir de ce point, mais comment faire pour savoir dans quelle direction il était ? Elle ne se souvenait plus de l’orientation de son appareil à ce moment là, surtout qu’il n’y avait aucun repère visuel dans ce vide intersidéral. Elle fit un checkup de ses consommations et réserves, histoire de. C’était plus une habitude qu’autre chose.

Ceci fait, elle déclencha la balise de détresse du F-302. Peut-être qu’elle serait captée si des recherches étaient mise en oeuvre.

// Bon, il faut réfléchir à une stratégie gagnante ma grande. C’est le moment d’invoquer tous les grands personnages de mon panthéon. // Bien entendu, elle parlait à voix haute sur le canal. Si Scott entendait quelque chose de ce genre, il ne tarderait pas à se manifester.

Elle ne pensait déjà plus à sa volonté de l’éjecter et de se barrer. C’était du passé. Maintenant, c’était lui qui flottait dans le vide, et pas elle. Elle, elle était au chaud dans son appareil défaillant, mais elle y était quand même. En utilisant son écran tactile, elle détermina une trajectoire en coquille d’escargot, dont le point central était sa position actuelle. Elle ferait ainsi des arcs de cercles de plus en plus large, non sans laisser un espacement entre ces cercles assez serrés pour être certaine de ne pas passer à côté du bonhomme. Cependant, l’univers n’était pas défini que sur un plan horizontal, ou vertical, il partait dans toutes les directions possibles. Cela n’allait pas être simple et il faudrait qu’elle définisse un plan de vol à la manière des électrons autour d’un noyau d’atome.

// Putain Cross, tu fais chier. //, râla-t-elle. Elle avait besoin de ça pour se motiver, pour y croire, pour garder un espoir. Comme si l’engueuler le ferait réagir. A chaque fois qu’elle le faisait, elle prenait une volée derrière, donc il n’y avait pas de raison que ce ne soit pas le cas maintenant. Si elle l’engueulait, ça allait le faire réagir comme toujours !!
// Faut toujours que tu fasses le malin, que tu fasses le héros, le kéké, le mec viril. Tu ne peux pas t’en empêcher con de macho de pendejo de merde. Adolfi t’es un crétin sans nom !! //

Elle avait commencé ses rotations et elle avait passé son instrumentation de bord de détection en thermique pour illuminer quelque chose de chaud. Pour le moment, tout était froid autour d’elle. Mais elle ne désespérait pas. Et finalement, au bout d’un temps qui lui semblait interminable, elle le repéra. Il dérivait à quelques nautiques d’elle, et il semblait inerte. Etait-il mort ?

// Scott ? Cross ? Greer ?? Mec ?? Trou du cul ?! ADOLFI ??!! CONNARD RÉPOND !! //, finit-elle par gueulait dans la radio, son ton y allant crescendo. Pas de doute, ce vol serait une encyclopédie familière et grossière pour ceux qui écouteraient la boite noire quand ils les auraient retrouvé sans vie.

Le problème qui se posait, c’était qu’il était embarqué dans une spirale tourbillonnante. Il faisait une rotation sur lui-même en deux axes, un foutu casse-tête par rapport à son F-302. Forcément, ce mec compliquait toujours la tâche quoiqu’il faisait de toute façon. La solution la plus simple serait de l’arrêter avec un coup d’aile, mais elle n’était pas certaine que sa vilaine tête de dur à cuir le soit suffisamment pour y résister. Elle allait devoir la jouer plus fine que cela, malgré son surnom de bourrine. Elle était déjà éprouvée par l’ensemble des manoeuvres depuis le début de la mission, et elle allait devoir se concentrer à l’extrême pour reproduire le mouvement de Cross avec son engin si elle voulait s’aligner normalement avec lui.
Putain, si après ça il continuait à la faire chier sur ses talents, elle lui ferait bouffer une rotation de phalanges dans les dents. Elle commença à pianoter le joystick qui servait à lâcher quelques coups de gaz avec une certaine précision. Le tout était de bien analyser la trajectoire pour essayer de la reproduire, en s’orientant dans ce plan multidirectionnel. Petit à petit, tout en veillant à maintenir une propulsion au ralenti pour se calquer sur Scott, elle commença à faire pivoter son appareil dans son sens. Quand elle parviendrait à le fixer dans sa verrière, ce serait gagné. Ce serait comme si elle avait adopté une orbite géosynchrone avec un astre. Elle dû s’y reprendre à plusieurs fois pour y parvenir, mais elle y parvint. Elle n’avait pas lâché un mot pendant la manoeuvre, concentrée à l’extrême.


// Tiens bon mon gars, j’arrive. //. La verrière fut ouverte, et elle s’arrima avec sa longe. Elle en testa la solidité et la fermeté. Elle déconnecta l’ombilical, vérifia la cartouche qui était enclenchée. Elle la vira finalement pour la remplacer par une neuve, c’était plus sûr. Enfin, et elle décrocha son harnais de sécurité qui la maintenait dans le siège. Aussitôt, privée de son maintien, elle s’éleva dans les airs. Elle était retenue par le filin désormais. Elle tira dessus pour poser ses pieds sur la carlingue et elle activa le magnétisme de ses semelles. Aussitôt, ses pieds se collèrent. Avec la longe, elle ne se fit pas embarquer comme un pantin. Elle était face à Scott qui flottait comme un déchet dans l’univers. Elle plia les genoux, et au moment où elle désactivait le magnétisme de ses chaussures, elle lâcha la longue et poussa sur ses jambes, se propulsant vers lui. Dans le vide, la sensation de chute était horrible mais elle se concentrait sur Scott. Elle tendit les mains vers lui. Sa vitesse était importante et HOP !! ELLE PASSA À CÔTÉ !!

// PUTAINNNNNNNNNNNN !!!! //

Elle attrapa sa longe, qui la stoppa nette avec violence. Maintenant, elle sentait bien la rotation qu’il y avait. D’ailleurs le filin s’enroulait sur lui-même et elle espérait qu’il n’allait pas péter. Elle expira bruyamment. Elle transpirait maintenant, mais elle essayait de ne pas s’énerver ou ne pas respirer trop fortement pour ne pas cramer ses réserves, même si elle avait sa sacoche à sa ceinture. Elle remonta la longe en lévitant dans le vide. Il n’y avait pas tant d’effort que ça parce qu’elle était dans une gravité nulle. Elle revint vers le F-302, n’ayant pas pu attraper Scott au passage. Elle répéta la précédente manoeuvre et cette fois, elle se paya Scott mais elle parvient, malgré le choc, à se raccrocher à lui. Le choc fut violent, et la rotation de l’ensemble fit qu’elle s’enroula avec lui dans la longe. Ce n'était pas vraiment prévu, mais elle aurait dû s’en douter. Seulement, elle ne pouvait pas faire autrement pour le moment. Au moins, cela eu le mérite de la rapprocher du F-302.


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Mer 9 Jan - 10:55

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre




Greer n’avait pas réagi.
Au final, c’est comme si Chenoa avait tenté de pécher le morceau de viande finement emballé dans sa combinaison thème spatial. Le choc avait failli le renvoyer un peu plus loin sur un nouvel axe mais Timber avait été tenace. A l’image de sa résistance, elle ne lâchait pas le morceau et elle n’avait pas permis à ce corps en lévitation de lui échapper. A l’intérieur, Scott étouffait dans son inconscience. La cartouche d’oxygène était foutue, son accès de panique avait grillé une bonne part de la réserve et le reste avait subi une modification de mélange.

Une combinaison spatiale ne fonctionne pas comme une combinaison de plongée. Le système doit être pourvu pour gérer la pression interne, la température, le recyclage du contenu. Une respiration soudaine et saccadée peut être compensée par ce système jusqu’à une certaine limite et Scott l’avait franchi. Ce n’était pas une surprise, cela faisait partie des risques. Chenoa aurait également pu tomber sous le même incident lorsque la créature s’en prenait à elle.

C’est le reste d’oxygène resté dans sa combinaison qui lui avait évité une mort directe par asphyxie. Quand sa pilote découvrit qu’il n’en avait plus, elle vissa une nouvelle cartouche et elle pu remarquer un changement de couleur quasi-instantané chez Scott. Il se remit à respirer. D’abords comme un type qui avait retenu sa respiration trop longtemps puis un peu plus tranquillement ensuite.
Dans ce ballet d’apesanteur qui avait tendance à les saucissoner l’un contre l’autre en les rapprochant d’EagleStar, le copilote entrouvrait parfois les yeux sans répondre aux stimulis envoyés par la collègue. Son esprit se remettait encore un peu de la privation et ce n’est qu’après qu’il s’excita brutalement en s’accrochant à Penikett comme une bouée. Comme un réflexe de préservation soudain, en un éclair, il agrippa la jeune femme sans ménagement et l’enserra tout en gueulant :

//Putain de merde ! Putain de merde ! Putain de merde !...// Répétait-il frénétiquement en étant resté sur la dernière pensée avant l’extinction des feux.

Son regard fou allait n’importe où. Chenoa pouvait sentir qu’il tremblait comme une feuille et qu’il était complètement désorienté. Il lui fallu un peu de temps pour se rendre compte qu’elle venait de le récupérer, qu’ils étaient tous deux reliés à une longe, et que la fameuse créature avait bien disparue.

Chenoa le tenait fermement. Maintenant qu’elle avait mis le grappin dessus, elle ne comptait pas le laisser filer, et de toute façon, la longe avait fait le reste du boulot. Il n’y avait plus qu’à espérer que ça ne lâche pas. // Scott !! Greer !! Cross !! Tout va bien ! J’suis là, je suis là, hey, je suis là. //, dit-elle d’une façon de plus en plus douce en le secouant un peu pour matérialiser sa présence.
Si ce n’était de cette étreinte paniquée, la voix dans la radio était la seule à le ramener. Revenir de ce genre de malaise, ce n’était pas comme émerger d’un sommeil. C’était retrouver le son et l’image quand on ne le pensait plus possible, comme une apnée beaucoup trop longue et qui amenait le corps à prendre les mesures en laissant l’esprit de côté. Là, c’était la vue du vide...mais aussi d’une autre combinaison à la verrière fissurée et EagleStar qui attendait sagement derrière.
La douceur de cette voix le marqua davantage que les propos. Scott ne souhaitait à personne de vivre ce que pouvait être cette expérience de perdition. Dans le vide sans fin, en tournoyant, seul et à la dérive. Pour un débutant, il avait bien cru que c’était la fin.
//Penikett ?// Fit-il finalement avec un regard rond.
Oui. Elle était bien là et elle le tenait, elle ne le laissait pas s’en aller ni disparaître.

La menace écartée, le danger quasi évanoui, Scott finit par se rendre compte de sa position presque enfantine et potentiellement humiliante. Dans un contraste fort, il repoussa brutalement Penikett en râlant, essayant de la chasser comme si elle avait été à l’origine du geste. Mais il ne parvenait pas à se séparer d’elle à cause de cette longe qui les entravait. En vain, ils étaient carrément ligotés l’un à l’autre. Rien que ça !
//Putain de Coyote branleur à la con !// Jura-t-il dans son casque.
Merde quoi, elle était vraiment revenue le chercher ? Il fallait avouer que ça lui en bouchait un coin, il avait été persuadé du contraire.

Cette fois, Chenoa éclata de rire. Il y avait un mélange de nervosité et de soulagement, et cette réaction enfantine de Scott, malgré ses airs de pseudo macho à la con, lui arracha des rires qui s’entendaient parfaitement dans la radio. Elle était contente de le retrouver, et il semblait surtout intact. Tout était réuni pour lui plaire, à n’en point douter.
En réponse, le copilote râlait dans sa barbe. La réaction de sa collègue était douce et positive, il y avait quelque chose de rassurant là-dedans. Elle aurait pu se barrer, raconter qu’elle n’était pas parvenue à le trouver. Lui, c’est ce qu’il aurait fait en tout cas. Une perche pareille ne se loupait pas. Mais non, il avait fallu que Mère Pénikett décide de garder son pilote nazi.

En son for intérieur, Greer sentit une vague de reconnaissance l’investir à son égard. Mais d’un autre côté, ça le dégoûtait presque. C’était lui qui sauvait Pénikett et pas l’inverse. Elle qui serait redevable et lui qui continuerait de fanfaronner. Qui recevait les remerciements en se gargarisant.
A coup sûr, elle allait s’en vanter la “garce”. Alors Greer tapota son épaule d’un doigt accusateur avant de préciser, comme s’il n’y avait rien de plus important :
//Alors déjà, j’ai sauvé ton cul le premier ! Ensuite, je l’ai fais deux fois d’affilé !!! Et...et...…euh.….et t’as une sale gueule pour une emplumée, voilà !//
Le ton qui avait débuté sur une confrontation sèche s’était terminé sur une boutade. Le genre qu’il balançait toujours pour la faire réagir. Il avait été terrorisé, tout comme elle. Dans le fond, ils étaient toujours dans la même galère, les mêmes emmerdes. Dans le vide, avec des ressources limitées.
Du coup, reprendre la bonne vieille volée de missiles à l’ancienne, c’était comme retrouver ses repères avec elle. Le copilote allait mieux. Son coeur battait encore fort, sa respiration était toujours longue, mais les nerfs se relâchaient. Le F-302 était toujours là. Timber et la carlingue formaient de bons repères encourageants. Ils pourraient se défaire de la longe, remonter, et repartir tous ensemble.
Alors il commença à rire en se disant qu’ils étaient tous les deux complètement tarés. Une amorce de rire qui transmettait ce message et qui allait grandir si elle se mettait à rire elle aussi.
Ca allait surement se finir sur le fou rire partagé de deux pilotes complètement ravagés dans leurs têtes...


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Mer 9 Jan - 15:51

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


Chenoa continuait de rire. Elle s’était un peu calmée sur son discours à la noix, mais ça reprenait de plus belle alors qu’elle l’entendait rire à son tour. C’était communicatif. Le soulagement, l’adrénaline qui retombe, tout cela faisait un cocktail détonnant qui faisait que le corps avait besoin de décompresser un peu.
// J’ai eu peur l’espace d’une seconde que ton cerveau soit devenu de la mélasse en tournoyant de la sorte, mais non... //. Elle ricana et ajouta : // T’es toujours aussi con et aussi Adolfi, le nazi. //. On reprenait les mêmes et on recommençait.
Mais ce n’était pas le tout de rigoler bêtement. Il fallait quand même remonter dans le F-302. Ça n’arrangerait pas beaucoup leur situation, mais au moins ne dériveraient-ils pas dans le vide au bout d’une laisse.

Le copilote s’était accroché à une partie de la longe encore tendue comme s’il espérait pouvoir s’extirper. Le test avait été discret, comme pour éviter de froisser la bonne samaritaine. Il sentait qu’elle décompressait, qu’elle profitait de cet instant de déconne. Sur le moment, Scott ne mesurait pas encore sa survie à sa juste valeur. Il ressentit une profonde gêne et de l’incompréhension. En réagissant comme ça, elle montrait qu’elle était contente d’avoir réussi son coup. Qu’elle avait eu peur de le perdre et qu’il y laisse la vie. Enfin, même si c’était sur le ton de la blague, elle l’avait formulé verbalement. C’était bien la première fois que quelqu’un s’inquiétait pour lui à part Bradford. Et il avait fallu que ce soit une Amérindienne.

Bon sang ! Mais il avait failli l’éjecter dans l’espace quoi ! Il avait été à deux doigts de la balancer s’il n’avait pas eu ses états d’âmes. Et elle ne lui renvoyait pas la pareille, au contraire. Depuis le début, elle tenait à son copilote au caractère insultant. Scott se sentait perdu, il préféra reléguer la réflexion à plus tard...

Le copilote fixa cette verrière fissurée qui rendait le visage de Chenoa difficilement observable. La tronche, les yeux, impossible de les discerner. Son sourire étiré, en revanche, brillait de mille feux. Pour un peu, ses dents blanche l’aurait ébloui par cette joie victorieuse. Comment ne pas suivre dans le même sentiment ?

//Tu m’as fait péter une sacoche d’Ox à la gueule. Et je suis toujours vivant….Ahahaha. Carrément que je suis TOUJOURS aussi con Timber ! Peut-être même plus !!!//

La stratégie avait payé, le parasite ne viendrait plus les emmerder. Le papa se trouvait à une portée de saut maximale en hyperespace. Ok, ils étaient toujours perdus, mais en sécurité cette fois. Sa respiration maintenant posée et calme, Scott se surprit à observer l’immensité de l’espace. Ce qui l’avait terrorisé était aussi une source d’émerveillement sans limite. Dans ce vide intersidéral, l’un des bras de la galaxie de Pégase offrait une vue à couper le souffle. Une pluie étincelante d’étoiles sans filtre ni atmosphère. Des formes artistique d’amas gaziers et de puits de gravité. Des mouvements de matière se discernaient à l’oeil nu. Comme une sorte de rivière de pierres précieuse qui étincelaient aléatoirement. Ca n’avait strictement rien de comparable. La rotation du F-302 exerçait un mouvement lent sur ce tableau époustouflant.

Le Dédale ne faisait pas d’arrêt entre deux galaxies. Et encore moins aussi proche de ce bras galactique de Pégase. Ce que Chenoa et lui percevait était unique, une vue que beaucoup de leurs collègues jalouseraient forcément.

//Ca vaut le détour non ?// Souffla-t-il en continuant son observation.
// Et ouais, on en a de la chance. //, confirma Chenoa qui trouvait que le spectacle était splendide. L’univers était tellement vaste, tellement grand, qu’il abritait des panels de paysages sidérales sidérants. Les deux jeunes gens n’étaient pas blasés par ce qu’ils voyaient et c’était une très bonne chose.

Greer n’était pas du genre à faire l’illuminé.
Mais il avait travaillé si dur pour avoir la chance d’entrer sur un DSC-304. L’homme n’aurait pas dit que c’était une consécration de sa carrière. Mais franchement, il fallait le vivre pour comprendre. Chenoa et lui représentait le premier binôme arrivé à cette position et à observer une galaxie lointaine de la Terre. Premier équipage à voir ça...mais comme tout...ça devait avoir une fin.

//Ok, ramène-nous maintenant...// Demanda-t-il à contrecoeur.

Sans rien ajouter de plus, la jeune femme qui se sentait en forme, malgré la fatigue, tira sur la longe tendue pour les rapprocher du F-302. Une fois qu’ils arriveraient à se tenir à la structure de l’appareil, ils pourraient facilement se dérouler. A dire vrai, la longe ainsi enroulée commençait sérieusement à contraindre son souffle, et elle sentait un de ses seins être salement comprimé, ce qui lui faisait un mal de chien. Elle redoutait que pareille pression extérieure n’entrave le bon fonctionnement des combinaisons spatiales. Ce n’était pas très compliqué que de se ramener vers le chasseur. Dans l’espace, rien n’était vraiment lourd quand il n’y avait pas de gravité pour exercer un vecteur de force. Elle tira donc avec vigueur quand soudainement...

//Hé…mollo timber….hé ?...HEEEEEEEEEE !!!!//
// T’inquiète, je maîtrise. //, dit-elle d’un ton concentré.

Un “bong” se fit entendre dans la combinaison de Scott. Sa tête venait de heurter la carlingue.
La colère l’inonda un instant. Mais sans vraiment comprendre pourquoi, c’était un autre sentiment qui primait.

// Oups, trop fort. //, ajouta-t-elle d’un air innocent, en faisant la grimace dans son casque. L’homme s’entendit éclater de rire. C’est assez franchement qu’il s’écria sur une fin de rincannement :
//Mais comment tu as réussi à devenir pilote ?!?//

// J’ai prié très fort mon Coyote et paf, je suis devenue pilote. Non, en vrai, j’ai mis un coup de poing à l’OPC de la base et il m’a noté sur la liste des pilotes. //, fit-elle avec toute l’ironie du monde. La première justification était juste là pour le faire chier, tandis que la seconde pour lui rappeler que c’était une brute.
//Un poing dans la gueule, c’est sûr ? Les femmes optent pour des moyens plus “tendre” normalement.// Lâcha-t-il, moqueur. //Ok, c’est parti. Laisse toi faire...//
// Fait pas genre que tu n’es pas le genre de type à aimer avoir un poing dans le cul ouais. //, balança-t-elle toujours avec ironie.

Le copilote joua habilement avec la longe pour leur donner un mouvement de rotation. Leurs corps ligotés tournèrent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et Scott attendit patiemment. Il attendit que leurs pieds approchent d’assez près la carlingue pour activer le magnétisme de ses chaussures, entraînant Pénikett avec lui.
Avoir les deux pieds rivetés sur l’aile tribord le soulagea comme jamais. Scott afficha un sourire victorieux puis entreprit de défaire les attaches de la longe. Bon, forcément, il allait falloir se serrer encore un peu plus le temps de réduire la tension du filin et lui faire faire le chemin inverse. Tous ceux qui écoutent leurs MP3 ne pourront pas se tromper, c’est un fichu bazar pour démêler les fils.
Pour le fil d’ariane qui saucissonnait le binôme, c’était le même combat. Scott prenait l’initiative de ce casse-tête pour plusieurs raisons. Déjà parce qu’il avait besoin d’être actif et de reprendre un peu les rennes. Parce qu’il avoir besoin de se défaire aussi de la bûcheronne rapidement. Et surtout parce qu’il préférait être celui qui bouge...plutôt celui qui sent l’autre bouger.
Malgré la situation, ça changeait pas qu’il était un mec. Et une Amérindienne qui se trémoussait sur lui...heu...non, très mauvaise idée…

// P’tain mais t’a pas mis de déo ce matin ?? //, fit-elle pour l’emmerder, comme ils étaient collés serrés.

Scott s’inquiéta brièvement d’entendre son souffle court. Elle haletait presque.
Mais en même temps, vu comme il la serrait contre lui pour faire retirer ce foutu câble du noeud initial, c’était compréhensible.

La remarque le fit sourire. Non, il ne pouvait pas laisser passer la provoc.
Elle cherchait la merde, la Chenoa. Elle allait la trouver. Ouais !
Rien à cirer qu’ils soient au beau milieu de l’espace, Scott leva son bras bien haut pour tirer le filin et en profita pour lui coller son aisselle sur le pif. Il évita d’être trop brusque, craignant d’achever sa verrière abîmée.

//C’est un repère olfactif pour les sauvages de ton espèce. Ca rappelle qui est LE M LE ALPHA, L’HOMME, LE PLUS COUILLU DE LA MEUTE...//
// C’est sûr qu’entre nous deux, le plus couillu, c’est toi ! Moi je n’ai pas de bourse entre les cuisses ! //, fit-elle en le poussant pour l’éloigner. Elle avait collé ses semelles à la carlingue elle aussi, soulagée d’être revenue sur le plancher des vaches, du moins en quelque sorte. Elle se coula vers sa place à l’avant.

// Bien nous revoilà aux commandes ! //, fit-elle avec optimisme. Au fond, elle ne l’était pas vraiment. Ils étaient très loin de leur zone de manoeuvre initiale, et il leur était impossible de communiquer avec qui que ce soit. Le vide alentours semblait vraiment complet, sans trace d’une quelconque planète habitable. Elle venait de cramer une bonne partie de son oxygène pour sauver Adolfi, et c’était sans doute parce qu’elle avait toujours l’espoir de s’en tirer… ou alors elle ne voulait pas mourir seule dans l’univers. Elle ne savait pas trop.

Elle avait beau faire fonctionner son esprit à toute allure, elle ne trouvait pas de solution autre que celle de chercher une planète. Mais cela semblait vraiment impossible à faire dans les conditions actuelles et dans ce secteur si de l’univers. // Tu crois que comme il n’y a pas de friction dans l’univers, et qu’il n’y a aucun corps céleste imposant pour nous attirer, si on bourrine un bon coup dans une direction, et qu’on laisse Eaglestar prendre un max de vitesse, on pourra rejoindre une planète avant de ne plus avoir d’oxygène ou de mourir de soif ? // Dans l’idée, une fois que le mouvement serait initié, même sans propulseur, le F-302 continuerait sa course dans la direction imposée par Chenoa. Donc, s’ils lançaient le vaisseau, ils pouvaient couper les moteurs ensuite et laisser l’inertie du vide faire le reste. Au moins s’ils devaient éviter des corps céleste de type météore ou astéroïde, ils pourraient toujours relancer la propulsion pour. C’était comme rouler à l’économie sur Terre, mais version spatiale. La vitesse serait certes importante, mais il fallait surtout jouer de chance pour espérer trouver quelque chose dans le coin.


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Mer 9 Jan - 17:22

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



Scott aussi avait récupéré sa place et son poste de contrôle.
Il savait déjà que ce serait un soulagement mais, lorsque la verrière se replaça enfin et que Scott pu reprendre les commandes du contrôle interne, il ressenti une émotion très vive. C’était sécurisant de reprendre son poste, sa place, de pouvoir reprendre le travail. Chenoa ne lui avait même pas privé de ses capacités d’influence sur EagleStar, comme si la confiance qu’elle avait pour lui n’avait pas changé d’un iota.
Bon, dans les faits, ils étaient encore à l’agonie. Se chamailler ne servirait à rien.

Ca lui faisait quelque chose de s'asseoir de nouveau dans ce siège. Comme par automatisme, le copilote pressurisa l’intérieur des deux cabines après avoir vérifié l’intégrité des réserves d’oxygène. Pas question que Timber finisse dans les pommes à cause d’une visière mal colmatée. Scott préférait être prévoyant.
Il lança ensuite un rapide diagnostic des systèmes pour se remettre à jour. Le chasseur avait pas mal morflé, surtout au niveau des organes de propulsion extérieure, et ils avaient gaspillé beaucoup d’oxygène dans leur lutte contre le parasite.
Découvrir que Timber avait activé la balise de détresse lui arracha un sourire. Et il s’élargit encore plus en l’entendant proposer un truc complètement naze au vu de la situation.

Elle ne déprimait jamais cette gonzesse...franchement...plus optimiste, tu meurs.

//Oh et bien...laisse moi calculer tous les vecteurs possibles selon notre autonomie d’oxygène...hm ? OH ! TIENS….du vide !!! Quelle surprise !// Moqua-t-il, toujours fidèle à lui même.
Il se reprit sérieusement.
//Je t’ai pas menti en disant qu’on étant dans le vide intersidéral. Nous errons entre deux bras galactique de Pégase, il n’y a que le néant le plus absolu ici. En vitesse max, on reviendrait sur la bordure la plus proche dans trois cents ans environ.//
Scott navigua sur ses différents écrans de contrôle. L’idée qu’il avait eu pour essayer de se barrer après avoir jeté Chenoa était toujours d’actualité. Elle n’était pas viable en l’état, c’était désespéré. Mais la proposition de la pilote augmentait drastiquement les chances de survie.

//Mais...tu as raison Timber. Ouais ! T’as même une putain d’idée ! On peut entamer et conserver une poussée à vitesse maximum mais pas pour rester ici. J’ai entendu un copilote de l’escouade bâbord essayer d’impressionner les filles, hier. Il se vantait d’avoir fait un bond PRL avec un moteur vide...//

Sur l’instant, ce n’était pas ce contenu-là qui l’avait intéressé, mais plutôt le fait que ce pilote était en train de chasser une nana sur qui il avait eu des vues lui-même. Vous pensez bien que pour un Greer, la loi de non-fraternisation était tout aussi intimidante qu’une balle de paintball. Seigneur, quelle horreur ! On a pas le droit de faire couic-couic avec le personnel du bord…
Scott était certain que ce croiseur était un baisodrome encore plus actif que la cité d’Atlantis.

//La commande est pas conçue pour ça mais on peut relier les groupes de secours pour un dernier saut PRL. Je fais sauter les sécurités, on débranche la cartographie pour forcer des coordonnées qu’on va entrer manuellement...et qu’on aura calculé de tête.//

C’était de la pure folie. Le calcul allait se baser sur des données morcelées provenant de la cartographie, celle-là même qui tournait en rond tant elle était perdue. A partir de là, ils allaient devoir effectuer des calculs archi-complexes, qui nécessiterait quasiment une équipe et des grands tableaux, le tout pour remplacer ce fameux ordinateur. Une erreur dans ce calcul et ils pourraient bien aller encore plus loin dans le vide. S’éloigner définitivement de Pégase et errer, momifiés, pour l’éternité…
Mais ils n’avaient pas besoin d’aller dans un endroit exact et particulièrement précis. Ils avaient besoin de prendre une direction assurée pour revenir dans Pégase !

//Un micro-bond Timber. Boum. On émerge dans un système solaire avec la vitesse que tu auras appliqué.// Continua d’expliquer Scott. //Notre capacité PRL de base est très limitée. Donc on est pas si loin en fin de compte. Il nous suffit simplement de rejoindre un système solaire en bordure et là...là...on pourra espérer trouver une planète habitable où se poser. Avec le reste de carburant qu’on aura pas utilisé. Une planète avec de l’oxygène...et avec une Porte des Étoiles, soyons fou !//

Les groupes de secours pouvaient encore être lancé. Le F-302 avait encore assez de ressources pour ce baroud d’honneur. Seulement, le moteur hyperspatial allait pomper une quantité effarante d’énergie et causer des instabilités. Ce n’était pas pour rien que toute une partie de la formation sur ce chasseur se concentrait sur les dangers de la commande PRL et que l'entraînement sur ce système ne se faisait qu’en milieu spatial. Scott jouait les apprentis sorciers avec un morceau de technologie qu’il ne maîtrisait pas.
Mais quelle autre solution ? Celle-ci était séduisante. Très séduisante.

//Chenoa, je dois te dire… EagleStar va faire sacrément la gueule. On lui a déjà transformé le cul en chou fleur en faisant sauter la sacoche dans la tuyère. Si on fait ça, on va multiplier nos chances d’être secouru mais notre coucou sera clairement en phase terminale. T’en dis quoi ? T’es calée en maths ? Tu as eu quel diplôme ?//


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Mer 9 Jan - 20:23

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


“Rooo mais ta gueule” était la genre de réponse susceptible que Chenoa était tentée de lancer maintenant qu’elle était de nouveau dans son siège en l’entendant ironiser à mort avec le vide. Ce n’était pas productif, ni constructif, ni valorisant, et ça ne les sortait pas vraiment de l’impasse dans laquelle ils étaient. Elle au moins proposait des solutions ! Mais elle ne dit rien, préférant ne pas retourner dans leur petit jeu à la con de qui se disputait mieux que l’autre.
Scott reprit plus sérieusement pour expliquer leur situation dans la galaxie. Ils étaient vraiment dans un vide absolu et rien n’y personne ne pouvait changer ça. Alors quoi ? Ils devraient abandonner, ne rien tenter ? Chenoa n’était pas d’accord avec ça. Merde, tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir non ? Ce n’était pas possible de finir comme ça. Malgré son optimisme légendaire, elle commençait à se sentir impuissante face aux moqueries de Cross et à leur situation.
// Trois cent ans… C’est beaucoup même pour Coyote... //, capitula Chenoa qui sentit ses épaules s’affaisser.

De son côté, pendant que Scott pianotait sur ses instruments, elle regardait d’un air défait son propre tableau de bord. Elle était bel et bien impuissante sur le coup. Après tout ça, elle allait finalement mourir. L’idée commençait à faire son chemin dans sa petite tête butée.

Le regain soudain d’énergie de Scott avec son “ta raison Timber”, qui était tout sauf ironique, lui fit lever le nez et pour un peu, elle se serait retournée pour l’observer, comme elle aurait pu le faire dans une voiture. Hors ce n’était pas le cas ici, et elle sentit qu’elle retenait son souffle tandis qu’il s’expliquait. Ce mec était peut-être le dernier des cons quand il s’agissait d’enfoncer les gens, mais cela semblait l’aider à raisonner et à se sortir les doigts du cul pour trouver une solution.

Il proposa une solution avec un nouveau bond PRL pour se sortir de là parce qu’il avait entendu une anecdote en provenance directe d’un mec qui essayait d’impressionner des filles… Il était sérieux ? C’était bien beau tout ça, mais moteur vide signifiait bien que le moteur était vide, non ? Elle était tentée de lui mettre dans la face avec ironie comme il savait si bien le faire, mais elle s’abstint, parce que ce ne serait pas vraiment elle d’être méchante gratuitement.
Et puis le jeune homme était déjà en train de répondre à cette question ironique, expliquant comment ils pourraient forcer le système par des calculs manuels. Les maths, c’était la spécialité de Timber, et elle s’entendait bien là dessus. Il alla même par conclure avec une note d’optimisme ! Enfin ! Chenoa embraya :


// Je suis certaine qu’il y aura une Porte des Etoiles ! //, assura Chenoa qui retrouvait de l’optimisme elle aussi du coup.

Elle se souvenait bien évidemment des cours de formation sur ce système, et elle n’était pas super confiante de le dérouter manuellement. Mais quelle autre option ils avaient ? Se laisser mourir ? Très peu pour elle ! Cross semblait se souvenir des cours lui aussi parce qu’il préféra formuler des mises en garde et prédire la mort de Eaglestar. Elle comprenait le problème et elle était contente de voir que ce type tenait à son appareil autant qu’elle, mais chacun devait faire sa part. Le chasseur faisait parti de l’équipage, et ils les rameneraient à bon port là où ils pourraient prendre soin de lui.

// Nous n’avons pas le choix. Il faut tenter de se sortir de là, et statistiquement on a aucune chance ici, puisqu’on parle de math. J’ai une maitrise en mathématique. Tu crois qu’on peut se servir des écrans pour formuler les calculs et m’aider ? C’est possible de tête, mais c’est possible de faire des erreurs. J’aime bien développer sur quelque chose… Enfin, je ne vais pas faire ma princesse eut égard à notre situation. //, déclara-t-elle d’un ton affirmé.

Elle avait hâte d’en découdre avec les chiffres.


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Jeu 10 Jan - 11:44

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



Elle s’arrête jamais cette gonzesse.
Elle devait forcément dormir avec le sourire. Elle ronflait, ça il le savait déjà, puisqu’il fallait trois bon coup de pieds dans les lattes pour la calmer (quinze minutes, pas plus !). Mais il n’avait jamais eu dans l’idée de vérifier si elle avait la banane en faisant son somme.
Il ne le lui reprochait pas cela dit. Même s’il n’attendait que ça pour la chambrer et se moquer d’elle, c’était bien d’avoir quelqu’un de positif avec soi. L’optimisme sans faille de Pénikett était sympa à vivre, ça donnait du courage, même s’il ne l’avouerait jamais ouvertement.

//Et avec ça, une pute, trente balles et un mars !?// Lui demanda-t-il à la suite pour savoir si la surenchère était permise. //Entre nous, t’as jamais connu la déprime toi...//
La dernière remarque n’avait pas pour but de la vexer, le ton qu’il employait tirait plus vers un mélange de question et de constatation.

Chenoa fit une grimace dans son casque. Il avait vraiment une tête à claque ce mec. Il se permettait de la juger simplement en faisant des raccourcis de pensées juste parce qu’elle était ce qu’elle était. Mais il ne connaissait rien de sa vie. // Pour les trente balle et le mars ok, pour la pute, j’ai pas besoin de payer pour me faire doigter ou lécher. //, répliqua-t-elle dans le pur style Penikett. Puis d’ajouter : // Comme tout le monde je connais la déprime, j’ai pas la même façon d’y faire face, c’est tout. //. Elle n’était pas agressive, simplement posée dans son choix.

Ce fût au tour de Scott de grimacer dans son casque. Le discours cru lui allait tout aussi bien et il mourrait d’envie de lui demander pourquoi elle se contenterait de doigts ou de langues. Une fois embarqué dans le grivois, ce bon Scott, on ne l’arrêtait plus. Mais la situation ne s’y prêtait pas et le copilote rangeait la discussion dans la case “à reporter dans une heure”.
//Et tu y fais face comment ? A t’entendre parler, on croirait que tu sais pas t’envoyer en l’air, que tu fumes pas, tu picoles pas...un vrai modèle de vertu tiens. Ton Coyote est ton guide ultime ?//
Il s’était voulu désobligeant, acide et mauvais. Mais au cours de son interrogation, il avait naturellement changé d’optique pour la curiosité. C’est vrai, quelque part, elle faisait comment cette nana pour gérer la déprime si elle ne faisait pas comme le commun des mortels. Ils étaient paumés dans le vide et - ça lui arrachait les tripes - c’est elle qui avait tenu le plus longtemps sans paniquer.
// J’essaie de voir le bon côté des choses, et ça passe. J’ai déjà bu au point de vomir, fumée de l’herbe au point de voir des nains de jardin copuler entre eux, quant à m’envoyer en l’air, je le fais tous les jours dans mon appareil ! //, fit-elle en riant de sa propre connerie. Chenoa n’était pas un modèle de vertu, loin de là, malgré son innocence désarmante. // Mais ouais, faut prendre la vie comme Coyote, avec dérision et humour. Il lui arrive tout le temps des merdes, et il est tout le temps là pour les raconter ! // Elle observa un moment de silence, alors qu’elle s’occupait toujours de son instrumentation, en mode automatique. // C’est pas parce que je ne fonctionne pas comme toi que je suis une bonne soeur. //
//Amen !//

Scott avait également ricané avec elle. Il suspectait qu’elle pouvait se déchainer pendant des fêtes ou des moments de ce genre là. Un sourire narquois gagna son visage quand elle lui renvoya la balle du fameux “comme toi” mais il préféra ne pas répondre.

//On verra ce que tu vaut quand ça se gâtera.// Lâcha-t-il en nuançant l'intonation de sa voix. Le genre à lui laisser entendre qu’il pourrait la plier à la beuverie et bien d’autre chose.

Il était temps de se mettre au boulot.
Scott passa sur ses écrans de contrôle pour préparer le démarrage des groupes de secours. Il ouvrit le boîtier en plexiglas qui protégeait les déclencheurs pour éviter les activations accidentelles puis il les engagea les uns après les autres.
//Ok, c’est parti. Engagement des groupes de secours. Pile à naquada ok, seize heures d’autonomie pour la centrale. Elle est endommagée, des variations sur l’affichage de ton HUB et défaut d’éclairage interne. J’essaierai de te régler ça plus tard. Joint atmosphérique ok. Joint carburant ok. Circuit propulseur ok. Alimentation interne endommagée, soixante pour cent. Le subluminique fonctionne qu’à moitié, cause : tuyère endommagée. Le reste est ok. L’intégrité du blindage est compromise sur l’aile tribord. Le reste est bon. Oxygène pour dix heures sur réserves embarquées.//
Relier les ressources sur le moteur de bond hyperspatial était possible mais le copilote ne le fit pas tout de suite.
//Par contre...autonomie carburant à 34%...je désactive la cartographie et...voilà...on est aveugle.//

Timber remarquerait rapidement la disparition d’un nombre important de données sur son ordinateur de vol. Les instruments étaient très importants pour se déplacer dans l’espace tant le mouvement pouvait être soumis à de nombreuses directions. Ce n’était pas comme lors d’un vol en atmosphère, des mécanismes et des calculs beaucoup plus complexes entraient en jeu.
Scott était concentré sur son travail mais il n’avait pas ignoré la requête de sa pilote. Le fait que ce soit une mathématicienne l’avait sidéré. En somme, avec son diplôme, elle était assimilable à une scientifique. Et pourtant...pourtant...il l’entendait tellement souvent parler avec cette omniprésence de culture religieuse. Coyote et compagnie, étrange mélange. Pourtant, cette découverte le rendait très curieux et il avait envie de savoir pourquoi. Alors qu’il éteignait complètement l’ordinateur de vol de Pénikett sans lui demander son avis, il profita du temps nécessaire au rebootage pour se lancer.

//Eh, Timber. Une maîtrise en math...t’es une putain de tête. Tu caches bien ton jeu. Et pourtant tu crois en tes conneries de...// Il se reprit, voulant rester respectueux pour un Greer. //Enfin, je veux dire, t’es malgré tout croyante ? Comme t’as fait pour associer les deux ?//

Chenoa écoutait le check-up de Scott, recevant les informations pour les intégrer mentalement. Quand effectivement il désactiva la cartographie, des informations sur son ordinateur de bord sautèrent les unes après les autres. Elle était prévenue, aussi ne fit-elle pas d’esclandre ou ne s’alarma-t-elle pas. La montre jouait contre eux, mais il ne fallait pas y penser. Ne pas s’autoriser de craquer, de fondre, d’être pessimiste. Elle se garderait les cinq dernières minutes de vie pour ça si jamais ça devait en arriver là.
Comme pour la précédente conversation, Timber commençait à s’organiser, à penser aux calculs qu’elle allait devoir faire, quand Scott revint à la charge avec ses croyances. Apparemment, cela le tarabustait bien comme il fallait, pour son plus grand plaisir. Elle n’avait aucun complexe avec tout ça.
// Ben, comment tu fais pour associer tes deux personnalités ? Ton caractère de merde d'asocial raciste, et ton boulot dans une institution qui demande pas mal de fraternisation et de vie sociale ? Ben moi c’est pareil, j’ajuste au jour le jour. Rien n’est incompatible. Et tu veux une preuve ? Regarde autour de toi mec. Mes ancêtres ont changé de monde quatre fois. Maintenant on sait qu’il y a des dispositifs anciens qui permettent ça, pourquoi ma mythologie ne viendrait pas de là ? Comme pour les égyptiens ? Science et croyance sont liées, c’est tout. //
//Eh oh ! Qu’est-ce que tu chantes là ?!? Je regarde autour de moi, je vois la science, la technologie, l’avenir.// Lâcha-t-il brusquement. Il tentait désespérément de rester peu agressif mais n’y parvint pas. //Tu vas quand même pas me la faire. Tes ancêtres, leur monde se limite à des réserves. Et c’est tout ! Des putains de réserves où ils sont parqués comme des boeufs, en voie de disparition. Tout ça parce que les chefs de l’époque étaient tellement cons qu’ils vendaient leurs terres en promettant de se barrer des années plus tard ! Tu vois ça où dans l’espace toi ?!?//
Chenoa poussa un soupir.
// La science, la technologie, l’avenir. Laisse moi rire putain. //, et effectivement, elle se contenta de ricaner. // On commençait à peine à enterrer nos morts que des types se promenaient déjà dans le coin dans des vaisseaux plus élaborés qu’Eaglestar, alors l’avenir merci, mais on a encore du boulot. T’en sais rien d’où on vient. Tu crois que pour les Anciens par exemple, la Terre, c’est pas juste une réserve où les terriens sont parqués comme des boeufs ? hein ? C’est pas mieux quand on sait que tout l’univers s’offre à nous... Puis les chefs indiens t’emmerdent. //, fit-elle a cours d’argument et parce qu’il avait toujours une sale manie à vouloir traîner les siens dans la boue. C’était son petit plaisir. Seulement, Chenoa pensait qu’il faisait ça avec tout le monde, genre le type chiant qui prend toujours le contrepied en pointant du doigt la merde et qui vous foutrez bien la tête dedans juste pour en sentir l’odeur.

//Mais t’es borné ma pauvre fille ! Ouais, y’a tout ton arbre généalogique d’emplumé qui m’emmerde, c’est bon, c’est acté. Tu peux pas changer de disque deux minutes quand je te gaze ?//
Ce fût à son tour de ricaner. Le sujet déviait clairement mais il ne pouvait s’empêcher de la provoquer encore un peu plus. //T’as un foutu bouton au milieu du pif Timber. T’appuie dessus, réaction immédiate. Je suis sûr que si je disais que ta bande d’attardé se plaisait plus à s’emboiter depuis l’arrivée des conquistadors, leur sauveurs en somme, tu serais prête à me refaire l’Histoire Amérindienne. Attention…c’est à vous !//

Et il tendit l’oreille.

// Oh mais Monsieur Greer est un spécialiste ! C’est génial ! Eclaire moi de ta science infuse, je t’en prie, non je t’en supplie !! Maîiiiitreeeeeeeee. Bouge toi le cul pour notre affaire au lieu d’étaler la confiture de ton intellect supérieur. //, répondit-elle ironiquement.

Greer éclata de rire.

//T’es à court de salive ?!? T’inquiète pas, je la dispense allégrement ma confiture. Les femmes en sont jamais rassasiées !// Ajouta-t-il en bon lourdaud bien prétentieux.
// Ben ouais ça je n’en doute pas. Moins on a de confiture, plus on l’étale pour se faire bien voir. Si ça marche avec tes putes à trente balles…. Contente que ça fasse frétiller ton égo. //, répliqua-t-elle aussitôt. Elle était généralement incapable de s’arrêter.
//Et pas que mon égo, chérie, tu peux me croire.// Il fit une pause. //On continue ? On vient juste de bouffer 2% d’Ox en dix minutes. Je trouve qu’on est pas encore assez bon...//
// Statistiquement, les hommes consomment plus d’Ox que les femmes, la faute à leur excroissance qu’ils se plaisent à dresser pour un rien. Alors dans ces 2%, je suis même pas à 1%. //
//Je reconnais, Timber. L’absence stupéfiante d’activité cérébrale digne de ce nom compense allègrement l’Ox employé à tes longs monologues. //
// Normal, j’attends depuis toute à l’heure de pouvoir bosser, mais monsieur discute ! //
//Parce que tu oseras prétendre que tu as pas une gamelle plus grosse que ce F-302 ?!?//
// Parfaitement. //, dit-elle du tac au tac.
//AH OUAIS ?!? Et qui c’est qui passe le plus de temps à causer, même quand personne ne l’écoute...Non, erreur...QUE TOUT LE MONDE fait semblant d’écouter dans cette escadrille ? Qu’il y a que quand tu dors qu’on t’entends plus. Et ENCORE !!!! Vu que tu RONFLES comme une vache depuis ton arrivée. Il y a pas un moment de paix !//
Chenoa ricana dans son intercom. // T’es trop mignon Adolfi. Je savais que tu étais mon plus grand fan. Bon aller, j’ai pas envie de moisir ici, on se sort les doigts oui ou merde ? //
//Même qu’on fait la paire !// Ajouta Scott en voyant l’indice de consommation passer à 3%. Il fallait vraiment arrêter, il reprit aussitôt.
//Bon. Je transferts les lignes de codes du moteur hyperespace sur ton poste. Tu pourras faire tes calculs en passant par le clavier texte. Par contre, oublie tes contrôles de vol, je les ai récupéré.//
En effet, l’un des deux écrans de Chenoa montraient des lignes entières de calculs mathématique. Du codage de vecteur de directions entre deux points en mouvement avec des échelles de vitesse et des fourchettes de variabilité.
//Et sur le deuxième écran, la dernière estimation pour le système solaire cible. Marge d’erreur dépassée, le taux atteint 77%...il faut le ramener à la limite acceptable de 2%. Au-delà de 8%, on peut échouer n’importe où.//
C’était le calcul initial du système cartographique qui était perdu. Celui que Scott était prêt à suivre après avoir éjecté Chenoa. Le copilote avait envie de ressentir la satisfaction opportuniste de l’avoir laissé en vie pour l’utiliser. Comme ça il pourrait se rassurer d’être toujours ce pourri au fond des tripes. Mais, sincèrement, il ne savait toujours pas pourquoi il n’avait pas appuyé sur le bouton. Quelque chose s’était cassé en lui, un changement permanent. Ca restait un mystère à éclaircir pour plus tard. De son côté, la jeune femme trouva des trous entiers dans les calculs initiaux, des valeurs erronées et l’utilisation d’inconnus qui devaient impérativement être résolus. Bref, un vrai casse-tête de matheux qui lui donnait raison d’avoir demandé un support. Elle avait à peine gratté la surface de cette hypothèse et elle savait que la résolution mathématique de tête allait lui demander du temps : une ressource désormais limitée.
//Le support écran de mademoiselle est avancé. Pour la pina colada, ce sera plus tard.// Blagua-t-il. //Compte pas sur moi pour t’aider, je suis une buse en math. Je suivais pas les cours : la faute à la bonasse assise devant moi en string apparent. Le paysage haut en couleur changeait tous les jours, je te dis pas les bons souvenirs que ça m’a laissé. Je regrette pas...//


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Jeu 10 Jan - 17:56

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


Chenoa ne comptait pas s’occuper des contrôles de vol pour le moment. Elle avait autre chose à faire pour le moment, comme étudier les calculs qu’elle allait devoir faire. Elle fut servie sur son deuxième écran. Des belles formules mathématiques, des équations dignes de ce nom qu’elle allait se faire un plaisir de travailler. Pour dire vrai, quand ils avaient eu les cours sur le système PRL, elle était allée plus loin que ses comparses en demandant les calculs qui servaient à faire tourner le programme. Mine de rien, on ne lui avait pas donné sans un aval en haut lieu, pour la bonne et simple raison qu’on ne voulait pas refiler ce genre d’information à une intelligence ennemie. Quoi de plus normal. Mais bon, c’était une chose que de lire ce genre de “texte”, s’en était une autre que d’agir dessus au beau milieu du vide intersidéral… Quoiqu’en fait, c’était cool, parce que c’était silencieux, et personne ne viendrait taper à la porte pour faire chier, si on mettait Scott de côté. D’ailleurs, ce dernier se manifesta une nouvelle fois pour lui annoncer que son support était ok et faire preuve de son ignorance crasse dans le domaine des mathématiques, la faute à une femme. Ce n’était jamais de sa faute. Il était grave quand même.

// T’inquiète de rien Cross, je ne comptais pas sur toi. T’a qu’à t’occuper en pensant au paysage de tes cours de maths, mais t’es gentil, tu passes sur tes réserves personnelles et tu coupes ton micro. //
Le ton était nettement plus distrait, puisque déjà, elle observait les calculs. 2% c’était trop critique selon elle. Sur des distances pareilles, ça serait jouer avec le hasard, et les matheux détestaient le hasard. Il fallait qu’elle affine un peu plus le risque. Bon, elle partait de loin avec une marge actuelle à 77%.

//C’est bien parce que je veux rentrer entier, moi et mes couilles, que j’accepte de la fermer.// Répondit l’homme à peu près aussi distrait. Il reprit beaucoup plus sérieusement : //Je coupe pas le micro. Mais j’attendrai ton bip pour lever le silence radio. Bon courage Timber.//
// Comme tu veux. //, fit-elle en se mettant au boulot. Elle savait qu’elle allait vite le gonfler. La raison ? Chenoa adorait parler en conduisant ses calculs. Des chuchotements qui deviendraient bien vite chiant à la longue. Habituellement, elle se lançait dans ce genre de challenge sur un grand tableau, noir de préférence, pour se foutre de la craie partout et le remplir de lignes et de lignes. Mais là, elle était dans un espace confiné et elle sentait que ça confinait, par association d’idée, ses compétences. C’était vraiment con, mais elle n’y pouvait rien. Elle allait devoir prendre sur elle pour passer au delà de cette barrière psychologique.
// Alors... Si on considère que… Ici, ça va s’associer à ça, qui représente la même inconnue que là… Hum… Ca doit être un des vecteurs médiants relatifs à une direction en trois dimensions ça… Quoique… Je me demande si ça représente pas plutôt… Ouais c’est ça. // Long silence pendant lequel elle pianotait sur son écran pour calculer des coordonnées, un azimut, un cap, bref, une direction selon un vecteur donné en ajustant un tas de variable, et en incluant des pourcentages d’erreur. Ce n’était pas un exercice évident pour la bonne et simple raison qu’elle n’avait pas tous les éléments en sa possession. C’était comme faire des statistiques sans tableau types qui référançaient les pourcentages d’erreurs acceptables d’une variable sur une autre, et qui permettait par exemple, de donner une généralité sur une population donnée. Là, il lui manquait toute la validation théorique du bordel pour arriver à quelque chose de concret et de fiable. Mais elle n’avait que ça sous la main. Elle faisait des comparaisons avec l’historique de navigation qui se présentait à elle sous forme d’équation lui aussi. Elle devait identifier et isoler des variables d’ajustements qui lui permettraient de déterminer un point de départ, le point de départ de leur cavalcade, et s’en servir comme une base de référencement, tout en sachant pertinemment que la puissance restantes dans le moteur ne leur permettrait pas de retourner à l’envoyeur. Donc, l’idée était d’aller dans la bonne direction, même si le saut était raccourci. Au moins, ils partaient dans le bon sens.

Elle ne vit pas le temps passer, absorbée dans ses chiffres. Des demi-heures ? Des heures entières ?
Au bout d’un instant, le bruit d’un souffle plus profond et régulier lui parvenait. Impossible de savoir depuis quand exactement. Il venait de Scott, forcément, comme s’il était serein, calme...endormi.

Et soudainement :

// ET VOILÀ PUTAIN !! JE SUIS LA MEILLEURE !!!! //, fit-elle en hurlant de joie, en terminant d’appuyer sur la touche entrée d’un geste triomphant.
Forcément, avec un tel cri, Greer sursauta. L’exclamation qu’il lâcha, le ton embrumé de son sommeil altéré, lui montra combien il était déboussolé. Le copilote avait eu l’impression de s’être endormi en voiture, vivement lancé sur l’autoroute, et il avait prit ses commandes comme s’il voulait éviter un obstacle. Il avait heureusement placé ses consoles en sécurité pour ne pas appuyer sur une mauvaise commande durant son sommeil.
Les yeux encore un peu collés, il râla en fixant son ordinateur et ouvrit finalement de grands yeux en remarquant le taux d’erreur du calcul.
Penikett avait résolu un putain de problème de Math que de vieux scientifiques sans cheveux n’aurait pas réussi. Il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle y parvienne à ce point. Il pensait qu’elle réduirait le taux mais...de là à parvenir sous la barre de ces deux pourcents.
//Ben merde alors...// Souffla-t-il.
Ouais, là, clairement, elle lui en bouchait un coin.
// Ouais... //, fit-elle guillerette comme jamais. Elle gloussa bêtement. // Ca c’est du calcul à te faire mouiller la culotte ! En tout cas… JE SUIS LA MEILLEURE !! //, enchérit-elle de nouveau, effectivement satisfaite d’elle-même. Au moins, elle gardait la banane, même si elle devait reconnaître qu’elle était mentalement épuisée.
//Respect !// Déclara Scott avec un brin de mauvaise foi.
// Tu me le rediras quand on sera rentré, que j’enregistre. Bon, par contre, si on arrive dans un soleil… //, taquina-t-elle.
//Sérieux...si ça arrive, trouve une punchline plus charismatique que le célèbre “Oups !”//
Chenoa se marra et ajouta : // Mais non, je dirai : Encore une blague de Coyote ! Histoire que tu rages avant de mourir. //
//Je note que tu aimes m’entendre rager sur ton Coyote...//
Scott était toujours effaré. C’était comme s’il avait fait le souhait impensable d’avoir sa commande de bond prête et bien calculée. Et au réveil : pouf ! Voeu exaucé. Bien sûr, cela avait eu un prix que ni Scott, ni Chenoa, n’avait vraiment envie d’aborder. Les réserves embarquées passèrent sous la barre des dix pourcent pile au moment où le copilote y jeta un oeil. Ils ne tiendraient plus très longtemps...il fallait à tout prix que ce bond réussisse.
// Et ouais, pendant ce temps là tu dis moins de connerie que d’habitude. // Elle pouffa, avant d’ajouter plus sérieusement : // Bien, il est temps de voir si je mérite un Nobel ou pas. On est parti ? //


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Ven 11 Jan - 15:15

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



//Introduction des correctifs de bond.// Déclara Scott en réponse. C’était à son tour de préparer l’appareil. EagleStar s’anima étrangement, comme s’il était pris d’une activité usante et d’une surtension très importante. Une vibration inquiétante naquit dans son coeur et progressa jusqu’à l’ensemble du cockpit tandis qu’un bruit de chargement était en train de recouvrir le tout.//Liaison des faisceaux d’alimentation. Levée des sécurités. Top condensation sur propulsion PRL...Top déblocage du déclencheurs. Compte à rebours...paré Chenoa...neuf...huit...sept...six...//

La vibration devint inquiétant, la carlingue commençait à craquer et à grincer. Timber avait récupéré ses commandes, elle les avait bien en mains, mais elle voyait ses écrans clignoter de façon inquiétant. Des alarmes visuelles se déclenchaient de façon aberrante, son hub affichait des données qui n’existaient pas. Parfois, toutes ses commandes s’allumaient et s’éteignaient comme les guirlandes d’un arbre de noël.

//Quatre...trois...deux...unité.// S’écria Scott d’une voix plus tendue à mesure que le compte à rebours atteignait sa fin.
Il aurait bien voulu dire un dernier mot, faire un quelque chose de notable, mais il n’avait pas le temps. Son regard horrifié restait posé sur son écran de contrôle soumis aux mêmes incidents. Il voyait EagleStar se décomposer sous son nez sous l’activation d’un bond dont il n’était clairement pas conçu pour résister.

//BOND P...//

Il n’eût pas le temps de finir.
Une fenêtre s’ouvrit dans un fracas terrible pour le vaisseau et la propulsion à l’intérieur se fit avec une telle violence qu’il manqua de s’évanouir sur le coup. Contrairement à un saut PRL classique, un bruit inquiétant malmenait autant le F-302 que ses occupants. Ballotés comme lors d’une course de karting très déplaisante, l’engin s’approchait des bords du couloir de façon dangereuse. Il lui arrivait parfois de frôler la toile de si près qu’il manquait de se faire éjecter dans le vide. D’horribles grincements témoignait des sévices que subissait l’appareil, s’en était au point que Scott en avait mal au coeur, même s’il s’agissait d’une machine. Le système défaillant laissait parfois un surplus de G les impacter, les faisant râler sur leurs sièges. La douleur, l’expérience terrible et déstabilisante. Malgré son image qu’il avait à coeur d’entretenir, Scott se mit à gueuler. Il trouvait le voyage long, beaucoup trop long. Mais ils revenaient sur le bras galactique le plus proche.

Un flash éclata à trois reprises de manière successive. Comme si une vague scélérate était apparue de nulle part pour les renverser, EagleStar encaissa un contrecoup terrible. Les occupants entendirent des boulons céder à l’intérieur même de son blindage tandis que l’espace apparaissait de nouveau. Ils étaient catapultés à une vitesse folle, tournoyant sur au moins quatre axes qui leur donnait un tournis du diable. Les alarmes s’allumaient dans tous les sens, hurlaient, tandis qu’un feu électrique se déclenchait brutalement dans l’habitacle de Scott. Il n’avait même pas le temps de l’éteindre, trop occupé à essayer de récupérer la propulsion qui venait de tomber en panne. Et pour cause, la majorité du bloc moteur subluminique venait d’exploser dans les entrailles du F-302, causant un incendie catastrophique qui gagnait sur ses dernières réserves de carburant.

Dans une telle situation, c’était difficile de garder son calme. Greer poussait des plaintes et des jurons, se fixant sur les plus gros problèmes. Il engeagea manuellement les extincteurs interne du chasseur puis força le réseau de micro-propulseur malgré les fuites. Chenoa reprit instantanément le contrôle de direction de son appareil mais ils filaient à une vitesse terrible en direction...d’un VAISSEAU RUCHE !
Il y avait un foutu vaisseau Wraith pile devant eux !

//Alerte radar ! Ça s’agite de tous les côtés ! Putain, Timber, on crame ! On brûle bordel !// Il avait les doigts qui pianotait sur son écran de contrôle à moitié défaillant. //Propulsion HS ! Rien à faire ! On a pas de contre poussée !!! On va s’écraser ! On va s’écraser !//

A une telle vitesse, l’impact allait se faire très rapidement. Ils seraient écrasés contre le vaisseau ruche comme un vulgaire moustique sur le pare-brise d’un véhicule. Il ne manquait plus que les putains d’essuies-glaces sur cette saleté de machine de vampires !

Mais tandis que Scott était trop occupé sur ses avaries pour se rendre compte de la réalité, Chenoa découvrait que ce vaisseau ruche était complètement disloqué. Il était rompu en trois morceaux qui produisaient un nuage de débris de taille différentes. Ça pouvait aller de la balle de golf à l’immeuble parisien. Et EagleStar ne pouvait plus s’arrêter, il allait droit dans le bourbier comme un motard fou qui voulait taper le record de vitesse avant une mort inéluctable.
Les instruments de vol s’étaient éteints, le radar pour les manœuvres dilatoire n’avait pas été remis en fonction par le copilote. Timber n’avait que ses micro-propulseurs de direction pour essayer de les sauver. Le chemin qu’elle allait devoir prendre la ferait traverser ce vaisseau ruche crevé de part et d’autre. Mais rien n’était joué d’avance, comme le fait qu’en cas de survie, ils fonceraient droit dans l’atmosphère de cette planète continentale verte...apparemment chargée de vie vu la colonne de Darts qui finissaient d’y fondre.


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Ven 11 Jan - 22:12

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


Chenoa persistait à se dire que les vibrations étaient normales. Eaglestar avait quand même pris sacrément cher dans la gueule, et ils allaient lui en remettre une seconde couche. Du coup, le vaisseau protestait et c’était bien normal. En tout cas, quand le saut se fit, la jeune femme se retrouva collée au siège avec une violence sans précédent. C’était comme ci elle pesait des tonnes soudainement, et elle ne devait pas être loin du compte sachant que les “G” étaient une multiplication du poids par le nombre encaissé. Elle faillit tourner de l’oeil elle aussi, mais par des exercices de respirations largement appris pendant les classes, elle parvint à rester lucide. Heureusement, tout se calma quand le F-302 passa en navigation hyperespace. La fenêtre ne semblait pas super stable et l’appareil venait flirter avec les rebords de façon assez inquiétante. Chenoa continuait de se dire que de toute façon, sans cet essai, ils étaient foutus. Donc, s’ils devaient mourir pendant une tentative de s’en sortir, au moins auraient-ils la satisfaction de ne pas s’être laissé crever la bouche ouverte sans rien tenter.

Ils sortirent d’hypersespace à vitesse folle. L’appareil avait encore encaissé des contraintes monstrueuses et l’indienne pensait qu’ils l’avaient définitivement détruit. Il serait bon pour la casse. Avec tout ce qu’il y avait à changer dessus maintenant, ce ne serait jamais plus “leur” F-302”.
A l’instar de Scott qui s’était mis à gueuler en prenant des “G”, Chenoa hurla : // SAC A VOMI PUTAIN !! //
Ça tournait tellement, c’était atroce, horrible, affreux, et les qualificatifs pouvaient s’accumuler comme ça un moment pour décrire la situation dans laquelle ils étaient propulsés. Les alarmes gueulaient dans tous les sens. Ça clignotait plus qu’un sapin de Noël un soir de réveillon dans l’habitacle. Chenoa ne savait plus où elle habitait. Toujours est-il qu’elle vit parfaitement ce vers quoi ils se dirigeaient, et ce n’était pas pour lui plaire du tout.

// Putain qu’on s’écrase, c’est le mieux à faire !! //, répondit-elle dans la radio, le souffle vraiment comprimé par ses exercices d’encaissement des “G”. Elle devait avoir la tête complètement déformé par les exercices de respiration et par les contraintes qu’elle devait subir. Mais elle gardait la tête froide. Il fallait qu’ils s’écrasent sur la planète qu’elle distinguait en arrière fond, trop verte pour ne pas abriter de la vie. Mais avant ça, il fallait passer au travers d’un champ de débris qui était là pour les achever une bonne fois pour toute.

// Démerde toi pour nous tenir en vie, je vais faire ma part du marché !! //, lança-t-elle. Cette fois, elle allait devoir être bonne. Non, excellente même ! Elle avait un champ de mine à traverser sur une roue et sans le guidon. Elle allait devoir jouer avec les micro propulseurs de direction pour s’ajuster. La merde totale ! Autant lui bander les yeux, ce serait encore mieux !

Ça approchait vraiment vite. Déjà, de petites collisions inhérentes à de petits débris se firent entendre. Pour ça, elle ne pouvait pas grand chose. Par contre, elle devait orienter le vaisseau pour qu’il n’aille pas percuter un énorme débris, ce qui signerait leur fin. L’explosion du vaisseau ruche Wraith semblait récente. Des corps flottaient dans l’espace et l’un d'eux vint percuter la verrière. Il explosa, complètement gelé, produisant une secousse assez importante qui modifia naturellement la trajectoire de quelques centimètres, ce qui était suffisant pour imprimer un nouveau cap à Eaglestar.

// Putain de merde. //, ahana-t-elle dans son casque. Elle transpirait à grosse goutte et elle ne pouvait pas les essuyer alors qu’elles tombaient dans ses yeux, provoquant une légère brûlure due au sel qui était franchement désagréable.

La jeune femme jouait avec ses joysticks de direction et aussi avec les micro-propulseurs pour faire des évitements, parfois de justesse. D’ailleurs, une ombre importante alla engloutir le F-302. Si Scott relevait le nez de ses commandes maintenant, il allait faire une crise cardiaque à coup sûr. L’appareil venait de passer dans un gros débris, dans un trou énorme qui le perçait de part en part, comme en témoignait la planète verte qu’on voyait de l’autre côté. Le tout était de ne pas percuter un des côtés à cause de l’axe de rotation du F-302. Elle ne parvenait pas à rétablir un axe correct. Ca tournait toujours autant, et c’était affreux. Mais à peine l’ombre les avait-elle engloutie qu’elle se dissipa. Eaglestar allait vraiment vite. Ça défilait rapidement. Soudainement devant eux un débris assez important sembla se matérialiser. En réalité, avec les rotations, Chenoa ne pouvait pas l’avoir vu avec le moment fatidique où ils allaient le percuter. Dans un mouvement réflexe accompagné d’un cri de détresse lamentable, la pilote mitrailla l’objet flottant avec le canon électromagnétique, le faisant exploser. Ils passèrent comme de beaux diables au milieu du fatras de petits débris qui résultat de l’explosion de ce corps plus important.

Elle n’en revenait pas d’être en vie. C’était un pur réflexe qu’elle avait eu, comme si Coyote avait guidé sa main, comme si elle avait senti le coup arriver. Le plus gros des débris était maintenant dépassé. Le F-302 se dirigeait comme une balle vers la planète, sur laquelle on pouvait voir des Darts foncer à toute allure. Merde, ils n’allaient pas être les seuls à attendre un taxi intergalactique on dirait...


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Sam 12 Jan - 15:28

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre



Les hurlements de la pilote faisait écho aux siens.
Ils étaient novice. NOVICE bordel !!! Ils n’avaient jamais été préparé à un tel bazar et Greer se posait vraiment la question de leur survie. Est-ce qu’un destin obscur devait les amener à une mort conne, la plus débile possible, après toutes ces péripéties et ces actes de foi ? Est-ce qu’ils seraient retrouvés, les corps encore chauds, par les copains de l’escadrille en train d’errer dans ce secteur ? Ou bien écrabouillés comme des punaises contre la coque de ce vaisseau ?

Scott paniquait. Il n’arrivait plus à garder les yeux rivés sur son ordinateur défaillant. D’ailleurs, ça déconnait tellement qu’il ne parvenait plus à s’y retrouver. Non, il était plutôt capté par tous ces débris, les étoiles, la planètes, tous ces détails virevoltant au gré des différents axes d’EagleStar. Ils étaient dans la merde. Ils étaient VRAIMENT dans la merde.
Piloter un chasseur avec les micropropulseurs seuls, c’est comme essayer de caser un camion benne dans un mouchoir de poche. En étant absorbé par les ténèbres produit par le fragment de vaisseau, le cri de Greer s’accentua avec celui de la jeune femme. Il avait le droit à tous les détails : des machineries organiques encore en fonction, un pont d’envol de darts qui s’entrechoquaient, l’énorme panache de déchets qui dansait. Des explosions secondaire qui les enveloppait de gazs et de décompression soudaine.

Comme sa pilote, le jeune homme gémissait, subissait. Il avait acquis la certitude qu’ils ne passeraient pas. Tendu à l’extrême, il retenait sa respiration en poussant de toutes ses forces une pédale de frein imaginaire alors que ses mains empoignaient vigoureusement ses propres sangles. Dans son étonnement, il découvrit que Chenoa les avait tiré d’affaire et il était sur le point de se relâcher lorqu’un tout dernier sursaut le fit gueuler.
Elle avait tiré. Elle avait tiré juste à temps et le chasseur avait embouti le reste des débris comme dans un jeu d’auto-tamponneuses mortel. Un putain de film d’effet spéciaux plaisant à regarder. MAIS UNE HORREUR À VIVRE !!!

//Putain...putain...putain...// ne cessait-il de répéter dans un essoufflement digne d’une course à la Hussen Bolt.

Pourtant, ils n’avaient fait que repousser l’échéance.
EagleStar tombait, happé par l’attraction planétaire, dans une folle et vertigineuse chute.
Toujours aussi perdu, Scott tenta de se remettre dans le bain. Il ne voulait pas mourir comme ça. Pas en voyant la fin approcher, toquer à sa porte, et l’emporter dans le néant. L’homme s’était toujours vu partir soit dans les bras d’une femme au beau milieu d’un orgasme. Soit en pleine baston, à mains nues ou dans le cockpit d’un F-302 dévoré par les flammes.
Non, NON ! Il ne mourrait pas en lâche, en pleureuse, en refusant l’inéluctabilité. Il partirait avec Chenoa en ayant lutté jusqu’au bout pour survivre.

//Ok...ok...//

Il fallait se reprendre. Recommencer le boulot, repartir carrément de zéro. Contrôler le poste, relever les problématiques, définir les priorités, solutionner, et appliquer. C’était le cours à la lettre. Il fallait suivre les étapes...juste les suivre...alors…
Les deux écrans clignotaient comme un sapin de noël passant d’un menu à l’autre sans qu’il le demande. La moitié de l’éclairage interne avait fondu et des arcs électrique très inquiétant illuminaient l’intérieur des boîtiers de cristaux. S’il connaissait ce problème, alors Timber devait également subir les mêmes défaillances sur son ordinateur de vol. La navigation sans instrument, sur une rentrée atmosphérique, était tout simplement impossible. C’était une loi de physique, d’application des forces planétaire, d’environnement, de friction d’atmosphère. Chenoa ne pourrait pas redresser EagleStar, Scott le savait, le bloc moteur pour la propulsion subluminique était en morceaux. Mais il leur restait encore le booster ascensionnel et la propulsion atmosphérique.

Définir les priorités.
Les ordinateurs de bord. Il fallait à tout prix les récupérer. A tout prix !
//Alerte pilote !// Haleta-t-il, néanmoins un peu plus sûr de lui. //Défaillance critique des systèmes vitaux. Reboot forcé, navigation sans instruments !//
Scott passa les mains sous son ordinateur et atteignit le clapet en plexiglas sécurisé, il se trouvait juste à côté des déclencheurs des groupes de secours. C’était une simple petite manette mécanique qui s’actionnait indépendamment de tout élément informatique. En cas d’extinction complète dans la cabine, le reboot des systèmes principaux pouvaient toujours être réalisé.
D’un geste rapide et très sec, Scott tira le levier, le tourna à quatre-vingt dix degrés et l’enfonça. Le cockpit tout entier entra dans le noir complet, comme si les plombs avaient soudainement sauté pour les laisser sans la moindre lumière, sans la moindre information ni aide de navigation. Un blackout total ! L’écran de l’ordinateur de bord s’anima alors, un tout petit carré vert qui se mit à clignoter pour indiquer qu’il attendait, qu’il cherchait...ou qu’il ramait affreusement.

//Je tente de récupérer nos ordinateurs. Ecoute...Timber...on les aura peut-être pas à temps. On tombe avec un tas de débris, l’ennemi ne nous verra pas. Pas tout de suite en tout cas.//
Il prit une inspiration.
//Ces darts prennent tous le même couloir d’insertion. Il faut les suivre, c’est notre seule chance !//

Il tapota son écran. L’esprit de Scott turbinait à fond en condensant les bribes d’informations dont il se souvenait durant cet enfer. Il savait que certains systèmes marchaient encore, il savait qu’il pouvait en récupérer encore d’autre.
//Fait moi entrer dans l’atmosphère Chenoa. EagleStar n’est pas encore mort, c’est pas fini. Je répare le contrôle auxiliaire, j’enclenche notre propulsion aérienne, et on récupérera notre assiette de vol ! On arrêtera cette descente infernale !!!//
Ca raisonnait comme une promesse.
Le coucou était une simple machine pourtant. Mais c’est comme s’il communiquait avec lui. Son écran accepta finalement d’étaler une série de code témoignant de son lent redémarrage. Il y avait des variations de tensions et l’affichage sautait parfois. Mais c’était encourageant, très encourageant.

Même si Greer était un défaitiste de nature, il s’évertuait à transmettre des données positive à son binôme. Elle l’avait tiré de la merde avec ses compétences de pilote. Alors il lui promettait des commandes, une navigation restaurée. Il lui promettait que ses efforts ne seraient pas vain. Tout ce qu’il lui demandait, c’était de parvenir à se caler sur les darts en descente. Et il s’occuperait du reste.
Elle pouvait le faire, il avait foi en elle maintenant.


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Sam 12 Jan - 20:47

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

Mission de vol, début septembre


Les arcs électriques n’étaient pas pour rassurer la jeune femme qui ne savait plus trop si elle pouvait toucher ses écrans ou pas. Dans le doute, elle préférait s’abstenir, connaissant quand même les dangers de l’électricité. C’était un véritable spectacle de son et lumière dans le cockpit, mais elle en faisait quasiment abstraction pour se concentrer sur le pilotage, ou du moins, sur le simulacre de pilotage, car elle ne faisait que donner quelques petites impulsions ici et là. C’était frustrant. Mais cette frustration l’aidait à combattre la terreur qui l’habitait et les secousses qu’elle encaissait depuis un moment maintenant. Le F-302 allait toujours aussi vite, et rien ne semblait vouloir l’arrêter. Ou plutôt tout en réalité. Des débris par ci, des débris par là, l’univers entier s’était ligué contre le trio Scott Chenoa Eaglestar. A croire qu’ils avaient buté le rejeton du Dieu du coin et qu’Il était en train de leur jouer une blague de merde.
Franchement, si elle avait su que ne pas respecter le protocole allait l’emmener dans ce foutoir, elle se serait sûrement abstenue. C’était une réflexion qu’elle se faisait là maintenant, mais elle savait qu’une fois allongée sur sa couchette, elle aurait la banane d’avoir vécu un truc hors du commun. Encore fallait-il la rejoindre cette satanée couchette !!

// Je vais faire ce que je peux. //, répondit-elle simplement.

Elle n’avait pas envie de faire de long discours ou d’afficher une certaine forme d’optimisme. Ce n’était pas parce que l’univers lui avait fait fermer son clapet, loin de là, c’était surtout qu’elle était concentrée à l’extrême et qu’elle réagissait en professionnelle dans un moment critique. Il n’y avait pas de place pour la fioriture habituelle et les prises de bec. Il fallait sortir de ce merdier et son copilote lui indiquait une solution possible, alors c’était parti. De toute façon, elle n’avait rien d’autre à proposer pour le moment.
Elle allait donc devoir faire avec son instrumentation limitée, toute aussi limitée que les moyens de navigation mécanique de l’appareil. En gros, c’était la merde puissance bouse de mammouth préhistorique. La perspective de rentrer dans l'atmosphère ne plaisait pas des masses à l’amérindienne, mais d’un autre côté, leurs réserves d’O2 était sur le point de flancher. Donc… Pas trop le choix. Et puis le corps céleste semblait les attirer naturellement vers son noyau, et comme le F-302 était en mode boulet de canon, la nature avait fait le choix pour elle également.

Très franchement, elle aurait préféré donner la chasse aux darts avec un engin flambant neuf et le plein de réserves histoire de commencer à mettre des croix sur sa carlingue, ou des haches. Elle rageait de commencer sa carrière comme ça, mais tant pis, il n’y avait pas le choix encore une fois. Elle avait quelques minutes pour ajuster sa position pour emprunter la même direction que les darts. C’était de l’ajustage à l’aide des micro-propulseurs, ni plus ni moins. Elle ne devait pas les déclencher n’importe quand non plus pour ne pas faire un décalage trop important. Comme le F-302 tournoyait sur plusieurs axes, si elle envoyait les gazs alors qu’il était complètement à l’envers, ils partiraient dans le sens opposé à celui voulu. Avec cette planète qui grossissait à vue d’oeil en arrière fond, elle avait encore plus l’effet de la rotation qui jouait sur son cerveau, et ça lui filait la gerbe.
A force de pianotage méticuleux, elle se cala dans la trajectoire des Darts. Elle espérait que Scott allait réellement arriver à ses fins pour les sortir de là.
// Ok Cross, on suit plus ou moins leur vecteur d’approche. Et j’crois que je vais dégueuler si je continue de parler. //, ajouta-t-elle en plus.


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Sam 12 Jan - 21:49

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Il ne lui répondit pas. Lui avait la nausée depuis le début, c’était un miracle qu’il n’avait rien lâché.
L’ordinateur principal continuait son check-up. Il ne pouvait pas être plus rapide, sûrement pour les faire crever de suspens, les étouffer dans le danger. Un sursaut se produisit, puis un autre, et encore un autre. La rentrée débutait, la friction atmosphérique ayant une incidence avec la vitesse, l’angle.
Fatalement, l’effet pyrotechnique d’une rentrée en atmosphère se produisit. Le bindage déjà très amoché du chasseur devint rouge et se mit à brûler. Le frottement incessant produisait un grondement terrible dans toute la carlingue, si bien que le binôme était obligé de crier pour se comprendre. L’ordinateur n’était toujours pas prêt et il n’y avait aucune donnée.

Cours d’astrologie pour novice ! Lors d’une rentrée atmosphérique, tous véhicules se DOIT d’adopter un angle particulier. La fourchette est minuscule. Si on devait comparer la terre à une balle de basket, le F-302 devrait se glisser dans un couloir d’insertion aussi épais qu’une feuille de papier.
Si l’angle était trop plat, le chasseur serait finalement repoussé dans l’espace en-dehors de l’atmosphère. En cas d’angle trop étroit, là c’était pire, la carcasse finirait par exploser et brûler en vol. A l’atterissage, ils ne seraient plus que des débris…

Et vu la façon dont l’habitacle grinçait et la chaleur horrible que l’on sentait malgré les tenues, l’angle était très étroit. Vraiment très étroit.
//Chenoa !....Chenoa !!!// Insistait-il.
Mais elle n’avait aucune indication. Les darts servaient de repères visuels mais ce n’était pas suffisant. Aucun être intelligent ne pouvait caler son angle de rentrée à la vue, comme ça, sur des vaisseaux. EagleStar hurla de douleur, Scott tourna la tête et vit leur aile bâbord meurtrie se tordre sous la pression. La faille dans le blindage s’agrandissait un peu, laissant filer des étincelles plus lumineuse que la pyrotechnie.
//Allez !!! Allez, allume-toi !//
Les codes...toujours les lignes de code.
Les embardées, les tours sur plusieurs axes, s’estompèrent petit à petit à cause de la pression qui devenait trop importante sur la coque du chasseur. Dans un énième grincement, une étoile se dessina sur le cockpit dans un terrible bruit de fissure.
//ALLEZ BORDEL !!!//
Et enfin ! Enfin !!! Son écran s’activa en représentant les diverses alertes et les commandes. Scott poussa un cri, comme une plainte désespérée, en entrant les consignes de navigation. Il n’avait jamais été aussi rapide, jamais été aussi prit à la gorge. Rapidement, l’ordinateur central se situa et afficha sur le hub martyrisé de Penikett à quel point son angle était étroit. Juste avec ses micropropulseurs, elle se devait de rectifier la route. Déjà, ils étaient devenu une boule de feu, ne voyant plus les darts ennemis en contrebas...


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Sam 12 Jan - 21:57

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

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Chenoa rongeait son frein depuis que Eaglestar était entré dans l’atmosphère. Elle voulait des données, des indications, et elle entendait le copilote implorer le F-302 de les lui donner, et elle même avait envie de crier : // BOUGE TOI LE CUL PUTAIN !! // mais elle se retenait. Ce n’était pas le moment de mettre plus de pression que ça sur tout le monde. Alors elle essayait de limiter la casse en agissant sur ses micro-propulseurs pour limiter le frottement, à l’aveugle, comme si ça pouvait y faire quelque chose.
Et soudainement… L’ordinateur lui afficha l’angle de pénétration qu’ils avaient dans l’atmosphère. Son sang ne fit qu’un tour. Encore quelques secondes à ce rythme là et le martyre s'arrêterait pour Eaglestar et ses occupants !
// Oh bordel, c’est pas bon ça, c’est pas bon du tout… On est en train de tordre la bite à papa et ça va casser !! //, fit-elle dans son micro, même si c’était plus une constatation pour elle que pour Cross.
Aussitôt, ses longs doigts s’agitèrent sur ses joysticks directionnels. Elle devait rétablir une assiette un peu plus élevée, l’angle étant trop étroit. Beaucoup trop étroit. Le F-302 s’ajustait dans la douleur. L’angle devenait meilleur par à coup, mais les micro-propulseurs qui n’étaient pas fait pour ça faisaient clairement la gueule. Le frottement diminuait petit à petit et la boule de feu était en train de mourir progressivement, atteignant des valeurs thermiques plus abordables, et plus normal, pour un blindage en bonne santé, ce qui n’était pas le cas du leur. Mais ça allait le faire ! Il n’y avait pas le choix ! Ca devait tenir !

La carcasse grinça affreusement.
Un bruit de déchirure métallique éclata soudainement et une partie de l’habillage de l’aile bâbord s’envola. De sa position, Scott voyait parfaitement sa charpente interne grevée d’éclats et des traces de “croc” du monstre qu’ils avaient affrontés. Mais il ne s’y attarda pas. Scott s’activa sur son ordinateur et commanda l’engagement du mode de vol aérien. Immédiatement, Chenoa sentit les volets et la gouverne répondre à l’effet du vent au travers de son manche. Mais le moteur, lui, demeurait désespérément muet.

//Déclenchement...trois...deux...un...//

Le réacteur démarra, toussa, puis s’éteignit aussitôt dans un grondement inquiétant.
Les darts avaient suivi leur plan de vol. Mais EagleStar, lui, tombait comme une pierre en direction du sol. C’était horrible cette sensation de chute libre. Ils étaient clairement en train de piquer pour s’écraser…
//Me lâche pas le piaf. Me lâche pas...//
La seconde tentative déclencha un hoquet mécanique. Celui-ci évacua un nuage noir très inquiétant. Mais en le voyant du coin de l’oeil, Greer eut tout de suite une hypothèse qu’il vérifia.
//FAIT CHIER !!!//
// GREER PUTAIN MAIS QU’EST-CE QUI SE PASSE ??!! //, finit-elle par craquer. Elle rongeait son frein, mais là elle en pouvait plus alors que son colon était en train de titiller sa glotte tellement ça descendait raide !


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Lun 14 Jan - 16:00

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Le cinquième vol

Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

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//MAIS QU’EST CE QU’IL SE PASSE A TON AVIS ???? TON PIAF EST ESTROPIÉ BORDEL !!! IL A PLUS UNE PLUME SUR LE CAILLOU ET ON LUI DEMANDE L’IMPOSSIBLE !!!!//
// C’EST PAS UNE PUTAIN DE RÉPONSE !! //, fit-elle en s’énervant pour de bon. // Faut qu’on s’éjecte merde ! //
//ARRÊTE ! FAIT PAS CA !//

Il avait crié encore plus fort, craignant qu’elle ait déjà activé son système d’éjection. Mine de rien, ça lui foutait un sale coup de l’entendre dire qu’elle était prête à abandonner son F-302. Et il n’avait pas eu le temps de lui annoncer que cette planète était chargée d’une concentration d’azote. Ils ne survivraient pas en ouvrant leur combinaisons…

//FAIT PAS CA...// Il gueula de rage. La solution était complètement dingue. Mais il ne leur restait plus que ça. Scott souffla puis déclara, blasé ://Ventilation réacteur obstruée ! On peut arranger ça...si j’augmente la pression dans le collecteur et qu’on descend encore plus vite. Un piquet comme tu en as jamais fait...ça pourrait le désengorger.//
Chenoa allait vite comprendre pourquoi ça le faisait enrager. Encore du quitte ou double. S’il réussissait la manoeuvre, le moteur démarrait et EagleStar s’envolerait comme un putain d’avion de chasse. Mais si ça loupait, la position en piquet serait inadéquat pour une éjection à une telle vitesse. Ce serait la fin du voyage pour le trio.
Ils abandonnaient le piaf...ou ils risquaient le crash pour le sauver une dernière fois.
//Je suis avec toi, Timber.// Lâcha-t-il finalement.
La décision, il la prendrait à deux, comme d’hab.


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Lun 14 Jan - 16:01

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Scott "Cross" Greer & Chenoa "Timber" Penikett

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Chenoa respirait fort. Son sang froid habituel était en train de se déliter complètement et elle était tentée de le faire quand même. La panique était la pire ennemie dans ce genre de situation, mais ça faisait quand même des heures qu’ils encaissaient une source de stress importante. Là, c’était le pompon et la jeune femme commençait à ne plus voir l’issue au bout du tunnel.
// Ah Monsieur veut un piquet !! Et bien voilà !! //, fit-elle d’une humeur exécrable. Elle engagea aussitôt la manoeuvre à l’aide de ses fidèles micro-propulseurs. C’était vraiment un pari risqué parce qu’ils allaient indubitablement quitter l’angle parfait pour limiter la casse. Mais le plus gros de la rentrée atmosphérique était fait, maintenant ils étaient dans les couches inférieures de cette dernière, c’était nettement moins risqué. Cela dit, si la tuyère ne se débouchait pas, s’en était fait de leur petite virée. L’avantage, c’est que piquet ou non, à cette vitesse de chute, ils ne sentiraient rien en cas de crash. L’extinction de leur vie serait si rapide qu’ils ne se rendraient compte de rien. Le F-302 piqua du nez. Il tombait comme une pierre bien fuselée qui fendait l’air à une vitesse importante. La jeune femme était cramponnée à ses manettes, attendant le moment fatidique où son engin allait repartir. Car oui, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer. Elle avait limite confiance malgré sa rage. Elle rageait car elle voulait vivre, et elle voulait se battre pour ça, et encore une fois, elle devait faire face à l’univers entier pour avoir le droit d’exister. Sauf qu’elle n’était pas toute seule cette fois-ci.
// J’espère que tu va m'annoncer une bonne nouvelle sinon dans quelques secondes on va faire la blague du moustique sur le pare brise et je vais venir te faire un calin sur ton siège sous forme d’une bouillie bien dégueulasse ! //, lança-t-elle, crispée comme jamais.



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