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Destination : Kamerad Popov

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Lun 9 Mar - 18:16

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Darren Clive & Esfir Lunienko



Steven Caldwell revenait des cales lorsqu’il reçut l’appel radio du Pôle-Com. Les deux éléments qu’il avait requis pour la suite de sa mission venait d’être téléporté à bord. En continuant de filer dans les coursives de son bâtiment, l’officier accusa réception tout en songeant à son affaire. Il pourrait déléguer à l’un de ses officiers ou au responsable du renseignement, le Capitaine LaTour. Mais quelque chose lui donnait envie de côtoyer du Russe. Bien qu’il n’en pensait pas moins les concernant, ça commençait à faire un moment qu’il n’avait pas eu ces anciens ennemis à bord.

La Guerre Froide était vieille, lui aussi.
Mais pourtant ça restait ancré. Et il n’allait pas laisser quelqu’un de cet acabit au contact de son parfait équipage. Non, valait mieux l’avoir à l’oeil, juste histoire de jauger. Comme une mise à jour. Quant à la linguiste, on lui avait simplement dit qu’elle venait d’ailleurs. Recrutée récemment.

Ca n’allait pas être une mission facile. Les unités allaient devoir apprendre à se connaitre en cours de mission et se faire confiance pour investiguer. Pas question de laisser le moindre doute.

Dans ses quartiers personnels l’attendait déjà Darren Clive. Il répondit à son salut militaire puis passa un appel pour faire convoquer les deux jeunes femmes. Elles avaient été téléporté sur le croiseur il y a peu et des gardes les escorteraient jusqu’ici. Les guiderait, plutôt. L’endroit était strict mais ce n’était pas une prison.

« Mesdames. » salua le Colonel en les voyant entrer. « Veuillez prendre place. »

D’un geste simple, il leur présenta les sièges devant son bureau. Il invita Darren à s’installer également.
Quelques secondes s’écoulèrent. La porte sécurisée s’était abaissée en les laissant seul dans le bureau.

« D’après mes informations, vous êtes toutes deux nouvelles. Alors commençons par le début. Savez-vous qui je suis ? »

LANAE :

Elle était là depuis peu et toute cette nouveauté lui faisait tourner la tête. Il y avait d’abord eu le dossier de candidature qui avait été accepté après quelques petites mises au point et maintenant là voilà, prête à faire sa première téléportation. Un certain Colonel Caldwell l’avait faite appeler. Si elle n’aimait pas les ordres, pour cette première mission, elle allait faire en sorte de plier l’échine et de rester sage. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer, pas encore.

L’Athosienne se trouvait maintenant dans la salle d’embarquement. L’équipage du Dédale n’allait pas tarder à la téléporter à bord du vaisseau. Elle n’était vraiment pas habituée à toute cette technologie, on pouvait même dire que ça l’effrayait. C’était bien loin de sa vie simple où les animaux aidaient au travail.
Un coup sur sa montre lui indiqua que la téléportation aurait lieu dans 10 minutes. Cela lui laissait encore un peu de temps. Dire qu’elle n’était pas tendue serait faux. En réalité elle avait un peu la trouille… Mais bon, ça elle ne le dirait pas. Très peu de temps après son arrivée, une autre jeune femme fit son apparition. Sans doute la dite Esfir avec qui elle allait effectuer cette mission dont elle ne connaissait pas encore les informations. Elle l’observa un instant puis lui offrit un sourire. C’était rare mais c’était le début et elle allait faire un effort. Surtout qu’elle ne devait pas inspirer spécialement confiance avec ses peintures sur le visage.

« Esfir non ? Moi c’est Lanaë, enchantée. »

Son anglais était parfait. Si elle n’avait pas eu son air athosien avec ses peintures, elle aurait pu passer pour une terrienne américaine. Le compte à rebour se mit alors en route et la jeune femme reporta son attention devant elle. C’était sa première téléportation. Il ne lui fallut qu’un clignement des yeux pour se retrouver à bord du vaisseau, face à des militaires. Comme elle s’y attendait, l’accueil ne se fit pas chaleureux, ils ne jouaient pas à la dinette ici. Elle suivit donc sans broncher leur escorte aux côtés d’Esfir, jusqu’au bureau du Colonel. Ce dernier était assez âgé et il les salua avant de les inviter à prendre place. Elle s’assit donc sur une chaise après l’avoir salué à son tour.

« Colonel Caldwell. Merci. »

Les militaires repartirent, les abandonnant avec le Colonel, et un autre homme dont elle ignorait l’identité. Son attention se porta à nouveau sur lui lorsqu’il se remit à parler. Elle apprit ainsi que l’autre femme était également nouvelle. Elle se sentait tout de suite un peu moins seule. Si elle savait qui il était ? Non. Juste qu’il était Colonel et qu’il les avait convoqué toutes les deux. Pour toute réponse à sa question, elle se contenta de secouer négativement la tête.


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Jeu 12 Mar - 14:49

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Darren Clive & Esfir Lunienko



Après son sauvetage, Esfir avait eu le droit de profiter d’un peu de repos pour se remettre de cette expérience plutôt traumatisante. Et puis ses mains aussi avaient eut besoin de temps pour retrouver leur pleines capacités, aujourd’hui, il ne lui restait qu’une attelle sur son index gauche qui lui donnait des allures de E.T.
Mais au moins, elle avait pu reprendre le travail, même si ce n’était pas des plus pratique, en temps que droitière, elle parvenait encore à bricoler un minimum.

La jeune russe fut assez surprise de voir que pour sa reprise du travail, on la convoquait à bord du Dédale. Elle connaissait le vaisseau pour y avoir voyagé depuis la terre mais c’était la première fois qu’elle y mettait les pieds pour le boulot et convoquée par le grand patron en personne.

Elle arriva pour la téléportation et découvrit une autre jeune femme, ses peintures faciales lui donnait un air peu commode. Esfir en déduisit qu’elle devait faire parti des quelques athosiens qui avaient rejoint les rangs des atlantes. Toute perdue dans ses réflexions, elle oublia la première des politesse et se reprit immédiatement en lui adressant un large sourire après qu’elle se soit présentée.

« Bonjour, oui je suis Esfir Lunienko, enchantée »

Elle lui tendit la main juste avant qu’on ne les invite à prendre place pour la téléportation. Elle n’aurait pas le temps de discuter tranquillement.
L’idée de se faire téléporter amusait beaucoup Esfir, elle espérait avoir l’occasion d’étudier cette technologie qui l’intriguait beaucoup, tout d’un coup, elle avait l’impression de se retrouver dans un Star Trek où le colonel Caldwell aurait le rôle de James T. Kirk.

Une fois re matérialisées, les deux femmes sont accueillies par deux militaires venus leur servir d’escorte. Bien que Esfir les salue avec un sourire chaleureux, ceux-ci restent des plus professionnels et froids. Etait-ce à cause de cette ambiance froide que Matt parlait si peu de son boss ?
Ils n’étaient pas désagréable, mais froidement professionnels... était ce l’influence du Colonel ? Ca lui rappelait la manière dont l’arrivée de certaines gradés jetait un air morose sur la base militaire où elle habitait avec le Général.
Les deux soldats les laissèrent devant la porte du colonel, Esfir les salua d’un geste un peu exagéré comme une caricature d’un soldat un peu trop zélé. Cette mimique assortie d’un clin d’oeil parvint tout de même à voler un petit sourire en coin au plus jeune des deux hommes.

Lorsqu’elles entrèrent dans les quartiers du colonel, l’homme, très professionnel, les invita à s’asseoir.
Les deux femmes prirent place, et en s'asseyant Esfir aperçut alors Darren Cliv, elle s’adressa à lui avec un grand sourire.

« Salut sauveteur », elle se pencha légèrement vers Lanaé pour ajouter sur un ton de confidence « c’est un type bien, il m’a sauvé...je te raconterai. »

Elle avait bien failli tout raconter là dans la foulée, mais un simple regard du Colonel avait suffit à la faire taire.
Il reprit alors.leur demandant si elles savaient qui il était.
Esfir répondit d’une petite grimace avant de prendre la parole.

« Nouvelle, nouvelle... ça va bientôt faire un an que je suis là boss. »
Puis sa mimique et ses sourcils froncés s’effacèrent pour laisser place à un sourire un poil espiègle.

« Oui, vous êtes le célèbre colonel Caldwell, celui qui nourrit les fantasmes de plus d’une femme de la Cité et dont les hommes craignent le gourou... euh... c’est comme ça qu’on dit ? »

Darren serait peut être surpris, jusqu’ici, il n’avait vu que le côté le plus fragile de la jeune russe et beaucoup moins son côté enthousiaste.



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Sam 28 Mar - 11:34

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Darren Clive & Esfir Lunienko



Sur le coup, Darren n’avait pas répondu puisqu’il était en face de l’officier. Il ne put s’empêcher néanmoins de sourire en conservant sa stature droite de soldat au repos. Le colonel, de son côté, avait accueilli les différentes réponses d’une allure froide et autoritaire. La jeune russe avait parlé d’une façon assez vivante, allant jusqu’à lui certifier l’attrait qu’il produisait encore à son âge.
C’était comme cette fois où il avait reçu les dessous de son équipage pour fêter son soixante cinquième anniversaire. Le colonel avait fait signaler qu’il attendait dans son bureau quiconque souhaiterait récupérer ses effets.
Forcément, personne n’avait pris le risque. Les sanctions étaient prêtes à tomber.


C’était ça, être un vieux loup de mer.
Ne pas ciller sur cette allusion flatteuse pour rester professionnel, peu intéressé par la question. Ne pas rebondir, ne pas se laisser aller à l’humour. Steven se demandait même s’il en avait vraiment eu et il ne cligna même pas d’un oeil lorsque cette jeune femme plein de fougue le caressait dans le sens du poil.

« Très bien. » dit-il sans donner la réponse à son interrogation. Le terme “courroux” était bien mal choisi lorsqu’il décidait de réprimander.
Cela dit, Lunienko ne manquait pas d'aplomb.
« Vous êtes sur mon croiseur, le Dédale. Nous venons de quitter l’orbite Lantienne pour l’hyperespace. J’ai requis la présence de deux spécialistes pour une mission...particulière. »

Le colonel prit une télécommande et afficha sur l’un des grands écrans (relatant l’état du Dédale au début) une vidéo. Il s’agissait d’un grand monument en pierre. Une tablette étudiée par plusieurs archéologues sur une planète apparemment désolée et lugubre.

« Les archéologues ont fait une découverte sur un peuple migrateur appelé les “Dorns”. Ils ont obtenu par cet artefact une liste de coordonnées, basé sur la disposition des étoiles, indiquant les derniers endroits qu’ils auraient traversés. »

Le colonel Caldwell ouvrit son tiroir pour fournir aux trois explorateurs un dossier contenant des clichés photos et les constatations préliminaire des archéologues. Si Darren étudiait minutieusement, tout comme Esfir qui voyait son exemplaire intégralement rédigé en Russe, le reste entrait dans le domaine du connu pour Lanaë.

La plupart des mots recouvrant la surface du monument se montraient familiers pour la jeune femme. Elle lisait sur ces diverses photographies un très vieux dialecte qui tombait dans l’oubli, utilisé par des marchands étranges que l’on ne connaissait que dans les légendes. Il était dit que ces porteurs de miracles apparaissaient aux peuples les plus méritants pour faire des affaires très lucratives pour les deux camps.
C’était, somme toute, comme la corne d’abondance de matériel à l’image de celle de la mythologie.
Les Dorns...étaient donc ces marchands de légende...

Sur ces quelques mots, Lanaë voyait déjà des références au “Grand Appel”. Une notion étrange appartenant à cette même légende. Ce qui les avait fait disparaître progressivement au grand désarroi des populations qui s’appuyaient beaucoup sur le négoce. Aujourd’hui, ceux qui prétendaient avoir croisé des Dorns n’étaient que des bonimenteurs espérant le gîte et le couvert à l’oeil.
Mais là, cette fois, il y avait une trace...et une piste à suivre.

« Nous partons en éclaireur. » déclara le colonel d’un ton net. « Étonnamment, ces coordonnées correspondent à des mondes qui ne sont pas connectés au réseau de Porte des Étoiles. Nous avons pour mission d’investiguer ces mondes et d’y envoyer une petite équipe si la situation est sécurisée. Prendre les premiers éléments pour préparer l’arrivée des archéologues. »
Il marqua une pause et croisa ses bras.
« C’est là que vous entrez en scène. Mademoiselle Lanaë, nous savons que ces dialectes ne vous sont pas inconnus. Nous aurons besoin de vous pour traduire et interpréter ce que nous y trouverons. Et quant à vous, Lunienko... »

Caldwell laissa filer quelques secondes.
« Il est admis que les Dorns seraient d’une culture proche des doctrines communistes. La place était ordinairement prévu pour un archéologue, idéalement Russe, pour assister mademoiselle Lanaë. C’était sans compter le mélange des idéaux politiques et des petits restes de la Guerre Froide qui ont mené nos scientifiques à des querelles inacceptables. »
Il la fixa.
« La solution est simple. Nous avons choisi un regard objectif avec une culture Russe qui ne souffre pas des clivages du milieu archéologue. Quelqu’un qui travaillera aux côtés de Lanaë sans se borner aux aspects politique. Vous. »

Le silence venait de retomber.
Depuis le début, Caldwell parlait lentement. Il souhaitait que son monologue ne soit pas rébarbatif et indigeste, prenant le temps d’articuler et placer des pauses au bon moment. Laisser aux deux jeunes femmes le temps d’intégrer les raisons ayant mené à leurs sélections.

« Le soldat Clive, ici présent, est un spécialiste de l’escorte et de la protection rapprochée. Sa mission sera de vérifier et mettre en oeuvre votre sécurité durant l’opération. Ce qui m’amène à cette question simple : êtes vous partante ? »


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Sam 28 Mar - 21:05

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Darren Clive & Esfir Lunienko



_________ Lanaë __________

Esfir était donc russe et… amusante. Et en plus de ça elle connaissait déjà Darren. Le Colonel ne releva aucune de ses légères blague, restant très pro. Remarquable. Elle nota le tout dans un coin de sa tête. Elle n’était pas une experte en langue terrienne mais elle se débrouillait. Elle connaissait bien mieux les langues des peuples de Pégase. Ainsi elle ne fut pas dépaysé lorsqu’elle se mit à parcourir le dossier que le Colonel leur remis. La langue ne lui était pas étrangère, tout commes les histoires qu’elle avait pu entendre sur le peuple de Dorns. Ainsi ils auraient chacun un rôle : Darenn pour les escorter. Ce devait donc être un militaire. Esfir pour sa culture. Et elle, pour traduire. Jusque là ça allait.

« Donc si je récapitule pour voir si j’ai compris. Il faut juste que nous allions sur ces différents monde pour voir si ça vaut le coup que les archéologues s’y rendent. C’est bien ça ? »
« Vous avez bien récapitulé, c’est ce que nous attendons de vous. Notre expédition n’a pas de ressources illimitées et nous nous devons de les employer sagement. Vous formez une petite de reconnaissance dans ce but. »

Ce qu’elle lisait sur les feuilles était des plus intéressant et l’excitation la gagnait peu à peu. S’ils retrouvaient effectivement des traces de ce peuple disparu… elle n’imaginait même pas l’ampleur que la chose pourrait prendre.

Elle jeta un coup d’oeil à ses compagnons de mission, un léger sourire qu’elle avait du mal à cacher sur ses lèvres fines. Elle ne savait pas s’ils étaient aussi excité qu’elle mais en tout cas, elle avait hâte qu’ils arrivent à leur première destination. Comme première mission c’était génial !

____ Esfir___

Décidément, cet homme était de marbre... pas un seul frémissement n’anima la commissure de ses lèvres...rien, pas une étincelle dans le regard... Quel homme! Il entra dans le vif du sujet et distribua les informations. Esfir apprécia que les documents soient rédigés dans sa langue et les survola, laissant les détails pour plus tard.
Sa nouvelle future collègue athosienne semblait enthousiaste et récapitula ce qu’elle avait compris de la mission.

« Elle résume bien. Et dans tout ça, je suis donc l’experte communisme du groupe ?... C’est pas beau les préjugés Monsieur le colonel ! »

Elle gardait ce ton léger et s’était mis dans la tête de voir si elle parviendrait à dérider un peu ce vieux loup de l’espace. Ca ne marchait visiblement pas.
« Vous avez été sélectionnée pour votre position objective. Votre expérience de vie, votre culture, sans altération par les idéaux politique. Ne me faites pas justifier de nouveau votre présence à ce briefing, Mademoiselle Lunienko. Et veuillez vous concentrer. »

Elle fit une petite moue de déception puis s'enfonça dans sa chaise.

« En tout cas ça a l’air sympa, ça va me changer de faire de l’archéologie. Et puis moins dangereux que mes précédentes missions... et avec Darren pas de craintes à avoir »

Elle fit un petit clin d’oeil vers l’intéressé, qui, elle le savait pouvait se montrer beaucoup plus amusant que lorsqu’il faisait face au Colonel Caldwell.

« Tout sera fait dans les règles de l’art. Nous sommes d’accord que la sécurité de ces dames est prioritaire sur le déroulement de la reconnaissance ? »
« Affirmatif. »
Darren se permit de sourire.
« C’est moi qui commande alors. »
« Non, c’est une mission civile. La responsabilité de l’unité revient à Mademoiselle Lunienko. Les archéologues comme le CODIR y tiennent. »

A ces mots les yeux de la jeune russe s’écarquillèrent, une fois n’était pas coutume, elle resta bouche bée.

De son côté, Lanaë leva un instant les yeux des documents qu’elle avait entre les mains. Au moins ce n’était pas elle qui commandait et cela la rassura. Elle n’avait pas du tout l’âme d’un leader.

« Bien colonel. »
« Néanmoins... » ponctua le colonel pour ajouter le fameux “mais”. « La sécurité de l’équipe doit demeurer une priorité indiscutable. Je vous ordonne, en tant qu’officier, de prendre toutes les mesures nécessaire. Quitte à altérer les sites archéologiques, quoi qu’en disent les experts. »
Caldwell donna un coup de menton en direction des deux jeunes femmes.
« Nous sommes garants de l’intégrité de nos deux invitées et je les veux sur Atlantis en un seul morceau. »
« Tout est très clair, c’est enregistré mon Colonel. » répondit sérieusement Darren.

Esfir n’en revenait pas de se retrouver dans le rôle du chef ! L’envie de fanfaronner viendrait sans doute, mais pour l’heure, elle accusait encore le coup de cette nouvelle et chercha furieusement quelques questions qu’elle espérait intelligentes pour la mission.

« On aura combien de planètes à visiter ? Et est ce qu’elles ont toutes une atmosphère respirable ? »
« Page 25, vous trouverez un paragraphe détaillant les coordonnées que nous avons déduit. Pour l’instant il y en a trois. Nous procéderons, à l’approche, d’une analyse complète mais nous sommes déjà presque certains que ces endroits ne peuvent pas soutenir la vie. »
Lanaë se replongea dans la lecture du dossier, à la page indiquée. Trois planètes… C’était fou !
L’officier les laissa examiner cette partie du dossier avant d’ajouter :
« Nous voyagerons durant quatre jours. Vous emploierez ce temps à mieux vous connaître, étudier votre dossier, et vous familiariser avec les moyens technique. Nous vous dispenserons les formations de base à l’emploi des combinaisons, télécommunications et pratique en milieu hostile. »
Il marqua une pause puis conclu :
« Nous ferons un petit briefing avant chaque engagement sur le terrain. En attendant, le première classe ici présent vous fera la visite guidée. Il vous détaillera, notamment, les règles spécifique qui régissent la vie à bord d’un croiseur spatial. Avez-vous d’autres questions ? »

Esfir fit mine de réfléchir, pour une cheffe c’était bien de trouver des questions mais là aucune ne venait... tant pis.

« Pas d’autres questions colonel. »


Elle se leva tout en parlant et termina par un salut militaire parfaitement exécuté, dont seul un sourire espiègle et le pétillement de ses yeux venait démentir le sérieux.

« Sir Yes Sir »

L’Athosienne secoua négativement la tête, elle non plus n’avait pas de question, elle était prête pour la visite guidée.

« Moi non plus Colonel. »

Comme sa camarade, elle se remit sur ses pieds mais ne le salua pas. Elle n’était pas une militaire, autant rester soft et ne pas en faire trop.

A la mention du “Sir, yes sir !”, la mâchoire de Darren se contrit et il plissa les yeux. C’était la mauvaise pioche et il était quasiment effaré de voir avec quelle imprudence la Russe s’adressait à un colonel. Celui-ci était toujours assis derrière son bureau, les mains croisées, et il jaugea la jeune femme en restant tout à fait neutre. Après quelques secondes d’un silence pesant, il ouvrit finalement la bouche.

« Soldat Clive, mademoiselle Lanaë, attendez votre collègue à l’extérieur, voulez-vous ? »

Darren salua militairement puis rompit le rang pour quitter les quartiers du colonel. Au passage, il pinça la manche de l’autochtone pour lui faire comprendre qu’il valait mieux ne pas traîner.

Lanaë ne se fit pas prier pour suivre le jeune homme censé assurer sa sécurité. Elle jeta tout de même un dernier coup d’oeil à sa camarade russe puis sortie.

Quand la porte sécurisée s’abaissa de nouveau, le vieux loup était seul avec Esfir. Là encore, il laissa filer quelques secondes tout en observant cette jeune femme.

« Pensez-vous que ce soit vraiment le moment de nous faire profiter de votre humour, Mademoiselle Lunienko ? Ou êtes vous occupée à vous moquer ? »

Lorsque le Colonel l’avait convoqué à part, puis laisser un silence lourd de reproche envahir la pièce, la jeune russe pivota la tête de côté, l’observant avec curiosité, un peu comme l’aurait fait un chiot ne comprenant pas le comportement de son maître.
Enfin, le reproche tomba, toujours d’un ton calme et froid, tel le bon militaire stricte et droit qu’il était.
Des gars dans son genre elle en avait vu pas mal défiler dans la base ou dans le salon du général Chekov. De ces hommes, elle en connaissait deux types: ceux qu’elle finissait par désarmer et qui l’accueillait ensuite d’un sourire amical, et ceux pour qui elle ne pouvait rien et qui resterait à jamais des bougres avec un balai coincé entre les fesses. Elle n’arrivait pas encore à deviner dans quel lot elle pourrait ranger celui là.

Lorsqu’il eut fini, elle inclina la tête de l’autre côté et même si son sourire ne disparut pas, il s’atténua naturellement comme chaque fois que l’on parle avec sincérité.

« Colonel, je ne me moque pas. »

Elle prit le temps de se rasseoir devant lui, légèrement penché en avant, les mains croisées sur ses genoux.

« Aujourd’hui, je reprend du service après... deux mois très difficile où j’ai du me retaper moralement et physiquement. Aujourd’hui, vous m’envoyez sur une mission importante mais qui pour le moment est bien loin des wraiths, des geniis et des kidnapping par de maudits ferrailleurs et de ventes d’esclaves... »

Sur les derniers mots, son sourire s’affaiblit encore et ses yeux se perdirent un moment sur un point quelque part sur le mur derrière le colonel, puis elle reprit sa respiration et se redressa, un sourire amical redessiné sur les lèvres et les yeux pétillant.

« alors, si un jour comme aujourd’hui, je ne peux pas être souriante, amicale et un brin taquine... alors mes jours sur Atlantis sont condamnés à la morosité et à la tristesse. »

Elle laissa filer quelques secondes attentive aux réactions du militaire.

L’officier l’avait laissé développer son sujet en conservant son expression passive habituelle. Il prêtait l’oreille à son argumentaire bien qu’il ne le trouvait pas utile. C’était...gentil...de sa part de vouloir justifier son comportement, ce qu’il ne désapprouvait pas. La différence qu’il appuyait de son reproche était plus subtile.

« Le résultat de votre dernière mission ne m’a pas échappé, pas plus qu’au CODIR. » répondit-il simplement en décroisant les mains. « C’est d’ailleurs ce dernier qui a choisi de vous envoyer ici. L’opération d’investigation doit rester une prérogative civile. Et si vous avez été choisie parmis les dizaines de candidats potentiels Russe, c’est bien qu’ils vous estiment prête à repartir. Toutefois... »
Le colonel marqua une courte pause.
« Vous n’êtes plus la proie piégée dans une cage sordide, c’est du passé. Laissez ce drame derrière vous. »
L’officier n’était pas à sa place, il le savait bien. Mais il ne lui laissait tout simplement pas le choix si elle comptait poursuivre. C’était inévitable.
« Lunienko, aujourd’hui vous êtes désigné leader de votre petite équipe. Vous aurez des comptes à rendre tant au CODIR qu’à moi-même. Je ne vous mets pas la pression, je ne vous demande pas de dénaturer votre tempérament. Je vous invite à mettre de côté votre penchant taquin lorsque vous participez aux briefings et engagements opérationnels. Tout ceci est à prendre au sérieux. »

Esfir écouta ce que le colonel lui disait, il n’était pas aussi sévère que ce que tout le monde voulait bien raconter... enfin, cela tenait sans doute davantage du fait qu’il s’adressait à une civile, qui venait en plus de lui faire un aveu de faiblesse... en quelque sorte. Mais la fin de son exposé n’en restait pas moins une remontrance, elle conserva tout de même le sourire.

« Colonel, je suis ce que je suis et tous ces événements... même si j’ai mis du temps à les surmonter... font partie de moi maintenant, enfin je crois. Et comme je vous l’ai dit, je ne pense pas qu’un peu de légèreté dans les rapports humains soit incompatible avec le sérieux dans le travail. »

Avant qu’il ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle reprit la parole, sans le quitter des yeux.

« Je suis consciente de l’honneur et la confiance que me fait le CODIR... et ... je veux bien essayer de limiter les taquineries avec vous... disons... que j’éviterai les remarques grivoises.. on dit top là ? »

Elle garda sa main en l’air, attendant un top, dont elle se doutait qu’il ne viendrait pas.
« Et si je me plante sur toute la longueur... vous pourrez me donner la fessée... oh pardon... me remonter les bretelles? »

Caldwell se leva et quitta son siège. Il fixa un instant cette main levée et secoua négativement la tête.
« Vous abusez de ma patience. Je le répète une dernière fois plus clairement : je ne veux pas de ce comportement en mission. Que vous soyez comme ça ou non, vous allez faire un effort et vous contrôler. »
Il se ferma.
« Ou bien je vous fais remplacer sans délai. Que choisissez-vous ? »

Esfir soupira, il faisait donc parti de ces indécrottables coincés avec un balai... enfin bref, c’était sa première mission depuis le kidnapping... et sa première mission de chef.

« Bien... je m’efforcerais donc d’être capable de la souplesse qu’il vous manque colonel... Une poignée de main peut être ?... non?... si c’est trop, je m’en vais avant que vous me bottiez le cul hors de votre vaisseau. »

La jeune femme baissa la main, tendue cette fois avec un visage, un tantinet plus sérieux. Dans ses yeux, le colonel pouvait voir qu’il avait réussi a allumé une petite étincelle... de la colère, de l’inquiétude ? Même Esfir n’était pas sure de ce qu’elle ressentait, elle n’était sûre que d’une chose soit ils finiraient pas s’adorer... ou se détester cordialement, cet homme restait un véritable défi.

Caldwell répliqua aussitôt d’une voix plate.
« Il existe d’autres traitements pour votre effronterie. Vous venez de gagner votre place dans l’arrière salle du mess, au pont neuf. »
L’officier donna un léger coup de menton en direction de la sortie.
« Vous pouvez disposer. L’un de mes hommes viendra vous chercher. »

Esfir se contenta d’un petit sourire accompagné d’un petit mouvement de tête sur le côté et déguerpit du bureau, tout en se demandant ce en quoi consistait cette “punition”.


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Sam 20 Juin - 21:18

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Darren Clive & Esfir Lunienko



Pendant ce temps, du côté de Lanoë.

« Le patron de la galère lui frictionne les oreilles. » lui confia Darren en souriant, une fois la lourde porte refermée. La jeune femme lui rendit son sourire.
« On dirait bien oui... »
Le soldat avisa un instant le garde de faction. Se disant qu’il pourrait bien s’agir d’une taupe remarquablement bien placée, Darren préféra lui faire un signe l’invitant à s’éloigner.
« Lanaë, c’est ça ? » lui demanda-t-il. « Moi c’est Darren. C’est la première fois que tu montes sur un vaisseau ? »
« C’est bien ça. Enchanté Darren. » lui répondit-elle, jetant un regard vers la porte fermée. Elle se demandait bien comment ça se passait là-dedans. « Sur ce vaisseau oui. Il y a longtemps je suis montée sur un autre lors de l’évacuation d’Athos. Mais j’étais alors bien jeune. »
« Oh ! Une autochtone pas naïve, ça me change ! » plaisanta Darren.

Parler de ce sauvetage ne lui était plus aussi douloureux qu’auparavant. Les douleurs dues à la perte de ses terre mais aussi de sa mère étaient loins maintenant. Toujours présentes certes mais bien atténuées.

« Ca fait longtemps que tu fais partie de l’expédition ? »

Lanaë était une grande curieuse. Depuis toujours. Il fallait toujours qu’elle en apprenne plus, quitte à faire des faux pas mais c’est ce qui lui avait permis d’avoir sa place de linguiste aujourd’hui.

Finalement la porte se rouvrit et ils récupérèrent Esfir pour visiter le vaisseau, comme prévu.

« Je suis arrivé dès le début ! » répondit-il, presque fier du parcours. « Mais j’étais vraiment pas la pièce de valeur. J’ai juste eu la chance de survivre jusque là. »

Il sourit. Et elle lui renvoya la pareille, lui signifiant qu’elle avait bien écouté la réponse.

« On mange tous ensemble dès qu’on a récupéré notre Russe ? Je suis sûr que tu connais pas la bouffe du Dédale ! »
« ça me va ! Effectivement, et je ne suis pas certaine d’apprécier… Déjà que la nourriture terrienne laisse à désirer ! »

C’était une blague évidemment. Ou pas… Il était vrai qu’elle avait du mal avec leur style de nourriture complètement transformé.


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Sam 20 Juin - 21:19

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Après la petite visite guidée de Darren et s’être aperçu que la petite équipe se partageait un dortoir mixte avec lit superposé, deux militaires de la sécurité du Dédale entrèrent pour aller directement vers elle. La jeune femme avait à peine eu le temps de déballer quelques affaires qu’on lui avait sorti le fameux “Madame, veuillez nous suivre, ordre du colonel.”

Les coursives étaient tortueuses. Il était facile de s’y perdre, comme dans un porte-avion. Il fallait parfois descendre d’un niveau pour remonter à un autre, utiliser des anneaux de transport ou contourner de larges zones dit “sensible”. Une façon polie pour dire que ce n’était pas à laisser à la vue des civils.

Finalement, les coursives gagnèrent un aspect beaucoup plus technique et froide quand elle atteignit les entrailles du croiseur. Le pont neuf était celui des techniciens, des manutentionnaires, des agents qui s’occupaient du travail plus physique qu’intellectuel à bord. Ils passèrent ensemble par un passage secondaire, moins voyant, qui menaient aux arrières cuisines du mess.

A l’intérieur, Esfir entendit quelqu’un gueuler.
« Eh bah ? C’est toujours pas fini, garçon ?!? T’vas finir par dormir ici !!! »
La salle était rectangulaire, largement occupée par des plans de travail et diverses machines de plonge et d’entretien. Des fours d’une dimension impressionnante, des éviers, des tables au centre où s’alignait une centaine de plaque de cuisson. L’équipe se préparait au repas du soir pour tous les techniciens et l’activité se sentait bien.
« Goose ? » l’appela un soldat.
A travers un brouillard de vapeur dégagé soudainement par un lave-vaisselle de compétition, un homme hirsute se matérialisa. Vêtu de son pantalon d’uniforme et d’un marcel blanc taché de partout, jusqu’au dos, d’un tablier qui agonisait par son vécu, Goose s’approcha d’un pas lourd.
C’est le type rustique à souhait. Il posa ses poings sur ses hanches, assumant ouvertement un ventre bedonnant. D’une respiration lourde et sifflante, comme un grondement respiratoire continue, il fixa les deux personnes d’un air curieux.
« C’est pour quoi, gamin ?!? »
« Ton nouveau T.I.G. »
« HEINNNN ?!? »

Il s’approcha rapidement jusqu’à atteindre Lunienko avec tellement de grâce qu’elle aurait pu craindre qu’il la bouscule d’un coup de bide. Il lui prit l’avant bras sans brutalité ni douceur non plus.
« Mais qu’est-c’est qu’cette culture Terrienne de merde à faire des femmes en peau d’allumette ! » maugréa-t-il en la sondant. « ENCORE une anorexique !!! Ma pauvre amie. A vouloir copier l’magazine, tu finis faiblarde. Faut manger, jeunette, LE GRAS C’EST LA VIE ! »
« J’te la laisse. Bonne chance madame. »
« Vouais ! “Bonne chance madame !” » répéta-t-il, pleinement moqueur. « C’vrai que l’dernier, il a pas tenu le coup et on l’a planqué dans le congel. »

Goose regarda le militaire s’éloigner puis il ronfla un instant de son souffle avant de lui poser une question.
« Bon, tu sais peler les patates ?!? »


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Lun 22 Juin - 15:01

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



La petite visite du vaisseau avait été intéressante, et Esfir avait gardé l’esprit léger malgré son entrevue un peu collet-monté avec le colonel. La jeune russe en avait presque oublié sa “punition” jusqu'à ce qu’un des homme de Caldwell ne vienne la chercher.
Elle obtempéra avec un sourire et suivi sagement le soldat jusqu'à destination.

Le spectacle qui s’offrit à elle ne la surprit pas vraiment même si le comportement du cuistot en chef collait moins avec la réalité des cuisines militaires russes.

Elle accueillit toutefois avec bonhomie l'attitude familière de l’américain même lorsqu’il l’examina comme un saucisson. Elle rit même à sa blague du congel ! Esfir avait toujours été bon public.
La question ultime tomba enfin donnant ainsi l’énoncé de ses TIG.
La jeune russe éclata de rire en levant les yeux au ciel.

« La corvée de patata ? Colonel, j’avais espéré plus d’originalité venant de vous! »

Elle reporta ensuite son regard sur le cuisinier.

« Enchantée Monsieur Goose ! Je suis Esfir Lunienko prête à prendre mon service forcé. »

Elle remonta ses manches et posa les poings sur les hanches.

« Où est l’épluche légume? »

Deux choix s’offrait à elle, quitter les lieux, n’étant pas militaire elle n’avait pas à jouer à ses petits jeux... mais étant capitaine du bâtiment où elle se trouvait...ça pouvait se défendre. Ou, faire front, et lui montrer de quel bois se chauffait les moscovites! Elle avait évidemment choisi la deuxième solution.


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Jeu 25 Juin - 19:29

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Il lui restait encore quelques amis sur le Dédale.
Après être passé les saluer, le soldat contacta le Pôle-Com pour savoir où trouver ses collègues de mission. Une fois sur place au dortoir, il ne trouva que Lanaë a qui ont avait confié une tonne de bouquins. Au pas de la porte, il la sonda un petit moment alors qu’elle était en train d’étudier.
« Il a emmené Esfir, c’est ça ? » lui dit-il aimablement en entrant.
Lanaë releva la tête rapidement, surprise puis lui offrit un sourire. Il lui avait presque fait peur.
« Tout à fait... »
Il n’existait pas des centaines de punitions pour le petit accrochage qu’elle avait eu avec le patron de la galère. C’était un vieux de la vieille accroché aux anciennes coutumes. Soit la Russe se retrouvait dans une cuisine à faire le rata pour les hommes. Soit on l’avait envoyé nettoyer les latrines.
Darren ne connaissait pas bien le colonel Caldwell mais il déduisait facilement qu’il n’aurait pas envoyé une civil sur une tâche aussi humiliante. La corvée de cuisine l’était aussi...mais moins.
« On y va ? La fraternité, ça commence dès maintenant ! » lui dit-il avec le sourire.

L’Athosienne referma son livre et le déposa sur la pile qu’on lui avait confié puis se leva pour suivre le militaire. A son avis ils allaient très certainement aller aider la pauvre Esfir qui avait su s’attirer les foudres du Colonel.

« C’est parti oui ! »

Ce n’était pas difficile dans un vaisseau aussi structuré que le Dédale. Il lui avait suffit de demander à l’un des hommes de la sécurité. Parvenir jusqu’à la cuisine de Goose sans se perdre, là en revanche, ça avait été un incroyable chemin de croix. Clive avait été obligé de se renseigner quatre ou cinq fois...à moins que ce soit dix ?

Bref. Il finit par débarquer dans la cuisine par le même accès qu’Esfir une heure plus tôt. Il la découvrit là, au milieu des tables, assise sur un tabouret devant une énorme marmite couverte de pelures de pommes de terre. Il y en avait encore des centaines qui attendaient dans des caisses en bois à côtés et autour d’elle. Une pareille invasion donnait le tournis.

Alors, lorsque cette image lui vint, cette frêle petite russe appliquée à peler une montagne de patates : c’était si disproportionné qu’il éclata de rire.
« Je vois que tu goûtes fort à l’hospitalité de notre bon colonel ! » fit Darren, hilare, en s’approchant d’elle.
Il mira le peu de pommes de terre qu’elle avait accumulé dans un contenant juste à coté. A coup sûr, un commis venait récupérer régulièrement le légume. De quoi se désespérer de ne jamais voir la masse de travail se former devant soit.
Il en avait goûté lui aussi de cette punition. L’astuce, c’était de prendre son temps et d’être patient. Tréééééés patient.
Du coup, le soldat alla chercher deux autres tabourets et des économes. Il s’installa à ses côtés, de même que Lanaë, puis se mit au travail.
« Je parie que tu aurais préféré te faire trimballer sur mon épaule comme la dernière fois. » il leva son économe. « Ah...heu...j’m’excuse au fait ! Quand ta tête a cogné le mur ! C’est que j’avais mal négocié mon virage... »

Darren lui fit clin d’oeil. Mais puisque leur collègue ne comprendrait visiblement pas de quoi ils parlaient, le soldat plaisanta en affirmant, le torse bien bombé :
« J’ai acheté Esfir. C’est mon esclave à moi. Et elle était pas donné ! »


------------------ LANAE

L’Athosienne s’installa aux côtés de ses deux camarades après que Darren ait rapporté deux tabourets et des économes. Elle prit une première pomme de terre afin de s’atteler à la tâche, l’oreille attentive. A priori les deux là se connaissaient depuis un petit bout de temps vu la familiarité dont ils usaient pour communiquer. D’ailleurs elle ne saisit pas du tout à quoi il faisait référence, les ayant rencontré que le jour-même. Elle se contenta de sourire en imaginant la scène. Et lorsqu’il se tourna vers elle, fier comme un paon, cette fois-ci elle ne put s’empêcher de joindre son rire au sien.

« Si elle était réellement ton esclave c’est sur tes doigts que le Colonel aurait tapé. Mais je veux bien croire qu’elle ne t’ait pas été donné, une femme de sa trempe ça ne se trouve pas partout. »

Elle jeta un regard en coin à Esfir, un sourire sur ses lèvres. De ce qu’elle avait vu jusqu’à maintenant et surtout depuis qu’ils n’étaient plus entourés de responsables, elle pouvait dire qu’elle appréciait la Russe. Son cran avait manqué de la faire exploser de rire devant le Colonel. Dommage qu’il n’ait pas eu l’humour pour lui renvoyer la balle, ils auraient pu avoir le droit à un beau match verbal.

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Mar 7 Juil - 11:31

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



La jeune russe était toute concentrée sur sa tonne de patate, les épluchant vaillamment et s’étant donné pour défi personnel de faire la plus longue pelure d’une seule traite. Elle ne comptait pas faire le plaisir au colonel d’échouer, et ce mini défi l’aidait à ne pas démoraliser face à ce tas qui n’en finissait pas.

« Goose, tu vas les cuire comment tes patates ? »

« Aujourd’hui c’est patate à l’eau ma petite! Allez, elles vont pas s’éplucher toute seule! »

C’est après cet échange... qui avait donné une nouvelle idée à Esfir pour se passer le temps que Darren et Lanaë firent leur entrée. La jeune russe accueillit ses compagnons d’un grand sourire, et accepta plus que volontier leur aider pour cette corvée titanesque.

« Oui, il ne fait pas mentir sa réputation... mais il en faut plus pour me faire craquer. »
« Oh, là il se conduit en gentleman. D’habitude c’est le curage de fosse septique... » Ironisa Darren.
« Ca, ça veut dire que je n’ai pas encore trouvé sa vraie limite... » Elle ponctua sa phrase d’un clin d’oeil, elle fanfaronnait mais intérieurement elle était des plus soulagée de ne pas avoir eu la corvée de toilettes... bien plus horrible que la corvée de patates.

Lorsque son compagnon évoqua leur mésaventure... qui avait aussi été leur première rencontre, Esfir faillit éclater de rire. Les premières semaines suivant son retour sur la Cité avaient été très difficile, faire le point sur sa captivité, d’avoir été rabaissée ainsi au statut d’objet... ses blessures, la fusillade... tout ça avait été dur à digérer. Mais c’était sans compter sur sa force mentale et quelques rendez vous avec le psy histoire de remettre le fouillis de sa petite tête, dan l’ordre.
Aujourd’hui, elle pouvait à nouveau évoquer ces événements sans se mettre à trembler ou à pleurer.

Darren tenta bien de faire croire à Lanaë qu’il l’avait acheté, mais le mensonge bien trop gros pour que le militaire l’ai formulé sérieusement, ne pris pas. L’athosienne, bien qu’étrangère à leur monde, était plutôt observatrice et maline.

La technicienne se redressa fièrement lorsque la jeune femme la complimenta, Elle remercia Lanaë d’un clin d’oeil puis pointa le bout de son économe sur Darren.

« Tu vois, c’est une fille sensée ! Elle a tout de suite vu que je ne suis pas n’importe qui, je ne suis pas dans tes moyens ! »
« Tu parles ! Elle te flatte à mort pour faire front commun contre moi. C’est moche de s’en prendre à la minorité ! » rétorqua Darren, jetant un regard accusateur vers Lanaë.

Elle appuya ses propos suivant en jetant une patate vers le militaire.

« Et pour la peine, je devrais te laisser éplucher toute cette montagne de pomme de terre à ma place... à cause de ton inefficacité à me porter convenablement... j’ai passé une semaine à l’infirmerie!!! Et je déteste l’infirmerie ! »
« Pourtant je t’ai porté comme une princesse. Vu la reconnaissance que j’en retire, je demande si je te trainerai pas par les pieds la prochaine fois !! »
« J’espère que tu portes ta princesse mieux qu’a califourchon sur ton épaule! Sinon la pauvre! J’en ai encore mal dans les côtes rien que d’y repenser! »

Sur ces derniers mots elle ajouta deux autres pommes de terre devant Darren. Elle reprit son sérieux avant de continuer.

« Mais, je me souviens plus si je l’ai fait... mais merci... j’aurais pas survécu là bas... j’aurais été une esclave tellement nulle qu’ils auraient fini par m’envoyer par le sas... alors merci. »
Le soldat fit la moue et secoua négativement la tête.
« Tu te sous-estimes. Si tu avais pas eu cette commotion, tu te serais défendue comme une diablesse, j’en suis sûr ! »
« Uhm... » Esfir fit mine de réfléchir.
« Ouais j’avoue... je les aurais tous mis au tapis! » Elle imita sa version de Rocky Balboa, donnant des coups de poings imaginaire dans l’air devant elle avant d’éclater de rire.
« Sérieusement, en bagarre je me débrouille mais dès qu’il y a des flingues, je suis une vraie petite claquette! » elles étaient loin les années de provocation, de vols et de bagarres de son adolescence et avec Atlantis, elle avait découvert que garder son sang-froid face à des armes ou des aliens étaient bien plus difficile qu’elle ne le croyait.

Elle se tourna ensuite vers Lanaë.

« En plus, ce qu’il n’a pas dit, c’est qu’il a prit une balle pour moi... tu vois, ici on s’entraide tout le temps... même pour les patates ! »
« Je ferais mal mon boulot si j’avais pas reçu un pruneau. » Contre-attaqua le soldat pour amener un peu de modestie. Les propos d’Esfir étaient très flatteur cela dit.
« Je te rappelle que je suis spécialisé dans l’escorte des VIP. Être Russe n’est pas un critère d’exclusion ! »
« Si pour toi une russe est une VIP, c’est que tu n’es pas américain » Elle avait volontairement exagéré son accent sur le dernier mot, faisant rouler le “r” comme dans les steppes profondes, ceci afin d’appuyer la boutade.

Elle tourna la pomme de terre qu’elle avait dans la main, et présenta face à Lanaë une face dans laquelle elle avait creusé deux ronds et une ligne courbe dessous, faisant apparaître comme un visage souriant sur le légume.

« Les hommes du colonel vont avoir des patates sourire pour le dîner »

Elle plaça son Monsieur Patate sur le plateau qu’un commis vint de nouveau débarrasser. La technicienne s’empara d’une autre pomme de terre à qui elle fit le même sort.

« Tu commences à t’habituer à la vie ici ? Lanaë c’est bien ça ? C’est pas trop bizarre comme changement de vie pour toi ? »
« Je ne sais pas encore ce que je peux répondre à cette question. » confia-t-elle.
« D’ailleurs, tu pourrais nous dire ce que tu sais de ces “Dorns” ? Ils sont aussi prestigieux que le sous-entend le colonel ? »

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Sam 1 Aoû - 11:16

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Pendant une bonne petite demi-heure, Lanäé développa ce qu’elle savait des Dorns. La jeune femme avait su faire le tri entre les récits romancés des oeuvres qu’on lui avait fourni et ses propres connaissances. Elle était assez excitée à l’idée de se lancer à leur poursuite même s’il était commun qu’un échange avec eux se terminait généralement mal. L’indigène ne tarissait pas d’éloges les concernant, probablement influencé par la légende qui les entourait et qui suivait son propre peuple dans l’histoire.

Darren se montra captivé. Il plaisanta même en demandant des anecdotes supplémentaires et des histoires qui se racontaient de bouche à oreille, qu’importe qu’elles soient déformées. Les Dorns gardaient l’image d’un peuple illustre de marchands et ça lui plaisait de se dire qu’il serait un pionnier.
Aller vérifier cet endroit, cet autel ? Il serait, avec Esfir, les premiers humains à y poser le pied, ce qui n’est pas rien en son sens. Surtout avec l’absence de Porte des Étoiles.
Darren avait du mal à contenir son enthousiasme.

Or, contre toute attente, tandis que les patates s’amenuisaient petit à petit, le devenir de Lanäé bascula très brutalement lorsqu’un groupe de la sécurité vint à sa rencontre la récupérer. D’abords surpris, Darren se fît un peu barrage humain en rappelant qu’elle participait à une opération d’éclairage et qu’il devait y avoir une erreur.
Ce n’était pas le cas…ils venaient vraiment pour elle.

« Le Dédale s’arrête pour vous déposer devant la Porte des Étoiles la plus proche. On doit vous rapatrier d’urgence sur Atlantis, ordre du colonel ! »
« C’est si grave que ça ? »
« Plus important que sa mission actuelle en tout cas. Vous êtes bien Lanaë, Athosienne ? »
La jeune femme confirma gravement, sa respiration trahissait alors l’anxiété.
« C’est à propos de votre famille. »

Merde…
Le visage de Darren se contrit en une grimace compatissante. Quand ça touchait la famille, on en oubliait tout, même la mission. Il le comprenait parfaitement. D’un geste de la main, il tapota l’épaule de Lanaë et l’observa filer en quatrième vitesse, faisant peser sur le binôme restant une ambiance morbide.
Même pas le temps de vraiment se dire au revoir, ils ne reverraient plus leur jeune amie de sitôt.

Esfir observa la scène sans trop comprendre, et comme Darren avait pris les choses en main et qu’il semblait bien mieux connaître ce vaisseau et ses règles qu’elle, elle resta spectatrice. C’est la mine assombri qu’elle vit partir Lanaë. D’une part, elle était déçue de ne pas avoir l’occasion de côtoyer plus longtemps l’athosienne, et aussi que ce soit pour un souci de ce type, lorsqu’on venait vous chercher sur votre lieu de travail pour “raison familiale”, cela n’augurait généralement que de mauvaises nouvelles.

« Bon...et bien...je crois... » marmonna Darren en cherchant de quoi combler le silence.
...que c’est mort, la mission est avortée avant même d’avoir débuté ! Le seul point notable aura été cette joyeuse partie d’épluchures de pomme de terres !
Il avait complété sa phrase mentalement pour éviter d’approfondir le sentiment de malaise qui s’était installé. Avec la perte de Lanaë, il y avait tout à parier que la mission ne se ferait plus. A moins qu’on ne leur envoie quelqu’un d’autres par cette même Porte des Etoiles pour la remplacer.

Darren cherchait un moyen de faire diversion. Non pas qu’il trouvait ça vital mais, comme d’habitude, il préférait largement se montrer optimiste plutôt qu’en pleurer.
Son regard s’éclaira brusquement.
« Hé ! Tu connais le pont douze ? »

Clive l’observa pencher la tête sur le côté à sa manière. Elle était mignonne quand elle faisait cette bouille là. Mélange de curiosité sincère et d’un calcul mental pour échafauder des hypothèses. Il venait de faire carton plein, il en était certain.
Un sourire ravi sur le visage, il envoya sa patate découpée dans un seau en un jet digne d’un basketteur. La réussite de son formidable tir ne tenait que dans une chance insolente et totalement inattendue.
Il n’en montra rien, faisant mine de maîtriser parfaitement son adresse.

« Le Dédale ressemble un peu à un porte-avion dans son organisation. L’équipage fait trois semaines de voyage, il fait sa mission sur Pégase, puis il revient : trois semaines de plus. »
Il marqua une pause, espérant son amorce suffisamment claire.
« Du coup, comme sur un porte-avion nucléaire qui passe plusieurs mois en mer, il est équipé des loisirs alloués aux militaires qui ne sont pas de quart. »
Darren partagea un air complice.
« Et tant qu’on nous appelle pas pour dire que la mission est annulée, on fait partie de l’équipage. Ca tente d’aller explorer les occupations de l’équipage ??? »
Il énuméra sur ses doigts luisant d’amidon.
« Je sais déjà qu’il y a une boite de nuit, une piste de bowling et un ring de boxe. Mais il y en a sûrement d’autres qu’on ne connaît pas. Tu en dis quoi ? Запуск линейки ? »

“Partante ?” avait-il tenté de prononcer avec un accent à faire rager Poutine. Sa connaissance du Russe ne tenait qu’en quelques mots à peine maitrisés.

Esfir s’était replongée dans son exercice d’épluchage, mais sans tailler de petits yeux dans ses patates cette fois. Tout à coup l’aspect fastidieux de cette tâche lui écrasa les épaules.

Mais c’était sans compter, sur le caractère enjoué de Darren qui ne tarda pas à trouver, une diversion des plus alléchante pour leur changer les idées.

« Запуск линейки! »

Répondit-elle en articulant bien les mots afin de corriger l’accent de Darren, sans grande politesse il est vrai, mais avec un sourire des plus jovial.
Le militaire répéta à la lettre ses propres travers sans parvenir à imiter Esfir.
« Je ne suis biologiquement pas fait pour parler Russe ! » se moqua-t-il.

Ce nouveau plan mis sur pied, le reste des pommes de terre à éplucher diminua rapidement, même s’ils mirent moins de fantaisie à le faire, tous deux avaient envie que cette corvée se termine afin de visiter des lieux s’annonçant bien plus réjouissant que la cuisine de Goose.

Lorsqu’ils quittèrent la cuisine du Dédale, le duo se dirigea nonchalamment vers le pont 12, le niveau le plus bas du croiseur.

« Qu’est ce qu’on va faire alors ? »

Esfir se mis en position de combattante, les deux poings levés... enfin l’un des deux poings arborait un doigt en l’air encore tenu par l’atèle, ce qui donnait à cette pâle imitation de Rocky Balboa un petit air de ridicule qui collait plutôt bien aux propos qui accompagnèrent ce geste.

« Tu veux que j'te mette une dérouillée sur le ring ? »

Elle gratifia le militaire d’un petit coup sur l’épaule de sa main valide, avant d’agiter son doigt encore meurtri devant elle.

« не... avec ça, c’est pas la peine, je pourrais pas enfiler de gants... »
« Ah ?!? Donc tu comptes me battre avec une seule main ?!? »
Le militaire fît le clown en essayant de l’imiter, une main dans le dos, à tenter des droites digne d’une petite fille de primaire.
« Je suis prêt à parier que tu vas te casser l’autre doigt ! »

Esfir le regarda avec un air faussement offusqué avant que sa mimique ne se transforme en un petit sourire en coin carnassier.

« Gare à toi, tu n’imagines pas combien de pauvre gars j’ai fichu au tapis dans ma jeunesse ! En plus je sais où appuyer pour te faire mal... »

Des yeux, elle indiqua le bas de son corps, elle pensait évidemment à la cuisse dans laquelle une balle s’était logé lors de la mission de sauvetage. Mais Darren, sur le moment, n’avait pas eu la même déduction. Il avait serré un peu plus les jambes en serrant les dents, se demandant si la Russe serait du genre à expédier le coup de genou là où il ne fallait pas.

« Hé ! » fît-il d’un air de reproche. « Ce serait pas fair-play, ça ! »

Ils pénétrèrent dans la salle des anneaux où Esfir continuait de réfléchir aux activités que pouvait receler ce vaisseau.

« Oh, tu crois qu’ils auraient, un trampoline ? »
Darren laissa une étrange expression le gagner. Juste avant d’appuyer sur le déclenchement des anneaux de transport, il répondit bizarrement :
« Hmmm...c’est vrai, tu mérites mieux. »
Le flash lumineux et le mouvement des anneaux les transportèrent. Alors qu'ils entraient enfin sur le pont 12, les deux jeunes gens passèrent les portiques après avoir signé leur présence. La sécurité filtrait visiblement les entrées, vérifiant que les hommes de quart n’en profitaient pas pour faire le mur. Les soldats tout habillé de noir, ceux qui plaisantaient moins que les autres du coups, vérifièrent le rôle d’équipage. Darren et Esfir étant de quartier libre, on ne les ennuya pas plus. Dans le couloir général d’un décorum bien plus sommaire et technique que les autres ponts, divers sas aux lourds panneaux étaient surmontés d’enseignes artisanales.

Des plaques en bois, ou en fer forgé, annonçait les antres de chaque loisir. “Boxe interstyle” ; “Cinéma” ; “Billards & Quilles” ; “GameLand”. Des membres d’équipage circulaient dans la coursive, certains seuls, d’autres en groupe. On y devinait même des couples discrets qui ne s’affichaient pas, loi de non-fraternisation oblige.

« Il parait que c’est l’équipage qui a conçu et qui gère ces différents endroits. Ils ont tout fabriqué de leurs mains. »

« Il faut dire que s’ils avaient laissé le Colonel gérer ça, ce serait beaucoup plus... austère. Je parie que son seul loisir c’est de cirer ses grognasses. »

Une fois de plus Esfir s’essayait à employer une expression dont le vocabulaire lui échappait encore. Elle avait beau le savoir, elle estimait que seule la pratique pourrait l’aider à améliorer son niveau d’anglais.
« On dit “godasse”. Mais j’aime bien ta formulation ! » s’amusa Darren.

Une enseigne en bois bien moyennageuse pendait depuis l’un des sas. Un artiste avait gravé le bois pour lui donner une forme en 3D du cheval de l’Expédition. Le fameux Pégase que tout le monde portait sur l’épaule était représenté sur ce bois, accoudé peinard, en train de se vider une chope de bière. L’artiste y avait insufflé beaucoup d’humour. Une activité très musicale battait son plein dans ce bar du vaisseau qui accueillait un karaoké. Le sas était resté ouvert et quelqu’un tentait vainement de chanter un air sous les éclats de rire hilares de ses camarades.

« Pas tout suite !! » fît soudainement Darren en captant le bras de la jeune femme pour lui interdire l’entrée.
« J’ai ton trampoline 3.0 a te présenter. J’ai pas envie que tu vomisses sur mes “grognasses”... »

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Mar 4 Aoû - 21:51

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Darren Clive a écrit:

Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Décidément, le comportement de son sauveur l’intriguait de plus en plus. D’abord ces mots énigmatique avant que les anneaux ne les emportent... et maintenant il lui promettait un trampoline 3.0, voilà qui piquait la curiosité de la jeune femme, qui se laissa entraîner sans mot dire.

Clive attira sa collègue jusqu’à une autre pièce qui se trouvait bien plus éloignée. Petite et discrète, il s’agissait d’un endroit dont les murs avaient été intégralement recouvert de tatamis sur toute la surface, mur, sol et plafond. On se serait cru dans la cellule de contention d’un hôpital psychiatrique. Pourtant, sur la paroi d’en face, il n’y avait plus de métal et même pas de verrière. C’était le vide spatial total. La danse lumineuse d’un bleu et mauve de l’hyperespace rendait un charme à l’endroit. Nul doute qu’à l’arrêt, la foule devait s’y presser pour observer les étoiles. Les nuances habituelles du voyage hyperspatial s’appréciait plus dans l’une des baies d’observation dans les niveaux supérieurs, c’était sûrement pour ça qu’il n’y avait strictement personne en cet instant.

« Enlève tes chaussures. » fît Darren en se faisant exemple, défaisant ses rangers qu’il rangea dans un emplacement prévu à cet effet.
Esfir s’exécuta en bon petit soldat. Elle était trop curieuse de découvrir la surprise qu’il lui réservait.

« Et ben. Les Russes ont des petits pieds ! » se moqua-t-il tout en faisant exprès de ne pas révéler la nature de cet endroit.

La jeune russe ne lui répondit que d’un tirage de langue digne d’une enfant de cinq ans.

Il ouvrit un rangement non loin des godasses pour en sortir une tablette déjà allumée. Il navigua dessus, révélant le fait que ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. Après avoir tapoté sur quelques lignes sur l’écran, se gardant bien d’en laisser la vue à Esfir, il déclencha une musique :
« J’ai toujours rêvé de copier la scène de ce film culte ! » lui apprit-il tandis qu’une musique amplissait soudainement la pièce. Du Van Halen (https://www.youtube.com/watch?v=QMZCmgYITgQ) comme on en faisait plus. Les lumière se réduirent pile au même moment où la porte se refermait.
Darren se garnit d’un sourire diabolique en lâchant la tablette, laquelle se mit à flotter sous apesanteur, révélant que cette impression soudaine de légèreté représentait l’absence totale de gravité.
Le soldat s’approcha et donna une petite impulsion à la technicienne pour la faire décoller.
« Le nouveau trampoline de Mademoiselle est avancé ! »

Esfir se sentit alors toute légère, son sourire s’élargit de plus en plus. Elle hésitait entre donner une franche impulsion ou avancer à petits pas. Elle opta finalement pour une solution intermédiaire qui la propulsa sans élégance au centre de la pièce. N’étant pas habituée à l’absence de pesanteur, la main d’Esfir cherchait, par pur réflexe, quelque chose à quoi s’accrocher pour se redresser alors que sa tête partait vers le bas sans qu’elle n’arrive a faire faire ce qu’elle souhaitait à son corps.

C’était une sensation déroutante et grisante et elle ne put réprimer un éclat de rire lorsqu’après avoir vainement essayé de remettre ses pieds vers le bas de la salle, elle dut demander son aide à Darren.

« Aide moi à me remettre debout s’il te plait... sinon je vais avoir le sang dans la tête! »

Elle faisait des petits moulinets avec les bras, ses mains cherchant désespérément le sol pour y prendre appui et se remettre dans le bon sens.

« Du sang dans la tête ? Non... » fit-il joyeusement en narguant Esfir.
Le soldat prenait des impulsions pour aller d’un mur à l’autre en passant à côté de la Russe désemparée.
« Il n’y a plus d’apesanteur. Si tu vomis, tu formeras une énorme bulle dégueu devant ton museau ! »

« Argh! »
Une fois de plus Darren était passé près d’elle sans qu’elle n’arrive à l’agripper. Le sale gamin qui l’était joué avec ses nerfs et profitait bien de la situation pour se moquer d’elle.
« Darreeeennnn! »

Il appréciait la musique tout en faisant le clown.
Après avoir suffisamment travaillé la jeune femme pour lui arracher une supplique, le militaire donna une nouvelle impulsion qui le ramena sur son amie. Il se rattrapa sur elle, l’emportant forcément dans son élan, puis s’accorcha à elle.
« Là, attend, bouge pas ! » dit-il en attendant qu’ils atteignent de nouveau le mur.
Clive se réceptionna en pliant les genoux, essayant d’absorber la force et refusant de la contrer. En faisant comme ça, il demeura contre la paroi, sur un côté de la pièce. Ses mains toujours accrochés sur la Russe, il prit des précautions et évolua lentement en direction du plafond, l’attirant dans sillage.
Finalement, ils se retrouvèrent la tête en bas, sans sentir d'apesanteur. C’était comme si quelqu’un avait monter la salle à l’envers sans prendre compte du sens. Darren explosa de rire en mimant quelques pas de danse que la gravité absente rendait ridicule puis il agrippa le pied d’Esfir pour lui faire faire une rotation.
La jeune femme était maintenant en train de tourner lentement sur elle-même.
« Dans les dents, Gagarine !! Une Esfir en orbite ! »


Le soldat avait finit par l’aider à se mouvoir dans l’espace, elle s’était laissé faire puisqu’il semblait bien plus accoutumé qu’elle à cet exercice. Il l'entraîna contre le mur puis vers le plafond avant qu’ils ne se retrouvent tous les deux tête en bas encore une fois.

« Tu ne m’aides pas beaucoup! » se plaignit elle avant d’éclater de rire en le voyant exécuter une danse bien loin des critères d’excellence du ballet du Bolchoï. Mais avant qu’elle n’ait le temps d’essayer elle même d’exécuter le moindre pas de danse, elle se retrouva à tourner sur elle même telle une étoile de mer prise dans un tourbillon.

Son rire fusait dans la salle, mais au fur et à mesure de ses circonvolutions, son rire diminua pour se transformer à nouveau en supplique.
« Стоп ! Стоп ! »
« Стоп ! Стоп ! » mima le clown en massacrant sa langue natale.

Elle fit encore plusieurs tours mais les trait de son visage se déformaient en grimace.

« Стоп ! Arrêtes... je vois plus le haut du bas.... »
« Le haut et le bas n’existent pas dans l’espace ! Faut t’y habituer !! »

Son mouvement giratoire diminua peu à peu, et bien décidée à se venger, elle tendit le bras dès que Darren fut à sa portée, elle réussit tant bien que mal à agripper son vêtement et pris appui sur lui pour se stabiliser. C’était une sensation assez étrange de se mouvoir ainsi, alors qu’elle tirait sur son bras pour se rapprocher de Darren, elle avait l’impression que c’était lui et tout le mur derrière lui qui s’avançait dans sa direction, comme si elle était un point fixe et que c’était la pièce entière qui bougeait autour d’elle.
Elle était enfin stable, accrochée des deux mains a un Darren moqueur, mais sur son visage à elle, ce n’était pas le rire qui se lisait... mais la grimace provoquée par ses hauts le coeur.
« Tu essayes de me faire vomir... je crois que c’est ré... »
Elle s’agrippa encore plus fort au soldat, le rapprochant inexorablement d’elle... avant d’imiter une régurgitation sur son haut d’uniforme et de partir d’un nouvel éclat de rire et de le repousser vers le mur opposé.

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Mer 5 Aoû - 14:19

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



« J’y ai cru !!! T’es passée maître dans l’art de feinter le vomito sur les gens. Tu n’as pas honte ? » s’égaya-t-il, piégé.
« Tu essayes de me rendre malade! Je ne sais même plus où est le plafond et où est le sol ! Je ne sais pas si tu mérites encore que je t'appelle mon sauveur! »
« Oh ? Il en faut si peu pour perdre ce titre prestigieux ? »

Elle lui asséna ses accusations entre deux rire, mais commençait à sentir que le soldat n’était pas très loin d’obtenir le but qu’il semblait rechercher. Darren rigolait par contagion.
Il remarqua néanmoins son visage blanchir et décida d’arrêter le petit jeu. Il se tint à la jeune femme puis se servit d’elle comme d’un appui pour se propulser. Mais puisqu’une Russe n’était pas un mur, elle se fit également renvoyer vers le mur opposé, lui permettant de trouver un nouvel appui comme Darren. Une image miroir.

Le jeu se terminait là.
Darren progressa doucement vers la commande et, lorsqu’il s’assura qu’Esfir était au niveau du sol, il activa le retour de la gravité. Heureusement, le système se déclenchait creshendo pour permettre au retardataire de se réceptionner sans trop de casse. Une fois de retour sur le plancher des vaches, Clive s’approcha et l’observa.
« Vomito reste chez la Mère Patrie ! Tu votes quoi comme prochaine étape ? Bar ou Bowling ? »

La descente s'était faite en douceur. Le temps qu'elle retrouve le sens de la pièce, Darren s'approchait pour s'enquérir avec humour de son état.

Elle posa de nouveau des mains sur sa chemise, relevant doucement la tête, mais cette fois au lieu de lui resservir la même blague, elle se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

« Tu préférais le vomito ? »

Darren bugua complètement. Il ne s’était vraiment pas attendu à cette petite déclaration. Ce qui était parfaitement flatteur et bien orchestré. Il sentit son coeur rater un battement et son corps se figer tandis qu’il se demandait s’il n’avait pas eu une soudaine hallucination. Se faire embrasser par la mignonne petite russe, c’était très surprenant et agréable.
Mais un malaise l’étreignait brusquement. Le fait qu’il penchait déjà pour quelqu’un d’autre et qu’il n’avait absolument pas besoin d’un terrible malaise à deux pas avant la mission.

« Écoute...heu... » dit-il gêné. « Mon coeur est déjà pris. Je suis très touché. Mais...je suis un abonné à la vieille école de la fidélité. »

Il sentait qu’il allait causer un malaise. Et au minimum la déception de cette jeune russe qui ne méritait absolument pas le rejet. Bon gré, mal gré, Darren tenta d’alléger la situation par l’humour.

« La représaille par vomito te démange ? »


Ce n’était certes pas la réaction espérée et cela se lisait sur le visage de la petite russe. Elle n’était pas douée pour mentir ni pour cacher ses sentiments.
Toutefois depuis une année qu’elle avait mis les pieds sur cette citée, elle avait appris deux choses : parfois il fallait mentir pour le bien de la mission et parfois il fallait apprendre à refouler ses émotions pour survivre à une mission et ça, elle avait découvert que surmonter ses émotions pour bien agri était quelque chose qu’elle pouvait faire.

Alors quand le soldat tenta une pointe d’humour pour détendre l’atmosphère, elle répondit en souriant.

« Ca reste une option...mais j’ai pas assez de vodka dans le sang pour t’en servir un à la hauteur...alors je vote pour le bar, en plus ils font un karaoké! »

Elle quitta sa place devant Darren, cela la mettait dans une position de faiblesse et ce n’était pas le bon moment pour ça.
Elle retourna auprès de ses petites chaussures, qu’elle récupéra et remis doucement à ses pieds, s’asseyant sur le sol autant par praticité que pour calmer son corps piégé entre les battements accéléré de son coeur et la tension musculaire née avec sa déception. Tout en évitant de croiser le regard de Darren, elle parla avec franchise et avec un soupir dans la voix, de ces souffles qu’on lâche pour évacuer le stress accumulé et passer à autre chose.

« Que veux tu, les mecs bien sont toujours casés... j’ai l’habitude »

Extérioriser ses pensées était une habitude et c’était sa façon à elle de passer au delà d’une difficulté. C’était en agissant de cette manière qu’elle s’était sortie des difficultés de son adolescence.
Mais en relevant les yeux vers Darren, elle se rendit compte que cela pouvait le mettre mal à l’aise et elle ne le souhaitait pas, elle reprit donc entre sérieux et légèreté.

« C’est rare qu’on refuse ce corps de rêve... mais t’inquiètes pas, je sais gérer un non et je ne te volerai plus de baiser, je te respecte trop pour ça. En tout cas, elle a de la chance ta dame! »

Elle se positionna devant la porte.

« Allez,la discussion est close, et c’est pas une raison pour ne pas me sauver les miches sur cette fichue mission ! Allons lever le coude camarade ! »
Darren n’avait rien perdu de la décomposition du visage de son amie. Ca lui pinça le coeur par compassion parce qu’il n’aimait pas voir naître la déception dans son regard. Il savait d’expérience le contrecoup qu’offrait ce genre de mésaventure. Se sentir rejeté, humilié par le sort, parfois contraint de se demander pourquoi. Qu’est-ce qui faisait qu’on avait pas le droit à la réciproque ?

Elle avait heureusement le même sens de l’humour et un côté très positif. Mais il n’empêche que ça faisait toujours mal de se faire rejeter. Ca prenait jusqu’au tripes, jusqu’à son intimité et son amour propre. Le soldat avec encore le goût des lèvres de la Russe, comme une empreinte rémanente qui mettrait un certain temps à partir, et il trouvait que c’était dommage.
Dommage parce qu’il comprenait trop tard son intérêt. Et qu’Esfir aurait fait une très belle partenaire.

Le jeune homme se souvenait en avoir parlé avec Matt, lui confiant qu’il trouvait la jeune Russe à son goût. Il le pensait d’ailleurs, c’était une confidence d’homme. La jeune femme avait un côté fétarde et espiègle assez cool.
Mais il n’avait pas imaginé un seul instant avoir attiré à ce point son regard. Clive remontait dans ses souvenirs pour essayer de trouver ce qui lui avait échappé, comme des signes, des propos, qu’il aurait naïvement interprété autrement. Mais à part l’avoir déclaré comme son sauveur pour l’avoir porté, il ne voyait pas trop.
Darren n’avait pas été le seul. Matt, Sheppard, Doc Raman avaient largement participé à son sauvetage eux aussi.
Est-ce qu’elle transférait ?

Le fait que sa déclaration intervienne tardivement, alors qu’il s’était déjà amouraché de quelqu’un d’autre, avait radicalement changé la donne. Clive ne faisait pas dans le libertinage. Il trouvait que les nouvelles libertés prise par ses semblables, sous couvert que la fidélité était devenue “chiante”, n’était qu’une véritable hypocrisie.
Un bon opportuniste se serait dit qu’entre sa partenaire actuelle et sa petite prétendante russe, il existait une solution simple et agréable : prendre les deux.
Ce n’était pas dans son tempérament ni dans ses convictions.
Aussi, lorsqu’Esfir rajouta qu’elle ne l’embrasserait plus par la force et qu’elle le respectait, Darren répondit à la suite.
« J’ai beaucoup de respect pour toi, moi aussi. C’est réciproque. Je ne veux pas t’offrir de faux espoirs et m’amuser à bouffer dans toutes les assiettes. Ce genre de truc...ce n’est pas mon délire. »

Il ajouta avec malice.

« Ton corps de rêve ne restera pas célibataire longtemps. Il y aura bien quelqu’un d’autre qui saura te combler ! »

Bon, d’un certain point de vue, c’était parfaitement minable comme tentative pour la rassurer. Mais Darren restait tout de même gêné par la situation et il n’avait rien de plus au magasin.

« Merci, tu me respectes sans doute plus que je ne me respecte moi même... »
Esfir eut un petit sourire énigmatique et rendit Darren curieux de comprendre pourquoi elle disait ça. Mais avant de poser la question, elle avait continué de parler.
« Oui, ce corps superbe trouveras facilement où se consoler... M’enticher d’un mec bien, ça m’aurait changé. »
Elle soupira ostensiblement comme si elle se libérait d’un poids.
« Pour les gens kidnappés, y’a le syndrome de Stockholm, c’est quoi le syndrome des filles qui sont sauvées ?... Ca doit être ça qui m’arrive. »

Clive écoutait attentivement.
Son amie était blessée et déstabilisée par le rejet qu’elle avait dû encaisser. Il semblait que ça l’amenait à formuler quelques aveux à demi-mots ou qu’elle avait le besoin de se confier. Darren déduisait qu’elle s’était éprise des mauvaises personnes. Probablement de mecs qui trouvaient leur bonheur dans l’adoption d’une longue liste de conquête.

Ca lui pinçait un peu le coeur de se dire que la jeune russe ne parvenait pas à se trouver quelque chose de stable. Mais elle réfléchissait aussi sur la nature de ses sentiments pour lui. Le transfert, le fait d’avoir été sauvé. Darren ne tenait pas à la contredire ou favoriser le fait qu’elle avait transféré. Il n’était pas psychologue et il savait d’expérience que survivre au danger et à la mort tissait un lien solide, particulier.

« C’est mon métier de faire ça, tu sais ? » lui dit-il, un peu gêné. « Je suis pas un héros. Ma spécialité, c’est de me prendre une balle à la place du client, qu’importe ce qu’il est. Je te mentirai si je te disais que ça ne m’affecte jamais. J’avoue que je me suis parfois attaché à ma cible. »
Il secoua la tête.
« Mais dans le fond, Esfir. Je devrai faire ça de la même façon que tu uses d’une clé à molette. Je t’ai porté sur mon dos mais c’est Matt et Sheppard qui se battait pour me permettre de t’exfiltrer. Et quand je me suis pris cette balle, c’est quelqu’un d’autre qui t’a porté. »

Darren acquiesça et plaisanta :
« Tu as pas un syndrome ou un truc psy. Je pense plutôt que je t’ai eu sacrément à la bonne. »

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Lun 10 Aoû - 16:15

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Esfir eut un petit sourire las qui voulait dire "oui raconte ce que tu veux mais c'est pas ça qui change les résultat des courses". Puis elle tourne son regard vers la porte pour reprendre courage.

Lorsqu'elle se tourna de nouveau vers Darren, son sourire était plus jovial même s'il restait un petit quelque chose de triste dans le fond de son regard. Elle prit un air pensif quelques secondes avant d’ajouter avec une petite grimace qui inspirait la coolitude absolue.« Ouais c’est forcément ça. Allez, on va picoler! »


Il était plutôt satisfait qu’Esfir ne s’enfuit pas et parvienne à se faire une raison. Maintenant qu’elle avait clos le sujet, il la suivit jusqu’au bar et s’installa avec elle sur l’un des grands tabourets. Il commanda une bière.

« Je commence par la mauvaise nouvelle. Tu vois ce liseret rouge qui barre l’étiquette ? » dit-il en lui montrant sa bouteille.
« Ca veut dire que l’alcool est dénaturé. Il y a une molécule neutralisante à l’intérieur. Ca a le goût de l’alcool mais ça n’agit pas dans notre organisme. Pas de vomito possible donc ! »

Encore un coup de Caldwell qui refusait catégoriquement l’alcool à bord.

A l’annonce de cette terrible nouvelle, Esfir le regarda et s’écrasa la tête contre le bar dans un geste exagéré.
« Que le monde est crueeeellll ! Je me prends une veste...et je peux même pas me saouler pour oublier ! »

Elle vérifia du coin de l’oeil s’il marchait dans la blague ou si c’était trop tôt pour ce genre d’humour. Mais même si ça avait l’air de le géné, Darren éclata de rire tant la scène était hilarante. Il avait vraiment cru qu’elle s’était ouvert le front tant la table de bar avait raisonné.

Elle lui avait dit ce qu’elle avait à dire sur le sujet et pour le moment, elle avait besoin d’en rire pour ne pas en pleurer...ça elle le ferait une fois retrouvé l ventre tout doux de sa peluche favorite.
Et puis, depuis le temps, elle se connaissait suffisamment pour savoir que ça passerai. Darren n’était pas son premier béguin et ne serait sans doute pas le dernier. Elle n’en était pas au stade où elle était follement éprise de lui. Ils ne se connaissaient que depuis peu de temps, mais le fait qu’il l’ait sauvée, qu’il l'ait porté sur son dos, pris une balle pour elle... et tout ce qu’elle avait idéalisé de ces actions qu’elle n’avait vécu que dans un brouillard, tout ça avait attiré son attention sur lui et ce qu’elle avait vu par la suite n’avait fait qu’attiser le petit picotement dans son estomac, un mec bien, à l’humour terrible qui prenait soin des autres... bref tout du mec bien et posé... à l’opposé de ses conquêtes habituelles.
Quelques soit le pourquoi du comment, elle devait maintenant en faire son deuil et si l’alcool ne l’y aidait pas... il restait le micro.

« Bon, si on peut pas se saouler... on peut toujours chanter ! Allez, viens ! »

Elle se leva d’un bloc, lui attrapa le bras pour aller jusqu’à la table où l’on pouvait choisir la chanson parmi toute une liste, qu’elle fit défiler.

« Pour un flirt.. Non c’est pas le bon moment pour ça... Besoin de rien envie de toi..non plus... Still loving you.. non plus..pfff... »

Elle continua de lire les titres cherchant une chanson moins inappropriée pour son moral.

« Bon ça nous laisse... Les lacs du Connemara, Bohemian Rhapsody ou I will survive... »

Darren secoua négativement la tête.
Tous les titres renvoyaient à la fameuse veste et il décida de refermer le bouquin sous le nez d’Esfir. Ce fût à son tour de lui agripper la manche pour se rendre jusqu’à la petite estrade et au micro. Le jeune homme prit position avec elle, l’air mystérieux, tandis que le tenancier du bar se demandait ce qu’ils comptaient faire sans musique. Puis Darren s’approcha, s’arma d’une voix de baryton raisonnante, et débuta à un chant pour le moins inattendu. D’abords très lent...et qui allait prendre un rythme intense ensuite.

« Rossiya – svyashchennaya nasha derzhava !!! »

Le chant Russe. Il comptait regonfler le moral d’Esfir en chantant son identité nationale à tue-tête dans le bar.
Mais puisqu’il entamait les premières paroles avec un excès abusé de ferveur et de patriotisme russe - et qu’il était incapable de rester sérieux deux minutes - il se mit à jeter son pied d’un côté et de l’autre comme s’il faisait du french cancan. Il entoura les épaules d’Esfir d’un bras pour l’inviter à faire le même jeu de jambe alors qu’il gueulait l’hymne russe sous les sifflements moqueurs des membres d’équipage.

Le soldat lui révéla qu’il connaissait cet hymne national par coeur. Et il espérait faire trembler sa fibre patriote. Chanter quelque chose comme ça après avoir été peiné, ça lui permettrait d’évacuer. Du moins l’espérait-il.

Esfir se laissa entraîner, intriguée par l'élan soudain de son compagnon de chant.
Lorsqu'il s'était avancé vers le micro, elle ne l'avait pas quitté des yeux, et lorsqu'il entonna les premières paroles de son hymne bien aimé, elle pouffa de rire face à son accent pas toujours très juste.

Mais elle ne l'avait toujours pas quitté des yeux. Comment voulait-il qu'elle ne craque pas sur lui ?
Pour se donner du courage, elle reprit les paroles de son hymne.

«Могучая воля, великая слава —
Твоё достоянье на все времена!
»

Ce chant patriotique lui mis un peu de baume au coeur, elle monta un peu le volume et accompagna joyeusement Darren dans sa chorégraphie plus que douteuse.

C'est à ce moment qu'un sifflement plus fort la conduire à relever les yeux sur la salle qui chahutait gentiment les deux choristes digne de l'armée rouge. Et Esfir s'immobilisa face au spectacle qui s'offrait à elle : une scène, une lumière aveuglante, des hommes et des femmes vociférant, rassemblés les yeux rivés sur eux... Sur elle...

Une vague de mauvais souvenirs teintés de kidnapping et de vente aux enchères d'esclaves vint balayer son rire a peine retrouvé. Elle blêmit sur place, n'osant plus faire un geste.

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Jeu 13 Aoû - 0:38

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Pris dans le jeu, le soldat ne se rendit pas compte du brusque changement qui s’était opéré chez son amie. Il répondait encore plus fort à la provocation de ses camarades. Ceux-ci ne voyaient pas d’un très bon oeil un Amerloc qui entonnait l’air Russe dans un bâtiment de l’US Air Force. Mais la guerre froide était finie depuis longtemps et les reproches qui montaient sous forme de huées et de sifflements tenaient de la taquinerie.

Par chance, Darren cessa de chanter pour laisser l’occasion à son amie de faire vibrer sa voix sur un refrain, pour un solo qu’il estimait bienvenu à ce moment là. Mais le silence qui fit suite soudainement, se démarquant clairement puisqu’il n’y avait aucune musique de fond, l’alerta tout de suite. D’abords intrigué, le jeune homme fit un quart de tour pour la regarder, se demandant pourquoi elle ne réagissait pas.

Puis il remarqua les signes de stress et d’anxiété chez Lunienko. Déformation professionnelle oblige, c’était un de ses automatismes de s’assurer de la santé physique et mentale du client lorsqu’il faisait de l’escorte. Là, en l’occurence, il s’amusait. Et il lui avait fallu un peu de temps pour se rendre compte que son amie ne se sentait pas bien.
Il fît le lien entre le public qui la houspillait.

Darren ne savait pas qu’elle revivait l’instant où on l’avait forcé à monter sur cette estrade pour la vendre comme un vulgaire quartier de boeuf. En réalité, il n’avait pas été là à ce moment-là et il ne pouvait pas savoir ce qu’elle avait ressenti. Les informations qu’il détenait lors de cette vente venait de Matt et il lui avait affirmé que ça avait été ignoble. Avec un vendeur qui ventait les formes de Lunienko pour lui coller le rôle d’esclave sexuelle énergique.
Non, pour le moment, Darren pensait qu’elle prenait à coeur les quelques gars de l’US Air Force qui lui faisait signe de descendre en la sifflant. Et c’est tout ce qui comptait.
Déjà qu’il avait repoussé sa déclaration et qu’elle faisait l’effort de ne pas s’enfuir, elle n’était pas dans une position qui méritait davantage de stress.

« Allez, viens. » lui dit-il doucement.
Darren la prit par l’épaule et l’amena à sortir de l’estrade. Il ne la guida pas en direction de la table avec un alcool dénaturé qui ne lui offrirait aucun réconfort. Le militaire préféra lui offrir de la distance avec ce mauvais souvenir.
« On va aller goûter tes patates. »

Darren la guida jusqu’au mess de Goose, là où elle avait dû s’acquitter de sa punition. Il y avait un peu de monde, ce qui le dérangea à l’idée qu’Esfir puisse ressentir le même malaise, et il s’attela à faire un peu diversion, le temps qu’ils se choisissent un bon repas.
« Je parie qu’une jeune demoiselle comme toi mange comme un moineau. Il faut faire honte à Matt ! » avait-il dit en envahissant son assiette de part de pizza, cherchant à en faire une pile qui penchait comme la tour de pise.
Et pour lui faire honneur, le jeune homme prit une portion de gratin afin de goûter ses fameuses pommes de terre.

Une fois attablé un peu à l’écart du reste du troupeau, Darren la regarda essayer de se découper une part sans faire tomber sa pile de pizza. Il ria de la voir galérer par sa faute et eût enfin la petite étincelle dans son esprit.
Ca y est, il comprenait pourquoi elle s’était arrêtée de chanter.

« Tu te revois encore là-bas, c’est ça ? » lui demanda-t-il avec une compassion.

Esfir avait suivi Darren sans dire un mot. Elle se croyait sortie de cette épreuve mais elle découvrait que ses souvenirs pouvaient encore la submerger. Il l’avait emmené jusqu’au mess et avait construit une tour de pise de pizza arguant qu’elle devait battre Matt sur ce terrain.

Elle ne réussit à répondre que d’un pâle sourire, le malaise qu’elle avait ressentit commençait doucement à passer mais toutes ces émotions négatives commençaient à altérer son moral.
Elle tenta alors de se découper une bouchée dans la montagne de pizza, tentant vainement de ne pas en mettre partout. Ce jeu d’adresse lui permettait de se concentrer sur autre chose que ses soucis.

Darren rompit le silence, la questionnant en douceur.

«Oui.. je pensais avoir surmonté tout ça mais là bas, sur la scène... »

Elle soupira en reposant sa fourchette, son regard se perdant sur le fond de la pièce.

«Quand ils ont commencé à siffler, la lumière dans les yeux, les bruits, c’était presque comme là bas. »
« Je comprends...j’imagine que tu as dû avoir peur là-bas. Mais c’est fini maintenant... »
Darren se pencha pour capter son regard.
« Je serais avec toi pour la mission. Et je veillerai à ce qu’il ne t’arrive rien. A moins...que tu veuilles laisser tomber ? »
Il était sérieux.
« Tu peux encore te retirer, ce n’est pas trop tard. »
«Non. » c’était sorti sans hésitation.
«Je me suis engagée, j’ai dit au colonel Caldwell que j’allais assurer... alors je vais assurer.. » Elle prit une profonde inspiration avant de reprendre la parole, maîtrisant sa voix pour donner l’illusion de l’assurance.
«J’ai réussi à surmonter pire que ça tu sais... alors je vais pas me laisser démolir par une bande de pervers douteux... je vais juste éviter les scènes et les marchés quelques temps et ça ira.. »
Elle avait même réussit à sourire avant de montrer sa motivation à coup de dents dans sa part de pizza, mais son dynamisme retomba assez vite et quelques bouchées plus tard, sa lassitude pris le dessus.
«Je crois que je vais aller dormir, je crois que cette séance de trampoline de l’espace m’a vidé.. » Ce n’était certes pas la seule chose qui avait absorbé toute sa belle énergie mais ce n’était qu’un mensonge par omission.
«Et puis, je dois être en forme si je veux faire bonne figure au briefing demain, sinon le colonel risque de m’envoyer nettoyer les latrines cette fois.. »

Darren s’était laissé gagné par un tic nerveux.
Il resta bouche bée en fixant la jeune femme d’un regard de chien battu. Il devait quand même reconnaître qu’elle avait tenu vachement longtemps. A sa place, il n’aurait pas supporté rester assis en face de celui qui l’avait repoussé. Le soldat le voyait bien dans son regard et dans sa façon de se tenir. Elle avait été sincère en l’élevant un peu sur un piédestal et en trouvant le courage nécessaire pour lui faire l’aveu de ses sentiments. Sur une autre période, il aurait très certainement agi différemment.

Sur ce cas de figure, il l’aurait embarqué dans son sillage sans rien lui dire, au risque de la décevoir, puis il se serait arrangé pour lui dire oui en la couvrant de fleurs. Côté romantique oblige.

Malheureusement, il venait tout juste de perdre Emilia et ça ne l’avait pas laissé indemne. Darren ne se voyait pas si tôt avec quelqu’un d’autre, aussi séduisante et sympathique était cette Russe. Il ne s’en sentait vraiment pas capable.

Darren acquiesça en silence et marmonna quelques formules de politesse tandis qu’elle se levait. Elle rentrerait seule dans leur dortoir. Il ne pouvait pas lui proposer de la raccompagner, ça aurait été tendancieux. Le jeune homme l’observa donc, en train de s’éloigner, en se demandant comment il allait pouvoir gérer ça sans lui faire plus de mal. Ils étaient à la veille d’une mission plutôt sensible, en partant dans l’espace, et il redoutait que ce refus lui pèse sur les épaules au moment de sortir.

Il ne retrouva aucune saveur dans le reste de son dîner.
Darren détestait être la source de la peine de quelqu’un. Il devinait sans mal qu’Esfir allait s’enfoncer la tête dans l’oreiller pour laisser aller sa tristesse et ça le culpabilisait.
Clive repoussa également son assiette cinq minutes plus tard et décida de se dégourdir les jambes. Il ne rentra dans le dortoir que très tard, approchant de son lit en catimini. La silhouette d’Esfir sous les draps de la couchette du haut ne semblait pas bouger, elle dormait probablement. Darren se glissa dans son lit de camp et ramena les draps sur lui.
La veilleuse de la sortie de secours diffusait une lueur très sommaire. Toujours un peu inquiet, Darren fixa les bouquins qui avaient été abandonné sur le bureau. Il ne restait plus que lui et Esfir pour accomplir la mission.

Demain, Caldwell allait leur demander s’ils se sentaient capable de poursuivre. S’il était vraiment le militaire bourrin sans réflexion, le vrai connard de base qui se cache derrière les règlements, il dénoncerait ce qu’il s’était passé. Un doute régnerait dans leur entente et leur capacité professionnelle. Puis on les remplacerait.

Darren se retourna sur le dos et fixa la couchette du dessus, se malmenant les doigts. Il n’était pas tranquille.
« Désolé Miss. Tu mérites pourtant d’avoir quelqu’un dans ta vie. » murmura-t-il, compatissant.
Mais ça ne serait pas lui...

Lendemain matin, huit heures.
Darren s’était levé très tôt. Il avait pris le temps d’aller prendre une douche, se raser sa barbe de trois jours, ajuster son uniforme de l’équipage tout en remettant de l’ordre dans ses idées. La nuit portait conseil et il avait prit de bonnes résolutions.
Pas question d’abandonner Esfir de crainte qu’elle mélange amitié et sentiments. Il allait continuer de s’occuper d’elle, sans ambiguïté, et placer les barrières si elle revenait à la charge.

Ainsi, lorsqu’il entra de nouveau dans leur dortoir et qu’il vit qu’elle était toujours endormie, il s’approcha doucement du lit et toqua sur le sommier. Une fois...deux fois…
« Esfir ? Il faut te lever. »
Sa réaction la fit se retourner, amusant légèrement Darren.
Il fit glisser non loin de son visage la grande tasse de café qu’il avait ramené.
« Debout, collègue. L’équipe Russo-Américaine a du pain sur la planche ! »

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Jeu 13 Aoû - 15:33

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Darren Clive & Esfir Lunienko



Toc, toc... ce petit bruit énervant la fit sursauter. Elle se retourna manquant de peu de tomber à bas du lit. Elle avait les cheveux en bataille, quelques mèches étaient resté collées par ses larmes de la veille sur l’une de ses joues, alors que sur l’autre, l’oreiller, pas très confortable, lui avait laissé une marque rouge d’un mauvais pli que la taie avait pris dans la nuit.

C’était donc ce spectacle affligeant de tête ensommeillée et d’yeux encore un peu rougis que Darren eut le plaisir de la découvrir apparemment fier de sa surprise. Il fallut quelques secondes à la russe pour se souvenir de où elle était. Elle ferma les yeux, humant l’odeur du breuvage salvateur qui l’aiderait à émerger, mettant son petit nez en avant, elle se redressa ensuite et se cogna le haut du crâne sur le plafond. Après avoir lâché un petit “Ouch” et s’être frotté la tête, ajoutant un peu plus de bazar dans sa chevelure déjà bien malmenée, elle se saisit de la tasse et en goûta le contenu à petites gorgées prudentes.

Ce n’était pas un chocolat chaud: cette boisson aux miraculeuses propriétés curatives pour les blessures du coeur et de l’âme... mais ça ferait l’affaire. La soirée avait bien commencé et terriblement mal fini, ce n’était ni sa faute, ni celle de Darren... c’était la vie, voilà tout. Elle avait beau avoir cette pensée des plus philosophique, cela ne réparait pas les coeurs brisés et le sel versé sur son oreiller alors qu’elle était seule dans la cabine n’avait pas lavé so peine.
Elle remercia intérieurement Darren, de ne pas être venu trop tôt la veille, lui laissant l’intimité qui s’essayait à son état d’esprit d’alors, mais ce matin, ils n’avaient plus le choix... ou plutôt, elle avait fait son choix hier lorsque le soldat lui avait proposé de mettre fin à la mission.
L’avait il fait parce que lui, se sentait mal à l’aise après avoir repoussé ses avances ? Ou était ce une preuve de plus qu’il était un gentleman sous ses allures de grande gueule ? Esfir n’était pas sûre, tout ce qu’elle savait, c’était que elle, elle ne pouvait pas renoncer à cette mission.
On lui offrait la direction du équipe... certes d’autant plus rétrécit depuis le départ inopiné de Lanaë mais on lui offrait tout de même une occasion de faire ses preuves, une marque de confiance du CODIR ne pouvait se négliger comme ça pour une simple affaire de coeur.
Et puis, elle n’était pas à sa première déception, et ce ne serais probablement pas la dernière non plus!

Elle se tourna tout à coup vers le militaire.
«Il est quelle heure ? Le briefing avec Caldwell c’est quand ? »
« Dans une demi-heure. Je t’ai laissé dormir, tu en avais besoin... »

Au fur et à mesure le stress se dessinait sur son visage, elle ne devait surtout pas être en retard face au Colonel.

«J’aurais jamais assez de temps pour me préparer ! »
« C’est vrai que les femmes mettent toujours une plombe pour se préparer. Alors une Russe, n’en parlons pas ! » la chambra Darren en souriant.

Elle leva les yeux au ciel et fila dans ce qui servait de salle de bain, mis le son de son téléphone à fond pour se donner de l’énergie (HRP : Musique) Elle sauta sous la douche où elle reprit le refrain pour se donner de l’énergie avant de se sécher, de se coiffer, un maquillage très léger et d’enfiler son uniforme.

Darren, de son côté, avait plongé le nez dans les quelques ouvrages que Lanäe avait abandonné sur le bureau. Il sélectionna le plus simple selon lui et pris le parti d’en lire une page au hasard. Ca avait été écrit par le scribe d’un peuple de marchand qui décrivait la légende des Dorns. La relative simplicité du texte rendait les détails très fluides, bien que complètement perchés et romancés.
« Un étal porté par la faune locale, d’un gibier si dur à chasser qu’il se laissait pourtant caresser, éternel servant du seigneur Dorn. Le pelage choyait les doigts et c’était seul produit de la vente. Pouvoir absolu de lier l’animal légendaire à un foyer. Après l’achat, le peuple salua par grands signes le seigneur Dorn s’éloignant de sa monture-nuage. Un équidé aux triples sabots laissant cercles de nuage sur son sillage... »
Darren releva le nez de son ouvrage en entendant un “beat it” sonore laché par Esfir depuis sa douche. Le soldat ricana puis repris sa lecture silencieuse. Il ne se verrait pas faire le boulot de Lanäe. Décortiquer le vrai du faux dans des légendes.
Pourtant, elle n’était plus là. Il allait bien falloir quelqu’un pour compenser son absence d’expertise un minimum.

Lorsqu’elle reparut enfin dans le dortoir, c’était une Esfir des plus sérieuse en tenue stricte, un chignon de danseuse serré à l’arrière de la tête et des lunettes de soleil à la Top Gun sur le nez.

«Direction le briefing soldat Clive. »

Mais comme le monde avait besoin de compenser l’excès, comme le yin et le yang, le bien et le mal : le trop sérieux d’Esfir à ce moment-là rencontra l’humour de Clive. Il lui enquilla immédiatement le pas à reculons dans une tentative lamentable de moonwalk tandis qu’il imitait le “Beat it” d’Esfir.

Esfir leva les yeux sous ses lunettes de soleil avant de croiser les bras sur la poitrine.

«Un peu de sérieux première classe Clive. »

La russe dû se forcer pour conserver un air ronchon mais elle avait de plus en plus de mal à empêcher un sourire moqueur de se dessiner sur son visage.

«Les missions c'est du sérieux...la vie c'est sérieux soldat. »
« Bien sûr cheffe ! » admit-il de façon exagérée. « Aussi sérieux que de se présenter au briefing du colonel avec ces lunettes de soleil. Dans un environnement à la luminosité contrôlée, sans aucun soleil au-dessus de ta tête ! »
Un sourire aux lèvres, il tendit la main dans sa direction et agita les doigts pour lui demander de lui remettre ça.

La veille, Caldwell la mettait de corvée de patates pour son manque de sérieux. Le lendemain, elle se présentait avec des lunettes de soleil dans une boite de conserve.
« Hé, je te rappelle que je suis ton protecteur. Je dois te préserver des dangers de la mission, de la menace Caldwell. Mais avant tout, DE TOI MÊME ! »

Lorsqu’il avait tendu la main, Esfir avait fait une petite grimace de dénégation ce qui avait provoqué l’argumentaire de Darren.
C’était déçue et forcée qu’elle retira la paire de lunettes. Déçue, car cet accessoire finissait à merveille de parfaire son costume de petite soldate bien sous tout rapport et forcée car cela révélait à Darren la véritable raison de ce choix vestimentaire : cacher ses petites cernes et le coin encore un peu rougi de ses son oeil gauche, celui qui avait passé toute la nuit collé à un oreiller humide et qui s’était un peu irrité.

Darren s’était un peu douté du double emploi des lunettes, même s’il ne relevait pas forcément les mêmes détails.

«Ok, tiens voilà les lunettes...ça me donnait pourtant un look d’enfer. » blagua t’elle pour cacher son embarras.
« Top Gun version féminine et volkova ! Carrément ! »

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Mar 25 Aoû - 9:17

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Une dizaine de minutes plus tard, ils entraient tous les deux dans une petite salle de briefing ordinairement réservée aux pilotes. L’endroit était si peu spacieux qu’il donnait l’air convivial. Une table rectangulaire cernée des traditionnelles chaises. Une commode avec tout le nécessaire pour le café, le thé et quelques biscuits secs encore emballés (de la récupération d’anciennes rations).

A l’extrémité la plus proche de cette table se trouvait le colonel. Debout devant sa chaise, bien droit, il discutait en consultant le contenu d’une tablette qu’un galonné lui tendait. A voir ses insignes sur le col de son uniforme, il faisait partie du service de la cartographie.
A l’entrée, Darren fit un petit tour d’horizon avant de s’engager. Il avait légèrement relevé sa main contre la jeune femme, comme pour l’interdire de foncer tête baissée dans ce repère de gradés et rester proche de lui. Il ne voulait pas être trop tactile étant donné ce qu’il s’était passé la veille. Mais il allait falloir faire avec : Caldwell s’était bien entouré.

« Il y a du populo. » lui glissa discrètement Darren. « Tu vois ce mec, au fond de la salle ? C’est le Capitaine LaTour. Il gère les transmissions dans le vaisseau, comme le Pôle-Com. Il dirige aussi les équipes en charge des téléportations, les surveillances vidéo intérieur/extérieure. Et c’est sans compter le ciblage de nos balises sous-cutanées. »
Il donna un coup de menton.
« A côté, la jeune fille, c’est Mindy Vonmoeurs, la laborantine de la police militaire embarquée. Elle fait un peu “l’experte Miami” du vaisseau. »
Il y avait deux autres personnes qu’il reconnaissait.
« Celui en tenue orange fluo vient de l’équipe technique du Dédale. Celui juste à côté, il porte le badge des pilotes de F-302. »
Le soldat resta muet un petit instant. Il y avait une autre personne, juste à côté, qui organisait des dossiers.
« Lui, je ne sais pas qui il est. Mais vu sa gueule, sa calvitie et sa façon de se tenir, je te parie vingt billet que c’est un rond de cuir ! »

«Tout ça rien que pour nous...on doit être flatté ou flipper à mort ? » chuchota t’elle à son coéquipier.
« J’avoue que j’hésite encore. Heureusement que je suis pas la chef de moi ! » répondit-il, un brin moqueur.

Le colonel ayant terminé sa conversation, il croisa le regard du soldat. C’était le moment, il s’avança dans sa direction puis se planta devant lui, au garde à vous.
« Darren Clive au rapport, colonel. »
« Repos... »
Son regard d’acier se décala vers Esfir.
« Je vous ai obtenu un linguiste pour vous assister. Vous êtes toujours d’attaque ? »
C’était bien à elle qu’il posait la question. En tant que leader de cette équipe, même s’il s’agissait que d’un binôme, c’était elle qui décidait.

Esfir s’était raidit à l’approche du colonel, elle avait bien retenue de ne pas se mettre au garde à vous... mais qu’il était dur de combattre ce réflexe né d’une vie passée dans une base militaire!

«D’attaque plus que jamais colonel! » répondit elle comme un gentil petit soldat.

Elle fit un tour d’horizon des personnes présentent dans la pièce avant d’ajouter à l’attention du grand homme chauve qui se tenait devant elle. «Monsieur Latour, Miss Vonnoeurs, un technicien, des pilotes et... ce monsieur est le linguiste dont vous parliez ? »

La russe avait aujourd’hui un ton sérieux et calme qui contrastait nettement avec leur première entrevue et bien qu’elle doive lever la tête pour faire face au colonel, cela ne l’empêchait pas de le regarder droit dans les yeux.

Si Caldwell appréciait cette tenue et la correction de son comportement, il n’en montra rien. Il se contenta d’opiner de la tête tout en présentant le délégué Verner, lequel allait lui fournir une étude linguistique mais, également, la conseiller sur ce qu’il savait des méthodes des Dorns.

« Mademoiselle Lunienko, enchanté ! » fit le concerné tout en cherchant dans son esprit. « Добро пожаловать на борт » (bienvenue à bord)
Le dégarni lui sourit aimablement et vint lui serrer la main.
« Je devais assister l’autochtone Lanäe à l’origine. C’est vous qui prenez la relève à présent. Je suis certain qu’on s’entendra très bien ! »

Esfit sourit en se forçant à garder une attitude distante et professionnelle.
«Рад встрече (Enchantée de faire votre connaissance) »

« Bien, puisque nous sommes tous là, commençons. »

Le groupe s’installa autour de la table.
Des dossiers y avaient déjà été déposé pour étudier la première mission de reconnaissance.
« Alors voilà, nous avons bien étudié les retours de l’équipe archéologique Russe et nous estimons que le premier secteur le plus encourageant se trouve sur la branche trente trois de la galaxie. »
« Nous y serons demain. »
« Parfait. Si vous voulez bien regarder la page quatorze de votre document, vous verrez qu’il s’agit d’une planète détruite au vu de sa masse. L’absence d’influence de gravité alentours a laissé l’endroit tel quel après le cataclysme inconnu. »
« Donc... » supposa Darren. « On sera en combinaison spatiale. A gravité zéro ? »
« C’est ce que suppose le dossier. »

Esfir crispa sa main sur son pantalon. Ce geste fait sous la table échapperait complètement au Colonel et elle fit un effort pour que rien ne transparaisse sur son visage.

Darren militaire pinça des lèvres.
« On aura quel modèle d’équipement ? »
« L’équipe technique vous aidera à vous équiper. » intervint l’homme en orange fluo.
« Vous aurez les tenues d’intervention en milieu hostile, les modèles Athéna. »
« D’accord. »

Darren se pencha vers Esfir.
« Ce sont des modèles lourds. On sera bien protégés. »
« J’ai lu sur votre dossier que vous y avez été entrainé. Vous confirmez ? »
« Oui colonel. J’ai suivi une formation. Ce ne remplace pas l’expérience d’un cosmonaute qualifié mais ça devrait faire l’affaire. »
« Etant donné les secteurs d’enquête, il serait de bon ton d’initier Mademoiselle Lunienko aux sorties extravéhiculaires. »
« C’est important, en effet. La mission ne démarrera pas sans un minimum de connaissance et de prise en main. »

Darren souriait légèrement. Il lança une oeillade du côté d’Esfir puis se porta volontaire.

« Bien. La mission sera lancée demain matin à neuf heures. »
L’agent fixa la jeune femme d’un air ravi.
« J’ai hâte de savoir ce que nous réserve les Dorns C’est grisant. »

Esfir décrispa doucement sa main sous la table. Même si se glisser dans la peau d’un cosmonaute n’avait pas grand chose de rassurant, ce n’était pas vraiment ça qui la faisait réagir, mais plutôt l’idée de se retrouver en apesanteur après avoir vécu la soirée de la veille. Cela réveillait encore une petite blessure sur son coeur, une petite entaille encore un peu trop fraîche.
Qu'à cela ne tienne, elle avait une mission à mener à bien et le quelques mots de l’agent le lui rappelèrent.
«Nous allons bientôt percer ce mystère. » conclut elle en saluant les personnes présentes.
La petite rebelle qui ne cesserait sans doute jamais de sommeiller en elle gratifia le colonel Caldwell d’un petit clin d’oeil juste avant de quitter les lieux.

Le briefing venait de se conclure.
Il restait encore une journée avant d’arriver sur la zone d’opération. Etant donné qu’Esfir n’était jamais sortie dans l’espace et que leur pérégrinations ne se feraient pas forcément sous atmosphère viable, ils allaient employer les tenues “Athéna”. Un mystère pour la jeune Russe.
Dès leur sortie, Darren guida immédiatement sa partenaire vers l’endroit qui lui permettrait de se familiariser avec sa combinaison spatiale. Le technicien les suivait mais il avait accepté de laisser le soldat prendre en main cette formation éclair. La salle dans laquelle Esfir entra était assez similaire à celle, plus petite, de son expérience en apesanteur. A l’exception que le décorum général se passait complètement de tout esthétisme. On ne faisait pas plus technique comme endroit.
Un sas pour les scaphandres, une grande surface garnie de divers obstacles, le tout savamment orienté pour ne pas laisser deviner l’endroit de l’envers.

C’était clairement un lieu d'entraînement pour apprendre à bouger, à changer de repères visuels, et apprendre à se servir de sa combinaison.
En parlant de ça, le soldat approcha de la tenue que le technicien avait désigné. Adapté pour la morphologie d’une femme, visiblement le plus adapté aux mensurations de la Russe.

« Prête à la jouer top gun ? » demanda-t-il, l’air taquin.

Esfir regarda la combinaison. Elle n’avait pas l’air confortable, ni même maniable, elle s’imaginait déjà en bibendum incapable de faire correctement le moindre mouvement.
«Je croyais qu’on était plutôt dans Space Cowboys vu l’âge du colonel » lança t elle dans un effort de légèreté avant de suivre les instruction de son formateur.

Darren se contenta d’un bref sourire complice. Il se tenait à l’écart d’une quelconque ambiguité, par respect pour elle. Mais question humour, il aurait rapidement enchaîné en lui demandant quel “Caldwell” elle aurait préféré. Le drageur compulsif qui tenait une nana sous chaque bras en faisant des montagnes “russe” ?
Dans ces circonstances, ce n’était pas possible.

Clive lui demanda de se glisser dedans. Et tandis que le technicien commençait déjà à poser des plaques de blindage sur ses jambes, rivetant littéralement les éléments les uns contre les autres, Darren s’assura qu’elle portait bien son oreillette avant de lui enfiler son casque.

\\ J’espère que tu n’es pas claustro. \\ plaisanta celui-ci tandis qu’elle sentait l’armure blindée se souder progressivement tout autour d’elle..
Il verrouilla son scaphandre.
\\ L’armure Athéna n’a pas été conçue pour l’exploration. Mais étant donné notre manque d’expérience et de formation, à tous les deux, on joue la sécurité. Cette combinaison a été faite pour les techniciens qui sortent faire des réparations dans des zones dangereuses..\\
Il se pencha pour la regarder au travers de sa verrière.
\\ Tu seras très bien protégée dedans. Ca résiste aux éclats, radiations, variations de température et j’en passe. Là-dehors, tu seras pratiquement autant protégée que dans un jumper. Mais ça a aussi son prix. Tu vas devoir apprendre à bouger différemment. \\

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Ven 28 Aoû - 15:17

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



La russe allait lui répondre qu’elle n’était pas claustro mais que ce les espaces clos n’étaient pas non plus ce qu’elle préférait. Mais aucun mot ne sortit, comme si parler la priverait du peu d’air qu’il y avait à l’intérieur. C’était sans doute dû à une sorte d’instinct de préservation un peu étrange mais elle retenait son souffle sans même s’en apercevoir.

Le soldat lui pris l’avant bras droit sur lequel reposait son ordinateur de bord. Un écran tactile avec des icônes suffisamment large lui permettait de gérer sa combinaison. Le tout sans être ennuyée par la grosseur de ses extrémités enveloppées. Darren appuya à sa place sur la caractéristique “ON” puis “O2”. L’armure s’anima immédiatement. Un souffle frais gagna l’intérieur de son scaphandre, lui faisant danser quelques mèches de cheveux. Pendant ce temps, un halo étrangement bleuté dessina par reflet sur sa verrière des commandes informatique.
Des informations se dessinèrent alors devant elle, matérialisant la jauge d’oxygène, détaillant son mélange entre azote et O2. Une petite roue garnie d’un relief vert décrivait le résultat “99%”. Puis d’autres éléments apparurent ensuite. Comme un témoin de position entre l’avant et l’envers, son assiette d’équilibre.
Esfir trouva également la température à l’intérieur de sa combinaison, celle à l’extérieur. Puis l'électrocardiogramme qui la renseignait sur son état de santé. Sa nervosité allait probablement se deviner rapidement sur les traits en dents de scie.

\\ Ok, on va commencer doucement. L’IA dans ta combinaison a pour rôle de te renseigner sans gêner la vue. Si tu tournes la tête, tu verras que les éléments se décalent en rythme. Tu peux gérer ton affichage verbalement, par exemple : “Température OFF”. \\
Il acquiesça.
\\ Si tu le dis, l’info sera masquée. Ca te permet de personnaliser un peu ton interface. \\

Ce n’est que lorsqu’elle sentit le souffle de l’air injecté dans son casque, qu’elle se remit à respirer, la première inspiration trahissant cette réaction primitive et stupide qui l’avait rendue muette juste avant. Et voilà qu’un électrocardiogramme venait trahir son état nerveux et l’affichait clairement sur la verrière de son casque.

«\\Électrocardiogramme off\\ »finit elle par ordonner un peu sèchement.
\\ Tu ferais un parfait général russe. \\ plaisanta Darren.
«\\Alors j'imagine que le Général serait fier de sa pupille.\\ » répondit elle un peu plus détendue maintenant que la courbe erratique était invisible.

Le technicien venait tout juste de terminer l’installation des plaques. Esfir était blindée de la tête au pied, un véritable sarcophage lui collait au corps. C’était au tour de Darren qui se glissa dans sa tenue et se laissa habiller. Pendant ce temps, il continuait son cours théorique.

Elle regarda le technicien s’éloigner d’elle de quelques pas, comme un sculpteur admirant son travail, puis suivre Darren jusqu’à une autre combinaison similaire.
Tout à coup, elle se sentit seule. Les deux hommes n’étaient pourtant pas loin, mais la combinaison créait à elle seule un tel micro univers confiné, que le moindre mètre de distance se ressentait.
Esfir se sentait seule, et complètement pataude dans cette accoutrement. Heureusement, la voix du militaire ne l’abandonna pas longtemps à son désarroi.


\\ Le fonctionnement est un peu similaire à de la plongée. Ton oxygène pour la respiration, ton énergie pour le chauffage et l’ordi, ce sont des ressources limitées. La règle d’or, c’est de rester calme dans sa combinaison. Une respiration paniquée te fait consommer entre cinq et quinze fois plus d’oxygène. \\

Clive enfila son casque.

\\ L’IA régule ta combi mais elle veille aussi sur ta santé. Tu dois savoir qu’il existe une procédure intégrée dans ton circuit d’oxygène. S’il y a une consommation trop rapide en lien avec ton rythme cardiaque. Que ça ne vienne pas d’une fuite, donc. La combi libérera un anxiolytique sous forme de gaz. \\
Il marqua une pause.
\\ A l’inverse, si tu tombes dans les pommes, ta combinaison délivre une impulsion électrique pour te ramener. Je ne te conseille pas de faire la sieste du coup ! \\

Il ria tout seul de sa connerie.

«\\Et c’est quoi la commande pour avoir les anxiolytiques tout de suite ?\\ » demanda-t-elle, sa voix trahissant encore un peu le stress qui ne l’avait pas encore quitté.
\\ Ce n’est pas à prendre à la légère, miss. \\ répondit-il, plutôt sérieux. \\ L'anxiolytique qui se mélange à ton oxygène peut te sauver la vie. Mais également te menacer. Tu as moins le sentiment du danger, ça t’expose davantage. \\
Il la regarda, essayant de lui transmettre son sourire. Il voulait qu’elle sente que tout allait bien. Ils étaient à l’abri sur le Dédale, sa formation accélérée se faisait sous un environnement sécurisé.

Esfir lui rendit son sourire.
«\\Vous n'êtes pas drôle première classe Clive... Une petite bouffée d'herbe magique et ça repart non ? \\ » plaisanta t'elle a demi.
\\ Ca n’a jamais été ma tasse de thé. \\ avoua Darren, qui pensait que l’humour de son amie cachait une question sérieuse. Comme une envie de connaître sa position en la matière. \\ Cette magie est une illusion, pour moi. C’est s’enterrer la tête dans le sable. Et quand on la ressort, BIM ! Ca fait encore plus mal. \\
Il haussa les épaules.
\\ Je préfère souffrir en portant des gens sur mon dos. C’est plus cool. \\

Il changea de sujet.
\\ Bref. Dans cette salle, tu vas apprendre à bouger. On a beau être en apesanteur, la masse de ton corps additionnée à celle de ta combinaison influe sur le mouvement. Ce n’est pas aussi simple qu’hier, quand on avait simplement à s’appuyer aux parois. \\

Darren remercia le technicien qui venait de terminer l’installation. Il approcha d’une allure plutôt lourde de sa partenaire puis la guida dans la salle. La porte se referma dans leurs dos, elle avait l’allure d’un sas. Au-dessus de leur tête, une petite zone de contrôle pressurisée laissa paraître le technicien qui leur demanda s’ils étaient prêts. Darren fit signe de son pouce puis l’éclairage s’éteignit doucement, comme dans un cinéma.

Esfir serait alors surprise de découvrir que les murs se voilaient peu à peu d’une image. Comme un déguisement qui gagnait en réalisme, au bout d’une petite minute, elle avait l’impression d’être dans l’espace. Les étoiles, le vide, sans aucun repère visuel. Seuls les obstacles et appuis, servant à s’exercer, demeuraient les derniers éléments visible de ce nouveau décors. Ils étaient dans le vide sidéral reproduit à la perfection, on s’y tromperait.

Esfir avait observé médusée le changement d’apparence de la salle, et bien qu’elle sentait encore une surface dure sous ses pieds, du moins au début, la sensation d’être entourés par le vide grandissait.
Ce n’était pas comme la veille, elle avait aussi perdu ses repère, mais c’était une sensation avant tout physique, là, ses sens étaient eux aussi privés de tous repères habituels et ça rendait l’expérience encore plus perturbante.
Sa respiration s’accélérait, si bien qu’elle finirait peut être par avoir cette dose de calmant qu’elle réclamait plus tôt.

Ce puit sans fond avait de quoi faire tourner la tête, si bien que Darren enchassa son bras autour du sien pour la tenir.
\\ Respire doucement. Une longue inspiration, une longue expiration. \\ lui conseilla-t-il.
\\ C’est normal de se sentir perdue, comme si on chutait sans fin. C’est parce que tes repères visuels ont disparu. Il y a une jauge de positionnement et d’assiette d’équilibre sur ton interface. Tu peux t’en servir, te concentrer dessus, pour combler ce manque. \\
Il lui tapota le bras.
\\ Prête à faire quelques pas ? \\

Esfir s’agrippa au bras de Darren, autant qu’il était possible avec cette épaisseur supplémentaire dû à la combinaison. En retour, il referma sa prise autour de son bras pour l’assister sur ses premiers pas.
«\\J’ai l’impression d’être dans Gravity...\\ »
\\ Je te promets que je ne te ferai pas faire la toupie dans le vide spatial. \\ fit-il avec une pointe d’ironie, référence au film.

«\\Vaudrait mieux si tu veux pas que je vomisse mon petit déjeuner... d'ailleurs ça se passe comment si on vomit ?\\ » demanda t'elle a la fois pour la blague mais aussi par réel intérêt.
\\ Il y a un système de captation. \\ répondit-il sérieusement. \\ On se vantera pas d’avoir un mécanisme tip top qui recycle le tout et t’évite les mauvaises odeurs. Mais en pratique, aucun risque que ça te revienne dans la figure. Ca part dans un filet automatique et ça ne ressort plus. \\
Darren fit ensuite la grimace.
\\ Mais puisqu’on parle des sujets gênants...euh...concernant les envies pressantes...il faut que tu saches. On partira en couche culotte...et je déconne pas. \\
Il remarqua son regard et éclata de rire.
\\ Nan, nan, c’est vrai ! Je te chambre pas. On perd la notion du temps dans l’espace. Si on passe six heures à explorer, vu le temps qu’un technicien met à démonter la combi Athéna, il vaut mieux te soulager dans l’alèse que tu porteras. C’est assez gênant, j’avoue...mais ça t’évitera de croiser les genoux tout en te déplaçant... \\
Le soldat fût dérangé par le silence qui s’était imposé. Il voulut relativiser.
\\ Si ça peut te rassurer...c’est une pratique très régulière chez les techniciens qui sortent longuement dans l’espace. \\

\\Tu es en train de dire que je vais avoir l'air d'un gros bébé qui pue.\\ Répondit-elle un peu boudeuse.
Déjà que vomir dans son casque n'avait rien de ragoûtant si l'odeur d'urine venait s'ajouter à celle de vomissements...
\\ C’était le plus craignos, je ne te réserve pas d’autres surprises de ce genre. Enfin...je crois. \\
Elle faisait la grimace puis s'efforça de ne plus penser à ces détails un peu trop triviaux pour se concentrer sur sa formation.

Elle tenta d’avancer une jambe, comme pour faire un pas normal sur terre, mais ce mouvement, accentué par la gravité que le technicien avait diminué, la fit basculer vers l’arrière. Elle lança par réflexe sa deuxième main vers le militaire qui la secondait pour ce cours et elle se retrouva alors projetée avec lenteur mais aucun contrôle, contre sa combinaison. Ils se retrouvèrent casque contre casque.
\\ Je te tiens. Ne t’inquiète pas. \\
Passé une petite seconde de trouble où la russe s’était un peu trop attardée dans le regard amical de l’américain, elle tenta une petite blague pour lever l'ambiguïté qu’elle ne pouvait s'empêcher de ressentir.

«\\T’as pas un petit air de rock à nous passer ? Va falloir que tu m’expliques comment on fait pour se déplacer quand on a ni sol, ni murs pour se propulser...\\ »
\\ Je peux toujours chanter du rock si tu tiens à un fond sonore. Je ne garantie pas la survie de tes oreilles. \\ répondit-il en souriant.
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Lun 31 Aoû - 15:18

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Darren l’aida à se mettre sur ses pieds sans s’attarder sur le côté ambigüe. Il était gêné lui aussi par cette proximité, comme si le destin cherchait à les jeter dans les bras l’un l’autre alors qu’il s’y refusait. Mais ils avaient une mission à mener, Esfir avait une formation accélérée à intégrer, il ne pouvait pas passer son temps à veiller sur les apparences. Le soldat avait pensé être plutôt clair la veille et si Esfir repartait à l’attaque, il dresserait doucement de nouvelles barrières.
Il n’empêche qu’elle demeurait son amie et qu’il veillerait sur elle, comme il l’avait fait en la transportant sur son dos jusqu’au jumper.

C’était quand même regrettable parce qu’il sentait bien la douleur qu’il lui infligeait. Mais que pouvait-il faire à part continuer le chemin avec une certaine forme d’indifférence imposée ?

Tout se passerait bien, il en était certain.
Il fallait que cette jeune femme finisse par le descendre de son piédestal, qu’elle ne voit en lui qu’un homme désintéressé. Puis elle se trouverait quelqu’un de bien. La Russe était mignonne, drôle et vivante. Ca ne ferait pas long feu.

\\ Je te montrerai l’usage des micro-propulseurs après. Commençons par marcher un peu. Cale-toi bien, comme ça... \\
Darren ajusta ses bras autour du sien. Il lui montra comme l’aurait fait une mère louve avec son petit.
\\ Pars du principe que lorsque tu fais un mouvement, tu dois prévoir son inverse pour t’arrêter. Je suis sûr que tu en as un souvenir dans une piscine. Tu avances pour rejoindre tes copains. Mais pour t’arrêter, tu as dû faire plusieurs pas pour contrer l’élan. \\
Il lui montra l’exemple en faisant deux pas puis opposa les deux prochains pour contrer l’élan, s’arrêtant là où il l’avait décidé. Il revint vers elle en reproduisant l’exercice pour ensuite lui reprendre le bras.
\\ C’est exactement pareil. Pense à la position que tu veux atteindre. Divise sa distance par deux. Première partie, la poussée. La deuxième, c’est l’arrêt progressif. Tu fais un essai ? \\

Esfir avait suivi les instructions avec sérieux. Cette fois il n'était pas simplement question de s'amuser dans une pièce capitonnée. Ici c'était un entraînement, un vrai. Pour une mission dont elle serait la cheffe, elle devait assurer, c'était une question d'honneur.

Elle prit une profonde inspiration et se lança dans l'aventure. Sa première tentative l'ayant envoyé dans le décor... Ou plutôt dans les bras du soldat. Elle mis moins de mouvement pour ce nouvel essai.
Mais cette tentative fut cette fois trop timide, il lui fallait trouver le juste milieu.
Au troisième essai, elle avança de l'équivalent de deux pas, mais ce tant que le vide l'entraînait toujours plus en avant, lorsqu'elle initia le mouvement pour revenir en arrière, elle y mit un peu trop d'ardeur et finit derrière sa position initiale.
«\\Et comment on fait pour doser le freinage ? \\ »

\\ Par des petits pas. Des petites impulsions. Regarde... \\

Darren se plaça en face d’elle. Il prit un élan qui lui fit faire un bond puis, il se réceptionna en faisant des contre impulsions. En trois petits rebonds, il avait stoppé sa progression. C’était très semblable à la pellicule vieillie de la vidéo des pas fait sur la lune. D’ailleurs, Darren s’en servit comme exemple tout en cherchant à la faire démarrer.

\\ Tu vois, comme on a fait sur la lune. Tu sais ? Sur la lune ! Juste après avoir coiffé Gagarine au poteau !!! \\

Esfir fit de gros yeux derrière la visière de son casque.

«\\Youri a été le premier homme, Valentina la première femme, Laïka le premier chien dans l'espace. Les Russes vous ont coiffé au poteaux !\\ »

Il n'en fallait pas plus pour motiver la russe a faire des prouesses. Même si la période de la guerre froide était derrière eux, Esfir aimait à s'amuser de cet esprit de compétition, et une petite pointe de chauvinisme gonflait toujours son cœur soviétique.

«\\Et je ferai honneur à Alexeï... Le premier à faire une sortie extra véhiculaire... Aujourd'hui c'est toi qui m'apprend mais a l'origine c'est encore un russe qui a appris au monde !\\ »

Son ton était léger mais on sentait sa fierté. Elle fit une nouvelle tentative, imparfaite mais bien mieux réussi que les précédentes.

\\ C’est le drapeau américain qui est planté sur la lune qui compte ! AMERICA BEST !!! \\ la chambra d’autant plus Darren en l’observant faire ses exercices.
C’était très bien.
\\Tout dans le spectacle comme d'habitude... Alors que nous c'est la science qu'on a fait avancer !\\ Ajouta-t'elle moqueusement hautaine.
\\ Progression dans des relents de Vodka. Oui, oui... \\

Cette petite pique de l'américain lui avait donné suffisamment d'ardeur pour en oublier suffisamment sa peur pour enchaîner plusieurs déplacements, qui lui permirent d'améliorer peu à peu sa technique.
Au final ce n'était pas aussi difficile, il fallait juste apprendre à maîtriser la poussée dans un sens comme dans l'autre pour trouver un semblant de stabilité.

Après quelques essais fructueux, elle se tourna vers Darren triomphante.

«\\Et c'est quand qu'on joue à Iron Man ?\\ »

Darren hocha la tête.
Maintenant que son amie était capable de se déplacer sur le sol en calculant sa trajectoire et son élan, ils pouvaient passer à des exercices plus complexes. De toute façon, ils allaient passer quasiment la journée à s'entraîner.

\\ Donne moi ta main. \\ lui demanda-t-il.
Esfir eut un léger tressaillement. Elle fut bien heureuse que son électrocardiogramme était désactivé sinon il aurait trahi le stupide petit rebond d'espoir que de simples mots où un échange de regard pouvait faire renaître malgré les explications très claires de la veille.

Il capta son regard et comprit l'ambiguïté.
\\ C’est professionnel. \\ rappela-t-il simplement en lui saisissant sa main gauche.
\\Je sais.\\ Répondit elle laconiquement comme pour sauver la face avant de baisser les yeux sur sa main pour suivre les explications.

Il lui montra un bouton poussoir rouge, assez discret, planté légèrement au-dessus de son pouce. D’un simple geste, elle pouvait appuyer dessus sans se servir de son autre main.
\\ Ce mécanisme, c’est l’amorce de ta propulsion. Tu appuies une fois, il s’active, tu appuis deux fois, il s’éteint. En mode propulsion, ta main “non directrice” sert de manche. Je te montre. \\

Darren se positionna devant elle, se reculant juste de quelques pas pour qu’elle puisse l’observer suffisamment bien. Il activa son système de propulsion et lui montra sa main qu’il tendait comme s’il voulait saluer quelqu’un.
\\ Imagine un manche d’avion. Tu baisses la main, tu piques du nez. Tu relèves la main, tu t’orientes vers le plafond. La main mais pas le bras. Lui, ne bouge pas, c’est important. \\
Il allia la parole aux gestes, produisant un exemple instantané. Il tira le fameux manche invisible par accoup. L’élan le décolla légèrement du sol et il fît une révolution complète sur lui même, comme un salto passé au ralenti, qu’il freina ensuite par des contre poussées.
\\ C’est pareil pour la rotation. Donner des coups de manche sur la droite ou sur la gauche. \\
Une nouvelle fois, il lui montra. C’était des gestes simples, comme s’il saisissait un manche d’avion invisible. Le soldat en combinaison tourna sur lui-même. A peine fait un quart de tour, il contra la poussée et revint face à Esfir. Pour s’arrêter de tourner dans le sens inverse, il fit encore des petits accoups de propulseurs.
\\ Comme pour tes petits pas de Russe, il faut calculer la poussée. Qu’elle ne soit pas trop violente. Puis la contrer pour se stabiliser. C’est un équilibre. \\
Parce que ses gestes l’avaient un peu dévié, l’imprécision des contre poussées le faisant flotter de côté, le jeune homme réajusta sa position jusqu’à pouvoir poser les pieds par terre.
\\ Ton HUD change en mode propulsion. C’est normal. Il te marquera le pourcentage de gaz restant. La sphère que tu vois en bas, c’est ton assiette de positionnement. Parce que contrairement à un avion, tu bouges sur des axes multiples. Chaque ligne qui s’affiche s’accompagne d’une valeur de vitesse pour t’aider à comprendre où tu en est et à te stabiliser. \\
Il l’agrippa tant bien que mal par les épaules et la décolla du sol. Esfir se retrouvait maintenant en suspension, les jambes dans le vide.
\\ Avant de t’apprendre à atterrir, essaie de faire un tour entier sur toi-même et de t’arrêter. Garde ton bras droit surtout. On verra cette partie là plus tard. C’est ta main et ton poignet qui font le job. \\
Il la rassura du regard.
\\ Commençons par des petits mouvement. Un tour sur toi-même façon salto. Puis une rotation. Parée ? \\

Esfir avait écouté les instructions et suivi la démonstration comme une bonne élève. Les explications étaient claires et à voir Darren progresser, ça semblait même simple.

Elle se prépara et appuya sur le petit bouton, gardant son bras tendu et regarda sa main comme s'il s'agissait d'un nouvel appendice étrange qui aurait poussé cette nuit

La première impulsion l'envoya un peu plus haut mais elle fit ensuite tourner sa main par acoups comme indiqué par son professeur du jour. Sa rotation était saccadée et pas toujours très stable et elle finit son mouvement sur le dos alors qu'elle pensait se retrouver à la verticale.

Elle essaya de se redresser mais fit un tour sur elle-même.

\\Je dois avoir l'air d'une grosse baleine échouée.\\ rit elle en imaginant ce que pouvait donner la scène d'un point de vue extérieur.
Darren ria également. Il usa ses propulseurs pour se positionner au-dessus d’elle et observer les gestes de sa main. Le soldat comptait la guider.

\\Tu m'aides à me redresser capitaine Akab ? Où je dois me débrouiller comme un gros poisson ?\\
\\ Oh yeah, right ! Yé vé te transpercer avec un harpon et té ramener sur la rive, yeah ! \\ répondit-il avec une accent de cowboy trop mal joué.

Parce qu’il souhaitait que son amie se débrouille seule et apprenne pendant l’exercice, il la laissa en train de dériver, se tenant à l’écart.
\\ Petite astuce. \\ fit-il en se calant sa dérive pour rester sur son champ de vision. \\ Si tu serres le poing deux fois, ton ordinateur de bord déclencha une procédure de stabilisation. Toutes les valeurs sur ta sphère seront ramenées à zéro. \\
Esfir continuait de tourner lentement sur elle-même. Le soldat poursuivit son petit exposé.
\\ Ce n’est pas la solution à tous tes problèmes. Mais ça reste un outil très pratique pour ne plus dériver comme ça. Fait-moi un petit essai. Stabilise toi avec cette astuce puis revient sur moi. Je te sers d’exercice, place toi face à moi. \\

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Mar 1 Sep - 15:03

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko


Esfir n'attendit pas plus longtemps pour essayer la fameuse technique de secours. Elle serra le poing deux fois et la combinaison sembla tout à coup mue d'une vie qui lui était propre.
C'était étrange et la russe faillit bien paniquer lorsqu'elle sentit la combinaison la redresser. Il était facile d'imaginer le système dérailler dans un film d'horreur et imprimer au corps des vrilles sans fin qui te ferait vomir jusqu'à la mort.

Mais le mouvement fut heureusement assez rapide pour éviter à la jeune femme le ridicule de paniquer pour si peu.
Lorsque sa tenue l'eu placé debout face à Darren, elle ferma les yeux une seconde pour retrouver contenance.

Lorsqu'elle les rouvrit, elle découvrit a quelques mètres le visage de son instructeur qui l'encourageait d'un sourire.

Elle dû remercier Dieu, Thor, Shiva ou qui que ce soit que ces combinaisons donnent a cet exercice un aspect assez différent de leur petite escapade de la veille, car sans cela son malaise aurait été bien pire.

Elle tendit sa main en avant et mima de tenir un joystick comme le lui avait montré Darren un peu plus tôt. Une impulsion, deux impulsions, elle avança vers lui, prise par l'élan qu'elle ne maîtrisait pas encore à la perfection, elle fila un coup de poing dans le torse de l'homme avant de faire précipitamment le mouvement inverse qui l'envoya un peu trop en arrière dans un salto non prévu au programme.

Alors qu'elle serra à nouveau le poing population donner l'ordre de la remettre en position, elle se maudit de ce manque de concentration.
Voilà qu'à cause de la promesse faite la veille et du petit pincement dans son ventre depuis, elle paniquait presque à l'idée de le toucher.
C'était ridicule et elle s'en voulait.

\\Attends je recommence.\\ Dit elle d'un ton un peu trop rageur qu'elle espéra voir passer pour un signe de motivation a réussit plutôt que de cette colère contre elle même.

Une fois redressée, elle donna une impulsion seulement et attendit que la poussée la laisse presque à l'arrêt avant de lancer la seconde. Ainsi sa progression était plus lente, mais lorsqu'elle approcha de Darren, une légère impulsion contraire réussi à stopper sa progression et à s'immobiliser à portée de bras.

Dans un souci constant de détendre l'atmosphère... Plus utile pour elle que pour lui sans doute, elle conclut cette exercice d'une petite blague.

\\C'est toi le chat !\\
\\ Concentrons-nous, d’accord ? \\ rétorqua Darren d’une manière plus stricte qu’il n’aurait voulu.
Esfir avait un peu mal pris la réflexion de Darren. Il avait sans doute raison, le timing de formation était très serré, mais Esfir n’aimait pas travailler dans la tristesse et le sérieux. Il fallait toujours quelques blagues et quelques farces pour égayer ses journées. Et dieu savait qu’elle aurait besoin d’égayer celle ci pour oublier la nuit précédente.
\\Tu n’es pas drôle Première classe Clive\\
\\ Pour l’instant, oui. On doit s’habituer à nos combinaisons et on a pas beaucoup de temps. On jouera à chat quand on reviendra... \\
Il la dépassa pour se rendre au centre de la salle, là où se trouvait les nombreux obstacles. Une architecture de barreaux, de fausses crêtes rocheuses, des tunnels et des objets susceptibles d’êtres rencontrés dans l’espace formaient un ensemble comparable à un labyrinthe.
\\ Allez. Tu vas essayer de me suivre sans toucher ces obstacles. \\
Il fît un demi-tour pour faire face au terrain d’exercice.
\\ Quand tu seras dans mon dos, donne moi le top départ. Il faudra veiller à me garder en vue. Puisque tu commandes la mission, ce sera à toi de gérer notre progression. Fait moi arrêter, ralentir, repartir, comme tu le sens. On agira de la même façon dehors. \\
Il tourna la tête indépendamment de son scaphandre. Il ne pouvait pas la voir, ce qui lui rappela un outil classique et très utile.
\\ Tu ne peux pas voir derrière toi avec ta combinaison. C’est pour ça que tu as un miroir sur l’avant bras droit. C’est idéal pour contrôler quelque chose... \\
Darren tendit son avant bras droit. L’autre continuait de le maintenir en position. Après avoir légèrement orienté son bras, il put voir Esfir par reflet.
\\ ...ou quelqu’un ! \\

Esfir suivit les explications avec sérieux bien qu’elle restait un peu boudeuse. Mais les mots de Darren, lui décrivant une autre facette de son rôle de meneur la fit douter, aurait elle les épaules d’une telle charge ? Saurait elle faire face si un danger se présentait ? Ses dernières missions n’avaient pas été une réussite question sang froid même si les quelques exploits à son actif lui avait donné un peu plus confiance en elle.
Quelques furent ses craintes, il était trop tard pour renoncer maintenant, elle avait fanfaronné devant Caldwell et devant Darren, maintenant il fallait assumer.
Avoir une grande gueule était un moteur comme un autre pour avancer et jusqu’ici il avait plutôt sourit à la jeune femme.

Elle se positionna donc dans le dos de Darren et prit une seconde pour lui tirer la langue dans le miroir avant de reprendre un air sérieux pour commencer ce nouvel exercice.
\\En avant\\
\\ A vos ordres, chef. \\ fit-il, un peu amusé.
Elle attendit que le soldat commence sa progression avant de donner une légère impulsion pour le suivre.

\\Prends à droite vers le rocher puis contourne le pour entrer dans le labyrinthe d’échelles.\\
\\ Reçu. \\

Il voulait qu’elle choisisse le chemin, elle le fit avec sérieux, choisissant une difficulté mesurée qui lui permettrait d’apprendre sans se placer d’entrée de jeu en situation d’échec... du moins l’espérait elle car il n’était pas facile de juger de la difficulté d’un exercice que l’on fait pour la première fois.
\\ Une chose à apprendre, miss. Pour éviter les mauvaises compréhension dans les manoeuvres, celui qui reçoit un ordre le répète. Ca permet de s’assurer qu’il ne l’a pas mal interprété. Donc... \\
Il marqua une pause et adapta son approche.
\\ A droite au rocher, contourner, entrer. \\

Lorsqu’ils arrivèrent à l’étape du contournement d’obstacle, Darren avait un peu plus d’avance sur elle.
\\Darren ralentit, sinon je vais te perdre de vue.\\
\\ Je ralentis. \\

Il lui fallut ralentir elle même pour réussir à contourner l’obstacle sans perdre son équilibre, sa manoeuvre du paraître horriblement lente au soldat qui était plus habitué à ce type de déplacements, mais au moins la russe réussit à ne pas s’écraser comme une crêpe sur l’objet.
Ils dirigèrent ensuite vers l’enchevêtrement de barres et d’échelles qui dessinait comme une toile d'araignée, un peu comme les lasers qu’on voyait dans les films de gangster.

\\Privilégie les passages larges et avance doucement, je n’arrive toujours pas à manoeuvrer vite.\\
\\ Reçu. Passages larges, avancée lente. \\

Darren progressa lentement dans l'enchevêtrement de barres et d’échelles qui composaient les obstacles. Parfois, il s’arrêtait et il déclarait son mouvement pour s’adapter.
\\ Je fais une rotation d’horloge. Quarante cinq degrés gauche. Je redresse après l’obstacle. \\

Il continua jusqu’à atteindre le centre des obstacles. Darren et Esfir s’exércèrent longuement. Le temps s’envola littéralement. Parfois, le soldat faisait demi-tour pour revenir sur la technicienne et l’aider à négocier sa manoeuvre. Comme une mère louve, il se plaçait à côté puis il lui montrait tant son bras que l’exemple concret. Ils étaient très lents mais ils ne s’étaient pas perdus de vue une seule fois, un signe très encourageant. De retour au centre de la zone d’exercice, le soldat consulta l’horloge de sa combinaison et découvrit qu’ils venaient de franchir la quatrième heures de pratique.
\\ Le temps est vraiment différent quand on est dans l’espace. Tu devrais regarder ton horloge. \\
Il sonda ensuite ses réserves.
\\ On va rester ici et faire le point. Je commence. Oxygène soixante pour cent. Carbu propulsion : cinquante pour cent. Réserve énérgie : quatre vingt pour cent. Tous systèmes ok. A toi... \\

Elle regarda l’horloge qui s’afficha sur sa visière, ça faisait déjà quatres heures qu’ils s’entrainaient ! Elle qui croyait s’être améliorée en un temps records découvrit qu’elle n’avait simplement pas vu le temps passer. C’était un peu décevant, mais maintenant qu’elle se sentait un peu plus agile malgré la carrure que lui faisait cette combinaison, elle reprenait davantage confiance en elle. Elle fit ensuite s’afficher ses propres données de consommable pour faire un point à l’image de celui que Darren venait de faire.
\\Oxygène... outche, je consomme pas mal on dirait, 52 pour cent, carburant 44 pour cent... les écolos vont m’en vouloir... Réserve d'énergie 79 pour cent, tous les systèmes sont ok.\\
Elle regarda Darren à travers leur visières avant d’ajouter avec une expression mi sourire mi grimace.
\\Si je te disais que je n’éprouve ni stress ni fatigue... j’imagine que ces données te diraient que je te mens effrontément.\\
\\ Oh j’suis bien obligé de te croire pourtant. \\ renchérit Darren. \\ Les Russes, c’est coriace ces bestioles ! Et vu que tu es ma cheffe, je te dirais que... \\

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Sam 5 Sep - 15:19

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Darren Clive & Esfir Lunienko




Mais soudain, très brusquement, pendant qu’Esfir lui faisait part des informations, un nuage opaque les enveloppa violemment. Comme une onde de choc, elle les atteignit de plein fouet et les sépara. Une force inconnue et invisible repoussa Esfir dans cette masse opaque. Un brouillard très épais, couleur sang, qui sortait tout droit d’un cauchemar. Elle ne voyait strictement plus rien, sa sphère de rotation devenait folle, signe qu’elle tournoyait dans tous les sens. Très vite, elle rencontra les barreaux qu’elle cogna assez abruptement. Le seul point positif, c’est que ça avait arrêté de la repousser. Mais sans sa combinaison, elle se serait sûrement blessée. Ca lui rappelait que son armure ne retenait pas tout.

\\ Hé, miss ? Surtout ne panique pas. \\ fit Darren dans sa radio. Sa voix était calme.
\\ C’est un des exercices automatique de la salle. Garde ton sang froid surtout. Tu m’entends ? Tu peux me parler ? \\

Ce sentiment de ne plus pouvoir respirer, c’était dû à quoi ? Est ce que c’était le choc physique ou juste le sentiment de panique qu’elle avait ressenti alors qu’elle était projetée en arrière, sans aucun contrôle sur ses déplacements ? Et cette ombre rouge? C’était ses yeux ?... Non, elle voyait les indications sur sa visière... le phénomène était donc dans la pièce, elle remarqua d’ailleurs que la sphère lui indiquait qu’elle avait la tête en bas, si on pouvait dire ça en apesanteur.

Elle reprenait à peine ses esprits et ne compris que les derniers mots que lui transmettaient sa radio. Elle ne parvint pas à répondre immédiatement, elle devait retrouver le contrôle de son souffle et calmer son angoisse. Elle finit par activer la radio tout en fermant les yeux pour ne plus ressentir l'oppression que faisait peser ce nuage sur son esprit.
\\T’es où ? J’y vois rien. Je sais pas où je suis... c’est quoi ce truc...\\
Sa respiration était encore haletante, à ce rythme sa réserve d’oxygène allait encore chuter.
\\ ESFIR ! \\ gueula Darren pour capter son attention. \\ Concentre-toi sur ma voix. Concentre toi. Tu es en sécurité. \\
Lui aussi était perdu dans le brouillard. Il se stabilisa avec la double-pression de la commande puis il s’attela à rassurer sa collègue.
\\ Ca va aller. Tu es toujours sur le Dédale, c’est un exercice automatique. Quand on est au centre de l’aire d'entraînement, une situation aléatoire est créé. \\
Il entendait son souffle au travers de la radio. La pauvre était au bord de la syncope.
\\ Hé ! On va jouer comme des gosses de dix ans, d’accord ? Je vais inspirer bruyamment au travers de la radio et tu vas faire pareil. Le but, c’est de me suivre. Idem quand j’expire. Prête ? \\
Darren inspira lentement et bruyamment par la bouche, espérant l’entendre le suivre. Il atteignit l’amplitude maximum, garda son souffle quelques secondes, puis il expira très lentement. En répétant l’exercice plusieurs fois, le soldat espérait que son amie se sentirait mieux et qu’elle se calmerait. Il n’avait pas menti concernant la mesure de sécurité. Si son rythme cardiaque et sa consommation d’oxygène crevaient le plafond, l’anxiolytique s’ajouterait à son mélange d’O2. Mais ce qu’il n’avait pas dit, c’est que cet état lui vaudrait une admission à l’infirmerie et l’annulation temporaire de la mission. Darren savait qu’elle s’en voudrait pour ça, même si son état était clairement légitime. Il aurait dû lui dire avant que des scénarios aléatoires se déclenchaient.
Perdu dans le brouillard de son côté, sa main libre accrochée sur un barreau, il se concentrait sur sa radio pour faire baisser le stress d’Esfir. Le soldat n’était pas connecté à ses données vitales, il ne savait rien de son état. Alors il s’inquiétait.
\\ Je suis désolé, j’aurai dû te prévenir. \\
Il relança un cycle de respiration.
\\ Ca va mieux ? Tu tiens le coup ? \\

La technicienne suivi le rythme des inspirations et expirations du soldat. Se répétant plusieurs fois ses mots pour se calmer.
“Je suis sur le Dédale”, “C’est juste un exercice”, “Je suis en sécurité”...
Elle retrouvait peu à peu une respiration plus calme et son coeur même s’il battait toujours à tout rompre diminuait imperceptiblement son rythme de battements.
\\Ca va aller... mais qui a eu l’idée d’un truc pareil... ça fait peur...\\
\\ Si ça peut te rassurer, je suis aussi passé par là durant ma formation. Je ne faisais pas le fier ! \\

Elle avala sa salive et actionna la manoeuvre de secours, elle sentit à nouveau cette drôle de sensation, comme si la combinaison prenait le contrôle sur elle. Elle avait gardé une main contre la paroi sur laquelle elle avait été projetée histoire de s’assurer que ses propulseurs ne s’amuseraient pas à l’envoyer ailleurs dans ce brouillard.
C’était bête, mais le simple fait d’avoir agit en donnant l’ordre au système automatique de la remettre à l’endroit, la remettait un peu plus en confiance et l’aida à retrouver un calme relatif.
\\Oui soldat, tu aurais dû me prévenir. Il est impensable de ne pas partager la totalité des informations en ta possession avec ta cheffe ! La prochaine fois tu auras un blâme.\\
Bon, cette remontrance n’en était qu’à moitié une, elle ne s’imaginait pas une seconde mettre un blâme à Darren, son sauveur. Mais elle lui en voulait un peu de ne pas l’avoir avertie et de s’être ainsi retrouvée en pleine crise de panique !

A l’autre bout de la salle, dans une position inconnue, Darren secoua la tête en pinçant des lèvres. Il avait prévu de lui expliquer le principe et la préparer à un scénario aléatoire. Sauf que ça c’était déclenché beaucoup plus tôt qu’il ne le pensait.
Du coup, ne sachant pas vraiment si c’était du lard ou du cochon, il mit ça sur le compte de sa panique et de la colère qui en résultait.
\\ C’est noté. \\
\\Bon et maintenant, comment on fait pour se retrouver ? Est ce que les combinaisons peuvent se retrouver l’une l’autre ?\\
\\ Oui. Normalement on utilise nos lumières de position mais elles ne seront pas assez puissante pour percer le nuage. On va utiliser un système que les soldats emploient sur le terrain : le stroboscope infrarouge. \\

Darren organisa ses idées. Il détailla :
\\ C’est un signal lumineux hors du spectre visible. On ne le perçoit pas à l’oeil nu. C’est utile pour signaler sa position sans prévenir l’ennemi. Ou dans notre cas, signaler sa présence au travers d’un environnement opaque. Fait comme moi : “Stroboscope ON !”. Filtre Infra-Rouge ON. \\
Darren attendit qu’Esfir s’éxécute.

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Lun 7 Sep - 17:53

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Darren Clive & Esfir Lunienko


Esfir toussota pour s’éclaircir la voix et donner les mêmes ordres que ceux qu’avait utilisé Darren.
Automatiquement, la verrière de son scaphandre se polarisa. Le filtre changea la couleur de sa perception, amenant le brouillard pourpre à devenir un gris maladif. Au début, elle aurait pu penser que ce petit éclat lumineux - comme un éclair lointain - était le fruit de son imagination. Mais l’ordinateur de la combinaison se cala immédiatement dessus et un encadré cerna la position du soldat.
Un petit titre bleu en-dessous indiquait : “Pfc. Clive”
\\ Est-ce que tu me vois ? \\
Clive se retenait de faire la route pour venir la rassurer. Il fallait profiter de l’occasion pour qu’elle apprenne à le repérer s’ils étaient séparer. Le brouillard était un assez bon exercice.
\\Oui je te vois... t’as l’air d’une petite luciole comme ça.\\ son ton manquait encore un peu de ses rythmes optimistes qui faisaient sa marque de fabrique mais elle commençait à reprendre le dessus.

\\ Tu vas devoir avancer dans ma direction. La visibilité est à zéro donc tu vas naviguer aux instruments. Ton ordi de bord peut t’y aider. \\
Il marqua une pause.
\\ La commande est la suivante : “Rejoindre Pfc. Clive”. Tu le dis et ta sphère de rotation placera des marqueurs. Il te suffira de les respecter et tu iras directement vers moi. Même si je me déplace... \\
\\Ok... et que ta lumière me guide!\\ dit elle avec une fausse légèreté qui se voulait encourageante. \\Rejoindre Pfc. Clive\\

Comme l’avait promis le soldat, un circuit de petits points lumineux se dessina sur sa visière. Pour un peu elle aurait pu se prendre pour Iron Man avec toutes ces surimpressions sur le verre. Elle se demanda si Tony Stark aurait eu aussi peur qu’elle, ainsi projetée en arrière par un brouillard opaque.
\\On se croirait dans un jeu vidéo... \\ dit elle pour braver sa peur alors qu’elle commençait à avancer en suivant ce chemin de petits cailloux lumineux.
\\ Carrément ! Les programmeurs ont regardé trop de films de science fiction ! Bientôt, on aura accès à la santé de notre corps à la découpe ! \\
\\C’est un peu plus flippant quand même... j’y vois rien... ce truc, ça va pas m’envoyer droit sur un obstacle hein ?\\
\\ Normalement, si obstacle il y a, il est signalé en surbrillance... \\

Durant le trajet, Darren l’encouragea et la conseilla. Le signal régulier de son stroboscope lui donnait l’air d’être un phare au milieu d’une nappe de brouillard. La visibilité était nulle. Esfir ne pouvait rien distinguer à par le signal et la route tracée jusqu’à Darren.
\\ Tu te débrouilles très bien. T’es à la moitié du chemin. \\ l’encouragea-t-il tout.
Le soldat avait également calé son ordinateur sur son amie pour pouvoir suivre sa progression. Son stroboscope était également allumé.

\\Et si j’arrive au but en ayant touché tous les petits points j’ai droit à un bonus ?\\ la fin de sa phrase, qui se voulait une simple blague thématique sur l’univers du jeu vidéo, tourna au petit malaise involontaire lorsque sur le dernier mot, elle découvrit le visage de Darren enfin visible de l’autre côté du néant.
\\ Ouais ! Tu accèdes au niveau secret ! \\

Lorsqu’elle parvint jusqu’à lui, elle discerna les contours de sa combinaison et son visage au travers de la verrière qu’au dernier moment. Ils avaient manqué de se percuter.
Darren l'agrippa par les bras et l’aida à se stabiliser en contre-poussée.
\\ Voilà. Si jamais tu es perdue, c’est exactement ce que tu dois faire. C’était pas très cool comme exercice mais tu es rodée maintenant... \\

Esfir soupira, qu’il était bon de voir ce visage amical après une grosse frayeur. Même si cela la blessait encore, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir en sécurité près de lui. Etait ce le fait de se sentir en sécurité rien qu’à sa présence qui avait fait naître ce béguin ? Peu importait finalement.
\\Merci, encore une fois...\\
Elle évita quelques secondes le regard du militaire, même avec ces combinaisons, la proximité qu’ils avaient en cet instant lui rappelait un peu trop la veille. Elle aurait bien voulu mais n’osa pas reculer, elle avait trop peur de se retrouver de nouveau dans ce sombre brouillard... seule.
D’ailleurs, Clive ne l’avait pas lâché. Ils se trouvaient tous les deux en suspension dans le brouillard pourpre, dans l’aire d'entraînement. Il devait reconnaître, dans le fond, qu’il y aurait eu beaucoup de choses sympa à faire avec Esfir si son coeur avait chaviré. La vie est étrange par moment, les événements les plus agréables ne surviennent pas lorsqu’il le faut. Darren n’avait pas changé d’avis à ce sujet et le malaise ne le quittait pas. Pourtant, s’il n’y avait pas eu Emilia, il aurait très certainement cédé à la tentation.
\\ Ne t’en fait pas. Ca n’a pas l’air comme ça mais tu as surpassé tous les petits nouveaux qui entre ici. Tu n’as pas vomi, tu n’as pas déclenché l’anxiolytique, tu n’as pas fait de crise claustrophobique. \\
Il lui sourit.
\\ Tu as un sacré potentiel ! \\
Elle toussota avant de reprendre la parole en regardant courageusement le militaire.
\\Je crois qu’on mérite une pause soldat... ça fait des heures qu’on est là et... j’ai faim.\\
\\ Moi aussi... \\
Darren demanda la fin de la simulation, le brouillard se dissipa peu à peu et la pesanteur les remena progressivement au sol. Le technicien revint dans la pièce pour les libérer de leur carcan. L’homme commença par Esfir, était ce de la courtoisie ou avait il sentit le profond besoin de la jeune femme de prendre l’air ?
L’air du vaisseau était probablement aussi artificiel que celui des combinaison, mais retrouver votre liberté de mouvement après avoir été engoncé dans un tel engin, ça vous donnait l’impression d’un bol d’air pur !
\\Je pense à quelque chose soldat Clive... tout à l’heure, c’est toi qui aurait pu revenir vers moi plutôt que de me laisser errer dans un brouillard horrible.\\
Elle baissa un regard amusé sur le technicien qui détachait les plaques métalique sur ces jambes.
\\Vous ne trouvez pas qu’il manque sérieusement de courtoisie ?\\
Le technicien sourit en haussant les épaules avant de s’attaquer à la dernière étape pour libérer la russe.
\\ Je devais bien t’apprendre à utiliser ton ordinateur... \\ se défendit-il. Sa voix changea, en bon clown, il ajouta outrageusement : \\ Et puis je suis très sexiste. Si tu ne veux pas m’obéir au doigt et à l’oeil, tu retournes dans ta cuisine ! \\
\\C’est ce qu’on verra, je vous rappelle que cette fois VOUS êtes sous mes ordres soldat !\\ répondit elle d’un ton autoritaire sérieusement entaché par son sourire.

Une fois que les deux furent libéré, Esfir fit quelques mouvements pour étirer ses membres et jouir de la souplesse que lui offrait son corps une fois débarrassé de la combinaison Athena.
« Allons voir ce que Goose a préparé de bon aujourd’hui... je suis sûre que ses patates seront moins bonnes qu’hier ! »
« Normal, tu n’étais pas là pour occuper ta juste place ! » la provoqua-t-il encore un peu.
« Je t’en ficherai des justes places! » rétorqua t’elle en lui lançant à la figure un chiffon qui traînait non loin.
Darren répondit d’un léger ricanement en lui renvoyant son torchon.

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Mer 9 Sep - 12:49

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Darren Clive & Esfir Lunienko



Le mess était plutôt animé lorsqu’ils y entrèrent. Ca faisait la queue au self et Darren hésita longuement à s’y engager. Il se demandait s’il n’allait pas se rabattre sur le bar du pont douze plutôt. Son estomac n’était pas d’accord avec lui et il n’eut besoin que d’un coup d’oeil vers Esfir pour s’en convaincre. Ces exercices en apesanteur les avait affamés, ce n’était pas un verre de faux alcool et un paquet de chips qui les requinqueraient.

Darren, donc, s’engagea dans la file et discuta un petit moment avec son amie. De tout et de rien, essayer d’occuper le temps, mais surtout de chasser ce malaise qui ne voulait plus le quitter. Ce n’était jamais facile de faire l’ignorant avec quelqu’un qui ne se contentait plus de l’amitié.

A mesure qu’ils s’avançaient, le soldat finit par prendre conscience que c’était un jeu dangereux. La veille, son amie était partie rapidement. Ou plutôt : elle s’était enfuie pour encaisser l’immonde râteau qu’elle avait subi. Darren trouvait qu’elle ne méritait pas ça, même s’il ne changeait toujours pas d’avis.
En l’observant, penchée distraitement au-dessus des desserts, il se pinça les lèvres en se disant qu’il ne devait pas laisser ça là. C’était malaisant, il prenait le risque de retourner le couteau. Mais Darren avait besoin de s’assurer qu’elle n’en souffrirait pas trop. Du moins, qu’Esfir n’en déduirait pas de mauvaises idées.

Quand ils furent installés à une table relativement à l’abri, Darren commença par lui poser quelques questions sur leur entraînement, savoir s’il pouvait lui donner des astuces, expliquer certaines choses. Il était mauvais menteur, si bien qu’il semblait de plus en plus clair que ce n’était pas le sujet principal.
A la fin d’une blague à peine risible, il soupira et regarda ses couverts. Finalement, il n’avait pas si faim que ça. Il les croisa sur son assiette et observa son amie.

Esfir sentait bien que quelque chose clochait dans cette discussion anodine. Mais elle n’était pas tout à fait sûre de savoir si le souci venait de ce qu’elle ressentait ou de lui. C’est donc avec un rictus de gêne qu’elle observa l’attitude de Darren qui avait à peine touché son assiette et qu’elle se préparait à la discussion qui ne manquerait pas de suivre. Une discussion qu’une part d’elle avait envie d’éviter mais que sa franchise et son optimisme naturel l‘obligeait à affronter avec sincérité.

« Écoute...pour hier... »
Il essaya de trouver les mots.
« Je veux juste que tu saches que tu n’as rien à envier aux autres. J’espère que je n’ai pas fait souffrir. Ou pas longtemps. Tu es quelqu’un de bien, Esfir. Si je devais repartir en mission de sauvetage et te porter une nouvelle fois sur mon dos, ce serait sans hésiter. Tu es comme une soeur. »
Il hocha la tête, le visage contrit.
« Je ne veux pas remuer le couteau, excuse-moi. Je ne suis pas très doué pour trouver les mots juste dans ces circonstances. C’est juste que...je ne voudrai pas que tu disparaisses du paysage parce que je t’ai vexé. »

« Je confirme Soldat Clive, tu n’es pas très doué.» elle adoucit ce petit reproche d’un sourire bienveillant tout en captant le regard de l’ami qui lui faisait face. Le concerné pinçait des lèvres, regrettant de ne pas être plus doué avec les mots.
Esfir posa à son tour ses couverts dans son assiette, pris une profonde inspiration et se lança comme pour un plongeon du haut d’une falaise.
« Darren, saches deux choses sur moi, je ne suis pas compliquée, et je ne suis pas rancunière. Tu n’es pas le premier à m’envoyer balader mais tu es sans doute celui qui l’a fait avec le plus de classe. » elle eut un petit hochement de tête comme pour se confirmer à elle même que cette assertion était bel et bien véridique. Clive ne bougeait pas d’un poil, écoutant silencieusement tout en se demandant si elle était sincère ou si elle essayait d’adoucir les choses. Elle se débrouillait plutôt bien pour le mettre en confiance. Il aurait pourtant préféré que ce soit l’inverse.
« Je ne vais pas te dire que je ne suis pas un peu blessée... et je ne te dirai pas non plus que je n’ai pas pleuré en allant me coucher hier soir. Mais, c’est comme ça, c’est la vie comme on dit. On ne commande pas à Dieu pour qui notre coeur bat et je serai une bien mauvaise personne de t’en tenir rigueur. » continua-t’elle avec amitié.
« Je suis du genre à assumer mes choix et leurs conséquences. J’ai choisi de tenter ma chance avec toi... j’en assume les conséquences peu importe si elles sont douloureuses. Je peux le faire car, je sais ce que je suis et qui je suis. Certains trouvent que je suis stupide ou faible... moi je dis que c’est ma force! »
Elle s’interrompit pour reprendre sa fourchette et piquer dans l’une des pommes de terre de son assiette avant de continuer sur un ton plus léger.
« Et puis bientôt un grand blond passera la porte des étoiles et je t’oublierai dans ses bras! »
Elle mordit à pleine dents et repris tout en mâchant.
« Et choldat Clive, che vous interdit de me traiter différemment et de ne plus être mon ami à cause de cha... et ché un ordre ! »
Il finit par hocher la tête après quelques secondes de silence, un léger sourire figé sur le visage.
« Bien MaCHame. » répondit-il, comme un soldat, en ayant strictement rien dans la bouche pour écorcher la phrase.

Huit heures.
Les techniciens, en plus grand nombre, finissaient de monter leurs armures Athéna. L’un à côté de l’autre, il regardaient fixement vers l’avant en se laissant boulonner progressivement les plaques de blindage. Parfois, Darren jetait un petit regard en direction de son amie. Sa respiration était calme, elle aussi, mais il devinait la même appréhension qui brûlait au fond de son estomac. Le grand jour, enfin ! On allait les déposer sur une planète pulvérisée pour y rechercher le premier signe des Dorns. Un Amerloc et une Russe, ensemble, sur une mission de recherche archéologique.

Cette pression était très grisante. Ils seraient les premiers à mettre le pied sur ce sol. En explorateurs, en conquérants, ils allaient étudier le secteur. Ca demandait de l’assurance, du courage et de la force. Ils l’avaient tous les deux. Darren inspira une dernière fois l’air du Dédale avant qu’on ne lui pose le scaphandre. Son ordinateur s’amorça et les différents outils de contrôle se projetèrent sur sa verrière.

\\ Oxygène Ok. Carburant Ok. Energie Ok. Tous les systèmes sont bons. Esfir ? \\
Esfir souriait. C’était le grand jour et elle était là où elle devait être. Elle était aux côtés d’un ami et elle allait poser le pied sur un monde encore inexploré. Jusqu’ici ses missions l’avaient conduite sur des mondes qui lui étaient étrangers mais que d’autres avaient foulés avant elle. Aujourd’hui, c’était elle Niel Armstrong ! Quelle belle vengeance pour une petite russe ! Alors oui, malgré le petit raté entre elle et Darren il y avait deux soirs de ça... elle était heureuse et rien ni personne ne lui enlèverai ça.
Le technicien vissa son casque sur sa tête et les paramètres bleutés apparurent en surimpression, l’impression d’être Iron Woman venait s’ajouter à tout le reste. Elle était stressée ou plutôt excitée par l’aventure qui s’ouvrait devant eux... mais à cette minute précise, elle se sentait invincible.
« Oxygène Ok. Carburant Ok. Énergie Ok » répéta-t’elle tout en vérifiant ces paramètres.
« Tous les paramètres sont optimaux pour la mission.»

Clive quitta sa position quand le technicien lui fît signe du pouce. Il s’approcha lourdement d’une grande étagère pour s’équiper. A cause de la combinaison, il ne pouvait pas prendre de gilet tactique. Ca s’organisait autrement dans l’espace. Les sacoches et emplacements étaient aimantés, modulaires. Darren accrocha ses munitions à la ceinture puis revint vers Esfir avec une petite sacoche blanche. Il se pencha sur elle et l’installa sur l’un de ses flancs, un peu en arrière, pour que ça ne gène pas ses bras.
\\ Réserve d’oxygène et colmatage. \\ lui expliqua-t-il distraitement.

« Merci, tu peux me passer cette petite pochette là.» Elle lui indiqua une petite pochette orange, qui contenait un petit béa-ba de mécano. Même si elle n’était pas là en tant que technicienne, la jeune femme se serait sentie nue et désarmée sans au moins une clé à molette sous la main. Darren s'exécuta. Il l’aida à installer son équipement en respectant les consignes.
Il arrangea son étrange fusil sur l’épaule puis se tourna vers le jumper qui les attendait sur la baie. Les F-302 étaient déjà sortis pour sécuriser le secteur.
\\ Contrôle mission, ici Darren. Ma collègue et moi sommes équipés et opérationnel. On monte à bord du jumper. \\
\\ Ici Robin. Je suis votre contrôleur mission. Que le chef de groupe signale verbalement le lancement de l’opération. N’oubliez pas d’enregistrer vos indicatifs SSI. \\
\\ Reçu. \\

Au comble de l’excitation, Clive agrippa l’avant bras d’Esfir pour l'entraîner joyeusement vers le Jumper.
\\ Les indicatifs SSI, c’est le suivi à distance depuis nos puces sous-cutanées. Un problème ? On nous téléporte. Il faut se baptiser d’un nom, suivi d’un numéro. Par exemple, Echo 1 et Echo 2. \\
Darren s’arrêta au milieu de l’entrée du jumper pour se retourner et la regarder.
\\ Mais c’est une mission Russe dirigée par une Russe. Si quelqu’un mérite de déclarer nos indicatifs, c’est bien toi ! \\

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Mer 9 Sep - 14:47

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko


La jeune femme réfléchit quelques secondes avant de demander.
« \\Il faut que ce soit le même mot pour tous les deux ? \\»
Après avoir eu la confirmation qu’il fallait un seul nom et deux chiffres, la russe annonça alors ce qu’elle avait choisit.
« \\Robin, ici Esfir Lunienko, le chef d’équipe. Nos SSI seront Voskhod 1 pour moi et Voskhod 2 pour le soldat Darren Clive. Nous lançons l’opération maintenant.\\»
\\ Bien reçu. \\

Elle entra dans le jumper qui allait les conduire jusqu’au site décidé lors du briefing. Avec leurs combinaisons, tous deux devraient rester à l’arrière du jumper dont le vol ne durerait que quelques minutes. Darren la regarda silencieusement, intrigué. Elle semblait lire dans ses pensées puisqu’elle lui expliqua :
«\\ Voskhod, je me suis dis que ce serait approprié, c’est le nom de la mission durant laquelle Alexeï Leonov a fait la première sortie extra véhiculaire de l’humanité.\\»
La fierté patriotique qui animait la mécano transpirait dans sa voix et se mêlait à la fierté de commander sa première mission.
\\ C’est bien choisi. \\
C’était plus facile pour elle, aujourd’hui de ne plus penser au malaise qui s’était créé entre eux depuis qu’il avait repoussé ses avances. Etait ce parce qu'ils avaient crevé l'abcès la veille ou juste parce qu'elle avait bien trop d’autres choses excitantes à penser ? Dans le fond, cela n’avait pas d’importance, l’important, c’était la mission.
« \\Si on avait pris des noms différent, j’aurais choisi Apollo pour toi et Soyouz pour moi... en souvenir de la première mission russo-américaine marquant la fin de la guerre froide. Mais finalement, nous affubler tous les deux du nom d’une réussite russe.. voilà de quoi faire dresser les cheveux de Caldwell sur sa tête...enfin, s’il en avait encore.»
\\ Il lui reste ses sourcils à perdre... \\
Esfir ne put retenir son éclat de rire. Ca faisait un bien fou de rire avant le levé de rideau.

Ils n’eurent pas vraiment le temps de se poser beaucoup de questions, le Dédale s’était suffisamment approché de la planète pour que le vol en jumper ne soit qu’une formalité. Quinze minutes plus tard, les pilotes ouvrait la porte arrière pour laisser filer leur colis vers leur destination.
« \\Robin, ici Lunienko, on s’apprête à sortir.\\»
\\ Compris Voskhod 1, la voix est dégagée. \\
«\\ Bien reçu.\\»
La russe se tourna alors vers son co équipier. Elle lui adressa un petit sourire mais qui disparut assez vite au profit du trac qui prenait le dessus.
« \\Au théâtre, on dit que pour chasser le trac, il faut hurler avant d’entrer dans les coulisses, hurler pour extraire toute la tension.\\» elle ponctua sa phrase d’un clin d’oeil avant d’ordonner.
« \\Alors en avant soldat et hurle !\\»
Elle donna une légère impulsion pour sortir du jumper dans le froid de l’espace, et poussa un hurlement... démesuré par rapport à la faible vitesse de propulsion de sa combinaison et qui devait paraître bien ridicule aux yeux de ceux qui ne ressentirent pas le bien fou que cela lui avait fait.
\\ BAAAAAAAHHHHHHHHHHH ! \\
C’était son meilleur cri de guerre.
Le soldat bondit en même temps que son équipière et il ne cessa de hurler qu’une fois à bout de souffle. Il n’avait pas eu le temps de l’avertir qu’elle resterait en mode émission. Donc, lorsqu’ils posèrent les pieds sur l’astre mort, Robin s’enquit immédiatement de leur état. Il proposa une téléportation d’urgence avec médecins à l’arrivée. Darren n’était que trop heureux de laisser Esfir de dépatouiller avec les conséquences de son idée amusante. Tandis qu’elle tentait de rassurer le contrôle mission, Clive se tourna dans sa direction. Il mima le ramier de ses mains avec un air narquois, satisfait d’avoir cette occasion de la narguer.
Esfir lui tira la langue entre deux réponses à un Robin plutôt inquiet.
« \\Non, tout va bien Robin, puisque je vous le dit.\\»
\\ Êtes-vous en présence d’une forme de vie hostile vous empêchant de parler librement ? Etes vous blessés ? Avez vous dépressurisé ? \\
« \\Robin, il va falloir apprendre à déstresser. C’était juste un cri de guerre, vou avez jamais poussé de cri de guerre histoire de chasser le stress.. non ? Bah vous devriez essayer ca vous ferait pas de mal\\»
\\ Voskhod 1, on ne peut pas jouer à crier pour rien, nos transmissions doivent être claire et compréhensible. Si vous criez comme ça sans raison, comment saurais je la prochaine fois que vous avez réellement besoin d’aide. \\
Esfir levait les yeux au ciel... aux étoiles plus précisément. Darren était aux anges.
« \\Croyez moi, vous entendrez clairement la différence !\\»
\\ Voskhod 1, nous ne pouvons nous permettre le moindre risque, ni de perdre du temps à jouer les interprètes de cris. Vous êtes en situation d’exploration, sur un sol inconnu aux dangers inconnus et vous... \\
« \\Ok, ok Monsieur Rabat-joie ! La prochaine fois que j’aurais besoin de pousser un cri de joie ou juste pour me donner du courage...je crierai BAZINGA, Compris : BAZINGA ! Comme ça pas besoin d'interprète et la communication restera claire et précise. Voskhod 1 Termine.\\»
La jeune femme regarda Darren, les sourcils légèrement froncé et les mains tant bien que mal sur les hanches.
« \\Vous les militaires...vous êtes décidément trop coincés !\\»
\\ Et tu diras la même chose, à l’abri dans notre dos, pendant qu’on se bat contre les méchants ? \\ la nargua Darren tout en mimant sa position, poings sur les hanches.
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Jeu 10 Sep - 13:07

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko



Le soldat se conservait la beauté de la découverte.
Une fois Esfir libre de ses obligations hiérarchiques, il fit quelques pas en sa compagnie pour observer les alentours. Le site d'atterrissage avait été choisi sur un terrain grand et plat. Cela ne retirait rien à la grandeur et le côté majestueux de l’espace. La poussière à gros grains formaient des sortes de “bancs de brouillards” ici et là. Privés d’impulsions, ils donnaient l’air figés dans le temps pour l’éternité. Des petits nuages de poussières cotonneux. La surface était dure et sableuse à la fois. On se serait cru dans le lit d’un océan qui avait été vidé puis fossilisé par une dizaine de catastrophes naturelles. Il ne semblait rester qu’une toute petite couche de poussière sur une croûte rocheuse dantesque.
Tout était terne, noir, stérile. Quand on avait l’habitude de côtoyer des biomes de vies, même s’il s’agissait d’un désert surchauffé et purement hostile, ça faisait quelque chose d’observer un endroit vide de toutes substances. Ca donnait une impression extrêmement grisante et dangereuse à la fois. Comme si une entité invisible capable de vous vampiriser n’attendait qu’une brèche dans votre combinaison. La vie préservée à l’intérieur. Le néant à l’extérieur.

Darren leva le nez.
Plus loin, on remarquait des falaises à pic, des collines rocailleuses et des barres de rochers. Elles étaient immenses. Véritablement immenses. Il avait l’impression d’être une petite fourmie isolée et paumée dans le terrain de jeu d’une sorte de Dieu du Flétrissement. Pour un peu, l’entité jouerait avec l’un des dangers de l’espace pour les écraser comme de vulgaires punaises.

Le soldat guetta ensuite les étoiles au loin. Les larges panaches de gaz qui rendait le tableau somptueux et magnifique.

\\ Regarde ça... \\ dit-il, émerveillé.

En plus de ce point de vue unique et impressionnant, le Dédale était si grand qu’il se distinguait à l’oeil nu. On le voyait parfaitement en cours de déplacement, opérant lentement un cercle autour du terrain d’exploration pour le sécuriser.

Esfir restait bouche bée, ce spectacle de désolation était à la fois déprimant et magnifiquement magique. Était-ce ces émotions que Neil Armstong avait ressenti en découvrant la lune ? En tout cas, Esfir Lunienko, elle, ressentait un mélange de crainte respectueuse et d’émerveillement enfantin. Lorsqu’elle avait signé pour cette aventure, c’était ce genre de décors qui peuplaient ses rêves les plus fous... ça et rencontrer des klingons.

Le pilote du Jumper déclara son envol. Heureusement car il n’y avait aucun bruit ni vibrations dans l’espace. Darren, en se retournant, vit que l’engin était plus éloigné qu’il ne l’avait estimé. Si un monstre ou un quelconque danger apparaissait dans leurs dos, ils seraient incapable de le sentir arriver. Ils ne s’entendaient qu’eux et leurs corps dans ces armures.

\\ Tout va bien, patronne ? \\ lui demanda-t-il sans cesser d’observer la beauté du décors.

Il fallut quelques secondes à la jeune russe pour répondre au soldat, son esprit était parti vers les étoiles et sans doute même un peu au delà.
« \\Tout va bien soldat. \\» répondit elle d’une voix étrangement calme qui contrastait avec ses railleries habituelles, preuve qu’elle était sous le charme de l’endroit.
« \\J’imagine qu’il est temps de se mettre en route... alors, en avant soldat.\\»
\\ A vos ordres ! \\

Conformément à leur plan de route, ils marchèrent une longue demi-heure en direction du site de fouille. Il s’agissait d’un haut plateau sur lequel les instruments du Dédale avait repéré le premier jalon des Dorns. Un obélisque ayant soit résisté à l’environnement hostile. A moins qu’il n'ait été installé après…

Mais la traversée se révéla beaucoup plus physique. La salle d'entraînement du Dédale ne permettait pas de faire une aussi longue distance avec un terrain aussi chaotique. Il était plat, certes. Mais avec des cailloux, des rochers. Des endroits plus ferme, d’autres moins. Des trous sableux, des crevasses à franchir. C’était un sacré exercice qui plaça l’un comme l’autre dans une situation assez sportive. Lorsque Darren parvint au pied de la falaise, il examina l’immensité de ce pic puis les autres chemins.

\\ On a...plusieurs choix... \\ dit-il, essoufflé. \\ On peut continuer le chemin qui serpente jusqu’au plateau. \\

Ce fameux chemin était très étroit. Il passait sur le flanc de cette falaise à pic comme un sentier de chèvres risqué. Long et sinueux, il faisait des allers et des retours jusqu’à atteindre le sommet.

\\ Ou alors on engage notre propulsion. Ca va nous coûter du carburant mais on s’élève jusqu’au sommet. \\
Il la regarda en souriant, le souffle toujours court.
\\ Les joies de la gravité zéro... \\

Esfir était déjà exténuée. Lorsqu’ils s’arrêtèrent enfin, elle posa ses mains sur les genoux et reprit sa respiration comme si elle venait de courir un cent mètre.
« \\Option 2... a ce rythme mes réserves d’oxygène tomberont plus vite que les réserves de carburant. Mais laisse moi une petite minute avant le décollage ok ?\\»
\\ Oui, bien sûr... \\

La russe se redressa et pris quelques inspirations un peu plus forte tout en prenant garde à expirer plus lentement. Une méthode comme une autre pour retrouver une respiration plus normale et diminuer son rythme cardiaque. Elle vérifia rapidement ses réserves et son electro, ça battait vite là dedans mais ça restait dans la norme.

« \\Ok c’est bon, on peut y aller.\\»
\\ Je t’emmène ? \\ lui proposa-t-il, légèrement gêné par ce que ça impliquait.

Il ouvrait son bras valide pour pouvoir cerner ses hanches tandis qu’il préparait sa propulsion.

“C’est parti pour une danse!”... cette petite réplique amusante, cette fois, elle la garda pour elle. Elle essaya de se convaincre que c’était par volonté de professionnalisme... mais elle devait bien admettre que c’était davantage dû à la gêne qu’elle éprouvait encore lorsqu’elle se rapprochait un peu trop de lui. Et puis, elle ne se souvenait que trop douloureusement de la façon dont leur dernière danse en apesanteur s’était terminée.
« \\Je te laisse guider alors.\\» dit elle, en restant inconsciemment dans l’analogie à la danse, tout en se laissant entraîner par le soldat.

Esfir pu l’entendre marmonner quelques consignes de vol dans son casque pour atteindre le sommet.

« \\Qu’est ce que tu racontes ?\\»

Darren referma son bras autour de la taille d’Esfir, habité par la crainte de lui offrir de faux espoirs par ces ambiguïtés. Il avait eu envie de lui lâcher un “c’est professionnel”, histoire d’être certain. Mais il se souvint de leur discussion d’hier. La jeune femme lui avait ordonné de ne pas changer d’un iota dans son comportement. Alors sans vouloir en faire trop, il la serra contre lui pour ne pas l’envoyer danser dans le vide spatial puis il donna une première impulsion, leur faisant quitter le sol.

\\ Je mets des repères. Je vais nous faire passer ce pic, là haut. Et on avancera à l’horizontale ensuite. Ca nous fatiguera moins, ça te va cheffe ? \\

En fait, par “nous”, il voulait plutôt dire qu’il voulait lui éviter des efforts supplémentaires. Clive était déjà bien fatigué par ce trajet donc il pouvait supposer objectivement que son amie n’était pas en meilleur état.

« \\Parfait soldat, en avant!\\» répondit elle en gardant le “envoyons nous en l’air” enfermé au fond de sa gorge, mais qui fit naître un petit rictus amusé sur ses lèvres malgré tout.

Darren ne le vit pas, forcément. Après lui avoir demandé de s’accrocher, par pure rhétorique, il accumula de courtes impulsions pour atteindre une vitesse de croisière. Ils flottaient maintenant, comme des Dieux, en gagnant de l’altitude. La falaise à pic défilait devant leurs yeux comme s’ils se tenaient dans un ascenseur sans forme ni matière. Il n’y avait que leurs propres respirations pour accompagner l’ambiance sonore. Et enfin, lorsqu’ils montèrent suffisamment haut, le spectacle devint encore plus époustouflant.

Le haut plateau. Une vaste étendue qui donnait l’impression d'atterrir sur un volcan obstrué. Mais qui semblait cette fois loin de toute substance. On y discernait malgré la distance des formes fossilisées. Des carrés bien ordonnés, des traits, des lignes bien trop droites pour être l’oeuvre de la nature. Comme Darren l’avait dit, il compensa leur prise d’altitude et troqua leur mouvement pour une avance lente. En se penchant façon Iron Man, il ajouta une nouvelle impulsion qui leur fit survoler lentement ces étranges fondations.

\\ Ben merde alors... \\

Darren ne pouvait pas pointer ce qu’il voyait du doigt. Son bras libre étreignait toujours Esfir contre lui. Pourtant, son regard tomba fatalement sur le centre de cet endroit. Un immense obélisque y trônait en maître, faisant passer le monument Américain correspondant pour une vieille biscotte déplumée. Une lueur orangée, comme le crépitement fugitif d’une flamme, apparut à sa base l’espace d’une seconde. Puis il prit de l’ampleur, remontant sur la surface en y dessinant des signes inconnus à la façon de l’anneau de Tolkien.
Sauf que Darren ne semblait pas réagir. Il les fît atterrir à côté d’un grand rectangle grisonnant. Au début, on aurait cru à un lit de poussière. Puis plus on descendait, plus le détail permettait de comprendre qu’il s’agissait de vieilles cultures.
Un champ...de la matière organique...en plein espace ?!?

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Ven 11 Sep - 14:28

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Destination : Kamerad Popov

Darren Clive & Esfir Lunienko


Esfir pouvait le voir clairement.
Des hautes herbes, la pointe grisée, détruite par les radiations et l’absence d’atmosphère. Mais la racine, le bas de la tige, était aussi éclatant que du blé en été. Ca poussait à l’oeil nu, ça mourrait automatiquement tant l’environnement était hostile...puis ça repoussait...

« HIN HIN HIN HIN ! MOUJNAH VIORK VADAK !!!! \\ »

Le spectacle était incroyable, alors que tout semblait aussi mort que la ville de Pompéï, figé dans une mort soudaine et inéluctable... une lueur vint donner de la vie à ce spectacle macabre. Cette lueur faisait apparaître des symboles sur l’obélisque gigantesque donnant à l’endroit des allures de Mordor.

« \\Waow... c’est incroyable, c’est encore vivant...\\»

Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin dans sa contemplation que les mots, étranges mais au timbre familier résonnèrent. Elle ne comprenait pas la signification, mais la voix, son rythme, ses intonations... ça semblait familier, comme si un vieil ami de Moscou venait lui parler dans un patois slave qu’elle ne comprenait pas.

« \\Darren, tu as compris quelque chose toi ?\\» demanda t’elle au soldat, inconsciente du fait qu’elle avait été la seule à entendre ces propos mystérieux.

\\ De quoi tu parles ? Cette chose qui pousse en continue alors qu’elle ne devrait pas ? \\ questionna-t-il. \\ C’est contre nature ce truc... \\

Clive, visiblement, n’était pas intéressé par l’obélisque dont l’aspect orangé gagnait en puissance. Les signes qui brûlaient dans un aspect de feu, en réalité...étaient en train de se mouvoir sur la surface de l’obélisque.

« \\Non, la voix... et les écritures qui brûlent là\\» dit elle en pointant du doigt l’obélisque.
« \\Bon, le champ aussi c’est louche...mais ça...c’est...c’est carrément dingue !\\»

Darren toisa Esfir au travers de son casque. Puis il se retourna pour regarder l’obélisque qui, de son côté, demeurait morne et éteint. Il l’observa un petit moment sans comprendre de quoi parlait son amie puis, sans vouloir la blesser, il lui dit :
\\ Ben c’est un rocher gravé...je vois rien qui brûle ! \\
« \\Mais tu déconnes ? Là, les symboles... on dirait une écriture de feu et..\\» elle plissa les yeux pour s’assurer qu’elle n’hallucinait pas. « \\Et ça bouge même.\\»

Elle fit quelques pas pour s’approcher du monument, retenant sa main d’en toucher la surface malgré la tentation que cela représentait.
« \\Je suis pas en train d'halluciner..non... et puis la voix, tu l’as entendu ?\\» demanda t’elle en se tournant à nouveau vers son équipier.
\\ Pourtant on dirait. Je ne vois rien d’inhabituel. Et je n’ai rien entendu... \\
« \\Non c’est pas possible, regarde, là !\\» dit elle en posant sa main sur les symboles comme si toucher la surface donnerait plus de véracité à ses propos.

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