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Taxis Jumper

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Lun 28 Jan - 20:47

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019
On a beau aimer son métier, mais parfois il y a des obligations, qui sonne comme une torture aux oreilles de certain. Et pour le cas, d’Isia était de faire la tournée sur le continent. Encore s’était sympa de se rendre auprès des Natus, qui étaient resté sur cette partie alloué, mais pour les Athosiens… en toute franchise, Isia avait bien envie qu’ils se démerde avec les maladies hivernales ! Aller les vacciner était une corvée qu’elle aurait bien refilé à Dale par exemple, où au nouveau chirurgien Mark, qui semblait aimé autant les hommes qu’elle, le Nutella c’est dire ! Enfin, elle avait tenté, mais mister arc en ciel était en opération et quant à Dale… bah Dale s’était blessé comme un glandue. Enfin, non, elle ne devait pas dire ça, mais son beau chirurgien neurologue était partie en mission et comme il avait deux pieds gauches, il s’était pris une flèche dans l’épaule par des indigènes accueillant comme tout. Cela lui rappela sans hésitation Ovidae, comme quoi, il en avait partout des sales indiens cul nu tireurs de flèches ! Bref, elle se retrouvait donc seule à assurer cette difficile tâche ! Et quant à Carson, il lui était poussé une soudaine affirmation, depuis qu’il était courtisé avec insistance par deux nanas. Enfin bon, il était surtout en repos et Isia ne pouvait pas toujours abuser…

En voyant Katy, sa fidèle infirmière en cheffe, elle hésita une nouvelle fois à l’envoyé seule, faire les vaccinations, au moins chez les idiots du village et elle, irait s’amuser avec Yin. Mais non, Katy avait une sale tête, la tête qu’on les personnes, quand on n’a pas fermé l’oeil de la nuit avec le bonus mouchoir et migraine. En gros, Katy était venue lui apporter son arrêt maladie, elle avait chopé une gastro pégasienne. Décidément… tout le monde a quelque chose, mais c’est les joies du temps moins chaud ! Les gens sont toujours faibles en hiver et c’est bien pour cela qu’elle s’enfilait des litres de jus d’orange pressé le matin ! Bon… bon voilà bravo, elle n’était pas d’humeur ! Si c’est ainsi, elle irait seule, comme ça, elle n’aura personne pour lui dire “non il ne faut pas dire ça à une mourante… ou non, il ne faut pas dire que la guérisseuse Athosienne est la dernière des idiotes et qu’elle aurait dû être bouffé par un Wraith car au moins elle aurait servi à quelqu’un…” Oui ce genre de chose. Bref.

La belle blonde incendiaire, jeta un dernier regard au panier vide de Kalash, ce putain de chien lui manquait atrocement etsi son imbécile de maître n’avait pas jouer au petit soldat rebel, il serait encore là ! Bon, elle devait se calmer. Un peu de bonne humeur ne lui ferait pas de mal ! Rien n’allait ! Et … OH joie ! La dernière équipe de bleusaille de Calahan fraîchement arrivé du Dédale venait de rentrer et vu leur tronche, ils avaient vu le cul de satan en 3D !!
Défoncé Calahan avant de partir lui ferait le plus grand bien, même s’il la traite encore de la plus grande gorge profonde de toute la cité ! Enfin dans les faits il était quand même plus élégant, il avait cette qualité le père fouettard ! il savait dire des choses sans être vulgaire du genre “qu’elle était la petite vertue la plus exemplaire”. Une belle manière de parler. Qu’importe ! Qu’on lui file un scalpel !

Elle devait se calmer… mais vu la tête des pauvres bougres, elle espérait que Calahan montre son bout de nez pour qu’elle lui fasse un contrôle de la prostate !


☾ anesidora

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Lun 28 Jan - 20:55

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019
Cette fois c’était le grand jour !
Nelly faisait le forcing depuis des semaines pour être sur la liste des pilotes. Ces places très chères et prisées pour faire le taxi personnel de quelques personnalités importantes et très utiles. Depuis longtemps, la petite espagnole cherchait à tomber pile sur le service de déplacement médical. Elle ne savait pas vraiment si une consigne circulait pour l’écarter. Son attachement pour le docteur Taylor Laurence était bien connu, de même que ses multiples infractions à l’infirmerie pour lui faire des farces ou témoigner de son sentimentalisme.

Le seul problème, c’est que ça la décrédibilisait énormément.
Logique quelque part. On ne donnerait pas un jumper et un pilote à un médecin en tournée si celui-ci ne songeait pas boulot. Or, Nelly était prête à tout pour passer ce moment avec Isia. Elle était très enthousiaste à la voir bosser, et...et pourquoi pas l’assister d’ailleurs ?!?

Cela faisait des semaines. Peut-être même plus. Un projet qui ne semblait pas voir le jour au point qu’elle avait fini par l’oublier. D’ailleurs, elle ne pensait pas croiser Isia avant un sacré moment. Nelly s’était trouvée affectée à un transport personnel de médecin mais, sur le moment, elle ne s’attendait pas du tout à ce que ce soit elle.
Jusqu’à ce qu’on lui annonce.

Le superviseur des transports, le chef de Nelly en quelque sorte, lui avait fait comprendre qu’elle avait intérêt d’être pro. Mais vu ses élans de joie et le fait qu’elle avait niché la tête du gradé sur sa poitrine pour lui faire un gros câlin (sans vraiment se rendre compte de ce que c’était pour cet homme), ce n’était pas vraiment gagné.

Bricks était heureuse, véritablement heureuse. Elle ne voulait pas foirer cette mission, ce moment qu’elle passerait avec la toubib qu’elle appréciait tant. Elle prépara ses affaires et monta quelques projets avec plus de passion et de minutie. Elle nettoya son jumper de fond en comble, y vérifia tout son matériel, dissimula ses propres sacs contenant quelques surprises. Puis après avoir décidé de laisser sa vahiné à tête d’Isia en évidence sur son tableau de bord, la jeune femme patienta. Elle tourna comme un lion en cage, vérifia sa montre une fois, deux fois, trois fois…


Puis elle eut une idée. Pas forcément une belle idée. Ni une mauvaise. Mais une idée !!!
Nelly fit le tour de son jumper, allant vers son nez pour s’en servir d’appui, puis elle grimpa dessus. La jeune femme atteignit le toit sur lequel elle rampa pour ne pas être visible depuis les accès. Et elle patienta alors, là, en guettant l’entrée en se malmenant la lèvre inférieure. Isia allait trouver un jumper vide, sans pilote, et si elle était assez douée : Nelly viendrait sur ses arrières en mode ninja.

SURPRISE !!!
Ça c’était de l’idée !


☾ anesidora

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Dim 10 Fév - 12:48

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019
Taxis Jumper 1499613963-012isia

Bon, Calahan n’accompagnait pas sa troupe de vaillant soldats. Dommage, elle ne pouvait pas faire passer sa frustration, sa colère et toute sorte de chose qu’elle avait envie de passer sur sa jolie petite tête de pervers ! Et puis, elle devait faire sa corvée du jour. Et ce n’était pas de gaité de coeur, qu’elle prit son sac médicale, le vérifiant pour la seconde fois… Finalement, elle ajouta un peu plus de vaccin contre la grippe que prévu, pourquoi ? Car généralement, il avait toujours, l’un de ces affreux mômes Athosiens qui mettaient leur vilaines mains là où ils ne devraient pas et il lui manquait toujours quelque chose après. Bien entendu, elle avait été tenté de demander aux démineurs et autres experts en explosifs et piège, de lui faire une trappe ou une sorte de piège à loup, pour môme avec supplément explosion. mais bizarrement, on l’avait regardé bizarrement avant de rire pensant qu’elle rigolait. Oui, elle était cynique, mais n'empêche que ça serait une bonne idée… Non ça serait con, mais ça fait du bien d’y penser.

Enfin, bon, elle partit enfilé son uniforme d'intervention, noir aux bandes jaunes, prenant un pull jaune… le poussin du jour ce nomme Isia… Et la veste chaude qui allait avec. Elle n’aimait pas plus cet uniforme, mais, elle devait reconnaître, qu’elle n’avait aucun scrupule à le salir. C’est ainsi, qu’elle se rendit avec le sac à dos bien lourd vers la baie des jumpers… Autrement dit la station de “Taxi jumper”. Elle espérait qu’elle allait avoir un pilote sympa et pas gonflant, mais elle n’avait jamais rencontré de pilote gonflant au final. Que ça soit Banks, Farawella, Lorne, Sheppard, Ford ou Bricks, tous étaient sympa. Bon certain plus ou moins collant ou lourd… Bref, à croire que pour être pilote faut être gentil. Et pour une fois, elle n’avait pas de nounou grise, donc elle était contente d’être en petit comité. Et un pilote n’irait pas lui faire de morale donc elle était aussi libre qu’un colibri dans un champs de fleur.

En arrivant devant le jumper, il n’avait personne devant… bon le pilote était surement à l’intérieur en train de faire ses réglages ou une partie de démineur !
Cependant, en pénétrant dans l’habitacle, il n’avait personne… le jumper était tout bonnement vide. *C’est quoi ce bordel encore ?*
Peut-être que le pilote était partie aux toilettes ? Cela est humain après tout, surprenant car c’est bien la première fois, qu’elle a un pilote non présent quand elle arrive… La doctoresse fouilla du regard, en quête d’indice sur où était passé son coéquipier du jour… quand une petite vahiné au déhanché d’enfer attira son attention… cela l’aurait fait rire ou même elle en aurait eut rien a faire, si cette petite figurine, n’avait pas comme tronche sa propre photo. Surprise, elle déposa son sac sur le siège du co-pilote et prit la statuette, pour l’observer… Elle avait écopé de l’amoureux fana ? Cela la fit sourire quand même, trouvant ça à la fois flippant et marrant.

« CALINNNNNNNN !!!! » S’écria une voix dans son dos.
Nelly se colla contre le dos d’Isia et la ceintura. Et lui piégea les bras, joignant ses mains au niveau de son nombril, alors qu’elle posait sa joue entre les omoplates de la belle.
« Tu as les cheveux qui sentent bons ! »

Isia sursauta manquant de lâcher la statuette. Nelly… Nelly venait de lui foutre la peur de sa vie en se précipitant comme une enfant. Oui, comme d'habitude soyons clair ! Elle esquissa un petite rire nerveux et plutôt contente au final. Il n’y avait pas de mec fan d’elle dans ce jumper, juste une petite soldate un peu trop éprise.
« Tu m‘as foutue une frousse d’enfer ! » Dit-elle se laissant faire, elle savait que quand Nelly décidait de faire un câlin et qu’elle était déjà accroché à vous, il était impossible de la faire lâcher, pire qu’une moule sur un rocher en pleine tempête ! Et puis, cela ne la dérangeait pas à cet instant, elle avait besoin d‘un peu de bonne humeur et qui était la mieux placée pour ça ? Le réponse était dans son dos !
« J’en conclue que la vahinée t’appartient ? Tu as la même avec Pedge dessus ? » Elle leva sa main pour lui montrer.

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Nelly nicha un peu plus profondément son visage contre le dos de son amie, appréciant l’étreinte. Maintenant que les infirmières lui faisaient la guerre pour l’empêcher de venir voir Isia, cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas pu la prendre dans ses bras. Sous le masque de la gaieté, le plaisir, le fait qu’elle lui avait manqué. Le fait qu’elle n’avait pas pu lui parler de son accident avec le morphéa, pouvoir en discuter entre victimes. Mais n’y pensons pas, profitons.
« Si ! Tu m’as manqué, Papa !!! Je voulais en faire une comme mi Pedgy mais, elle, elle rigolera pas. Elle boudera ! Donc j’ose pas. »
Elle détacha sa tête de ses omoplates pour regarder la vahiné et son super déhanché.
« En plus, elle est pas aussi souple du bassin ! »
Un peu à contrecoeur, Nelly cessa son étreinte et laissa Isia se retourner. Elle la trouvait bien, plutôt en forme. C’était vraiment super de la revoir, elle était vraiment heureuse et presque émotive.
« Je te la donne si tu veux ! Ce sera ton colibri à toi, d’accord ? »

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Isia eut un rire, il n’y avait pas plus sincère et franc amour que celui de Nelly, elle avait du mal à se dire qu’elle était censée être adulte, dans sa tête Isia la voyait comme une gamine. une des rares gamine avec qui elle avait put se lier. Depuis son accident avec le morphéa, elle savourait un peu plus la douceur et la tendresse des autres se rendant sûrement compte qu’elle en avait besoin comme tout humain. Et son coeur avait saigné et elle souffrait encore du départ du dernier des connards. Mais c'était son ami. Alors, elle savourait.
« Tu prendras un totem haïtien cela ira bien. » Cela la fit penser à un animée qu’elle avait vu il y a longtemps, sur une vahinée et un petite totem, c’était une animation de huits minutes,mais très douce et amusante.
« Non, ça ferait égocentrique de m’avoir sur mon bureau. J’ai un miroir déjà. » dit-elle par humour, et autant que Nelly la garde, c’est une manière d’être ensemble au final et Isia y trouva certe un truc un peu étrange voir même gênant d’avoir un objet avec sa trogne dessus, mais à la fois cela était touchant. Il y avait bien que Nelly qui arrivait à lui faire dire que ce genre de niaiserie était “sympa”.

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La petite espagnole donnait l’air de “boire” les paroles d’Isia tant elle était heureuse. Le regard pétillant, un éternel sourire extensible, les mains croisées et malmenées de celle qui se fait violence pour ne pas courir dans tous les sens. Bref, Nelly était contente et ça se voyait. Elle récupéra la vahiné pour la recoller sur son tableau de bord en sautillant, comme une hyper active, avant de s’installer sur le siège pilote. A ce moment, tout l’habitacle s’alluma et un plan de vol s’afficha. Le démarrage standard en somme.

« Promesa, je ne ferais pas de bétises. Mais je suis contente, si contente. Je voulais bien aller te voir mais les gargouilles ne voulaient plus me laisser passer. Alors je commençais à déprimer moi, tu sais, je me voyais même t’envoyer une lettre sérieuse. »
Elle la fixa d’un air navré.
« Une lettre SÉRIEUSE !!!! Tu imagines ?!? Alors quand j’ai su que j’étais avec toi...même le loto, j’en voudrai pas. Je suis avec MI ISIA !!!! »

Nelly se fit violence pour cesser de parler. Elle haussa des épaules avant de reprendre d’un air très attendrie :
« Como estas Isia a mi ?»

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Isia trouvait toujours ça fascinant de voir l’appareil réagir simplement, alors qu'aucun bouton n’avait été pressé. La belle blonde, retira son sac pour le mettre sur le siège en arrière et prendre place sur son assise copilote. Elle aimait bien les vols en jumper surtout les paysage vu d’en haut avec le grand panorama du pare prise XXL. Elle tourna la tête vers Nelly, les gargouilles ? Hum, elle devait sûrement parler de Katty, elle n’était pas au courant que la petite infirmière ait prit ce genre d’initiative, mais cela ne la surprenait pas, Katty était ainsi, toujours dans la prévention et elle devait eu en avoir marre de réparer ou nettoyer les passages de Nelly. Et cela expliquait surement pourquoi isia n’avait pas vu Nelly depuis un moment dans son bureau. Elle avait mit cela sur leur manque de temps et surtout sur les traumatismes légitimes de mai. Enfin il en avait eu des choses depuis quelques mois et la fin d’année n’était jamais paisible.

Isia ne retient pas son rire, une lettre sérieuse ? Ce mot n’existait pas dans la vocabulaire de l’espagnol, bon dans un sens,elle ne l’avait jamais vu sérieuse Nelly, enfin si une fois, mais cela était quand même rare.
« Dommage, j’aurais bien aimé voir ce que ça donne une lettre sans rose ni paillette. » dit-elle taquine. « Je suis énervé mais ça va là. Franchement Nelly, on va faire des trucs chiants, vacciner des Athosiens ! Pff quelle plaie ! J’ai essayé de refiler ça à quelqu'un d'autre mais personne n’est dispo… et puis le pompom… THE pompom sans la cerise et sans gâteau, c’est le dernier arrivage de soldats détruit par l’autre ordure de Calahan. J’aurais tellement aimé qu’il pointe son museau de furet ! Histoire de lui faire la révision grand luxe senior ! » Oui, quand elle est agacée, Isia parle d’un coup et elle se lache, bon généralement, elle ne mâche pas ses mots, mais là sur le coup, elle assommait direct Nelly de tout cela.


☾ anesidora

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Lun 11 Fév - 16:07

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019
Taxis Jumper 1519051160-01nelly
Intérieurement, Nelly nota.
Elle avait envie de faire plaisir à Isia et de passer un bon moment avec elle. Selon sa propre règle, Nelly était une professionnelle sérieuse quand elle était en mission. Les gamineries et la déconnade restaient confinés à Atlantis, comme un terrain de jeu, ou bien la chasse à l’attention des autres. Du coup, le docteur allait très rapidement voir quel comportement elle avait pendant le vol.
Mais mis à part tout ça, Isia venait de lui donner une idée assez sympa. Nelly la rangea dans une petite case de son esprit. Elle écouta docilement son amie, appréciant l’intonation de sa voix, sa façon de se confier. Elle adorait par dessus tout ce petit coté sadique et mesquin dans l’envie de sévir, la façon dont ça se ferait. Après tout, au début de leur rencontre, Isia avait été à deux doigts de la sédater. Elle l’avait prise pour une folle.
Un petit sourire muet dessinait les lèvres de Nelly jusqu’à ce que le sujet porte sur Calahan. Là, sa belle expression tendre et appréciable s’effondra littéralement à la mention de ce nom.

Comme une réaction instinctive de préservation, la petite hispanique fuya le regard de son amie pour regarder son plan de vol. Une fausse excuse pour éviter de lui montrer le malaise qui la prenait soudainement. Peut-être qu’elle ne verrait pas non plus qu’elle frissonnait. En punition de sa dernière farce à l’infirmerie, elle avait passé trois heures avec ce fou furieux. Les trois heures les plus horribles qu’elle eut à passer sous le contrôle d’un officier.

« Tu ne devrais pas t’approcher. » fit-elle sérieusement en baissant les yeux. « Cet homme, es el diablo. Vraiment. Il m’a fait du mal, il sait comment toucher dans le coeur, casser ce qui te tient le plus. Il te fera du mal si tu t’approches trop... »

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Isia était expressive, c’est bien une chose qu’on ne pouvait lui reprocher. Et ainsi, elle parlait aussi avec ses mains et la mention de Calahan avait été accentué avec un poing fermé comme si elle l’étranglait. Oui, la passion toujours et encore. Son regard azuré s’était porté sur Nelly qui avait au début de son discours un visage très avenant et joyeux, mais le mot terrifiant de Calahan l’avait éteinte. C’est quand même dingue que ce mec arrive à filer des palpitations de peur à tout le monde, rien qu’avec son patronyme ! Genre comme Voldemort ! Bientôt on ne pourra plus dire Calahan sans que quelqu’un vous reprenne en disant « on ne doit pas dire son nom ».
Isia tirait une moue désapprobatrice et elle s’énerva intérieurement encore plus contre l’officier, qui avait dû se régaler avec la guimauve qu’était Nelly ! Tss quel connard. Elle le voyait bien avec son rictus suffisant, tourner autour d’elle comme un vautour qui attend que le buffle rende son dernier souffle, lui filant des coup de bec pour s’assurer qu’elle périsse que plus vite. Cette image, lui donnait des envies de violence intérieure et elle se fit un malin plaisir à imaginer une conséquence pour calmer sa bouffé de colère. Tss Nelly quoi ! C’était facile de s'attaquer à quelqu’un d'aussi gentil et émotif ! Mais Isia nota qu’elle semblait avoir encore plus peur de lui que du grand méchant Caldwell.
« Je l’ai menacé de le castrer déjà. Je n’ai pas peur de cette enflure en herbe. » dit-elle farouchement.
« Le castrer ? » Avait-elle répété de façon dubitative.
Elle leva le regard, plongée dans une simulation où Isia aurait mis sa menace à exécution. La blonde aurait ses si beaux cheveux tâchés de sang, des traces de ses propres doigts sur sa joue et son front. Les dents serrés, le regard dur et professionnel, les mains serraient en plein travail dans l’entrejambe d’un capitaine inerte.
« Ahhhh... » fit-elle en frissonnant. « Dark Isia, elle fait peur ! »
« Oui, le castrer, je suis comme ça moi ! J’aime le bowling ! » dit-elle d’un petit air grognard frôlant le rire, puisqu’elle se contenait de pas exploser tellement sa blague était nulle. Finalement, elle rigola à la mention du dark Isia, cela lui allait bien !
« Je suis après tout ton père Nelly ! » dit-elle en mettant une main sur son poing et en soufflant fort, pour imiter le célèbre grand méchant d’une trilogie SF qui avait marqué toute une génération.
« Je suis contente de ne pas être un garçon….quand je fâche papa, je risque juste la piqûre ! » Isia ricana de plus belle avant de se racler la gorge avant de dire d’un ton sérieux : « Tu veux en parler colibri ? » demanda t’elle, après tout Isia était réputé pour son manque de cœur, mais avec ses amies, elle n’était jamais en panne de ce genre d’attention.

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La jeune femme prit une plaquette sur lequel se trouvait son ordre de service et la liste des positions géographique à rejoindre pour la tournée d’Isia. Une façon d’essayer de fuir la conversation car le souvenir était vraiment douloureux. Pas traumatisant. Mais douloureux. Elle fit mine d’ignorer le reste de sa question mais avec le silence gênant qui s’était installé, Nelly finit par abdiquer. Elle tapota sa liste sur les tuiles puis fixa Isia. La doctoresse la regardait toujours, en amie, sérieuse. Elle lui avait vraiment manqué.
« Ben...il aime bien humilier, tu sais. Il m’a dit des horreurs, comme si j’étais très incompétente. Il m’a fait manger les cocottes en papier que j’avais fait pour toi. Et puis...il m’a mis debout sur une table...et il m’a dit pleins de mensonges...que tu me détestais...que Môman me virerait. Il n’arrêtait pas de me tourner autour et...il m’a jeté des choses. »

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Isia marqua un temps d’arrêt écoutant Nelly. C’est quoi ce mec sérieux ? Il faudrait le filmer et avoir des preuves car ça se nomme du harcèlement ça ! Et le harcèlement est punissable, même aux Etats-Unis ! Après, elle ne devait pas oublier qu’ils étaient militaires et généralement à l’armée, ils ne vivent pas que des choses sympas. C’est plutôt l’inverse. Mais bon Isia réagissait en tant que civile elle se fichait de l’armée et de son besoin de remettre dans les rangs les gens à coup de bâton dans le foie ! Et puis lui faire manger des cocottes en papier ! Il avait pensé à l’occlusion intestinale ? Non, il ne pensait pas à ce genre de chose ce brave homme. Bon, là, elle abusait ce n’était pas si courant les occlusions chez les humains, mais bon… mais bon quand même ! Et lui dire des mensonges de ce genre, le mec était bien renseigné et il devait assouvir ses besoins sadique. Elle garda un visage calme, même si au fond d’elle, il y avait encore des envies de meurtres. Un jour cela allait arriver une disparition en mer, ou en mission… enfin il devait pas beaucoup bouger son cul sur le terrain lui. Bref, elle gardait une contenance, même si son regard bleu était voilé de colère par moment. Une colère froide.

« Il t’a jeté quoi ? » Elle se retenu de dire “son humanité”, “sa dignité” … mais cela aurait été profondément cynique et elle n’avait pas à offrir ça à Nelly qui était émotive.

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Elle ne répondit pas sur le moment, le regard rivé au travers de son cockpit, comme si elle pilotait son jumper. Mais il n’y avait strictement rien à voir à par un plan de vol qui ne bougeait pas. Il y avait un combat intérieur qui se disputait en elle. Le fait de ne pas montrer de faiblesse, étant militaire, et copilote. Nelly en avait eu des moments durs. Mais ce type savait jouer, il était bien renseigné. Il savait où attaquer, ce n’était pas par hasard que Nelly le considérait comme un diable.
Peut-être que dans d’autres circonstances, la petite hispanique aurait supporté comme tout militaire se doit. Mais là, seule avec Isia, avec ce regard froid mais pourtant amical. Son “Papa” comme elle s’aimait à le dire, les défenses s’égrenaient.
Nelly expira en essayant d’être discrète mais le tremblement qui l’avait empreint montrait à quel point elle était fébrile. C’était horrible d’avoir une telle envie de pleurer et de lutter de toutes ses forces pour que ça reste dedans.
« Main froide... ».
Deux mots, elle n’avait pu articuler que ça. Si elle donnait plus, elle aurait fondu en larmes. Parce qu’on ne se remet jamais vraiment d’être ligoté au pilori devant un peuple qui veut votre mort. Qui vous croit possédée et qui vous mets à nu, vous traîne à la laisse comme un vulgaire chien. Et surtout...surtout...tout ce qu’ils lui avaient envoyés à la figure. Toute cette haine et ce mépris.

Calahan était bien renseigné.
Il lui avait jeté quelques légumes, de la terre, des éléments qui lui rappeleraient ce qu’elle avait vécu l’an dernier. Ce que Nelly pensait enterré lui était revenu en pleine face. Sauf qu’au lieu de n’être que l’unique victime, Calahan avait cumulé ça avec des contrevérités. Il était étonnant que Nelly puisse le confier à Isia. Peut-être parce qu’elle savait qu’elle trouverait plus de soutien contrairement à une Pedge qui serait restée dans son rôle d’officier.
Bref. Nelly avait laissé Isia comprendre de quoi il s’agissait. Elle avait reçu le rapport complet pour suivre sa santé depuis ce jour là.

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Isia resta silencieuse quelques minutes, mains froide… elle avait eu accès à son dossier et elle avait suivi le cas de Nelly après cette expérience traumatisante. Elle avant manqué un viol aussi, même si l’humiliation reste dans un sens le viol de quelque chose, faute d’un sexe. Isia, savait ce que cela faisait d’être bafoué dans son intimité. Et elle comprenait que trop bien la détresse de Nelly. Elle lui posa une main réconfortante (même si sa main était comme toujours froide) lui frottant le bras en signe de soutien. Elle était horrifié que cet homme ait fouillé le dossier de Nelly dans le seul but d’y trouver une faille. Il aurait fait un bon espion… non un bon bourreau, c’est ce qu’il était après tout, il était payé pour briser des hommes et des femmes. Elle ne comprenait toujours pas ce qu’il foutait sur ce genre d’expédition, il y avait des choses qui lui échappait et a dire vrai, elle ne voulait pas savoir. Parfois, il était bon d’avoir un petit confort intellectuel et de ne pas connaître les stratégies et autres arrangements politiques qui file d’autres écoeurements.
« Dit toi qu’un jour chaque connard connaît sa punition. » Elle repensait à son ancien professeur de français, celui qui avait abusé d’elle. la justice l’avait fait payé ses actes et panda l’avait radié définitivement. La dernière option était radicale mais Isia n’avait pas pleurer ou regretter cette vie en moins, elle avait été soulagée que cet homme en liberté, ne puisse plus toucher quiconque, car on sait bien qu’un pédophile ne guérit pas. Ce n’est pas une maladie qu’on peut endiguer avec des médicaments… avec l'espoir qu’ils aiment les femmes majeurs, non… Il y a des pulsions qu’on ne peut guérir car c’est qu’une question de moralité après tout. Elle lança un regard de soutien à Nelly continuant à lui frotter le bras avant de le retirer, pour ne pas empiéter de trop dans son espace personnelle. En tout cas, il était bien qu’elle puisse se confier malgré tout.

« Promets-moi de ne pas t’accrocher. Il sait faire mal, il sait où te frapper... » Insista Nelly avec un mi-sourire.
« Non, je suis pas quelqu’un de loyal, mais chaotique Nelly. Si un jour ça me prend de lui en mettre pleins la figure durant un contrôle de routine. Je le ferais. Et je penses qu’il le sait très bien et qu’il demandera à avoir un médecin moins instable pour éviter de se retrouver avec une sondes quelque part. Il n’est pas le seul à savoir où ça fait mal. » Elle faisait la fière, car elle l’était ainsi, cela était dangereux, comme jouer avec elle après tout. Mais, elle resterait pro dans un sens, elle pouvait abuser sur le nombre d’examen, ou le menacer mais elle resterait avant tout pro, pour vérifier que cet homme n’a rien d’un point de vu santé. Après, le sédater avec une forte dose pour qu’il ait mal à la tête ou même lui donner un ordonance pour une coloscopie c’est envisageable et parfaitement légale. Elle savait où était la limite. Et Calahan devait savoir aussi où était la limite qu’on lui avait donné dans l’humiliation et le harcèlement de ses soldats.

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L’hispanique acquiesça à contrecoeur. Elle ne s’y était pas frotté et, tant que ça ne serait pas fait, son amie serait toujours aussi butée. Nelly soupira. Finalement, ce n’était vraiment pas le jour pour les confidences. Elle voulait profiter de ce moment avec Isia, elle voulait profiter de sa présence, rattraper le temps perdu. La jeune femme consulta sa montre pour se rendre compte qu’elle avait dix minutes de retard sur le plan de vol. Son regard bifurqua pour se poser sur Dark Isia et ses promesses et elle sentit le sourire lui revenir.
« Merci... »
C’était simple comme reconnaissance mais très profond. C’est rare d’avoir des amis prêt à écouter, généralement c’est à sens unique. Nelly comptait ses véritables soutiens sur les doigts d’une main. En essayant de chasser son stress et sa peine, elle appuya sur quelques touches des tuiles pour régler le plan de vol sur une nouvelle heure puis elle reprit sa plaquette.
« Pour la corvée... » fit-elle amusée. « Je peux venir t’aider ? Ce sera moins pire et...j’apprendrai ! »
Son visage bloqué en mode sourire, elle haussa des sourcils pour lui demander ce qu’elle en pensait. Pendant ce temps, le jumper se mettait en marche et le bruit caractéristique prenait en intensité.
« Si tu dis oui, je te fais des montagnes russes de fête foraine. Promesa ! »

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Isia lui fit un beau sourire dont elle était la seule à avoir le secret. Il était sincère et agréable. Elle avisa la montre de Nelly se demandant si elles étaient en retard ou non. Cela ne l’importait guère, égoïstement, elle préférait parler avec Nelly que de piquer de l’athosien. Et puis bon Nelly changeait une heure c’est qu’elles étaient à la bourre.
« Ils n’ont pas de montres. Alors qu’on soit en retard ou non ne changera rien au fait qu’ils vont avoir une piqure dans le gras du bide. » Puis elle écouta la demande de Nelly, après tout ? Pourquoi pas ! Elle n’avait pas d’infirmière avec elle cette fois, faute de Katty elle ne voulait personne d’autre…Et si Nelly voulait avoir par l’occasion quelques notions de premiers soins, pourquoi pas, ça ne pourrait que lui servir pour le terrain. La promesse des montagnes russes lui plu encore plus ! Elle avait adoré quand Adam lui avait fait faire des tours avec son F-302… bon le jumper était moins sensationnel apparemment, mais bon, elle adorait quand son bidou se chamaille avec le reste de ses organes et que son cœur explose d’adrénaline ! Elle lança un regard pétillant à Nelly.

« Chouette ! Je prends donc l’option montagne russe pour ce vol ! » on aurait dit une gamine surexcité sur le coup.

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L’oeillade complice de Nelly accompagna le geste. Elle quitta son siège pour se pencher sur Isia et l’aider à passer les sangles, lui laissant comprendre que ça allait déménager. Il fallait que ce soit assez serré mais sans l’étouffer. Bref, juste ce qu’il faut. Bien sûr, elle en profita pour lui coller une bise sur le front avant de s’installer sur son siège pilote. A partir du moment où elle posa les mains sur les commandes, le jumper prit son intensité de croisière et il s’éleva de quelques centimètres.
//Ici Nelly, Jumper 6, transport médical. J’ai qui au contrôle aérien ?//
//Jumper 6, ici Thomas. Mes salutations Nelly.//
//Salut Thomas, je décolle pour mission de transport. Tu verras des trucs bizarre sur ton écran, tu t’inquiètes pas.//
//Heu...des trucs...bizarre ?//
//Je vais quitter le plan de vol initial pour faire joujou avec le jumper, oui. Du monde sur les altitudes basse et moyennes du secteur Est ?//
//Non personne. Le terrain est dégagé, amuse-toi bien. Et si tu coules, j’ai rien vu...//

Nelly ricana sur la boutade.
Elle quitta le pont d’envol des jumpers et s’éloigna doucement. Avec un virage serré, elle débuta une longue et lente courbe qui donnait une très belle vue sur la cité. Elle adorait l’observer depuis le ciel, voir ces petites formes qui déambulaient sur les digues. Après le deuxième tour, la jeune femme fila au-dessus de l’océan et vérifia une dernière fois ses instruments. Elle se mordait la lèvres inférieure, impatiente de faire profiter son amie de la voltige.

« Prête ? »

Progressivement, Nelly réduisit l’efficacité du système d’inertie. La poussée du jumper apparu comme par magie et donna peu à peu l’impression d’être dans un avion. Tout allait bien au début, comme un vol classique pour faire un beau voyage, puis l’hispanique mit les gazs. D’un avion lourd et pataud, la sensation progressive prenait les teintes d’un avion de chasse puissant. Elle venait de placer Isia dans le wagon fou d’une nouvelle attraction qui promettait les plus grandes folies.
Nelly regarda une dernière fois Isia, comme pour s’assurer qu’elle était toujours excitée et volontaire, puis elle commença en douceur. Le jumper s’inclina plus haut, plus haut, toujours plus haut, puis elle monta sur une parfaite verticale. Arrivé sur une masse nuageuse, elle leur mis soudainement la tête en bas. Au début, aucun problème, l’inhibiteur permettait de supprimer tout effet de gravité. Un système technologique que Nelly supprima à son tour. Les cheveux d’Isia pendirent soudainement dans le sens inverse, le poids de tout son corps brutalement attiré vers le plafond. Les sangles la retenaient fermement à son siège. Cette fois, elles étaient vraiment dans un avion de chasse qui se déplaçait sur le dos. Nelly alla de plus en plus vite, perçant l’irrégularité esthétique des nuages.

C’était beau. Comme si les deux jeunes femmes volaient sur une nappe de brouillard éternelle. Si la verrière n’était pas là, Isia aurait pu toucher ces nuages de ses mains. Nelly rigola gaiement, appréciant fortement ce moment, avant de vriller pour entamer une descente très brusque. Elle chuta en piqué, comme lors des montagnes russe pile avant le moment T du grand frisson. Elle descendit, descendit, descendit. La friction de l’air faisait trembler la coque à tel point qu’on pouvait le comparer à une attraction sur Terre, une vibration presque similaire. L’océan se rapprochait de plus en plus, grossissait à une vitesse ahurissante, puis elle plaça son jumper sur un moteur en poussée intermittente. Le tête à queue en chute libre, la tasse, mais pas si violent.
Concentrée malgré tout, la jeune femme contrôlait sa spirale et son altitude. Elle appuya sur quelques tuiles pour se préparer, des informations de vol apparaissant très ponctuellement sur la verrière qu’elle laissait libre, puis elle laissa son engin s’approcher dangereusement des flots. Elle poussait parfois des cris de joie, comme si elle était dans ce même wagon avec Isia, sauf qu’elle ne se lachait pas entièrement. Elle restait prudente, professionnelle.
Au dernier moment, elle redressa le jumper pour faire un rase-motte qui perça les vagues, arrosant la verrière d’écume tandis qu’elle réduisait la vitesse. Elle mima des esquives, tantôt à droite, tantôt à gauche, jouant avec l’eau mouvante comme une gosse qui prenait ça pour des obstacles. Elle reprit tranquillement de l’altitude, faisant quelques embardées joyeuses, puis une fois un rythme de croisière acquis, elle fixa Isia avec un grand sourire enjoué.

« Voilà ! Terminado l’apéritif. On passe aux choses sérieuses, amiga ? »


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Lun 25 Fév - 20:02

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019

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Une vive excitation prit la doctoresse qui avait grande hâte de voir l'effet de ces montages russes. Elle s'attacha avec l'aide de Nelly fermement, ne voulant pas risquer quoique ce soit. En tout cas, le colibri mit la gomme et Isia comprit l'utilité des sangles, si peu utilisées habituellement. Ses cheveux non attachés volaient dans l'habitacle comme ses rires et son regard émerveillé. Oui, si elle n'avait pas embrassé la carrière médicale, elle aurait sans aucun doute aimé faire pilote. Elle s'éclatait comme une dingue, levant les bras dans l'hilarité ou poussant quelques exclamations alors que son cœur se contractait et rebondissait dans sa poitrine. Elle adorait littéralement et à cet instant, elle se sentait plus vivante que jamais.

Quand l'appareil se stabilisa pour une vitesse de croisière, Isia toussa un peu, elle avait avalé de la salive de travers et l'œil brillant, elle était survoltée. Elle prit quelques minutes pour se remettre de tout ça, constatant que durant toutes les cabrioles Nelly avait été quelqu'un de professionnel, bien loin de la simple gamine qu'elle offrait habituellement.

« Merci ! Franchement ! c’était Top ! » Et c'était très sincère, elle la remerciait de cette folie et d’avoir pris cette initiative. « J’adore… Adam m’avait fait faire un tour dans son F-302 s’était pas mal… mais j’aime mieux le jumper. » Une manière de dire qu’elle avait préférée largement Nelly. Mais cela s’était toujours le cas.
« Oui, maintenant on va faire un jeu de fléchette ! » affirma Isia, qui n’avait pas des masses envie de voir la tronche des paysans du continent, mais cet aparté l’avait mis définitivement de bonne humeur.

Le jumper reprenait doucement le vecteur d’approche du camp Athosien. La jeune femme laissait Isia se reprendre en ayant une légère angoisse dans le creux de l’estomac, se demandant longuement comment elle avait trouvé la petite cabriole. L’inhibiteur d’inertie et les autres systèmes reprirent leurs bons fonctionnements, faisant cesser toute sensation de vitesse et de gravité. C’était fini et, pour sa part, beaucoup trop court.
Quand elle entendit sa belle amie partager son bonheur, et surtout la préférer au F-302 d’Apollo, Nelly eut un sourire ému en se disant qu’elle avait réussi. Elle était très contente d’avoir eu ce moment spécial avec Isia.
« Apollo va être jaloux. » Dit-elle avec malice.
« Carrément ! Mais bon, il avait qu'à me demander en mariage ! » dit Isia en rigolant de plus belle de sa belle bêtise.
« Nannnnnnnnn…. » s’écria Nelly en exagérant son indignation. « Et Walker Texas Môman ?!? »
« Je n’ai pas dit que j'accepterai. » dit-elle taquine.

Nelly ricana. Elle voyait ce pauvre Apollo se ramasser la veste du siècle, le genou à terre, et voir Isia foncer sur Pedge. Franchement, en homme sur son trente et un, comment lutter quand la concurrence est de l’autre bord ? Ça avait un coté assez tordant. Nelly avait bien envie d’envoyer une boutade et faire une allusion sur la bague qui cernait son annulaire. Mais puisqu’elle y avait un projet spécial, elle ne voulait surtout pas vendre la mèche.

Isia soupira regardant la baie devant elle : « C’est quand même magique le paysage quand on est dans les cieux… »

A l’horizon, le continent se profilait en gagnant sur l’océan. Isia parlait alors du paysage magique des cieux. Elle avait tellement raison et si tort à la fois. Nelly n’aimait pas trop partager son jardin secret, son côté un peu égoïste sur des endroits qu’elle voulait être seule à connaître. Mais si partager un peu de ces expériences lui permettait d’avoir une Isia plus ouverte et avenante, plus amie que docteur, alors elle voulait bien faire un effort.
« Si tu ne escarificado pas d’Athosiens, je te montrerai quelque chose d’incroyable. Mais c’est secret… » Elle tourna son regard vers elle et lui fit un clin d’oeil entendu. Elle était très sérieuse, toujours aussi enjouée, mais la gamine n’était plus là. Elle était restée sur Atlantis à les attendre. C’est en adulte que Nelly lui faisait comprendre qu’il ne fallait surtout pas qu’elle en parle. « D’accord ? »

Parfois Isia comprenait pas toujours les mots espagnols de Nelly (l’espagnol étant bien loin dans son cursus scolaire) , mais dans le contexte d’une phrase elle devinait parfaitement. Ne pas scarifier des Athosiens ? Mais quelle est bonne comme idée vraiment !
« Tu m’achètes Nelly ! C’est mal la corruption ! Mais ça va dépendre si on ne croise pas l’affreuse sorcière sans neurone ! »
« Hm ? Quién es ? »
« La guérisseuse des Athosiens. Une sorte de marabout avec des potions à vous filer la gastro ! »

L’inertie absorbée, le jumper allait bien plus vite maintenant. Nelly ne tarda pas à survoler rapidement le continent, se décalant par sécurité au passage d’une nuée d’animaux volants. D’étranges oiseaux qui ne semblaient pas avoir suivi le flux migratoire. Pas question d’en tuer quelques-uns en leur rentrant dedans.

« Je suis sûre qu’elle dit qu’elle connaît la médecine mieux que toi. Ce sera un beau spectacle, c’est sûr ! Mais tu ne sais pas ce que tu perds. »
Elle haussa les sourcils.
« Un lugar aún más mágico, fantástico, asombroso. » fit-elle exprès pour la perdre, révéler l’endroit sans qu’elle n’en comprenne la signification. Dans un sourire d’une petite douceur sadique, elle rigola en la voyant perplexe et fit le signe de la fermeture éclair sur sa bouche.

Pour se venger Isia se mit à parler en français : « Oh oui, un beau endroit plein de fées, de licorne et d’ourse ailés ! »
Nelly ouvrit de grands yeux et tenta de dire quelque chose dans la même langue.
« Pahing ahau gaucolat !!! »
Une nouvelle fois, Isia parla en Français et cela entraîna quelques minutes d’échanges Franco/espagnol sans queue ni tête. Il n’était pas rare que la pilote éclate de rire en tentant de répéter les phrases en Français d’Isia. Un terrible massacre !

Elle jeta un regard amusé à Nelly avant de parler une nouvelle fois en anglais :
« Oui c’est une grognasse cette femme! »
« On le verra très vite, mi Isia. » assura l’hispanique en penchant le jumper sur le côté.
Elle entama un virage très large lui permettant de faire le tour du camp Athosien. Elles étaient arrivées...le boulot d’Isia allait commencer…

Le sourire d’Isia resta même en voyant le camp, la seule chose qu’elle aimait bien dans ce campement, qui était maintenant plus un village en dur que de simples tentes depuis le temps… était l’immense marché Athosiens remplis de victuailles et d’autres objets ou vêtements. Pour les lyonnais, c’était le “La part dieu” version artisanat. Le jumper se posa, au lieu précis, où toutes les navettes atterrissaient, à l’extérieur du village, mais à quelques minutes de la première ruelle de la grande place. Isia retira ses sangles, puis se leva, marchant vers le sas arrière, attendant que Nelly ouvre la porte. Malheureusement, le jumper médical était attendu et elle ne pouvait pas respirer le bon air frais de cette matinée, plutôt ensoleillée, que déjà… la tête ridée et aux long cheveux blanc de la guérisseuse se montra. *Tu ne pouvais pas crever avec l'hiver toi ?* pensa méchamment Isia qui lui offrit à peine un regard, balayant celui-ci pour se poser sur le visage du chef Athosien, qui lui faisait l’honneur (ou pas) de sa présence.

« Bonjour Docteur, j’ai organisé une file d’attente pour la vaccination du premier groupe. »
Isia devait reconnaître que c'était bien, la dizaine d’Athosiens qu’elle devait piquer seraient au moins groupé. Mais, comme souvent il aurait une dizaine d’autres qui profiteraient de sa présence pour lui montrer leur blessures ou leurs symptômes, faut dire que ce n’est pas avec l’autre poire, qu’ils vont guérir ! Isia réajusta ses bretelles de sac et hocha la tête.

« Parfait, je ne perdrais pas de temps dans ce cas. Je dois aussi voir le campement natus. »
Il avait eu des différends entre les deux peuples et si le leader ne laissa rien paraître la guérisseuse, quand à elle fit une moue des plus détestable.
« La guerre ne semble pas les avoir affaiblis, les Athosiens ont plus besoin de soins que des “guerriers”. » dit-elle avec mépris.
« Il est vrai, faut dire qu’ils ont un médecin réellement efficace...EUX. » répondit du tac o tac, la doctoresse sans même lui lancer un quelconque regard et sans attendre, elle se mit en marche, coupant toute initiative de paroles à la vieille dame qui râla dans un jargon méconnu et auquel isia en avait rien a faire. Et puis que pouvait-elle savoir de la guerre cette folle ? Aucun Athosiens n’avaient prêté main forte aux Atlantes sauf peut-être ceux qui vivent sur la cité pour se battre. Le reste était bien au chaud ici. Alors, qu’elle ferme sa gueule la pie.

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En voulant participer, la petite hispanique avait récupéré l’un des sacs que portaient Isia. Elle le prit à l’épaule et resta silencieuse pour ne pas interférer. En faisant régulièrement les voyages, Nelly côtoyait autant les Athosiens que les Natus. Elle avait une préférence pour ces derniers même si le marché Athosien la faisait toujours rêver. L’espagnole pouvait y rester des heures à baver sur les différents produits exotiques.

Bref, un peu en retrait dans le dos d’Isia, la pilote écouta les différentes interventions et eut une horrible envie d’éclater de rire. Son amie ne mâchait pas ses mots, c’était étonnant à quel point ça ne l’inquiétait pas. Ce genre de comportement finit généralement dans le bureau d’un chef. C’est comme Isia se dégageait de tout ça pour n’être que son propre directeur et choisir selon ses envies.
Du coup, quand la blonde snoba magistralement celle qui devait être la guérisseuse, Nelly compléta sa réaction par un grand sourire avenant qui soulignait le “ET TOC” avant de partir dans son sillage.

« El coton tige effiloché, elle aime pas les Natus ? Ils lui ont fait quoi ? » Demanda-t-elle par curiosité tout en se plaçant à ses côtés.

Isia marchait vers la direction du sorte de “bouiboui” de la guérisseuse où il y avait déjà une queue. Elle ralentis le pas, pour que Nelly puisse la rejoindre, elle était gentille de l’aider à transporter les malettes et la blonde appréciait le geste.
« Je pense qu’elle leur en veut toujours d’avoir “piétiner” sur leur zone de chasse… enfin comme s’ils avaient besoin de chasser alors qu’ils font de l’élevage. Et puis bon je ne serais pas étonnée que ça soit simplement du racisme mué par de la jalousie. » Isia haussa les épaules, commençant à installer son “cabinet” portatif, composé des mallettes et deux tabouret pliants pour prendre place dessus.
En repensant à cette rivalité, Isia se demandait aussi, si ce n’était pas tout bonnement la réaction d’un enfant unique qui a du mal à accepter le petit frère ou la petite sœur. Après tout sur le continent, il avait que les Athosiens et maintenant une petite partie était colonisé par des Natus, ce n’était pas rien que « papa Atlantis » donne un peu de terre à un autre peuple. Les Athosiens, n’étaient donc plus les petits chouchou.

« Ah. » fit-elle simplement en se demandant comment la rivalité pouvait être gratuite.
En suivant docilement Isia, Nelly lui tendit sa mallette puis remonta ses manches.
« Papa Al Capone, j’suis ta nina de main ! Tu dis, je fais ! » Fit-elle enjouée.
En se retournant, elle croisa le regard de ceux qui attendaient patiemment et s’en retourna fixer Isia en étant plus si certaine de vouloir jouer les docteurs. Ils avaient pas tous l’air très finauds...

Isia lui fit un rictus agréable, pour le moment elle resta debout et fit un geste au premier Athosien qui était une femme d’un âge plutôt avancé mais avec des yeux bleu husky simplement magnifique, elle devait être une femme très belle dans sa jeunesse puisqu’elle était tout aussi gracieuse et jolie à son âge, malgré le temps qui avait fané son visage. Isia la reconnaissait, il s‘agissait de June, la créatrice de vêtement et grande copine d’Erin.

« June ! Contente de te voir ! Vaccin ou soins ? » demanda joyeusement Isia comme si elle vendait du poisson. C’est bien l’une des rares Athosiens à avoir du mérite, car elle fait des vêtements d’enfer !
« Bonjour Isia. Les deux. Mon grand âge me fait souffrire et j’en deviens maladroite, je me suis ouverte en travaillant. » June regarda Nelly et la salua avec un sourire empreint de bonté. Elle prit place sur le tabouret, levant sa belle robe ivoire, pour laisse entrevoir un bandages primaire déjà rougie. Isia eut une petite moue devant ce travail bâclé, qui portait la signature d’une sorcière… Elle retira le tout découvrant une plaie longue et profonde. il fallait recoudre sans aucun doute et surtout désinfecter énormément.

« Nina del mano ! Je vais te montrer comment recoudre sans fil ! » Isia sortit des strapes, elle les preferaient tellement au fil standard… qu’elle les utilisaient tout le temps. Elle déposa la boîte à côté d’elle, avant de prendre du désinfectant qu’elle applica sur la jambe de Juna qui restait impassible malgré le fait que ça devait la piquer sévèrement.

Nelly resta silencieuse, très dubitative.
Son amie n’avait pas dit qu’elle détestait les Athosiens ? Vu la tête qu’elle avait tiré avant de partir sur les montagnes russes, elle ne s’attendait pas du tout à ce que le premier patient soit quasiment accueilli comme un ami. En chassant la petite pointe de jalousie que Nelly sentit dans son coeur, elle fît un grand sourire à la vieille dame et ne pu s’empêcher un petit commentaire joyeux.
« Hola...ça a pas l’air très bon pour la santé comme travail. Vous vendez des coupes-coupes ? Ou...des rasoirs pour hommes ? Ou...quelque chose de...coupant...vous faites quoi ? »

A la vue de la blessure, Nelly réprima un frisson et fit la grimace. Elle remarqua dans le même temps que cette dame était plutôt bien habillée par rapport aux autres. Un poste à responsabilité alors ? Ou elle était plus “riche” ?

« C’est dommage, ça tache le joli habit que vous avez... »

June lui fit un sourire bienveillant « Oh non, rien de dangereux, je fais des vêtements … pour femme. » Dit-elle avec ce même rictus des plus agréable.
Isia hocha la tête « Les belles robes que portent les femmes de bons goûts viennent de chez elle. » Et c’est bien pour cet unique talent qu’Isia “appréciait” June. Bon après la femme était gentille et ne se plaignait jamais. La doctoresse avait fini le côté désinfectant et commençait à ouvrire la boîte de straps, pour en prendre un et le défaire de son films plastique. Elle commença à expliquer à Nelly, qu’il fallait placer le premier bout au plus près de la blessure souvent la partie basse puis mettre le second sur la haute après avoir rapproché la chair. June ne semblait rien dire, d’être le cobaye d’une militaire. Elle se laissait faire sans rien dire et elle savait qu’il valait mieux se taire avec Isia. Après tout, elle était venue se faire soigner par la doctoresse en toute connaissance de cause.



☾ anesidora

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Mar 2 Avr - 16:31

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019

La copilote avait été surprise de connaître son métier. C’était super intéressant parce qu’elle cherchait justement un bon tailleur pour faire faire certains ajustements. Elle s’apprêtait à renchérir immédiatement, lui demander si elle était libre pour de menus travaux, mais Isia débuta son travail.

C’est bien sage et silencieuse que l’hispanique regarda le docteur s’exercer. Ses gestes étaient précis, fluide, professionnel. Isia s’executait comme si elle soignait ce type de blessure après des milliers de fois, et pourtant, vu son intérêt, comme pour la première fois. Pas de négligence en somme. Pas de légèreté tiré du côté un peu rébarbatif de l’affaire.
Bricks avait déjà passé un peu de temps avec Pedge, ou avait pu apprécier ce qu’elle était directement en mission, mais l’occasion avec Isia ne s’était jamais présenté. La jeune femme en était si enthousiaste et heureuse qu’elle occultait littéralement la présence de June, sauf peut-être de sa cuisse, pour admirer le travail.

Effectivement, l’adulation naturelle qu’elle vouait à Taylor-Laurence, au même titre qu’Allen, lui remplissait les yeux d’étoiles. La regarder soigner cette vieille dame, l’entendre donner la leçon sur un ton pédagogue, c’était comme observer un maître en oeuvre d’art qui acceptait de partager un peu son savoir à qui l’observait.
Le sourire de Nelly ne se tarissait plus et, souhaitant à ce point ne pas faillir, elle ne répondait que par des signes de tête et des “Hm-Hm” positifs.

Une fois terminé, Nelly ne pu s’empêcher d’y aller de son commentaire.
« C’était génial... » fit-elle comme en ressortant du visionnage d’un reportage médical. « Je reviens ! »
Elle vit que June s’en allait pour laisser sa place au prochain. Bricks hésita mais elle s’élança brutalement, quittant son tabouret pour aller sautiller et rattraper la concernée. Manque de chance, elle se prit les pieds dans le tabouret du patient, s’étala de tout son long, et se redressa bien rapidement le visage rougi par la honte.
Au moins, ça avait eu le mérite d’attirer l’attention de June.

« Euh...enfin, euh...June, c’est ça ? Vous pourriez m’aider ?!? C’est que j’ai un pantalon militaire super sympa mais je nage dedans, je voudrai bien le faire raccourcir à ma taille. Et...il y a une blouse de docteur, elle me sert de pull de nuit, je l’ai troué sans faire exprès. Vous pourriez la raccommoder ? Et...UNE ROBE DE MARIAGE ! Vous savez ce que c’est ? On peut vous en commander une ? J’en aurai besoin pour quelqu’un que j’aime beaucoup mais c’est une timide... »

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Isia avait lancé un regard amusé à Nelly qui s’émerveillait d’une chose des plus simple. Elle avait l’impression, qu’elle pourrait bailler que ça serait la chose la plus génial que connaisse la petite espagnole plantureuse. En réponse, elle lui fit un simple rictus, libérant June qui semblait satisfaite d’avoir été soignée par un vrai médecin, bien entendu ce compliment s’était dans la tête d’Isia même si le ton chaleureux de l’Athosienne ne trahissait nullement sa reconnaissance.
Enfin, le prochain patient allait prendre la place de la couturière et Isia avait soudainement hâte que le passage chez les “débilos”, soient rapide. Mais Nelly se leva d’un geste brusque manquant de s’étaler comme une merde. Isia, ouvrit de grand eux, pour l’aider à se relever et renonça immédiatement, quand elle entendit le mot interdit « robe de mariage ». Elle avait encore en travers la commande du morphéa, commande qu’elle avait réduit en morceau sous la rage. Elle se détourna de Nelly, pour remettre le tabouret droit d’un geste brusque et faire signe au prochain patient de se dépêcher. C’était un homme, un jeune homme dans la fleur de l’âge qui bavait littéralement sur la doctoresse. Isia n’y porta aucune attention, le visage fermé, elle lui fit son vaccin sans plus attendre et attendit le suivant. Elle ignorait pourquoi Nelly parlait de robe de mariage et si cela lui était destinée avec Pedge mais Isia ne voulait pas lui poser la question, cela allait la mettre en pétard elle savait.

« Bien entendu je peux te faire ça. pour la robe de mariage, tu devras me dire se que tu désires selon ta culture, les nôtres sont surement bien différentes des vôtres » Elle lui fit un beau rictus « Et la taille et les dimensions de ton amie aussi, comme cela ne semble pas être pour toi. »

Isia tira encore plus la gueule, elle ne la sentait pas cette histoire de mariage et elle faisait un effort surhumain pour ignorer cette conversation. Mais, elle n’y arrivait pas et elle sentait qu’elle allait envoyer chier Nelly ou l’agresser, surement injustement. Ou pas...

« Super ! J'amènerai une image pour vous montrer !! Et pour la taille... » Nelly pinça des lèvres, malicieuse, puis dévia son regard en direction d’Isia. « Comme elle je dirai... »
June regarda Isia quelques minutes d’un air de professionnelle et hocha la tête avant de saluer Nelly. Isia piqua une troisèmee personne, avant de retirer ses gants d’un geste lent et sauvage à la fois. Puis, elle se releva pour choper le bras de Nelly sans aucune douceur.
« Hé !!!! » S’écria-t-elle, très étonnée.

La comparaison avec sa propre taille, était le point de trop. Elle était peut-être parano là dessus, mais vu l’amour de Nelly pour son “papa et sa maman” et l'allusion dans ple jumper, il ne fallait point être McKay pour faire une quelconques connexions. Et sous l’étonnement des Athosiens, Isia leur vociféra : « Nous revenons ! Vous attendrez notre retour ! » personne n’osa dire plus, elle avait rugit comme une lionne. Puis, elle entraina Nelly, vers le mur d’une maison la plus proche, pour la lâcher contre le regard sombre. Elles étaient à l’abri d’oreilles indiscrètes.

Nelly était restée docile, plus inquiète concernant Isia que pour sa propre sécurité. Agitée dans tous les sens comme ça, elle écarquillait les yeux mais ne disait rien.
« Tu as deux minutes pour m’expliquer ton délire sur la robe de mariée ! » Elle n’était pas agréable, un torrent de glace aurait été plus appréciable.
« Mais...qu’est-ce qui te prend ? » Demanda-t-elle, dénuée de joie et d’humour, ne comprenant pas. « Isia ? Pourquoi tu... »
« Je t’ai posé une question Nelly ! » dit-elle agressivement, avant de se redresser pour calmer quelque chose en elle qui en réalité l’angoissait, ce n’était que de la colère pour justifier de la peur au final.Au fond de son esprit, elle se disait de se calmer que Nelly n’y était pour rien dans cette commande…
« Je t’ai fais quelque chose de mal ? » Fit-elle sans répondre à la question.
Elle tira sur son uniforme pour le remettre à l’endroit puis elle quitta cette position où elle se sentait dominée par la chirurgienne. Elle se plaça de côté, pour un face à face équitable. Nelly regardait la chirurgienne avec autant d’inquiétude que de crainte. Généralement, elle ne perdait pas ses moyens comme ça...
Isia pinça les lèvres, elle avait du mal quand on ne lui répondait pas. Cela lui donnait envie d’être plus violente, enfin elle ne s’expliquait pas cette envie soudaine. Elle fulminait et elle devait soit avoir une réponse qui la calmerait, soit se calmer et là… elle avait du mal.
« Bien. Puisque tu ne veux pas me répondre, rejoint le jumper, je n’ai pas besoin de toi, pour piquer des consanguins ! » Dit-elle en se tournant, brusquement.
« Mais qu’est-ce qui te prend ? Pourquoi tu te mets en colère contre moi parce que je commande une robe ? »
Isia s'arrêta serrant les poing. Elle tourna la tête vers Nelly.
« Pour qui est cette robe Nelly ? » elle espérait presque qu’elle lui dise que c’est une commande pour Erin ! Ou même pour l’autre conne de l'administratif là… la gestionnaire qui était aussi sèche qu’un papier de verre et qui portait une bague, d’un pauvre gars qui avait eut l’idée étrange de l’aimer.

« Ben pour toi, cette question ! » Lâcha-t-elle en ne voyant pas le mal. Et c’était clairement ça. Nelly cherchait souvent son amie avec ses farces, il n’était pas rare de frôler la course poursuite avec une Isia armée d’une seringue. Mais c’était toujours resté bon enfant. Dans la blague. On y repensait en rigolant, en commentant. Là, cette réaction agressive ne l’intimidait pas tant son inquiétude restait au premier plan. Tout de même...réagir comme ça pour une robe de mariage...qu’est-ce qui lui prenait soudainement ? Souvent, Isia s’énervait en menaçant de la sédater, de se servir de sa peur des piqures pour la faire fuir. Elle ne s’énervait pas en crispant ses mains comme ça. Comme si elle allait la frapper pour une raison obscure.

Nelly n’avait pas peur de son amie. Elle sentait que quelque chose n’allait pas du tout, qu’elle marchait sur des oeufs. Mais ça faisait partie de l’amitié, justement, de s’inquiéter quand ça n’allait pas. Nelly était vraiment troublée par sa réaction. Si bien qu’elle n’en souriait pas et avait ce côté sérieux que bien peu expérimentait chez elle. C’était tellement inattendu, surtout que tout se passait bien avant, que ça lui faisait penser à la fois où Pedge l’avait quasiment jeté contre un mur. Nelly était peinée d’être à l’origine de cette colère chez Isia, de sentir ce terrible malaise naître entre elles-deux.
Tout se passait bien. Ca devait être une superbe journée. Pourquoi le mot “robe” avait pu déclencher cette réaction ?
La petite hispanique posa une main sur son bras, se voulant rassurante, lui montrer qu’elle voulait comprendre. Elle lui demanda d’une voix douce et sincère :
« Mi Isia...no me odies. Parle-moi... »


Pour elle ? Isia la foudroya du regard, pour elle ? Non mais elle est cinglée ! Une robe de mariée ! Et puis quoi encore une couronne de fleur ? Elle soufflait assez fort, pour se calmer, car elle avait cruellement envie de lâcher son venin. Et la seule chose pour laquelle elle ne se laissait pas aller dans ce genre de chose était que Nelly était une amie. Et aussi paradoxale que cela puisse être Isia avait des barrières et des principes pour les gens qui font partie de sa vie. Cela aurait été quelqu’un sans le prestigieux titre d’ami, elle l’aurait assassiné sur place avec sa verbe acerbe et cinglante. Hors là non. Elle sentit les souvenirs de la commande, son regard étonné, mélangé de peur, d’angoisse, de colère et de tristesse… cette robe était magnifique, si elle avait choisi de se marier, sans aucun doute qu’elle aurait pris ce type de robe, pour ne pas dire exactement celle-ci. Sa gorge se serra en mémoire aux baisers sulfureux et douloureux du morphéa qui se mettait à jour et qui en plus lui divulguait à chacun de ses pas, ses émotions. De cette nuit avec Pedge, de ce viol… la réaction de son amante… de leur larmes…Isia soupira.

« Retire toi cette idée de robe, sinon elle finira en confetti. » dit-elle sombrement, essayant de lutter contre une montée justifiée de larmes, qui venait d’avorter. Elle allait partir sans rien dire de plus, le cœur froid. Quand soudainement, elle s‘arrêta pour regarder Nelly qui avait encore sa main sur son bras.
« Pourquoi tu veux me faire une robe de mariée ? Pourquoi tu veux qu’on se marie… arrête avec tes conneries… » dit-elle doucement, comme un souffle de souffrance. Le mariage était quelque chose à laquelle elle avait renoncé, non pas à cause de son orientation sexuelle ou de sa relation avec une autre femme. Mais, le jour où elle avait assisté au mariage de l’être qu’elle avait aimé profondément, cet être ne s’était pas marié avec elle non… mais avec une autre personne, après l’avoir humilié publiquement. La pire des manières d’apprendre qu’on rompre et d'inviter sa future ex à son mariage non ? Machinalement, elle faisait tourner la bague de son doigt.

Nelly avait encore du mal à comprendre. Heureusement, il y avait des signes assez fort dans ses gestes. Elle avait déjà le coeur qui battait fort pour être la cause de toute cette affaire. Mais là, voir l’humidité dans le regard d’Isia lui mit une énorme claque. Nelly...Nelly était sur le point de faire pleurer quelqu’un ?!?
« Mais...parce que je suis ton amie... » dit-elle simplement. Elle s’approcha un peu pour s’expliquer. « Tu le feras jamais toi, tu oseras pas franchir le pas. Moi je vois bien comment vous vous regardez toutes les deux. Le jeu, c’est l’excusa pour faire l’aveugle. »
Elle pinça ses lèvres, chagrinée.
« Je suis ton amie. » Rappela-t-elle. « Ca fait deux ans maintenant. Tu n’es plus sur Terre. Deux ans sur Atlantis, faut que tu bouges docteur. Sinon tu vas passer à côté de très belles choses. Ici, quand c’est trop tard, c’est fini : Sin repechaje ! Alors je t’aide en te poussant un peu aux fesses, en blaguant. »
Heureusement qu’elles étaient entre quatre yeux, elle n’aurait jamais pu être aussi sérieuse avec du public. Ce malaise était atroce et elle ne pensait pas qu’Isia souffrait sur ce sujet. Elle l’aurait renvoyé avec de bonnes boutades plutôt. Mais de là à en souffrir…
« Je ne veux pas te faire du mal, au contraire. »

Isia avait chasser très vite son humidité dans son regard. Elle était encore sensible sur le sujet, elle ne se le permettait pas. Elle n’avait pas à pleurer, elle n’avait pas à être faible. Elle devait retourner voir un psy ? Non, elle en avait suffisamment vu, elle ne voulait pas rester là, à attendre que le temps passe et raconter des choses auxquelles elle ne voulait pas parler. Cela était étrange de voir Nelly adulte, de la voir sérieuse et aussi… mature. Le sujet s‘y prêtait comme la réaction d‘Isia qui ne laissait place à aucune gaminerie.

Un sourire cynique se dessina sur les lèvres d’Isia, deux ans… ce n’était pas deux ans de relation commune. S’était avant tout une relation de sex friend, d’amante qui s‘entende très bien et voilà. Il n’y avait pas eu de relation amoureuse au début, cela était récent tout jeune. Et deux ans ? Cela faisait si longtemps ? Alors cette idée de mariage du morphéa devait venir de Nelly, la créature aussi déplaisante soit elle cherchait juste à être heureuse au final. Mais, ça… ça, ça ne rend pas une Isia heureuse ça la fout en boule. Peut-être qu’il avait autre chose dans ce besoin de mariage du morphéa, elle ne pouvait pas savoir après tout. Et elle ne voulait clairement pas le savoir. Elle n’avait pas à passer le pas, pour se marier avec Pedge ! Elles étaient très bien ainsi ! Un engagement et puis quoi encore ! Isia n’était pas la femme de Pedge, elle était la femme de personne et elles le savaient toutes les deux.
« Alors arrête avec ton histoire de mariage ! » dit-elle sèchement, pour se mettre cette fois en marche. Mariage… vraiment, s’était déjà suffisamment difficile a géré d’avoir de vraie sentiments (et à nouveau) pour quelqu’un !

« Tu veux bien arrêter de me tourner le dos, si ? » Fit-elle, assez agacée.
Elle s’approcha.
« D’accord. J’arrête ! »
C’était sincère. Elle tapota du doigt sur son coeur.
« Je ne fantasme pas à vous faire marier toutes les deux.» Fit-elle en souriant. « Mais je suis copilote, je me bats comme Pedgy. Je vois les gens partir. On est pas éternel. Je t’invite à profiter tant que tu peux mais je ne vais pas te forcer. Je te le dis juste, parce que je suis ton amie et que ça me peine para ti : tu regretteras. Tu ne profites pas, c’est dommage. »

Isia ne tourna que la tête au début avant de lui faire face. Nelly continua à parler…. Être marié ou non, ne changeait strictement rien, cela ne change rien à ce qui se passe à l’intérieur de soi. Le mariage n’est qu’une illusion et une manière de partager ensemble les factures. Rien de plus rien de moins. Elle n’avait pas besoin de ça, pour avoir des sentiments et malheureusement, elle ne pouvait pas les refouler, s’était ainsi. Elle n’avait pas de besoin d’union autre que charnelle et des moments simples à deux. Elle n’avait pas besoin d’une autre bague, elle n’avait pas besoin de robe et de contrat. Cela était dans le convention sociale dans les fantasmes de petites filles qui rêve de prince charmant. Isia n’avait pas ce genre de désirs, sauf pour les autres. Elle ne voulait pas de mariage. Et ça, peut-être que Nelly ne comprenait pas. Non, elle ne comprenait pas, que le but d’une vie n’était pas de se marier et d’avoir des enfants. Le mariage ne protègerait pas Pedge de ce qui se passera de l’autre côté, elle ne la protégera pas de la mort et de la souffrance. Ce n’est qu’une belle illusion.

« On peut profiter sans mariage, c’est bien un rêve d’enfant ça !
» dit-elle froidement. « Tout le monde ne rêve pas de robe et d’un “Oui” solennel qui fera de vous la seule et unique, Nelly. Je ne suis pas fidèle et Pedge non plus, le mariage n’est pas pour nous et j’en ai pas envie. Ce n’est pas une fin en soi. »

Cette fois, la petite hispanique eut du mal à retenir son rire. Pas qu’elle se moquait de la déclaration de la Française mais plutôt que le discours tendait surtout à tenter de la rassurer elle-même. Nelly leva les sourcils, compatissante et presque attendrie pour elle.

« Si ! La bague au doigt vingt quatre heures sur vingt quatre et les larmes aux yeux quand on te parle mariage : c’est juste pour effrayer les mouches !» Lâcha-t-elle avec humour. Elle reprit sérieusement : « J’ai une mauvaise nouvelle pour toi, amiga : t’es accroc !!! Finito les oeillères de cheval, bonjourno le rêve d’enfant ! C’est bête, t’es pile dedans...en fait…»

Nelly vérifia qu’il n’y avait pas d'oreilles indiscrètes avant de se pencher et de poursuivre, comme pour essayer de la comprendre :

« Tu attends que ce soit Pedgy qui demande, c’est ça ?»

Non mais TOUT LE MONDE rêvait de rencontrer le prince ou la princesse charmante. De filer le grand amour et de pouvoir vivre heureux. C’était la base. Le discours d’Isia qui semblait se contenter, dans le fond, que d’une relation à l’arrachée était bien incohérent quand on savait qu’aucune des deux ne quittait la bague. Pas envie...tu parles !

Isia lui lança un regard dédaigneux. Pedge ne lui demandera jamais sa main et elle n’en voulait surtout pas. Tssss, Nelly s’accrochait encore à cette idée stupide. La conversation était donc finie sur ce point-là. Et elle lui fit comprendre d’un mouvement digne d’une reine.
« Il est incroyable comment tu peux vivre dans un rêve. On a encore du travail. » Puis elle marcha, vers la colonne d’Athosien, qu’elle devait soit vacciner soit soigner. Rien que les voir et cette conversation débile, lui donnait envie de repartir sur la cité. Tss un mariage, Nelly avait intérêt à ne plus jamais en reparler. Elle se sentait fatigué. Son cerveau était toujours sur le découpage de la robe et l’amertume qu’elle avait ressentie. Nelly qui remet une couche sur une blessure sans s’en rendre compte était le pompon.

« N’empêche que je le vis bien, moi ! » Lâcha l’hispanique en prenant un chemin différent. « Je te laisse respirer, mi Isia. Je vais annuler ma commande ! »

« Moi aussi. » répondit par fierté Isia. De toute façon Nelly ne pouvait pas savoir pourquoi cela l’avait foutue en colère. De toute manière si elle compte mener à bien cette commande, cette robe finirait comme la première.

Nelly attendit d’avoir atteint un regroupement de tentes et de cabanes rudimentaires, comme un quartier un peu reculé, pour aller se chercher un endroit plus discret. Après avoir jeté un petit coup d’oeil à gauche puis à droite, un râle très brusque de frustration s’échappa de sa gorge alors qu’elle frappait un caillou de son pied.

« ¿Por qué elegí un loco? Ella lo arruina todo! ¡En lugar de divertirse, ella se levanta y se enfada ! » Déversa-t-elle comme une pipelette.

La jeune femme fit de nombreux aller et retour en se vidant, un doigt accusateur levé vers le haut à défaut de pouvoir pointer Isia. Elle s’exclamait comme si la Française était en face d’elle, muette, en train de recevoir ses quatres vérités. Finalement, le regard de Nelly rencontra celui d’un adolescent avec son chien, un sceau à la main, qui s’était figé à l’entrée de cette “ruelle” en l’observant d’un air surpris.

« ¿Qué planeta está aquí? ¿Llorar cuando hablamos de matrimonio y sentimiento? Ella se ve muy feliz, eso es seguro! » Lui fit-elle, agacée. « Ella es mi amiga, ¿entendido? Mi amiga ! Amigos, se ayudan, se aman, hacen regalos. »

L’ado avait le regard rond comme des billes, il ne réagissait pas. Comme à son image, le chien penchait la tête sur un côté en se demandant de quoi elle parlait. Mais Nelly ne s’arrêtait pas. Elle s’approcha du jeune.

« Para nada ! No ! Isia es mala, reacciona mal y no me dice nada. Además, ella está orgullosa! Conmigo !!! Conmigo !!! »
« ‘savez...moi j’suis que garçon d’écurie... » Répondit-il finalement.

Nelly soupira fortement et le quitta.
Elle s’était à peine calmée en regagnant le jumper et se disait qu’elle devait s’occuper l’esprit, penser à autre chose. Régulièrement, au cours de ses services, l’espagnole profitait des petits moments de pause pour faire des transactions pour le compte de ceux restés sur la cité. Ce n’était pas du marché noir. Peut-être que d’autres pilotes en profitaient pour se faire de la marge, gagner de l’argent ou des biens sur les échanges qui passaient par eux, mais Nelly n’aimait pas du tout cette idée. La démarche devait rester généreuse. Elle rendait service pour sa part. Des requérants sur la cité voulaient quelque chose au marché ? Ils lui laissaient de quoi échanger ou payer l’objet et elle leur ramenait ça.
Ils n’étaient pas forcément redevables. C’était pour leur rendre un service, comme eux pourrait lui rendre à leur tour dans leur spécialité.

Du coup, la jeune femme récupéra l’un des sacs qu’elle avait placé dans les filets et l’enfila par une bretelle. Son état d’esprit et sa peine rémanente cessa dès qu’elle entra dans cette masse bouillonnante qui circulait dans le marché. Le sourire lui revint très rapidement alors qu’elle lorgnait les nombreux étalages. Que ce soit pour chiner, pour faire les échanges prévus sur sa liste ou tout simplement pour le plaisir des yeux. C’était l’un de ses moments préférés quand elle déposait du monde chez les Athosiens. C’était impressionnant le choix qu’ils proposaient en terme d’artisanat. En plus, elle ne s’attendait pas vraiment à tomber sur June qui présentait à un villageois une blouse apparemment très robuste pour le travail. Sur un échange d’étoffes contre vêtements qu’elle fit avec elle, Nelly discuta et donna encore plus de détails pour la robe de mariée. Elle régla avec elle les modalité du paiement.

Nelly avait ce petit côté diablesse où, plus on voulait lui faire cesser quelque chose, plus elle persistait dans son entreprise. Là, non seulement elle n’allait pas annuler la commande, mais en plus elle ferait en sorte que la robe soit encore plus belle pour qu’Isia regrette bien sa destruction. Enjouée, elle se fichait bien de savoir si June déduisait que le vêtement était vraiment prévu pour la Française. De toute façon, la vieille dame n’était pas née de la dernière pluie. Vu les détails, elle ne pouvait que penser à Isia. Nelly ne le cachait pas non plus. La robe serait entièrement adaptée à sa morphologie et elle voulait que l’art de June s’exprime jusqu’à l’exception.
Pour ce faire, l’espagnole lui avait expliqué ce que signifiait l’expression “carte blanche”. Qu’elle mette tout le temps qu’elle souhaite pour ce chef d’oeuvre. Et que le coût ne serait pas un problème.

Pendant les deux heures suivante, Nelly navigua dans la foule et exerça les différentes transactions. Elle ramena tout ça dans le jumper et l’attacha consciencieusement dans les filets pour que ça ne se balade pas dans l’habitacle. La bonne humeur était revenue et elle comptait profiter du temps qui lui restait. Assise sur son siège pilote, les pieds sur un appui de son tableau de bord, elle écoutait son MP3 tranquillement en fredonnant l’air gaiement.
C’était Ray Charles - Georgia on my mind. Une petite appréhension insidieuse restait au fond de ses tripes avec la certitude qu’Isia reviendrait et continuerait de la snober. La petite espagnole essayait de passer outre pour s’amuser même si, dans le fond, elle regrettait ce début de journée. Une part d’elle profitait de la pause, l’autre était angoissée.




☾ anesidora

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Lun 29 Avr - 20:27

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Taxis Jumper
feat Nelly Bricks // 28/01/2019

Nelly s’était évanouie quelque part et Isia s’en foutait royalement, elle était encore en colère et elle l’avait mauvaise. Elle continua son labeur, sans aucune once de sympathie ou de joie. Elle était fermée et elle avait l’esprit ailleurs, pendant que ses gestes mécaniques, roder depuis tant d’années effectuait la vaccination ou le soin de quelques blessures. Blessures pas très belles généralement et elle eut confirmation du flot d’Athosiens se présentant à elle, qu’il préférait les Atlantes niveau médecine que la vieille chouette. Cela la fit sourire d’un air sadique et elle appréciait pouvoir déverser ses nerfs mentalement parlant sur cette pauvre cruche.
Quand elle eut enfin, finie, elle était soulagée et elle rangea ses affaires, pour les porter, elle trouva un pauvre garçon naïf pour l’aider à prendre le reste et le mettre dans le Jumper. Il était hors de question de demandé à Nelly qui devait bouder dans son vaisseau spatial. Elle ne remercia même pas le jeune homme, un simple sourire semblait lui suffire et elle s’avança jusqu’au siège co-pilote où Nelly écoutait son Mp3. Isia s’assit dans le siège, après avoir déposé son sac jouant des poignets pour les détendre.
« Tu boudes ? »
« J’essaie. » Répondit-elle franchement.

Sur le moment, elle avait voulu lui répondre en espagnol, pour être bien mesquine. Mais c’était aussi un manque de respect mélangé de lâcheté. Le souci, c’est qu’Isia n’était pas du tout le genre à dialoguer ou crever l’abcès. Nelly ne savait pas comment elle pourrait réagir jusqu’à ce qu’elle vienne dans le jumper et sa première impression s’était confirmée : elle était vexée. Isia ne lui avait pas expliqué pourquoi elle avait été agressive. Non, elle avait tout simplement mal prit cette histoire de robe et s’était enfermée dans sa suffisance. A croire qu’elle ne la considérait pas, ne reconnaissait pas leur amitié. Donc Nelly était déçue, vexée, et tentait de bouder, même si elle ne savait pas bien comment faire.
Sans lui ajouter un regard, la jeune femme récupéra la plaquette. Le jumper s’anima sous sa volonté, la verrière afficha un plan régional sur lequel de nouvelles coordonnées se dessinaient. Une merveille de technologie : il suffisait de penser, d’y intégrer les informations, et le véhicule faisait le reste.
« Prochaine étape, les fermiers au Nord. Ils ont des malades. » fit-elle simplement en reposant la plaquette. Elle préférait se cacher derrière son côté pro et espérer que la journée se termine vite. Elle en avait la boule au ventre n’empêche...
Nelly débuta son envol en douceur et prit la direction sans plus attendre. Rien qu’avec l’altitude, les champs vides se voyaient de loin. En hiver, les exploitants Athosiens étaient surtout en train de réparer leurs outils et préparer la prochaine saison.

Isia roula des yeux, elle se mordit la langue pour ne pas être acerbe. Elle en avait bien envie pourtant, mais elle savait qu’elle devait contenir ses pulsions, surtout avec des comme Nelly, qu’elle pourrait blessée véritablement, et qu’elle regretterait juste après de l’avoir fait. Si cela avait été Panda, ils se seraient prit la tête comme deux glouton pour une proie en pleins hiver, arrêtant à la première goutte de sang. Mais, Nelly n’était pas un glouton affamé, elle était une petite biche qui ne comprenait pas pourquoi, elle s’était fait croquer la cuisse.
« Bon écoute, je me suis emportée tout à l’heure. Je n’aurais pas dû me mettre en pétard. » lâcha t’elle laissant filer quelques minutes avant de dire :
« Par contre, arrête de forcer la main avec tes envies. Et cette histoire de mariage. » Elle jeta un regard à Nelly avant de le reporter sur le pare brise. Elle aurait put être plus méchante, ça c’est certain.
« Je ne suis pas d’accord. » Dit-elle calmement de son ton chantonnant. « Tu es devenue agressive, tu trembles, tu pleures presque. Comme si j’avais fait mal. Quand je te cherche, au pire, tu me poursuis avec une seringue et je gagne à la course. On en rigole toujours. Mais là, tu me habla plus, tu as changé...c’est pas juste, j’ai rien fait pour ça. »
Elle haussa les épaules, braquée.
« No es un deseo. C’est pas vrai, c’est autre chose. Mais d’accord, c’est pas mes oignons. Comprende ! »

Isia était tentée de faire sa tête de cochon, elle n’avait jamais été forte pour parler d’elle autrement que pour se la raconter. Quand sa touche son petit cœur et ce qu’elle a mal vécu, c’est une véritable huître. Cela lui coûtait beaucoup de se confier. Un peu trop même et elle ne comprenait pas comment certaines personnes pouvaient raconter leurs vies sans avoir cette gêne.
« C’est par rapport aux morphéas. J’ai mal vécu une action de celui-ci et voilà. C’est encore trop frais, malgré les mois. » lâcha t’elle au bout de longues minutes de silences presque insoutenable.Car bon oui, Nelly n’avait rien fait pour mériter son agressivité, elle n’avait encore rien fait pour ça.

Cette réponse surprit Nelly. Elle ne s’attendait vraiment pas à entendre le mot “Morphéa” de la bouche de son amie. A tel point que la jeune femme annula son mouvement descendant et repartit immédiatement en altitude pour prendre un rythme de croisière sécurisé. Un courant électrique lui parcourait le dos, avec tout un tas de mauvais souvenirs, alors que son regard demeurait sur Isia. Oui...cette chose lui avait fait subir quelque chose. Elle en avait l’intime conviction, elle en était persuadée.
« Je suis désolée... » fit-elle sincère. « Je sais ce que c’est. Il m’a attrapé moi aussi, durant une mission. Il...il t’a fait du mal ? »

Isia regarda le mouvement qui venait de s’inverser, elle n’était pas plus dérangée que ça, par ce changement soudain. Les Natus pouvaient attendre même si Yin devait être très impatiente de la revoir. Être dans le jumper, dans les airs avait un petit quelque chose d’apaisant, comme si le temps était arrêté, comme son cœur qui semblait battre si doucement… elle était glacée au fond et elle tourna faiblement la tête vers Nelly. Oui, elle savait qu’elle avait eu le droit à cette horreur et elle n’avait pas pensée que cet affreux point commun, pourrait faire de Nelly la seule personne capable de comprendre totalement l’impuissance dans laquelle elle était.
« J’ai failli oublier que toi aussi tu as été une des victimes de ces horreurs… » avoua t’elle dans un soupir. « Oui deux semaines de baisers glutineux au fond de ma gorge, ce n’est pas le genre de passion que j’aime… » affirma t’elle dans une forme d’humour un peu cynique mais qui se voulait drôle.

« Et encore...toi t’aime les filles... » fit-elle comme pour essayer de rendre sa mauvaise expérience plus terrible que celle d’Isia. Nelly blaguait mais elle n’en avait pas l’attitude ni le ton. Elle frissonna.
« Tu aurais dû me le dire...je n’aurai pas...je... »
La jeune femme s'emmêler les pinceaux. Elle tenta de se reprendre.
« Je sais ce que fait el chupacabra. Il a dû utiliser ce qu’il y a dans ton coeur, faire des choses à ta place. J’aurai fais attention si tu m’avais dit... »

Isia ricana toute seule, imaginant Nelly faire des bisous a d’autres femmes…
« Pourtant, il y a des personnes qui adorerait s’embrasser eux même ! » Et pourtant il en avait des gens qui tous les matins devaient se regarder et se dire qu’il n’avait pas mieux sur terre. « Tu aurais fait quoi ? » demanda t’elle… Nelly n’aurait rien pu faire elle ne savait pas ce qu’avait fait la créature à sa place.
« Je n’aurai pas parlé de robe. Je n’aurai pas fait de blague sur Walker Texas Môman. C’est forcé que le Morphéa t’a atteint avec ce qu’il y a dans ton coeur. Il a fait pareil avec moi... »
« Il t’a fait quoi ? »
Nelly faisait des cercles autour du site des fermiers. Ceux qui devaient fixer le Jumper se demandaient sûrement ce qu’elles étaient en train de faire. Mais peu importe.
La petite espagnole prit une grande inspiration tremblotante. Elle en avait vu des choses horribles. Mais étonnamment, celle-ci faisait partie des blessures ouvertes qui ne cicatriserait jamais vraiment.
« J’étais en mission avec Pedgy et el coronel gentil. Un monstre m’a attrapé, c’était lui... »
Elle secoua la tête.
« Je voulais résister mais elle m’a pris dans ses bras. Je ne pouvais plus bouger, plus déplacer mon visage. Quand il y a eut ce...ce contact...j’ai vu tout mon jardin secret s’en aller. Balayé, envolé...volé. »

Nelly eut soudainement une grande boule dans le ventre. Elle regarda sa verrière comme si le vol demandait une énorme concentration. En réalité, ce moment lui était également important. Car elle n’avait jamais pu se confier et Isia était la personne toute indiquée.

« J’ai pas grand monde dans ma vie. En fait...j’ai personne de vraiment vraiment proche. Je voyais Pedgy comme la soeur que j’ai jamais eu. Et toi, tu es comme un modèle. Quand ça va pas, j’essaie d’imaginer ce que vous diriez pour me conseiller. Tout ça, el chupacabra, il me l’a volé... »
Elle grimaça. Elle n’aimait pas faire cette révélation mais il y avait une raison.
« Le monstre a été gentil avec moi. Je crois que c’est ce qui me choque le plus, parce que dans le fond, il est pas si mauvais. Il m’a promis de prendre soin de Pedgy. Et qu’il viendrait te voir pour te dire la vérité...que je t’aime beaucoup. »

Bricks ferma les yeux. Elle avait une atroce envie de pleurer.

« Je ne pouvais pas vous alerter. Il allait prendre ma place, vous faire croire que c’était moi. J’ai eu si peur, tellement peur. Et personne n’est venu pour moi...jusqu’à ce qu’un autre monstre vienne pour me manger. »

Un jardin secret bafoué et violé, comme si on avait arraché tout le gazon et les fleurs pour y mettre un béton froid et désagréable. Isia avait reçut cela comme sensation quand le morphéa l’avait prise et elle trouvait le mot de jardin secret des plus juste. Les cercles du jumper n’importaient peu Isia qui sentait qu’il avait quelque d’important qui allait se produire dans ce jumper, pas une explosion ou une guerre, mais des révélations qui changeraient les deux femmes. Et cela ne tarda pas, Nelly lui avoua qu’elle n’avait personne, cela était triste dans un sens, sur terre, elle avait son père et sa tante et quelques amis… Mais Nelly n’avait personne pour se confier alors qu’elle était la personne la plus sociale qu’elle ne connaisse. Comme quoi, les passionnelles ne sont pas toujours les mieux entourés. Le fait que l’espagnole la considère comme un modèle était un lien, que la française acceptait et se sentait flattée dans son égo. Même si Nelly était foncièrement bien différente d’Isia. Elle se pencha pour lui toucher le bras dans un acte de réconfort.

« Pose le jumper dans un coin de forêt si tu veux… » dit-elle laissant Nelly continuer dans sa peur et son impuissance qu’Isia comprenait que trop bien...
« Oui, je crois que c’est mieux. » Reconnu-t-elle.
Le jumper était malgré tout un engin en vol connecté à ses pensées. Ce n’était pas bon de s’ouvrir sur des souvenirs traumatisants que trop peu de gens comprendrait vraiment tout en pilotant. Nelly alla se poser sur une plaine non loin, faisant comme elle en avait l’habitude avec un automatisme professionnel. Cela ne lui avait pas suffisamment occupé l’esprit et elle renifla en se passant les mains sur son visage, tirant vers l’extérieur les larmes qu’elle avait senti s’échapper malgré tout ses efforts.
C’est horrible, plus la lutte est impressionnante pour retenir les larmes, plus elles coulent facilement. Et Nelly refusait, pas par fierté mais par respect, de fondre en larme dans les bras d’Isia. Il ne fallait pas que les rôles s’inversent. Mais elle vivait pour la première fois une conversation à coeur ouvert avec son amie.
Une première en deux ans…

Isia lui frotta encore plus le bras… Décidant finalement de se lever maintenant que l’engin était stable, pour prendre Nelly dans ses bras. Cela pouvait être surprenant mais il n’avait pas de mal à apporter le confort necessaire a quelqu’un qui compte pour vous et dans un chagrin commun.
Dans un premier temps, Nelly chercha à lui échapper. Elle savait que ça allait la faire fondre et ses gestes trahissaient une trop faible volonté pour lui échapper. Finalement, elle se laissa faire en tremblant de chagrin mais retenant toujours ses pleurs au mieux.
« Tu me fais pleurer... » L’accusa-t-elle en reniflant.
« Tu aurais pleurer petit colibri ! » affirma Isia doucement.
Elle finit par ajouter :
« Je… comprend ton angoisse… cette impuissance, de n’être que spectateur… Il a été aussi gentil, il m’a dit qu’il m’aimait… qu’il m’aimait beaucoup... » souffla t’elle...

Et cette simple phrase lui rappela une sorte de familiarité, Nelly avait un fort amour pour elle et Pedge et le morphéa a toujours été plus que passionnelle avec elle, voir même trop au point de vouloir son bonheur avec Allen et cette fichue robe. Il ressentait une affection familiale pour Nelly et éprouvait une fierté à savoir qu’elle était « leur fille ». Et dans les autres échanges avec les autres humains, elle proclamait un peu trop haut qu’elle était prise… et cette manière de lui répéter qu’elle aimait « beaucoup » Isia…

« Nelly… je crois que nous avons été pris par le même Morphéa… » Elle ouvrit de grand yeux… « Cela peut expliquer beaucoup de chose alors… » Elle lorgna sur Nelly.
« Qu...quoi ? » fit-elle un peu déboussolée.
« Je ne sais pas comment l’expliquer… j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de familier dans mes souvenirs avec la créature... »

Nelly la fixait, secouant la tête pour marquer son incompréhension. Elle attendait la suite…
Isia la regarda quelques minutes de plus, elle n’avait pas grand-chose d’autre à dire, elle s’était exclamée à voix haute. Mais Nelly ne pouvait pas ressentir cette drôle de sensation étant la première prise.
« Bref. J’ai cette impression ...voilà. » conclut-elle… elle tapota la tête de la petite espagnole, se disant que le morphéa était véritablement la plus belle réussite niveau « merde » de la reine Wraith. Enfin à son humble avis qui n’était pas si humble soyons clair.
« Non...ne te sauve pas... » Demanda Nelly. « Il t’a fait quoi ? Pour que je te mette en colère tout à l’heure... »
Isia n’avait pas envie de parler de cette maudite robe de mariage, ni de tout les mauvais souvenirs que cela représentait pour elle, cela l’emmerdait véritablement, dans son sursaut de fierté.
« Une blague de mauvais goût, influencé par ton envie. » lâcha-t’elle morne au bout de longue minutes.

La petite espagnole se détacha pour la regarder franchement, les sourcils froncés. Par son “envie” ? Mais de quoi parlait-elle ? De quelle envie ?
Naturellement, la jeune femme retraça dans ses souvenirs les différents gags et farces qu’elle avait pu lui faire mais n’en voyait aucun dont le Morphéa se serait servi. Sauf que...à voir la tête renfrognée de son amie...et cette façon de se fermer comme une huître. C’était un sujet important.

Isia n’était pas aussi insondable que ça.
En tout cas, c’est ce que pensait Nelly. La toubib était toujours à l’aise, tournant à la blague ou au ridicule les sujets les plus malaisants. Il fallait que ça la touche vraiment personnellement pour qu’elle réagisse de la sorte. Donc, sans vraiment avoir à creuser et faire une étude comportementale d’une Taylor Laurence, Nelly était prête à parier qu’il s’agissait de son prochain projet.
C’est vrai que pour la déconne, mais surtout pour mettre un beau coup de pied au cul des deux femmes, Nelly prévoyait un simili-mariage. Elle avait déjà la salle, les sièges. Les Athosiens étaient en train de lui faire les trente mannequins qu’elle allait ramener petit à petit au cours de ses voyages. Les photos de tous les “invités” étaient sortis, elle les scotcherait sur la tête des mannequins composant le faux public. La sono, elle devait encore convaincre son contact dans les communications. Mais elle avait le disque pour faire passer l’image du prêtre sur écran. Un enregistrement programmé pour le discours qui finit par le “oui, je le veux”.
Bref, à part l’embuscade que Nelly devait peaufiner pour que Pedge comme Isia viennent dans la salle, sur leurs trente et un, sans se rendre compte de la supercherie : elle était quasiment maître du “mariage-surprise”.

En même temps, c’est quoi cette idée stupide de se passer la bague au doigt et de ne rien faire ensuite ? Les usages, c’est comme ça : un an après, pouf, just married ! Faut se bouger le popotin et assumer !
Isia se faisait des idées sur ses motivations. Elle pensait que Nelly en faisait un fantasme personnel, être le moteur d’un mariage entre deux lesbiennes. Alors qu’en réalité, elle enrageait de voir ses deux meilleures amies continuer de se tourner autour sans avancer. Il suffisait d’un drame et la moitié esseulée regretterait à jamais de ne pas avoir lancé l’étape suivante.

L’idée que le Morphéa ai pu lui révéler le pot aux roses déplu tellement à Nelly qu’elle en afficha une mine boudeuse. Si c’était ça, Isia l’étriperait et Pedge la bouderait sûrement pendant des semaines. La peur commençait à descendre lentement jusqu’à elle, jusqu’à ses tripes, tandis qu’elle essayait de se garder une contenance et un air parfaitement innocent.

« Mais...je ne fais pas de blague de mauvais goût moi... » Blagua-t-elle pour essayer de la détendre.

Isia jeta un regard ironique à Nelly et ces blagues, cela eut le mérite de la faire pouffer un peu. « Noon pas du tout... *voyons* » le dernier mot était en Français.

« C’était un carton d’invitacion ? Une farce ? Un smoking ? Ou...une robe ? »

Après tout, les deux sujets étaient liés et tout s’était déclenché quand elle avait passé commande sous son nez. Si seulement Isia savait que par pure défi à son encore elle avait donné carte blanche à l’Athosienne pour faire sa plus belle oeuvre d’art...

Isia n’avait pas envie de raconter qu’elle avait reçut une robe de marié. Elle l’avait encore mauvaise. En tout cas Nelly avait vu juste et cela n’étonna pas Isia, cela la fit un peu flipper de voir qu’elle avait raison au fond d’elle. Le morphéa avait bien des envies de Nelly. Et cela était fortement dérangeant.
« A toi de me dire, comme c’est ton idée. » dit-elle pour prêcher le vrai. Puisque si cette idée de mariage venait de Nelly… elle serait bien capable de lui faire le coup des cotillons en salle d’opération. Ou c’était juste une lubie que s’imaginait Nelly pour se distraire, un fantasme sans rien de concret derrière, sans blague… un rêve d’enfant. Les deux pouvaient se tenir et elle préférait largement la seconde.

Ca faisait un petit moment que l’hispanique essayait de se dépêtrer du bourbier dans lequel elle s’était elle-même fourrée. Son amie n’était vraiment pas facile quand elle s’y mettait et Nelly finissait par se demander si c’était du lard ou du cochon. Au final, malgré sa tentative pour essayer d’apaiser tout ça à l’humour, Isia insistait et se fermait. Du moins, elle faisait ce truc étrange qui consistait à ne répondre que par une phrase unique, sûrement dans l’espoir qu’elle se sente mal et lui livre le fond de sa pensée.
Ca durait depuis quelques minutes et elle en avait déjà marre.
Elle ne le ferait pas.

Après quelques secondes de silence où elle ne parvint pas à s’empêcher de se braquer, l’hispanique se pencha très légèrement vers elle.
« Tu sais ce que j’ai dû faire pour passer la journée avec toi ? » Demanda-t-elle sèchement.
Elle acquiesça d’un air mauvais.
« Je passe un merveilleux moment avec toi. Gracias ! »

Sans attendre de réponse de sa part, la jeune femme commanda l’ouverture de la nacelle arrière et se leva pour sortir prendre l’air. Elle ne lui dit rien d’autre. Elle boudait et elle voulait prendre de la distance dans le même temps. C’était à croire qu’Isia se sentait seule victime de la bestiole mais ce n’était pas vrai. Elles étaient deux à avoir souffert et d’en souffrir encore. Si ce truc ne lui avait pas volé sa personnalité, le petit projet serait resté secret jusqu’au bout.
La question de la chirurgienne n’était qu’une pure rhétorique vu la façon dont elle se comportait et ça blessait Nelly de la voir agir ainsi contre elle.
Tout ça pour ça…

La petite espagnole quitta le jumper et fit quelques mètres pour aller s’asseoir sur un rocher, histoire de se calmer un peu. Elle en voulait à Taylor-Laurence pour ses réactions stupides. Mais Nelly comprenait aussi qu’elle n’était pas entièrement en faute. Elle n’attendait pas grand chose de sa part. A vrai dire, elle n’espérait même pas qu’elle vienne pour tenter d’apaiser le différend.
Nelly songea que c’était simplement une belle journée de merde. Qui avait bien débuté sur la première heure pour se dégrader gratuitement et soudainement. Il ne lui restait plus qu’à s’accrocher et “supporter” Isia. Chose qui lui semblait inconcevable il y a encore quelques minutes.

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Isia n’eu pas le temps de répondre à Nelly et cela n’avait pas d’importance, elle cherchait à la faire culpabiliser ? Franchement celui qui arrivait à faire ça n’était pas né encore ! Alors, cela était mieux qu’elle décide de partir d’elle-même s’oxygéner les neurones, cela permettait à Isia de ravaler sa boule de colère et frustration. Même si cela leur faisait perdre du temps sur la suite du programme. Et puis elle s’imaginait quoi Nelly ? Qu’Isia serait comme beaucoup d‘autres personnes à faire constamment des efforts pour elle ? A ne pas être buté et colérique quand quelque chose lui tient à cœur ? Elle devait savoir qu’elle avait un sale caractère a force. Mais bon, ça passera et Isia n’avait pas envie de faire plus d’effort, elle en avait déjà fait avant. Et puisque Nelly ne voulait pas lui livrer toute son idée farfelue elle n’avait pas à se confier non plus. Surtout qu’elle ne se confiait que rarement.

Pour s’occuper, elle décida de vérifier son matériel et puis le temps lui semblait bien long… Nelly boudait comme une enfant et la raison passait littéralement au-dessus de la tête de la belle blonde. Elles avaient chacune leur raisons et Isia n’était pas quelqu’un de tendre. La doctoresse estimait qu’elle avait aussi le droit de ne pas « tout donner » à cette femme, qui lui en faisait des vertes et des pas mûres, qu’elle supportait largement toutes les fantaisies de la soldate, qu’elle la supportait largement alors qu’elle l’énervait le plus souvent et qu’elle relativisiat lui trouvant des bon côtés. Bref, tout cela parce qu’elle s’était attachée à elle et qu’en tant qu’amie, Isia laissait passer beaucoup de chose et ça personne ne le voyait. Nelly lui paraissait comme ingrate et intrusive sur le coup. Enfin, elle était en colère contre Nelly et il lui fallut quelques minutes supplémentaires pour se dire qu’elle y allait fort et qu’elle ne pensait pas tout ça.

Et comme elle était la seule adulte dans ce jumper, il fallait bien que ça soit à quelqu’un de faire bouger la chose. Bien sûr, elle pourrait décider de sortir et d’attendre la prochaine navette et de le faire à l’envers à l’espagnole… oui, Isia était parfaitement capable de faire ça. Mais, cela serait la fin de leur amitié, une belle trahison et elle n’en voulait pas. Et elle devait contenir ses pulsions méchantes pour elle qui ne soulagerait personne. Dans un soupir las, elle se leva sortant du jumper, pour tourner la tête et trouver Nelly sur un rocher… elle décida de faire plusieurs pas vers elle, en ronchonnant dans sa tête.

« Il y a des gens qui nous attende. » Elle regarda le paysage autour avec le campement non loin… puis porta son regard sur la boudeuse du jour. « Je n’ai pas envie de te faire des confidences, je n’en fais presque jamais c’est ainsi. Alors si je t’ai vexé, ok j’en suis désolé mais faut aussi que tu comprennes la nature des gens Nelly... Quand j’ai un problème je le règle seule et il y a des choses que je digères pas et je n’ai pas envie d’en parler. Alors, arrête de bouder, on oublie cette histoire de Morphéa qui fait plus de mal que de bien. D’accord ? Car quand tu boudes ça me donne envie de te punir de dessert et j’ai promis d’être un bon papa ! » dit-elle finissant quand même si une note d’humour. Elle ne savait pas si cela allait marcher mais ça fait deux fois, qu’elle amorce le sujet pour apaiser les choses et prendre sur elle, pour ne pas se laisser aller à quelque chose de stupide et il n’aurait pas de troisième fois. Les efforts vont dans les deux sens, et Nelly devait lui tenir à cœur pour qu’elle revienne la voir deux fois de suite.


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“A toi de me le dire”.

Cette phrase n’avait cessé de raisonner en elle et lui briser le coeur.
La façon dont elle avait interprété ça n’était pas bonne. Mais il lui semblait qu’Isia lui demandait des comptes. A croire qu’elle devait endosser les crimes du Morphéa, c’est comme ça qu’elle voyait les choses. Si seulement cette créature ne lui avait pas piqué ses souvenirs…
Si seulement…

La jeune femme prit une longue inspiration. Elle n’avait pas envie de rire même si elle notait intérieurement la blague d’Isia. Comment faire pour ne pas repartir sur une très longue journée qui s’enroberait d’une ambiance mortelle ?

« Je ne veux pas de confidences. » Répondit-elle finalement en se redressant. « Tu as raison, il ne faut pas parler du sujet. Je suis ta pilote et voilà...je t’emmène... »

La petite espagnole acquiesça, songeant qu’elle trouverait bien un moyen d’aborder un autre sujet vachement plus joyeux. Mais pour l’instant, avec la boule qu’elle avait dans le ventre, elle ne trouvait pas.

« Tu veux voir les fermiers ou les Natus ? »

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Isia hocha la tête, cela n’était pas la joie, mais que pouvait-on attendre de plus après tout ça ? Il allait falloir un peu de temps (une heure peut-être) pour que ça revienne à un semblant de normalité, si la normalité était quelque chose de possible pour Nelly. En tout cas, elle passait déjà à autre chose, ne voulant pas tirer la gueule à cette espagnole en guimauve. Si elle laissait passer sa colère, cela ne serait pas bon. Et elle en avait beaucoup trop en elle, pour la déverser sur Nelly injustement.

« Non. Tu n’es pas que ma pilote. Tu es aussi une amie. » lui rappela t’elle au cas où qu’elle ait eu la bonne idée de faire de l’ironie ou même du cynisme dans sa phrase. « Les Natus, j’en ai ras le cul des Athosiens. » dit-elle en lui emboitant le pas jusqu’au jumper.
« Le fort Natus alors... »

On ne pouvait pas dire que le dialogue était au beau fixe. De retour dans le jumper, Nelly réactiva l’alimentation et entama la reprise du vol. Elle changea doucement de cap en affichant la carte aérienne, dessinant mentalement un plan de vol pour le fortin Natus. Cependant, quelque chose l’intrigua. La petite espagnole se mit en stand by, volant en ligne droite pour faire un zoom précis du territoire Natus.
« Tu en penses quoi des Natus ? » fit Isia en brisant le silence, qui était quand même pesant.
« C’est grave... » Souffla Nelly qui semblait bien au-delà de la discussion que son amie tentait de relancer.
Elle fit une manipulation sur ses cristaux qui permirent de dessiner une carte de la localité. Un petit relief montagneux s’étirait au travers de quelques forêts. Un signal clignotait sur l’écran, comme un SOS, mais celui-ci était particulier. Nelly chercha dans son ordinateur de vol quel était la signification du signal, étant donné qu’il semblait émis de manière pré-enregistrée par une radio Atlante.
Un petit encadré signala rapidement “Détresse médicale”.
« Je peux essayer de les contacter... »

C’est grave ? C’est grave quoi ? Grave super cool ou grave super nul ? Isia ne comprit pas immédiatement qu’il avait un SOS sur l’écran. Dire vrai, elle émit un « hin ? » avant de tourner la tête vers le pare-brise du jumper… La jeune femme, n’y connaissait rien en signaux, en fait elle ne pouvait pas différencier un signal « normal » d’un autre étrange. Tout ce qu’elle voyait était une « lumière » qui clignote… en tout cas, ce fut une détresse médicale et cela l’intrigua.
« Il n’a pas de message ? » demanda t’elle peut-être naïvement. En fait, elle était surprise, cela n’était pas courant, enfin, les détresses étaient souvent réceptionnées par la cité qui envoyait quelqu’un ou contactait un jumper… mais là… un mystère. « Oui, nous verrons bien. Mais commence à te rendre revers la destination du signal, pour ne pas perdre de temps. »

Nelly s’éxécuta et augmenta la vitesse pour filer en direction de ce mystérieux signal. A quinze minutes de route, le jumper capta un signal basse fréquence. Quelque chose faisait que la communication était difficile ici.
//Ici Destya ! Est-ce que quelqu’un m’entends en cette boite ? C’est urgence. Urgence. A tous les Natus, répondez !//

Isia eut donc sa réponse concernant le message qui se fit entendre quelques secondes après. Une Natus, rien que par le style de langage il n’avait aucun doute.
// Ici le Docteur Taylor Laurence, nous sommes en chemin quel est la nature de vos blessures ? //
//Dame Isia ?!? C’est vous ???//
Isia eut un petit moment de silence avant que son cerveau tilte… a force de toujours nommer Yin par Yin, elle en avait oublié qu’elle portait un nom de famille. Parfois, elle était à l’image de sa chevelure de blé.
// C’est elle même Yin. Vous êtes seule ? Le nombre de blessées et les blessures ? //rapella t’elle pour ne pas s'égarer dans l'effervescence d’un élève face à son maître adoré.

Il semblait qu’il n’y avait plus aucune admiration, pourtant coutumière dans sa voix. La jeune femme était au bord de la panique, ce qui ne lui ressemblait pas. Elle était vétérante de Normandie, douée des leçons qu’elle lui avait enseigné, et pourtant quelque chose faisait qu’elle était en larmes à la radio.

//Dame !!! Aidez-moi !!! Je vais la perdre !!! Son enfant ne vient pas. La césarienne, elle a échoué, il n’y est pas. C’est...c’est la dernière poche de plasma et...et...de grâce ! Ne me laissez pas ! Elle met au monde !//

Un accouchement… bordel un putain d’accouchement pensa Isa avait aigreur. Il y a bien une chose qu’elle n’avait pas aimé durant ses stages en médecine, c’est le service pour les vieux et celui de la maternité. Elle rala intérieurement, ce n’est pas pour rien qu’elle distribue des capotes à tout le monde, pour éviter justement de vivre ça. Enfin bon, enceinte ou non, il fallait bien sauver cette pauvre femme qui peinait à mettre au monde, sa plus grande erreur… Isia tourna la tête vers Nelly
« On est sur place dans combien de temps ? »
« Si on oublie le confort de vol ? Huit minutes. »
« Parfait, appuis sur le champignon Colibri ! » lança, Isia en attachant plus fermement sa ceinture.
// Yin on arrive ! Fait chauffer de l’eau chaude ! //
Voilà qui était une mission peut ordinaire… faire accoucher une femme dans des conditions limite, cela était une image qu'on avait dans les films. Et Isia espérait naïvement que ça ne serait pas si extrême que cela niveau condition. Elle n'avait jamais accouché qui que ce soit, autre que dans l'un de ses foutu stage de quatrième années. Et puis elle n'était pas gynécologue ou même sage-femme. Cela allait être à la dure et elle ne pouvait que compter sur ses bases de médecine et de son bon sens. Son regard dériva sur Nelly.

« J'espère que tu as le cœur bien accroché, un accouchement c'est moche. J'aurais besoin d'une seconde assistante en plus de Yin. Tu te sens de me prêter main forte ? » si l'espagnole ne se le sentait pas elle comprendrait que trop bien.

proposition de résumé :

Une fois sur place, elles constatèrent une pauvre Natus en train d’accoucher en pleine nature, maudissant surement son rejeton de lui imposer pareil moment ! … elle avait perdue les eaux et elle hurlait déjà sous la douleur que lui procurait le travail de la vie…. Si la césarienne avait ”échouée” cela était à cause du col bien trop large de la demoiselle. Son utérus avait passé le cap 7… elle devrait donc faire sans. Isia était tentée de la déplacer dans le jumper, mais cela serait bien trop difficile et Yin avait fait le nécessaire pour que l’endroit soit « praticable ».

Cela dura quatre heures au total… quatre longues heures à se battre pour garder en vie une maman fatiguée qui sur la fin, se laissait aller… épuisée mais en vie…
Un accouchement n’est jamais beau à voir, il y a des fluides (et pas que du sang) un peu partout et la sueur colle les vêtements. Mais les cris du nourrisson étaient la récompense pour tout le monde. Une nouvelle vie venait de naître ici en pleine nature, hurlant déjà comme un véritable meneur ! Ou plutôt une petite meneuse vu son sexe. La petite troupe fut ramenée, avec difficulté pour la mère, dans le jumper. Le placenta laissé aux prédateurs du coin et Nelly déplaça le vaisseau jusqu’au camp Natus où les deux atlantes purent profiter de l’hospitalité légendaire de ce peuple, avant de repartir sur la cité.
L’épisode de l’accouchement les avait rapprochées du moins, cela avait fait oublier la gêne du mariage et de la robe.

END 29/04/2019





☾ anesidora

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