Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Voyage vers l'impossible [Darren]

 :: Galaxie de Pégase :: Planètes explorées :: Orzan - P4X-827
Aller en bas

Invité
Invité

Lun 27 Mai - 19:23

avatar
Chronologie : Début août 2019


Tout était allée de travers. La journée avait pourtant bien commencé !
Il y avait d’abord eu cette découverte. Complètement par hasard, certes. Les chercheurs gaëlliens étudiaient une plante qu’ils venaient de découvrir sur une planète et qui possédait des caractéristiques tout à fait intéressantes. C’est en allant déraciner quelques spécimens qu’un scientifique était passé à travers le sol, littéralement. L’équipe de secours avait remonté le blessé… qui déclara avoir fait l’une des découvertes les plus incroyables de l’histoire gaëllienne. Un laboratoire wraith ! Abandonné, seul au monde et excessivement vieux à en croire l’état du matériel et la couche de poussière.
L’information était remontée aux oreilles du Conseil et d’Emilia qui chapotait le projet Exploration et la princesse ne tarda pas à rejoindre les chercheurs pour étudier cette formidable trouvaille.

Tout allait bien donc. Ou pas.

Il s’en était fallut d’un rien. Un simple contact physique et boom… Emilia s’était d’abord sentit fébrile, puis de plus en plus mal. Quelques heures plus tard elle s’effondrait. Son état se mit à empirer. Quarante huit heures passèrent et elle reçut les meilleurs soins mais rien ne marchait.

Les biologistes avaient profité de ce temps pour mener leur enquête et ils avaient découvert que les wraiths avaient entreprit de développer un moyen imparable pour détruire les anciens. Pas de chance pour eux, leur œuvre, un organisme microscopique, était redoutable et s’était mis à attaquer les membres de la race qui l’avait crée. Les tissus wraith sur lesquels les scientifiques testèrent l’organisme avait commencé à se faire envahir, puis à se nécroser progressivement, ce qui avait permis d’appuyer cette hypothèse. Les humains de l’expédition avaient été épargné mais cela ne signifiait pas que la création wraith n’allait pas évoluer pour s’adapter à l’organisme humain. Toutes les précautions furent prises au cours des recherches pour éviter le contact.

Cette chose se multipliait rapidement dans le corps de la princesse et semblait coloniser tout particulièrement le cerveau. Les tentatives pour neutraliser l’envahisseur marchaient parfois pour un temps mais l’organisme sensiblement vivant finissait toujours par revenir.
Si Emilia eut des moments de lucidité au début, elle finit par sombrer peu à peu dans un sommeil dans elle ne se réveilla plus. Sa santé se mit à décliner et Suëna commença à craindre réellement la mort de sa fille, elle mobilisa le Conseil des Sept et la reine Kali zein’ Asygar proposa une technologie dont elle avait l’exclusivité, non sans monnayer quelques avantages au préalable.
Tout fut installé en un temps record. La technologie devait permettre de pénétrer dans l’esprit d’Emilia, l’objectif était de soutenir la jeune femme, de l’aider à encaisser le temps que les médecins trouvent un remède à son mal. Avec un peu de chance, le voyageur pourrait même découvrir des informations sur le fameux organisme. Qui sait ? Mais l’expérience n’était pas sans danger. Une femme se porta volontaire… elle ne revint jamais de son voyage dans l’esprit partiellement brisé ; elle ne se réveilla plus. Comprenant que la situation devenait vraiment désespérée, Suëna finit par se tourner vers une personne qu’elle n’aurait jamais sollicité en temps normal. Un individu de petite condition, un étranger… mais un homme qui était revenu d’une confrontation avec ce que sa fille avait baptisé le « Zätaar »… le croque-mitaine gaëllien.
Alors elle se déplaça en personne jusqu’à la Porte et traversa vers Atlantis pour demander après Darren Clive, le soldat qui avait su se faire l’ami de la princesse d’Arcadie.

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité

Lun 27 Mai - 20:20

avatar
A cet instant, le soldat n’était pas de service sur la cité.
Un militaire dépérit lorsqu’il ne s'entraîne plus, son unité se trouvait mobilisée sur la hauteur d’une crête du camp d'entraînement. Avec l’ensemble du D4 et une dizaine d’autres hommes composant la section, ils évoluaient dans une étonnante reproduction d’intérieur d’un vaisseau ruche. Une oeuvre d’art conçu par les techniciens et les biologistes, vu que c’était un bâtiment “organique”. Ils avaient respecté ce que le Programme et les hommes de terrain savaient des plans généraux d’une ruche Wraith.

Si l’instructeur se déplaçait sur des passerelles au-dessus de leurs têtes pour reprocher toutes leurs erreurs de déplacements et la mauvaise utilisation des couverts, ça n’en restait pas moins un entraînement passionnant. Beaucoup des gars spéculaient sur le sujet, trouvant que Sheppard ne devait pas être étranger à cette manoeuvre vu toutes les pertes qu’il avait subi sur l’Opération Normandie.

Une équipe adverse, bien plus confirmée, leur faisaient face armés de lances incapacitantes et d’armes de poings Wraiths. Et devinez quoi ? Ils jouaient parfaitement le jeu !
Ceux équipés de lances se déplaçaient lentement, comme des sbires. Ceux qui avaient les armes de poings faisaient les originels. Des vétérans que Darren, comme le reste du D4, redoutaient d’affronter malgré leur courage. Ils n’hésitaient pas à les attaquer au corps à corps ceux-là. Des fous furieux...

La baston était prenante. Ils devaient libérer des otages, leurs potes atteint par les tirs il y a quelques minutes. Darren restait auprès de son équipe du dortoir et, jusque là, ils s’en étaient plutôt bien tirés. Régulièrement, l’instructeur au-dessus d’eux gueulait ses instructions. “Attention à ci”. “Rentre tes pieds toi.” “Et ta bretelle, c’est pour les chiens ? Pour porter ton collègue, tu abandonnes ton arme ?”.

Les journées étaient plus longues et épuisantes. Mais Darren adorait cette formation, il en avait besoin s’il devait partir à l’extérieur. Son lien avec la Gaëllie, il devait le reconnaître, avait en quelque sorte révolutionné son poste. Quand le coup de sifflet marqua la fin prématurée de la manoeuvre et que la voix de l’instructeur tonna un énorme : “CLIVE, SORTEZ !”, le concerné ouvrit des yeux ronds. Il se demanda quelle erreur il avait pu commettre pour être retiré comme ça et se faire séparer de ses amis.

Obéissant, il quitta la zone d'entraînement et tomba sur le sergent de comm qui se chargeait des liaisons radio avec Atlantis. Le type l’attendait pile à la sortie, le regard grave.
« Première classe Clive ? »
« Sergent, oui sergent. » confirma-t-il en débutant un salut militaire.
« T’es transféré d’urgence sur Atlantis. Une convocation de dernière minute. »
« Quoi ? Mais... »
« Ils ont dit “sur le champ”. Discute pas, soldat. »
« A vos ordres ! »

Un peu paumé, Darren ne sortit pas un mot de plus et se fit avaler tout rond par un flash lumineux. Il eut à peine le temps d'apercevoir l’environnement du Dédale, de se faire à l’idée qu’il venait d’être téléporté, qu’un nouveau flash le débarqua sur la cité. Il reconnaissait sans mal les salles de réunions particulièrement homogène de la cité. Pour ce qui était de ces endroits là, les huiles adoraient le standard.

« Merde...mais qu’est-ce qu’il se passe... » souffla le soldat en sentant l’angoisse monter d’un cran.

Il n’avait pas spécialement peur de se faire déposer dans cette salle encore vide. Il était persuadé que l’animation ne démarrerait que trop vite. Et surtout, que ça n’allait pas être drôle pour sa poire.
Mais, plus que tout, c’était le fait qu’on ne lui ai laissé le temps de rien. Darren se trouvait tout dégueulasse dans sa tenue, sentant un peu la sueur, avec son équipement encore entier sur le dos. Par soucis de sécurité, il ouvrit son sac à dos et plaça son P90 à l’intérieur, cran de sécurité activé. Le 9mm restait à sa cuisse.
Ils ne risquaient pas grand chose avec les munitions d’entrainement. Mais on ne plaisantait pas avec la sécurité.

Même pas le temps de rendre l’arme, de changer de tenue…
Bon sang. Qu’est-ce qu’il se passait ? Mobilisation d’urgence ? Ou bien un accident sur la cité ? Quelqu’un à protéger tout de suite et maintenant ?
Avec l’anxiété, Darren se posait des tas de question. Il en était encore en train de déboucler la lanière de son casque, les mains recouvrant les bords de la protection pour se libérer la tête, quand il entendit la porte s’ouvrir. Le son Lantien, électronique, avec le glissement des doubles battants. Automatiquement, le jeune homme se retourna, terminant d’amener le casque sous son bras et amorçant un début de salut militaire lorsque...

« Première classe Clive au rap... »

Cette silhouette. Cette dégaine de grandeur qui se dessinait à l’ouverture. Cet air royal assumé et pas du tout exagéré. Il ne pouvait pas ne pas reconnaître Suëna Zeïn Eidolas, même s’il ne la voyait passer dans le paysage que pour mieux s’embrouiller avec sa fille : son amie “plus plus”. La première idée qui vint à Darren, même si sa trombine prouvait qu’il buguait complètement sur tout ce délire, fût de se dire que sa relation avec Emilia venait d’être découverte. Et qu’elle veillait à ce qu’il disparaisse finalement de sa vie.
Darren reconnaissait, au fond de lui, qu’il s’exerçait à rendre sa relation avec elle de façon plus ambiguë. Même si la princesse avait toujours été plus claire que de l’eau de roche, lui jouait parfois sur un autre tableau. C’est aussi grâce à ça qu’il avait vécu les meilleures vacances de sa vie.
Et elle...elle ne venait pas pour faire la causette. Il y avait un truc…

« Votre altesse... » bafouilla nerveusement Darren en passant une main dans ses cheveux.

Il savait que le casque avait la fichue tendance de lui mettre la coupe au bol. Ca lui donnait un air de benet et il en avait certainement pas besoin pour faire comprendre à la reine qu’elle repartirait bredouille s’il devait rayer la blonde de son existence. Même le garde du corps qui entrait avec elle ne lui ferait pas entendre raison s’il voulait jouer le gros dur…

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité

Jeu 30 Mai - 11:37

avatar
Suëna zein’ Eidolas



Kali zein’ Asygar expérimentait depuis des années l’exploration dans l’esprit de ses cobayes. C’est ainsi qu’elle avait développé le programme de l’apprentissage par le rêve. mais la souveraine était ambitieuse, elle ne s’était pas arrêtée là. Ce que Suëna considérait comme une aberration se révélait peut-être être la dernière chance de salut de sa fille. L’échec de la première mission lui avait coûté. Si une gaëllienne expérimentée dans ce type de voyages si particuliers ne parvenait pas à revenir, qui le pouvait ?

Alors que faisait-elle ici ? Elle se le demanda une nouvelle fois en apercevant Darren Clive. Débraillé, en tenue de soldat… elle avait dû le déranger en plein exercice étant donné sa tenue négligée. Que pouvait bien lui trouver Emilia ? Se demanda t-elle en le toisant par habitude. Puis elle repensa à sa rencontre avec Aaron… jadis elle avait fait le choix d’épouser un homme du peuple. Mais son mari n’avait rien à voir avec ce Clive, c’était un homme de goût, un artiste.

-Asseyez-vous, ordonna t-elle sur un ton qui ne souffrait pas de refus.

Pas de salut, rien. Elle n’était pas venue pour faire des politesses, elle en avait suffisamment échangé avec les gouverneurs atlantes pour solliciter cette rencontre en urgence.
Son garde du corps était resté à l’extérieur, il ne participerait pas à la conversation. La reine d’Arcadie se tenait bien droite, l’air grave. Elle attendit qu’il s’exécute avant de laisser tomber :

-Emilia est mourante.

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité

Jeu 30 Mai - 23:31

avatar
Si ça ne tenait que de lui, le soldat serait resté debout juste pour lui prouver qu’il n’était pas là pour faire le toutou obéissant. Elle, elle débarquait ici, dans SON terrain, SA planète, SON expédition pour lui donner des ordres ?
Mais qu’est-ce qu’il se passait bon sang ? Cette reine était forcément passée par la case CODIR pour qu’ils en viennent à le téléporter ici. Ils étaient entre quatre yeux. Darren était complètement paumé.

Qui sait si c’était plus l’inquiétude que la curiosité mais il s’installa bien sagement pour connaître l’affaire. Il n’en pouvait plus de se poser des questions. Mais...quand ça vint enfin, que la nouvelle tomba comme ça, de but en blanc, avec ce qu’il n’avait jamais vu sur le visage de la reine malgré son self-contrôle : c’était le coup de massue.
Un taquet sur la nuque, le coup du lapin, le bourrepif mental par excellence. Darren en resta pantois quelques secondes avant de sourire de toutes ses dents.

« Mes couilles ouais ! » balança-t-il en se levant et en s’éloignant en direction d’un mur.

Lui faire croire qu’Emilia était en train de mourir, c’était bas. Vraiment bas !
Ca l’impactait forcément, ça lui allait droit dans le coeur même s’il ne voulait pas du tout le montrer. Emy, cette princesse à la Xena qui ne lâchait jamais rien face à l’adversité, en train de mourir. C’était...impensable...inconcevable.

Mais le temps que Darren rejoigne ce mur en gardant volontairement la reine dans son dos, il sut que c’était la vérité. Déjà parce que, pour le peu qu’il en savait, Suëna Eidolas ne se déplaçait que sur des problématiques graves ou importantes. Son amie le lui avait dit, elle l’adulait quasiment pour ça d’ailleurs : sa mère galopait aux quatre coins de son royaume pour gérer.
Et il y avait aussi ce fragment d’expression qu’il n’aurait jamais eu l’occasion de voir sur son visage si ça n’avait pas été vrai.

Emilia...était...mourante.

Le soldat savait que sa réaction était en train de le trahir alors il se reprit au plus vite. Il calma sa respiration qui s’était faite plus lente mais bruyante. Sa poitrine se gonflait légèrement plus, son visage plus dur et cette part de lui qui refusait d’y croire. Après tout ça, c’était impossible non ?

« L’envol ? » lui demanda-t-il en se retournant, reléguant de côté l’outrage qu’il avait fait quelques secondes plus tôt.

-Non, répondit Suëna qui était restée de marbre face à l’exclamation de Clive. Elle ne s’était pas attendu à beaucoup mieux de sa part. Au moins semblait il sincèrement affecté par sa révélation… peut-être qu’il allait accepter sa proposition. Je parle d’une mort réelle si nous ne faisons rien.

Darren acquiesça. Instinctivement, il s’était rendu compte de ce que ça impliquait. Il trouvait déjà que l’Ascension était une sorte de mort. Difficile d’y voir une évolution, il suivait aussi le chemin pour des raisons diverses. Mais là, si elle ne pouvait pas faire l’Envol, c’était grave. Vraiment très grave.

Darren turbinait à toute vitesse. S’il y avait urgence pour que la reine se déplace et qu’on le foute tout cradingue sous son nez, c’est qu’emilia était au bord du gouffre. Comment, pourquoi, ces questions là, il pourrait les poser pendant le voyage. Parce que, de toute évidence, il n’allait pas rester là à leur souhaiter bonne chance pour le sauvetage. Encore fallait-il que le CODIR accepte.
Des centaines d’interrogations qui le harcelait, Darren n’en sélectionna qu’une.

« Il y a un moyen de la sauver ? »
-Je l’espère de tout mon coeur. Emilia a été contaminée par un organisme fabriqué par les wraiths et destiné à détruire l’ancien peuple. Nos scientifiques ont besoin de temps pour trouver un moyen de le détruire mais nous en manquons cruellement.

Elle marqua une courte pause pour digérer ce qu’elle s’apprêtait à lui dire. Il lui en coûtait de le lui avouer.

-Je suis ici car ma fille a demandé après vous dans ses rares moments de lucidité… ou plutôt de délire entre deux phases d’inconscience. Vous pouvez peut-être lui venir en aide.
« Je... »
Il secoua négativement la tête. Du jamais vu, Emilia l’appelait à l’aide. Il sentit son coeur se serrer à ce moment-là. Quelles souffrances est-ce qu’elle endurait pour en arriver là ?
Darren maudissait son imagination qui la dessinait sur un lit, toute tremblotante et fiévreuse. Réduite à dire à sa mère qu’il fallait qu’il vienne. A croire qu’elle n’avait pas suffisamment souffert comme ça…
Le soldat voulait garder son sang froid mais c’était dur. Emilia comme le D4. Il y en avait un au tas et il voulait retourner la terre entière pour pouvoir leur porter secours. Mais il ne fallait pas qu’il cède, qu’il s’empresse. Il devait réfléchir et rester pro. Surtout pour avoir la bonne réaction et ne pas perdre de temps.
« Comment ? »
- En l’aidant à résister pour nous faire gagner du temps. Nous possédons une technologie qui permet à quiconque d’établir une connexion d’esprit à esprit. Autrement dit, vous rentreriez littéralement dans sa tête. Nous espérons qu’ainsi vous pourrez lui apporter un soutien… et peut-être que vous pourrez ramener des informations sur l’organisme qui est en train de la tuer. L’opération ne sera pas sans danger mais Emilia n’a pas hésité à risquer sa vie pour sauver la vôtre et à affronter une créature infâme… c’est l’occasion de lui rendre la pareille.

Si Darren aurait pu déglutir, il l’aurait fait. Mais tout ça lui avait rendu la gorge sèche et les jambes aussi creuse, en coton. C’était à se demander comment il tenait encore debout quand il prit conscience de l’affaire. Sauver Emilia ne se discutait même pas. Mais il s’était frotté à ses pouvoirs en les accueillant accidentellement et ça avait failli le rendre fada. Sans compter les coups porté sur son amie et le risque de perdre sa confiance pour de bon. Alors faire de la spéléo dans son esprit torturé...là, c’était le niveau de difficulté maximum. Le jeune homme en était à organiser sa réponse quand la fin du monologue le saisit. La technologie employé pour ça l’étonnait mais c’était tellement bienvenue qu’il ne relevait pas.

Par contre, l’attitude hautaine de la reine commençait sérieusement à lui taper sur des nerfs déjà bien usés par l’inquiétude. Il aurait pu se dire qu’elle était dans le même état...mais Suëna s’aventurait sur un terrain glissant. Darren s’espérait patient mais il ne parvint pas à interrompre le flot qui sortit de sa bouche.

« Ouais, vous m’en direz tant... »
Il acquiesça, l’air aigre.
« Vous avez l’air tellement bien renseigné que vous êtes à côté de la plaque. On s’est sauvé tous les deux la vie en bas. Tellement de fois qu’on les a pas compté pour en faire un concours de dette. »
C’était quoi qui lui faisait ça ? L’effet belle-deuch sans même la notion de couple puisqu’il y en avait pas ? Ou bien le fait qu’ils savaient bien tous les deux que Darren ne serait qu’un outil. Qu’une trace de gras sur le tableau bien propre et niquel de la reine ?

– C’est pourtant pour vous qu’elle s’est lancée précipitamment dans ce complexe, vos heures étaient comptées, répondit-elle en s’efforçant de ne pas s’offusquer du ton et des mots employés par cet homme. Les personnes en souffrance réagissaient souvent violemment et il était évident qu’il était affecté par ses révélations.

« Les siennes aussi... » Rectifia-t-il. « Et c’est pas utile de chercher à me convaincre...pourquoi ? »
C’est vrai que Darren réagissait négativement. Le gros problème d’être un soldat de première classe sans notion diplomatique. Toute cette douleur, tous ces sacrifices, ces coups, ces blessures, de son côté comme celui de son amie...pour finir bouffé par une maladie Wraith. Il n’était clairement plus objectif.
« Votre fille est revenue de l’enfer, elle a juste eu le droit à un petit quart d’heure d’embrouilles pour retrouvailles avec sa maman. C’est moi qui me trouvait là pour la soutenir, comme elle a été là pour moi quand j’étais dans le mal. Comme à chaque fois... »
Il ajoutait un geste de tempérance à son dialogue.
« On va trouver une entente et sauver Emilia. On y tient tous les deux. »
Et il ajouta d’une voix plus sombre. Il ne le voulait pas pourtant...
« Mais reine ou pas, je vous permets pas de me donner des leçons sur le devoir. Je ne la laisserai pas tomber. »



Suëna prit une longue et grande inspiration pour ne pas craquer et envoyer paître cet insolent. Mais pour qui se prenait-il ? La souffrance ne justifiait pas tout et la pique qu’il venait de lui lancer sur les relations qu’elle entretenait avec sa fille était gratuite. Qu’en savait-il, lui qui ne parlait pas la langue de l’ancien peuple ? Interprétait-il la conversation qui avait eu lieu ou Emilia lui avait-elle raconté quelque chose ? Savait-il seulement que le sujet de leur discussion animée avait été le fait de rapatrier la jeune femme blessée pour qu’elle puisse retourner dans son foyer, être entourée de sa famille et des meilleurs médecins gaëlliens ? Emilia s’y était opposée farouchement car elle craignait pour la santé de ce soldat… elle s’était mise au second plan pour lui. Un sacrifice que Suëna avait eu des difficultés à comprendre, bien qu’elle ait finit par capituler. Comme toujours, son affection pour Emilia la faisait céder à bon nombre de ses caprices.

Suëna était néanmoins venue pour un but précis. A cet instant, la vie d’Emilia prévalait sur le reste. Elle devait faire taire son égo et ne pas rentrer dans le jeu de la violence verbale.

– Bien… votre lien avec Emilia est plus fort que celui que je partage avec elle. Voulez-vous continuer à argumenter en ce sens ou nous pouvons y aller et mettre en pratique ce sens du devoir dont vous parlez ? demanda t-elle d’un air impatient en s’efforçant de dissimuler son agacement.

Et bim !
Dans ta gueule Darren. Du simple, concis, qui lui rappellait subtilement que lui non plus n’avait pas toutes les infos. Il ne sut quoi répondre sur le coup. Bien évidemment qu’il crevait d’envie d’y aller. Mais tout ne dépendait pas de lui et c’était bien dommage.
« Mes chefs me laissent partir avec vous ? » demanda-t-il plus calme.
– Ils vous laissent libre de votre choix.
Il n’en fallait pas plus. Le soldat posa son casque sur la table d’à côté et quitta son gilet tactique.
« Alors on va ramener votre fille. » Conclut-il avec détermination. « Allons-y. »

L’apparence n’avait plus la moindre importance. Ordinairement, par respect, il aurait troqué son uniforme pour la tenue Gaëllienne. Avec un brin de toilette urgente pour chasser les crasses de la manoeuvre. Mais il n’avait pas le temps pour ça. Darren savait que le voyage pour rejoindre la patiente, rien que ce temps, lui semblerait interminable. Il prit la direction de la salle d’embarquement sans faire de détour, ne saluant qu’à la volée le garde du corps Gaëllien, et ne fut pas surpris de trouver la mère aussi rapide que lui sur les enjambées. Arrivé à la tour centrale, dans la salle de contrôle, il découvrit la Porte des Étoiles déjà ouverte. Les symboles actifs représentaient l’adresse de la Gaëllie.

En apercevant un membres du CODIR et son supérieur hiérarchique, le soldat demanda deux minutes à la reine malgré son empressement. Il prit le temps d’aller à la rencontre du plus haut placé. C’était Alexander Hoffman.
Involontairement, le soldat fit la grimace en se disant qu’il aurait préféré tomber sur l’un des deux autres. Peu importe, vu que la Porte était déjà activé et que la reine était déjà passée par là, le risque de se faire renvoyer à son entraînement était vachement limité. Une boule de stress s’était formé dans son ventre mais il dissimula tout ça. C’était urgent, Emilia était mal en point, il n’avait pas le temps pour chicaner.

« Monsieur Hoffman. » dit-il avec une voix qui trahissait clairement l’appréhension pour l’état de son amie. « J’ai décidé d’y aller, vous pensez bien que j’vais pas laisser tomber mon amie. »

Il prit une inspiration.

« Je tiens à vous remercier, vraiment. »

Alexander et John étaient en plein échange avant que Darren vienne à leur rencontre. Les deux hommes évoquaient cette tragédie : l’état d’Emilia et surtout le terrible choix de laisser un soldat se sacrifier. John, comprenait que trop bien, lui-même était prêt à donner sa vie sans la moindre hésitation pour les personnes qui lui sont proches, même si elles n’étaient pas terriennes ou Atlantes. Cependant, le colonel, comme tout bon meneur avait grand mal à ne pas ressentir une forme de culpabilité en sachant que cela pouvait être un allé simple enfin si Darren se décidait à y aller. Sans que cela soit nécessaire, il expliquait à son supérieur et ami, le terrible choix du sacrifice même si cela ne concernait en rien Atlantis. Hoffman, n’avait pas besoin d’entendre de quelconques arguments, il les comprenait tout aussi bien, même si lui, tout comme beaucoup de dirigeants, voyaient avant tout l’intérêt de sa patrie. Darren risquait sa vie, il représentait une pièce stratégique et un précieux élément pour cette alliance avec la Gaéllie. Il serait bête de ne pas prendre en compte son impact dans les relations de cette alliance, après tout, la reine de cette planète avait fait le déplacement pour lui : simple première classe à la valeur inestimable pour sauver la vie d’une princesse. Il ne manquait plus qu’un dragon et on allait en pleins conte… mais Disney n’aurait surement pas sa patte enjoliveuse, mais ça serait plus à la sauce des frères Grim.

Parfois l’anglais se demandait bien, comme cela avait pu se lier, tout était inattendue et surprenant. Mais il n’était pas mécontent d’avoir dans sa cité, une personne qui a réussi à lier aussi bien avec une personne imminente d’une planète allié. Cela renforce que les échanges et les liens entres les deux civilisations. Pour cela que les rapports humains étaient si importants dans cette galaxie, cela fonde de véritable « empires », comme coalition des « trois » : Atlantes Natus et Tairis. Enfin bon, il gardait pour lui un questionnement logique qui n’allait pas que sur Clive mais sur la totalité des personnes côtoyant d’autres cultures : celui de la loyauté. En se liant aux autres, ont finit toujours par brouiller la frontière de la loyauté envers son « chez soi ». Et là était la grande question, que les civils se posaient, qu’étions-nous prêts à faire pour une personne d’une autre planète ? Un débat qui aurait tout son intérêt au sein du CODIR.

Les deux hommes s’arrêtèrent de parler au moment où le soldat marcha dans leurs directions. L’anglais plongea son regard dans celui du soldat comme à chaque fois qu’on lui parlait. Il ne loupa pas l’appréhension presque palpable qui émanait du jeune homme. Et il avait de quoi, il annonçait la possibilité de son « suicide ».

« C’est très courageux de votre part soldat Clive. » Oui même admirable, l’anglais lui fit un signe de tête assortie d’un rictus affable acceptant ses remerciements. « C’est nous qui vous remercions d’être un soldat avec de belles valeurs. » Le regard acier de l’homme se posa sur le visage du colonel, avant de toiser Darren simplement. Il était temps de laisser l’homme et l’officier parler en tête à tête entre soldat.

« Je vous souhaite la réussite. En vous disant à bientôt. » il était hors de question de le considérer déjà comme « mort » ou même de laisser place à un adieu. Le mort ne sonne pas toujours là où elle semble inévitable. Sheppard en était la preuve avec son don de trompe la mort… et puis dans un sens lui aussi après tout. Il était déjà fictivement « mort » brûlé vif comme Jeanne d’Arc sur son bûcher à la seule différence, qu’il avait dans ses bras, la capitaine Allen qui se vidaient de son sang, rendant son dernier souffle avant que lui-même ne parte en poussière… brrr quel souvenir glaciale, rien que d’y penser il sentait une lame froide dans son dos. Sur ses mots, il salua Darren avant de s'éloigner de son pas félins vers le haut des escaliers pour rejoindre la salle de contrôle.
Darren ne répondit que d’un léger signe de tête. Il le toisa sur son départ, jusqu’à ce qu’il monte les marches, avant de fixer son supérieur.

« Eh ben. Hoffman qui me caresse dans le sens du poil...cette fois c’est bien la fin ! » déconna-t-il.

Il salua son colonel militairement et se plaça en stature droite.

« Je peux vous prendre une minute, mon colonel ? »

John eut un petit rictus amusé aux propos de Clive, même s’il ne savait pas pourquoi le soldat pensait que ça serait là fin au vu des propos agréables de leur supérieur. Il était tenté de lui répondre qu’“Il dit ça, car il n’a jamais vu Hoffman faire véritablement de lèche”… mais en y repensant lui aussi en fait, donc ça ne tenait pas. Bref cela n’avait pas d’importance de répondre. En tout cas, il se questionna un peu sur cette réflexion, il n’était pas bête à chaque fois Darren demandait des informations au deux autres membres du CODIR. Erin, cela pouvait se comprendre, 90% des soldats masculins préféraient avoir en face d’eux un aussi beau minois que de voir la tête d’un homme… mais Richard ? Certes il était gentil, mais il avait cet air de casse pied tout droit made in administration et surtout CIS. John n’avait pas été son plus grand fan, surtout au début, faut dire que sa réputation au SGC ne l’avait pas bien servi, mais à force, le colonel s’était fait un autre avis en découvrant l’homme derrière l’étiquette.

« Au cas où ou vous ne l’aurez pas compris, si je suis seul en face de vous c’est bien pour cela. » lança John de son ton habituel avec un rictus aux coins des lèvres.
« Ouais, je sais bien ! » répondit-il en se plaçant de lui-même au repos. « C’était par respect que j’demandais. »

Il haussa les épaules.

« Bref. Comme vous le voyez, je file en Gaëllie aider Emilia. Je vais pas faire poireauter la reine trop longtemps donc...si je reviens pas…vous voulez bien vous occuper de mes dernières volontés chef ? »

John s’attendait à ce genre de demande, quand un soldat part pour une mission suicide, il ne reste pas pour faire un gros câlin à son chef et lui avouer qu’il a manger sa boite de cookie. D’ailleurs, il faudrait vraiment qu’il trouve celui ou celle qui lui a piquer ses cookies fait maison par Marie… Bref. Il regardait franchement Clive, il n’aimait pas entendre cela, mais ça fait partie de leur métier et combien de fois, avait-il demander à ses hommes (ou femmes) d’écrire leurs volontés sur un papier pour un voyage sans retour ? trop de fois… il espérait simplement, que Darren ne serait pas le prochain à être dans son carnet. Il prit une inspiration avant de lui dire :
« Je vous écoute. »
« Si vous voulez bien avertir les gars du D4 pour moi. Que je pars aider la princesse. » fit-il pour commencer.
Il regarda en direction de la reine. Son regard suffisait à le convaincre de passer au vif du sujet.

« Je veux pas retourner sur Terre, chef ! » Lâcha-t-il alors de but en blanc. « Je veux que mon corps soit incinéré et l’urne rendue au D4. Ils sauront quoi en faire. Et...si ça vous dérange pas...filez ma solde et ce que j’ai en réserve à April. Elle a du mal à joindre les deux bouts pour payer les écoles de ses gamins. »

Vu les montants et les primes qu'offrait Atlantis aux soldats, cela lui faisait toujours un peu bizarre d’entendre que quelqu’un avait du mal à joindre les deux bouts. Mais April, comme beaucoup d’autres envoyaient presque la totalité de leur solde pour leur famille et payé des écoles bien trop chère dans cette foutue Amérique. John hocha gravement la tête, serrant un peu les dents. Il pourrait dire bien se qu’il veut, son soldat partait à la mort, une mort qui allait lui tendre les bras et avec un peu de chance et de culot il lui refuserait son étreinte.
« Bien. » dit-il simplement en hochant la tête.
« Darren… ne vous mettez pas bille en tête que vous allez y passer. Il y a toujours un fragment de chance. Et je vous donne l’ordre de le saisir et de revenir ici avec. Ok ? » Il posa une main sur son épaule, John n’était pas le roi des discours, mais son empathie et l’attachement se lisait dans son regard. Une vrai mère poule qui a du mal à laisser son poussin partir dans une grande aventure avec des renards caché dans les fourrées. Il n’y a pas plus terrible pour un officier de savoir que vous envoyez (même si celui-ci a choisit de le faire) à la mort… Non même la mort n’est qu’une douce caresse à comparé de ça. Peut-être était-il trop tendre mais chaque vie prit dans ses rangs, était une aiguille dans son corps...

« J’peux pas respecter cet ordre là, mon colonel. Vous comprenez ? » répondit Clive avec gravité.
Il avait apprécié la sollicitude de son chef. Il l’appréciait beaucoup pour sa qualité humaine quand on le cherchait pas. Il savait qu’il s’occuperait de remplir ses dernières volontés si c’était la fin. Mais saisir la chance de s’en sortir, c’était à une seule condition.
« Je reviens avec Emilia ou je finis en cendre. » résuma-t-il lentement. Il fit la grimace en ajoutant. « J’imagine que vous vous êtes dit la même chose quand vous vous êtes jeté tout seul en jumper sur la gueule des Wraiths pour aider Athar...même scénario pour moi. »
John savait très bien que le soldat ne pouvait pas honorer son ordre. Il ne répondit pas, il n’avait pas lieu d’être tous les deux savaient que trop bien pourquoi il avait dit ça.
« Je me suis dit pleins d’autres choses aussi… mais il est intéressant que vous preniez cet exemple Darren. J’en conclu que l’homme qui part n’est pas le soldat, mais l’amoureux. » Athar, était une belle histoire, une histoire qui marquait aussi son immaturité à se jeter dans la gueule du loup pour sauver quelqu’un… et plus particulièrement une belle femme avec qui il avait une relation charnelle et sentimentale. De toute manière, il n’y a pas beaucoup de raison pour qu’un homme se sacrifie, est par amour est par amitié.

Darren ouvrit des yeux énormes et sourit par la gêne qui venait de l’envahir. Il fixa difficilement Süena Eidolas et s’empressa de dire en pointant du doigt le colonel :
« Il déconne !!! »

Il le fixa ensuite en secouant la tête, dépité.
« Mon colonel ! » Lâcha-t-il, dans un air de reproche. « Sérieux !! »

Autant la reine avait laissé une distance de sécurité/intimité entre les deux, hommes autant là, elle devait clairement se demander le sujet de la discussion entre les militaires au vu de la réaction de Darren. En tout cas, un rictus amusé se dessina sur les lèvres du colonel. Il s’approcha de son soldat pour parler plus bas afin de garder une discrétion. Darren ne trompait personne et cette femme aux airs austères devait bien se douter qu’il avait un peu plus que de la simple alliance et amitié entre eux. Après tout, les femmes sont douées pour sentir ce genre de chose… et une mère encore plus.
« Ne faites pas l’effarouché Darren. Vous ne convainquez personne. Ça se voit comme quand vous faites de drôles de grimaces quand vous avez Hoffman en face de vous.»
Darren soupira en réponse. Pour la discrétion, faudra repasser. Il n’était pas trop étonné que son chef sache son animosité pour Hoffman. Il préférait Erin ou Richard à chaque fois qu’il avait quelque chose à demander. Même si ces deux-là étaient tout aussi fouine, ils avaient une manière un peu moins vicelarde selon lui.
L’Anglais, c’était plus mielleux et plus pernicieux...
« Ca a plus beaucoup d’importance j’imagine... » dit-il finalement. John ne réagis pas, il haussa légèrement la tête. Cela n’avait jamais eu de véritable importance, tant que tout le monde était pro.

Le soldat se plaça lentement au garde à vous pour saluer son officier avec gravité. Un dernier geste de respect qu’il pensait mérité. Depuis qu’il était en service, il n’avait été que très rarement en conflit avec lui. Pour qui savait le respecter et ne pas profiter de sa gentillesse, c’était l’officier sympa vers qui ont préférait se tourner plutôt que Frei, Calahan et sa clique. Les coups de bâtons tombaient plus rarement, il avait souvent apprécié cette patience.
Finalement, au terme de son geste, il lui tendit la main pour la serrer. Le côté plus officieux de l’affaire.
« Ca a été un plaisir chef. » conclut-il avec sincérité.

Il était l’heure du grand départ… un départ avec une grande chance d’être sans retour. Cela était déplaisant à dire et John ne savait pas comment se mettre intérieurement. Certes, il partait (trop souvent) du principe que tout le monde revenait… c’est une manière de lutter contre l’angoisse de la mort qui filtre avec vous. Et puis c’est un homme plein d’espoir … peut-être que c’est pour cela qu’il avait l’intuition qu’il reverrait Darren (autrement que dans une mort commune) et que ces aux revoir lui sonnaient faux. Cependant, il avait le visage sérieux et grave, il voyait surement un bon soldat pour la dernière fois et il ne savait pas encore comment il réagirait si celui-ci ne revenait pas. Surement comme un homme fier d’avoir été le supérieur d’un bon élément qui a donné sa vie pour une belle cause. Tout le monde ne choisit pas sa mort ici. En tout cas, l’homme saisit la main du soldat et lui serra avec chaleur. Et même s’il ne le montrait pas expressément, il avait une émotion au fond de lui… un grand sentimental ce Sheppard...
« Il a été partagé. » Que dire de plus ? Tout était dit, dans les gestes respectueux de chacun marquant leur appréciation réciproque et surtout John lui donna une tape sur l’épaule, une tape signe de « bonne chance ».

Darren fit volte face et s’en alla d’un pas décidé. Il s’excusa brièvement auprès de la reine et passa la Porte à ses côtés sans regarder derrière lui.
On avait beau dire mais, même dans cette situation critique, il était saisi du frisson de l’aventure. La soif de vaincre l’adversité. Une phrase ne cessait de résonner dans son esprit. Elle tournait en boucle même durant le voyage.


“Emilia Eidolas ne mourra pas !”

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité

Ven 31 Mai - 1:46

avatar
Le voyage jusqu’à Bréciliane fut relativement bref bien qu’il dura une éternité pour la reine d’Arcadie. Il n’y eut aucun contrôle à la frontière pour Darren, Suëna avait veillé à ce que rien ne les ralentisse. Un véhicule les attendait et démarra aussitôt pour les conduire à la demeure familiale. De temps à autre, le regard de la Main de Fer laissait transparaître l’angoisse qui la rongeait.
Darren était dans le même état. Il ne cessait de tourner et retourner les pièces du puzzle, cernant l’urgence de la situation et la crainte viscérale de ne pas pouvoir sauver Emilia. Cette appréhension commune se partageait avec un zest de remords. Son regard perdu sur le paysage, avec le silence morbide, s’alternait d’une courte observation de la reine. Si un jour on lui avait dit ça...

« Bon...euh, j’suis désolé. » Lâcha-t-il en espérant ne pas faire acte de faiblesse. « C’est juste que...on a salement morflé là-bas. Emilia et moi, on a nettoyé une créature qui se débarrassait des Anciens comme on écrase des moucherons. Tout ça...pour finir bouffé par une maladie. C’est... »
Il soupira pour regarder par la vitre.
« C’est presque grotesque. Une insulte pour elle... »

Suëna s’étonna de ce brusque revirement de comportement. Une agréable surprise qui contribua à alléger un peu l'atmosphère.

– Emilia n’a jamais été malade. Pas une fois, une santé de fer… si j’avais su que cela terminerait ainsi...
« Nan. » Trancha Clive. « C’est que le début. Emilia est une battante... »
– Oui, c’est vrai, approuva la reine.

Darren se repencha sur la contemplation hypnotique mais une image lui revint à l’esprit et il se surprit à en rire. Vu la situation et l’échange de regard avec la reine, il se pencha vers elle pour la confidence.

« Elle m’en voudra sûrement... » Lâcha-t-il en ponctuation. « Là-bas. Elle s’est retrouvée seule un moment. On a été séparé. Vous imaginez ? Ce truc qui s’est mis à la chasser. L’enfer qui recommence. Il gueulait son nom dans sa radio, c’est elle qu’il voulait...juste elle. »

Il racontait son anecdote lentement.

« Elle a vu sa force, sa cruauté. Au final, on était complétement rincé. Et on a eu le choix entre se sauver ou l’affronter. Faire courir un risque sur Atlantis, la Porte, votre monde qui sait... »

Le sourire lui revint.

« Emilia avait peur comme moi. Mais vous savez quoi ? Au pire moment, quand cette chose a bien failli me transformer en bouillie, elle a trouvé la force de lui sauter sur le dos et de lui planter une seringue de poison dans le cou. Elle lui a retourné la phrase qu’il gueulait tout le temps. »

Darren acquiesça avec une certitude presque zélée.

« Cette maladie, cet organisme que vous parlez. Il peut pas avoir la peau de quelqu’un comme ça. Emilia va continuer de se battre et elle lui survivra. Comme elle a survécu au Zatäar. »

Suëna sourit sous le coup de l’émotion. C’était un jolie portrait que lui dressait Darren, touchant. Elle avait tellement envie de le croire !

– Ca lui ressemble bien. Quand elle a une idée en tête rien ni personne ne peut l’arrêter.
Il approuva d’un large signe de tête. Ce moment d'egarement sur un sujet commun était vraiment opportun.
« Et encore ! » Déconna-t-il. « Moi j’ai pas eu à faire son éducation. »
Traduction : Suëna avait forcément prit le tarif !
La reine acquiesça d’un air entendu.

– Une fois elle a déclaré qu’elle voulait peindre des étoiles sur les murs de sa chambre. Nous avons pris cela pour une envie passagère comme en ont souvent les jeunes enfants. Alors Emilia a attendu le milieu de la nuit pour se faufiler jusqu’aux cuisines, voler des baies de nuit à la couleur bleue très prononcée, puis elle a entassé des chaises et escaladé les meubles de sa chambre pour refaire la décoration à son goût.

Darren éclata de rire en imaginant la scène. Les servantes aux abois en découvrant qu’elle avait réussi à faire tout ça sous leur nez.

« Elle a juste troqué pour des problèmes plus complexes, le reste n’a pas changé alors ! » Conclu-t-il en étant apaisé par cet échange.
– Oui, ce trait de caractère s’est même accentué avec l’âge. Trois années passées dans un temple n’ont pas suffi à changer cela, répondit Suëna avec un petit sourire en coin affectueux.

Cette scène lui fit comprendre pourquoi son amie dépeignait sa mère avec amour. L’accalmie avait à peine dégagé la façade de marbre de Suëna et il comprenait qu’il s’était sacrément avancé en lui reprochant les engueulades pour seules relations.

« J’ai besoin d’un service...tant qu’on est entre quatre yeux. » Lâcha-t-il après un temps d’hésitation.

Suëna lui lança un regard interrogateur, un brin méfiant.

–Je vous écoute ?
« Vous m’avez parlé de rêves. Ca veut dire que je vais communiquer avec Emilia si je la rejoins. Et...on sait tous les deux qu’elle ne va pas m’accueillir à bras ouvert. Au contraire, elle va se méfier. Sauf si je m’authentifie... »
Il se mordit la lèvre.
« Il me faut un secret. » dit il abruptement. « Un truc tellement énorme qu’elle ne laisserait jamais cette chose s’en emparer, l’apprendre, même dans un rêve. Qui lui prouve que vous seule, en-dehors de tout délire, auriez pu me dire. »
Darren avait le coeur qui battait fort. Il savait que ce n’était pas anodin et qu’elle pourrait faire un raccourci très bref.
« Je suis pas un espion. Mais j’approcherai jamais Emilia sans une preuve... »

Suëna s’accorda un moment pour réfléchir et peser le pour et le contre. Ce qu’il lui demandait n’était pas anodin.
– Vous ne partagez donc aucun secret avec ma fille ? Moi qui vous croyait si proches, le taquina Suëna en le renvoyant aux propos qu’il lui avait tenu un peu plus tôt.
Il grimaça, touché en plein dans le mille.
« Tout ce qu’on a vécu ensemble peut être réutilisé. Mais si je sors une info que votre fille ne laisserait pas filer, quel que soit les circonstances, elle saura... »
Il se racla la gorge.
« Ou je me débrouille autrement mais les autres moyens sont largement moins cool. »
– Comment comptez-vous utiliser ce secret ? En lui expliquant que vous venez de ma part ?
« Je lui demanderai si elle oserait vexer sa mère en me livrant une chose pareille ou en laissant son intrus l’apprendre. Je n’aurai pas besoin de la convaincre, elle est très cohérente dans ses analyses, elle ne verra que vous pour avoir permis ça...un message déguisé que la cavalerie est bien là. »
Il pencha la tête.
« Si ma logique vous semble bonne en tout cas... »
– Très honnêtement, le programme “Reverie” me dépasse. Je ne sais pas si l’on peut penser avec lucidité là-dedans. Je vais y réfléchir...

L’accueil au domaine fut sobre. Suëna ne perdit pas de temps et conduit Darren jusqu’à une grande salle qui avait été vidée de ses meubles pour l’occasion et réaménagée en laboratoire. Des tas de machines, outils de biologie et de chimie étaient disposés de ci et là et des laborantins s’affairaient.
Le jeune homme salua brièvement ceux qui lui faisaient signe. Mais il était tellement préoccupé que le cri “J’m’en fou” était bien tamponné sur son front. Il s’attendait à un labo secret planqué dans un sous-sol “inexistant” du domaine. Pour lui, la salle c’était une antichambre, une étape. Mais il comprit rapidement en voyant tout ce petit monde s’affairer qu’il était arrivé à destination. Son premier réflexe avait été de chercher Emilia du regard. Au moins un signe, un détail, une mêche de cheveux. Mais elle n’était pas là.

Une jeune femme vint à leur rencontre quelques instants plus tard lorsque Suëna lui fit un signe. Les cheveux bleu électrique retenus en couettes hautes, les yeux de couleur identique, les deux mains tatouées et un look très excentrique et coloré la plaçait dans une catégorie très à part par rapport aux autres individus présents, plus sobres. Elle agita les mains vers Darren et Suëna pour dire « coucou » avant de réaliser soudainement qu’elle avait oublié le protocole. Elle s’inclina devant la reine avant de regarder Darren.

- Z’êtes le nouveau volontaire ?
« Darren. » se présenta-t-il en fronçant les sourcils. « Il y en a eu combien avant moi ? »
- -Une seule. Ok, moi c’est Anthéa, je travaille sur le programme “Rêverie” et je m’occuperai de vous brieffer dès que vous serez prêt.

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 1

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum