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Un imprésario chez les contraires

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 10 - Zone de Commandement :: Bureaux
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Jeu 23 Mar - 22:16

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Chronologie : Juste après la fin de l'intrigue, un jour avant la passation de pouvoir au colonel Sheppard.




C’était fini, enfin !
Harris décédé, le colonel avait réglé les dernières formalités d’usage avec les administratifs, Woolsey et Hoffman notamment. Le Dédale attendait impatiemment son retour et c’était réciproque. Son monde à l’intérieur de la coque du croiseur était bien plus rigide et ordonné que cette cité. Mais les circonstances n’étant pas les mêmes, Caldwell n’avait aucun jugement à avoir. Lui avait choisi ses propres hommes, les dirigeait au sein d’un environnement particulièrement étroit au milieu de technologies sensibles. Contrairement aux Atlantes, il ne pouvait pas permettre chez ses soldats les errements qu’il avait constaté ici.

Assis devant son bureau, l’officier travaillait au milieu d’un amas de documents qu’il avait classés consciencieusement. Il préparait un dossier brûlant et s'apprêtait à rendre un jugement concernant les méfaits orchestrés par deux soldats sur une planète aride. La plainte avait été déposé par le lieutenant dirigeant l’unité, ce qui avait déclenché une enquête que les diplomates permirent avec brio. Le résultat était à présent entre ses mains et il peinait à croire ce qu’il avait lu. Très tôt dans la matinée, l’homme s’était plongé dans une étude approfondie des faits. Il avait également demandé les dossiers personnels des deux soldats concernés et avait profité des quelques activations de la Porte pour requérir des informations supplémentaires.
La situation était particulièrement grave :

Neuf chefs d’inculpation pour le Sergent Allen. Dix pour le Sergent Eversmann.

Le nom de ce dernier, d’ailleurs, ne lui était pas inconnu. Il se rappelait de cette histoire où le colonel Sheppard avait tenté de le couvrir pour éviter son exclusion définitive du Programme. Caldwell s’en souvenait pour avoir maudit la faiblesse de Sheppard et sa propension au laxisme. Mais cette jeune femme, Allen Pedge...c’était très étonnant de voir un soldat témoignant d’excellents états de service mêlé à cette affaire.

La situation, favorisée par les derniers événements ayant secoué la cité, ne laissait pas indifférent l’Etat-Major. Il y avait eu suffisamment de crimes et de délits ! Une probable expansion néfaste vers les missions d’exploration, quel que soit le temps où celles-ci eurent lieu, était tout bonnement inacceptable. Le colonel avait reçu des ordres très précis, recevant toutes les accréditations pour mener en session extraordinaire - c’est à dire en petit comité et sans délai - le jugement des responsables.

Caldwell poursuivait donc une prise minutieuse de notes, retraçant avec précision le cheminement des coupables tout au long des différents témoignages. Il y avait également de nombreuses preuves et des analyses effectuées sur des prélèvements : un excellent travail de police militaire. De premier abord, Eversman et Allen couraient droit vers la prison et la perte, non pas de grades, mais de l’uniforme.

Seulement, l’officier tiqua le dernier chef d’inculpation : Manquement à l’honneur militaire. Harris et Woosley en étaient des exemples.

Vers la fin de la matinée, Caldwell reçut les autres soldats de l’unité à son bureau et leur demanda un témoignage précis hors de leurs rapports. Il posa de nombreuses questions, souleva quelques incohérences qu’il nota sur son calepin, puis décida de faire une pause. Il avait requis la présence des deux accusés à son bureau à quinze heures et le temps passerait très vite.

L’homme ne s’autorisa qu’un café et une moitié de sandwich qu’il récupéra au mess. Dés le début de l’après midi, ce fût au tour du lieutenant Mayers. Il lui demanda de raconter de nouveau tout ce dont il avait été témoin, les raisons de son dépôt de plainte, ses impressions même illégitimes, et nota tout cela sur une nouvelle feuille de son calepin.

Le lieutenant repartit alors, certains trouvant étrange de le voir presque blafard et abattu, alors que l’officier se replongeait dans la lecture des dossiers personnels d’Eversman et Allen. Il alla même jusqu’à lire les précédents compte-rendu de mission.
Les divers éléments confortaient sa conviction qu’il aurait à faire à deux faces d’une même pièce. Le bon et le mauvais soldat.

Il fallait espérer que le mauvais aurait la présence d’esprit de se tenir pendant l’audition.
Lorsque quelqu’un activa la sonnerie caractéristique de la porte Lantienne, Caldwell porta son regard sur l’horloge et remarqua qu’il était quinze heures. La ponctualité était déjà un bon signe…

Sa main agrippa la télécommande du caméscope sur trépied, orienté vers les deux sièges face au colonel. L'homme démarra l'enregistrement, donna son identité, la date et l'heure, puis se redressa sur son siège.

- Entrez ! Lança-t-il d’un ton posé.

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Sam 25 Mar - 18:24

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« Et de 20 ! C’est bien Allen, on ne perd pas la forme ! », fit l’instructeur en reprenant la barre de développée couchée chargée à 40 kilogrammes pour la replacer sur les supports de part et d’autre du banc de musculation.
La jeune femme se redressa, rouge pivoine, le front en sueur, et les cheveux un peu moins soignés que d’habitude. Son débardeur lui collait au corps. Elle arrivait au bout de la séance de musculation hebdomadaire.
« Tu pensais le contraire ? », fit-elle avec un petit air suffisant.
« Je ne vais pas y arriver je crois. »
« A quoi donc ? »
« A faire passer cet air de « je me la pète grave » sur ton minois. »
« D’autres ont essayé Sergent. »
« Aller, va prendre ta douche, tu sens aussi bon qu’un Wraith après dix ans d’hibernation. »
« Pas de câlin alors. »
« Désolé. »

Elle inclina la tête après cet échange de franche camaraderie. Elle termina de reprendre son souffle, et elle se redressa en tapant sur ses cuisses pour se donner du courage. Elle sentait encore le sang battre dans ses tempes et la chaleur se diffuser au niveau de son visage. La serviette autour du cou, elle se pencha pour attraper sa bouteille d’eau. Quand elle se redressa, un caporal se tenait face à elle, rigide, avec sa mâchoire carrée bien serrée. L’ordonnance lui tendit une enveloppe estampillée « convocation – Top Secret ».

« Sergent Maître Allen ? »
« Affirmatif caporal. »

L’autre la gratifia d’un salut réglementaire avant de lui donner l’enveloppe.

« Bon courage Sergent. »
« Pour ouvrir l’enveloppe ? »
« Non, c’est une convocation émanant du bureau de Caldwell. »
« Colonel Caldwell, caporal, Colonel. »
« Mes excuses. »
« Vous pouvez disposer. »

Pedge reposa ses fesses sur le banc de musculation, l’enveloppe entre les doigts. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre. La mention « top secret » l’incita finalement à se lever et à l’ouvrir quand elle serait dans ses quartiers. La curiosité l’incita à accélérer le pas. Une fois seule, elle prit place sur sa chaise, ouvrit l’enveloppe, et elle prit connaissance du contenu. Une minute de silence passa. Puis la jeune femme posa le courrier sur le lit, parfaitement fait, au carré. Pedge avait le visage fermé, plus qu’à l’accoutumée. Sur le courrier étalé sur le lit, on pouvait lire :

Remis en main propre a écrit:Sergent-maître Allen,

Vous êtes sommée de vous présenter au bureau temporaire du Colonel Caldwell Steven, responsable par intérim du contingent militaire d’Atlantis, en zone de commandement au niveau 10.

Suite au rapport accablant déposé par le lieutenant Mayers, responsable militaire de la mission diplomatique sur la planète PNF-627, l’enquête diligentée auprès de la population locale a été rendu.

Votre audition aura lieu ce jour à quinze heures pour répondre aux actes d’accusations suivants :

    - Menaces
    - Consommation de substances prohibées
    - Agression volontaire
    - Intrusion par effraction
    - Vol qualifié
    - Séquestration de civils non armé
    - Insubordination et rébellion officier
    - Manquement à l’éthique spécifique aux mission d’explorations
    - Manquement à l’honneur militaire


Suite à la gravité de ces accusations, le colonel Caldwell est accrédité par l’Etat-Major du programme Porte des Etoiles pour parvenir au jugement de vos actes, par session extraordinaire, et établir les peines infligées. L’échange sera filmé puis enregistré pour transmission aux autorités supérieures.

La présente convocation est obligatoire. Aucun retard ni manquement au comportement ne seront tolérés.
Le présent document vous dispense de toutes autres activités durant l’audition.

Neufs actes d’accusations. Neuf. Jamais, non jamais dans sa carrière, n’avait-elle eut à répondre à ce genre de convocation. Elle avait toujours été exemplaire, droite et rigide dans sa façon d’être, faisant honneur à l’armée et à sa patrie. Elle pensait sincèrement que l’orage de cette foutue mission était passé, mais il fallait croire que non. On cherchait dans les dossiers de tout le monde en ce moment, pour faire le ménage, et les vieux rapports refaisaient surfaces. A moins qu’elle n’était convoquée que maintenant parce que les fêtes de fin d’année, et les évènements internes qui avaient secoués la cité ces dernières semaines n’avaient pas laissé le temps à la hiérarchie de traiter son cas. De toute façon, elle avait fait son rapport, en contestant les agissements du lieutenant Mayers. Elle s’était couverte en partie parce qu'elle le sentait venir… Mais les chefs d’accusations étaient graves, et rien que leur dénomination foutait les pétoches à miss je ne marche pas sur la pelouse s’il y a une pancarte l’interdisant.

Pedge n’était pas le genre de femme à faire l’autruche quand elle avait un problème. Mais là, elle devait bien reconnaître qu’un instinct de petite fille était en train de se saisir d’elle, et que sa couverture et son lit l’attiraient fortement. Personne ne viendrait la chercher si elle se planquait en dessous, non ?

« Bon aller cocotte ! C’est comme pour une mission. Tu as un objectif, et il consiste à briser ces neufs actes d’accusations un par un. »

Elle se leva d’un bond, récupérant le courrier au passage qu’elle glissa dans l’enveloppe. Elle était affectée au continent cet après-midi et avant d’aller au bureau des affectations les informer de son absence justifiée, elle devait se rendre présentable. Il était 11H00, et le rendez-vous était à 15H00. Elle connaissait la réputation du colonel Caldwell, et son inflexibilité. D’ailleurs, sa prestance et sa façon de commander étaient une forme de modèle pour la texane. Cela allait être impressionnant, mais c’était une ancienne des forces spéciales et elle ne se ferait pas briser aussi facilement. Elle avait de l’amour propre, et elle savait ce qu’elle valait. Qui plus est, son dossier jusqu’alors exemplaire jouait en sa faveur.

La douche prise, elle s’habilla. Son uniforme était comme toujours impeccable. Elle agença ses cheveux en une natte guerrière qu’elle laissa pendre dans son dos, avant de décider de la nouer sur l’arrière de son crâne pour qu’elle ne la sente pas quand elle marche. Bref, si Pedge ne faisait pas montre d’une féminité exagérée, elle prenait soin de sa tignasse et ses chignons étaient une source d’inspiration pour nombres de ses collègues féminines. Toujours strict, jamais une mèche qui ne dépasse, et conçu pour durer dans le temps sans être embêtant dans l’exercice de ses fonctions. Elle réhaussa son teint légèrement pour ne pas trop faire sac de patate, et elle lustra ses rangers. Elles brillaient comme d’habitude, briquées de près et brossées avec affection. Elle avait toujours eu un respect presque sacré pour son équipement. Après tout, ses chaussures lui permettaient de marcher dans de bonne condition, et c’était le juste retour des choses que de les entretenir à la hauteur de leur utilité. Un peu comme le samouraï chérissant aussi bien son Shinaï en bambou que son Katana fait de l’acier le plus rare. Elle ajusta ses épaulettes indiquant son grade, lissa les plis éventuels de son uniforme, et elle prit la direction du bureau des affectations. Elle donna la convocation, et elle fut rayée des plannings de l’après-midi, au grand désarroi de l’officier en charge. C’était que les formateurs aux troupes étrangères comme elle, il n’y en avait pas cent.

Elle s’excusa, avant de se rendre en salle informatique. Elle devait contacter Eversman.






_A___Sergent Maître Matt Eversman : matt.eversman@atlantis.com)
_De___Sergent Maître Pedge Allen : pedge.allen@atlantis.com)


_Objet___Convocation



Bonjour Sergent,

Je me permets de te contacter parce que j’ai reçu ce matin une convocation à un entretien avec le colonel Caldwell. Je vais être jugée en session extraordinaire pour mes actes sur PNF-687. Je pense que tu as dû recevoir une convocation similaire. Je ne sais pas si nous allons passer l’audition ensemble. Si c’est le cas, soit à l’heure, ne déconne pas. Je passe à 15h00.

Ne fait pas le mariole.

Cordialement,
Pedge.


FICHE PAR SUANA


La jeune femme envoya le mail. Aucune réponse ne lui revint les trente minutes suivantes. Elle en eut marre d’attendre, aussi prit-elle la direction – non sans avoir pris soin de déconnecter sa session – du mess pour se restaurer. Mais elle n’avait pas faim. Une boule de stress s’était formée dans son ventre, et elle avait des nausées. La convocation en elle-même n’en était pas vraiment à l’origine. C’était surtout son contenu et les actes d’accusations.

« Manquement à l’honneur militaire… Sérieusement ? »

Elle respira un grand coup, et elle se rendit compte qu’elle tremblait légèrement. Elle se recomposa rapidement, dans les toilettes pour femmes de l’étage. N’empêche, en y repensant, il suffisait d’un courrier de ce genre pour faire passer ce petit air suffisant sur son minois… Peut-être qu’elle devrait suggérer l’idée au sergent instructeur au gymnase ? Quinze minutes avant le rendez-vous, la jeune femme était devant la porte du colonel. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, laissant ses pupilles d’un bleu pale, presque gris, s’attarder sur les chiffres digitaux des secondes qui s’égrenaient doucement.

14h56.
14h57.


A 14h59 et 59 secondes, elle taperait, décida-t-elle dans sa tête. Elle vérifia qu’elle se trouvait bien devant le bureau provisoire du colonel Caldwell. C’était le cas. Elle revérifia. Toujours le cas. Coup d’œil à la montre :

14h58. Des bruits de pas dans le couloir se firent entendre et voilà Matt qui déboulait tranquillement. Il devait être convoqué à la même heure qu’elle. Elle le gratifia d’un signe de tête, sans rien dire. Elle ne voulait pas parler pour le moment, la gorge serrée. Si Eversman voulait analyser sa collègue, il pouvait. Elle était encore plus fermée que d’habitude, mais elle se tenait droite et fière. Elle était manifestement prête à en découdre.

14h59 et 50 secondes. Elle arma son doigt, et quand les chiffres passèrent de 8 à 9, elle sonna. L’ordre d’entrer se fit entendre au travers de la porte. La jeune femme la poussa, et pénétra dans le bureau de Caldwell, avisant tout de suite l’officier en charge de l’audition et une analyse rapide de la pièce lui fit remarquer la caméra, ainsi que les sièges.

« Sergent Maître Allen, présente pour l’audition mon Colonel. », lâcha-t-elle mécaniquement en saluant l’officier avec rigidité, le regard bien braqué devant elle et le menton bien relevé. Elle attendit l’ordre de se mettre au repos, ainsi que la proposition de s’asseoir pour le faire, sans quoi, elle resterait debout et c’était très bien comme ça.

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Matt Eversman
Caporal
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√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Sam 25 Mar - 20:36

Matt Eversman

On est dans la merde !



Quelqu’un ne cessait d’activer l’ouverture de la porte de son quartier. C’était des plus agaçants d’entendre cette sonnerie. Ne pouvait-on pas comprendre qu’il ne voulait tout simplement pas ouvrir la porte à celui qui venait de le réveiller ? Ok, il était onze heures passée mais ce n’était pas une raison pour le tirer du lit.

« Sergent-Maître Eversman, ouvrez-moi… »

Il fallut plusieurs injonctions et coups portés pour que Matt n’accepte de quitter sa couette pour ouvrir à cet homme. Il le reconnut comme étant un des soldats de la base. Son nom ne lui revenait pas mais il était certain de l’avoir déjà rencontré. Celui-ci fut manifestement surpris de voir le sous-officier en boxer avec la trace d'oreiller sur le visage puis mal à l’aise de l’avoir ainsi dérangé. Ce dernier s’empressa de lui tendre une enveloppe. Peu réveillé, le Ranger ne pouvait manquer les inscriptions « urgent » ainsi que « confidentiel ». Cela expliquait un peu la détermination mis par le militaire qui lui faisait face pour lui donner ce papier.

« Ouvrez la. »
« Je ne peux pas, Monsieur. »
« Et je fais comment moi ? avec les dents ? » Il n’y avait pas un sourire sur le visage du Ranger, ni même le moindre signe indiquant qu’il s’agissait d’une plaisanterie. Le ton employé ne donnait pas d’autre alternative au soldat qui s’exécuta avant de lui tendre la lettre contenue. Il la parcourut rapidement. C’était une convocation du Colonel Caldwell pour répondre à différentes accusations.

Sergent-maître Eversman,

Vous êtes sommé de vous présenter au bureau temporaire du Colonel Caldwell Steven, responsable par intérim du contingent militaire d’Atlantis, en zone de commandement au niveau 10.

Suite au rapport accablant déposé par le lieutenant Mayers, responsable militaire de la mission diplomatique sur la planète PNF-627, l’enquête diligentée auprès de la population locale a été rendu.

Votre audition aura lieu ce jour à quinze heures pour répondre aux actes d’accusations suivants :

- Menaces
- Consommation de substances prohibées
- Intrusion par effraction
- Vol qualifié
- Séquestration de civils non armé
- Agression volontaire
- Insubordination et refus d’obtempérer
- Réponse létale non autorisée
- Manquement à l’éthique spécifique aux mission d’explorations
- Manquement à l’honneur militaire

Suite à la gravité de ces accusations, le colonel Caldwell est accrédité par l’Etat-Major du programme Porte des Etoiles pour parvenir au jugement de vos actes, par session extraordinaire, et établir les peines infligées. L’échange sera filmé puis enregistré pour transmission aux autorités supérieures.

La présente convocation est obligatoire. Aucun retard ni manquement au comportement ne seront tolérés.
Le présent document vous dispense de toutes autres activités durant l’audition.


« C’est une blague ? »
« Non, Sergent. »

Cela ne le rassura pas. Il le congédia d’un signe de la tête avant de revenir à l’intérieur de son quartier. Assis au bord du lit, il la relut attentivement prenant conscience des différents chefs d’accusation. Il y en avait dix. Cela faisait beaucoup, vraiment beaucoup. Il lui fallut quelques instants pour faire le lien avec cette mission dans le monde des cowboys. Ok, elle avait plutôt mal tournée. Mayers avait agi comme un con avec eux mais de là à recevoir dix accusations contre lui. Le Ranger tombait un peu des nues. C’était du grand n’importe quoi. Il essaya d’associer un méfait à un acte qu’il aurait pu faire en mission. Pour l’insubordination et la réponse létale, c’était facile mais le vol, le manquement à l’éthique, à l’honneur militaire. Une grande blague… Le Ranger en fit une boulette de papier qu’il tenta tant bien que mal d’envoyer dans la corbeille. Ce fut un échec cuisant. Il dut se résoudre à se lever pour la mettre à l’intérieur du réceptacle.

Bon maintenant qu’il était resté, il tenta de s’habiller du mieux possible. Ce n’était des plus faciles avec une seule main et un bras toujours immobilisé. Evelyn était dans son bureau, il ne pouvait donc pas compter sur elle. Une infirmière passa un peu avant midi pour effectuer les différents soins et vérifications avant de l’assister en l’aidant à enfiler un tee-shirt. Ça c’était l’une des pires corvées car plier le bras s’avérait être l’un des pires mouvements à effectuer. Il avait beau être le plus délicat possible, cela sollicitait forcément les muscles de son avant-bras et là il dégustait. Cinq jours s’étaient écoulé depuis l’incident. Il avait pu retourner dans son quartier avec ordre de se reposer et le voilà maintenant à répondre de dix chefs d’accusations. Matt ne prenait pas conscience du caractère important voir vital de cette convocation. Les médicaments y étaient certainement pour beaucoup. Il se laissa vivre jusqu'à l'heure fatidique grignotant quelques biscuits devant un film.

14h52. Tanpis pour les lacets de ses rangers, ils seraient à l’intérieur de celles-ci. Impossible d’exécuter de belles boucles à une seule main. Il ne tenta même pas la veste sachant pertinemment qu’il ne parviendrait pas à passer son bras brisé. Ce fut un Eversman, brut de décoffrage qui sortit de ses quartiers. Quelques poils de barbe ici et là témoignaient du relâchement de la discipline. Le tee-shirt noir de l’expédition était dissimulé sous l’imposante écharpe qui lui immobilisait le bras et qui dissimulait aussi les premiers dessins effectués au marqueur sur son plâtre. Ça, c’était une chance car il valait mieux que sa hiérarchie ne tombe pas dessus.

14h58. Le Ranger venait d’atteindre la zone réservée aux bureaux des différents hauts gradés de la base. Il ne put s’empêcher d’avoir une pensée envers le Colonel Sheppard en passant devant la porte close de celui-ci. Lui aussi n’avait pas été épargné par les derniers événements. Il en sortirait plus fort, plus solide. Sheppard, c’était un peu l’âme de l’expédition. Quelques mètres plus loin, il fut étonné dans un premier temps de voir Pedge Allen avant de finalement réfléchir. C’était logique qu’elle soit là. Ils avaient participé tous deux à cette mission. Mine de rien, il fut rassuré de la savoir présente la gratifiant d’un petit sourire.

« Salut Pedge. »

Pas de réponse. Elle était tendue comme un string la Sergent-Maître ne lâchant pas sa montre des yeux mais ce ne fut pas les seul détails qu’il remarqua. Quelques strips sur son arcade. La tenue de la jeune femme était impeccable, des rangers jusqu’à son chignon impeccable. A côté lui faisait vraiment sportif du dimanche ou plutôt blessé du dimanche. Il avisa rapidement à sa tenue à la recherche d’une éventuelle trace suspecte avant d’essayer d’arranger un peu ses cheveux. Inutile. Ce n’était pas la pince pellicule qu’il pouvait avoir sur le crâne qui risquait de modifier son allure générale. Se raser par contre aurait été une bonne idée. La toison était loin d'être suffisante pour dissimuler le bleu de sa pommette. Quelques coups sonores attirèrent son attention, sa coéquipière était déjà décidé à pénétrer à l’intérieur du bureau. La permission fut obtenue. Pas le choix, il dut la suivre se plaçant à sa droite. Il eut le temps de remarquer en coup de vent la présence de caméras avant de l’imiter.

« Sergent-Maître Eversman, au rapport mon Colonel. »

Si Pedge Allen n’avait pas été présente, il n’aurait certainement pas cédé à la tradition militaire en saluant son supérieur de la sorte avant de se placer au garde à vous. Il fallait croire qu'elle avait une bonne influence sur lui.


@ pyphi(lia)

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Invité
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Dim 26 Mar - 21:34

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Les militaires qui lui faisaient face confirmèrent sa première impression.
Le sergent Allen démontrait une présentation irréprochable. Bérêt bien plié et coincé sous l’épaulette du galon droit, le salut réglementaire digne des classes qu’elle avait suivi et un soin trahissant une minutieuse préparation. Même la blessure sur son arcade sourcilière droite, par dessus un mauvais hématome, avait été bien soigné.

A l’instar de ce bon exemple, le sergent Eversman s’était présenté tel quel avec un minimum “maximum”. L’officier laissa son regard de glace passer sur sa barbe dépassée et le reste des manquements déplorables, indiquant par cette simple présentation qu’il se fichait pas mal de son apparence et de cette convocation. On ne se présente pas devant un officier supérieur de cette façon sans avoir une bonne raison. Et le soldat mettrait forcément en avant son bras plâtré et la médication dont il était encore sous influence.
C’était un point qu’il notait mentalement de côté.

- Repos, soldats. Veuillez vous installer.

L’officier ouvrit les dossiers des deux soldats côte à côte, prit son calepin, et relu quelques feuillets en chaussant ses lunettes. Pedge en profita pour s’installer sur le siège devant elle, les jambes jointes, des cuisses jusqu'aux pieds. Elle conservait une allure bien droite, le dos bien calé dans le fond du dossier pour ne pas paraître avachie. Elle conservait ses mains sur ses cuisses, à plat.

- Je vous informe que vous êtes filmés par l’appareil se trouvant derrière moi. Je suis accrédité par l'État-major du programme pour porter jugement des graves accusations dont vous faites tous les deux l’objet. A savoir neuf chefs d’inculpations pour le sergent-maître Allen et dix chefs d’inculpation pour le sergent-maître Eversman.

Il les fixa tous les deux, neutre et impassible. L’exact reflet de la militaire qui se contenta d’opiner du chef pour signifier qu’elle avait compris.

- Suite au dépôt de plainte du lieutenant Mayers, chef de votre unité lors de la mission diplomatique sur la planète référencée PNF-627, une enquête a été diligentée.

Il poussa d’une main un énorme dossier qui se trouvait sur le côté de la table. Il était aussi épais qu’une encyclopédie, il faisait facilement deux cents pages.

- Avec l’aide des diplomates, la section de police militaire a effectué une recherche complète des faits afin d’étayer ou d’infirmer ces accusations. Le reste de l’unité, et le lieutenant Mayers lui-même, ont été interrogé.

Son regard passe de l’un à l’autre. Caldwell se tenait droit sur son siège, les dominant de son air de requin et de sa qualité d’officier. Il donna le départ en retirant un dossier dont le code couleur indiquait les rapports de fins de mission.

- J’ai minutieusement étudié votre rapport sergent Allen et vous avez permis de mettre en lumière certaines contradictions.

Il fixa alors Eversman

- En revanche, j’attends toujours le vôtre. Le pôle administratif m’a indiqué que vous ne l’aviez jamais rédigé, comment ça se fait ?
“J’étais en train de le rédiger lorsque j’ai reçu l’ordre d’arrêter le Colonel Sheppard. Les différents événements se sont enchaînés...” Mauvais point pour le Ranger qui aurait dû mieux s’organiser en s’y mettant un peu plus tôt. Il avait conscience que cette négligence ne jouerait pas en sa faveur.

- Vous m’expliquez donc que vous n’avez pris le temps de vous préparer pour cette inévitable procédure à l’inverse de votre collègue ici présente.
“Mon Colonel, je suis sorti hier soir de l’infirmerie… et j’ai reçu ce matin la convocation.”

Caldwell hocha la tête, comme s’il prenait en compte une insulte qui lui avait été directement adressée. Il considérait qu’on le prenait pour un débutant naïf et c’était une erreur. Ses mains plongèrent dans un tiroir proche et il en extirpa un ensemble de feuilles blanches qu’il déposa devant le ranger avec un stylo, de manière assez abrupte. Il détestait plus que tout d’avoir à materner des soldats.

- Je vous recommande d’y mettre de la volonté, sergent. Cette affaire est tout sauf une blague.

Pas question d’être tendre avec lui. L’enquête lui était forcément revenu aux oreilles. Allen avait eu la présence d’esprit d’établir son rapport et de préparer, par ce fait, sa défense face à ces accusations. Et l’antithèse en la personne d’Eversman se contenter d’une banale excuse de temps en espérant que tout lui glisse dessus ? Non. Dommage pour l’ordinateur, il allait rédiger ce rapport ici et maintenant. Quitte à faire poireauter le sergent Allen et le colonel pendant une heure s’il le fallait. Eversman paierait pour son désintérêt des priorités.

Un stylo et un tas de feuilles blanches ? Non mais il était sérieux ce type ? Le Ranger l’observait d’un drôle d’oeil avant de jeter un regard autour de lui espérant trouver un quelconque indice indiquant qu’il s’agissait d’une vaste blague. Quelqu’un allait forcément les tirer de là en leur annonçant que c’était une surprise. Peut être un prémice pour son anniversaire… Mais non, personne. Matt lança un regard de détresse envers sa coéquipière avant de finalement prendre en main ce crayon et d’utiliser le bureau de l’officier comme support. Bon il était droitier donc cela ne poserait pas de problèmes. Il débuta les formalités de début de rapport d’une écriture peu lisible. Rien que ça, ce n’était pas de la tarte. Impossible de caler la feuille avec son autre main. Il eut très envie de prendre l’un des pots à crayon en guise d’appui mais se ravisa. Il fallait maintenant se rappeler d’éléments ayant eu lieu quelques semaines plus tôt. Rien que pour les coordonnées de la planète et son nom légitime, cela commença à poser problème.


- Quant à vous, sergent Allen, avez-vous des éléments supplémentaires à apporter à votre rapport ? Des éléments que vous auriez préféré taire ?

Pedge préférait garder le regard droit devant​ mais elle avisa quand même le tas de feuilles et le stylo qui se retrouvèrent devant Matt. Ils étaient là pour la journée si Matt devait se le farcir à la main. Elle ne fit bien entendu aucun commentaire et elle reporta son attention sur son supérieur quand il s’adressa à elle. Elle prit le temps de la réflexion, et elle en vint à se dire qu'elle aurait dû le relire plutôt que de tergiverser toute la matinée. Sa rédaction​ commençait à dater un peu.

« Pas à ma connaissance mon Colonel. Je mets un point d’honneur à être factuelle et complète dans mes rapports. Il se peut bien entendu que je passe sur des détails opérationnels. »
- Des détails opérationnels...” Répéta Caldwell, montrant qu’il n’était pas né de la dernière pluie.

Il ouvrit le dossier d’enquête et en ressorti son examen sanguin qu’il plaça entre ses mains. A cela s’ajouta ensuite une sorte d’étude de l’alcool local.

- D’après ces résultats d’analyse, il y avait de l’alcool dans votre organisme. Le breuvage a été étudié et, selon le taux de métabolisation à la durée, les scientifiques ayant effectué les calculs ont déduit que vous aviez absorbé l’équivalent d’un peu moins d’un litre de bière.

Il fit une pause avant de reprendre.

- La mesure suppose que vous n’étiez pas en état d’ébriété. Mais votre rapport en devient bien moins convaincant lorsque l’on reçoit cette nouvelle donnée. Je passe bien évidemment sur les résultats de votre binôme, bien plus élevé que le vôtre.

Il ouvrit de nouveau son calepin et posa la pointe de son stylo sur une nouvelle page.

- Je vous écoute.

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Invité
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Dim 26 Mar - 21:42

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Le faciès de la concernée restait impassible mais ses mains se crispèrent légèrement sur ses cuisses. C'était là la seule faille, à son sens, de son rapport et elle en avait bien conscience. Maintenant qu'elle était devant le fait accompli, elle regrettait de n’avoir pas été transparente.

« C'est à dire que… » Elle baissa un peu les yeux sur ses mains, afin de revoir sa copie, car elle allait chercher un prétexte à la noix pour se soustraire à sa faute, hors ce n’était peut-être pas la meilleure stratégie à adopter. Elle plissa la bouche en reprenant. « Je n’ai pas d'excuse. Je pensais que consommer intelligemment cette bière locale nous permettrait d'accéder plus facilement à des informations en se mêlant à la masse des clients. Et au final c'est ce qu'il s’est produit puisque nous avons été accepté à une table. Je ne pense pas que mon comportement ait pâti des effets de l’alcool. »

- Votre comportement sur l’instant n’est pas en cause, sergent. Pas encore. Déclara Caldwell alors que son stylo dansait sur le papier. Quand avez-vous reçu vos cours de déontologie inhérente aux explorations interplanétaires ?

Allen entendit très bien le “pas encore” et elle serra la mâchoire. Il avait d’autres cartouches dans sa besace. « A mon intégration au programme mon Colonel. Il y a de ça… quatre ans je crois. Le temps passe vite. »

Ignorant volontairement la dernière remarque, il enchaîna en lui coupant presque la parole :

- Vous souvenez-vous des circonstances particulières entourant la consommation de produits étrangers durant l’exercice de la fonction sergent ? En quel cas une équipe est autorisée à consommer un alcool local, par exemple, et pourquoi ?

Il essayait de la déstabiliser en imposant un rythme. Elle prit son temps pour répondre, histoire de reprendre la main, et surtout, de se remémorer l'enseignement qu’elle avait suivi sur Terre. Afin de ne pas lui manquer de respect elle ne fit pas durer le suspens plus de dix secondes. « Lors de festivités en territoire allié par exemple, et parce que les mesures d’hygiène et les tests sur les composants des substances sont établis par nos techniciens afin qu'il n’y ait pas de surprise… » Elle avait pris un risque inconsidéré avec cette boisson. Et si le degré avait été bien plus élevé qu'une bière terrienne ? Elle était certaine qu'il y avait d'autres exemples et cas où il était possible de boire de l’alcool, mais comme​ elle s'était dit, sur l’instant, et peut être de façon présomptueuse, qu'elle ne boirait jamais en mission, elle avait mis de côté. C'était bien fait pour sa gueule.

Le colonel avait l’art et la manière de la mettre devant le fait accompli de sa bêtise et de son manque de clairvoyance. Elle assumerait. D’ailleurs, celui-ci cessa de prendre des notes pour la regarder droit dans les yeux.

- Vous rappelez-vous réellement ? Réfléchissez mûrement à votre réponse, c’est votre dernière chance.

Bon, elle avait dû taper à côté avec sa réponse. Soit. Pedge avait très peu d'imagination et de toute façon elle laissait ça à Matt alors elle n’y alla pas par quatre chemins. « Non mon Colonel. Je ne me souviens plus. » En fait, elle était en train de se dire qu'un militaire, quoiqu'il arrive en service actif, ne devait pas toucher à l'alcool. Est-ce qu'elle devait préciser sa pensée ? « Il n’y a aucun cas de figure qui permette à une équipe de consommer de l’alcool pendant le service ? », dit-elle sous forme de question. Ce serait logique au final. Elle avait peut-être cédé un peu trop rapidement à l'empressement de répondre qu’elle n’en savait rien juste pour faire plaisir à son supérieur. Elle devait se remobiliser pour répondre par elle-même et pas seulement selon les attentes ou les menaces sous-jacentes de l'officier.

Calant sur son rapport, Eversman releva la tête et ne put s’empêcher de prendre la parole essayant de secourir sa coéquipière. “Mon Colonel. Nous avons simplement penser qu’en refusant de boire avec eux, cela pourrait passer pour une insulte. Nous ne cherchions qu’à nous intégrer pour obtenir des informations et ainsi obéir aux ordres du Lieutenant Mayers.

- Pardon ? Questionna sévèrement Caldwell. Et vous supervisez les équipes d’Atlantis ? Vous n’avez pas honte ?

L’homme toisa Eversman d’un air colérique avant de réciter, à la lettre :

- La consommation des substances étrangères et prohibées ne peuvent être autorisée que sur l’unique exception d’une mission d’exploration amenant à un premier contact ou d’une coutume rendant l’action obligatoire au risque d’un incident majeur. Toute mission ne concernant pas l’exploration est soumis au même devoir classique de l’abstention.

Oula, la prochaine fois, Eversman y repenserait à deux fois avant de l’ouvrir face à cet encyclopédie militaire en règle. Il dut réprimer un soupir d’agacement avant de se pencher de nouveau sur son rapport. La position pour rédiger n’était pas franchement agréable mais il n’osait pas empiéter davantage sur le bureau du Colonel. Les grandes lignes, il les avait. Les détails, qui avait fait quoi, ça c’était de l’histoire ancienne. Il s’en était passé des choses depuis.
Pedge de son côté, préférait faire profil bas et laissa l’orage s’abattre sur son coéquipier, essayant de ne pas trop lui jeter de coup d’oeil de peur que cela n’agace le colonel Caldwell.

- Et si quelqu’un avait versé un poison dans cette boisson ? S’il y avait un élément dont votre organisme est intolérant ? Un degrés d’alcoolisation bien plus fort ?

Il fît une pause avant de reprendre.

- Le témoignage du garçon de salle et du propriétaire indique que vous avez commandé une boisson dès votre entrée. Et vous n’étiez pas en mission d’exploration, ceci n’était pas un premier contact. La situation ne vous contraignant pas à cet acte, il a été de votre volonté propre de consommer en service. Je me trompe ?

Le sergent maître réajusta sa position sur sa chaise, mal à l’aise. Elle voyait un angle d’attaque dans les propos de son supérieur mais vu sa réaction à la remarque de Matt, elle n'était pas certaine de se risquer à essayer de contre argumenter. Puis merde, elle était aussi là pour sauver sa peau, alors foutu pour foutu...

« Oui et non mon Colonel, sauf votre respect, tout dépend de comment on interprète la situation et la règle déontologique. » Elle le laissa venir à elle. Soit il lui demandait de s’expliquer, soit il l'envoyait chier.
Tiens donc ? La fameuse interprétation…

- Développez, sergent.

La jeune femme s’humecta les lèvres avant de se lancer. « Le lieutenant Mayers nous a demandé de nous fondre dans la masse pour découvrir ce peuple. C'était la première fois qu'une équipe venait sur place et pour le sergent maître Eversman et moi-même, c'était un premier contact, dans une mission d’exploration de cette civilisation… Je ne veux pas joué à la plus fine avec vous, nous avons, c'est vrai, demandé des bières en arrivant, mais après avoir observé la salle. Pas en rentrant dans le saloon. C'était un choix stratégique. Maintenant je confirme que c'était un risque inutile et inconscient. » Bon maintenant qu'elle l’avait dit, elle sentait que son explication était un peu bancale et foireuse, mais il y avait une logique. Au final, elle aurait dû s’en tenir à l’eau de violette qu’Eversman voulait lui faire prendre.

L’officier demeura muet, plutôt surpris par ce type d’intervention. Venant d’un soldat au dossier impeccable, il se demandait si elle cherchait impérativement une issue de secours ou si elle croyait réellement à ses propos.

- Je ne sais pas qui est le plus pitoyable des deux. Fît Caldwell dépité. Le premier contact ayant déjà été fait, vous avez conduit une délégation de diplomates et vos ordres consistaient à collecter des informations. Vous êtes sous le coup des règles habituelles d’abstention, à savoir : pas d’alcool en service. Il n’y a rien à dire de plus.

Il entoura la mention “Consommation de substances prohibées”.

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Dim 26 Mar - 21:50

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La jeune femme n’ajouta rien de plus, baissant simplement les yeux quand il fit sa remarque dépité. Elle avait tenté d’argumenter en sa faveur et ça n'était pas passé. Bref. Déjà un de confirmé. Elle se rembrunit et la suite ne l’aida pas à faire tomber la sensation de colère qui commençait doucement à faire son chemin.

- Vous vous êtes par la suite lancé dans un jeu d’argent. Celui-ci s’est soldé par une bagarre dans le saloon. Vous avez déclaré sur votre rapport avoir été agressée et avoir réagi proportionnellement. Mais j’ai ici le témoignage des locaux indiquant qu’il n’y avait eu qu’un contact physique, je cite : “Je l’ai prise par le bras, je voulais me marrer moi, juste lui faire un peu peur quoi. Mais elle était complétement dingue, cette grouillote, elle m’a pété le doigt et m’a envoyé la gueule sur ce caillou, là-bas.

Steven les regarda tous les deux, ayant terminé sa lecture.

- C’est ainsi que vous neutralisez une menace, en brisant les phalanges et balançant vos adversaires comme dans des films de westerns ? N’inculquez-vous pas les armées étrangères au combat, sergent Allen ? Ne connaissez-vous pas des manières plus rapides et adéquates pour immobiliser votre cible ?

Le témoignage​ de l’autre ahuri lui laissa un goût amer. A croire qu’elle n’avait pas fait le bon choix. Bien entendu elle connaissait des manières​ plus rapides et plus adéquates pour immobiliser une cible comme lui tirer​ dessus. Mais c'était disproportionné et définitif.
« Si l’on se replace dans le contexte, l’agression était réelle et la menace latente. Il a effectivement tenté de m’attraper, et je me suis défendue. Le climat était clairement menaçant et le type n'était pas tout seul. Je ne vois pas bien ce qu'on me reproche si ce n'est la méthode un peu cavalière de me défendre. »

- La méthode, justement. Renchérit Caldwell. Il sorti une nouvelle feuille du dossier d’enquête et la lui tendit. C’était une déclaration de l’un des enquêteurs. Pedge la parcourut du regard en diagonal.

- Il se trouve que les clients du saloon ont tenté de vous charger un maximum, rien de bien étonnant, l’enquêteur a réuni suffisamment d’informations pour déduire que vous étiez potentiellement menacé et en sous-nombre. Votre réaction n’est donc pas répréhensible. Mais la violence de celle-ci a déclenché la bagarre et une poursuite dans la rue. Le même enquêteur a interrogé une lingère qui affirme vous avoir vu poursuivi par une foule sortant du bar.

L’homme consultait divers documents en même temps.

- Neutraliser d’une prise incapacitante vous aurait sûrement évité bien des soucis, sergent. Je suis étonné que vous n’y ayez pas pensé. Vous vous êtes ensuite réfugié dans un bâtiment. Il n’y a pas eu d’appel radio pour rendre compte à votre supérieur, pourquoi ?

« Je ne pensais sincèrement pas avoir le dessus sur cet individu sans une neutralisation directe et efficace. Le fait qu'il me saisisse ne me laissait pas le temps de réfléchir à une action plus technique. Je devais d’abord l'éloigner et la présence de son collègue m'incitait plutôt à le neutraliser pour qu'il ne revienne pas dans la bagarre… Quant à la suite, nous n’avons pas eu le temps de passer cet appel radio. Le temps de sécuriser la maison, et de faire le point entre nous sur la situation, un gamin s’est pointé et il a fallu le gérer. » Elle marqua une pause. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait l'impression que tout était à charge et qu'importe ce qu'elle dirait. « Nous aurions pu contacter le lieutenant Mayers mais nous ne savions ni où nous nous trouvions, ni si c'était opportun de le faire sans avoir plus d’infos. En plus avec l’arrivée de l’enfant, sa mère a suivi accompagnée par un homme du saloon. On a plutôt pensé à réagir pour se préserver que de communiquer avec notre officier. »

La moutarde commençait à monter. Caldwell la fixa un moment tandis que son coéquipier semblait trouver une bonne planque en la rédaction de son rapport. Cette fois-ci, l’homme gronda, en colère :

- Suis-je aussi bête que j’en ai l’air, Allen ? Vous vous moquez de moi. Votre désinvolture ne sert aucunement cette situation. Elle l’aggrave, au contraire. Vous êtes sur la sellette, jeune femme, alors tâchez de donner des réponses quelque soit peu correcte.

Elle allait ouvrir la bouche pour protester qu'elle ne se permettrait pas de lui manquer de respect mais il plaqua des clichés photographiques dans ces mains, ce qui coupa court à toute vélléïtés vocales de la part du Sergent Maître.

- Vous allez me dire que ces pots et ces cuillères, couverts de vos empreintes et de vos ADN, sont tombés miraculeusement du ciel ? Ou qu’il est difficile de faire un appel radio la bouche pleine peut-être ? Vous vous servez après une intrusion par effraction pendant que des diplomates argumentent plus loin. Encore un élément ne figurant pas dans votre rapport dont vous vous targuez de l’exactitude des faits. Que dois-je en penser ?

Pedge ne savait plus quoi dire ou faire pour se justifier. A chaque fois, elle se voyait remise à sa place avec le sentiment qu'il ne voulait pas comprendre son point de vue. Elle commençait à envisager la perspective de lui manquer de respect ou de se mettre en colère mais elle était bien trop intelligente pour s'y risquer. Elle se ferma comme une huître en accueillant les clichés des pots en verres dans ses mains. Fixer les photos lui permettait de ne pas laisser trainer son regard ailleurs. En fait, le fait qu'il pense qu'elle se moque de lui ou qu'elle le prenne pour un demeuré la vexait profondément. Sa respiration s'était accélérée, et elle moulinait à toute allure. Elle n’avait pas envie de répondre mais le silence serait pire que tout. Elle releva ses yeux vers son interlocuteur, tout en conservant les clichés dans ses mains, comme un point de repère.

Elle avait une myriade de réponse désobligeantes qui lui venait mais rien de correct… « Je ne pensais pas que ce détail était important mon Colonel. J'aurai dû le consigner. » Elle n’ajouta rien de plus. C'était inutile de se lancer dans un grand discours sur les aléas du terrain et les réactions en conséquences. C'était impossible de tout anticiper et de tout prévoir. C'était une base de la survie en territoire hostile que de trouver des vivres. Mais il lui opposerait le fait qu'elle aurait dû contacter l’officier en charge de la mission avant tout. Sauf que voilà, ils s'étaient disputés, Matt et elle, et plutôt que de penser à ça, ils s'étaient bouffés la gueule avant de s'expliquer et de mettre les choses à plat. Devait elle en parler aussi ? Elle n’en fit rien, restant silencieuse. Plus elle l'ouvrait et moins bien ça se passait alors à quoi bon.

L’homme tourna la tête, comme s’il avait du mal à entendre. Mais non, rien de plus.

- C’est tout ce que vous avez à dire, sergent. Vous vous arrêtez là ?

« Je… » Elle jeta un coup d'oeil à Matt avant de reprendre. « Nous n’avons pas passé cet appel radio parce que je lui suis rentré dedans. J'assume complètement mon colonel. »

- Développez !

« Le sergent Eversman m’a mise en cause quant à l'échec de cette immersion, à cause de la bagarre. Je n’ai pas accepté son jugement et j'ai perdu mon sang froid. Manifestement, il faut croire que c'était bel et bien le cas. »

Entendre la si inflexible Pedge Allen se faire bousculer de la sorte n’était pas habituel. Il aurait pu apprécier ce changement mais il n’en était rien. Eversman lui jetait régulièrement de petits regards espérant lui donner un peu de réconfort, de courage. A l’évocation de son nom, il releva clairement le nez de son rapport pour croiser son regard puis celui de l’officier avant de revenir vers elle. Lèvres pincées, il aurait préféré que ce petit incident reste entre eux. A croire que Caldwell était doué pour remuer le couteau dans la plaie. Un bon tortionnaire en somme.

“Le Sergent Allen a perdu ses nerfs suite à un de mes propos, volontairement blessant. Nous devions faire le point entre nous afin de pouvoir continuer la mission sous les meilleurs auspices. Nous étions en train de nous mettre d’accord lorsque ce gosse a fait irruption.”

La jeune femme percevait dans sa vision périphérique que le ranger lui lançait de petits regards. Leurs yeux se croisèrent un instant, avant qu’elle ne les replace sur les photos. Elle attendait la suite, et elle espérait que l’intervention de Matt ne serait pas un prétexte de plus pour se faire souffler dans les bronches. En tout cas, ils avaient passé un cap tous les deux. Il était quand même plus enclin à venir l’aider plutôt qu’à l’enfoncer comme il le faisait auparavant. Elle savait que son rapport n’était pas aussi précis que les précédents qu’elle avait pu rédiger. La raison était simple. Elle avait vécu des choses qui l’avaient bousculé, et elle avait flirter avec le règlement en toute connaissance de cause. Alors elle s’était caviardée elle-même. Le fait également que Matt lui avait sauvé la mise n’y était pas pour rien. En temps normal, elle aurait consigné toutes les conneries du ranger sans rien omettre. Caldwell revenait sur toutes les omissions qu’elle avait faite… Donc dans quelques instants, ils allaient certainement parler de ce qui s’était passé avec Butch, puisqu’elle était restée très évasive sur le sujet.

- Vous vous êtes chamaillé comme des enfants en partageant des pots de confiture et en vous soustrayant à l’autorité de votre supérieur. Bien, c’est très bien. Quelqu’un est ensuite arrivé… Caldwell chercha dans un des documents du dossier d’enquête. “...le petit randall. Je ne me pose plus la question de savoir pourquoi vous n’avez pas préféré vous retirer en vitesse, ayant été repéré, au lieu de rester avec ce petit et vous cacher par la suite, quand il était trop tard, dans un placard à balai.”

L’officier posa sur la table la photographie du placard. L’enquête militaire était vraiment allée très loin.

- Un sacré travail de contorsionniste. Le garçon s’est échappé vers le couple à priori en plein devoir conjugal, vous faisant repérer une fois de plus. Et, une nouvelle fois, vous êtes restés au lieu de vous retirer. Passons au cas de ce Naldo.

Plusieurs pages tournèrent, il entoura au passage la mention “vol qualifié” et “intrusion par effraction”.

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Dim 26 Mar - 22:04

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La jeune femme écoutait, résolument fermée. Elle avait des arguments à opposer à son supérieur, et elle n’était pas d’accord qu’il maintienne les deux mentions qu’il venait d’entourer. La fenêtre était ouverte, ils n’avaient pas commis d’effraction. Quant à la nourriture, elle était disposée à reconnaître que ça pouvait s’apparenter à du vol… S’il n’y avait que ça, elle pourrait rembourser, et l’affaire serait entendue. Evidemment, ils auraient pu s’en aller quand le gamin était arrivé, ainsi que ses parents, sauf qu’aux dernières nouvelles, à ce moment là, de nombreux clients voulaient les lyncher. C’était préférable de rester en stand by le temps que ça se tasse. Qui plus est, on leur proposer de passer la nuit.

Le Colonel exposait son point de vue et leur proposait des solutions alternatives à ce qu’ils avaient fait. Même si elle comprenait la démarche, qui allait au delà du recadrage pur et dur, elle persistait à penser qu’il pourrait faire l’effort d’essayer de comprendre leur position. Au lieu de ça, il les mettait face à des contradictions et des faits qui pouvaient passer pour délictueux vu de loin.

- Les témoignage du couple et le vôtre, sergent Allen, affirme que Naldo avait calmé la situation, vous laissant là une belle porte de sortie. Mais il a refusé de communiquer avec vous à cause de votre condition. Je cite l’interrogatoire de Naldo : “Je voulais pas parler à sa copine moi, seulement au gringo, c’est comme ça que ça se passe ici. Mais lui a refusé, il voulait m’obliger à lui parler, il voulait m’humilier. “Faut croire que c’est elle qui porte le flingue” que je lui ai dis et il a pas aimé. Il m’a agressé, oui, comme je le dis, en me frappant devant ma compagne et le gamin. Alors j’ai tiré mon calibre pour le tenir à l’écart. Ca se voyait qu’il était en rogne, il l’aime comme un coq sa poulette.

Et voilà deux nouvelles photographies. Pas de jaloux, une pour chacun des sergents. On y voyait l’endroit exact où l’affrontement eut lieu. On y trouvait encore le mobilier cassé.

- Les dégâts démontrent des signes de lutte évident. Sergent Eversman, posez votre stylo et expliquez-moi ce qui vous donne le droit d’imposer notre culture et notre tradition du respect dans un lieu étranger ? Cet homme semblait vous avoir tendu une perche malgré son comportement et vous avez préféré la rixe.

Ce fameux stylo était malmené depuis quelques secondes subissant la colère montante du jeune homme. Le serrer fortement évitait de ne pas faire de même sur la gorge du supérieur. Il le posa de mauvaise grâce tout en jetant un vague coup d’œil vers les photographies.

“Je n’ai pas voulu imposer ma culture, Monsieur. Je lui ai juste dit que je n’étais pas le seul à prendre les décisions et qu’il devait par conséquent parler au Sergent Maître Allen” Cela ne partait vraiment pas d’un mauvais sentiment de sa part. Il avait refusé qu’elle soit dénigrée. “Il n’a jamais montré le moindre signe de respect envers le sergent Allen puis m’a provoqué à plusieurs reprises.”

- Et ? Lâcha Caldwell d’un ton sec. Vous comptez passer à tabac tout ceux qui vous parlent de travers peut-être ? Le sergent Allen devrait-elle suivre votre exemple et massacrer la représentante d’une société matriarcale qui vous manquerait du même respect ?”
“Je ne l’ai pas passé à tabac...…
- Tient donc ? Votre poing est allé de lui-même à la rencontre de son visage ? Vous ne connaissez pas la mesure et le sang-froid ? Il s’agit clairement d’une agression.
“Si je l’avais réellement passé à tabac, il n’aurait pas été capable de témoigner et je ne l’ai pas agressé gratuitement… Mais si j’écoute vos propos, j’aurais dû le laisser rabaisser ma coéquipière sans réagir. Peut être même l’encourager à continuer pour qu’il nous fasse découvrir un peu plus des us et coutumes de chez lui ? ” La méthode Caldwell commençait à taper sur le système du ranger.

- Faites le malin, Eversman, continuez de creuser votre propre tombe ! Le regard et le ton se faisait sévère. Voilà qu’il devenait insolent, l’effronté. Si cet homme vous provoque sciemment pour chercher l’affront, vous n’entrez pas dans son jeu. Vous êtes sensé être plus intelligent que ça. Vous imaginez si chaque soldat en mission réagissait comme vous ? Les trois-quart des peuplades que nous avons rencontré voudraient notre peau.

L’officier secoua négativement la tête.

- C’est une réaction puérile, sergent. Est-ce que vous comprenez ce que je suis en train de vous expliquer ? Est-ce que vous saisissez qu’il n’y a pas toujours des aspects des sociétés que nous rencontrons qui peuvent vous conforter ? Dans ce cas-là, il faut faire avec. Vous gardez vos poings rangés dans vos poches, c’est enregistré ?
“Mon Colonel, j’aurais donc dû laisser ce type se moquer ouvertement de ma coéquipière ?” Ca il ne parvenait pas à l’avaler et voulait entendre la réponse de celui-ci.
- Effectivement, sergent, vous laissez couler ! Vous réagissez intelligemment. La prochaine fois que vous franchirez la Porte, vous pourrez tout aussi bien tomber sur une peuplade amazonienne et être la même cible du sexisme. C’est une réalité avec laquelle il faut composer, cela fait partie de votre métier. C’est un manque de respect de votre point de vue, une agression verbale : c’est parfaitement normal pour celui qui vous fait face.

Il fît une pause.

- La prochaine fois, sergent. Vous gardez vos ressentiments au fond de vous-même et vous vous défoulez en rentrant à la base. Ca vous évitera d’être braqué d’une arme et de vous voir embarqué dans un duel de cowboy.

Difficile d’accepter pareille réponse de la part de son supérieur. Il ne voyait définitivement pas les choses de la même façon. Facile d’opter pour une telle réponse lorsqu’on était sagement assis dans un fauteuil et sur le terrain : il en était autrement. Eversman déglutit avant de faire un signe positif de la tête, ce qui lui coûta pas mal.
“Reçu, mon Colonel.”
Un nouveau regard fut échangé avec Pedge, il espérait que la fin de cet entretien était proche.

L’officier le fixa pendant un moment, décortiquant son regard pour constater qu’il n’en pensait pas moins. La leçon ne voulait pas passer et c’était bien dommage pour lui. Son regard retourna alors sur la feuille où il entoura la mention “agression”. Pour le coup, Pedge n’en pensait pas moins que le colonel. Elle lui avait demandé de laisser couler, de s’adresser à lui, mais il n’avait pas écouté. La jeune femme comprenait qu’il l’avait mal pris, Naldo était le dernier des connards, mais elle n’avait pas voulu que les embrouilles continuent. Elle garda sa retenue, préférant ne pas enfoncer le clou. Elle sentait clairement que Eversman mettait de l’eau dans son vin en affirmant qu’il comprenait le point de vue de son supérieur, et c’était déjà une bonne chose même s’il n’en pensait pas moins.

- Maintenant que vous vous trouviez braqué d’une arme et dans une sale situation, l’appel du lieutenant Mayers est intervenu à ce moment. Celui-ci a indiqué dans son rapport, je cite : “Il se passait quelque chose, je le sentais. Les réponses que je recevais étaient trop évasives. Le sergent Allen tentait visiblement de m’écarter d’un fait d’importance. Au bout d’un moment, j’ai entendu un homme hurler à l’agression et elle m’a répondu être en face d’un homme éméché. Mes requêtes pour avoir plus de détails n’ont pas abouti.”

L’officier retira une nouvelle feuille du dossier qu’il tendit à Pedge. Elle posa les photos des bocaux pour récupérer le nouveau document, l’étudiant poliment.

- En parallèle de ceci, Naldo a attesté vous avoir demandé à contacter votre supérieur. Vous trouverez au deuxième paragraphe ses propos où il vous accuse d’avoir refusé de rendre compte par radio. Il semblerait que votre volonté de tenir le lieutenant Mayers à l’écart était bel et bien une réalité. Expliquez-moi ceci !
“Ce cher Naldo n’avait aucun ordre à nous donner. De plus, il braquait une arme dans ma direction.”
- Fermez-là, Eversman. Je ne m’adresse pas à vous. Votre tour viendra. Rugit Caldwell en gardant une pleine maîtrise de lui-même. Sergent Allen, pourquoi ne pas avoir rendu compte de votre situation dramatique à votre officier supérieur, compte tenu du fait que votre adversaire demandait sa présence et ne vous menaçait donc pas, visiblement, de vos contacts radios ?

Pedge n’en menait pas large. Exposé comme ça, il semblait tellement évident qu’elle devait rendre des comptes à Mayers. Mais sur le coup, l’idée ne lui était pas venue de façon aussi claire. Les dires du lieutenant ne lui revenaient pas exactement, mais elle ne s’était pas sentie en confiance ni écoutée. “Je ne sais plus mon Colonel. Ca me semblait être la conduite à tenir la plus évidente sur le coup.”
Elle n’avait pas vraiment d’excuse, et baratiner ne servait à rien avec Caldwell. Bon, elle allait surement reprendre une volée de compliments, mais qu’importe, elle n’était plus à ça prêt, et elle comprenait que si la situation devait se représenter, elle n’agirait plus de la même façon.

- Vous ne savez plus ? Questionna le colonel comme s’il relevait un mensonge. Vous avez préféré couper votre radio et ignorer votre officier supérieur, refuser d’accéder à la requête de cet homme qui voulait vous dénoncer et vous ne savez plus ?

Étrangement, le ton avait été beaucoup plus calme. S’en était même perturbant et inquiétant. Caldwell ouvrit la fermeture éclair de sa poche de veste et en retira un simple papier plié en quatre.

- Je vois que vous persistez dans la mauvaise voie, Sergent Allen.

Il lui tendit la feuille sans la déplier.

- Vous allez lire ceci puis réfléchir attentivement à la réponse que vous allez me donner. Parce que vous éludez volontairement un élément qui m’échappe, je le sais. Vous avez deux minutes…

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Dim 26 Mar - 23:01

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La jeune femme l’écoutait. Elle s’attendait plus ou moins à ce qu’il ne laisse pas passer le fait qu’elle ne s’en souvienne plus. Elle ne savait pas quoi lui répondre pour qu’il la laisse tranquille, pour qu’il comprenne qu’elle ne demandait qu’à faire son travail correctement. Il lui donna un papier plié en quatre, le tout sur un ton assez calme et serein. Ça sentait pas bon. Quel genre de preuve accablante allait-il sortir de son chapeau ? Pourquoi est-ce qu’il y avait tant de chose contre elle alors qu’elle estimait avoir fait son boulot correctement ? Elle déplia le papier, le parcourut des yeux. C’était définitivement une blague. C’était démesuré, complètement démesuré. Il en fallait pour la faire sortir de ses gongs, Matt y était arrivé une fois en se montrant pire qu’un misogyne, ce qui avait conduit à la dispute dans la maison, et le colonel était en train d’y parvenir à son tour. Elle conserva le document dans sa main, laquelle revint sur sa cuisse. Remarquant que sa coéquipière venait de changer d’expression, le regard du garçon fut attiré par ce précieux message. Si important qu’il ne pouvait le lire. Ni une, ni deux, le Ranger s’en empara d’un geste. Le plus dur fut de l’ouvrir pour découvrir ce contenu.


Circulaire:


“C’est une blague ?” Transférer Pedge Allen : ça c’était une belle connerie de la part de Caldwell. Le nouveau poste de la jeune femme aurait pu l’amuser mais l’ambiance du lieu n’incitait pas à la rigolade.

Pedge le fustigea du regard mais il était déjà en train de le déplier et de le lire. « Matt s’il te plaît, ferme là. » Elle reporta son attention sur le colonel. « Je ne comprends pas ce que vous voulez Colonel. Je ne comprends pas ! Quoique que je puis dire, ça ne vous va pas. Qu’est-ce que vous voulez me faire dire ? Je n’ai pas communiqué avec Mayers parce que nous étions dans une situation qui demandait toute mon attention ! Naldo me demandait de prévenir Mayers tout en menaçant Matt. Le gamin s’est mêlé de la discussion alors que j’essayais de le raisonner en m’adressant à la dame. Le type l’a menacé directement avec son arme et il lui a clairement dit qu’il allait le fumer s’il ne bougeait pas. J’ai demandé un instant à mon officier, un instant ! Il n’a pas cessé de relancer la conversation. Pourquoi est-ce qu’il n’a pas attendu ? Il ne me faisait pas confiance ? Tout de suite, il a pensé qu’Eversman était bourré, alors que je lui ai dit que nous étions en présence d’un gars éméché qu’on devait gérer. Naldo n’était pas clean, et il menaçait l’enfant. J’aurai dû faire quoi ? Qu’est-ce que j’aurai dû faire ? J’avais la pression vis-à-vis des gens dans la pièce, j’avais la pression vis-à-vis de Mayers, je ne pouvais pas gérer tout cela à la fois. Je n’ai pas coupé ma radio, je l’ai laissé allumé, et j’ai pris une putain de balle pour qu’un gamin ne se fasse pas tirer dessus. Alors démobilisez-moi, si c’est ainsi. J’irai servir mon pays à la cantine du SGC. J’estime ne pas avoir merdé, et avoir gérer au mieux avec les données que j’avais. J’ai pris mes responsabilités, un point c’est tout. » Elle reposa son dos à la chaise, se rendant compte qu’elle s’était tendue comme une arbalète. Pour un coup, elle n’était pas resté neutre, incluant une flopée de gestes non verbaux indiquant qu’elle était en colère. Elle avait envie de partir de cette salle.

- Le voilà, le problème, sergent. Il la fixa, impassible de son éclat de colère. C’était tout à fait logique puisque l’officier la poussait volontairement dans ses retranchements. Vous avez préféré récolter une balle que de laisser votre responsable gérer la situation. Si Naldo demandait votre chef, il était logique qu’il ne vous tuerait pas. Et Mayers aurait pris le relais. C’est le protocole, que ça vous plaise ou non. Mais vous avez préféré faire cavalier seul.

Son regard passa sur Eversman qui tenait encore l’ordre de transfert.

- Et j’ai ma petite idée sur la raison. L’hypothèse ne me suffit pas, je veux connaître votre motivation Allen. Quelle motivation vous a poussé à ignorer votre officier ?

Le regard du Ranger passait de l’officier à sa coéquipière essayant de chercher ce qu’il désirait lui tirer du nez. Nerveux.

Pedge ouvrit la bouche, pour prendre une grande bouffée d’air frais. Elle commençait à voir où il voulait en venir, et ça la rendait malade. Il voulait qu’elle lui dise qu’elle avait fait ça pour protéger son coéquipier parce qu’elle avait des sentiments pour lui. Tout s’imbriquait. Mayers avait laissé sous-entendre qu’elle couchait avec le sergent maître, et c’était surement dans son rapport. Elle soupira, en se prenant la tête dans les mains, avant de se redresser. « Je sais ce que vous voulez que je vous dise, et je vais certainement vous décevoir, mais c’est comme ça. Je n’ai aucun sentiment, aucun, envers mon coéquipier Matt Eversman. Je n’ai pas couché avec lui et mes motivations quant à gérer cette crise seule étaient purement dictées par la situation. J’ai peut-être fait preuve d’un manque de discernement, mais c’est logique que je cherche à couvrir mon coéquipier. Nous sommes dans l’armée de l’air des Etats-Unis d’Amérique mon Colonel, et je n’ai jamais entendu parlé en bien d’un frère d’arme qui laisse son coéquipier dans la merde. »

S’il comprenait bien le raisonnement de l’officier, ce dernier n’avait fait que les torturer pour tenter qu’ils avouent l’existence d’une relation entre eux. Certes c’était interdit mais il n’y avai surtout rien entre eux. “Visiblement vos services de renseignements ont bien merdé sur ce coup-là, mon Colonel…. ou peut être que le Lieutenant Mayers a inventé cette liaison pour nous saquer.” Au diable le langage, ces insinuations agaçait profondément le Ranger qui ne cherchait pas à le cacher. Il modifia sa position sur la chaise, se remettant correctement avant de masser nerveusement son bras.

Derrière le masque inflexible de l’officier pourri, steven était pleinement satisfait. Dire qu’il fallait pousser le sergent Allen à bout pour avoir la vérité alors qu’elle aurait pu le signaler tout simplement. L’officier ignora volontairement l’invective de l’équipier qui cherchait à la protéger. Il ignorait que dans sa poche se trouvait un autre papier, même moyen de pression, mais signé de la main de Woosley et d’Hoffman pour faire virer la psychologue Standford pour avoir couché avec un de ses patients avant la transmission du dossier à Mizuchi. Ses renseignements n’avaient pas aussi merdé qu’il le pensait et c’était d’ailleurs un bon point. Parce que cet élément prouvait, par les bandes vidéos de Décembre, et plusieurs témoignages que Caldwell avait réuni, que l’accusation de Mayers n’était pas fondée. Le sergent s’était amouraché de la psychologue et avait été aperçu plus souvent en sa compagnie que celle d’Allen. Le papier signé était donc, en quelque sorte, la façon qu’il avait de tenir le ranger si l’idée lui venait de devenir le grand chevalier blanc de la discussion.

- Enfin, nous y voilà. Fît Caldwell d’un ton toujours aussi neutre. Vous affirmez donc avoir voulu couvrir l’agression du sergent Eversman contre Naldo par fraternité militaire ?

« Oui Colonel… » Elle laissa sa phrase en suspend avant d’ajouter : « Est-ce que la question de ma relation au sergent maître se serait posée si j’étais un homme ? » Ce n’était pas à elle de poser des questions, mais là, elle l’avait mauvaise de devoir se justifier de la sorte sur cet aspect là de sa vie privée.

- Si Mayers vous avait accusé d’une relation homosexuelle, effectivement sergent. Il fît une pause avant de reprendre. Je sais très bien que vous n’avez aucune relation, votre équipier préférant la psychologie. Ce que je souhaite, c’est la vérité, tout simplement. Je préfère vous entendre me dire que vous vouliez couvrir votre binôme à tort que de me servir un simple : “je ne me souviens plus”. Je déteste que l’on me mène en bateau, sachez-le.”

Ces propos firent réagir le Ranger qui n’appréciait pas de voir sa relation étalée au grand jour. Ils ne s’étaient pas caché mais de là à l’évoquer publiquement. Ses lèvres étaient pincées, il se retenait de le faire savoir à l’officier en charge.

Pedge était tellement vannée qu’elle ne releva même pas l’allusion de Steven quant à l’attrait de la psychologie chez Eversman. Elle ne l’aurait de toute façon pas cru, y voyant là une forme spirituelle d’amour alors qu’il sous entendait clairement autre chose. Et le spirituel et Matt, ça faisait quatre. Elle avait repris son calme et sa trogne fermée habituelle. « Je suis navrée de vous avoir donné ce sentiment Colonel. », se contenta-t-elle de répondre. Ce n’était pas dans ses intentions que de le mener en bateau. En fait, il l’avait obligé à poser des mots sur ce qu’elle avait fait, des mots et des concepts qu’elle n’avait pas analysés au demeurant. Et effectivement, elle avait couvert Matt.

- Bien. Je passe sur votre tentative lamentable de faire croire au shérif du village que la neutralisation de Naldo concernait de la diplomatie. L’homme raya plusieurs chefs d’inculpations à la fois. L’étude de votre rapport et l’interrogatoire du sergent Mayers a mis en lumière une grave négligence vous ayant conduit à l’exposition d’un danger létal majeur.

Caldwell avait replacé devant lui le rapport de Pedge ainsi que celui de l’enquêteur.

- Le lieutenant Mayers ayant fini par reconnaître son manque de sang-froid à votre égard. Il a néanmoins insisté sur votre prétendu liaison et a reconnu avoir demandé au shérif de vous enfermer. Ce faisant, il a délibérément laissé exposé deux de ses soldats, ainsi que le matériel qu’ils portaient, au sein d’une population apte à la violence et au meurtre.

Il fît une pause.

- Le protocole supposant que vous auriez dû être renvoyé sur Atlantis et suspendu pour enquête, la suite des événements ne peuvent être retenu à votre charge. Plusieurs réactions, et notamment la vôtre sergent Eversman, appuyait le plaidoyer du lieutenant. Je le cite : “Eversman est devenu dingue lors de l'enlèvement d’Allen. On aurait cru un amant se foutant de tout à la recherche de sa moitié. Lorsqu’il s’est rendu compte qu’elle ne se trouvait pas dans la grange, il a passé ses nerfs sur plusieurs objets avant de trouver une nouvelle piste. Et quand il l’a découverte à moitié nue, tenue en bouclier par le dénommé Butch, il a tiré sans la moindre hésitation. Le touchant à la tête et blessant par la même le sergent au cou.

Il reposa la page. L’écoute des propos rapportés de Mayers suffisait à rappeler l’état émotionnel dans lequel il avait pu être lors de ces moments. Serrant son poing valide, Eversman essayait de calmer sa respiration, de ne pas repenser à cette scène que son esprit était pourtant en train de rejouer. Pedge restait de marbre. Elle ne voulait pas parler de cette partie-là de la mission. Elle l’avait mal vécue, mais elle ne considérait pas que ça l’avait affecté plus qu’une simple blessure physique. Elle baissa les yeux vers ses mains, écoutant les propos de Steven Caldwell. Sans bouger la tête, elle orienta ses prunelles vers Eversman quand il mentionna que ce dernier avait pété du mobilier en la cherchant, tellement il était frustré et énervé. Cela la toucha quelque peu. Elle ne fit cependant aucun commentaire, préférant laisser l’officier continuer son énumération.

L’accusation de Mayers n’étant plus à l’ordre du jour, je souhaiterai néanmoins savoir pourquoi vous avez manqué à votre sang-froid et refusé les ordres de l’officier qui vous accompagnait, sergent Eversman ? Il me semble que le tir a été effectué de votre propre initiative. Vous souhaitez vous exprimer à ce sujet ?

Non, clairement non. Il n’avait aucune envie de s’exprimer là dessus mais il se doutait que ce n’était pas une question mais un ordre dissimulé. Il prit quelques instants passant une main sur son visage avant de lâcher un soupir. “Si Allen a été capturé, c’est de ma faute. J’aurais dû empêcher son enlèvement. Je n’y suis pas parvenu, cela m’a rendu dingue de la savoir entre les mains de ces porcs. J’aurais tout fait pour la retrouver.”

- Et si votre tir avait mortellement touché votre binôme ?
Si je n’avais pas été certain de mon angle de tir, je n’aurais pas ouvert le feu, mon Colonel. Tuer Pedge n’avait pas été envisagé un seul instant. Il s’était focalisé sur sa cible et uniquement ça.

Caldwell acquiesça silencieusement, notant un nouvel élément dans son calepin avant de le refermer et de le poser sur le bureau. Il y avait des documents et des photographies partout, le rapport d’Eversman semblait être encore à son début, illisible. Le regard sévère du colonel demeura un instant sur l’un puis l’autre avant qu’il ne déclare de manière très officielle :

- L’audition touche à sa fin, le verdict va être rendu. L’un de vous souhaite-t-il faire une déclaration à la caméra ?

Ce moment, Eversman le redoutait particulièrement. Il n’aurait pas cru en se rendant à cette convocation qu’il pourrait jouer sa place sur l’expédition. Il eut du mal à déglutir avant de lâcher. “Non, mon Colonel.”

« Non mon colonel. » Pedge n'avait rien à ajouter de plus. Ils avaient fait le tour et elle était lasse de tout ça. Qu’elle sache si oui ou non elle irait mettre de la purée dans les assiettes des militaires.

- Sergent Eversman, Sergent Allen, veuillez vous lever.

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Dim 26 Mar - 23:06

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La jeune femme se leva, aussitôt imité par son collègue masculin. Elle adopta une position raide et tendue.

Après l’écoute des plaidoyers des soldats Eversman et Allen quant aux chefs d’inculpation dont ils ont fait l’objet, il est désormais évident que leurs actes tiennent davantage d’un manquement aux règles de déontologie de manière générale. Par des comportements inadaptés et le refus de rendre compte à l’officier supérieur, la situation dans laquelle se trouvaient les prévenus fait néanmoins office de circonstances atténuantes. En conséquence, l’application de blâmes au dossier et la radiation de l’expédition ne peuvent être justifiées.
Par ailleurs, la négligence dont le lieutenant Mayers s’est rendu coupable décharge les accusés des actes suivants.


Il fit une pause avant de reprendre.

- Eût égard des circonstances et des antécédents des accusés, il ne sera porté que mention au dossier du manquement à la déontologie. En sus, le sergent Eversman est coupable d’avoir manqué à son sang-froid et à la retenue. Le sergent Allen, coupable d’avoir couvert son binôme par fraternité militaire.

Le colonel les fixa.

- Les sergents Allen et Eversman se soumettront donc à des sanctions punitives classique dans le but de leur rappeler l’importance de la déontologie et de l’impact lié à leurs comportements en mission. Les sanctions prendront la forme suivante : Le sergent maître Eversman est congédié de son poste de superviseur des équipes et copiera intégralement à la main le code militaire actuel encadrant le programme Porte des Etoiles et en présentera le résultat au colonel Sheppard, ainsi qu’à son subordonné, le Major Frei. Il devra réaliser une thèse expliquant la nécessité de se soumettre aux us et coutumes des autres peuplades, sexisme compris. La punition du sergent Allen sera maintenue tant que vous n’aurez pas entièrement accompli ces tâches.

Son regard tomba sur le sergent Allen.

- Quant à vous, vous serez sommé de suivre continuellement les cours de déontologie du sergent Valdez et de les répéter inlassablement jusqu’à ce que le sergent Eversman ai rendu ses devoirs à la hiérarchie. Vous serez contrainte de suivre l'entraînement basique de civils comme une débutante et devrez vous y soumettre sans protestation. Vous rédigerez également une thèse complète sur les risques encourus à faire preuve d’insubordination à son supérieur, ainsi que ce qu’aurait coûté vos actes au cours de cette mission. Vous présenterez également ces résultats au colonel Sheppard et au major Frei. Si ceux-ci sont satisfaisant, le sergent Eversman récupérera son poste de superviseur.

Il se redressa de son siège pour leur faire face.

- Enfin, pour avoir consommé volontairement et inconsciemment au cours de cette mission, vous serez contrôlé par éthylotest deux fois par jour pendant un mois. L’absence à l’un de ces contrôles ou le résultat positif de celui-ci fera effet d’une nouvelle poursuite.

Il se tût, les regardant l’un après l’autre.

- Avez-vous bien saisi les sanctions qui vous sont infligées ?

La main posée sur le bras, le Ranger tâchait de se montrer très attentif aux propos du supérieur. Il dénombrait déjà trois sanctions le concernant personnellement mais son destin était aussi lié à celui de sa coéquipière. C’était quelque peu sadique de la part de Caldwell mais il l’accepta. Après tout, c’était ensemble qu’ils avaient merdé donc ensemble qu’ils s’en sortiraient. il demeura silencieux se contentant d’adresser un signe positif de la tête.

Pedge était raide, et elle ne cilla pas à l'évocation du verdict. C'était particulier mais juste. La punition avait une utilité et c'était rare dans l'armée qu’on se soucie de faire travailler les fautifs dans le but de les faire réfléchir sur les actes qui les avaient conduit à se faire sanctionner. Ce n'était pas bête et méchant. Bon le fait de se retrouver associée à Eversman ne la rassurait pas des masses. Mais il fallait faire avec. Elle espérait simplement qu'il ne fasse pas durer le plaisir et qu'elle ne serait pas obligée de lui courir après pour qu'il respecte ses engagements.
« J'ai bien compris mon Colonel. »

Caldwell acquiesça puis les autorisa à sortir. Il éteignit la caméra puis rappela Eversman avant qu’il ne quitte la pièce. Ce dernier s’immobilisa avant de détourner les talons pour faire face à l’officier. Pedge prit la porte et se retrouva devant le bureau.

- Autre chose, sergent. Fît l’homme en le fixant dans les yeux d’un air de défi. Je sais que le colonel Sheppard vous a évité l’exclusion. Il a engagé sa parole pour vous couvrir, comme l’a fait le sergent Allen, et cela ne vous a pas retenu de continuer vos cabrioles.

Il fît une pause avant de déclarer sèchement.

- J’ai beau ne pas apprécier les méthodes de Sheppard, vous mettez clairement en péril l’objectivité de son commandement sur Atlantis. Du moins, c’est la remarque qu’auront les membres de l'État-major. Donc, je vais vous surveiller étroitement. Et si je m'aperçois que vous n’avez pas changé de comportement…je m’occuperai personnellement de votre cas. Vous avez bien compris ce que je vous dis, sergent Eversman ?

Une nouvelle fois, le manque de sang-froid et de discipline étaient pointés du doigt. Ce n’était jamais plaisant d’être dans cette situation mais c’était justifié. Karola Frei se serait fait un plaisir de lui taper sur les doigts si elle avait été en état. Maintenant il aurait deux hauts gradés sur son dos. Impossible de les duper tous les deux. “Oui, mon Colonel…” Il devrait vraiment faire attention à son attitude et la modifier. “Espérons que mon soudain attrait pour la psychologie me soit favorable.”

- J’ai le sentiment que vous ne méritez pas l’attention que vous porte vos frères d’armes, sergent. Il y a une raison pour que vous soyez encore là, tâchez de vous en montrer digne, avant que vous ne passiez votre temps dans le passé et les regrets…

Il pointa la porte du menton.

- Vous pouvez disposer.

Et un nouveau taquet derrière le crâne du Ranger. Celui là faisait particulièrement mal et le toucha, cela se lisait sur les traits de son visage. Il eut l’envie de prouver à cet officier le contraire, de lui raconter ce qu’il avait pu faire pour ses frères justement mais ce n’était pas le moment. Il garda les lèvres pincées, lui adressant un petit signe de la tête avant de quitter la pièce.

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Matt Eversman
Caporal
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Sam 1 Avr - 11:06

Matt Eversman
Matt Eversman


Clac. La porte donnant sur le bureau de Caldwell venait d’être refermée. Le Ranger fit quelques pas salvateurs, savourant cette liberté retrouvée. Un soupir s’échappa de ses lèvres. Il décompressa un peu, laissant échapper toute la pression subie pendant cette convocation. Il n’aurait pas pensé subir ça aujourd’hui, ni même les autres jours. Certes la mission ne s’était pas déroulée tout à fait comme prévue mais c’était de l’histoire ancienne pour lui. Les derniers événements le lui avaient ôté de la tête. Caldwell venait de lui rappeler ses responsabilités en pleine face.

En levant les yeux, Matt remarqua qu’il n’était pas le seul à prendre racine à quelques pas de cette porte. Allen était toujours là. Surement perturbée après les différentes déclarations. Elle n’avait pas été épargné, se faisant violemment tapé sur les doigts et remettre en cause par son supérieur. Elle n’aurait plus la réputation d’être irréprochable mais cela ne dérangeait pas le jeune homme qui la voyait autrement depuis leur retour. De toute manière, son destin était désormais lié à elle. Le Ranger continua de l’observer quelques instants avant qu’elle ne détourne la tête dans sa direction. Pris en flagrant délit, il baissa les yeux comme un gamin avant de finalement les relever. il ne faisait rien de mal après tout.

“Excuse.”


Il accompagna ses propos d’un haussement d’épaules. Mauvaise idée. Il ne put réprimer un rictus de s’installer quelques instants sur son visage avant de poser une main sur son bras brisé. Putain de bras… Cela ne dura pas, la douleur n’était que passagère.

Pedge Allen


Pedge était sortie la première de la convocation, alors que le colonel retenait Matt pour une dernière mise au point. Elle devait reconnaître que la curiosité l’avait conduite à tendre l’oreille, mais parce qu’elle n’avait pas envie de se faire remarquer, elle s’éclipsa quand même en fermant derrière elle. Après tout, cela ne la regardait pas, sinon Caldwell ne se serait pas fait prier pour le dire en sa présence. Elle avait besoin de souffler un peu. La pression dans cette salle avait été énorme et elle avait du mal à revenir dans le monde réel. Elle était encore en position défensives, voir offensive, les épaules rentrées et les muscles crispés. La texane était soulagée qu’elle n’écope pas d’un blâme. Certes, il y aurait une mention dans son dossier, mais c’était tout. Ce « tout » était déjà beaucoup pour une jeune femme aux ambitions d’évolutions vers le haut clairement affichées. Mais bon, ce ne serait qu’une tâche dans un océan de travail bien fait, et de rapport élogieux en sa faveur. Il ne fallait pas qu’elle turlupine à cause de ça.

C’était plus fort qu’elle en fait. Elle allait cogiter, encore et encore. Elle n’arrivait pas à s’en vouloir, ni à en vouloir à Matt. Néanmoins, elle voyait bien qu’il y avait des points où elle avait merdé, et elle comptait rectifier le tir sur ses prochaines affectations. Elle ruminait également les « punitions » qu’elle avait récoltées, lesquelles étaient liées au ranger. S’il ne faisait pas les différents travaux d’écritures, elle ne reprendrait pas sa vie de militaire normale. Elle allait devoir se farcir les entrainements basiques des civils, comme-ci elle en était une et qu’elle débutait, tout en allant aux cours de déontologie de Valdez…. La poisse. Elle savait qu’elle allait se les coltiner un moment, surtout quand elle mettait en perspective les capacités d’Eversman à rédiger quelque chose… Alors une thèse… Elle ne se faisait pas d’illusion, elle sentait arriver gros comme un croiseur Wraith le moment où elle allait lui proposer de l’aider, voire de la faire à sa place.

La porte s’ouvrit sur l’américain, qui afficha un petit sourire en soupirant. Il décompressait lui aussi, et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Quand elle leva les yeux sur lui, il était en train de la toiser. Comme un ado énamouré, il baissa les yeux, avant de les poser à nouveau sur elle, en s’excusant. Pour sa part, elle ne cillait pas, attendant justement qu’il dise quelque chose. Bon, elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’excuse… Mais de quoi au juste ? De l’avoir regardé ? Elle haussa elle aussi des épaules.

« Ca va le bras ? », fit-elle en approchant. Il avait dû morfler. Pedge avait su, forcément. « Tu te sens de marcher un peu, je n’ai pas envie de rester devant cette porte. »

Elle indiqua le couloir devant eux, attendant une réponse positive ou négative du ranger, mais elle se doutait qu’il ne comptait pas planter sa tente devant le bureau provisoire de Caldwell.

Matt Eversman


“ça ira.” Le Ranger n’avait pas envie de s’étaler sur l’état de son bras. Il subissait suffisamment cette question lors des visites quotidiennes à l’infirmerie, pas la peine d’en rajouter une couche. Heureusement pour lui, elle n’insista pas davantage lui proposant plutôt de s’éloigner de ce lieu. Il acquiesça d’un signe de tête tout en lui confirmant son envie de mettre la plus grande distance possible avec ce bureau.

“OK.”

Tout en marchant, le regard du Ranger se posa de nouveau sur sa coéquipière. Il remarqua de nouveau cette petite cicatrice sur son visage. Qui avait pu lui causer des torts ? Certainement un de ses connards qui avait semé la terreur dans la Cité. Etant donné les compétences et la rage de la demoiselle, son agresseur avait dû finir à l’infirmerie. Il y avait eu beaucoup de passage ces derniers temps, impossible pour lui d’identifier une personne. Curieux, il ne put s’empêcher de lui poser la question.

“J’ai vu ton arcade. Tu me racontes ?”

Autant parler de ça plutôt que de cette fichue mission ou bien de cette convocation.

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Sam 1 Avr - 19:59

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Pedge Allen


Pedge hocha de la tête de façon affirmative. Ca ira, ça lui suffisait comme réponse. Ce n’était pas un manque d’empathie ou de considération pour le ranger, elle percevait seulement, faisant preuve d’un tact qu’aucun ne lui attribuerait, que ce dernier n’avait pas spécialement envie d’en causer. Elle n’insista donc pas, préférant qu’ils aillent marcher un peu plus loin pour ne pas rester devant le bureau de Caldwell. Il trouverait surement le prétexte pour les sermonner, si quand il sortait de son étude (ou de son antre, selon la façon dont on se le représentait), il les trouvait encore devant à discuter et à « rêvasser ».

La jeune femme lui emboita donc le pas, marchant vers elle ne savait où. Son cerveau préférait s’attarder sur les différentes phases de l’entretien. Elle avait retrouvé son sang-froid et sa prestance, mais cela se voyait qu’elle était affectée par cette épreuve. Heureusement, le colonel n’était pas revenu sur l’épisode de la mission où elle s’était retrouvée dans les pattes de Butch. En fait, elle ne l’avait pas bien vécu, mais elle ne l’avait pas suffisamment mal vécue pour faire du boudin derrière. Bien au contraire, elle trouvait qu’elle avait gardé son self-control et qu’elle s’était préservée. En plus de ça, signe qu’elle était stable psychologiquement, quand elle s’était retrouvée face aux deux lourdauds qui agressaient Coralie Deltour, elle n’avait pas pété les plombs pour se venger de ce genre de comportement.

Bref.

Elle haussa des épaules quand il lui demanda pour son arcade sourcilière.

« J’ai glissé dans la douche. » Elle tourna les yeux vers lui, haussa des sourcils, avant d’ajouter. « En fait, j’ai pris une bonne droite. Il a tellement mal visé que ça a ripé sur mon arcade, et heureusement, sinon je ne serai plus là pour te raconter cette anecdote. »

Nul doute que cela s’était produit cette dernière semaine, surtout que la plaie était récente. Mais bon, elle s’en était bien sortie. Entre ça ou sa tête qui se serait retrouvée incrustée dans le mur si le poing du type l’avait percuté en plein milieu de son visage… Mais c’était surtout l’entretien avec le colonel qui l’intéressait.

« Alors ? Tu ne dois pas être trop secoué, ce n’est pas la première fois que tu te retrouves à ce genre de convocation non ? »


Matt Eversman


Pedge Allen faisant preuve d’humour. C’était à marquer d’une croix dans le calendrier. En même temps, la reine des glaces qui se fait remettre en place par le Colonel Caldwell c’était tout aussi remarquable mais étrangement, il n’avait pas vraiment envie de s’en rappeler. Finalement, elle non plus n’avait pas été épargnée par ce fichu complot. Rien de grave. Il imaginait bien quel devait être l’état du type qui avait pu lui causer ça. Certainement dans un sac plastique pour un retour définitif sur terre. La conversation fut relancée. Le sujet lui plaisait peu. Ce n’était jamais très agréable de se voir rappeler de mauvais souvenirs.

« J’ai un abonnement… »
Il fallait bien le rentabiliser même s’il préférait ne pas remplir sa carte de fidélité qui lui servait aussi de dossier militaire. S’il continuait ainsi, la partie sanction risquait d’être plus remplie que son cursus.

« Te voilà défloré côté reproches des supérieurs. ça s’oublie pas une première fois ! »

Il lui accorda un bref sourire avant de vérifier les alentours.

« J’espère que Mayers sera sanctionné. Lui aussi a merdé… et bien plus que nous. »

Malgré les reproches de Caldwell qui étaient pourtant clairs, Eversman demeurait un âne buté et borné. Il continuait d’estimer qu’il n’avait pas merdé tant que ça pendant cette mission. Ok pour l’alcool et le fait de devoir se laisser imposer les coutumes des peuples mais le reste…

Pedge Allen


Pedge faisait souvent preuve d’humour. Mais c’était d’une façon un peu décalée, et avec sa trogne de coincée du cul, le côté pince sans rire ne se voyait pas souvent. Si bien qu’on pensait qu’elle était psychorigide et butée. D’ailleurs, elle comprenait, sans comprendre, que Caldwell ait pensé une minute qu’elle se foutait de sa gueule, car ce n’était pas le genre de la maison. Alors certes, elle n’avait pas été franche dans toutes ses réponses, essayant d’user de chemins détournés pour se soustraire aux « conneries » qu’elle avait pu faire, mais quand même.

Ah ça oui, il avait un abonnement. Elle espérait juste qu’elle ne venait pas de prendre la première vignette à coller sur la carte de fidélité, et que ce serait l’unique incident de parcours la concernant pour le reste de sa carrière militaire.

« Surtout une première fois avec un homme d’expérience comme ça », fit-elle remarquer, le ton un peu aigri.

« J’espère aussi, mais vu ce qu’on vient de prendre pour une bière et un cassage de gueule, je pense qu’il a dû se faire sanctionner pour… pour ses conneries. »

Après tout, même s’il n’était pas directement responsable de la suite des évènements, il avait quand même contribuait à la possibilité qu’ils se mettent en place. Et elle s’était retrouvée nue, presque violée, avec un truand.

« Je suis contente que nous n’ayons pas eu de blâme quand même. Mais je n’arrive pas à me dire que nous avons merdé tant que ça, et ça me perturbe. Je devrais me remettre en question. » Elle se tourna vers son vis-à-vis de conversation : « N’empêche, voilà ce que ça me coute de te couvrir, Eversman. ». Pas d’animosité comme elle pouvait en avoir dans le ton habituellement quand elle s’en prenait à lui. Juste une constatation.


Matt Eversman


Les deux sous-officiers semblaient partager le même point de vue sur deux sujets : l’attitude de Mayers et le fait qu’ils n’avaient pas tant merdé que ça en mission. C’était assez rare pour être souligné. Pedge pensait déjà à se remettre en questions, peut être à analyser une fois de plus ses agissements lors de cette fichue mission alors que cela ne lui venait même pas en temps. Il ne pouvait s’empêcher d’être étonné par la maturité de cette femme. Nul doute qu’elle irait loin. Le regard posé depuis quelques instants sur elle finit par jeter un regard devant lui. Le croisement de couloirs n’était plus très loin. Là-bas, ce sera difficile de parler sans que leurs mots ne trouvent échos chez autres. Il s’arrêta aussitôt imité par sa coéquipière, avant de vérifier qu’ils étaient bien seuls pour le moment.

« Je t’ai peut-être pas couvert là-bas, moi ?! »

Ce n’était pas une question. Le Ranger estimait en avoir fait beaucoup pour couvrir sa coéquipière sur place. Il ne l’avait pas fait pour obtenir sa gratitude ou de remerciements de sa part. Baissant la tête, il rompit le contact visuel avant de soupirer.

« Je pensais que couvrir son coéquipier était l’une des règles primordiales du combat… »

Visiblement ce n’était pas le cas pour Caldwell.

« Je suis puni car j’ai frappé un homme manquant de respect à ma coéquipière et nous provoquant ouvertement. Heureusement je n’ai pas été puni pour avoir abattu un type...C’est n’importe quoi... »


Pedge Allen


Elle soupira alors qu’il prenait la mouche, du moins, c’était comme ça qu’elle le voyait. Elle avait l’habitude avec lui, et leurs engueulades étaient souvent dû à ce genre de chose. Ils ne savaient pas se parler sans se bouffer le nez, même s’il y avait du mieux depuis cette foutue mission qui l’avait conduite dans cette situation. Il embraya, exprimant sa rancœur. Elle comprenait très bien le goût amer qu’il avait dans la bouche. Seulement, il devait comprendre lui aussi pourquoi ils s’étaient tous les deux fait sermonner.

« Ecoute, je sais que tu m’as couverte, mais vis-à-vis d’une menace. Moi, je t’ai couverte vis-à-vis de mon officier, ce n’est pas normal quelque part, si ? »

Elle marqua une pause, le laissant réfléchir à ça. Normalement, Mayers et elle jouaient dans le même camp. Qu’ils se couvrent face à Naldo, c’était normal, mais contre un autre atlante en lui dissimulant la situation, ça ne l’était pas.

« Quant à Naldo, je suis contente, je ne dis pas, que tu lui ais fait comprendre que ce n’était pas correct. Mais je t’avais demandé de laisser couler, je n’en avais rien à foutre qu’il me parle mal. »

De toute façon, il fallait qu’il comprenne qu’il ne pouvait pas imposer sa façon de voir les choses par le biais de ses poings. C’était fortement tentant, mais ça ne devait pas être l’ultime solution.


Matt Eversman


Et voilà maintenant que Pedge se lancer dans un espèce de leçon de morale. Cela le fit soupirer d’agacement. Il n’avait franchement pas envie de subir ça une fois de plus. Il fit son possible pour ne pas croiser son regard pendant plusieurs secondes. Cela n’empêchait pas son esprit de cogiter, malheureusement. Elle était pourtant dans le vrai, lui ayant demandé de laisser couler. Lui n’était pas capable de résister à la provocation, il avait même fini par entrer dans le jeu du voyou en l’obligeant à parler à sa coéquipière. Pas question pour autant d’avouer qu’elle pouvait avoir un tantinet raison.

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Matt Eversman
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Matt Eversman
Pedge Allen


La jeune femme tourna les yeux vers lui. Il soupirait et il se fermait. Elle commençait à le connaître suffisamment pour savoir qu’il était agacé par ce qu’elle venait de lui dire, mais qu’importe. Il fallait qu’il intègre certaine chose pour s’améliorer, comme elle le faisait. Elle ne demandait pas plus que ce qu’elle ferait pour elle. Sa propre exigence vis-à-vis de sa propre personne se transposait sur les personnes qu’elle côtoyait. Pedge savait également qu’il ne dirait pas qu’elle avait raison, juste parce qu’il était buté et borné. Le bon point, c’est qu’auparavant ils se seraient rentrés dedans. Maintenant, il se contentait d’un silence. Après, il était diminué par son bras plâtré et les médicaments qu’il devait prendre.

« Bref. », finit-elle par dire pour briser le silence, sans insister. Il ne comptait rien dire, elle n’allait pas le forcer. Qu’il rumine, peut-être que ça lui ferait comprendre des choses. Elle s’arrêta de marcher, à l’angle du couloir.

« Tu souhaitais parler d’autre chose ? »

Elle ne savait pas s’il voulait s’ouvrir sur la convocation, le reste de la mission, les derniers évènements de cette intrigue rocambolesque et déprimante, n’importe. Sinon, ben il serait temps de se séparer. Ils communiqueraient certainement par mail pour se tenir au courant de leur punition respective.

Matt Eversman


L’homme la suivit sans dire mot jusqu’au croisement des couloirs. Pedge le questionna sur la suite des événements. Rompant sa bouderie, il prit la parole.
.
“Oui...Je me prendrai bien une bonne bière bien fraîche histoire d’oublier tout ça…” Cela aurait pu paraître être une bonne idée si Caldwell ne les avait pas fichu sous contrôle d’alcool pendant un mois. Il n’avait pas précisé quand cela démarrera mais il avait l’intuition qu’il y aurait le droit lors de sa prochaine visite à l’infirmerie, à savoir ce soir pour recevoir ses doses de médicaments. Alcool et médicaments ne faisaient de toute manière pas bon mélange. On le lui avait répété à plusieurs reprises mais cela ne l’avait pas empêché d’en boire quelques unes en bonne compagnie. Là, il n’aurait tout simplement pas le choix.

“On remplace ça par un coca au mess ?” Cela n’était pas aussi vendeur mais il faisait au moins l’effort de se tenir à l’une des sanctions de Caldwell.

Pedge Allen


La militaire le toisa durement. Est-ce qu’il plaisantait ? Vu sa tronche, elle en était quasiment certaine. Elle se radoucit légèrement en se disant qu’elle aurait très bien pu être à l’origine de ce genre de proposition humoristique. Elle opina du chef.

« Ok, va pour le coca. »

Pedge n’était pas une grande amatrice d’alcool en règle générale, et cette sanction l’a soumettant à un test d’alcoolémie deux fois par jour ne l’embêtait pas outre mesure, car elle savait qu’elle n’aurait pas de manque ou quoique ce soit. En fait, c’était plus le côté répétitif qui était barbant, sans parler du temps que ça allait prendre chaque jour de s’y soumettre, et sans parler de la réputation qu’ils allaient se coltiner auprès du staff médical. « Tiens voilà les alcoolos de l’armée. » Super perspective.

Elle bifurqua donc pour se diriger vers le mess, afin d’aller prendre ce verre avec le ranger. Peut-être qu’elle se prendrait un truc à manger rapidement également, vu qu’elle avait fait l’impasse sur le repas, le ventre trop noué pour ça. Elle lança en marchant :

« Si on m’avait dit un jour que j’irai boire un verre de bon cœur avec toi, je n’y aurai pas cru. »

Elle n’avait pas choisi ses mots au hasard. Leur relation évoluait vraiment dans le bon sens et elle en était la première ravie, même si elle allait devoir se trouver une nouvelle tête de turque à martyriser.

Matt Eversman


Pedge n’avait tort. Jamais il n’aurait cru lui faire une telle proposition par le passé ou alors si après avoir trafiqué son verre pour y rajouter un ingrédient secret et vouloir ainsi lui faire une sale blague. Là, il s’agissait juste de partager un moment avec elle.

“Enfin j’ai oublié de préciser que c’est toi qui offre le verre.”

Il ne put s’empêcher d’afficher un sourire malicieux avant de surenchérir.

“Je te signale que j’ai sauvé la vie.”

ça, ça risquait de devenir l’un de ses arguments préférés. Il y avait beaucoup de chance pour qu’il lui sorte à tout va pour se sortir de n’importe quelle situation à peu près contraignante. Le mess fut rapidement atteint, il laissa la jeune femme choisir la table afin de passer commande auprès du bar avant de revenir vers elle. Heureusement, elle avait choisi une table à l’extérieur permettant de profiter des premiers rayons de soleil du printemps. Il prit place dans l’un des sièges soupirant d’aise. Ne manquait plus que les lunettes de soleil pour en profiter pleinement.

“Et crois pas que j’ai fais ça pour tes beaux yeux.”

Pedge Allen


La jeune femme n’était pas vraiment étonnée qu’il lui dise que c’était à elle de payer son verre. De toute façon, elle lui en devait un, depuis qu’il lui avait sauvé la vie, et c’était bien ce qu’elle allait dire, seulement, il l’a devança d’une courte tête. Elle secoua la tête, un fin rictus de dessiné sur ses lèvres. Il n’en raterait pas une, et elle était certaine qu’il ne manquerait pas de lui rappeler aussi souvent que nécessaire. Elle tourna ses beaux yeux vers lui, justement, alors qu’ils prenaient place à l’extérieur du Mess pour profiter de la nouvelle saison qui se profilait. C’était paisible à cette heure ci, et ils pouvaient même entendre le ressac de la mer en contrebas.

« Je me doute bien. J’ai toujours su que tu étais attiré par les hommes mais que tu faisais style en attrapant toutes les nenettes qui passaient. »

Elle lui fit un petit regard entendu. Ce n’était pas méchant et gratuit. Cette fois, c’était plus une boutade de camarade de section qu’un tacle en bonne et due forme. Elle soupira. Le soleil était fichtrement agréable. Elle rejoignait Matt sur un point, ce serait drôlement plus agréable avec une bonne paire de lunettes de soleil, mais qu’importe.

Matt Eversman


C’était de bonne guerre, il ne lui en voulait pas. Matt réfléchissait déjà sur la manière de l’envoyer dans les roses de la meilleure manière possible. Elle n’avait pas tort sur un certain point, il avait un peu accumulé les conquêtes depuis le début de l’expédition. Pas étonnant qu’il commençait à avoir une sacré réputation.

“Serais-tu jalouse de mon succès auprès des nanas, Pedge Allen ?”

Elle ne put lui répondre de suite, le barman venait leur apporter les consommations, les déposant sur la table avant de lui tendre la facture.

“C’est madame qui régale aujourd’hui.”

Pedge Allen


Pedge secoua la tête, désespérée par la réplique de son comparse de tablée. Il n’en manquait décidément pas une pour tout ramener à lui. Ce n’était pas nouveau cela dit. Elle allait répondre quelque chose de bien senti quand le barman arriva avec les consommations.

« Oui, c’est pour moi. »

Elle extirpa de sa poche de quoi régler, nullement gênée. Après tout, il n’avait pas à être galant, ou quoique ce soit d’autre, et ils s’étaient mis d’accord sur le fait qu’elle réglerait la boisson, ne serait-ce que pour le remercier de lui avoir sauvé la mise sur cette planète aride où le QI des hommes là bas l’était tout autant.

« En effet, je suis jalouse. J’aimerai en emballer autant que toi, des nanas. »

A dire vrai, elle n’était pas spécialement homosexuelle, même si ça ne la dérangeait pas outre mesure, mais c’était surtout pour l’emmerder qu’elle avait répondu cela. Elle leva son verre, l’air de rien, comme-ci elle venait de dire une banalité.

« A la tienne et à nos punitions. »

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Lun 3 Avr - 20:04

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Matt Eversman


Aucune contestation de la part de la Sergent Maître, même pas pour la forme. Il était presque déçu qu’elle abdique aussi facilement. Il manqua de s’étouffer en buvant une première gorgée de coca, ayant complètement oublié de trinquer avec elle mais surtout très surpris par ses propos. Il lui fallut une bonne minute pour calmer sa toux avant de finalement prendre la parole, les yeux mouillés.

Toi… et les nanas ?

Alors là, cela s’apparentait presque à une bombe nucléaire qu’elle venait de lui lancer. Après, il n’avait rien contre les personnes aimant les personnes du même sexe mais c’était étrange d’imaginer Pedge avec une nana. Il n’en fallut pas davantage pour que son esprit lubrique n’imagine la jeune femme avec une autre ressemblant étrangement à une célèbre major. Un sourire lui vint aux lèvres, il s’empressa de détourner la tête et de cacher ses pensées dans la boisson.

Alors qui partage ton lit en ce moment ?

Maintenant qu’ils étaient au stade des confidences, autant en savoir un maximum.

Pedge Allen


La militaire était satisfaite de la réaction de son vis-à-vis. Elle l’avait mouché et elle le savait. Il lui fallut une bonne minute pour arriver à reprendre son calme et son sérieux, afin de poursuivre la conversation. Elle était certaine qu’il allait la relancer là-dessus. Les hommes étaient tous les mêmes après tout, et elle voyait déjà les rouages de son cerveau lubrique se mettre en route. A sa question, elle opina positivement du chef. Il semblait surpris. Elle était certaine qu’il ne la voyait ni avec des hommes, ni avec des femmes. Peut-être son petit côté frigide et coincée. Pourtant, elle était plutôt impulsive, surtout quand on l’énervait. C’était pour cela qu’elle se contrôlait énormément.

« En ce moment ? » Elle fit mine de réfléchir. « Mon oreiller. »

Elle porta son coca à ses lèvres et s’envoya une gorgée, avant de reposer son verre et de laisser ses yeux parcourir l’océan en contre bas.

« Pourquoi, tu as quelqu’un à me conseiller ? », finit-elle par ajouter.

Et voilà qu’ils parlaient cœur maintenant. Décidément, il allait tomber de la merde.

Matt Eversman


Personne dans le lit de Pedge. Roooo, il affichait une mine triste regrettant de ne pas avoir davantage d'informations. La cachotière était peut être en train de lui mentir ne souhaitant pas donner l’identité de cette personne. Sheppard était bien parvenu à être avec Dumont pendant plus d’un an avant que leur relation n’éclate au grand jour. Il pouvait en être de même pour elle. Pedge relança la conversation lui demandant des noms.

Pas vraiment…

Des nanas qui aimaient d’autres femmes ne devaient pas être légions sur Atlantis. Ne s’étant pas pris de râteau à cause de ça, il ne pouvait pas lui être d’une grande utilité. Il avait bien un nom à lui donner pour qu’elle la raye de suite de sa liste de potentielles. Une lueur de génie lui vint en tête.

Oh si !! Taylor Laurence !

Alors là ce serait le couple de l’année entre l’hystérique et folle chirurgienne et la coincée Allen. Le jour et la nuit.

Pedge Allen


La texane voyait qu’il était déçu qu’elle ne lui donne pas de plus amples informations. A dire vrai, elle passait ses nuits seules, pour la bonne et simple raison qu’elle ne voulait pas se mettre en couple. Pourquoi pas avoir un plan cul, ou quelque chose dans le genre, mais elle ne voulait pas s’attacher, et c’était peut-être à cause de son statut de militaire qu’elle préférait rester sur ce mode de relation. Après, elle n’était pas contre d’avoir quelqu’un de regulier, parce qu’il n’y avait pas de mal à se faire plaisir.

Elle allait lui répondre un simple « dommage » histoire d’entretenir la conversation, mais il eut un éclair de génie. Pedge baissa les yeux sur son verre. Taylor Laurence. Elle avait bien familiarisé avec elle lors de la mission à la Citadelle, se chauffant d’ailleurs un petit peu mutuellement, puisque la doctoresse était dans la provocation la plus totale. D’ailleurs, la française l’avait gratifié d’un baiser plutôt mordant. Mais elles n’avaient pas eu l’occasion de se revoir après ça.

« Tu as du goût, je dois le reconnaître », finit-elle par lâcher après un moment de flottement, avec un petit rictus s’apparentant à un sourire. « Et toi alors ? Tu couches avec qui en ce moment ? ». Puisqu’ils en étaient à se faire des confidences… Et ça détournait le sujet d’Isia.


Matt Eversman


Pedge baissa les yeux. Ce geste ne passa pas inaperçu aux yeux du Ranger qui affichait un grand sourire. Il venait visiblement de toucher un point sensible. Peut être est-ce l’amante actuelle ou peut être un ex, voir une future conquête ? En tout cas, elle semblait être importante pour Allen. Il n’était pas peu fier de son éclair de génie. Il avait envie de fanfaronner, de l’embêter pour obtenir davantage d’informations mais s’obligea à dissimuler un peu son état dans la boisson.

Bien entendu, elle contre-attaqua en lui retournant la question. C’était de bonne guerre mais il n’allait certainement pas se montrer docile.

Avec une jolie nana justement…

La relation avec Stanford n’était qu’à ses débuts. Rien qu’en parler le remplissait d’une certaine joie de vivre, alimentant le sourire vissé sur ses lèvres. Sa relation n’était pas secrète. Ils s’étaient promenés main dans la main à plusieurs reprises mais visiblement les ragots n’étaient pas parvenus aux oreilles de la sergent-maître. Tant mieux.

Elle te plait, Taylor Laurence ?

Il devait reconnaître qu’elle était plutôt canon mais aussi complétement cinglée. Certes elle lui avait récemment remis les os en place mais elle avait aussi voulu un peu plus tôt lui couper le bras.

Pedge Allen


La jeune femme réfléchissait, et surtout, en baissant les yeux, elle n’avait pas fait attention au grand sourire que le ranger s’étala sur le visage. Il devait être fier de lui, c’était certain. Quand elle remonta son museau vers lui, il buvait tranquillement, masquant sa joie apparente. Quand elle lui retourna la question, il confirma qu’il couchait avec une jolie nana.

« Et je dois deviner qui c’est ? Ou c’est juste un coup comme ça et tu ne connais pas son prénom ? »

Tout était envisageable avec Matt. Absolument tout. Elle plissa son nez quand il revint à la charge sur la doctoresse Taylor Laurence. Pourquoi est-ce qu’il insistait ? Elle lui avait juste confirmé qu’il avait de bon goût, et elle ne pensait pas avoir marqué le coup suffisamment longtemps pour le mettre sur une piste.

« C’est une belle femme. Impertinente à souhait. » Inutile de mentir, Isia était de toute beauté. Et répondre cela était assez banal, surtout sur le ton de la conversation. Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de se remettre confortablement dans sa chaise. « C’est une façon pour toi de me dire que c’est avec elle que tu couches ? » Après tout, c’était aussi possible qu'il lui demande si elle lui plaisait puisqu’il venait de dire qu'il était avec une jolie nana. Peut être cherchait il à confirmer son impression en jaugeant Pedge. Puis attaquer la dessus permettait de ne pas tomber dans une conversation qui serait gênante pour elle. Si Pedge avait bien un problème, c’était de parler d’elle-même, surtout quand ça allait toucher ses goûts.

Bref si Matt voulait des infos de Pedge, il allait devoir apprendre à lui tirer les vers du nez et à lire entre les lignes.


Matt Eversman


Hey ! Je suis pas ce genre de type…

La protestation du Ranger n’était pas plus fortes. Bon il avait déjà eu un ou deux coups d’un soir mais au moins il connaissait leur prénom. Et puis sur cette expédition, ils finissaient tous par se connaître donc difficile de coucher avec un inconnu. Les aliens ne le tentaient absolument pas malgré les divers échos favorables qu’il pouvait avoir eu de ses collègues masculins. Pedge lâcha quelques mots sur la chirurgienne. Nul doute, elle n’y était pas insensible, loin de là. Tout laissait à penser qu’elle semblait tout son charme ou peut être n’est-ce que les prémices d’une future relation. Dire qu’il n’était pas très observateur mais là c’était comme le nez au milieu de la figure.

La question d’Allen fit apparaître un rictus de dégoût sur son visage.

Plutôt crever…

Ca résumait bien ce qu’il pensait de la jeune femme. Il ne pouvait pas la voir en peinture et se méfiait de tout moment où il se retrouvait en sa compagnie. D’ailleurs le militaire le lui rendait bien : la dernière fois, il était parvenu à vomir sur ses chaussures.

Les opposés s’attirent… je confirme que Taylor Laurence est absolument l’inverse de toi : folle, extravertie, belle… Bref ne te dis pas que tu as aucune chance et fonce, Allen. Sur un malentendu… ou après l’avoir fait pas mal boire, tu as peut être ta chance !

Pedge Allen


Il protestait sans vraiment le faire. Elle lui connaissait plus de véhémence que ça quand il s’agissait de protester. N’empêche, il ne lui donnait pas son prénom ou son nom pour autant. Il essayait de noyer le poisson, ou alors, il était pressé de relancer la jeune femme sur la chirurgienne. Chose qui se confirma assez rapidement puisqu’il se lança, non sans dire qu’il préférait crever plutôt que de coucher avec elle. M’ouais, elle n’était pas convaincue.

La suite la laissa de marbre, et elle l’écouta sans sourciller. En gros, elle retenait qu’il venait de la traiter de moche. A dire vrai, elle s’en tapait royalement. Il pouvait bien la voir comme un laidron sur patte, qu’elle n’en aurait rien à cirer.

« Tu sais quoi, je t’emmerde Eversman, je n’ai pas besoin de tes conseils. Je me débrouille comme une grande. » Elle lui lança un regard appuyé, tout en continuant de boire son coca tranquillement. Elle ne semblait pas en colère ni plus affectée que ça.

« Et donc, si je suis ton raisonnement, étant donné que tu te tapes une jolie nana, ça veut dire qu’elle t’a choisi pour ton faciès horrible ? Tu ne m’as toujours pas dit son nom d’ailleurs. »

La Belle et la Bête, c’était un classique après tout.


Matt Eversman


Comme ce fut prévisible, il se fit envoyer sur les roses. Cela le fit sourire. Si elle ne l’avait pas, il aurait pu en être déçue ou même s’interroger sur le fait d’avoir la vraie miss Allen face à lui. Il but son coca tranquillement attendant le moment où elle sortirait de nouveau les griffes histoire de l’agresser un peu. Cela ne tarda pas. Il commençait à la bien la connaître finalement.

C’est justement ça qui les fait toute craquées…Mince, tu as percé mon secret à jour.

Il fit semblant d’être déçu et de noyer son chagrin dans le coca. A ce rythme là, il risquait de devoir bien vite en commander un autre.

Je vois pas pourquoi je te le dirais… J’y gagne quoi ? Et puis si tu avais bien écouté Caldwell, tu saurais…

Pour une fois qu’il pouvait lui reprocher de ne pas avoir écouté finement son supérieur, il n’allait pas s’en priver.

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Matt Eversman
Caporal
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√ Date de naissance : 22/01/1990
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√ Age : 34
√ Messages : 11473

Sam 22 Avr - 21:09

Matt Eversman
Matt Eversman


Comme ce fut prévisible, il se fit envoyer sur les roses. Cela le fit sourire. Si elle ne l’avait pas, il aurait pu en être déçue ou même s’interroger sur le fait d’avoir la vraie miss Allen face à lui. Il but son coca tranquillement attendant le moment où elle sortirait de nouveau les griffes histoire de l’agresser un peu. Cela ne tarda pas. Il commençait à la bien la connaître finalement.

“C’est justement ça qui les fait toute craquées…Mince, tu as percé mon secret à jour.”

Il fit semblant d’être déçu et de noyer son chagrin dans le coca. A ce rythme là, il risquait de devoir bien vite en commander un autre.

“Je vois pas pourquoi je te le dirais… J’y gagne quoi ? Et puis si tu avais bien écouté Caldwell, tu saurais…”


Pour une fois qu’il pouvait lui reprocher de ne pas avoir écouté finement son supérieur, il n’allait pas s’en priver.

Pedge Allen


Ce qui était frustrant avec Matt, c’était qu’il ne prenait jamais la mouche, ou très peu, faisant souvent de l’autodérision. Après, vu la conversation, c’était une tactique tout à fait valable, surtout qu’ils discutaient d’un sujet léger où chacun des deux militaires cherchaient à faire cracher le morceau à l’autre.

Elle secoua la tête, amusée, malgré son air neutre. Quel comédien. Maintenant qu’elle le voyait autrement que comme un connard et un mec chiant, elle se disait qu’il avait dû, par le passer, utiliser ses talents de dramaturge pour la faire chier et la faire vriller.

Pedge arqua un sourcil. Qu’est-ce qu’il voulait dire par « écouter Caldwell. » A aucun moment il n’avait parlé d’une quelconque relation avec quelqu’un, juste sous entendu qu’eux deux en entretenaient une.

« Pourquoi tu devrais y gagner quelque chose ? Tu as honte de me dire qui c’est ? Elle est moche en fait ? »

Pedge faisait de la provocation exprès.

« Si tu crois que c’est moi comme l’a sous entendu Caldwell, laisse tomber, ce n’est pas comme ça que tu me mettras dans ton plumard en faisant la diseuse de Bonaventure. »

Matt Eversman


Finalement la dénommée Pedge se trouvait être bien curieuse. C’était amusant de la voir essayer de lui tirer les vers du nez. Lui même aurait agi de la même façon pour obtenir les informations. Il n’allait certainement pas lui donner raison, c’était d’autant plus sympathique de la voir ainsi se creuser les neurones.

“Et bah, en plus de pas avoir de neurones, tu n’as pas d’oreilles.”

Le Ranger se permit de lui tirer la langue avant de terminer le contenu de son verre d’une dernière gorgée. Le verre fut reposé un peu trop bruyamment. En même temps, il y avait de quoi être décontenancé par ses derniers propos. Il mit quelques secondes à réagir, observant ses traits pour savoir si elle était sérieuse.

“Cesse de fantasmer sur ma personne. Tout de suite.”

Si c’était là une méthode de drague ou bien une manière de lui faire cracher le morceau, c’était bien habile. Pedge Allen devait savoir faire mieux.

“Et tu la connais… On la connait tous.

Pedge Allen


Elle ne savait pas bien pourquoi elle était rentrée dans son jeu mais qu’importe, elle avait envie de savoir, ne serait-ce que pour gagner cette joute verbale, parce que si elle devait y réfléchir deux minutes, ce n’était pas vraiment une information qui allait la passionner plus que ça. Vu qu’elle n’était pas du genre à tomber dans les commérages et d’avoir des discussions entre copines tard le soir, elle n’en ferait rien.

Il lui tira la langue avant de finir son verre, et elle ne profita pour faire de même avec son propre breuvage, pour ne pas répliquer et tomber dans la puérilité, non sans avoir balancé une autre petite bombe concernant sa méthode implicite pour la mettre dans son lit. Il reposa son verre bruyamment, signe qu’elle avait fait un bon coup. Elle reposa son verre doucement tandis qu’il l’observait, avec un air de suffisance absolue peint sur son visage résolument placide.

« Tu as raison, je vais demander à mon cerveau d’arrêter de faire des cauchemars », répliqua-t-elle. Elle aimait bien le clasher quand même, et c’était d’autant plus marrant quand c’était bon enfant. Elle prit un moment pour réfléchir.

« La seule que tout le monde connait, c’est Elizabeth Weir. Je pensais quand même que tu les aimais un poil plus jeune, mais je ne te juge pas. »

Elle savait pertinemment que ce n’était pas Weir mais elle jouait avec ses mots après-tout.

Matt Eversman


N’ayant plus de boisson pour s’occuper les mains et incapable de patienter tranquillement, bien installé sur sa chaise, Matt dut trouver une autre activité. Ce truc bleuté qui lui enserrait le bras et lui cassait les pieds semblait la cible idéale. Il ne put s’empêcher d’essayer d’attraper le bandage blanc caché en dessous. Il semblait bien caler mais c’était sans compter sur l’obstination du militaire. Une pique de la jeune femme le fit réagir, lui faisant relever les yeux vers. Weir ? Non mais elle était sérieuse ou quoi ?
[color=darkcyan
“J’ai parlé d’une jolie nana…”[/color]

Bon l’ancienne Cheffe d’expédition était loin d’être un thon. Elle pouvait avoir son charme pour les personnes de son âge. Pas à ses yeux en tout cas. Son départ ne l’avait pas plus affecté que cela. Après tout, il n’avait jamais eu l’impression qu’elle soit véritablement la Chef de la Cité tant les auras de Sheppard, Frei ou de Caldwell étaient fortes. Son attention revint sur son membre tenant le poignet dans sa main indemne. L’un après l’autre, il s’évertua à bouger les doigts. C’était loin d’être aisé.

“Avec un peu de chance, elle m’aidera à recopier ce fichu code.”

Tricher ? Si peu pour lui.

Pedge Allen


Pedge haussa des épaules. En effet, il avait parlé d’une jolie nana, mais il ne donnait rien d’autre comme informations. Elle essayait bien de lui faire cracher le morceau mais il n’en démordait pas. Bref, elle n’allait pas passer son après-midi à lui courir après non plus.

« Je tente des hypothèse, voilà tout. »

Il sous entendit que sa conquête allait l’aider à recopier le code. Pedge faisait tourner son verre vide dans ses mains, l’aspect toujours aussi rigide. Elle considérait le fond de coca qui restait dans le fond, le tournant avec le verre. C’était une occupation d’esprit comme une autre, tandis qu’elle réfléchissait.

« Peut-être oui. »

Qu’est-ce qu’elle pouvait y faire s’il comptait tricher ? Elle n’allait pas le surveiller. Du moment qu’il ne se faisait pas gauler pour qu’elle puisse réintégrer ses fonctions normales rapidement… Ses yeux s’attardèrent sur le plâtre qu’il trifouillait l’air de rien.

« On s’en est bien tiré. », finit-elle par soupirer en se redressant. Elle ne voulait pas spécialement que la conversation revienne sur l’aspect relationnel. Elle l’avait fait courir avec son histoire de femme à femme, même si elle n’était pas plus portée sur un côté ou sur un autre, et cela avait été amusant.

Matt Eversman


Pedge Allen, la rigueur incarnée, qui ne lui reprochait pas de tricher ? Oula elle devait être malade ou bien sacrement touchée par cet entretien pour ne pas réagir. Cela ne lui ressemblait pas. Il interrompit même son geste pour l’observer essayant de tirer quelques informations de ses cernes ou traits tirés avant de croiser son regard sur sa personne. Les propos suivants du Sergent Maître lui firent pincer les lèvres pour retenir quelques paroles qui risquaient de ne pas plaire. Il détourna la tête avant de laisser échapper un soupir.

“On s’en est tiré. C’est l’essentiel.” Bien ? Certainement pas car il n’estimait pas avoir autant merdé que ça dans cette mission. Ils s’en étaient bien tirés, sans blessure majeure alors que le bilan aurait pu être beaucoup plus grave vu les circonstances. Difficile pour lui d’accepter les sanctions de Caldwell. Certes c’était l’un des hauts gradés de l’expédition mais il n’avait jamais vécu une mission d’exploration. Il ne pouvait pas comprendre leur manière d’agir. Sheppard aurait été beaucoup plus compréhensif.

“Bon allez je vais te laisser. Je m’en voudrais de te faire rater le cours de Valdez.” Suite à ses propos, il se leva faisant racler bruyamment les pieds de la chaise.

Pedge Allen


Il était amer, et elle le sentait bien. Il n’acceptait toujours pas la punition, et elle pouvait le comprendre. Mais ils s’en étaient bien tirés. Ils auraient pu se retrouver avec un blâme rien que pour avoir bu cette bière. Enfin qu’importe, elle allait devoir réfléchir à tout ça et en tirer des conclusions. Après tout, elle voulait avancer dans l’armée, ne pas rester cantonné à son grade actuel. Elle voulait devenir officier, puis continuer à grimper. Elle se voyait déjà à la droite du président des Etats-Unis d’Amérique avec son uniforme impeccable avec les galons 4 étoiles d’un général des armées. C’était beau de rêver, mais il fallait avoir l’ambition de ses songes si elle voulait avancer, et cela allait passer par des sacrifices.

Matt se leva, annonçant qu’il comptait y aller afin qu’elle ne rate pas le cours de Valdez.

« Je ne sais même pas s’il y en a un aujourd’hui, je vais aller me renseigner auprès du registre. Je suppose que j’y suis déjà inscrite de toute façon. Bref. »

Elle se leva elle aussi, repoussant sa chaise contre la table en levant les pieds.

« On se tient au courant. Et remet toi bien Eversman. »

Elle inclina la tête et elle s’en alla vers le mess. Elle comptait bien manger un truc quand même avant de se renseigner sur les horaires des cours, ceux de Valdez et les entraînements avec les civils.


Fin du RP

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