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La digestion du McDo

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 10 - Zone de Commandement :: Salle de Briefing
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Mar 22 Jan - 18:49

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Atlantis.
Salle de Briefing numéro 2.
16h02.

Tout le monde était réuni dans la pièce. L’atmosphère était lourde et la tension était palpable. Scott Greer était entouré de deux soldats Atlantes, tandis que Teshara Lays était entourée de deux soldats du Dédale. Les quatre militaires étaient contre le mur, au repos, les mains dans le dos, dans une position relâchée mais attentive, un 9mm chargé dans un holster de cuisse facilement accessible par leur soin.
Face aux deux jeunes gens se tenaient Steven Caldwell et Erin Steele. Ça sentait clairement le fromage pour les deux prévenus, car il s’agissait de ça. L’affaire était grave, pour ne pas dire extrêmement grave. C’était sans doute la première fois qu’il allait falloir traiter d’un délit de ce genre, incluant une pégasienne et un terrien.

Teshara n’était pas tranquille. Elle qui était habituellement si ouverte semblait complètement fermée. Dieu seul savait si elle était en train de jouer un rôle ou si elle flippait réellement. En tout cas, la jeune femme préférait ne pas faire de vague, sachant très bien qu’elle jouait sa tête dans l’histoire.
Erin avait une liasse de documents devant elle, ainsi qu’un ordinateur sur lequel était relié une clé USB. L’ordinateur était disposé entre les deux pontes. Steven avait son lot de document lui aussi.

« Bien, maintenant que tout le monde est là, nous allons traiter d’une affaire grave. », commença Erin d’une voix sèche ou ne transparaissait nulle émotion. Elle était au moins aussi fermée que la blonde qui lui faisait face et qu’elle fusillait de son regard vert. Scott avait le droit au coup de fusil lui aussi. L’administrative portait son masque d’inquisitrice et elle comptait bien rendre l’atmosphère encore plus glaciale qu’elle n’y était. Même un mammouth avec son poil d’hiver n’aurait pas tenu bien longtemps.

Teshara sortait tout droit des cellules. Elle avait été placé en arrêt le jour même où l’affaire s’était produite, le temps que les enquêtes soient menées. La jeune femme semblait reposée, comme si elle n’avait pas souffert de la détention. De toute façon, elle avait été bien traité, et du personnel médical et féminin s’était occupée d’elle. Elle avait même eu le droit de s’entretenir avec un psychologue, mais elle avait décliné.

« Comme cela concerne un effectif du Dédale, et un effectif Atlante et pégasien, le colonel Caldwell et moi-même serons chargés d’instruire l’affaire jusqu’à la sentence, que nous déterminerons en commun. Vous avez le choix de vous faire représenter par un membre du personnel, à l’exception d’un membre de votre famille, ou d’un subordonné direct. »

C’était une petite variante administrative que le colonel ne pourrait éviter. Teshara Lays haussa des épaules.

« Je peux me défendre seule, et c’est pour ça que je suis là de toute façon. », fit-elle en jetant un regard à Greer, tout en s’exprimant avec une ironie palpable.

Erin sentait qu’elle n’aurait que peu d’influence face à cette femme. Quelque chose ne tournait pas rond chez elle sans qu’elle ne parvienne à dire quoi. Elle était dangereuse, et la RDA avait encore les images scandaleuses de la vidéo qui lui revenaient devant les yeux. La décontraction de cette femme à introduire quelque chose dans le fondement de Scott Greer faisait flipper. Erin mettait ça sur le compte de la pratique médicale courante et de la décontraction qui allait avec, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de constater que la pégasienne semblait éprouver un plaisir malsain sur cette vidéo et que ça allait bien au delà de l’habitude médicale.

Bref, de toute façon, elle aurait le loisir de s’expliquer.


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Mar 22 Jan - 19:08

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


De son coté, Steven Caldwell écoutait tranquillement, démontrant malgré son air dur le fait qu’il était en phase avec la directrice. Lui aussi avait été mis rapidement au courant. Mais les éléments faisant de Greer autant une victime qu’un agresseur, l’officier avait pris soin de lui concevoir un cage dorée pour l’écarter. Sa license de vol avait été suspendue et le copilote affecté à de menus travaux visant à l’éloigner de l’escadrille. Il avait rapidement compris et jouait le jeu pour conserver bonne figure auprès de ses camarades. Pour l’instant, personne d’autre n’était au courant dans le croiseur. La sécurité avait un oeil constant sur lui. Rapidement, il avait été invité à faire sa déposition. Le docteur Swasson l’avait ausculté, Sidney était passé brièvement, et l’enquête avait été conjointement menée avec Atlantis.

Pour une affaire aussi grave, le colonel avait mis au rencard les différents qu’il pouvait avoir, ou avait pu avoir, avec la directrice. Le tout pour tirer les meilleures conclusions des diverses preuves qu’ils avaient obtenu et prévoir cette comparution. Il n’avait pas hésité à signaler à Mademoiselle Steele l’état d’agitation progressif dans lequel se trouvait le prévenu à l’approche de ce rendez-vous. A plusieurs reprises, la sécurité avait signalé des altercations et des comportements agressifs que le psychologue attribuait à la suspension de son rôle. Son transfert sous des gardes Atlantes le rassurant encore moins.
Le Premier-Lieutenant Ross avait dû trouver un remplaçant et Greer le vivait très mal. Surtout en comprenant à quoi était lié cette manoeuvre. Il voyait son avenir compromis et sa place de copilote lui échapper dans un sentiment d’impuissance et d’injustice.

Au cours de l’enquête qui avait été diligenté par le chef Farreli, le colonel avait été désagréablement surpris d’apprendre les égarements sexistes, raciste même, du prévenu. Il avait requis de la part du Lieutenant Ross de faire venir discrètement Pénikett dans son bureau et il avait très bien réagi. Une dizaine de minutes plus tard, elle lui apportait des rapports de routine de l’escadrille sans se méfier.

« Merci, lieutenant. » Dit-il en récupérant les papiers. Il reprit l’air de rien : « Vous êtes parmi nous depuis cinq mois il me semble. Comment trouvez-vous l’escadrille ? Vous y êtes vous bien intégrée ? »
« Je suis parfaitement intégrée Colonel. J’ai trouvé ma place et la vie de groupe me plaît. Il y a des personnalités différentes mais en creusant un peu, elles sont attachantes, et je crois que j’ai de la chance d’avoir des coéquipiers comme ça Colonel, sans vouloir jouer les hypocrites et sans faire enrober la situation. », répondit la jeune femme, un brin stressée, mais qui ne savait pas faire court. Sans parler de la faute de syntaxe, mais selon les expressions, elle merdouillait. Ce jour là, Chenoa s’était demandée si le Colonel avait eu des échos comme quoi elle n’était pas dans le coup, et elle s’était fait un bon flip.

L’homme resta tout aussi impassible. Dire qu’il ne jouait pas de son petit effet pour faire stresser la pilote serait un mensonge. Ce serait plus facile pour lui tirer les vers du nez si elle n’était pas du genre à se confier.
« Installez-vous. » fit-il mystérieusement en pointant le siège d’un signe du menton.
« Euh, à vos ordres colonel. », répondit-elle avec une mine circonspecte. Elle prit place, en se mettant bien droite dans son siège, mais elle faisait aller sa jambe, signe d’impatience, ou d’inquiétude, c’était selon.
Il attendit qu’elle s’éxécute en l’observant, notant sa façon de se déplacer et l’expression qu’elle avait sur le visage. Il s’attendait presque à la voir se malmener les mains.
« Il m’a été rapporté le fait que vous faisiez la cible de l’agressivité de votre copilote. Avez-vous quelque chose à me dire sur le sujet ? »
Chenoa se passa la langue sur les lèvres, et se repositionna sur sa chaise sans que ce ne soit vraiment nécessaire. « On se parle franchement lui et moi, des fois c’est plus tendu que dans les moments cool, mais ça va. », dit-elle en pesant ses mots. Est-ce qu’elle était là parce que Scott était au trou ? Elle ne savait pas vraiment ce qu’il avait fait, si ce n’était qu’il l’avait contacté il y a quelques jours depuis Atlantis, pour lui parler de tout et de rien, ce qui ne lui ressemblait pas.
Le colonel ne répondit pas sur le moment. Il quitta sa posture de détente pour se pencher sur le bureau et envahir un peu la distance qui les séparait.
« Vous êtes amatrice des blagues sexistes et potentiellement raciste soldat ? Il me semble que c’est monnaie courante chez cet homme. Vous confirmez ? »
Si Chenoa avait pu reculer un peu avec sa chaise, elle l’aurait fait. Mais elle resta stoïque face à la mort qui arrivait. « Oh vous savez, ce ne sont que des blagues. », dit-elle en faisant un geste de la main qui laissait sous-entendre que ce n’était pas si grave. « Moi aussi je fais des blagues limites limites de temps en temps. », ajouta-t-elle en riant nerveusement et de façon très brève.
« De temps en temps... » répéta Caldwell pour souligner la différence.
Il marqua une pause avant de reprendre, ne lui laissant pas le temps de renchérir.
« Quel est votre avis au sujet du sous-lieutenant Greer ? »
Il pointa d’un geste de la main l’un des multiples écrans au-dessus de leurs têtes. L’un d’eux montrait l’intérieur du hangar tribord.
« Vous avez actuellement un remplaçant, dites-vous qu’il pourrait vous être définitif si ça vous intéresse... »
« C’est un copilote bien formé et compétent. », répliqua Chenoa, sans lever les yeux vers l’écran. Et d’ajouter : « Greer a fait quelque chose qui serait susceptible de lui nuire, Colonel ? »
« Est-il du genre à faire quelque chose susceptible de lui nuire ? » Insista l’officier. Il nota qu’elle n’avait pas rebondi sur sa proposition d’affecter un autre équipier.
« Je ne le connais que depuis cinq mois, je ne peux pas vous dire. », dit-elle simplement. Elle n’était franchement pas à l’aise. « Il est impulsif des fois, mais je ne pense pas que ce soit un mauvais mec. Ok, c’est un gros lourd avec ses blagues de merd… de… mec lourd quoi, mais ça reste des blagues. Enfin… vous voyez. », finit-elle moins franchement qu’au début de sa phrase quand elle s’était lancée à développer.

Caldwell avait légèrement cillé en entendant le vocabulaire soudainement plus familier de la jeune recrue. C’était un signe qu’elle était en train de lâcher les informations dont il avait besoin. Pour le moment, ça collait à la donne généralement : Compétent mais lourd. Caldwell voulait plus. Sans se retirer ni s’avancer, il demeura positionné sur son bureau, un bras sur la surface comme s’il était un commerçant en pleine tractation mais avec cet air de requin impassible. Le visage buriné par l’âge et l’expérience.
« Non, je ne vois pas. » fit-il un peu sèchement. « Le sous-lieutenant Greer a passé une communication à votre adresse il y a quelques jours. Quel en était le sujet ? »
« On a échangé quelques mots, rien d’intéressant, je pensais qu’il voulait m’embêter. Ou alors, je lui manquais, comme on ne s’était pas croisé de la journée. Il aime bien être omniprésent dans ma vie. », fit-elle en réfléchissant à cette fameuse journée. Au final, elle ne se souvenait même plus ce qu’il avait raconté et ce qu’elle avait répondu, pour la bonne et simple raison qu’elle était occupée sur le coup.
« Cette façon de procéder vous a-t-elle paru inhabituelle ? »
« Ben… J’étais surprise qu’il prenne le temps de m’appeler ouais. Enfin, oui, Colonel. »

L’officier s’apprêtait à lancer le pavé dans la mare. Il ne s’arrêtait pas sur les élans de familiarité du pilote, voyant bien qu’elle tentait de se rattraper à chaque fois. Ce n’était pas un manque de respect flagrant en son sens. Il attendit le bon moment pour lâcher la petite bombe en déclarant de manière abrupt :
« Le sous-lieutenant a-t-il tenté, ou vous a-t-il, agressé ? »
« Quoi ?? Mais pas du tout ! », fit-elle offusquée. « J’aurai fait remonter si tel était le cas ! »
« Ce n’est jamais si simple, soldat. L’histoire d’Atlantis en conserve de douloureux exemples. »
Il croisa ses mains et développa calmement.
« Les blagues ne sont généralement qu’une amorce à ce qui devient un jour du harcèlement. Et ce harcèlement peut aboutir à une agression. Vous êtes l’unité qui côtoyez le plus souvent cet homme, d’où le but de ma démarche et de mon interrogation. »
Il hocha la tête.
« Je dois donc en déduire que vous n’avez jamais été la cible de ce type de harcèlement ? »
« C’est un gros lourd Colonel, je comprends votre démarche, mais croyez moi, si je me sentais harcelée, j’en parlerai. L’histoire de Penikett en conserve de douloureux exemples également. », dit-elle en reprenant les termes du Colonel. « Donc non, je suis catégorique, je ne me sens pas harcelée par Greer. »
« Très bien. » Fit-il en laissant paraître une légère satisfaction. « Le sous-lieutenant Greer ne reprendra pas son poste dans l’immédiat. Vous pouvez disposer. »
« D’accord… Merci Colonel. », fit Chenoa en se levant. Elle avait plein de questions mais elle se les gardait pour elle. Ce n’était pas la personne qu’il fallait faire chier dans l’immédiat pour avoir des informations. Elle quitta le bureau en saluant une dernière fois.

Cette conversation avait eu lieu récemment et Caldwell s’en souvenait bien. Il avait mené sa petite enquête en questionnant l’entourage de Greer mais personne ne fût plus précis que cette pilote. Intérieurement, le colonel était quelque peu soulagé de se dire que la balance de culpabilité penchait surtout du côté Atlante. Il n’acceptait pas de tels agissements dans son appareil et parmis les hommes de son équipage, même si quelques brebis galeuses pouvaient encore s’y glisser. Mais dans une telle affaire, il n’y avait jamais de responsabilités bien marquées. Greer avait aussi déconné et le colonel se devait de faire front commun avec la directrice.
Que tous sache que ces crimes n’étaient pas pris à la légère par l’expédition.

L’officier considéra les deux prévenus de son regard froid. Il s’était également renseigné sur l’intégration des jumeaux Lays sur la cité d’Atlantis. Greer semblait plus agité qu’elle. Les mains croisées derrière le dos où il y avait refermé ses poings, l’une de ses jambes battait à un rythme rapide l’anxiété et le stress, si ce n’est la colère, alors qu’il se mordait les lèvres sans répondre au premier pic de Lays.

« Bien. Nous pouvons commencer. » Déclara le colonel en ouvrant son dossier. « Deux semaines auparavant, la prévenue, le docteur Teshara Lays, en sa qualité de toxicologue, contacte le docteur Swassons, médecin du bord du Dédale, afin de requérir un examen sur le prévenu Scott Greer. Les éléments en notre possession indiquent que vous avez obtenu l’aval par le docteur Carson Beckett afin de débarquer le pilote à terre pour l’examen d’une contamination parasitaire potentielle. Expliquant cela par une exposition sur un secteur fluvial du parcours dénommé “Atlantis en folie”. Là où vous vous êtes tous les deux fait remarquer. Le témoignage du docteur Swassons précise que votre motivation à obtenir un accès au prévenu Scott Greer, devenu votre patient, repose sur l’appartenance de cette requête à vos recherches. »
Caldwell monta son regard sur la jeune femme.
« Mais après enquête, le service de santé d’Atlantis a confirmé qu’il n’existait aucun cas de contamination parasitaire des participants. Et que vous n’aviez aucun travaux de recherche avalisé appuyant et légitimant votre requête. Pouvez-vous vous expliquer ? »


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Mer 23 Jan - 15:22

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Teshara était dans une position inconfortable, elle le savait très bien. Elle ne savait pas sur quel tableau elle pouvait jouer. Le vieux semblait complètement hermétique, et ses charmes ne serviraient à rien. Steele semblait incorruptible, du moins pas en l’état et pas sans les bons leviers. Bref, elle était dans la merde, et les premières constatations que formulèrent le Colonel faisait d’elle une cible parfaite.

« Je croyais qu’on était ici parce que ce type a essayé de me violer ? Bien que selon moi, il n’y a pas besoin de se réunir pour ça puisque j’ai fait ce qu’il fallait pour me défendre. »
« Nous y viendrons, mais pour le moment, nous sommes en train de résumer la situation qui a abouti aux événements majeurs que vous évoquez. Veuillez répondre au Colonel Caldwell s’il vous plaît. »
« J’ai des travaux de recherches sur les parasites, c’est juste que je n’ai pas encore les accords, mais si je les attends, mes échantillons seront périmés. Il m’a fallu du temps pour les obtenir. »
« Ah oui ? » Demanda l’officier d’un air sceptique. « Il ne me semble pas avoir vu le moindre document afférent à ces recherches. Ni même d’avalisation d’un quelconque programme. Êtes vous en train de déclarer que vous travaillez hors cadre légal pour le bien de vos recherches ? »
« Vu le ton que vous employez, je devrai répondre non bien entendu. Mais j’ai toujours travaillé selon mes envies du moment. Alors c’est p’tet bien possible. », fit-elle en souriant, avant d’ajouter : « Monsieur. »
« C’est que des conneries, tout ça ! » Râla soudainement Scott.
« Silence soldat. Nous en viendrons à vous bientôt. » Répliqua sèchement le colonel.
Il se pencha légèrement en direction de Steele.
« Vous avez des questions avant que je poursuive ? »
Erin laissa ses yeux s’attarder sur Scott avant de reporter son attention sur le colonel et d’opiner positivement du chef. Elle comptait rebondir sur les propos de la jumelle.
« Donc vous travaillez en dehors de tout cadre légal. Est-ce que je dois m’inquiéter tout de suite du fait que potentiellement, je vais avoir d’autres personnes comme Monsieur Greer qui vont venir me voir pour me parler de vos agissements “hors cadre” ? », fit-elle en mimant les guillemets.
Teshara ne comprenait pas vraiment ce geste, mais elle comprenait l’ironie de la question.
« Non, personne ne m’envoie des lettres de menaces à part lui. J’ai bien conscience que je travaille dans un environnement régi par des règles, et j’essaie vraiment de m’adapter. Ce n’est pas évident parce que je n’avais aucune règle avant, mais j’ai arrêté mes expériences sur les humains depuis que je suis sur la cité, et de ça, je peux en répondre sur la vie de mon jumeau. », acheva-t-elle de dire en croisant les bras et en jetant un coup d’oeil mauvais à l’adresse de Scott.
« Des lettres de menace ? »
Il tourna son regard également vers Scott dont le visage s’était tiré.
« Ouais ! Une lettre de “menace”, c’est ça ! » fit-il, mauvais. « Une blague surtout, que j’ai passé deux heures à faire, pour lui jouer un tour. La menace ? Découper une casquette qu’elle avait volé. C’est de l’enfantillage et ça elle le sait très bien ! »
Il s’avança d’un pas menaçant dans sa direction. Les gardes quittèrent immédiatement leur posture de repos.
« Tu crois vraiment qu’ils vont gober ton numéro de victime faiblarde ?!? »
« Greer ! A votre place, c’est un ordre !! »
« AH OUI ?? Et ta BITE sur mon cul c’était un enfantillage connard ?!! », vociféra-t-elle sans bouger de sa place en le pointant du doigt.
« Et oh, tout le monde se calme ! », s’empressa d’intervenir Erin. « Asseyez vous ou vos gardes vous forceront à le faire ! »

Greer avait la respiration profonde et lente.
Il avait la haine comme jamais. Toute cette affaire prenait des proportions qu’il n’aurait jamais imaginer et la garce voulait lui faire porter le chapeau. Greer alla s’assoir en fixant ses pompes, la mâchoire serrée.

Teshara attendit que Greer pose ses fesses. Alors qu’un garde commençait à poser une main sur son épaule pour la contraindre, et que tous les regards étaient tournés vers elle, elle poussa du pied la chaise, et elle posa ses fesses à son tour de bien mauvaise grâce. Elle était pivoine, et on sentait bien qu’elle prenait sur elle pour se contrôler et que c’était difficile. Elle croisa une jambe, les bras, et elle tourna son visage vers le mur opposé à celui de Greer, histoire de ne pas le regarder.

« Ok, tout le monde respire un grand coup, et on reprend. », fit Erin qui était tendue comme une corde d’arbalète. Le conflit ne la dérangeait pas. La violence si. Elle avait les armes pour faire face à quelque chose d’agressif verbalement, mais pas physiquement. Pour cette partie, c’était Caldwell qui s’en chargeait. Ce n’est pas pour rien qu’il lui avait demandé à ce que les gardes aient des stunners en plus de leur equipements, juste au cas où…

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Lun 4 Fév - 19:05

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


« Ok... » Lâcha Greer à contrecoeur. « Ok. Je lui envoyé un message, des lettres de collage à l’ancienne. Mais c’est pas sérieux, ça transpire la blague à plein nez. On s’était bien emmerdé après le parcours, on se marrait. Ca, c’est ma version. Et c’était une invitation à se retrouver. »
Il avait aussi le visage rouge. Il crevait d’envie de tout envoyer chier.
« J’étais loin de me douter que cette tarée me ferait descendre pour me carrer un truc dans le cul !!! »
« Surveillez votre langage ! »
« Ou sinon quoi ?!? » Il se raidit encore plus. Au moment où il se redressa, une main le força à se réinstaller. « C’est la gonzesse la victime, c’est ça ? La pauvre petite chérie, elle a failli se prendre la bite de Scott !!! Elle a prémédité toutes ces conneries, oui ! Elle m’attendait avec un appareillage à colo et de quoi m’assomer !!! »
« C’est aussi ce que nous allons déterminer ! » Lâcha Caldwell en restant neutre. « Vous confirmez avoir envoyé une lettre de menace. »
« Une FAUSSE lettre de menace ! » Rectifia Scott.
« J’ai du mal à trouver la blague dans : “t’es pas dure à trouver pétasse, demain va voir Penikett, montre lui tes nichons ou je bute l’otage, fait la bander…” Je cite simplement, et ce n’est pas fini... », laissa en suspens Erin qui leva son nez du papier qu’elle tenait devant elle pour toiser Greer.

Il secoua simplement la tête.
« Ouais, j’oubliais que le sexisme était aussi un crime chez vous, même quand c’est de la blague ! »
« Soldat Greer, vous vous adressez à l’une des trois têtes de l’expédition. Vous allez vous tenir, est-ce que c’est clair ? »
Son regard haineux se tourna vers le colonel.
« A vos ordres... »
« Maintenant répondez à la question. »
« Il y avait rien de sérieux là-dedans. Je savais très bien que Lays s’abaisserait pas à ça pour une casquette. C’était de la provoc. »
« Bien. », fit Erin. Le type ne voyait pas le problème, ça ne servait à rien de s’étendre là dessus.

Teshara ne la ramenait pas. Elle considérait son bout de mur avec un intérêt maladif et on pouvait voir sa langue passer devant ses dents par intervalles régulier, derrière ses lèvres fermées. Elle se contenait de ne pas intervenir, mais comme c’était Scott qui prenait la douche pendant cette phase d’interrogatoire, elle préférait le laisser se démerder tout seul. Plusieurs fois elle avait failli sortir de ses gonds ; une invitation à se retrouver ?? Il était sérieux ce connard après ce qu’il lui avait fait sur le continent ? Il ne cherchait qu’à la frapper et à la rabaisser, profitant d’appartenir à sa culture d’origine pour la traiter comme une merde !

Le colonel préparait un piège. Il alla sur l’ordinateur positionné entre eux deux et fit apparaître, un peu lentement puisqu’il était plus habitué à l’usage du papier, le registre qui indiquait qu’une personne de l’administratif était venu remettre les courriers accumulés de Lays. La date correspondait à la requête pour procéder à l’examen de Greer. Cette fameuse lettre était un déclencheur selon lui qui avait motivé les actes. Ce n’était pas le programme de recherche “hors cadre”. Cette information s’affichant à l’écran, le colonel laissa la directrice se faire la même déduction. Il la questionna alors :
« Quand avez-vous reçu cette lettre ? »
« Le jour où j’ai contacté le docteur trucson là. ». Elle ne se souvenait plus de son nom. C’était monsieur protocole.
« Swasson, le médecin du bord du Dédale. » Rectifia Caldwell. « Donc, votre état d’esprit était-il à l’étude scientifique après avoir eu connaissance de cette lettre ? Ou bien un désir de vengeance ? »
« J’avais plus envie d’étudier l’anatomie humaine. », répondit-elle franchement, avant d'enchaîner : « Cet enfoiré n’a pas arrêté de m’humilier sur le continent ! Je n’avais pas envie de le revoir, je n’avais pas envie d’être à nouveau son souffre douleur ! Ok j’suis pas de votre planète, mais j’estime que j’ai des droits aussi, et si je dois les prendre moi-même, alors je le fais ! Et si je ne le faisais pas, je ne serai pas là aujourd’hui pour vous parler. Vous savez qu’il m’a mit un coup de boule en pleine face alors que j’étais au sol et que je ne cherchais qu’un peu d’aide pour me relever ? Alors son invitation à la con, c’était juste une façon supplémentaire de me blesser dans mon égo. »
« Hé, l’artiste ! » Contre-attaqua subitement Scott. « Il faut ajouter les larmichettes et tu gagnes le jackpot. C’est le vilain méchant Greer qui descend du Dédale pour passer ses nerfs sur une pauvre petite chose toute fragile et effrayée. »
« Qu’est-ce que je disais hein ? Il a vraiment que de bonnes intentions à mon égard. » Tesh tourna son regard vers lui. « Tu bandes moins maintenant que tu ne peux pas me sauter dessus... »


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Lun 4 Fév - 19:29

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Erin poussa un soupir profond et bruyant. Ils avaient deux gamins en face d’eux. C’était vraiment de l’enfantillage sauf que ça prenait des proportions abominables.
« Bon, allez, ça suffit maintenant, vous arrêtez de vous parler, et vous répondez aux questions. Dans deux minutes, ça va vraiment me gonfler, et je vais vous coller au trou tous les deux pendant 48h et on discutera ensuite, chacun séparément avec vous deux. Alors soit vous profitez de ce moment pour essayer de justifier l’injustifiable, soit on arrête là et on se débrouille avec le Colonel Caldwell pour vos peines, et croyez moi, elles seront exemplaires. Vous êtes pénibles ! »
Greer ne répondit pas. En son for intérieur, tout ce qu’il voulait, c’était retourner dans son escadrille. Faire comme si de rien n’était, parler aux autres, emmerder Penikett, faire son cinquième vol. Il était très symbolique celui-là.
C’était peut-être ce qui le forçait à s’accrocher sinon il aurait déjà tout envoyer bouler. L’autre folledingue le drogue, l’humilie, et elle se fait passer pour une pauvre créature effrayée. En jouant la carte de l’extraterrestre qui se sent en minorité en plus. Le copilote devait avouer qu’en terme de perfidie, elle était pas mal. Ca n’arrangeait pas son désir de la buter, de lui coller une balle entre les deux yeux pour débarrasser la galaxie de la petite merde salissante qu’elle représentait.
Le militaire ne se sentait pas avoir les épaules voûtées. Il se serait redressé sinon, histoire de garder les apparences.
« Abrégeons alors ! » Lâcha-t-il en regardant Steele. « Vous voulez quoi ? Savoir si je l’ai agressé ? »
Il acquiesça.
« Ca sentait le coup fourré. J’aurai jamais accepté que cette cinglée me fasse une coloscopie. Je lui ai dis que j’avais le droit de demander un autre toubib et avant de pouvoir me casser elle m’a planté une seringue dans le bras. »
Il tapota son biceps à l’endroit où il avait été piqué.
« Alors j’allais y passer. C’était plus qu’une question de temps. L’image du militaire ? D’Atlantis ? Plus rien à foutre ! C’est oeil pour oeil. Je comptais bien lui faire subir la même chose avant que ce soit mon tour sauf que j’ai pas eu le temps. Et je l’aurai pas fait de toutes façons. »
Scott enrageait mais il voulait en finir. De ces conneries, de tout ça.
« Parce que maintenant j’ai des choses à perdre. Mon équipière, mon escadrille, ma place sur le Dédale. Je lui ai fait peur avec une bonne clé commando à la gorge et ça a été fini pour moi. Quand je me suis réveillé, j’avais le droit à cette belle vidéo et cadeau fourré dans le cul. Voilà ! Ca c’est la vérité. »
Il la pointa du doigt.
« Mais allez-y, Steele. Allez vous contenter de la pauvre petite princesse. J’serais peut-être plus là mais vous reverrez cette névrosée pour les mêmes faits. Des tarés pareils, ça en reste pas à un seul coup d’éclat ! »
« Ca suffit, Greer. »
« Non ça suffit pas putain ! La victime c’est MOI ok ? C’est moi bordel !!! »
« Vous voulez revenir dans l’escadrille ? » Demanda l’officier.
Cela coupa net le militaire qui arrivait à peine à respirer. Il crevait d’envie de l’insulter de tous les noms, pareil pour la directrice.
« Alors rasseyez vous. Merci pour votre témoignage, il sera pris en compte. »
Un garde lui posa une main sur l’épaule mais il refusa de s'asseoir.
« Soldat Greer. Asseyez vous ! »
« Vous n’arrangez pas votre cas Greer. Asseyez vous, nous sommes là pour vous entendre, et il n’y a pas de partie pris. Asseyez-vous s’il vous plaît. », fit Erin plus douce. Elle ne s’offusquait pas spécialement de se faire appeler par son patronyme uniquement. Elle comprenait l’état dans lequel il devait être, surtout que la vidéo parlait d’elle-même. Erin comprenait pourquoi tous les débats sur Terre, dans les tribunaux, du moins aux Etats-Unis, passaient par l’entremise d’avocat. Sinon, c’était un beau foutoir comme aujourd’hui.
« Pas de partie pris ? » S’exclama-t-il. « J’vais être jugé par une cheffe qui se tape la réputation de se bécoter avec son équivalent masculin. Et un colonel resté coincé dans les années d’la guerre froide ! Quelle affaire !!! »
« Taisez-vous, soldat. C’est la dernière fois que je vous rappelle à l’ordre. »
« Vous ÊTES partie pris ! J’suis prêt à parier ma propre tête que vous l’avez déjà en tête le résultat, je me trompe ? Alors on attends quoi ?!? Allez-y, foutez-moi dehors ! »
Il s’agitait tellement que les deux gardes l’empoignèrent. Teshara ricanait doucement, mais elle se gardait bien de parler.
Erin l’ignora totalement et se tourna vers le Colonel Caldwell en rassemblant ses documents pour en faire une pile.
« Ce que je vous propose Colonel, c’est de laisser votre soldat être jugé par ses pairs, sous une juridiction militaire, puisque manifestement, il semble avoir oublié qu’il était un membre de l’USAF et qu’il dépasse clairement les bornes. Et le comité de direction d’Atlantis s’occupe de mademoiselle Lays en tant que civil. Nous avons suffisamment d’éléments pour statuer, et je pense que cette confrontation n’apportera rien de plus. Autant les recevoir individuellement. Qu’en pensez-vous ? »
En réponse, le colonel la fixa et répondit calmement :
« Nous avons débuté cette confrontation et nous allons la terminer ensemble mademoiselle Steele. Le soldat Greer a surtout besoin de prendre l’air et d’un rappel du respect inaliénable envers ses supérieurs. »
Il fit un signe pour que deux gardes l’embarque. Il était sur le point de se battre.
« Aucun soldat sous ma gouverne n’échappe à son jugement. Je vous propose plutôt de suspendre pour une heure. Il nous reste un autre témoignage à entendre. »
« Faisons comme ça alors. », fit Erin en se levant. Elle avait besoin d’un thé. Elle ne voyait aucune productivité dans cet échange, mais elle ne voulait pas fuir ses responsabilités non plus. Elle savait que le témoignage de la jumelle ne serait pas une partie de repos et que le jeune homme allait certainement péter un câble encore une fois.
Elle ne voyait pas pourquoi le fait de sortir avec Alexander était une condition de non impartialité dans cette affaire, et ça la rendait chafouine. Du coup, elle avait tendance plutôt à penser que cet homme était un connard de première et à minimiser la participation de Lays dans cette histoire, alors qu’au final, cette femme était une vraie cinglée et qu’à première vue, c’était elle la malade mentale dans l’histoire. Maintenant, elle commençait à comprendre combien il pouvait être énervant à côtoyer, ce Greer. Enfin qu’importe. Le fait de faire ça à deux, avec le Colonel Caldwell, était aussi un rempart contre ce genre de jugement biaisé, car ils allaient manifestement échanger sur les suites à donner.

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Lun 4 Fév - 19:37

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Steven Caldwell s’éclaircit la voix. Greer venait de disparaître, embarqué par les deux gardes qui peinaient à le retenir tant le militaire voulait sauter sur la prévenue.
« La séance est levée pour une heure. Mademoiselle Lays, vous allez être reconduite en cellule. »
Et ses gardes s’avancèrent pour l’emmener, sans résistance de sa part. Le colonel attendit patiemment que la salle d’entretien se soit vidée pour apprécier le calme et le silence. Il refit également sa pile et tourna son regard vers la directrice.
« Je vais aller faire la leçon à mon soldat. J’ose croire que n’accordez aucun crédit à ses “divagations”. Votre relation n’a pas à être exposé ici, il n’y a même aucun rapport. »
« Aucun, c’est bien pour ça que je n’ai pas rebondi. », fit-elle en soupirant et en remettant encore une fois ses dossiers en place. Elle était nerveuse. « Je vais aller me chercher un thé, vous voulez quelque chose ? », proposa-t-elle finalement.

L’officier avait laissé traîner son regard sur les documents, trouvant que la répétition de ce geste montrait que Greer avait touché en plein mille. Ca faisait mal quand c’était injuste. C’est surement ce qui avait motivé le militaire dans cette agression verbale, partager le sentiment d’injustice qui l’habitait en injuriant de la sorte. Caldwell détestait ce comportement parce que ça faisait une belle tâche sur son croiseur tout propre. Greer allait passer un sale quart d’heure mais il comptait aussi lui faire respecter l’organisation actuelle. Il participerait à cette confrontation jusqu’au bout et en respectant ses pairs, ses supérieurs, par la force s’il le fallait.
« La même chose. » dit-il finalement.
Il s’éloigna pour prendre la direction de la cellule de Greer.
« Je ne serais pas long, à tout de suite. »
« A tout de suite. »

Le temps que les deux prévenus restaient en cellule, le colonel revint un quart d’heure plus tard avec son expression habituelle. Comme si rien ne semblait pouvoir l’ébranler ou qu’il avait eu des expériences similaires, il prenait son mal en patience et rejoignit la directrice pour partager le thé. Un moment de calme dans un environnement plus civilisé que le laissait paraître les deux jeunes gens.

Si le colonel pouvait être agacé par les réactions de son soldat, il se rappelait les divers retours de la part de ses collègues et supérieurs. Il avait fait le nécessaire pour le calmer une bonne fois pour toute et le ramener à un simple choix : une réalité. Si ce militaire ne savait pas se retenir et se comporter comme il se doit dans cette comparution, de prendre ses responsabilités : il n’avait plus rien à faire sur le Dédale. Effectivement, son poste se jouait actuellement parce que Caldwell refusait d’avoir parmis ses hommes quelqu’un d’aussi sanguin et potentiellement rebelle.

Il restait encore un peu de temps avant que les gardes ne les fasse revenir et Caldwell appréciait ce moment de suspension.
« C’est heureux que nous n’ayons pas à faire ces jugements toutes les semaines. » Tenta-t-il dans un trait d’humour en portant la tasse à ses lèvres.
« Oula oui. Il faudrait qu’on délègue si ça venait à être trop fréquent. »
« Je n’y arriverai pas. » Avoua-t-il. « Même si cela finit plus en “nettoyage” qu’en jugement, je n’aime pas déléguer. »
Erin lui jeta un regard, trempant un biscuit dans son thé au jasmin. « C’est parce que vous associez la bonne conduite de vos éléments à votre commandement. Et c’est tout à votre honneur. ».
« Et je les choisis. » Confirma-t-il. « Comme j’ai choisi ce soldat. Il peut m’arriver d’être floué par quelques brebis galeuses mais elles ne restent pas longtemps à mon bord. Greer n’est pas aussi mauvais qu’il le laisse paraître mais les retours que vous avez eu de lui sur le parcours sont les mêmes que j’ai eu sur mon bâtiment. Il est sur la corde raide et il le sait. »
Il hocha la tête.
« Maintenant, je suis impatient d’entendre la version de cette jeune femme. Je l’ai trouvé étonnamment calme quand son opposant perdait les pédales. Je n’ai pas l’impression de voir de stabilité, c’est tout l’un ou tout l’autre, vous ne trouvez pas ? »
Erin méditait les propos du Colonel. Elle estimait ne pas avoir les mêmes possibilités du fait qu’elle soit dans le civil, et c’était certainement vrai. L’armée avait sa façon de fonctionner, et des règles strictes, ce qui n’était pas une norme pour elle, même si les règles existaient bien évidemment. Quoiqu’il en soit, elle était elle aussi impatiente, quelque part, d’entendre la version de la pégasienne, même si la vidéo était vraiment ignoble. Elle aurait bien du mal à faire la victime sur ce coup là.
« Je ne sais pas trop quoi penser d’elle. On dirait qu’elle joue un rôle qui correspond à cette situation, et à la fois, elle semble sincère. Par contre, elle est toujours à deux doigts d’exploser comme votre soldat. Son non verbal respire l’agressivité. ».
« Nous verrons ce qu’elle en dira. Les pirouettes ont leur limite vu les pièces que nous détenons. » Conclut le colonel sans insinuations.
Le temps passa plus vite qu’il ne l’aurait pensé. Les gardes étaient ponctuels, ils ramenèrent Teshara Lays puis Scott Greer, lequel s’installa docilement sur son siège en refusant de croiser le regard de l’un ou de l’autre. Il donnait l’air de s’être résigné et d’attendre que ça passe.
« Bien, nous pouvons reprendre. Nous avons pris en compte le témoignage du soldat Greer reconnaissant son agression à l’encontre de la prévenue Lays. Lequel signale avoir été retenu de force par une injection. Mademoiselle Steele, vous voulez commencer ? »
« Oui volontiers. », répondit Erin avant de tourner son regard vers Greer, puis Lays.
« Quand vous avez demandé au docteur Swasson de recevoir Scott Greer pour des analyses, votre volonté était-elle déjà de le violer ? »

Teshara était tout aussi calme qu’au départ pour la cellule. Elle toisa un instant Erin puis Steven, avant d’avancer sa chaise et de poser ses coudes sur la table, les avant bras bien à plat sur le tapis du mobilier. « Non, c’était avant tout pour le faire descendre. C’était aussi pour la science. Et pour la médecine. Enfin tout ça quoi. Un examen médical n’est pas un viol, c’est plutôt une sécurité pour la société. »
« Donc malgré la réception de cette lettre, votre but est clairement altruiste ? Vous estimez avoir eu un comportement raisonné et scientifique ? » Demanda Caldwell.
« Mon but était de lui rendre la monnaie de sa pièce en lui faisant peur. Mais il m’a agressé, je me suis défendue, et je ne l’ai pas tué. »
« Je ne comprends pas vraiment vos explications... », fit Erin un peu larguée pour le coup.
« Ben, quand j’ai reçu cette lettre, ça m’a rappelé de mauvais souvenirs, et du coup, je voulais lui faire comprendre que je n’étais pas une femme sans ressources. Comme je n’ai pas les muscles pour le faire plier, j’ai mon cerveau, et je comptais lui foutre la trouille en voulant lui faire croire qu’il allait se prendre une sonde dans le cul, sous couvert d’un examen médical. C’est tout. »

Greer se rembrunit. Il serra la mâchoire et regarda ailleurs.

« Vous admettez donc avoir usé de votre pouvoir médical et détourné des moyens médicaux à seule fin d’intimider le soldat Greer ? »
« Non monsieur. », répondit-elle du tac au tac, avant d’ajouter : « Ou alors, faut admettre que le soldat Greer pour me faire du mal à détourner des moyens militaires pour y parvenir. » Elle afficha un sourire franc à l’adresse de Steven.
« Nous avons déjà parlé du soldat Greer, c’est votre tour maintenant. Mademoiselle Lays, vous avez bien pratiqué une coloscopie sur un patient que vous avez sédaté. Vous comptez nous dire, au vu de l’état de cette chambre d’infirmerie et de la vidéo, pièce versée à ce dossier, que le patient était consentant ? »

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Lun 4 Fév - 19:58

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Teshara ricana un peu, avant de reprendre son sérieux. « Oh, je suis certaine que maintenant il sera consentant, je pense qu’il a aimé ça. Hein bichon ? », fit-elle en se tournant vers Greer.
« Lays, je vois très bien ce que vous essayez de faire, et je vous arrête tout de suite. »
« Mais attendez, moi je l’ai sédaté parce qu’il ne voulait pas se soumettre à un examen médical, c’est tout ! Et là, il s’est énervé et il a voulu me violer. Regardez vos putains de pièces versées au dossier, comme il dit le chauve, et vous verrez que j’avais plusieurs marques qui le prouvent ! Alors oui, il a eu ce qu’il méritait parce qu’il voulait me le faire. C’est comme ça que ça marche. »

Steven ignora les quelques qualificatifs dont se permettait la jeune femme. Elle aussi était en train de découvrir son visage et c’était une très bonne chose. Il reprit calmement :
« Vous faites partie du personnel de santé de l’expédition. Un médecin, quel qu’il soit, prête serment, ça porte un nom précis. Un ensemble de valeurs et d’obligations éthiques dont vous vous êtes obligatoirement soumis en nous rejoignant. Vous pouvez nous rappeler le nom de ce serment ? »

Erin était en train d’halluciner clairement tant c’était grotesque et absurde. Et la réponse de Teshara ne la fit pas redescendre de ce bad trip.
« Je sais très bien de quoi il s’agit. Et donc ? Je devais me laisser faire ? »
« Mais ce n’est pas la question ! », s’énerva Erin. « Greer voulait un autre médecin pour pratiquer l’examen, pourquoi l’avoir contraint ? Si vous ne l’aviez pas fait, il n’aurait pas tenté de vous violer ? Vous comprenez la notion de viol au moins ? Vous êtes médecin nom de Dieu, vous n’avez pas à imposer quoique ce soit... »
« Je l’aurai juste endormi s’il n’avait pas essayé de me violer. Au pire, je lui aurait collé sa putain de lettre dans le slip et on en parlait plus, c’est lui qui a déconné en premier ! », coupa Teshara qui restait campée sur sa position.
« Mais on marche sur la tête... »
« Il semblerait. » Confirma Caldwell. « Répondez à la question. Pourquoi avoir contraint votre patient qui demandait un autre médecin pour la pratique de cet exercice ? »
« Parce que je n’allais pas lui faire cette putain de coloscopie ! C’était pour l’emmerder d’accord ! »
« Comment on peut vous croire quand on voit le plaisir malsain que vous avez eu à réaliser cette vidéo ? », fit Erin d’une manière tranchante. Elle tourna l’écran d’ordinateur vers elle. « Vous voulez la revoir peut-être ? Comment pouvez-vous dire que vous ne vouliez pas lui faire cette coloscopie alors que vous le convoquez pour ça en rusant avec toute votre hiérarchie, que tout le matériel était prêt, et qu’au final, vous l’avez violé ? »
« Oh ça pimenterait les choses de revoir la vidéo. Je suis sûr que l’autre bouffeur de Mcdo va se palucher devant... »

Scott avait un mal fou à rester entièrement hermétique à la suite de cette comparution. Il déployait tous les moyens possibles pour tenter d’ignorer les provocations de Tesh. L’homme savait qu’elle le faisait exprès. Il le savait parce qu’elle l’aiguillonait maintenant qu’il était contraint de jouer le mouton passif. Dans le plus secret de ses tréfonds personnels, il ressentait une terrible humiliation et de la culpabilité vis à vis de son passé. Il n’arrivait pas à accepter d’avoir été touché par ce qu’il faisait subir. A ce stade, il ne s’agissait plus d’aigreur et les assauts de la garce nourrissait un désir de meurtre si puissant que sa réaction en était presque bestiale. Il pouvait sentir les poils s’hérisser sur sa peau et la dernière réplique mis le feu aux poudres. Greer se redressa tellement vite que sa chaise tomba à la renverse et que les deux gardes lui sautèrent tout de suite sur le dos.
Le copilote ne parla même pas, il se débattit et sa haine retomba comme un soufflet quand le colonel pointa un doigt menaçant sur lui. Leur dernière conversation lui revenait et il leva les mains en signe de reddition. Ok...il se rendait. Les deux gardes le replacèrent sans attendre sur sa chaise et demeurèrent dans son dos.

Teshara affichait une mine réjouie. Elle espérait provoquer ce genre de réactions chez Greer, même si elle le trouvait un peu mou. Ah ça, pour la culbuter il y avait du monde, mais quand il fallait faire face à deux armoires, il n’était plus là. Elle allait ajouter quelque chose de cette veine quand Steele la coupa dans son élan.

« Arrêtez de le provoquer Lays ! Nous ne sommes pas dans un jeu, je ne sais pas si vous vous rendez compte. Sur Terre, on prend des années de prison pour ce que vous avez fait ! Vous voulez aller au trou, pas de soucis, continuez comme ça, vous êtes parfaite, absolument par-fai-te ! », fit Erin en refermant d’un coup sec l’écran. Elle ne comptait pas lui montrer mais la faire réagir, mais elle semblait toujours prendre ça à la déconnade.
« Je n’irai pas en prison. Je préfère encore me barrer d’ici. », fit Teshara. Elle plissa son nez.
« Parce que vous estimez pouvoir prendre votre liberté comme bon vous semble ? » Questionna Caldwell. « On assume ses responsabilités ici. Et vous ne ferez pas exception. »
« Si vous le dites. », répondit-elle de manière effrontée.
« Je vous le dis. » Insista l’homme. « Vous n’êtes pas en terrain conquis et vous faites face à votre supérieure, tenez-le vous pour dit avant de franchir la limite. »
« Je… je voulais juste lui faire peur d’accord. Je ne comptais pas lui faire cet examen, et… et ça a dérapé. ». Elle n’avait pas envie de partir de l’expédition, elle n’avait pas envie de laisser son frère derrière, et elle savait que ce dernier allait la suivre si elle s’en allait. Elle savait aussi qu’il ne la laisserait pas en prison, sauf que cette fois, il se ferait attraper et il irait lui aussi en prison. Elle ne voulait pas le perdre, et elle ne voulait pas lui causer de travers parce qu’elle s’était mal comportée. Elle foutait toujours tout en l’air, elle et sa maudite impulsivité.
« A chaque fois, à chaque fois, il me provoque, à chaque fois il me dégrade, à chaque fois il essaie de s’imposer physiquement. J’suis pas d’accord avec ça. Et à un moment, il m’a dit qu’il s’en prendrait à mon frère aussi, ou j’sais plus quoi, et j’ai vu rouge, surtout que j’avais la tête dans le matelas du lit et sa bite sur mon cul. Sa fameuse prise commando hein. Encule ton ennemi youhou !! ». Elle tremblait et elle faisait des efforts manifestes pour ne pas pleurer. Ce n’était pas des larmes de crocodiles, mais des larmes de haine et de colère. « J’allais le tuer. Il dormait, j’avais mon pantalon et ma culotte sur les chevilles, je me sentais sale, je me sentais haineuse, j’avais envie de le tuer. Teshara Lays ne l’aurait pas laissée en vie il y a de ça un an. On ne s’en prend pas à ma famille. ». Au final, c’était surtout ça qui semblait avoir déclenché toute la merde. La tentative de viol n’avait qu'attisé la haine.
« Jamais tu t’en prendras à mon frère... », finit-elle par cracher sans le regarder, en serrant les poings. L’explication n’était pas claire, parce que la situation de base ne l’était pas. Les motivations de la jeune Lays n’étaient pas communes, et elles n’étaient pas valables. Elles suivaient un cheminement de pensée maladif qui abrogeait toutes lois et touts règles. Teshara était la loi. Et elle avait rendu sa sentence ce jour là en pratiquant ce qu’Erin qualifiait de loi du Talion. Oeil pour oeil, dent pour dent.

Scott Greer ne répondait pas. Il attendait simplement que ça passe avec une forme de résignation presque désespérée. Elle était forte, il fallait l’avouer. Est-ce que Bradford l’avait rendu trop tendre en le remettant sur le droit chemin ? Est-ce qu’il était devenu trop mou et gentillet ? Parce que Tesh était douée pour flouer son opposant. Avec ses propos, il avait le sentiment d’être véritablement responsable de tout ça. A croire que tout s’expliquait et qu’il méritait ce qu’elle avait fait. C’était tout aussi humiliant d’avoir cette sale impression et le copilote se demandait vraiment comment il allait s’en sortir. Dans son esprit, il était fini. Même s’il s’en tirait et qu’il gardait son poste, comment ferait-il pour garder le secret ?
Il fallait pas rêver, Tesh Lays lui ferait une belle pub. Elle pourrait se démerder pour que tout le monde sache sans se mouiller. Lui ruiner sa réputation ou ce qu’il en restait.
Oui, elle était douée. Et il l’aurait été tout autant s’il n’avait rien eu à perdre. Il y a une limite qu’on ne franchit pas, c’est pour ça qu’il était perdant d’emblé.
Si seulement il n’avait pas envoyé cette fichue lettre...

C’était le problème avec les pégasiens. Ils venaient de sociétés qui ne fonctionnaient pas encore de la même façon que celles qui propulsaient cette expédition. La loi du plus fort régnait encore en maître dans les quatre coins de la galaxie, et souvent, ces gens arrivaient avec leur conception de la justice et des règles. Ce n’était pas le premier incident impliquant un personnel issu du peuple de pégase, mais il fallait reconnaître que celui-là était salé.

« J’ai qu’une chose à ajouter maintenant... », dit-elle au bout de quelques secondes. « Ce mec est aussi dangereux que moi, c’est pas la première fois qu’il viole quelqu’un et si je ne l’avais pas sédaté au préalable, il m’aurait eu. C’est la bonne excuse de dire qu’il voulait me faire ce que je comptais lui faire. Sauf que lui, ça n’aurait pas été pour me faire peur ou sous des couverts médicaux, ça aurait été pour me posséder. Personne ne me possède et je réponds au danger par le danger, ça a toujours été. ».

Teshara croisa les bras et baissa son museau pour regarder la table. Elle le savait. Elle n’était pas adaptée à cet endroit. Elle pensait avoir fait le plus gros de l’effort en se pliant aux règles et en essayant de faire le moins de vagues possibles. Mais il avait fallu qu’elle tombe sur ce type qui avait réveillé tous ses instincts primaires de décérébrée mentale. Il ne valait pas mieux qu’elle ce connard, elle le savait, et c’était ce qui lui foutait la gerbe. Il avait juste usé de sa connaissance dans sa législation pour la baiser une fois de plus, et elle avait du mal à encaisser.

Erin était vraiment mal à l’aise. Elle ne savait pas quoi penser de tout ça. Cette femme avait sa place dans un asile, mais elle avait aussi des circonstances pour elle, même si cela ne justifierait jamais ce qu’elle avait fait pour humilier Greer. Elle était allée trop loin, mais elle était certainement la première des deux à aller trop loin. Quelque chose lui disait que cet homme aurait pu être le premier à aller aussi loin. La pégasienne montrait quand même des marques de tentative de viol, relevées par un autre médecin. Quel homme raisonnable dans sa tête aurait fait ça pour se prémunir d’un autre viol ?

Elle laissa le soin à Steven de rebondir s’il le souhaitait, lui faisant comprendre par un regard que pour sa part, elle en avait assez.


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Lun 4 Fév - 20:24

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


« Ca a toujours été. » Répéta Caldwell, le stylo finissant de griffoner quelques mots sur le bloc note. Il planta son regard dans le sien, sévère, froid. Greer était coupable. Et elle encore plus. L’officier n’en revenait pas de ce discours. Au final, Lays faisait sa propre loi sur Atlantis. C’était inacceptable.
« Ouais. », reprit-elle elle aussi pour re confirmer.
« Mademoiselle Lays. Vous avez rejoint une communauté qui s’organise autour de règles précises, je ne vous l’apprends pas. Les documents indiquent que vous avez été reçu par le directeur de l’expédition, Monsieur Woosley, au cours de votre recrutement. Lui, plus que quiconque, vous a forcément expliqué la nécessité de vous soumettre à ces règles. »
Il marqua une pause pour reprendre sa respiration et poursuivit lentement.
« Il ne suffit pas d’être en accord pour reprendre ses petites habitudes par la suite, c’est un engagement durable. »
Son regard se posa sur le soldat.
« Cet homme vous a importuné ? Vous aviez cette lettre entre les mains, la preuve, il vous suffisait de le déclarer à votre supérieur. L’information aurait transité jusqu’au bureau de Mademoiselle Steele, ici présente. Laquelle m’aurait informé de ces agissements inacceptables. »
Le message passé pour Greer, qui pinçait des lèvres et restait enfoncé dans son mutisme, il en revint à elle.
« Vous ne pouvez pas être ignorante d’un tel bon sens. Tout comme vous ne pouvez ignorer que nul n’administre la justice par soi-même. D’autant plus lorsque votre usez de votre fonction en contradiction totale avec l’éthique qui, je vous le rappelle, n’est pas une option ! »

Teshara le regardait sans sourciller, à croire qu’il lui parlait chinois. Elle décolla son dos de sa chaise, et elle se pencha vers les deux juges qui lui faisaient face :
« C’est facile pour vous de dire ça. Vous avez été élevé comme ça, vous avez vécu comme ça. Moi, j’ai du me démerder pour survivre, et je ne vous parle pas des Wraiths hein, mais des gens qui peuplent cette galaxie, où si on ne montre pas les dents tout de suite, on se fait baiser. Alors ouais, c’est ptet du bon sens pour vous que d’aller baver à un supérieur, mais pas pour moi. Et puis, j’suis pas une lopette, j’ai pas besoin de quelqu’un pour régler mes problèmes. » Elle se tourna vers Greer. « C’est quoi qu’on dit dans ta culture : une pleureuse ou un baltringue ? J’ai un putain de doute !! »
« Ne répondez pas soldat. » Coupa le colonel.
Encore une fois, il s’en était fallu que l’autre prévenu démarre au quart de tour. L’officier savait qu’il entrait dans un dialogue de sourd mais il avait son habitude. Poser les éléments à sens unique. Lays les prendrait en compte ou non, c’était exactement la même.
« Lays, vous allez surveiller votre langage, vous aussi vous n’arrangez pas votre cas. Ici, vous êtes sur la cité d’Atlantis. Les membres qui composent sa communauté se soumettent aux règles du bien commun. C’est VOUS qui vous adaptez. Et non la cité qui s’adapte à vous. Je vous rappelle que vous êtes sensé avoir pris connaissance de ces règles et avez certifié vous y tenir. Il y a votre signature et votre approbation. »
Il acquiesça.
« Que faites-vous de tout ça, jeune femme ? Pensez-vous vraiment qu’il s’agit d’une petite étape à la légère ? Que cette cité, que Mademoiselle Steele, et moi-même, allons accepter docilement la rébellion sous prétexte d’un historique rude ? »
« Mais je m’adapte ! Je fais ça tous les jours pour essayer de garder ma place ici ! Je n’arrête pas de m’adapter ! »
« Alors que faites-vous ici, sous le coup de ces accusations ? »
« Ce n’est pas que de ma faute… »
« Effectivement. Et vous avez activement participé aux problèmes que vous connaissez aujourd’hui. Nous basons notre jugement sur des faits concrets et non notre expérience de vie. Vous avez été dûment avertie et vous avez pris l’administration qui vous entoure à la légère. »
Caldwell posa son stylo. Il interrogea Erin du regard pour savoir si elle avait quelque chose à ajouter.
Finalement, cette fin d’échange entre le colonel et la jeune femme avait été instructive pour Erin qui était restée en retrait, du moins verbalement, à observer cette joute. Mais manifestement, Teshara avait encore quelque chose à dire :

« Où était les supérieurs de ce type quand il m’a frappé sur une épreuve encadrée ? Peut-être que si quelqu’un avait fait quelque chose à ce moment là, j’aurai pigé que je n’étais pas seule face à une menace... ».
« Ca suffit, Lays. Votre mauvaise foi suffisait probablement à vous extraire de vos responsabilités mais ce ne sera pas le cas ici. Je vais vous éclaircir les idées : que ce soit l’un, ou l’autre. Vos agissements sont totalement injustifiables. Ils n’ont pas lieu d’être dans l’univers qui est le nôtre. Dans la justice Atlante, il n’existe pas d’actes dépénalisants. Rien ne rachète, rien ne légitime, au regard de la loi, ce que vous avez fait. Et cela vaut pour VOUS DEUX. »
Il marqua un temps d’arrêt, les observant sévèrement. La fête avait assez duré.
« Le viol n’est pas une défense. L’acte est qualifié de crime avec circonstances aggravantes en cas de barbarie. Donc chacun de vous prendra ses responsabilités. Chacun de vous assumera les peines prononcées pour les faits qui vous sont reprochés et qui se basent sur des preuves concrètes. Vos témoignages nous permettent d’affiner la procédure. Mais celle-ci est immuable. Vous n’y couperez pas. »
L’officier avait tapoté le tas de papier de son doigt.
« Vous êtes sous juridiction Atlante. Vous voulez nous faire croire que vous n’avez pas conscience de ce que cela implique, ce ne sera jamais une excuse. »

Teshara le toisa d’un air mauvais, avant de baisser la tête. Difficile à dire s’il s’agissait d’une faiblesse passagère, ou si elle encaissait, ou encore si elle jouait la comédie.
« Vous n’avez pas... », commença-t-elle. Elle s’arrêta, releva son petit nez arrondi et d’un air fier et arrogant, elle termina de répondre : « Je n’ai pas d’excuses alors. ». Elle comprenait que de toute façon, quoiqu’elle dise, elle était déjà foutue. Ils ne comprenaient pas son mode de fonctionnement ni sa façon de vivre. Elle avait vécu des situations horribles, elle avait dû se défendre contre des monstres, elle avait eut une hiérarchie qui lui disait clairement : démerde toi et défend toi, si tu n’y arrives pas c’est que tu es faible.
« Je prends conscience aujourd’hui que j’ai des gens au dessus de moi pour qui je compte et qui sont susceptibles de me protéger le cas échéant. C’est bien enregistré. ».

Erin la toisa.
« Vous avez signé pour rejoindre l’expédition en aillant des obligations et des devoirs, mais vous avez aussi des droits. », fit Erin pour enfoncer le clou.
« Ouais. J’suis désolée d’avoir bafoué ceux de l’autre là. J’aurai pas dû. », fit-elle d’un ton las, en poussant un profond soupir. Elle jouait avec ses cheveux en les entortillant autour de son index.

Caldwell n’en croyait pas un traître mot. Mais peu importe son avis, le jugement serait rendu de manière impartiale. Il profita du silence qui s’installait alors pour clôturer la séance.
« Bien. Mademoiselle Lays, sous-lieutenant Greer, vous allez être raccompagné à vos cellules. Le temps pour nous d’établir les charges retenues contre vous et les peines qui s’y rapportent. Vous serez ensuite convoqué individuellement pour en prendre connaissance. Des questions ? »
« Négatif, Colonel. »
« Non, tout est dit. »,

« Bien, vous pouvez les ramener à leurs cellules. », fit Erin à l’attention des gardes. Une fois la salle débarrassée des prévenus, Erin s’autorisa à s’adosser au dossier de sa chaise. Le calme était revenu, et maintenant, il fallait décider de ce qui serait appliqué pour ces deux là.

« Et bien, on peut dire que ça n’a pas été de tout repos. », lança-t-elle avec un sourire en se remettant une mèche de cheveux derrière la tête. Elle appuya son coude sur la table, et posa sa joue sur sa main, les yeux rivés sur ses notes. Elle les relisait rapidement, comme pour se donner réellement une idée des dispositions qui devaient être pris.
« Comme vous dites. » Confirma Caldwell en consultant également ses notes. « Notre réalité prend mauvaise tournure, nous voilà face à deux enfants pervers qui se sont lancés le défi. A savoir qui violera le plus rapidement l’autre. C’est lamentable... »

« Je vous propose de reprendre point par point et par personne. Comme ça on dresse un compte rendu clair. », fit Erin en prenant une feuille blanche.
« Teshara Lays, ou Scott Greer ? », dit-elle, gentleman, laissant l’opportunité du choix à Steven.
« Greer. »
Le colonel voulait s’occuper rapidement du cas de son soldat. Il prit l’initiative en sortant la pièce à conviction. Le message en lettre collées se trouvait sous scellé en plastique.
« A l’origine de cette histoire, Greer a envoyé ceci pour “blaguer” selon ses dires. Il a été incapable de le justifier lorsque vous lui avez posé la question. Je penche pour un jeu de provocation très maladroit. Si ce n’est malsain. » Il posait les informations de manière synthétique en y ajoutant son interprétation.
« Le contenu de ce message est inacceptable en soi. Mais je ne trouve pas recevable l’accusation que porte Lays suite à l’interprétation qu’elle en a eu. Greer a la réputation d’être un plaisantin à l’humour déplacé, pas un adepte du harcèlement. J’ai reçu son supérieur pour m’en assurer. Son témoignage va dans ce sens. Le terme Penikett que vous voyez sur cette lettre, c’est le nom de son équipière de vol. Après entretien, elle m’a assuré ne jamais avoir été victime d’agression ou d’une quelconque tentative qui s’y rapporte. »
Il marqua une pause.
« Si je devais poser le jugement pour ce premier acte, je serais d’avis de retenir le chef d’inculpation de menace sur un membre de l’expédition. Pour le geste et le contenu que représente cette lettre. Qu’en dites-vous ? »


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Mar 5 Fév - 4:49

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018

Erin écoutait les propos de de Steven. Toujours aussi synthétique, le colonel présentait les choses tranquillement en commençant par le cas de Greer et de sa lettre “anonyme”.
« Ca me semble être un jeu de provocation en effet, certainement maladroit, et surement malsain. Les termes ne sont pas choisis au hasard et démontrent d’un passif entre ces deux là. », reprit Erin avant de rebondir sur le reste. Point par point avec la colonel.
Caldwell acquiesça.
« C’est juste. »
Il tira un papier qu’il mit un peu de temps à trouver et le lui donna.
« La sécurité qui a encadré l’événement “Atlantis en folie” a signalé plusieurs altercations entre eux. Que ce soit Greer ou Lays, ils ont été vu s’échangeant des coups. Ce qui ne les a pas empêché de dîner ensemble à la fin de cette épreuve. Pour ce dernier point néanmoins, il n’y a que des témoignages oculaires. »
Inutile de préciser que le dîner était un McDo distribué à la fin de l’événement, le CODIR était forcément au courant. Steven laissa la directrice parcourir le rapport, dont une note provenait du Capitaine Curtis, organisateur de l’événement. Il y indiquait, entre autre, la séparation de Greer et de Lays avant qu’ils ne se rejoignent de nouveau.
« Ici, selon les témoignages... », reprit Erin dans la continuité du Colonel. « il est rapporté que le repas s’est terminé en bagarre entre les deux jeunes gens, mais tous divergent quant aux raisons qui ont conduit à ce déchaînement de violence. Manifestement, ils ont eu du mal à raisonner Lays. ». Elle reposa le papier et ajouta :
« Pour moi, Greer a envoyé cette lettre, peut-être à des fins humoristiques, mais il cherchait aussi à la provoquer sciemment, en surfant sur leur dernier échange. Il savait que ça n’allait pas bien se passer, ou alors, il pensait vraiment que c’était un jeu. Sauf qu’il semblait être le seul à jouer dirait-on. »
Le colonel appréciait cette analyse qu’il trouvait assez juste. Il opinait du chef régulièrement au fil de ce qu’elle décortiquait, prouvant bien son expérience dans le domaine, et il ajouta :
« Je n’ai pas été averti de ces gestes, la sécurité du Dédale aurait interrogé Greer. Mais de ce qu’il m’a été donné d’entendre à son sujet, il aime ce jeu. Le Premier Lieutenant Ross, son supérieur, a rapporté qu’il provoquait couramment le soldat Pénikett dans un schéma similaire. »
Il tapota la lettre.
« Mais visiblement bien moins sexiste, sinon il serait déjà sur Terre...le jeu, oui. »
« Oui, le fait qu’il inclut Penikett dans la lettre et dans la forme de “rançon” qu’il demande montre qu’il joue, s’il se comporte de façon similaire avec son binôme. Il voulait sans doute l’embêter en faisant d’une pierre deux coups. », fit-elle pensive, essayant de coller les éléments entre eux.
« Je discerne mal l’ultimatum. Il parlait bien d’une “casquette” ? » Demanda le colonel, sceptique.
C’était une situation quasiment risible arrivé à ce détail.
« C’est ce que j’ai cru comprendre oui… Mais j’avoue que je ne comprends pas le délire non plus vis-à-vis de cette casquette. Est-ce qu’il pensait réellement qu’elle allait montrer ses seins pour une casquette ? ». Elle n’attendait pas spécialement de réponse, c’était plutôt une forme de question rhétorique. Mais ça semblait tellement ubuesque comme situation et comme enjeu. Peut-être qu’ils auraient dû exploiter un peu plus cet élément pour avoir le fin mot de l’histoire, mais l’ensemble était déjà tellement… grotesque…
« Non pour moi la casquette était un prétexte pour lui envoyer cette lettre et reprendre contact avec elle. »
« C’est ce qu’il a dit juste après vous avoir “offensé”. » Précisa Caldwell, le ton du dernier mot amenant surtout au moment du dérapage de Greer. Il ajouta : « Vous visez juste. D’autant que ces termes, même cru, rapportent à une expérience déjà partagée. C’était pour remettre le couvert. »
« Hum oui, comme s’il avait besoin de ça. Et Lays est une candidate toute choisie je dois dire. »
« Pourtant, elle s’est évertuée à avancer le fait qu’elle était sous le coup d’un harcèlement et de la menace de ce soldat. Pour une candidate... »
« Si on tient compte de ça, alors peut-être que Greer, en la voyant lui résister, s’est acharné à l’embêter. »
« Ca correspond bien à son tempérament mais je me suis penché sur ses communications et ça ne cadre pas. Attendez... »
Il passa en dessous de sa pile et ressortit une liste sur laquelle il avait passé du stabilo.
« Greer n’a vraisemblablement aucun contact sur Atlantis. Il y a trois communications et elles n’étaient pas adressées au pôle de médecine. Le chef Farreli a d’ailleurs situé l’un d’eux. Le brave soldat aurait tenté de se faire parvenir de l’alcool sur mon croiseur. »
« Vous savez s’il descend de temps en temps sur la cité ? », demanda Erin. Elle ne croyait pas que Greer était un harceleur de toute façon, parce que Lays n’était pas une harcelée. Elle était juste cinglée et la rancune de cette première rencontre avait suffit à faire le reste. Mais elle voulait quand même écarter l’hypothèse.
« Sa participation à cet événement représentait son premier déplacement non professionnel. C’est le Premier Lieutenant Ross qui l’y a contraint sous peine de passer devant un psychologue. La Marine connaît ses propres symptômes d’isolements chronique, nous ne laissons pas le temps aux hommes de les développer. »
« D’accord, je vois. ». Elle acquiesça. « A mon avis, quand il a rencontré Lays, il est tombé sur quelqu’un qui pouvait répondre en conséquence à ses petites provocations, en étant dans la surenchère. Deux personnes sans limites vous voyez ? Et je pense que c’est ça qui l’a poussé à continuer à la provoquer par le biais de cette lettre, car il savait qu’il y aurait une réponse, et qu’elle ne serait pas conventionelle. Bon, j’imagine qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit si peu conventionnelle... », fit-elle en plissant la bouche.
« Je suis d’accord. Mais Lays ne devait pas voir les choses de la même façon pour mettre le tapis. Cette lettre était adressée à une autochtone qui n’a pas connu notre culture. Il faut y penser, comme le fait qu’elle a dû connaître bien pire qu’un simple bout de papier et une casquette menacée. »
« Je pense aussi. Surtout que s’ils se sont écharpés sur le parcours, elle a dû extrapoler un maximum leur prochaine rencontre, et elle s’est dit que cette fois, elle aurait le dessus. Ou peut-être que c’était déjà au centre de leur “relation”, de savoir qui était le plus fort par rapport à l’autre, et en le piégeant, elle mettait toutes les chances de son côté. »
« Greer est très attaché à son poste. Il l’a déjà défendu bec et ongle sur de premiers faits qui lui ont été reprochés. Lays n’a pas eu l’air de s’inquiéter de son avenir, bien au contraire. Elle semblait presque fière de nous avancer sa liberté, de partir quand elle le désirait. Si elle se sent impunie, et vu sa connaissance de l’éthique médicale, elle ne connaissait aucune limite pour une vengeance. » Nota le colonel en parallèle.
« Aucune limite non. Nous sommes sans doute chanceux que le soldat Greer soit encore parmi nous si vous voulez mon avis, et c’est bien ce qui m’inquiète. »
« Quel est l’emploi de cette jeune femme ? »
« Elle est toxicologue, elle travaille en laboratoire sur des tas de choses qui ont trait à ce domaine. ». Et ce n’était pas pour rassurer Erin. Qui pourrait l’empêcher de mettre une saloperie dans le système d’aération de la cité par exemple ?
« Ajoutons à cela l’absence d’avalisation de ses “travaux”. Il me semble urgent de faire contrôler ses projets et refaire l’inventaire des produits dangereux. Par mesure de sécurité. »
Erin mesura les propos de Steven, pensive, puis elle ajouta : « On va commencer par là oui, et je vais mettre en place des mesures de sécurités plus drastiques autour des produits biologiques, à la hauteur des grands labos terriens. Même pour nos collaborateurs plus regardant, ce ne serait pas un mal. »
« Ca fait un moment qu’elle travaille sur la cité. Les dégâts seraient déjà fait si ses intentions étaient malveillantes. Cela dit, ce ne serait pas un mal, en effet. Et je serais d’avis de surenchérir en procédant à la fouille de ses quartiers. Le risque qu’elle ai ramené du travail “maison” ne peut pas être pris à la légère. Surtout lorsque l’on voit ce dont elle est capable. » fit posément Caldwell en montrant l’ordinateur, faisant référence au film de la coloscopie.
Erin arqua les sourires avec un demi sourire : « Oh oui, ce serait plus prudent. Par contre, si pour le moment elle n’avaient pas de mauvaises intentions, peut-être qu’après les sanctions, elle pourrait en avoir. J’ai le sentiment que si elle ne trouve plus son compte ici, elle partira, avec pertes et fracas. »
« Si elle n’est pas étroitement surveillée au moment de ce départ, ce serait même une garantie. » Confirma Caldwell. « Je ne me contente pas des stéréotypes mais l’acte refléterait très bien le personnage. »
« Je pense qu’on l’a cernée à sa juste mesure. », confirma Erin.

Le colonel se rendit compte que le sujet, même étroitement lié, dérivait petit à petit sur le compte de Lays. Il nota sur sa nouvelle feuille les mesures nécessaire à prendre, la fouille des quartiers et le risque qu’il dégageait de cette analyse. Il reprit alors la parole.

« Pour en revenir à cette histoire de lettre. Je compte maintenir la menace pour le geste et le contenu. Mais votre analyse a remis en perspective cet acte. Quel serait votre jugement sur ce point ? »
Erin poussa un soupir. C’était délicat. Steven le savait, et elle le savait. Ils ne pouvaient pas laisser passer ce genre de chose, même s’il y a des circonstances atténuantes en quelque sorte. Elle pianota sur sa feuille avec quatre doigts, laissant dire qu’elle réfléchissait.
« Même si c’était un jeu pour lui, le fait est que ce n’était pas explicite pour le destinataire. Le format de la lettre, j’entends par là le fait d’avoir pris le temps de découper des lettres dans des revues pour les coller, dénote aussi d’une certaine forme d’obsessioni. Même si on peut concevoir qu’il voulait s’amuser, ce n’est pas excusable. N’importe qui aurait eu peur en recevant ce genre de papier. »
« Sans oublier le contenu du message. Les termes sont suffisamment éloquents. Ne pas sanctionner peut-il signifier que l’Expédition permet l’envoi de ce genre d’intentions ? Que préconisez-vous ? »
« Si nous ne sanctionnons pas, le message sera clair en effet. On ne peut pas se permettre d’aller vers de nouvelles dérives. Elles commencent toujours par un certain laxisme et je ne le tolérerai pas. », fit Erin. Elle ne pouvait pas laisser passer une lettre de menace sexiste de la sorte. Ce serait ouvrir un boulevard vers d’autres envois et surtout, vers quelque chose de plus grave derrière. « Sur du civil, ça irait d’une peine de prison avec sursis très certainement, étant donné que c’est la première fois. Et des dommages et intérêts. Maintenant, nous sommes plutôt dans une affaire de règlement intérieur, et pas vraiment judiciaire. Si nous étions sur Terre, nous devrions signaler ça à la police, pour une enquête, et un jugement. Ici, on fonctionne en interne parce qu’on ne peut pas exposer tout ça sur la place publique et que mademoiselle Lays n’est pas terrienne. C’est assez inédit. Que préconise l’armée dans ce cas précis ? Est-ce que ça a déjà été réfléchi ou pas ? Etant donné que c’est un soldat, je pense qu’il est préférable que la sanction se rapporte au droit militaire, sinon il pourrait très bien nous ennuyer par la suite. Ou alors, on reste vraiment dans le cadre d’une procédure disciplinaire liée à “l’entreprise”, entre guillemets, Atlantis, et on décide par nous même de sanctions que l’on juge appropriée. ». Erin avait fait des études de droit, et elle était, à la base, une juriste et une analyste en risque financier. Le pénal n’était pas tellement son terrain de prédilection, même si quand elle était devenue enquêtrice pour l’ONU, elle avait acquis des notions de droit pénal international. Elle évoluait donc dans un environnement qu’elle maitrisait en grande partie du fait de ses compétences passées. D’où le fait qu’elle voyait plus loin que l’instant présent et qu’elle soulevait des problèmes de droit qui pouvaient légitimement se réfléchir. Si le pouvoir rendait justice également, le partage n’était plus fait, et on virait en dictature. Seulement, dans le cas présent, Atlantis était chapeautée par une organisation internationale, et le linge sale pouvait se nettoyer en interne, comme dans toute entreprise au monde, lesquelles avaient leur barème de connerie à mettre en face de la ligne licenciement, avertissement, mise à pied, ou pire.
« Comme je représente la Commission Internationale de Surveillance, je préconise donc qu’on se mette d’accord sur une sanction en interne. », conclut-elle. Le tout était de trouver laquelle.
Caldwell approuvait. Le droit militaire verrait Greer les chaines aux poignets et reconduit sur Terre pour passage en cour martiale. Pas que pour la lettre, pour la tentative de viol aussi si elle était avérée. L’officier préférait de loin la sanction interne puisqu’elle permettait aux loups affamés sur Terre de ne pas se servir de cette histoire pour ternir le Dédale et son commandement. Sa démarche, surtout, n’était pleinement égoïste. L’officier avait la conviction que Lays ne quitterait pas si facilement la cité. Il en était de même pour Greer sur le Dédale malgré sa sévérité. Cet homme méritait une dernière chance selon lui, comme l’une de celles qu’avaient bénéficié Eversman et sa clique.
« Nous sommes sur la même longueur d’onde, Steele. Que pensez-vous d’une sanction administrative, interdisant certaines zones de la cité, l’infirmerie notamment, assorti d’un contrôle systématique des communications du soldat, jusqu’à ce qu’il nous ai prouvé son changement de “loisir” ? »
Il ne parlait que pour la lettre à ce moment.
« Ca me semble raisonnable, j’assortirai ça d’une interdiction de contacter Mademoiselle Lays d’une quelconque manière et j’étendrai la zone aux laboratoires. ».
« C’est naturel, je le note... »
« Pour ce qui est de la tentative de viol, qu’en pensez vous ? ».

Caldwell cessa d’écrire.
C’était la partie la plus compliquée pour qui voulait des faits concrets.
« Et bien, nous n’avons pas de faits concrets sur l’instant de l’agression. Nous avons les preuves physiques relevées par les médecins sur le corps de cette jeune femme, signes distinctifs assimilable à de l’agression, mais pas de blessures défensives. Des marques consécutives à une tentative de viol mais peu interprétable. »
Il énumérait lentement.
« Nous avons la preuve que Greer était sous le coup d’un sédatif mal dosé, la seringue utilisée a été retrouvé. L’ADN du sous lieutenant sur l’aiguille, les empreintes de Teshara Lays sur le piston. La vidéo de l’examen vient ensuite. »
L’officier secoua négativement la tête.
« Mais pour l’entre-deux, il n’y a pas d’éléments. Vous n’avez pas de caméras de surveillance dans les salles d’examen. Il me semble avoir vu sur un de vos rapports que le service de sécurité était deux couloirs plus loin. Donc pas de témoignages oculaires. Je pense que nous ne saurons jamais ce qu’il s’est véritablement passé. »
Le colonel tourna quelques pages.
« En revanche. La déposition du sous-lieutenant est hésitante. Mais il nous a fait l’aveu de la tentative de viol au cours de la comparution. Le motif d’être au pied du mur et certain d’y passer ne tient pas. Vu les marques qu’il a faites à Lays, il avait le temps de filer de cette chambre avant de sombrer... »
« C’est exact. », répondit Erin, tout en méditant les propos du colonel. Elle croisa les jambes, tout en se tenant le front, le stylo entre les lèvres, et considérant sa feuille sur laquelle elle notait le compte rendu de cette fin de confrontation, avec les conséquences et les poursuites. « Hum. Le fait d’essayer de violer Teshara Lays avant qu’elle ne le fasse, puisqu’il était quand même sous le coup de cette menace, démontre bien ce qu’on disait toute à l’heure. Scott Greer n’aime pas perdre, et il s’est surement dit qu’il imposerait ce qu’elle comptait lui faire le premier, histoire de ne pas perdre aux changes. Quelqu’un de normalement constitué aurait tenté de fuir en arrachant les rideaux ou en faisant tout tomber à mon sens. » Erin marqua un temps de réflexion, et ajouta : « Je serai d’avis de tenir compte de cet élément et de le faire suivre pour ce genre de… je ne sais pas comment on pourrait appeler ça, mais disons déviances, pulsions, envies ? »
« Vice. » Proposa Caldwell. « Je me suis entretenu avec le docteur Swassons. Il assure que ce dosage avait peu de chance de l'assommer rapidement. Plusieurs minutes se sont écoulées avant que la drogue n’agisse et elle ne cause pas de perte des facultés de jugements. Greer savait ce qu’il faisait en ne tournant pas les talons. Cela dit... »
Il fronça les sourcils.
« Pour avoir étudier le dossier avec vous, nous savons tous les deux que le soldat avait clairement notifié qu’il demandait un autre médecin pour cet examen. Le docteur Carson l’a indiqué sur son rapport au moment où il a reçu la plainte. La piqûre avait pour but de l’empêcher de fuir. »
« Teshara n’est pas un gros gabarit, je ne sais pas si elle aurait pu l’empêcher de fuir, surtout si comme vous dites, il a eu du temps devant lui. Cela n’excuse en rien la suite. »
« Nous sommes d’accord. Mais je vous parle de l’intention. Lays ne connaissait pas suffisamment les caractéristiques physique du soldat, elle n’a pas fait de demande d’accès à son dossier. Ce qui peut expliquer que la sédation était mal dosée. Imaginez qu’elle l’avait été ? Pourquoi avoir préparé une seringue si ce n’est pour lui interdire toute fuite ? »
« Ah oui je suis totalement d’accord avec vous. Cette seringue montre clairement que Lays avait une idée derrière la tête et qu’elle voulait aller jusqu’au bout, et cette seringue était belle et bien là pour l’empêcher de se défendre. Personne ne prépare de sédatif en avance sans une bonne raison… Hum après, certaines coloscopies se font sous anesthésie. », fit remarquer· Erin.
« Sur l’instant, Lays aurait-elle préféré avoir une victime consciente ou sédaté ? »
« Vue le personnage, une victime consciente aurait été mieux. Mais je pense qu’elle a préféré avoir une victime tout court plutôt que pas de victime du tout. »



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Mer 6 Fév - 20:00

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Steven nota quelques informations sur un coin de sa feuille pour ne pas les oublier. Il profita du silence pour organiser ses idées.
« L’acte n’a pas été mené au bout mais l’intention y était clairement. Le prévenu a reconnu de lui-même l’agression et la tentative de viol. La tentative. Pour ce qui est de l’USAF, cet homme serait déjà enfermé et renvoyé sur Terre. Mais étant donné qu’il a été piégé et drogué, je préconiserai une sentence d’emprisonnement d’une trentaine de jours avec expertise psychologique. Le détenu sera interdit de séjour sur Atlantis et sa license de vol confiée à la discrétion d’un psychologue. Pour l’impartialité, un psychologue d’Atlantis, ce serait l’idéal. Greer fera également l’objet d’une surveillance et d’un contrôle par la sécurité du Dédale après son retour. »
Il ajouta ensuite lentement :
« Si retour il y a. Cela reste un agissement que je ne tolère pas sur mon bâtiment. »

Erin avait préféré que les sentences viennent de Steven concernant Greer et sa tentative de viol. C’était préférable. On y venait donc, et elle devait dire qu’elles étaient bien réfléchie, comme toujours avec le colonel.
« Je vous dresserai une liste des psychologues disponibles sur Atlantis. Ce sera une femme, et j’y tiens. Ce sera d’autant plus probant pour nous. Pour le reste, tout me semble approprié. ». Bien, s’en était fini du cas de Greer. La réunion n’était néanmoins pas terminée car il restait à traiter du cas de Lays, et même s’ils avaient commencé à l’évoquer, il restait le plus lourd des deux.

« Bien, Teshara Lays maintenant. », commença Erin, en changeant de feuille. « Je recommande que l’on retire son droit à exercer la médecine sur du personnel et qu’elle soit soumise à des cours de déontologie et d’éthique poussés, qui, tant qu’ils ne seront pas satisfaisant ne lui laisseront aucune prérogatives médicales. Elle est toujours en formation, car étant de Pégase, elle n’avait pas les compétences d’un médecin atlante, je ferai un point avec ses formateurs pour savoir où elle en est, et je vais aussi me renseigner sur ses agissements, voir s’il n’y avait pas des signes précurseurs à ce désastre. Je recommande aussi de lui faire effectuer quelques stages humanitaires auprès des Natus ou des Athosiens. On aurait été sur Terre que je l’aurai envoyé en Afrique. Bref, on ne peut pas tolérer qu’elle utilise ses ressources médicales à des fins malsaines. Et bien entendu, fouille de ses quartiers et contrôle de ses travaux, avec mise en place de différents moyens de sécurisation la concernant. ». Ca, c’était pour la première partie qui n’était pas afférente au viol. Erin toisa Steven pour voir s’il pensait à autre chose déjà.
« Les Natus ? » Releva-t-il, songeur.
Il était d’accord avec tout le reste, il était partisan de la réinsertion éducative. Eversman l’avait connu entre autre. Mais ce dernier point méritait d’être approfondi.
« Une participation humanitaire sur leur planète pourrait être source d’incidents. Il me semble que ce peuple à une forte dominance éthique et qu’ils tolèrent très mal les comportements déviants. Ces écarts de comportement pourraient bien lui être fatal. Je serais d’avis de cloisonner votre projet au continent, sur le camp Athosien et le fort Natus. Pour que nous la gardions sous surveillance et limitions les risques diplomatiques. »

Erin afficha un sourire désarmant à son homologue. Elle était parfaitement d’accord avec cette analyse, et elle pouffa légèrement avant de préciser ce qu’elle voulait réellement dire : « Je suis de votre avis également, je pensais juste à l’envoyer sur le continent. Ce serait mal venue d’envoyer notre linge sale chez les Natus, qui, comme vous le soulignez, sont plutôt tatillons sur l’honneur et compagnie. Ca reviendrait à la condamner à mort. », finit-elle sur une touche humoristique.

« Ce qui nous amène au chef d’accusation principal, nous avons cette vidéo qui témoigne du plaisir malsain qu’elle y a pris. Lays a veillé à ce que sa victime soit bien consciente de l’humiliation qu’elle a subi. Par le biais de cette vidéo, mais également par ce qu’elle y a laissé après son passage. Greer s’est réveillé avec un corps étranger encore inséré en lui. Il s’y trouvait un message... »
Caldwell navigua sur les différentes photographies des pièces à conviction, notamment l’appareillage d’examen, pour terminer sur l’objet en question. Le message indiquait “Gros cul flasque”.
« Pour ma part, ce dernier point est assimilable à de la barbarie. »

Erin n’était pas contre l’utilisation de ce genre d’objet dans la sphère intime. Elle réprima néanmoins un frisson rien qu’en imaginant se réveiller d’une agression avec ça dans le fondement. Elle avait encore les images en tête de la coloscopie forcée, et de ce plaisir malsain qui se lisait sur les traits de Teshara Lays. Par transposition de ses pensées, son visage affichait une mine partagée entre le dégoût et l’horreur.
« Je crois bien que ça en est oui... », fit-elle. « On retrouve les mêmes termes que ceux employés dans la lettre, et je pense que c’est pour ça qu’elle a inscrit ça dessus et qu’elle lui a inséré… Mais, entre la coloscopie et ça, c’est clairement trop. Très sincèrement, je ne sais même pas si le mieux ne serait pas de la bannir d’Atlantis, ou de lui faire subir une peine d’emprisonnement similaire à celle qu’on pourrait retrouver sur Terre pour ce genre d’acte odieux. » Erin savait qu’ils ne pouvaient pas passer là dessus. Non seulement ce serait une marque de laxisme des plus détestables, mais pour Greer, ce serait une injustice totale. « Si elle peut baser sa défense sur l’examen médical un peu olé olé, l’introduction de ce plug montre bien que sa volonté était clairement d’humilier Greer au plus profond de son intimité. On doit statuer sur les faits sans entrer dans le côté émotionnel de la chose qui nous touche… enfin, en ce qui me concerne ça me touche dans le sens où je ne suis pas très à l’aise. »
C’était typiquement du Erin Steele. Elle parlait de son malaise dans le seul but de faire descendre l’émotion. S’en ouvrir à l’autre dans la conversation était une tactique comme une autre, qu’elle employait beaucoup quand elle était dérangée. Elle sentait Steven plus à même d’encaisser les faits en détachant ses émotions qui pouvaient y être attaché. Elle ne montrait rien de plus que son côté humain et empathique, et elle gratifia le colonel d’un sourire contrit, qui n’était pas une marque d’appréciation mais plutôt une marque défensive face à tout ça. C’était aussi une façon de lui laisser la parole.
« Personne ne peut rester de marbre face à cet outrage. Le geste est sauvage, la pensée dépasse clairement les limites concevables de l’immoralité. Lays ne doit pas être à son premier coup d’essai. »
Caldwell n’en connaissait l’utilité que d’après les rapports et les constatations liées à l’enquête. A l’âge qu’il avait, c’était bien le dernier sujet d’intérêt. Il comprenait le message de la directrice et son indisposition. C’était tout aussi déroutant que perfide. La réaction face à ce constant était humaine.
« Si la Co-direction a pu songer que Lays ferait une bonne recrue capable de s’adapter, il est clair qu’elle s’est affranchie de toutes gouvernes depuis. Elle ne reconnaît pas ses supérieurs, l’autorité encore moins, et s’estime libre de ses actes. ET de sa liberté. »
Il acquiesça.
« Sa place est dans l’aile psychiatrique d’une prison de haute sécurité. » Admit-il. « Néanmoins, Teshara Lays détient maintenant trop d’informations sur la cité pour être rendue libre. Même si elle n’a pas eu accès aux informations sensible, elle a eu le temps d’explorer cet endroit. Sans oublier que ce serait également une injustice puisqu’une personnalité de la sorte saura pertinemment rebondir et retrouver un autre environnement. Il y a plus retors comme sanction... »
Il tapota sur la table, le regard un peu absent. L’officier calculait son coup, faisait ses déductions, voyait la charge punitive de ce qu’il comptait proposer.
« Nous devrions la garder sur Atlantis, Mademoiselle Steele. Après avoir purgé ses différentes peines, et ses nouvelles obligations, je préconiserai de la ramener à un poste de consultante. Ses supérieurs, ses collègues, se serviront de son savoir sans qu’elle ne puisse jamais plus mener de recherches personnelles. Sans pouvoir toucher ne serait-ce qu’un tube à essai. »
Il hochait la tête en suivant le fil de sa logique, poursuivant avant de voir si la directrice partagerait ça.
« Surveillée, exploitée, Teshara Lays percevra chaque jour ce qu’elle a perdu et l’étendu de ses actes. Jusqu’à ce qu’elle se soit rachetée auprès de vous, ce qui ne risque pas d’arriver demain, elle verra son laboratoire sans y toucher. Le calvaire de Prométhée en quelque sorte. Ca me semble être une punition plus sévère qu’un simple remerciement professionnel. »

Le raisonnement de Steven se tenait de bout en bout. La sanction était délicieuse dans le sens où elle priverait, sans réellement le faire, Lays de ses libertés professionnelles, et cela aurait une répercussion sur sa vie personnelle. Cette femme semblait accorder un crédit important à ses recherches personnelles au delà des prérogatives scientifiques dont elle était investie.
Erin s’était adossée à sa chaise de nouveau. Sa jambe croisée battait la mesure de ses pensées tandis que ses doigts jouaient avec le stylo. Elle trouvait cette solution acceptable, suffisante dans le sens où on touchait à la fierté de la tortionnaire, mais est-ce qu’elle serait comprise par le reste de la cité ? Ou du moins de Greer ?
« Vous pensez que ça va suffir pour Scott Greer ? », dit-elle enfin.
« C’est un soldat. » Déclara-t-il. « Je me chargerai de lui. Et pour le reste de la cité, un peu d'esbroufe ne fera pas de mal, pour l’exemple. Deux gardes vingt quatre heures sur vingt quatre, les menottes lorsqu’elle est amenée en laboratoire. Et l’assurance qu’elle ne quittera pas cette cité aussi facilement qu’elle le pense. »
Il la fixa en se disant que c’était une bonne manoeuvre.
« Cela vous semble-t-il adapté ? »
« Faisons comme ça oui. », fit Erin. Aucune solution n’était vraiment emballante mais c’était la plus utile pour tout le monde, et sans doute la pire pour Lays.
« Je sens que ça ne va pas se passer comme sur des roulettes avec elle, mais nous verrons bien. », fit-elle observer. Elle sentait que contraindre plus encore cette jeune femme en la privant de sa liberté, effort qu’elle disait déjà avoir fait en s’intégrant à la cité, elle sentait que ce n’était pas une bonne idée. Mais il n’y avait pas trente six solutions. Elle avait merdé, elle devait assumer.
« Je peux vous fournir le soutien de la sécurité du Dédale. Du personnel qui n’a pas de lien direct avec Atlantis et qui n’aura pas de scrupules à mater du rebelle. » fit le colonel en rangeant ses documents. Il n’était pas spécifiquement agressif dans le propos. « Mademoiselle Lays doit comprendre que si l’univers se plie à son bon vouloir, cela vient de prendre fin à cet instant. Elle respectera l’Expédition et ses représentants par la force s’il le faut, un Pégasien intégré ne peut pas s’estimer plus impuni que le serait un élément de notre peuple. »
Il croisa les mains par-dessus sa sacoche.
« Et nous devrions également garder un oeil sur le frère. La quête de vengeance lui sera forcément tentante... »
« Les effectifs d’Atlantis n’auront pas de scrupule à mater du rebelle non plus, croyez moi. Je partage votre avis sur le frère. Ils sont comme les deux doigts de la main, donc il faudra être vigilant. ». Erin commençait à se dire que ces deux là allaient leur causer plus de problèmes que de bénéfices.
« Très bien...voulez-vous notifier les sentences aux prisonniers ou patienter que les actes administratifs soient établis ? »
Il posait la question par respect pour son travail. Que ce soit l’un ou l’autre, le résultat serait le même.
« On va leur notifier, et je profiterai du reste de la journée pour établir tout ça de manière plus officielle, en faisant toute la paperasse nécessaire. », répondit-elle. Il y avait encore du boulot, mais ils commençaient à en voir le bout. L’essentiel était fait. Elle présenterait une copie de tout cela à Steven et dès qu’il serait d’accord sur les délibérations qu’ils avaient eu et comment Erin les avait tourné, alors ce serait pour de bon officiel et consigné dans les archives administratives de la cité.

Ils firent donc rappeler les gardes pour faire revenir les prévenus afin de leur notifier leur sentence et les privations de libertés qui s’y associaient. Erin ne savait pas trop comment ça allait se passer. De toute façon, ils allaient se présenter un par un devant eux, ce qui empêcherait tout débordement entre Scott et Teshara, et ce ne serait pas un luxe. Elle ne s’attendait pas à ce que le soldat soit ouvertement hostile, par contre, elle n’était pas aussi sûre concernant la pégasienne. Les deux “juges” avaient décidé qu’Erin s’occuperait de Scott, et Steven de Lays, continuant ainsi le partage des tâches, et restant dans la symétrie imposée déjà par l’attribution des gardes.


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Jeu 7 Fév - 4:44

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


Ce fut donc le jeune homme qu’on présenta en premier à Erin et Steven.
Scott était devenu blanc comme un linge. Il avait longuement attendu ce moment avec une terrible pression, n’étant pas pressé de faire face à ses juges. La mâchoire serrée, mais le regard chargé d’angoisse et de peine, il tentait de conserver bonne figure en restant droit. Pas par fierté, par déni de son état et de ce qu’il subissait dans cet horrible suspens. Il en avait des tremblements nerveux.
« Permission de faire une déclaration, colonel ? »
« Accordé. »
« Je serais pas hypocrite en disant que les mots ont dépassé ma pensée. Mais je vous présente mes excuses pour mon manque de respect... »
Il secoua la tête, défait.
« Je ne veux pas retourner sur Terre. »
Sa voix s’était cassée sur le dernier mot et il s’empressa de se taire, de faire disparaître cet aveu de faiblesse.
Il croisa les mains dans le dos et baissa la tête. Il pensait avoir faire ce qui lui semblait juste, non pas pour se racheter, mais parce qu’il avait réfléchi entre temps. Il continuait de se considérer comme victime et, à la fois, il culpabilisait. Le jeune homme s’attendait à tout perdre et ce petit moment de flottement, de bascule, était tout simplement horrible. Invivable !
Il aurait voulu garder sa tête droite, continuer d’être indifférent, mais c’était tout simplement impossible. Maintenant qu’il avait la tête sur le billot, il n’attendait plus que de voir la lame s’abattre. Scott n’était pas dans un film hollywoodien, il se faisait dessus...

Erin l’écouta sans sourciller. C’était déjà une bonne démarche que de présenter ses excuses, et c’était un petit plus en sa faveur, même si les dés étaient d’ors et déjà jetés.
« Merci pour vos excuses soldat Greer. », commença-t-elle. Elle avait repris les conclusions devant elle pour lui exposer sa peine.
« Vous concernant, nous avons décidé ce qui suit : Vous purgerez une peine de prison de trente jours. Votre licence de vol sera suspendue le temps pour vous d’effectuer un suivi psychologique, lequel pourra se faire pendant votre peine d’emprisonnement, et selon une durée qu’un professionnel consentira à déterminer. Vous êtes interdit de séjour sur Atlantis le temps de votre thérapie, et par la suite, l’infirmerie et les laboratoires vous seront interdits, de même que tout contact d’une quelconque nature avec Teshara Lays. Vos communications seront surveillées, et vous serez également surveillé pendant un délai raisonnable. »
Scott inspira longuement, il avait l’impression d’être humilié pour la deuxième fois. Malgré ses efforts, il fût incapable de soutenir le regard de ses opposants. Son nez tomba et il vouta des épaules sous le poids des sentences.
« Monsieur Greer, j’ai oublié d’ajouter qu’en tant que victime de viol, vos rendez-vous avec un psychologue entreront également dans une démarche d’accompagnement. Nous ne contestons pas le fait que vous soyez une victime dans cette affaire, mais vous avez commis des actes qui méritent un recadrage. Vous vous en sortez à bon compte. », ajouta Erin en voyant l’air complètement défait du jeune homme.
Il n’en avait pas l’impression. Le fait de ne plus mettre les pieds sur Atlantis le bottait bien, il les en remercierait presque. Teshara Lays pouvait aller se faire foutre et il ne ferait plus jamais de lettres, de jeu de provoc, ni de jeu tout court, en-dehors de son escadrille. C’était une promesse qu’il se faisait.
Mais la license de vol…
« Je... » fit-il après un trop long silence et toujours sans les regarder. « Et...heu...pour ma pilote ? »
Il ne savait vraiment pas pourquoi il s’inquiétait pour elle. C’était surtout qu’il s’inquiétait pour sa place.
Erin tourna son regard vers Steven. Pour ça, elle ne pouvait pas répondre.
« Le soldat Penikett est appuyée par un remplaçant qui demeurera jusqu’à votre retour. Montrez-vous digne de cette chance qui vous est offerte, en surveillant votre comportement et en vous soumettant aux contrôles, et vous récupérerez votre poste. » Assura-t-il d’une voix néanmoins sévère.
« Bien Monsieur. Je peux formuler une requête ? » Demanda-t-il à l’adresse d’Erin.
« Formulez sous-lieutenant. »
« J’me fiche que ça se sache sur Atlantis. Mais pas sur le Dédale, pas dans mon escadrille. Je veux pas qu’on me fasse de la pub. »
« Cette affaire n’a pas pour vocation d’être ébruitée dans tous les couloirs de toute façon. Que ce soit sur Atlantis ou sur le Dédale. »
« Je ne parlais pas de vous...ça se saura par une autre source. »
« Je ne peux pas empêcher Madame Lays de parler. Néanmoins, elle sera également surveillée, et ça limitera déjà les possibilités de… de fuite. »

Greer avait déjà du mal à se l’avouer à lui-même, c’était encore plus dur à formuler par cette requête. Il avait peur de l’humiliation et de la réputation qu’il aurait dans l’escadrille si ça venait à se savoir. Non pas comme une petite chose tremblante et au bord des larmes. Il serait mauvais, il le savait. Il essaierait forcément de donner le change par l’agressivité et la violence. Le fait de demander à la directrice si elle pouvait faire fermer la gueule de Tesh était une pure chimère, c’était impossible. Le copilote se sentait impuissant. Un jour, ça se saurait. Un jour, l’information arriverait jusqu’à bord.
C’était si dur pour l’égo, si rude pour la fierté, si cassant pour l’image qu’il donnait là-haut. Le prévenu ne pouvait qu’abdiquer face à ce constat. Il se sentait tellement mal qu’il ne rêvait que d’une chose : la prison pour trente jours. Qu’il ne soit plus dans cette pièce sous le jugement, qu’il soit derrière ces putains de barreaux qui, au lieu de le restreindre, le protégerait de l’extérieur. Juste le temps pour lui de réfléchir un peu, de se planquer pour panser les plaies, et trouver une issue. Impossible d’oublier. Mais trouver un échappatoire.

« Merci... » Marmonna-t-il sans réelle conviction.
L’idée qu’un remplacement s’asseyait à sa place dans le F-302 était la plus grosse punition. Ça lui fendait le coeur et il trouvait ça tellement injuste. La seule façon de se rassurer, c’était de se dire que Penikett était une recrue comme lui. Il y avait encore pas mal de cours théorique du vol en milieu spatial avant qu’elle ne sorte. Peut-être qu’en s’y mettant à fond, il parviendrait à rejoindre cette foutue emplumée pour lancer le cinquième vol. La fameuse sortie symbolique avec les emblèmes.

« Si vous n’avez pas d’autres questions, nous en avons terminé. », demanda Erin qui le toisait sans sourciller, même si elle se rendait compte du malaise ambiant.
« Tout semble clair. Gardes, veuillez conduire le soldat en cellule. Amenez la prévenue Lays ensuite. »

Teshara fut amenée à la suite de Scott, sans que cette dernière ne puisse apercevoir le jeune homme, les gardes y avaient veillé. Elle allait s’asseoir mais un signe négatif d’un des soldats l’en dissuada, surtout qu’il poussa la chaise dans un coin. Le message était clair : qu’elle fasse face. Erin ne savait pas si c’était parce que ces soldats étaient du Dédale et qu’ils avaient suivi tout l’échange de la confrontation et qu’ils prenaient partis pour Greer, mais qu’importe. De toute façon, elle était mieux debout pour entendre ce qu’on avait à lui dire. La jumelle ne disait rien. Elle avait les épaules souples, et ses mains étaient jointes devant elle, à hauteur de son pubis. Elle toisait les deux dirigeants sans broncher, ses cheveux lui tombant à moitié sur le visage, sans qu’elle n’y fasse grand chose. De son point de vue, quand on avait affronté Kolya plus d’une fois dans ce genre de situation, ici, c’était du petit lait. Pareil pour Druand le truand. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, et elle optait pour deux hypothèses : la prison ; se faire virer. Elle penchait plutôt sur la première option, car elle connaissait les secrets d’Atlantis et plusieurs autres choses concernant la cité. Ils seraient bien cons de la laisser partir.

« Je vous écoute. », déclara-t-elle après un instant de flottement, comme si elle se sentait obligée de lancer le débat, ou qu’elle se plaçait en directrice de la conversation.

Le colonel Caldwell nota intérieurement cette effronterie mais ne la releva pas. Il ne comptait pas entrer dans son jeu puisque, de toute évidence, elle cernait encore assez mal ce qui allait lui tomber sur le coin de la figure. L’officier plaça la feuille devant lui et laissa le silence s’étaler davantage, juste histoire qu’elle comprenne qu’elle ne contrôlait pas son environnement. Il en profitait également pour organiser son petit discours.

« Teshara Lays. La cité d’Atlantis et ses représentants vous ont ouverts ses portes. Par votre adhésion, vous avez engagé votre parole et votre honneur au respect du bien commun. Aujourd’hui, vous avez bafoué la confiance de vos pairs et de vos supérieurs. Ainsi que de votre engagement. » fit-il pour introduction.
« Vous vous êtes rendu coupable d’abus de pouvoir afférent à votre fonction. Vous avez détourné du matériel et des procédures médicales à des fins personnelles. Vous êtes coupable d’avoir enfreint votre serment déontologique et de vous être affranchi de l’autorité de vos encadrants. »
Il continuait lentement, tranchant, imperturbable. Sans volonté d’agression mais sentencieux comme l’on pouvait l’attendre d’une autorité supérieure.
« Pour les faits qui vous sont reprochés. Pour avoir violé le soldat Scott Greer par l’emploi de matériel d’analyse. Pour avoir produit un support vidéo et introduit un corps étranger. Par la manifestation d’une volonté malveillante et criminelle. Nous vous condamnons à une peine d’emprisonnement atypique à durée indéterminée. »
Son regard se baissa sur ses notes. Il fixa ensuite directement l’accusée :
« A compter de ce jour, vous êtes rétrogradée au rang de simple consultante. Votre assermentation à la pratique médicale est révoquée. Votre habilitation à la recherche en laboratoire est révoquée. Vous ferez l’objet d’une surveillance étroite et serez sous garde constante jusqu’à nouvel ordre. Il en va de même pour vos communications. »
Il lui laissa le temps d’intégrer l’information.
« Les travaux seront lancés, dirigés, et encadrés par vos supérieurs. Vous n’aurez quotidiennement qu’un rôle consultatif. Vous serez interdite de toutes initiatives, de toutes manipulations. Votre office de consultation sera fermé. »
Nouvelle pause.
« A cela s’ajoute votre participation obligatoire, et sous surveillance, aux programmes humanitaires d’Atlantis sur le continent. Vous ferez l’objet d’un nouvel enseignement déontologique courant. Il sera déterminant quant à votre avenir. Dans l’attente, tous vos travaux accrédités ou non seront gelés. Vos quartiers, votre lieu de travail et les endroits habituellement fréquentés feront l’objet d’une fouille et d’une perquisition systématique. »
Dernière pause.
« Pour finir, vous êtes interdite d’accès à la Porte des Étoiles. Toutes ces mesures sont à effet immédiat. Tout acte de rébellion engagera en réaction des mesures coercitives adaptées de la sécurité d’Atlantis. Avez-vous retenu la sentence ? »

Teshara n’avait pas bougé un orteil durant tout le déroulé du plaidoyer du Colonel. Son visage était fixe, mais ses prunelles sautaient d’Erin à Steven, comme si elle les étudiait. Il était vraiment difficile de savoir ce qu’elle pensait vraiment d’un point de vue extérieure. Intérieurement, elle bouillait. Elle prenait le contrepied de ce que disait Caldwell, juste par enfantillage. Elle le prenait personnellement. C’était le but de toute manière.
« En gros, je sers plus à rien. Pourquoi me faire rester alors ? », demanda-t-elle sèchement.
« Parce que vous banir ne sera pas une sanction pour vous. Nous vous mettons à l’épreuve. Si vous tenez réellement à votre place dans notre communauté et à vos recherches, vous ferez votre chemin de croix. Auquel cas votre avenir prendra la forme de barreaux et d’un lit simple. »
Il ajouta d’une voix plate et sans appel :
« Vous ne fuirez pas vos responsabilités, Mademoiselle Lays. Vous n’aurez pas de recours. »
« Vous savez ce qu’il se passe quand on coupe les racines d’un arbre ? », répondit-elle, comme si elle n’avait rien écouté.
« Vous croyez pouvoir nous menacer ? » Questionna-t-il de la même façon ?
« Est-ce que cette question est menaçante Colonel ? Je vais répondre alors : l’arbre tombe, il dépérit, et il meurt. Et l’arbre, c’est moi. Comment voulez vous que je me rachète si je ne peux strictement rien faire ? »
« Vous pouvez vous soumettre à ces mesures, prouver par votre investissement votre bonne foi. C’est votre problème maintenant. »
« Super, je vais devoir nager avec les pieds et les poings liés. ». Au moins, elle avait de l’imagination métaphorique.
« Vous pouvez tourner ça comme bon vous semble madame Lays, mais le fait est que ce sera votre peine. Un point c’est tout. Cessez de tergiverser ou de vous trouver des excuses, et assumez vos actes avec toute la fierté dont vous semblez être pourvue. », fit Erin d’un ton cassant.
« Vous savez, si on n’avait pas vu en vous un certain potentiel à exploiter et des connaissances utiles à l’expédition, vous ne seriez pas là, et on ne vous aurait pas accepté sur le Programme... »
« Et vous êtes en train de gâcher ce potentiel et ces connaiss... »
« Oh non je vous arrête tout de suite. La Teshara Lays qu’on voit sur cette vidéo... », fit Erin en tapotant l’ordinateur d’un doigt inquisiteur. « a gâché son potentiel et ses connaissances dans une vendetta puérile, et elle a gâché la confiance qu’Atlantis avait placé en elle. Alors oui, on a besoin de vos connaissances et c’est pour ça qu’on vous garde en tant que consultante, mais pour retrouver notre confiance et payer votre dette, cette consultation de vos services se fera sous des conditions strictes, que ça vous plaise ou non. Après, libre à vous de ne plus coopérer, nous ne vous imposons rien contrairement à vos précédents employeurs, et je pense que nous vous traitons mieux qu’eux aussi, votre frère y compris, si vous voulez vraiment nous être inutile, vous finirez dans un placard quelque part, et la galaxie n’entendra plus jamais parler de Teshara Lays... », Erin s’était penchée vers elle, et d’un regard sombre, elle compléta : « celle qu’on appelle Cyanure et qui n’a manifestement pas volé son surnom. »
« Mais je... »
« Taisez-vous Lays ! Arrêtez de parler pour parler et réfléchissez maintenant ! »
Erin se leva. Elle toisa la blonde, et fit un signe du menton aux gardes pour qu’ils l’emmènent, ce qu’ils firent avec zèle. Avant qu'elle ne disparaisse, Erin ajouta non sans avoir comblé la distance avec la blonde, pour la regarder droit dans les yeux avec une froideur incommensurable. Ça rappelerait de mauvais souvenirs à Steven : « Une dernière chose Lays, si vous vous vantez de ce que vous avez fait à Scott Greer pour propager l'histoire, je vous garantie personnellement que vous allez me trouver sur votre chemin et vous apprécierez le temps où vous et moi marchions côte à côte. »

Les deux femmes se regardèrent dans le blanc des yeux quelques secondes avant qu'un sourire plein de promesses ne fende le visage de Teshara : « Vos désirs sont des ordres, responsable Steele. ». Elles pouvaient sentir leurs haleines respectives. Erin acquiesça et fit signe aux gardes de l'emmener.

Teshara regardait l'administratrice avec des petits yeux. Si elle ne le montrait pas là comme ça, Erin avait touché une corde sensible. Les jumeaux ne se mettaient pas “gratuitement” au service de quelqu’un, parce qu’ils détestaient ça. Leur liberté n’avait pas de prix. La connaissance en avait un, et ils en étaient avides. S’ils avaient rejoint Kolya dans un premier temps, ce n’était pas par choix. Ils étaient nés Génii, et leur père était militaire, et pas n’importe lequel. En entrant dans l’élite de ce tordu, ils s’étaient ouverts un nombre incalculables de portes pour pouvoir expérimenter sans être emmerdé. Pourtant, le général Génii n’arrivait pas à les dresser. Il n’avait pas compris ce qu’Erin avait compris, et il essayait de les cadrer par des contraintes physiques régulières, comme si cela allait régler le problème.
Quand la pression était devenue trop forte et que Kolya ne se montrait plus à leur hauteur de génie, ils s’étaient fait passer pour mort et ils avaient rejoint, après des années d’errance, les Soleils Rouges. Une nouvelle étape de leur vie, la plus libre et la plus dépravée, où ils n’avaient de compte à rendre à Druand que sur les missions qu’il leur imposait. Mais l’organisation battait de l’aile, et Atlantis était quand même une opportunité en or. Teshara n’avait pas appris la moitié de ce qu’elle avait appris ici en un an en l’espace de toute sa vie, et c’était son kiff total que de baigner dans cette univers de connaissance. Elle en voulait toujours plus, et c’était pour ça qu’elle contournait le protocole la plupart du temps. La plupart des scientifiques le faisaient, par soif de connaissance, mais elle devait reconnaître que ceux qui étaient sélectionnés ici respectaient les protocoles avec une rigueur sans faille.

Elle comprenait qu’elle avait merdé et qu’elle venait de perdre son accès à ses connaissances. Alors, réaction naturelle et parfaitement rodée des jumeaux, elle voulait partir, disparaître vers un ailleurs plus clément pour elle, où elle pourrait continuer d’apprendre. Mais c’était ici qu’elle était la plus stimulée, la plus dépravée d’un point de vue cognitif. Elle le savait, et cette fois, on l’empêchait de fuir, tout en lui montrant l’étendu de sa perte. Alors oui, Teshara Lays était acquise à la cause d’Atlantis, parce qu’ils avaient les bons leviers pour la manipuler et la rendre efficace, en la motivant suffisamment, et même s’ils venaient de la priver de tout ça, elle en avait conscience maintenant, parce qu’elle voyait ce qu’elle perdait.

Elle ne protesta pas quand les gardes l’emmenèrent, mais elle toisa longuement Erin qui était debout à la toiser également de son petit air supérieur. Elle avait envie de lui faire du mal, de lui rabattre son caquet d’oie et de lui montrer qu’elle était la patronne, mais elle ne pouvait pas. Même si ses mots faisaient sens en elle, la rancoeur était telle pour le moment qu’elle ne voyait que la partie supérieure de l’iceberg, mais Teshara n’était pas conne, et elle allait mâcher et remâcher tout ça. Le tout était d’espérer qu’elle ne se ferait pas une indigestion mentale en montant en pression via des obsessions de persécutions illégitimes.

De toute façon, une chose était certaine. Tout ça, c’était la faute de Scott Greer.



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Lun 11 Fév - 15:36

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La digestion du McDo
Chronologie : 16 octobre 2018


L’officier avait logiquement laissé la directrice s’exprimer à sa suite. Dans cette session de jugement particulière, ils étaient comme deux sportifs se relayant. Il écouta silencieusement l’échange et ne pu qu’approuver les propos tenus par la jeune femme. Teshara Lays n’était qu’une enfant gâtée par des années de laxisme. Entre sa forte déviance et l’anarchie qu’elle prenait pour un habit tout-terrain, elle avait clairement exprimé sa penchant à la rébellion au cours de sa comparution. Même maintenant, elle conservait cette petite fierté mal placée.
La prévenue ne reconnaissait clairement pas d’autorité supérieure. Elle ne semblait même pas gênée d’avoir à faire à une directrice du Programme.

Néanmoins, au travers de tout ça, Caldwell était satisfait de l’appliqua de la sentence. Non seulement Atlantis s’évitait une fuite d’information mais elle conservait également les connaissances de la coupable. C’est facile de tourner le dos et de sortir en bon prince lorsque l’on est coupable. Mais elle était maintenant piégée dans une routine qui lui rappellerai chaque jour la perte de ses libertés.
Tesh Lays allait payer cher pour revenir et c’était à la hauteur de ce qu’elle avait fait subir au soldat.

Quand celle-ci cru bon d’insister dans sa cacophonie de petite effrontée, le colonel leva un sourcil en suivant la fin de l’échange. Il perçut très facilement la colère de la directrice comme il l’avait connu l’an dernier dans son bureau pour la mort d’un membre de la CIS qui avait un peu trop d'intérêt pour sa personne. Il trouvait même une haine lancinante sous ses propos.

Steven se redressa à son tour mais demeura en retrait. Maintenant que la comparution était terminée et le devoir officiel rompu, Steele semblait vouloir régler ses comptes. L’officier lui en tenait pas rigueur, il comprenait parfaitement. Il avait fait les mêmes avertissements à Eversman durant un temps.
En voyant Lays se faire emmener avec ce sourire insolent, le colonel prit la certitude que l’histoire ne s’arrêterait pas là. Il songea un instant à proposer un renfort de la sécurité d’Atlantis mais ce serait donner trop d’importance à cette déviante. Il se porta jusqu’à ses côtés alors que le silence retombait.

« Vous semblez avoir besoin d’une tasse de thé. » Proposa-t-il finalement.

Il ne se voyait pas partir comme ça.

Erin détacha son regard de la porte par laquelle Teshara venait de disparaitre, pour se tourner vers le colonel. Elle lui adressa un sourire avant de répondre à sa proposition : « Je me sens obligée de refuser, sinon je vais avoir des petits soucis de contenance. » fit-elle en riant à moitié, et avec tact. Trop de thé donne envie d’aller au toilette, et elle n’était pas loin de la rupture. « J’admire votre façon de présenter une sentence Colonel, vous auriez pu être juge. Ou un avocat en puissance. », dit-elle en opinant du chef. Elle ne se moquait pas en se payant la tête de Caldwell, c’était plutôt un compliment en fait.
Il la fixa à son tour en se posant justement la question. Il fit marcher la logique en se disant qu’elle était effectivement surprise de son expérience en la matière et il répondit d’une voix calme :
« Je n’ai pas de mérite. J’ai déjà siégé en cour martiale par le passé et je compte des juges d’instruction dans la famille. » Il la pointa du menton. « Je peux vous retourner le compliment, vous avez de la répartie pour contrer les petits esprits de caïds. »
Erin fit une petite moue appréciatrice et elle haussa des épaules. Elle comprenait mieux que le colonel soit si rigide. « A force d’être sur le terrain et de faire face à de fortes têtes, qu’elles soient en col blanc, en uniforme, ou en jogging, on se forge un caractère. », répondit-elle tranquillement.
« Je le sais bien. » Assura-t-il en référence à leur dernier différent. « Vous savez ce que vous faites. Espérons que cette criminelle mûrira avant de franchir la dernière ligne. »
« Elle la franchira tôt ou tard. C’est sa personnalité qui veut ça, mais j’espère me tromper. ». Elle avait affiché un petit sourire mutin quand il avait confirmé qu’il savait qu’elle avait du caractère, signe qu’elle avait la référence elle aussi. Néanmoins, elle ne comptait pas revenir là dessus, maintenant qu’ils arrivaient à fonctionner ensemble en de bon termes. Du coup, reparler de Teshara Lays était un bon changement de sujet.
« Dans ce cas, elle finira ses jours dans la médiocrité et la restriction. »
Il croisa ses bras.
« Non seulement nous ne pouvons pas la laisser repartir mais nous avons également une obligation morale envers le reste de cette galaxie. Renvoyer Lays reviendrait à lui offrir la liberté de ses déviances ailleurs. Et forcément plus innocent que Greer. »

« Elle a un potentiel de nuisance assez élevé en effet. C’est dommage que ses compétences lui montent à la tête. Enfin, vous avez sans doute raison, on ne peut pas relâcher cette personne. Obligation morale hein, c’est une bonne excuse pour la garder. », taquina Erin avec son air de fouine, alors qu’elle se dirigeait vers la table pour rassembler les documents.

Ainsi donc, Atlantis venait de juger sa première affaire criminelle en interne, et la balle était maintenant dans le camp des prévenus. Les deux responsables finalisèrent tout ça avant de retourner à des activités de routines plus légères.


FIN DU RP LE 11-02-19


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