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Une sérénité troglodyte

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Mer 18 Oct - 18:40

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La Porte de la Magna Caverneum s’ouvrit pour laisser passer le roulement des médecins. Suite aux échanges diplomatique, Atlantis avait accepté de fournir une aide médicale conséquente pour les nombreux blessés de la Guerre. Malgré ses effectifs limités et le matériel qu’ils ne pouvaient pas disperser aux quatre vents, le CODIR avait convenu d’un planning plutôt efficace en concordance avant les médicastres locaux.

C’est donc lors de cette nouvelle rotation qu’Alek débarqua en Magna. Les soignants savaient déjà où aller et commençaient déjà, en se croisant, à s’échanger les informations sur divers patients. Plusieurs caisses de tailles différentes étaient acheminées jusqu’à un quartier spécifique que le maître-chien connaissait bien : Celui de l’Antre des Egarements.

Averti qu’un Atlante passerait du temps parmi eux, un soldat Natus avait été choisi pour aller à sa rencontre. Il s’agissait de l’un des survivants de la bataille du cratère, un tirailleur cuistot du nom de Madnel qu’il avait connu sur le carrefour Patriote. Cela avait été pleinement volontaire pour qu’Alek ne se sente pas un inconnu en foulant de nouveau le sol de la Magna.

« Eh, le fou ! »

Oui. L’homme l’avait bien appelé ainsi tout en s’approchant de lui. Il était grand, portait un uniforme propre et son arme pendue à la bretelle. Il envoya une tape bien amicale sur l’épaule du militaire tout en le gratifiant d’un sourire de bienvenue. Sa barbe avait néanmoins grillée à moitié et une brûlure s’étalait de sa joue droite jusqu’au côté de son crâne. Il avait aussi une oreille en moins à cet endroit-là.

« Et oui, mon petit gars ! On a discuté de ton cas entre nous, tirailleurs, et on est bien tombé d’accord sur ton spectacle incroyable ! »

L’homme faisait référence au carrefour Patriote lorsque Alek s’était placé à découvert pour permettre au colonel de détruire un blindé ennemi. Effectivement, plusieurs Natus s’étaient demandé s’il avait agi sous le coup du courage ou de la folie.

« Donc tu es fou ! Un vote à l’unanimité l’ami, du jamais vu ! Mais un bon, et valeureux fou, qui ne trouille point pour se faire appât aussi délectable ! » Insista celui-ci en plaisantant.

Il tendit sa main en direction de la rue d’en face. Il y avait beaucoup de mouvements de ce côté-là, surtout des charrettes de transports et des Natus, tous militaires, qui s’affairaient à des tâches diverses de reconstruction et de stockage.

« Vida te fait mander ! Elle a insisté pour te rencontrer rapidement. Tu veux faire quelque chose avant de se rendre à l’office ?!? »


Alek Hamilton


J’avais fais tous les examens médicaux demandés de manière plus ou moins volontaire. J’avais eu droit de voir la doc en chef qui m’avait prodigieusement cassé les bonbons, j’allais bien c’était le principal. J’étais allé voir Kalash pour prendre de ses nouvelles et le rassurer par ma présence, deux côtes cassées, il ne s’en sortait pas si mal. Il avait besoin de repos et moi aussi, d’ailleurs je n’avais pas le choix, on m’avait collé 10 jours de “vacances”. J’étais aussi allé voir Vadrielle qui était toujours dans le coma, son réveil- si réveil il y avait - allait être brutal, de ne pas être chez elle.

Il était hors de question que je reste sur la base pendant ces dix jours, je devais m’occuper l’esprit. J’avais bien pensé rentrer sur Terre mais mentalement je n’aurais pas été présent. Finalement j’avais demandé à Sheppard si je pouvais aller sur Magna pour aider à déblayer ou reconstruire. J’avais envie et besoin de me rendre utile. Il avait accepté et me voilà donc débarquer avec des médics.

Tout était dévasté...je restais un moment immobile pour regarder. Les restes des bâtiments portaient les traces de la violence des combats. En voyant ça je me rendis compte de tout ce qui s’était joué ici, un peuple avait été massacré et comme des cons on était tombé dans un panneau digne des plus grands stratèges. Napoléon aurait été fier de la salope Wraith. Mais bizarrement je me sentais bien ici, je savais que j’allais pouvoir me rendre utile et pour une fois sans tuer.

J’entendis quelqu’un appeler un fou...ça devait être moi, et je vis arriver un Natus que je connaissais mais je n’étais pas foutu de me rappeler son prénom. Pour ma défense j’avais pris pas mal de chocs sur la tête. Je lui souris, amusé.

“ Ca me dérange pas qu’on m’appelle le fou, en plus ces abrutis de Wraiths sont tombés dans le panneau. Mais je t’avoue que j’en menais pas large quand j’ai vu le canon du char face à moi.

Et ça c’était la vérité pure, je crois que j’avais du voir ma vie défiler avant que Sheppard ne le dégomme et j’avais trouvé le temps très long aussi. Je regardais autour de moi, ils étaient déjà tous occupés à reconstruire, ils m’épataient. Il n’avaient pas abandonné pendant cette guerre et là tout le monde se remettait déjà à reconstruire.

Vida voulait me voir ? Y’avait quoi de louche là dedans ? C’était la grande chef si mes souvenirs sont bons et je ne suis qu’un simple soldat. Mais je n’allais pas faire attendre la dame, se serait malpoli et je n’ai pas ce défaut.

“ On peut y aller de suite, je suis curieux de savoir pourquoi elle veut me voir. “

Le cuisto rigola en le prenant par une épaule. Il se gratta sa barbe à moitié grillée et s’exclama en chemin :

« Rien de bien mauvais mon gars, forcément ! Mais les copains racontent un tas de choses sur ton compte ! Ainsi, tu serais le sauveur de Vadrielle, la septième ! Quelle affaire ! Mais quelle affaire ! »

Il hocha la tête et fît un mouvement de bras englobant l’environnement de la Magna.

« Tu ne peux pas savoir, c’est normal. Mais les Vertueuses Pugilistes représentent le trésor moral du pays. Oui, aussi vrai que je te le dis, sans palabres ! Elles apprennent les préceptes des Trois depuis le berceau et sont porteuses des valeurs les plus pures et sacrées. »

Il se tourna en face de lui, marchant à reculon, appuyant d’un mouvement de ses mains l’importance de ses propos.

« Le LiberTairius est notre guide et elles le connaissent par coeur. Elles vivent continuellement de ses enseignements et les perfectionnent sans répit. Les Vertueuses sont ce qui nous rapprochent le plus des Haut-Seigneurs. » Il posa une main sur l’épaule d’Alek. « Et la Septième, l’ami, ce n’est pas n’importe laquelle. La Septième, c’est la plus jeune, la relève du cercle, l’espoir concret d’atteindre les valeurs Tairius. Il s’agit de l’étendard vivant de notre éthique ! »

Il reprit une position normale en concluant simplement :

« Et tu en es le sauveur. Il te faut t’attendre à être appelé à témoigner devant le Haut-Cercle des Vertueuses. Pour raconter l’histoire, tu comprends ? Elles voudront forcément savoir ce qu’il advient de notre pugiliste la plus aimée...»

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Dim 22 Oct - 17:19

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Alek Hamilton


Le Natus était très amical et ça me faisait un bien fou d’être en compagnie de quelqu’un d’amusant. Je me sentais déjà beaucoup mieux, presque à ma place même si je savais rien de leur culture. Ouais ok on avait eu un briefing avant de partir au feu et sur place on nous avait expliqué mais je n’avais rien écouté. Je n’étais pas contre apprendre sur les peuples mais pas quand j’étais au milieu d’une guerre. Bref là mon guide du jour avec sa barbe à moitié cramé avait l’air très enjoué, je savais pas comment il faisait après un combat pareil.

“ Je veux pas paraître mal élevé mais tu peux me rappeler ton prénom ? Les coups que j’ai pris sur la tête ont eus quelques séquelles. Et le prend pas mal mec, mais ta barbe à moitié cramé c’est un style ? Tu choppes avec ça ?

J’écoutais ces explications sur les pugilistes, le pauvre il ne savait pas que je décrochais très vite mais là je faisais un effort quand même. J’avais vraiment du mal à comprendre leur culture et ça m’intriguais. C’était donc des sortes de combattantes choisies par les dieux, genre les amazones chez nous ? J’avais plein de questions qui me venaient en tête. Comment elles étaient choisies? Quelle était réellement leur vie etc etc. Là ça faisait vraiment beaucoup d’infos pour mon neurone.

Vadrielle était la plus jeune ? Alors là il m’avait scié...Quand on voyait comment elle s’était battue j'imaginais même pas le niveau des plus âgées. Apparement j’avais fait un super truc en la sauvant mais quand ils sauraient que pour ça j’avais laissé un originel seul avec des natus ils allaient moins m’apprécier. Je pouvais tout aussi bien mentir mais je n’en avais pas envie.

“ Elle a quel âge ? Chez moi on peut penser atteindre un niveau comme le sien qu’à un âge avancé...ou alors être un dieu ou déesse.

Je le suivais vers chez Vida, et franchement je n’avais vraiment pas envie de raconter ce qu’il s’était passé. Ce n’était pas non plus super clair dans ma tête. Quand j’étais allé la voir, le personnel médical m’avait expliqué qu’elle était dans le coma et ils m’avaient aussi dit les soins qu’ils lui avaient donnés mais je n’avais pas tout compris. Tout ce que j’avais retenu c’est qu’elle était passée très près de la mort.

“ J’irais leur raconter ce dont je me rappelle. Vous avez déjà bien commencé à déblayer et reconstruire, votre volonté me laisse admiratif.”


Point de vue Madnel:


Il ricana en l’entendant lui demander son prénom et parler de sa barbe. Enjoué et, visiblement très fier de raconter son histoire, il lui répondit tout en bifurquant dans une plus grande avenue. Ils étaient alors en train de longer l’Antre des Egarements pour se rendre en direction d’un grand bâtiment, très bien décoré de fines sculptures, et dont la façade était entièrement gravé à l'effigie des Trois.

« Je suis Madnel ! Cuisinier auprès des tirailleurs. » Un large sourire étira son visage, et donc ses blessures, alors qu’il massait la partie manquante de sa barbe. « Et ça ! Je suis certain que tu jalouserais pareil trophée de guerre ! Quand tu es descendu pour aider ton amie Atlante, nous avons tenu la ligne de défense avec les gars. »

Il écarta les bras comme pour dessiner l’immensité d’une scène qu’il revivait directement dans son esprit.

« Ces dévoreurs ! Ils sont sortis de partout à un moment ! Une véritable vague, comme je te le dis, qui déferlait sur nous ! Encore heureux que les renforts étaient là. Et on a porté combat jusqu’à les retenir au fil de nos baïonnettes pour qu’ils ne viennent pas discourir avec vous de leurs armes. »

L’homme mima des coups de crosses et de poings.

« Et bam ! Bam ! Bam. Mort sur l’ennemi ! Ca s'affrontait jusqu’au rebord de ce cratère de racaille, même que certains de mes amis y sont tombés en amenant le dévoreur avec eux. Mais moi là, j’en retenais un par son arme. Vrai de vrai, un sacré bras de fer ! Bien tenace que ces ordures. »

Il fît une pause avant de reprendre. L’homme était complètement emporté dans ses souvenirs et ne se rendait presque pas compte de sa fébrilité.

« Et voilà qu’il pointe son étrange engin sur mon beau visage d’ange ! Bien inspiré que j’ai été de m’y écarter à temps. Son tir m’a brulé. Mais j’ai pu le le saisir par le chef pour lui faire goûter l’air de la Magna d’un joyeux plongeon ! C’est cela !!! » Il haussa les épaules. « Par les Trois, j’aurai bien voulu séduire Trayle de mon trophée mais l’anxiété me dévore les entrailles. Son lien m’accroche vois-tu ? Une chanteuse, mon gars, d’une voix si doucereuse et pure que je me languis de son être le soir !!! »

Madnel s’arrêta devant la porte du grand bâtiment et secoua la tête d’un air désolé. Il semblait gêné.

« Enfin...voilà que je m’égare dans la palabre ! A t’en noyer d’ennui ! Je me tais maintenant. »

Il signala son arrivée, ainsi que celle d’Hamilton, a un Natus qui semblait faire office d’ordonnance. Dès qu’il entendit le nom d’Hamilton, il laissa le passage libre pour les conduire dans une salle magnifiquement décorée. Des réceptions devaient avoir lieu à l’époque, avant la guerre, mais maintenant les tables étaient surchargées de dossiers, de plans et documents en tout genre. Madnel répondit à sa question concernant la Vertueuse.

« Et bien, je sais que les habitants du quartier Brivalis - c’est son lieu de naissance - lui préparaient festivités pour son nouveau cycle. Il me semble que c’est son vingt-deuxième. Ca devait avoir lieu aujourd’hui... » Il secoua une nouvelle fois la tête « Hmmm. Quel dommage... »

Madnel échangea encore quelques mots avec Alek lorsque la porte s’ouvrit soudainement. La Batailleuse Vida avait les bras chargés de tout un tas de parchemin et était suivi par deux soldats qui récitaient une liste de tâches à accomplir. On aurait cru qu’elle était sur le feu tant on demandait de sa personne. Des ordres, des rapports, du ravitaillement et tout un tas d’autres informations ne cessaient de lui tomber dessus.
Au final, elle rencontra le regard d’Hamilton et elle chassa temporairement tout ce beau monde, sauf Madnel, alors qu’elle entassait les documents qu’elle portait pour une faire une pile dangereusement instable. Le bois de la table ne se voyait même plus.

Anelyn Vida eut un sourire accueillant en s’approchant du maître chien. Elle lui tendit la main avec une certaine incertitude, dans un mouvement beaucoup trop raide, qui indiquait clairement qu’elle avait apprit ce geste de salut auprès des Atlantes...mais qu’elle n’y était pas du tout habituée.

« Atlante Hamilton, l’honneur de votre visite nous est agréable. J’en ai été informée par votre hiérarchie. Ainsi donc, vous souhaitez passer un peu de temps à nos côtés ? » Elle regarda autour d’elle. « Je ne trouve point votre étrange compagnon à fourrure, est-ce normal ? »

Alek Hamilton


Pendant qu’on marchait je tournais la tête vers l’endroit où nous avions été amené lors de la pause dans les combats. Cette fois là, j’avais passé un des moments les plus bizarres de ma vie et du coup j’eus une pensée pour la candide qui avait été avec moi. Je ne l’avais pas vu pendant les combats, peut être était elle morte et avait rejoins son mari. Peut être que non. Je m’étais montré très désagréable envers elle et avec le recul je le regrettais un peu. Je lui avais donné ce qu’elle voulait sans trop de considération. Enfin le passé est le passé.

Le Natus me donna son prénom, Madnel, oui ça me disait quelque chose mais je serais infoutu de dire à quel moment de tout ce merdier je l’avais croisé. Et puis ce n’était pas très important non plus, par contre j’explosais de rire à l’évocation du trophée de guerre qu’était devenu sa barbe. A partir de là il partit dans une explication très énergique de ce qu’il s’était passé en haut du trou pendant qu’on était en train d’en découdre avec la Reine et Matt. Ils avaient dûs vraiment en chier et surtout il nous avait tous sauvé la vie.

“ Merci pour votre aide, là haut. Et ton trophée est pas mal mais regarde ce que la Reine m’a laissé en souvenir Je lui indiquais les marques sur mon visage et je soulevais mon t-shirt pour montrer les bleus sur le ventre. “ Alors ? Pas mal comme trophées aussi hein ?
Madnel arqua un sourcil.

« Non. C’est pas impressionnant. »

Quelques secondes d’un silence malaisant s’écoulèrent et l’évidente mauvaise foi de Madnel s’effaça pour un large sourire qui trahissait son humour. Il éclata de rire avant de lui donner le fond de sa pensée.

« Héhé ! Que je suis jaloux de toi, le fou. La reine des dévoreurs, tu te rends compte, a été ton combat ET ta victoire. J’aurai tant aimé y être pour la partager !!! » Il lui bourra l’épaule. « Je t’interdis donc d’approcher de ma Trayle. Pareil trophée à vanterie et elle ferait tout pour t’attirer dans son lien ! »

Victoire ? Oui pour les Natus car les Wraiths étaient partis mais à quel prix ? Non, ce n’était pas une victoire.

“ Elle est vivante donc on va dire demi-victoire Madnel mais promis je vous amènerais sa tête.”


Je lui souris amusé qu’il me parle de la fille qu’il voulait. “ Attend un héros de guerre comme toi, tu n’oses pas aller voir une femme parce qu’elle t’impressionne ? A quoi donc te sert ton trophée roussi du coup ? Fonce ! Je ne suis pas un homme à liens donc tu ne crains rien pour ta Trayle.

Madnel secoua négativement la tête.

« Mon ardeur au combat est grande. Mais ma peur du refus est à l’identique. Le rejet de son lien me ferait tellement de mal que je préfère ne pas...savoir. »

L’homme en faisait pratiquement l’aveu.
Je ne relevais pas le mot lien car j’avais toujours du mal à comprendre comment ils fonctionnaient. Si je prenais l’exemple de ma candide, jamais je n’aurais fait comme elle à aller coucher avec la première venue lors d’une guerre, surtout après avoir perdu ma compagne, mais elle non, elle avait eu besoin de ça. Déjà que sur Terre j’étais une quiche pour comprendre les relations alors ici c’était pire. Après en tant que soldat, m’attacher amoureusement à une femme était une erreur donc je me gardais bien de le faire.

On arriva enfin devant le bâtiment où devait se trouver Vida. Je suivis Madnel tout en l’écoutant...Il était sérieux ?!? Vadrielle n’avait que 22 ans ? Quoi que non il avait dit cycle et allait savoir ce que ça signifiait pour eux.

“ C’est combien de temps un cycle ? Vous lui fêterez quand elle reviendra.“
« J’ai entendu l’un de vos médicastres faire comparaison. Il avait dit un an il me semble...donc je pense que ton expression “vingt deux ans” est la bonne. »
J’en restais sans voix, Vadrielle n’avait que 22 ans et un niveau pareil ? Pour un terrien ce n’était pas concevable, mais mon respect pour elle n’en était que plus grand. Et à 22 ans on sortait d’un coma.

L’arrivée de Vida c’était comme l’arrivée d’une tornade, elle portait plein des documents, des soldats la suivait et parlait de trucs à faire. Elle arrivait à retenir tout ça ? Respect. Je n’osais imaginer la tâche immense que c’était de devoir reconstruire un monde entier. Je restais dans un coin pour ne pas la déranger, après tout j’étais là pour aider et non être un boulet. Quand elle me vit elle s’avança vers moi la main tendue...depuis quand les Natus serraient la pince des gens ? Je la pris et la serrais en signe de bonjour.

“ Oui je souhaiterais me rendre utile pour vous aider pendant cette reconstruction. On m’a donné quelques jours de repos mais je n’aime pas rester à rien faire. Je marquais une pause ne répondant pas de suite pour Kalash car ça me faisait toujours un léger pincement au coeur, même si je savais qu’il allait bien maintenant. “ Il a été blessé lors du combat contre la Reine, donc il est au repos et sous surveillance médicale pendant un moment”


Vida hocha doucement la tête d’un air compatissant. Elle avait l’air peiné de savoir l’animal bloqué sur Atlantis pour les soins sachant combien l’attache sentimentale était réelle.

« Cette courageuse créature guerrière m’a semblé tout aussi dangereuse que charmante. Sachez qu’elle aura également sa place et respect en Magna... » Vida se tût un instant. Elle regarda Madnel avant de revenir sur lui. « Votre générosité est tout à votre honneur, Atlante Hamilton, mais j’ai appris de par votre hiérarchie votre état de santé. Nécessité qu’est de vous reposer sans efforts conséquents. Je ne voudrais pas que vous retourniez en votre foyer plus épuisé encore. »

Madnel s’avança d’un pas.

« Batailleuse Vida ? J’ai une solution. Puis-je proposer ? »

La jeune femme hocha la tête, le rassurant d’un sourire élégant.

« Bien sûr, voyons. Une idée vous est-elle venue ? »
« Oui, Batailleuse. Je pars faire la piste pour rationner les gars...pardon...les tirailleurs de la ligne. J’avais le souhait d’inviter l’Atlante à me suivre. Une paire de mains me serait très agréable. Et les gars...enfin les tirailleurs...seraient content de le voir. »

Vida eut un moment de réflexion puis fixa le maître chien.

« Si vous y allez, je ne veux pas de participation au combat, je suis clair ? Êtes-vous intéressé Alek ? »

Kalash allait être content de savoir qu’il serait reçu comme un Roi sur Magna, du moins façon de parler, lui de moment qu’il avait à manger de bonnes choses c’était un chien content.

“ Je vous remercie pour lui.”

Pffff. Il avait fallu qu’ils bavent sur Atlantis, ils ne pouvaient pas se taire un peu ? Je savais très bien ce que je pouvais faire ou pas. C’est sûr que si on me demandait de soulever des trucs lourds trop souvent je serais vite épuisé mais c’était le seul truc.

“ Atlantis dramatise un peu trop mon état, je vais bien Batailleuse.”

S’en suivit un échange entre Vida et Madnel sur ce que je pouvais faire. J’avais envie de leur dire “ youhou je suis là” mais je restais tranquille. Par contre un truc me fit tiquer, pourquoi me parler de combats ? Tous les Wraiths n’avaient pas été tué ou avaient fuis ?

“ Je suis là pour aider, donc ok pour aider Madnel à distribuer les rations mais si je suis peux me permettre...pourquoi parlez-vous de combats ? Il reste encore des Wraiths ?

Dans ce cas c’était hors de question de rester à ne rien faire mais il faudrait que je lui fasse croire le contraire.

« Oui. » Avoua Vida. « Des Wraiths ont fui au fin fond de la Magna dans des quartiers désolés. »

Elle posa son doigt sur la table dans un air impérialiste.

« J’ai établi un cordon de sécurité et un appui d’artillerie fiable. Quiconque approche de la ligne est éliminé. Et il n’y a pas d’issues. Les rapports indiquent qu’ils s’entredévorent depuis et c’est tout aussi bien pour nous. »

La Batailleuse soutint le regard d’Alek. Elle démontrait clairement qu’elle n’était pas née de la dernière pluie. Elle sentait clairement la menace de voir le maître chien courir au danger.

« J’ai perdu assez de Natus, Alek. Je laisse cette vermine se déchirer jusqu'à ce qu’elle disparaisse. Néanmoins... » Elle insista sur le mot. Mais son inquiétude était visible. « Je ne veux pas que vous participiez au moindre combat s’il devait y en avoir. Est-ce clair pour vous ? Vous n’avez pas d’ordre à recevoir de moi mais je vous renverrai sur Atlantis ligoté si je m'aperçois que vous mettez votre vie en danger. »
« Je veillerai à ce que ça n’arrive pas. » Fît soudainement Madnel en guise de promesse.

Je regardais le lieu qu’elle indiquait sur la carte. J’étais furax que certains soient arrivés à s’en sortir, pourtant on avait fait tout notre possible, Natus et Atlantes, pour tous les tuer. En effet ils étaient dans des quartiers éloignés et faciles à contenir. En fait les Natus sur place devaient jouer au tir au pigeon, se serait marrant d’aller voir ça.

En plus ils étaient entrain de se becter entre eux….c’était donc ça la race super évoluée de la galaxie ? Ni plus ni moins que des animaux sans conscience. Je soutins aussi le regard de Vida comprenant son message mais si jamais ça dégénérait elle savait très bien que j’irais dans la bataille.

“Je ne suis pas venu ici pour vous causer des problèmes donc je resterais bien sagement à aider Madnel. Mais si par mégarde un Wraith m’agresse je me battrais”

Je ne pouvais pas lui promettre plus car elle ne me croirait pas et apprécierait sûrement pas que je me foute de sa tronche. Je tournais la tête vers Madnel d’un air de dire “ mais chut toi “

“Je n’ai quand même pas envie d’être ligoté, c’est pas agréable. Et puis ma hiérarchie me tomberait sur le dos si je déconnais et je ne pourrais plus revenir sans chaperon”

Je regardais la carte, je ne m’étais pas rendu compte à quel point Magna était immense, tout remettre en état allait prendre des mois voir plus. J’étais vraiment incapable de savoir par où j’étais passé pendant ces deux jours de combat.

-----ELLIPSE

Des cailloux. Des pierres, des pavés, des roches et des amas.
Madnel et lui étaient en train de se rendre dans le quartier Térapecq, là où se trouvait le cantonnement de son ancienne unité de combat. D’après ses propos, l’endroit avait été attaqué, occupé par les Wraiths, avant d’être récupéré puis perdu de nouveau. Cela expliquait donc l’importance de la destruction de l’infrastructure environnante.
Tout au long de leur chemin, les deux hommes rencontraient régulièrement des montages de cadavres, généralement des Wraiths que l’on avait empilé pour commencer à nettoyer les rues. Afin de s’assurer qu’ils étaient morts et ne se relèveraient pas, ils avaient tous une baïonnette, un couteau, ou un morceau de fer planté dans le crâne et toujours bien visible. Il ne pouvait donc pas y avoir de surprise. Tant que la lame restait dans la tête : pas de problème. De même, les orifices de ponctions des mains étaient généralement entaillées. Cela servait d’indicateurs pour s’assurer qu’il n’y ait pas de régénération d’une part ; et qu’il n’y aurait pas de ponction d’une autre, dans le cas où le Wraith ressusciterait.

En revanche, et c’était beaucoup plus perturbant, il y avait tout autant de Natus sur le côté opposé de ce chemin chaotique. Tous ceux qui étaient morts et qui attendaient les funérailles étaient disposés, couchés sur le dos, les uns à côtés des autres.
Donc, là où les Wraiths faisaient généralement des petits tas et des montagnes, de l’autre, il y avait un véritable chemin de cadavres Natus qui s’étirait sur des centaines de mètres.

« Nous ne sommes pas assez nombreux pour tous les enterrer rapidement. Nous devons procéder par étapes. » Fit simplement l’homme d’un air sombre.

Les corps avaient tous la même disposition et ils reposaient avec leurs armes près du corps. Même si celles-ci étaient abîmées ou détruites, un Natus partait avec de quoi combattre. D’ailleurs, à d’autre moment, on remarquait des Trios de par leurs parures similaires. Des couples Natus avaient combattu et péri ensemble, en famille.
Et bien sûr, cette accumulation dramatique de cadavres laissaient une odeur pestilentielle et très prenante dans les airs.

« Tu sais. » Commença le cuisinier pour penser à autre chose. « Le transport ne se fait pas qu’à bras d’hommes. Nous employons aussi des créatures assez dociles qui aiment plus que tout se déplacer. » Il haussa les épaules. « C’est aussi simple que ça : tu lui demandes d’aller quelque part et le Délue est heureux, sincèrement heureux... »

Madnel longea tout une série de bâtiment. Au passage, il pointa un endroit où une sacoche de grenades avaient été abandonné, histoire que l’Atlante ne se prenne pas les pieds dedans. Il n’y avait personne dans le quartier, tout était désert et silencieux. Pas de vie, seulement la ruine et la désolation.

« Il y a plusieurs nids de Délues dans le cantonnement. Mais ils sont très craintifs de l’agitation et la guerre a fait fuir beaucoup d’entre eux jusqu’au Tréfond. Cet endroit là, il y a rien de plus dangereux. Même le dévoreur peut y laisser sa peau. »

L’homme bifurqua puis longea un mur de pierre largement éventré. Plusieurs pieux en bois disposé là indiquait que des Natus avaient gardé cette position à une époque. En plusieurs endroits, on trouvait des morceaux de corps qui n’avaient pas été ramassé. On pouvait simplement savoir si c’était Natus ou Wraiths, mais sans avoir plus de détails. Le pilonnage d’artillerie à cet endroit avait été des plus violents et les Natus ne pouvaient empêcher le tir juste parce que les dépouilles de leurs camarades se trouvaient là.

Madnel portait son fusil à la bretelle. Il ne craignait pas l’apparition d’une quelconque menace et les portes ouvertes des bâtiments encore debout laissaient à penser qu’un profond contrôle des lieux avait été réalisé.

« Enfin. J’espère que certains sont de retour. Comme ça on pourra atteler le chariot, préparer la croûte pour les gars et prendre la piste tout le long de la ligne de contention. » Il le regarda directement. « Du calme si tu vois un Délue, d’accord ?!? Parce qu’ils sont sacrément farceurs et qu’ils seront surement content de pouvoir se déplacer de nouveau. Ne va pas m’en tuer un parce qu’il te secoue un peu le poil. Ils ne sont pas méchants... »

Voilà, ils étaient arrivés.
Le cantonnement de l’unité de Madnel était une grande maison, comme les domaines que l’on pouvait trouver dans nos campagnes, avec des dépendances, des terrains d’entrainements, différents silos et des mannequins de différentes tailles.
Bien sûr, comme toujours, des statues et des gravures à l’effigie des Trois se trouvaient un peu partout. Mais l’esthétique des lieux avait largement souffert de combat acharnés. Le bâtiment central représentait sans conteste un point stratégique qui avait été largement et longuement disputé. Peut-être tout autant que le carrefour Patriote. Il y avait des trous partout et une partie du toit s’était écroulé.

Alek n’eut aucun mal à voir que son ami Natus avait le coeur serré à cette vue.
Il s’arrêta un moment en considérant tous les dégâts, se disant sûrement que plus rien ne serait comme avant. « Tu vois ce rempart, là-bas ? C’est là que se battait mon garçon au début de la guerre...» Il haussa les épaules. « Lui et dix autres ont tenu cette rue comme des enragés. On a pu faire sortir beaucoup de civils avant qu’ils ne soient trop nombreux. »

Il fit un instant de silence, surement plongé dans ses souvenirs, avant d’émerger brutalement.

« Bref. Il faut trouver un Délue, c’est la première chose à faire. Va donc prendre l’une des ces grandes tiges à fleur que tu vois dans ce silo. Là, derrière cette cour, tu trouveras plusieurs terriers. Il suffit d’agiter la tige devant et il fera le reste. »

Madnel commença à s’éloigner.

« Je vais chercher le chariot et voir si les provisions sont saines. »

Le terrier d’un Délue, c’est un tunnel dans le sol de la taille d’une voiture. Il s’enfonce assez profondément pour qu’on ne puisse y voir quoi que ce soit. Mais apparemment, comme pour les différentes espèces sur Terre, ces créatures assemblent des végétaux pour faire un nid à l’intérieur. C’est comme ça qu’Alek découvrit environ cinq terriers dans l’arrière cour. Il n’y en avait qu’un où l’étrange végétation semblait encore verte. Les autres avaient complètement dépéri et signait littéralement l’absence de Délue.

Agiter la tige à fleur fût comme un coup de feu.
C’est étrange mais rien que le mouvement de ces plantes avaient attiré la créature. Elle était sortie d’un coup, révélant une taille impressionnante. Il était vert pâle et ressemblait à s’y méprendre à un énorme, un gigantesque, un MONSTRUEUX caméléon de la taille d’un bus.
La chose avait une forme d’hilarité peinte sur sa gueule et fonça droit sur Alek en se dandinant de droite à gauche. Effectivement, la créature rampait en faisant des élans de chaque côté. Ca ne l’empêcha nullement de combler la distance entre eux à une vitesse stupéfiante.


Une sérénité troglodyte Index10


Le cri de la créature traduisit une euphorie excessive. Comme le rire d’un animal à la recherche d’une belle connerie à lui faire. Les gestes laissaient penser la même chose. Le Délue s’empara d’une main griffue du maître chien et l’envoya valser en hauteur dans l’air. Il fît un bon saut d’une demi-douzaine de mètres avant de redescendre. Un sorte de “youhou” en sifflement de créature accompagna ce vol plané et le Délue se plaça juste en-dessous, présentant un dos recouvert de picot à l’aspect gélatineux, comme d’innombrables tentacules de pieuvres mais en plus solide et beaucoup moins repoussant.
Ce lit receptionna Alek sans qu’il n’ait le moindre choc. Il eut simplement l’impression d’avoir fait un bond pour atterrir à la surface d’un trampoline recouvert d’un doux velours. D’ailleurs, le Délue surexcité fît quelques sauts pour maintenir joyeusement le rebondissement sur son nouvel ami.
C’était maintenant certain, cette chose lui faisait la fête de cette manière, exactement comme un chien le ferait en courant dans tous les sens.

Au moment où Alek pu enfin se stabiliser, il fut surpris de voir la tête du caméléon géant faire un 180 degrés à l’envers ! Le sommet du crâne collé à sa propre nuque et pas le moindre craquement osseux. C’était la définition du regard dans le dos. Sauf que là, il n’avait pas dit son dernier mot.
Un “POC” semblable au départ d’un bouchon de champagne retentit et les yeux de la chose sortirent de leurs orbites. Déjà qu’un caméléon, de base, pouvait orienter chaque oeil indépendamment l’un de l’autre. Et bien là, il pouvait littéralement les déplacer pour aller observer Alek de plus près. La pupille faisait exactement la même taille que la tête du maître-chien et il pu voir son reflet s’y miroiter. Les deux globes clignaient de manière asynchrone alors que la créature tapait fébrilement d’une patte, comme si elle trépignait d’impatience.
Elle voulait aller quelque part, c’était clair. Et elle semblait questionner Alek de manière très impatiente.

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Dim 22 Oct - 17:48

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Alek Hamilton


On marchait depuis plusieurs minutes et le décor était toujours le même...détruit par la guerre. J’essayais de m’imaginer à quoi ça avait pu ressembler avant la guerre mais tout était tellement détruit que c’était impossible. Et partout des amas de corps de Wraiths, je me demandais combien avait péri dans cet assaut, à quel point la Reine n’avait rien à foutre de son armée pour les utiliser comme chair à canon. Tout était fait pour qu’on soit sûrs qu’ils restent morts. Je me croyais dans Game Of throne avec les marcheurs blancs….tiens d’ailleurs ça me fait penser à un truc.

” Pourquoi entasser les wraiths comme ça et ne pas les brûler? vous creusez un trou bien profond, vous jetez ces raclures dedans et hop comme dirait un chanteur français “ allumez le feu”. Là ils pourrissent et ça pue”

J’étais encore un inculte en wraith donc peut être que le feu ne suffisait pas à les éliminer mais ils n’allaient quand même pas les laisser en tas comme ça en attendant que tout ça pourrisse non? L’option feu de joie était pas mal. Tout en continuant notre marche vers le front pour distribuer la pitance, on passait maintenant devant des centaines de corps Natus allongés les uns contre les autres avec leurs armes. Ce spectacle était désolant mais aussi révoltant. Madnel s’empressa de m’expliquer pourquoi il restait encore autant de corps à enterrer.

“ Tu sais combien de Natus sont morts lors de ce conflit? “

C’était très triste de savoir qu’il ne restait pas assez de Natus pour enterrer les leurs mais Madnel ne me laissa pas le temps de plus y réfléchir car il me parla d’un animal qu’ils utilisaient pour déplacer des charges. Comme nous les chevaux. Aucun animal n’aimait le bruit des explosions, pour Kalash il était né dans ce milieu donc son apprentissage avait été plus facile mais en général on devait les habituer à ce genres de bruits. Par contre les animaux sauvages se faisaient la malle dès qu’ils le pouvaient.

On arriva à un endroit encore plus détruit que le reste, les cratères au sol montraient l’intensité des bombardements. Plus morceaux de corps étaient éparpillés autant Natus que Wraiths. Je voyais un pied d’un côté, une main de l’autre...je crois qu’en face c’était l’arrière d’une tête mais j’en étais pas sûr. Je n’aurais pas du aimé me trouver en ce lieu au plus fort du conflit. Je sursautais un peu surpris quand je vis Madnel me parler d’un ton très sérieux, j’étais tellement absorbé à regarder que je n’écrasais pas un morceau de Natus en marchant que je l’avais à peine écouté.

“ Heyyyy non mais tu me prends pour qui ? Je ne tue pas si facilement que ça.”

Nous étions arrivé dans une bâtisse type mas en France, c’était joli bien qu’en piteux état à cause de la guerre. J’écoutais Madnel parler de ce qu’il s’était passé ici et j’ignorais qu’il avait eu un fils, en fait j’ignorais tout de lui. Il avait donc subi une perte très importante et du coup je me demandais comment il faisait pour être aussi enjoué.

“ Je suis désolé pour ton fils.”

Vla la réputation que je me payais...j’allais pas la dézinguer de suite sa bestiole non mais oh. Que si elle m’attaquait. J’allais ramasser la plante et partit donc dans la cour à la chasse au dahu à non merde à la chasse au Délue. Je vis cinq énormes trous dans le sol...putain mais c’était quoi sa bestiole là ? Si jamais il en sortait un serpent, rien à foutre je le dézinguerais. Bon on se calme Alek, c’est normal que les terriers soient gros, ces animaux sont censés bouger des chariots, ça va donc pas faire la taille d’un chat.

Je doutais franchement qu’une simple tige allait faire venir cet animal, mais je m’étais trompé. Lourdement trompé en plus car je vis débouler en face de moi un espèce d’énorme lézard...putain ils avaient encore des dinosaures sur cette planète ? Oh chic...je voulais rencontrer un T-Rex. L’animal était en fait un caméléon shooté aux hormones, il me faisait beaucoup penser à l’animal dans Star Wars la Revanche des Siths lorsque Obi Wan se sert d’un lézard comme d’un cheval pour aller tuer Grievous avant de se prendre l’ordre 66 sur le coin de la tronche….ben là pareil...mais en encore plus gros.. En plus de ça il fonçait vers moi. Mais d’où un lézard ça courait aussi vite ? Je lui lançais la tige pour qu’il la mange.

Pascal ou Denver comme vous voulez, me chopa la main et m’envoya voler dans les airs. Sérieux ? Encore un vol plané ? Vida allait me tuer de rentrer amoché mais là je n’y étais strictement pour rien. Quand je fus en phase de descente, je vis les piques de vuitton géant..euh je n’avais pas envie de terminer empalé moi..Je devais rêver mais il me semblait que le lézard se marrait...quand j'atterris je fus très étonné de ne pas avoir mal c’était même confortable. L’animal me fit refaire d’autres sauts mais beaucoup moins hauts cette fois. Finalement il était plutôt gentil.

A l’aide de piques j’arrivais à me stabiliser, et là mon nouveau pote tourna la tête vers moi. Mais à l’angle genre l'exorciste à 180°...mais je n’étais pas au bout de mes surprises car je vis ses yeux arriver vers moi. What the fuck mais c’était quoi ce truc ???? Je pouvais me voir dans ses yeux...j’avais clairement une sale tête. Cette planète ne cessait pas de me surprendre, mais là je crois que c’était le summum...Je voyais bien que la bête voulait bouger mais Madnel avait dit d’aller où déjà ? Bon déjà j’allais le rejoindre et il guiderait après.

“ Allez Jolly Jumper direction la bâtisse.

Je lui montrais du doigt le grand bâtiment d'où je venais, y’avait pas d’étrier sur ce machin pour le faire avancer donc j’avais aucune idée de comment faire.


DU POINT DE VUE DE MADNEL:

L’un des yeux amovibles de la créature pointa l’endroit que venait de désigner Alek tandis que l’autre oeil, indépendamment, demeurait sur son visage. Mais en terme de réaction, c’est comme s’il venait de jeter une balle dans cette direction, le Délue fut pris d’une ivresse de joie et sa tête reprit une position normale. Ni une ni deux, il s’élança en rampant rapidement dans cette direction. Ses élans de pattes droite-gauche, brusque et régulier, lui faisait prendre une grande vitesse mais c’était surtout très inconfortable pour le maître chien. Et très surprenant de voir combien ce gros caméléon était à l’aise sur ce sol chaotique de rocaille.

Beaucoup trop nerveux et excité, il fit un virage très brusque qui arracha l’Atlante de son dos. Celui-ci n’avait aucune prise et avait l’impression de faire un véritable rodéo sur dos de taureau. Encore une fois, il faillit bien chuter sur le côté, subissant un trop fort déséquilibre. Mais une texture étrange se colla directement sur son arrière train et l’empêcha d’aller plus loin.

Le Délue siffla dans un étrange ricanement surexcité alors qu’il avait rattrapé l’Atlante à l’aide de sa langue à bout de ventouse. Il le garda suspendu au-dessus de sa gueule, comme une mère porterait son enfant au-dessus d’une rivière, alors qu’il s’excitait de plus en plus en atteignant l’entrée du bâtiment.
Les énormes portes étaient ouvertes et l’on voyait à l’intérieur de cette grange un chariot d’une dimension assez importante. Il devait faire la taille d’un ou deux utilitaires alignés. Un ouvrage comparable aux chariots du Far West d’ailleurs. Quelqu’un l’avait avancé pour que les bras de support se trouvent à l’extérieur du bâtiment.

Madnel n’était pas loin, il avait un énorme morceau de viande séché sur le dos qu’il était en train d’accrocher sur le chariot. Dès qu’il entendit le boucan et aperçu Alek, il courut en direction du Délue en s’écriant, hilare.

« Ola ! Ola, Gizzig ! Du calme voyons, rends-moi mon Atlante !!! »

La créature semblait comprendre non pas la langue mais l’intention de Madnel. Toujours aussi dingue, la créature secoua négativement la tête tout en faisant des tours et des détours en gardant Alek suspendu à sa gueule, son arrière-train toujours collé par la ventouse de la langue.

« Là ! » S’écria le cuisinier. « Viens là et rends-moi l’Atlante !»

Le caméléon parut triste. Il déposa finalement Alek sur le sol, avec douceur, avant de partir dans ce nouveau rire guttural étrange. Madnel rigola également de bon coeur en voyant l’expression de son ami. Il aida le maître-chien à se redresser tout en lui frappant gentiment l’épaule.

« Alors, ces présentations t’ont-elles été chaleureuse ? » Ironisa celui-ci.

La créature secoua sa tête dans tous les sens, comme si elle demandait où est-ce qu’ils allaient partir tous ensemble. Son regard directionnel considéra le chariot et une joie excessive l’anima. Elle se positionna d’elle-même entre les énormes bras en bois. Les multiples picots de son dos se délièrent pour aller s’en emparer. C’était comme si des centaines de minuscules lianes organique emprisonnaient les supports du chariot.

« Gizzig ! Là ! Tu viens là et doucement ! »

La créature sursauta et avança dans son mouvement oscillant habituel. Alek remarqua que le chariot lui-même ne subissait pas ces oscillations très désagréables grâce à un ingénieux système de double-ressort qui l’isolait de ce type de mouvement.
Le caméléon s’arrêta à l’endroit que Madnel lui avait indiqué, permettant de sortir le chariot entièrement de l’abri. C’était trop court et la créature afficha une horrible déception. Madnel revint vers Alek et l’attira avec lui à l’intérieur du bâtiment.

« Gizzig est le plus discipliné de nos Délues. Il est jeune et un peu bourru mais il a bon fond, tu verras ! Je suis content qu’il nous soit revenu. Je l’aime bien. »

La réserve n’avait pas été pillée. Les Wraith n’en avait pas eu besoin, forcément, et les Natus avaient subi tant de pertes que leur stock nourriture ne leur faisait pas défaut. Là, de nombreux quartiers de viandes, des fromages sur des étagères, des sortes de pains en forme de cônes, se trouvaient stockés un peu partout. Il y avait également des paniers et des boîtes contenant toutes sortes de noix et de champignons.

Sur les recommandations de Madnel, ils commencèrent à charger le chariot. C’était un véritable camping car ambulant. Trois marmites sur un côté sifflaient sous la chaleur du minerai, faisant bouillir de l’eau. Tandis que sur le côté opposé se trouvaient les nombreux rangements. Il y avait même un deuxième attelage, beaucoup plus petit, qui permettait le transport d’une citerne remplie d’eau.

Le cuisinier considéra un instant son inventaire en énumérant sur ses doigts. Il vérifia que rien ne manquait puis lui montra le siège du conducteur.

« Bien. Il faut prendre la piste, nous sommes déjà en retard. Prends donc le chemin qui nous a amené jusqu’ici et tourne ensuite sur la droite, là où il y a la statue avec une patte en moins. »

Il s’approcha du siège et aida Alek à se mettre en place. Là encore, la tête du caméléon se retourna entièrement tandis que son expression goguenarde lui promettait une prochaine bêtise.

« Vois-tu donc ces picots, bien plus grand, sur le dos de Gizzig ? Saisis-toi en. Et tu pourras réfréner ses ardeurs au voyage... »

Madnel lui frappa l’épaule comme pour l’encourager.

« Tu verras, c’est facile ! Moi je vais préparer la croûte. »

Alek Hamilton


Le Délue compris par je ne sais quel miracle où je voulais qu’il aille et il partit comme une balle. Je m’accrochais comme je le pouvais alors que le reptile était très à l’aise pour marcher sur un sol aussi accidenté. En cet instant je me sentais comme Obi...la sagesse en moins. Je me tenais toujours à des piques pour ne pas me faire éjecter mais lors d’un virage un peu trop serré je penchais vraiment. Je n’étais pas très bon en rodéo, ok j’étais américain mais je n’étais pas du centre, le seul rodéo que je connaissais c’était soit en voiture soit lors d’une partie de jambes en l’air assez intense. Tout à coup alors que j’allais tomber, mon corps ...ou plutôt mes fesses furent stoppées et je pendouillais au dessus du sol, à la Tom Cruise dans Mission Impossible.

Je ne savais pas du tout ce qui m’avait arrêté et en voulant tourner la tête, je vis une langue visqueuse accrochée à mes fesses et une tête de Délue.. Denver me portait comme un bébé ou un colis. On arriva comme ça devant Madnel que ne se gêna pas pour se foutre copieusement de ma gueule. Je ne pouvais pas lui en vouloir j’aurais fait la même chose. Le lézard avait donc un prénom ? Mouais bof, je préférais l’appeler Denver comme le héros de dessin animé quand j’étais gamin. Par contre, quand il refusa de me lâcher et commença à faire non de la tête puis à tourner, mon estomac se mit aussi à tourner !.

“ Madnel fait-le arrêter ou je te vomis dessus.”

Voilà l'avertissement était clair, net et précis. Et en plus, en enfoiré que je suis, je ne le louperais pas. Finalement Pascal décida de me lâcher et alors que je m’attendais à me retrouver le cul par terre sans ménagement, l’animal fit ça gentiment. Mes fesses le remerciaient. J’acceptais l’aide de Madnel pour me relever.

“ Chaleureuse n’est pas le mot que j’aurais employé ...elles ont été sportives. Votre planète ne cesse de me surprendre. Nous avons des animaux de ce style de là où je viens mais ils sont très petits par rapport à vos Délues et surtout moins farceurs”

« Je veux bien te croire, mon gars. » Répondit-il en souriant.

Pendant que nous parlions, l’animal était allé tout seul s’installer pour l’attelage. Voilà que j’allais me prendre pour un pionner du grand ouest mais avec un caméléon géant au lieu de chevaux. J’accompagnais Madnel dans la réserve pour l’aider à charger. Mon ventre se mit à gronder avec toutes ces bonnes odeurs et j’étais parti d’Atlantis sans manger. Bon, je devais penser à autre chose que ces bons fromages ou charcuteries car sinon j’allais me faire un sandwich avant de partir. Le chariot ressemblait fortement à ceux utilisés pendant la première guerre mondiale : des cantines ambulantes.

J’écoutais les conseils de Madnel pour arriver à diriger Denver sans me retrouver accroché par les fesses. De toute façon je ne pouvais pas refuser le poste de pilote car j’étais encore plus nul en cuisine. Chacun son taf. Je grimpais donc sur le lézard et attrapa les piques en question, ça devait agir comme des rênes pour un cheval. Par contre j’espérais sincèrement ne pas avoir un rapport à faire à Atlantis car ils auraient beaucoup de mal à croire que j’étais sérieux si je leur écrivais que j’avais aidé des militaires natus en leur livrant de la nourriture à dos de caméléon...Et le pire je ne pourrais pas leur en vouloir de mettre ma parole en doute.

Bref, une fois que je fus installé et Madnel aussi, je fis avancer Denver. En effet il semblait aux anges de pouvoir bouger et par moment je voyais un oeil arriver vers moi. A chaque fois, je sursautais, j’étais pas peureux mais voir un oeil arriver vers soi n’était pas un truc habituel quand même. Le chariot ne bougeait pas du tout et Madnel pouvait cuisiner sans soucis, par contre l’odeur me donnait encore plus faim.

“Je veux pas priver les soldats mais y’aurait pas un truc à manger qui traine pour moi ?”

L’animal conservait un rythme de marche normal et il semblait tellement content de tracter qu’il en avait oublié de faire des bêtises.

DU POINT DE VUE DE MADNEL:

« Ne t’inquiète pas, l’ami. Tu penses bien que j’ai songé à toi ! » Répondit joyeusement Madnel.

L’homme prit un morceau de viande, une sorte de lard séché mais en forme de bifteck, et fît un lancé en cloche qui aurait dû atterrir dans les bras du maître-chien. Mais c’était sans compter les réflexes de Gizzig, avec ses yeux amovibles, qui avaient repéré le morceau depuis un moment. Sa langue siffla au-dessus d’Alek dans un claquement, la ventouse emprisonnant la nourriture juste avant que le maître-chien ne puisse s’en emparer, et le caméléon le goba d’un coup dans son rire habituel.

« Quel Atlante ! » Ironisa le Natus. « Comment donc as-tu pu vaincre la reine avec réflexes si aiguisés ?!?»

Il ria de bon coeur.
Reprendre entièrement son métier de cuisinier, faire la piste sans avoir à combattre et subir les horreurs de la guerre, semblait lui avoir redonné du baume au coeur. C’est comme si, en retrouvant ces automatismes d’avant-guerre, il échappait au mauvais souvenir des proches qu’il avait perdu, à la douleur insidieuse que tout le monde avait...et que pourtant personne ne partageait.

« Je te cherche à la provocation. » Admit Madnel en riant une dernière fois. Plus doucement cette fois. « On attendra d’être arrivé pour contenter ton estomac. Gizzig te prendra tout ce qui approchera de tes mains... »

Le chariot avança longuement. Une bonne heure sur les indications de cuisinier qui se mettait parfois à chanter. Le plus généralement, c’était à la gloire des Trois, comme toujours. Le peuple Natus n’avait que cette priorité. Mais en d’autres occasions, c’était des chants plutôt jolis et poétiques. A la gloire de la beauté de la femme, par exemple, ou la grande valeur spirituelle des Vertueuses Pugilistes.
Au fur et à mesure de leur avancée, le terrain devint de moins en moins chaotique...justement parce qu’il était entièrement démoli. Il n’y avait plus rien encore debout sauf quelques morceaux de murs ou des infrastructures éventrées qui témoignaient d’anciennes bâtisses. Parfois, on se demandait même où se finissait les bords des rues et où commençaient les murs.

« Avant la guerre, j’allais souvent avec Gizzig. » Commença Madnel en touillant ses trois marmites. L’odeur de la nourriture montait, quelque chose approchant du pot au feu, le genre de plat que l’on croirait impossible d’accès après les combats. « Les gars étaient souvent en entraînement. A vrai dire, ils y étaient toujours. Différentes équipes tu vois ? Avec des attaquants et des défenseurs. Les armes chargées à blanc, les protections sur les lames. Ils ne cessaient de simuler les affrontements pour se préparer. Et ça partout en Magna...»
Il tapa son énorme louche de bois sur le bord de la marmite et rajusta le torchon sur ses épaules.
« Cela durait des jours entiers avant le répit. Leurs liens se languissaient d’eux, comprenaient tout en regrettant le vide dans leur couche. Et évidement, pas grand chose à manger sur les places, les rues et les barricades d’exercices. A peine de quoi contenter le premier jour de famine dans la musette. »
Il ria sur le ton de la nostalgie.
« Grande joie, gaieté et bonne humeur lorsque les gars voyaient mon chariot s’approcher d’eux ! Je n’ai nul doute qu’ils apprécieront mon retour maintenant que tout va mieux. » Il changea de ton. « Oui, là, à droite. Il faut descendre cette rue. »

Le plan de Vida était une chose. Mais le voir de ses yeux en était une autre.
Depuis sa position en hauteur, Alek considéra la ligne de défense des Natus qui s’étiraient tout au long d’un relief. Il y avait des batteries d’artilleries, des canons, des mitrailleuses à tubes. Mais aucun ne tirait. Il n’y avait que la paix et le silence sur ce fil de surplomb. La position avait une valeur stratégique incontestable. Comme elle l’avait dit, en effet, les Wraiths qui se planquaient plus loin, dans les ruines d’un quartier abandonné, étaient littéralement encerclé et sans issues. Il n’y avait pas l’ombre d’un espoir pour eux.

Il y avait plusieurs centaines de mètres de no man’s land à parcourir et, depuis ces positions surélevées qui étaient habilement occupées par les Natus, on ne perdait rien de la vue. Pas le moindre angle mort pour toutes les armes. L’armée alliée, d’ailleurs, n’avait même pas besoin de former une ligne compacte, comme dans une tranchée. Non, il lui avait suffit de faire plusieurs postes avec des observateurs, des tirailleurs, qui soutenaient et défendaient les positions de tirs.

Le maître chien apprécierait sûrement cette vue de domination totale. Quel que soit le nombre des Wraiths cachés dans ces amas de ruines, les Natus n’avaient qu’à donner du canon pour leur faire passer toutes envies d’assaut. D’ailleurs, ils devaient se cacher comme des rats. Parce qu’aucun poste d’observation ne réussissait à les garder en vue en continue.

Les indications de Madnel amenèrent le chariot à atteindre ces positions. Les Natus ne les quittaient pas et c’est la cantine qui allaient à eux. Lorsque le cuisinier et l’Atlante parvinrent sur le petit chemin qui les menait à ce carré de sac de rocailles entourant l’artillerie, ils trouvèrent une vingtaine de soldats assis sur les amas. Plusieurs d’entre eux lancèrent des cris joyeux en voyant le chariot de loin, levant leur écuelles en un “coucou, on a faim !” qui faisait oublier le désastre environnant.
Bien sûr, Gizzig fût déçu de s’arrêter là. Mais c’était sans compter la joie des Natus qui vinrent jusqu’à eux.

« Hé ! Par les Trois, Madnel ! Tu es vivant ! » Fît le premier. Un gradé apparemment.
« Regarde-moi ça. Ce cuisto est si aimant de son image qu’il en va faire d’un Atlante son conducteur ! » Blagua le second.
« Ah ! Quelle joie de voir que vous n’avez pas rejoint les Trois, mes amis. Je vous présente l’Atlante Hamilton : qui a préféré venir nous prêter main forte que de rester dans sa couche. »

La vingtaine d’hommes agglutinés devant le chariot, les écuelles et cuillères dans les mains, le saluèrent en choeur. Plusieurs ne surent retenir des blagues bon enfant ou vaseuses en guise d’accueil. Comme par exemple : “Tu aurais pu nous présenter Atlante plus beau, celui-ci nous couperait l'appétit.” Ou encore : “Diable, il ne doit plus avoir de liens au foyer pour venir s’ennuyer auprès de nous, sa vie doit être devenue bien triste !”
Des rires joyeux avaient ponctué ces répliques. Sans réelle moquerie et plus dans un esprit de franche camaraderie.
Ils le saluèrent tous chaleureusement, comme s’il avait été l’un des leurs, ce qui était le cas. Alek ne le savait pas mais il avait fait sensation parmi l’armée Natus. Comme tous les Atlantes d’ailleurs. Mais chez les tirailleurs, en particulier, pour le sauvetage de Vadrielle, et notamment son action sur le carrefour Patriote, ceux-ci avaient inscrit ses faits d’armes dans le registre même de leur corps d’armée. Le nom d’Hamilton circulait donc un peu plus souvent chez les tirailleurs que chez les autres.

Madnel, en tournant une roue reliée à un système de poulie de levage, fit baisser le chariot au niveau du sol, indépendamment des roues qui restaient en position. Les soldats étaient donc à bonne hauteur pour se faire servir. Au passage, le cuisinier servit une écuelle à Alek, l’invitant à venir déjeuner avec les hommes. Il lui donna en plus un morceau de pain avec un bout de viande séchée, du fromage et un quart d’eau provenant de la citerne.
Pendant ce temps, tout le monde discutait joyeusement par petits groupes. On aurait cru que la guerre n’avait jamais existé, que les hommes s’étaient rassemblés pour une occasion comme un anniversaire ou simplement une invitation à passer du temps ensemble. Seuls quelques soldats restaient à la surveillance du secteur en mangeant devant des longues-vues sur trépieds.

Madnel continuait de les servir. Mais il discutait en même temps avec ce qui semblait être le chef du groupe.

« Plus grand monde, hélas. » Répondit-il, la mine lasse. « Targos est toujours là. Badène a perdu son bras. Il y a aussi Griis, Mafgone, Dagna, qui sont blessés. » Il haussa les épaules. « Eptan est vivant lui aussi. Mais la folie s’est emparée de lui au matin du deuxième jour : il a vu ses deux fils exploser en morceaux. Et Virnir...il a été entièrement vidé par le dévoreur... »
« Au fait. On ne sait toujours pas ce qu’est devenu le groupe de Rhéale. Elles devaient prendre la rue Détrus...»
« Ah ! » Fit Madnel, dépité. « Les femmes n’ont pas réussi à l’atteindre. Une machinerie du dévoreur les a toutes anéanties d’après ce que j’ai entendu dire. Elles seront enterrées dans la semaine...»
Le chef secoua négativement la tête. Il s’était attendu à ce type de nouvelles.
« Ythran croit toujours en la survie de ses deux femmes. Et elles étaient dans le groupe de Rhéale. Je ne sais pas comment on pourra lui dire... » Le chef soupira. « Enfin, c’est ainsi. Elles sont plus heureuse auprès des Trois. »

Un homme vint directement voir Alek. Il avait l’air gêné, ne voulait certainement pas le déranger pendant qu’il mangeait. Mais l’homme avait apparemment quelque chose à lui dire. Son uniforme était en partie déchiré, sa lèvre était fendue en deux côtés et il portait la marque d’un début de ponction sur la poitrine.

« Atlante Hamilton ? » Il lui fît un signe en guise de salut. « Je suis le tirailleur Hanock. Vous faites la piste avec Madnel, c’est bien ça ? »

Il eut un moment d’hésitation avant de lui tendre un paquet. Il contenait des morceaux de bois qui avaient tous été taillé pour correspondre à une dimension et des tailles précises. Cela avait été fait au couteau et représentait guère plus que des petites barres. Il y en avait une bonne cinquantaine.

« Le troisième poste sur votre route. Une duelliste du nom de Veprane. Pouvez-vous lui remettre ? C’est important. »

Alek Hamilton


Ahhhh mais c’est que j’allais l’apprécier de plus en plus ce Madnel s’il me donnait de la nourriture. Quand je vis le morceau de lard, j’en avais l’eau à la bouche. Au diable le régime alimentaire militaire, j’étais au repos donc je pouvais me faire plaisir. Et puis si on me disait un truc je répondrais que la nourriture est aussi une forme de thérapie et toc. Seulement je ne m’étais pas méfié de ce salopiot de lézard qui me piqua ma bouffe avant même que j’ai pu l’attrapper. Et en plus il se marrait ?

“ Écoute moi bien la salamandre...tu me refais ça et tu finis en chaussures, sac à main, ceintures etc.”

S’il croyait que j’allais me laisser faire parce qu’il était gros, il se foutait l’oeil dans la tête jusqu’au cou. Pour la bouffe c’était pas de quartiers et puis j’avais résisté à un berger allemand pas content alors le Pascal aux hormones ne me faisait pas peur. Bien sûr Madnel ne loupa pas l’occas de se foutre de ma gueule. Au moins je l’amusais c’était toujours ça.

“ Tu peux me taquiner, je ne le prends pas mal mais j’ai l’habitude des animaux donc un jour je l’aurais et ça lui fera bizarre. Mais j’attendrais qu’on soient arrivés pour manger.”
Le trajet était redevenu calme, le lézard marchait, Madnel chantait et moi j’étais perdu dans mes pensées. J’aimais bien chanter mais là rien ne me venait en tête et puis Madnel chantait bien donc je l’écoutais. La route était devenu plus facile, les chants étaient sur les trois, dont je n’avais toujours pas bien compris ce que c’était. Des sortes de dieux peut être. Mais je préférais les chants sur les femmes et sur les vertueuses. La mélodie était plus agréable et le sujet me parlait plus. Si Vadrielle se réveillait un jour il allait falloir qu’elle m’explique vraiment quel est leur rang dans cette société même si Madnel m’avait déjà donné par mal d’infos.

L’odeur de légumes qui se dégageait des marmites me donnait moins faim. J’étais un yankee de base, hamburgers, ribs, voilà de la bonne nourriture. Le cuisto m’expliqua ensuite comment ils vivaient avant la guerre, un peu à la dure je trouve, comme nous lors de nos manoeuvres d'entraînement. Ce peuple était plus que prêt à l’affrontement et je comprenais mieux pourquoi ils s’étaient si bien battus. Je n’aurais pas aimé être leur ennemi. Je ne dis rien, je le laissais parler.

Je pris le chemin qui m’indiqua Madnel et de là je pus voir la position de force qu’avaient les Natus sur les rares Wraiths survivants. Les wraiths n’avaient aucune chance de s’en sortir, ils pourraient courir à travers le no man’s land mais ils se feraient tuer assez rapidement. Ils étaient acculés dans ces ruines et les hommes qui tenaient les positions ne semblaient pas sur les dents. En fait, c’était du tir au pigeon par intermittence. Ce jeu pourrait m’amuser un peu. Même si personnellement j’aurais rasé ces ruines et je les auraient chassés jusqu’au dernier. Mais je reconnaissais que cette position d’avantage était très bonne pour le moral des troupes.

Les soldats présents nous accueillirent très gentiment...bah normal on apportait la bouffe. Même sur terre le ravitaillement en nourriture était toujours très bien accueilli. Les blagues étaient d’ailleurs les mêmes qu’ont soient terriens ou natus.

“ Paraît que votre cuisto a besoin d’un atlante avec lui pour ne pas avoir peur. Ah, les femmes de la cité ne sont pas excitantes. Je préfère encore me battre, c’est pour vous dire. “

Cette ambiance de soldats du terrain m’avait manqué, tout dans la déconne, rien de méchant. Je pris à manger mais franchement l’idée de manger un genre de pot au feu me déprimait un peu, heureusement qu’il y avait du fromage pour me remonter le moral. Tout le monde parlait et j’écoutais d’une oreille ce que disais le groupe autour de Madnel. Les pertes de ce peuple étaient vraiment énormes. Je me contentais de manger sans intervenir car ça ne me regardait pas. Je tiquais un peu quand ils parlaient d’un mec avec deux femmes...oh le veinard...c’était légal ici ? Quoique j’avais déjà du mal à en supporter une sur du long terme alors deux vla les emmerdes. Mais deux femmes pour moi je dirais pas non.

Je mangeais tranquillement quand un Natus s’approcha de moi. Il avait l’air un peu mal à l’aise...bah ? Je n’allais pas le manger que je sache. Je lui rendis son salut.

“ Oui c’est bien moi. Oui je l’aide à distribuer la nourriture.”
Je n’avais pas l’habitude de recevoir autant de marques de respect et en fait je ne savais pas pourquoi ils étaient comme ça face à moi. On avait tous combattu ensemble, je n’avais rien fait d’exceptionnel par rapport à eux. Je pris le paquet qu’il me tendait. Des morceaux de bois..ok encore un truc de leur culture.

“ Bien sur, je lui donnerais quand je la verrais. Puis je te demander ce que c’est ? “

Une duelliste ? Comme Vadrielle où j’avais encore rien compris ? Putain mais ils peuvent pas avoir une organigramme pour que j’y comprenne quelque chose dans leur peuple ?


DU POINT DE VUE DE MADNEL:

Le tirailleur expliqua rapidement à Alek que la duelliste avait besoin de ses bâtonnets pour terminer un petit ouvrage. Apparemment, la mobilisation ne les avait pas empêché de concevoir certains objets et ces pièces de bois lui semblait vital.
Madnel appela Alek quelques minutes plus tard. Tous les soldats avaient été servi et il était temps de partir pour le point de cantine suivant. Le cuisinier fît remonter le chariot à bonne hauteur sur ses roues avant de transvaser les restes dans l’une de ses marmites. Ainsi, il recommença sa recette sur celle qui venait d’être vidée alors que le maître-chien reprenait les rênes.

Gizzig était en fête alors qu’ils repartaient sous les saluts respectueux de la vingtaine de soldats encore en train de manger. Le deuxième arrêt fût similaire et les visages, pourtant différents, témoignaient de la même expression salvatrice.

Sur la route du troisième arrêt, Alek tomba sur un soldat solitaire qui était en train de marcher vers le poste numéro trois. Enfin...marcher était un bien grand mot. Il était plutôt en train de sauter à pied joint dans une boiterie très douloureuse. S’en était au point qu’il s’aidait de sa propre arme comme d’une béquille de fortune pour progresser sur le terrain accidenté. Toute une longueur de son pantalon avait été découpé, laissant sa jambe à nue où se distinguait facilement un bandage rougi.
Le maître-chien n’avait pas besoin de s’y intéresser davantage pour savoir que la blessure était sérieuse et qu’elle avait été traitée par un médecin Atlante. Il y avait forcément eu une opération chirurgicale avec des points et le Natus avait prit un gros risque en se remettant en route. C’était récent et les médicaments devaient forcément l’aider à se déplacer. Cela ne l’empêchait pas de souffrir le martyr a chacun de ses pas, surtout lorsqu’il manquait de chuter en portant tout son poids du mauvais côté.

Lorsque le chariot arriva à sa hauteur, Madnel l’interpella le premier. Le Natus blessé se retourna et, Madnel le reconnaissant soudainement, poussa une expression de vive surprise. Il descendit même de son chariot pour l’accueillir d’une grande accolade.

« Par toutes les âmes des Tréfonds ! Sacré combattant que voilà ! Skelte, tu es vivant ! »
Le Natus répondit d’un grand rire avant de le serrer à son tour dans ses bras. Madnel poursuivit :
« Mais je te pensais mort ! J’ai vu le tir de l’ennemi t’emporter dans le vide. Comment cela est-ce possible ?!? »
« Oh, Madnel, si tu savais ! Des brancardiers m’ont trouvé ! J’avais la tête littéralement cassée par la chute sur ces maudits rochers ! Et ma jambe se faisait un lac de mon propre sang ! J’agonisais à l’antenne de secours. Même le fer rouge ne suffisait pas à interrompre tel mal. Tout était fini pour moi ! »
Le Natus avait montré au passage l’énorme entaille qu’il avait sur le cuir chevelu ainsi que les nombreuses bosses. On lui avait tondu une bonne part de sa chevelure pour faire des sutures. Un travail efficace qui provenait, encore une fois, des médecins d’Atlantis. En racontant son histoire, le Natus avait carrément des étoiles dans les yeux.
« Mais c’est là que mon ange protecteur m’est apparu ! Une médicastre Atlante blonde s’est penchée sur moi et m’a extirpé ce mal par ses étranges techniques. Par les Trois, elle m’a cousu la tête et la jambe comme un vulgaire rideau mais...quelle efficacité !...Et Imagine donc, mon ami, la plus belle expression physique de la Grande Rhoamytra incarnée en cette femme. Une beauté digne à t’en rendre aveugle ! Oui, comme je te le dis ! Son corps, son visage, tout est envoûtement ! Au point que je me suis questionné sur la santé de mon esprit...»
Madnel éclata de rire en l’entourant d’un bras pour l’aider à se déplacer. Il l’approcha du chariot.
« Ce n’est point menteries, Madnel. Et elle a un verbe, à en faire frémir les plus éloquents de nos argumentaires. Dès que sa colère se présente, tous s'écrasent brusquement sous l’acier de ses mots ! Nul doute qu’elle aurait anéanti à elle seule le dévoreur s’il y étaient sensibles... »
Il soupira.
« La Magna m’en soit témoin, je suis fatalement empêtré dans le lien de cette beautée Atlante... »
« Tu es bien trop sensible, l’ami ! Et elle t’a laissé partir comme ça ? Même avec ses mots d’aciers ? »
Cette fois, c’est Skelte qui rigola. Il prit place sur le chariot tout en répondant, un léger sourire contrit sur les lèvres à cause de l’effort.
« Par les Trois, non ! J’ai du attendre qu’un autre cas détourne son attention. Il m’a fallu fuir comme si j’avais eu le dévoreur aux fesses !!! Nulle doute que cette déesse va... »
Il s’interrompit en remarquant l’accoutrement d’Alek, comprenant soudainement qu’il s’agissait d’un Atlante. L’espace d’un instant, la crainte parcourut son regard.
« Seigneurs. Cet Atlante compte-t-il me vendre à la déesse médicastre ? »
« Nulle crainte à avoir. C’est un ami fiable et valeureux. Alek Hamilton, voici Skelte. Nous avons grandi dans le même groupe de combat et combattu ensemble lors du premier jour de la Guerre. »
Skelte écarquilla les yeux.
« Ce nom...serait-ce le sauveur de Vadrielle, la septième ? »

Madnel l’aida à s’installer confortablement tout en le rassurant. Il lui servit même son repas tandis que la route reprenait en direction du troisième poste. Là, comme d’habitude, les soldats leur firent un bon accueil. S’en était même plus chaleureux en ayant débarqué le Natus blessé. Le militaire n’avait visiblement aucune envie de passer son temps à l'hôpital de campagne et préférait rester sur la ligne, avec ses frères d’armes survivant, quitte a souffrir lorsque la douleur se réveillerait. D’ailleurs, le reste de l’escouade appréciait beaucoup son retour et était déjà en train de lui trouver une place confortable.

En demandant l’endroit où il pourrait trouver la duelliste Veprane, les Natus lui indiquèrent les restes d’une petite bâtisse en ruine juste à côté de lui. A l’intérieur, des lits se trouvaient au rez de chaussé, la plupart étant vide, d’autres occupés par des soldats épuisés. Mais il n’y avait qu’une seule femme, une brune, qui se trouvait allongé sur le ventre.

La première chose qui sauta aux yeux d’Alek fut l’impressionnante partie calcinée qui recouvrait son derrière. Un bandage rouge, noir et cramoisi, recouvrait une plaie béante. La périphérie du pantalon était entièrement brûlé et les parties saines étaient tachés de sang caillé. Deux poches de transfusions d’origine Atlante allaient jusqu’à son avant-bras. “Morphine” était inscrit sur l’une d’elles.

On trouvait également sur son omoplate droite, à travers son uniforme déchiré, la marque profonde d’une griffure de Wraith. Comme un début de ponction au mauvais endroit et complétement raté. Une glissade de l’orifice de perforation qui avait ouvert une entaille que les sutures suffisait à peine à refermer. Il y avait également plusieurs contusions visibles tout autour.

Pas besoin de se poser davantage de questions : Veprane avait été touché aux fesses par un tir plasma. Et ayant probablement survécu malgré le traumatisme et l'hémorragie, l’ennemi avait tenté de l’achever en la ponctionnant salement dans le dos.

Ainsi allongée sur le ventre, appuyée sur ses coudes, la duelliste ne semblait pas souffrir grâce à la médication. Son visage était recouvert de plusieurs éraflures et de cernes de fatigue mais rien ne semblait la dévier de son occupation. En effet, sa position lui permettait tout de même de se servir de ses mains et elle confectionnait une étrange cage avec des morceaux de bois taillé. Alek en avait une cinquantaine du même type de la part du tirailleur Hanock. Cela semblait l’occuper de manière très positive et elle était tellement absorbée qu’elle ignora tout bonnement le regard posé sur elle et son bandage cramoisi.

La duelliste avait son arme posée juste à côté, à plat sur le sol et à portée de main, comme si elle s’apprêtait à repartir au combat dès la moindre alerte. Mais il était vraiment évident qu’elle était incapable de se redresser et encore moins de se déplacer. La duelliste approchait de la quarantaine et chantait gaiement une sorte de comptine pour enfant tout en s’affairant sur son étrange ouvrage.
Sans même détourner le regard en direction d’Alek, poursuivant son travail de manière imperturbable, elle cessa de chanter pour lui dire d’une voix haute et martiale :

« Bonjour Atlante. Votre médicastre est parti depuis plus d’une heure, vous l’avez manqué...»

Et elle reprit son chant dans un élan de tranquillité tout à fait serein.

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Dim 22 Oct - 18:06

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Alek Hamilton


Le soldat m’expliqua la fonction de ces petits morceaux de bois. Même pendant la guerre ce peuple avait trouvé assez d’espoir pour continuer à fabriquer des choses sans que ce soit pour soutenir l’effort de guerre. En fait si un jour un peuple voulait vraiment anéantir les Natus, il ne faudra pas qu’il s’y prenne par la force mais par les idéologies, casser leur manière de vivre, leurs croyances, ce que nous américains aimions faire lors d’un conflit. Je mis les morceaux de bois dans une de mes poches pour ne pas les perdre.

Nous quittions le premier poste et moi je reprenais mon rôle de pilote de caméléon. Faudrait que je demande à Atlantis de valider ça comme nouvelle compétence. Je n’étais pas sûr que ça soit bien utile mais sait on jamais..que sur un monde je me trouve face à une licorne rose à paillettes. Je pourrais la guider héhé. Bref le deuxième arrêt fut identique au premier sauf que là je ne mangeais pas. Et personne ne me donnait des trucs à transmettre. Pascal lui semblait hyper heureux de pouvoir marcher...cette bestiole était vraiment bizarre. Quand nous serons rentrés j'essaierai de lui lancer un bâton comme à Kalash pour voir la réaction. Quoi que vu la taille de l’animal faudrait que ce soit une poutre.

Pascal se dandinait sur la route quand je vis un soldat tenter d’avancer. Il boitait mais semblait résolu à rejoindre son poste. En arrivant à sa hauteur j’allais lui proposer de monter mais Madnel fut plus rapide que moi. Je vis qu’il avait vraiment morflé au niveau de la jambe et pas garanti qu’il puisse servir à quelque chose si la situation se tendait mais je comprenais de revenir sur le front. J’observais ses blessures, elles avaient toutes été soignés par des médecin d’Atlantis. Les pauvres avaient eu bcp de boulot.

Je l’écoutais raconter son histoire alors que Pascal avait repris sa marche. Une médecin blonde ? Il y en avait pas 36 sur la cité...J’aurais pû penser à Blondie, mais vu comme il la décrivait ce n’était pas elle. Trop de beauté et de douceur dans les paroles du Natus tout l’inverse du dragon d’Atlantis. Ah par contre le coup du caractère de merde ça pouvait lui correspondre..par contre il se trompait sur le fait qu’elle puisse battre les Wraiths elle avait déjà bien du mal à me faire obéir alors des Wraiths n’en parlons pas. Par contre elle pourrait leur casser royalement les couilles s’ils en avaient. N’empêche il en fallait peu aux Natus pour s’inventer des liens avec les gens.

Le vendre à la furie? noooon c’était tellement bien qu’elle se soit fait avoir par un Natus et puis pour une fois je n’allais pas me faire casser en vingt juste pour son bon plaisir. Je fis signe que je garderais ma bouche scellée. Mais bon sang qu’est ce qu’ils avaient tous avec Vadrielle c’était la star du coin ou quoi ? En arrivant au troisième poste je laissais Madnel seul pour aller faire ma livraison. On m’indiqua un bâtiment détruit..bah comme d’habitude hein, là où je serais étonné c’est si on m’indiquait un bâtiment en bon état. Je pris la direction indiquée et j’entrais dans une genre d’infirmerie ou de dortoir.
Et je fus accueilli par des fesses carbonisés...elle avait poussé l’expression avoir le feu aux fesses de manière un peu trop à la lettre. Je n’osais même pas imaginer la douleur...c’est ce que cette partie là du corps est super sensible. En m’approchant je vis qu’elle avait vraiment morflé, les Wraiths n’y étaient pas allés de main morte avec elle.

“J’ai déjà eu ma dose de médics sur la cité. Je suis venu pour vous donner ça de la part de Hanock”

Je sortis les morceaux de bois de ma poche pour les lui donner. On aurait dit qu’elle était en train de construire une cage, mais je ne poussais pas plus que ça la recherche. J’avais transmis ce qu’on m’avait demandé.


DU POINT DE VUE DE MADNEL:


La duelliste eut un léger sourire en voyant le contenu du paquet qui lui était adressé. Elle tendit sa main dans un geste vaseux, son bras visiblement trop faible pour porter le poids de ses propres muscles. Elle eut du mal à s’en rendre compte alors que ses doigts glissaient sur la surface du paquet sans pouvoir l’accrocher. Son esprit était visiblement embrumé par l’anesthésiant et sa réaction trop lente trahissait l’effet de la sédation. Elle se ravisa, désorientée, et poursuivit son travail avec les quelques morceaux qu’elle avait encore à disposition. D’ailleurs, l’un de ceux qu’elle avait pris dans ses mains rippa de son logement et tomba jusqu’au sol, hors de sa portée.
Elle fixa ses doigts tremblant d’un regard las, ne comprenant visiblement pas cette faiblesse, puis se tourna vers l’Atlante.

« Tu dois faire la piste avec un cuisinier pour m’avoir porté le pli de cet homme adorable...»

Elle revint sur son ouvrage qui n’était qu’à moitié terminé. Seule l’armature principale avait été réalisée, ses flancs encore vide d’une bonne partie ouverte. Elle garda le silence pendant quelques secondes, probablement à cause de la fatigue de son esprit, avant de reprendre. Un léger sourire parcourut ses lèvres. Ses paupières étaient entrouvertes et elle avait du mal à discerner le visage du maître-chien. Dans un instant de délire, elle se mit à le confondre avec un frère d’arme, voir même un membre de sa famille.

« Hé...Bannec, vas-tu m’aider à achever ceci ou comptes-tu me laisser seule avec mes démons ?»

Elle se reporta sur son travail en soupirant. Cela semblait lui demandait des efforts de plus en plus conséquent.

« Ta plus jeune soeur, Arelha, est au cinquième poste. Elle a un problème. Je suis en train de créer ceci pour lui rendre l’espoir. Lui rappeler que nous sommes tous là pour elle. » Elle cligna des yeux sous une évidente somnolence. Elle ne sentait peut-être pas la douleur mais elle luttait contre ce sommeil, refusant catégoriquement de s’y enfoncer tant qu’elle n’aurait pas terminé cette cage. « C’est important la famille...plus que jamais ! » Fit-elle en baillant.

Veprane secoua négativement la tête.
La drogue l’enfonçait de plus en plus. Elle avait dû abuser de sa volonté à ne pas s’assoupir. Elle récupéra l’un des bâtons pour l’insérer dans des trous qu’elle avait taillé à même le bois. Les quarante neuf autres morceaux devaient certainement servir à faire les barreaux tout autour de la cage. Il suffisait simplement de les lier à partir de cordelette en cuir, avec des noeuds autour des jonctions pour que ça ne bouge pas. Mais Alek eut soudainement un doute. L’ouvrage de fortune n’était pas un piège. Cela ne ressemblait pas vraiment à une cage servant à capturer le petit gibier. Car si on le retournait, si on le mettait à l’envers...le tout finissait par représenter...un berceau ?!?

« Ta soeur en a tant besoin...» Elle bailla et secoua une nouvelle fois la tête négativement. « Le sommeil m’emporte. Mais je...je ne veux pas. Non. Il faut que je le termine. Que j’y place ces étoffes. Et que je lui apporte...alors je marcherai jusqu’à elle...»

Veprane piqua du nez avant de se reprendre.

« Elle a besoin de...et...euh...tu sais ?...J’ai..enfin...dois lui apporter son...»

Un nouveau morceau de bois tomba sur le sol.


Alek Hamilton


La Natus semblait être complètement stone, je levais les yeux pour voir la perf qui était à son bras et vu les quantités, c’était encore un miracle qu’elle arrive à garder les yeux ouverts. A sa place je serais déjà dans les bras de morphée à rêver de trucs tous plus louches les uns que les autres. Je voyais bien qu’elle luttait contre l’effet du produit car elle voulait terminer son oeuvre, mais lutter ne servait à rien car la morphine gagnait toujours, j’en savais quelque chose. Un morceau de bois tomba au sol et je me penchais pour le ramasser. J’allais le lui rendre mais ça ne servirait à rien car elle était trop out pour en faire quoi que ce soit.

“ C’est ça oui, je fais la piste avec Madnel.”

Alors là chapeau d’être encore lucide avec la dose de cheval en morphine que nos chères blouses blanches lui faisaient passer. A sa place je serais vraiment dans les choux mais alors limite à rêver de danser la polka avec des manchots en Amazonie. Je regardais ce qu’elle était en train de fabriquer. On aurait dit une cage mais je ne voyais pas trop l’intérêt de construire ça maintenant. Je la regardais quand elle se remit à parler, ça y est la morphine faisait son effet. Lui dire que je n’étais pas ce Bannec ne servirait à rien car son esprit était déjà parti ailleurs.
Je ne savais pas qui était ce Natus mais apparement il avait une jeune soeur qui avait un soucis. Bon ...me vl’a bien. Honnêtement si quelqu’un rapportait sur Atlantis que j’avais été aussi gentil, je le tuerais avant qu’il n’ai prononcé le moindre mot. Mais là je me voyais mal faire mon crevard et la laisser divaguer toute seule...j’allais rester en attendant que le deuxième effet kisscool de la morphine fasse effet et qu’elle s’endorme. Je la regardais continuer son oeuvre avec de plus en plus de difficultés, c’était vraiment gros pour un cage quand même. Et puis pourquoi elle parlait de famille et de problème? J’étais largué mais quand un morceau tomba au sol, je me penchais à nouveau pour le ramasser et là je vis ce que c’était réellement...un berceau...ah ouais costaud le problème en effet.

“ Les atlantes t’ont donné une potion pour dormir afin que la douleur cesse et que ton corps se répare plus vite, ne lutte pas. Je vais m’occuper de finir ton oeuvre et je lui apporterais.

Je tentais de me faire passer pour ce Bannec en lui répondant. C’était pas compliqué de continuer son oeuvre et j’étais plutôt doué de mes dix doigts et pas seulement pour satisfaire les femmes. Bon je n’avais jamais construits de berceau de ma vie et j’espérais bien ne pas avoir à le faire un jour mais là je pouvais aider, après tout j’étais venu pour ça. J’attrapais doucement le berceau de ses mains.

“ Maintenant repose toi

Je continuais donc à placer les bouts de bois dans leurs emplacements et je liais tout ça par de la corde. Putain j’vous jure...moi...le mec anti famille, j’étais en train de construire un berceau pour une inconnue. Je le répétais mais si ça se savait sur Atlantis adieu ma réputation de panda mal luné et désagréable.


DU POINT DE VUE DE MADNEL:


Veprane poussa un long soupir de soulagement.
Les paroles d’Alek avait été bien choisi, bien employé.
Elle pensait vraiment avoir affaire à Bannec et lui offrit un charmant sourire chargé de gratitude en guise de réponse. Pendant quelques minutes, elle l’observa en train de poursuivre sa création. Les bras repliés sous son oreiller pour permettre à son visage d’être à bonne hauteur, elle suivait la danse de ces doigts sur le bois et le cuir d’un regard qui vacillait régulièrement.

Cela l'hypnotisait.
Chargés par la morphine, ses paupières devenaient aussi lourde que du plomb. Elle bataillait férocement pour garder ses yeux ouverts mais la simple assurance de savoir son objectif rempli avait fait cesser la rébellion de son corps épuisé. C’est comme si la part de son esprit encore lucide avait compris qu’Alek ne mentait pas, qu’il amènerait effectivement le berceau à Arelha et qu’elle n’avait rien à craindre de sa part. Pas de mensonges ni malveillance.
Alors cette part lucide accordait enfin la soumission du corps face à la drogue. Le souffle un peu plus fort et régulier de la duelliste fut le signe qu’elle s’était enfin endormie. Alek trouva à travers les traits tirés et les multiples éraflures de son visage une sérénité qui semblait lui avoir longuement manqué. La morphine avait pour avantage, ou pour défaut, d’enfoncer les patients dans des sommeils sans rêves. Elle ne serait pas agitée par les mauvais souvenirs. Elle ne serait pas de retour dans les moments les plus traumatisants de la Guerre.
Non, Véprane récupérait simplement de ses blessures sans subir la violence de ses songes ou de la douleur. Et le rythme de son dos se soulevant sous sa respiration témoignait d’une tranquillité salvatrice.

Le berceau était terminé.
Il n’était pas très lourd, juste un peu encombrant. Lorsqu’il le porta jusqu’à la cantine de Madnel, il n’y avait eu que peu de regards dans sa direction. C’est comme si les soldats présents étaient au courant, ou parfaitement habitués, à ce genre de choses. Le cuisinier ne fit aucun commentaire, il se contenta d’aider Alek en trouvant une place assez sûre pour l’objet qu’il aurait à livrer un peu plus tard. Les militaires les saluèrent chaleureusement et Gizzig réclama le départ, imperturbable. La routine s’était installée de cette manière : les deux hommes allaient d’un point à l’autre de la ligne de défense en rencontrant des soldats affamés mais soudés. Le plus souvent, Madnel faisait le service et Alek allait d’un soldat à l’autre, apportant parfois la croûte à ceux qui restait de faction à l’observation.

A un moment, il surprit la conversation d’un groupe de soldats hilares. Ils s’étaient rassemblés autour du plaisantin de service en consommant leur repas avec un grand plaisir. Le plat semblait leur avoir manqué au point qu’ils le dégustaient tous sans empressement. Ce petit moment sentait la victoire qui se faisait dans la joie et le rire.

« Mais pas du tout ! Ce n’est pas invention que ceci, je l’ai vu de mes yeux ! Il avait même plus son arme, son uniforme déchiré par le tir d’une machinerie ! Son artificier avait reçu nombre d’éclats qui l’avait rendu aveugle alors il s’empare de la sacoche explosive. Et il court comme si la folie l’avait emporté pour de bon ! On le voit s’élancer sur la machinerie en un cri mémorable ! »

Le rigolo mima un cri de guerre digne d’un adolescent en pleine mue. Le groupe s’esclaffa.

« Le dévoreur n’en revient pas. Natus unique qui lui fonce dessus avec tel cri improbable, sacoche fumante en main. Le voilà qui sort sa dague pour la planter dans l’épaule de notre bon héros, assuré de sa force et de sa victoire. Mais c’est sans compter la motivation d’Istrus qui lui passe littéralement la bandoulière autour du cou. »

Les rires montèrent une fois de plus.

« Comme je vous le dis, oui ! Autour du cou ! Et il prend même le temps de lui dire, avec sa foutue voix de gosse sorti des jupettes : “te voilà belle parure, un cadeau Natus d’exception”. Et il se sauve avant que le tout n’explose en envoyant des débris en tout sens. »

Le rigolo fît un large mouvement de bras.

« Vaporisé le dévoreur ! Plus qu’amas de chair nauséabonde étalée au quatre coins de la rue ! Et plus d’Istrus non plus ! Moi j’ai bien cru qu’il y était passé puisqu’on ne l’y retrouvait plus. Mais en cherchant bien, il était tombé dans la cave d’une maison démolie. On l’y a trouvé suspendu dans le vide...tenu par le reste de son pantalon sur un crochet métallique.»

Nouvelle série de rire.

« Cul nul et rougi par la chaleur de l’explosion que notre héros retourne rendre compte au Meneur Paresok. Et lorsque celui-ci s’intrigue par telle tenue, savez-vous ce qu’il ose y répondre ? Que c’est grand inventeur ! Un bel appât à dévoreur qu’il vient de trouver par grande expérience ! »

Le fou rire fut général parmi ce groupe. Les propos n’avaient peut-être rien de bien mirobolant mais les mimiques du Natus se chargeaient de rendre le spectacle des plus burlesque.

Madnel et Alek repartirent encore.
Enfin pour le cinquième poste. Mais cette fois-ci, l’ambiance ne fut pas du tout la même. Les soldats n’avaient pas faim, ils se fichaient même éperdument de la cantine, comme irrémédiablement préoccupé par quelque chose de beaucoup plus important. Il n’y avait pourtant pas d’affrontements, ni de mort récente. Mais les hommes réunis par petits groupes jetaient des oeillades craintives en direction d’Alek, comme s’il allait les dénoncer d’une quelconque faute ou qu’il était un témoin gênant.

Il y avait un bâtiment qu’ils semblaient cerner et protéger de par leur présence. Comme un cordon humain de protection. A chaque pas de l’Atlante, un Natus se plaçait volontairement sur sa route, le torse bombé en signe de défi, mais avec un air surtout inquiet. C’est à l’intérieur que se trouvait forcément Arelha, pas besoin de demander puisqu’il y avait les pleurs d’un nourrisson affamé qui filtraient à travers la porte brisée.

Seul le chef de groupe, un peu plus alerte que les autres, vint à la rencontre du maître chien pour lui demander la raison de sa visite. Le Natus acquiesça avant de l’attirer à l’écart pour lui faire des confidences :

« Arelha a sauvé beaucoup des miens, Atlante. Mais elle a subi bien étrange épreuve de vie en accouchant d’un petit garçon au beau milieu de la bataille... » Le chef haussa les épaules. « Grand mystère de savoir comment toutes ces explosions, tirs et vacarme assourdissant n’ont eu raison de la vie du petit être. D’autant plus que notre belle duelliste n’avait point eu ventre rond depuis toujours... »

Le chef de groupe se tourna vers le bâtiment dans lequel elle était retranchée.

« Elle a prit grande crainte d’aveux a avoir été prise de force il y a long-cycle. Le symbole de cette violence en ses mains, elle a paniqué et nous refuse depuis toute approche... » Son regard se riva dans le sien. « Nous sommes très inquiet. Vous êtes Atlante, fils des Lumineux qui guerroyaient le dévoreur jadis, peut-être portera-t-elle davantage intérêt à vos mots plutôt qu’aux nôtres ? »

Alek Hamilton


Faire ce berceau n’était pas très difficile. Je pouvais me montrer très patient pour faire les choses bien. Je sentais le regard de la Natus sur moi mais j’y prêtais pas attention car je savais que la morphine allait finir par faire effet et qu’elle s’endormirait. Terminer cette oeuvre me pris une bonne heure. Une heure de calme complet, je m’étais coupé de tout tellement j’étais concentré sur cette construction. Occuper mes mains et mon esprit me firent un bien fou et donc après ce moment de réel calme j’avais terminé le berceau.

C’était pas très grand...bah un bébé c’est pas grand non plus. Je n’étais pas très pro en bébés voir même je les fuyais. J’avais une nièce que je couvrais de cadeaux dès que je le pouvais mais à part elle, il n’y avait pas d’autres enfants dans mon entourage. Quelques amis en avaient mais étant à l’armée je ne les voyais jamais. Bref le racontage de vie étant terminé, je sortis avec le meuble dans les bras pour l’amener sur la calèche, carriole enfin le machin avec des roues. Personne ne me posa de questions, même pas Madnel. La discrétion encore une qualité très agréable de ce peuple.

Pascal était une nouvelle fois super méga content de pouvoir marcher. On dirait Kalash à chaque fois qu’il me voyait prendre sa balle rouge pour aller jouer. Au quatrième poste tout était calme, Madnel distribua la nourriture et je l’aidais. Un Natus racontait une histoire mais j’y prêtais aucun intérêt. L’arrêt à ce poste fut assez court. On repartit vers le cinquième poste...je ne me rappelais plus si Madnel m’avait dit le nombre de postes sur cette ligne de défense. Nous étions donc en route vers le poste où je devais trouver la nouvelle maman Natus et lui donner ce berceau.

Quand nous fûmes arrivés, j’allais chercher mon colis pour le livrer. C’était bizarre les Natus étaient positionnés comme s’ils défendaient un bâtiment. A chaque pas que je faisais j’avais droit à des numéros de gros bras. Euh...ils croyaient vraiment m'impressionner là ? Et ils ne voyaient pas ce que je portais ces abrutis ? Je commençais à avoir l’air moins sympathique et heureusement le chef vint à ma rencontre avant qu’une droite ne parte dans le pif d’un Natus. J’en croyais pas mes oreilles, le viol se pratiquait aussi chez les Natus ? Je pouvais comprendre dans certains cas et envers certaines personnes qu’on tue, qu’on frappe, qu’on torture...mais qu’on viole ? Je ne comprenais vraiment pas l’intérêt. Je haissais ce genre de mecs et les derniers à avoir croisé ma route avaient perdu des morceaux au passage. Je ne tolérais pas le viol et encore moins sur une amie, ou ex amie...peu importe.

“Je suis là pour lui donner ce berceau de la part de Véprane, je ne vais pas la déranger plus que nécessaire je vous en fais la parole.

Je passais devant lui pour entrer dans le bâtiment. Les Natus ne connaissaient pas le Panda têtu. Je m’arrêtais juste avant d’entrer en me retournant vers le chef.

“ J’essaierais de lui faire dire le nom ou un indice, les violeurs sont pires que des Wraiths à mes yeux.

DU POINT DE VUE DE MADNEL


« Je compte sur vous... »

Cela avait été les derniers mots du leader avant qu’Alek ne pénètre dans les ruines de cette bâtisse. L’intérieur était très sombre, dévasté, les meubles complètement brisés et réduit en miette. L’absence de cristaux de lumière rendait l’environnement particulièrement glauque et sombre. Et puisque le maître-chien était venu sans lentilles de vision, il lui était difficile de cerner quoi que ce soit.

Ce qui est certain, c’est que la duelliste n’était pas resté dans ce couloir. Il y avait pourtant certaines de ses affaires, comme des morceaux de viande séché et un mortier qui lui permettait de réduire le tout en bouillie. Avec une gourde, elle était apparemment en train de confectionner une sorte de liquide nutritif, surement pour nourrir son enfant. Peut-être lui était-il impossible de le faire pas les voies naturelles ? Certaines femmes ne pouvaient malheureusement pas allaiter. Etait-ce son cas ?

Le bâtiment semblait être un ancien bureau administratif. Il y avait beaucoup de parchemins et de gravures qui trainaient un peu partout. Sur les murs de pierre, malgré la pénombre, on devinait des impacts d’armes plasma et d’anciens traces de sang séchée. Il y avait eu un combat là aussi.

Les trois pièces du rez de chaussé étaient vide. La duelliste avait fui dès qu’elle avait entendu Alek s’approcher. Mais son bébé se mit soudainement à pleurer au travers de “chuttttt” apeurés qui provenaient du sous-sol. Sa position venait d’être révélée et le boucan d’une fuite précipitée monta très rapidement. C’était un niveau inférieur, pas de tunnel en vue depuis l’extérieur. Elle était donc forcément sans issue.
Un seul escalier menait à ce sous-sol.
Quel que soit les paroles d’Alek, et encore s’il parla, il n’eut aucune réponse en retour si ce n’est cet enfant qui pleurait de tout son saoul. La jeune femme parvint apparemment à le calmer lorsque le maître-chien atteignit les escaliers. L’ambiance de destruction qui régnait ici aussi s’apparentait à un film d’horreur.
On y voyait quasiment rien et seuls quelques amas de cristaux ramené au centre de la cave diffusait une lueur sur les environs. Alek fût forcément éclairé…

PANG

Avant même qu’il ne puisse réagir, un projectile Natus fusa brusquement, passant à quelques centimètres de sa tête avant de se planter dans le mur. Quelques centimètres plus précis et c’était un homme mort !

Un cri de terreur, court mais profond, ponctua l’échec de la duelliste. Elle lâcha subitement le mousquet pour s’armer d’un énorme couteau de cuisine. Elle était à peine éclairée par les cristaux. Mais Alek pouvait discerner sans peine l’état particulièrement inquiétant de son visage. On aurait cru que la paranoïa et la panique l’avait entièrement dévoré au point que le moindre mouvement d’Alek pourrait déclencher son attaque.
Le visage couvert de saleté, plusieurs bleus et ecchymoses récents sur le front et les joues, son regard terrorisé se posait sur le maître-chien comme s’il avait été lui-même le violeur. Elle tenait le poignard de sa main droite en pic à glace, le levant à hauteur d’épaule, prête à frapper dans une profonde hystérie. Sa main gauche restée plaquée contre sa tunique d’uniforme à moitié ouverte. Une tête de nourrisson y dépassait et, comme s’il était sensible au stress de sa génitrice, il se mit à se plaindre.

La duelliste fit quelques pas en arrière. Elle se trouvait quasiment acculée au fond de la cave mais elle se tenait alors de trois-quart : une position de combat classique. Elle était prête à se défendre. Etant donné ce qu’Alek avait pu voir du courage Natus, il savait qu’une femme terrorisée et entraînée au corps à corps n’était surement pas à prendre à la légère.
L’Atlante pouvait alors considérer les nombreuses déchirures sur l’uniforme et l’aspect particulièrement lamentable de la jeune femme. Soit il lui était arrivé tout ça pendant la Guerre et elle ne s’était pas changée depuis trois semaines. Soit c’était récent...beaucoup plus récent. Et il y avait donc un très très gros problème dans ce poste de surveillance Natus...

Les poils d’Alek se hérissèrent soudainement lorsqu’il découvrit une déchirure, sur le pantalon, pile au niveau de son bas ventre. Cela avait été fait avec une lame et on y voyait presque les détails les plus intime. Il faisait trop sombre pour en être sûr et certain. Mais cette coulure qui partait de son intimité pour longer sa cuisse...c’était du sang non ?
Est-ce que cela était dû à son accouchement récent ? Ou avait-elle été de nouveau la victime d’un viol ? Ces informations lui manquaient cruellement.

« Je vais te tuer ! Les Trois m’en soient témoins, sur l’honneur qu’il me reste, je prendrais ta vie...je la prendrais...je planterai cette lame dans ton coeur si tu oses m’approcher ! »

Elle arrivait à peine à respirer convenablement. La moindre inspiration lui demandait un effort et ses poumons crépitaient sous la violence de ses pulsations cardiaque. Au moment de l’expiration, sa panique la faisait râler comme un fauve piégé. Le ton n’avait rien de féminin, c’était rauque, grave, comme si elle était à l’agonie. Son état émotionnel était extrême. Elle était dangereuse. Très dangereuse. L’instinct d’Alek lui disait de ne surtout pas la sous-estimer !

D’ailleurs, cette femme était dans un état physique encore plus préoccupant. C’était à se demander comment elle pouvait tenir encore debout tant elle semblait affaiblie. La panique devait sûrement lui donner des ailes mais ce n’était que dans une frénésie temporaire. Ses jambes tremblaient, ses bras aussi. Son corps tout entier était parcouru de spasmes au point qu’elle ressemblait parfaitement à une folle-tueuse issue des pires films d’horreur.

« Approche ! Approche que je te découpe ta virilité ! Tu ne t’en serviras plus jamais, j’en fais le serment ! Approche ! APPROCHE !!!! ALLEZ !!! »

Elle donna des coups dans le vide. Son enfant pleura. Des pleurs qui se mêlaient à ceux de sa mère, prise dans une rage et une détresse des plus pures. Ce désespoir sincère était des plus saisissant. Arelha voyait sa fin...et elle était prête à emporter cet homme dans un ultime combat.

« TU NE POSERAS JAMAIS PLUS TES MAINS SUR MOI !!!!»

Alek Hamilton


Une fois entré dans le bâtiment je ne voyais plus rien….bien sur les lentilles de vision nocturne étaient restées bien sagement sur la cité. Donc j’y allais en aveugle...avoir Kalash m’aurait bien été utile aussi, déjà il y voyait mieux que moi dans le noir, et puis avec son odorat il aurait pu nous mener directement à la Natus. Je marchais assez lentement car il y avait des débris des partout, et aux vues de certaines traces, le combat avait été violent. En même temps tous les combats lors de cette guerre avaient été violent donc rien de bien étonnant à voir du sang sur les murs. C’est pas ça qui allait m’émouvoir.

Bon apparement il n’y avait personne ici et ce berceau commençait vraiment à être encombrant. Il y avait des restes de nourriture et un truc zarb dont je n’aurais su dire si c’était à boire ou à manger. J’étais à mille lieues de penser que c'était pour nourrir un gremlins. Ah j’avais prévenu que ma connaissance en minis humains était très légère. Les bébés ne m’interessaient pas donc je vois pas pourquoi je me serais documenté sur ça. Bref alors que je continuais à marcher je me cognais assez fortement le genou contre un meuble qui avait survécu.

“ Putain de meuble à la con en plein milieu.”

Bon là ma patience avait atteint sa limite, que je lui file son berceau à la jeune maman et que je reparte avec Madnel. Seulement encore fallait-il que je la trouve...Personne au rez de chaussée, elle était peut être montée à l’étage, je n’avais rien à perdre à aller voir. J’allais prendre l’escalier quand j’entendis des pleurs de bébés...le PIRE son que mes pauvres oreilles innocentes pouvaient supporter. Non mais sérieux, un bébé chien ça jappe c’est tout mignon alors que les minis humains c’est juste une horreur. Mais le point positif c’est que le gueulard ou la gueularde me donnait leur position. C’était le sous-sol finalement et je descendais donc doucement l’escalier.

Arrivé en bas de l’escalier avec mon encombrant paquet j’entendis un tir, puis sentis un truc passer trop proche de ma tête à mon goût..en me retournant je vis l’impact plus loin. Mais elle était folle ou quoi pourquoi vouloir me tuer ? Et j’aurais eu l’air con de mourir comme ça. Je m’attendais pas à un accueil avec tapis rouge et tout mais là quand même ? En me retournant à nouveau pour regarder face à moi je vis un fauve femelle prête à me sauter dessus pour me tuer.

Elle était dans un sale état, mais vraiment un sale état...son visage était marqué par des trucs que je n’aimais pas voir chez une femme. Ses vêtements étaient en lambeaux. Sur le coup j’aurais pu penser que c’était dû aux combats mais son attitude me disait l’inverse. En la détaillant un peu plus je vis sa tenue ouverte dans un endroit où une tenue ne devait pas l’être du moins pas une tenue normale...Un truc m’échappait. Pourquoi ne l’aidaient-ils pas ? Pourquoi la laisser là comme un vulgaire animal sans ressources? Chez nous un truc pareil serait arrivé même en temps de guerre, des médics auraient été là et d’autres soldats auraient assuré sa protection.

Je savais comment réagir face à un animal qui se sentait en danger. C’est vrai ce n’est pas un animal mais une Natus...mais le principe est le même, faire des gestes lents et montrer qu’on n’est pas une menace. Je posais donc lentement le berceau par terre et levais les mains en signe de “non je ne suis pas venu là pour te sauter”. Et puis dans cet état, même si j’avais été un pervers violeur, fallait quand même avoir faim.

“ Je suis venu déposer un berceau pour ton enfant de la part de Véprane. Je suis un Atlante, je m’appelle Alek et je ne fais de mal qu’aux Wraiths ou aux violeurs mais surtout pas aux femmes.

Je n’étais pas très doué en diplomatie et encore moins pour gérer ce style de situation. Quand tous ces évènements étaient arrivés sur la cité je n’avais eu qu’à tuer mais pas à gérer les femmes attaquées. Même pour Isia j’avais rien fait. J’étais tombé dans les pommes bien avant. Je fis un pas en arrière lui montrant bien que je n’étais pas là pour l’agresser. Je tentais un truc sait on jamais que ça marche.

“ Je suis un ami de Vadrielle...et elle ne serait pas amie avec quelqu’un de mauvais non ? “

Eh ben putain si je quittais l’armée j’irais pas bosser à l’ONU ...j’étais une buse en négociations. Je ne lui demandais pas de poser le couteau, si ça la rassurait qu’elle le garde en main. J’espérais quand même qu’elle ne m’attaque pas car j’aurais des scrupules à l'assommer et puis je ferais quoi de chiourme après ? Je peux l’ensuquer lui aussi ? Je crois pas que la convention de genève dise quoi que ce soit à ce sujet...

DU POINT DE VUE DE MADNEL

Bien évidemment, elle ne crut pas les propos d’Alek.
La victime semblait s’être refermée au point que les sons ne lui parvenaient même pas. Seule le danger qu’elle pouvait dégager, pour contrer l’hypothétique menace d’Alek, lui tenait à coeur au point d’en faire son seul but. Son couteau fendait parfois l’air comme pour lui montrer qu’elle n’hésiterait pas à le frapper, qu’elle était parfaitement capable de le faire. L’étincelle dans son regard noir, d’ailleurs, ne laissait aucun doute à ce sujet.

Mais le maître-chien n’avait pas eu totalement tort non plus. Avec une telle réaction, ce sont les instincts bestiaux qui priment. Arelha agissait dans un élan préservation surmultiplié par la présence de son nourrisson. Les gestes lents et l’attitude du militaire s’insinuèrent donc dans le subconscient de la jeune femme qui fût prise d’un doute. D’abord négligeable et aussi présent qu’un murmure, son regard se déporta sur le berceau et ses lèvres tremblèrent. Là, les noms lui revinrent et elle les répéta comme s’il avait s’agit de plusieurs mots de passe.

« Véprane...Vadrielle... » Elle le fixa alors que ses larmes s’échappaient indépendamment de son visage tiré. « Un...un atlante ? »

Elle se mit à trembler de plus en plus.
Dans la crainte d’être abusée par un excellent stratagème, elle plaça le couteau encore plus haut devant elle.

« N’approche pas...je...je ne sais qui tu es. Tu n’auras pas mon enfant ! »

Alek Hamilton


J’avais rarement été confronté à une pareille situation avec face à moi quelqu’un d’aussi hostile mais que je ne pouvais pas tuer. J’aurais pu tout aussi bien juste lui déposer son berceau, partir et m’en laver les mains mais ma foutue morale m’en empêchait. Elle était apeurée et même peut être au delà de la peur mais elle voulait lutter. Son attitude me confirmait qu’il y avait vraiment quelque chose de pas net ici.

De ce que j’avais vu et appris des Natus, ils n’auraient jamais laissé une des leurs dans cet état et surtout avec un bébé. Si vraiment elle délirait ils seraient quand même venus l’aider qu’importe s’ils se faisaient blesser. Donc là y’avait un lézard et aussi gros que le pascal dehors.

Je restais là où j’étais pour bien montrer que je ne voulais pas envahir son espace. Je la voyais réfléchir et répéter les prénoms que j’avais dis plus haut, avec un peu de chance ça allait peut être marcher. Seulement la chance j’en avais pas des masses dès que je posais le pied sur cette planète. Je fus surpris de sa remarque et de son regain d’agressivité. Bon là ma patience avait des limites, elle devait bien comprendre que si je lui avais voulu du mal se serait déjà fait…

”Je ne veux pas de ton enfant...pitié pas de gosses dans ma vie. Comme je l’ai dit je m’appelle Alek, je suis maître chien, j’ai participé à la guerre contre les Wraiths. Et je suis revenu ici pour aider à reconstruire sinon j’allais devenir fou sur Atlantis à ne rien faire. J’ai rencontré Véprane à un autre avant poste et elle m’a demandé de t’amener ça..voilà maintenant si tu veux que je parte, il n’y a pas de problème. “
Je n’étais pas non plus un psy, ou une assistante sociale, je n’avais jamais été formé pour affronter ce genre de situations. Par contre je serais bien dans la merde si elle me disait de partir car j’aurais quand même du mal à la laisser dans cet état.

“Si tu me demandes de partir sache que je ne pourrais plus t’aider car ils ne me laisseront pas re rentrer ici.“
« Je ne tomberai pas dans piège aussi grossier. NON. Disparaît, imposteur ! Disparaît ! Osloch n’aura point ma vie, ni mon enfant. Dis-lui bien ! Il n’aura aucun de nous deux !!! »

Bon là elle commençait clairement à me gaver, j’avais bien compris que tous ses neurones se connectaient plus trop mais merde elle avait en face d’elle un homme qui lui avait apporté un truc de la part de gens qu’elle connaissait. Et puis je n’étais ni un assistant social ni l’ONU donc là tchao. Je reculais.

“ Ok ok je m’en vais et je lui dirais même si je ne sais même pas qui c’est.”

Je remontais les escaliers et me dirigeais vers la sortie. Ah elle m’avait mis les nerfs...mais au moins j’avais pu récupérer un nom et je verrais bien ce que j’allais pouvoir en faire. On allait surement m’accuser de non assistance à personne en danger mais tant pis j’étais soldat moi pas sauveur de la veuve et de l’orphelin. Je sortis du bâtiment.

Le chef de groupe attendait impatiemment devant l’entrée. Il était peut-être même en train de regarder à travers le trou de la serrure quand Alek passa la porte. L’homme fît mine de rien et lui demanda ce qu’il en était, le reste du groupe se rapprochant en témoignant, sur leur visage, d’une profonde inquiétude.

« Alors Atlante ? Vous a-t-elle écouté ? »

Je n’appréciais pas vraiment le comité d'accueil que j’avais en face de moi. Je les regardais tous un par un. Certes ils semblaient inquiets….mais inquiet sur quoi exactement ? Ou alors ce n’était que de la comédie. Moi j’étais en colère mais je ne le montrais. Je me mis à sourire franchement.

“ Vous avez déjà vu une jeune maman écouter un homme ? Elle n’a rien voulu savoir.”

C’est là que je me rappelais que le chef m’avait dit qu’elle avait été violé il y a un long cycle...je ne savais pas ce que ça représentait pour eux. Par contre ce que je savais c’est que son bébé n’avait que quelques jours ainsi que les marques sur son corps. Donc on tentait de me faire avaler des couleuvres.

« Par les tréfonds. Alors vous aussi... » Il soupira. « L’inquiétude me ronge. Notre soeur refuse notre approche et discours en des termes que nous comprenons si mal. Je crains que la folie se soit emparé d’elle... »
“ Vous avez compris qu’elle a été abusé, vous avez commencé à chercher par qui ? Elle a besoin d’aide pourquoi pas en demander ?

L’homme haussa les épaules.

« Il s’appelait Osloch, Atlante...il a été fait prisonnier il y a long cycle et exilé de force après condamnation de nos sages. Son cadavre fut retrouvé en bordure des Tréfonds. Nous ne savions pas qu’elle en portait l'engeance jusqu’à ce qu’elle accouche au milieu de la bataille. »
Il se retourna en regardant ses hommes qui validaient d’un hochement de tête.

« Nous avons bien demandé à l’un de vos médicastres d’intervenir. Mais il y a tant de blessés en Magna qu’il n’est toujours pas arrivé... »

Ah flûte ce bâtard était mort j’aurais même pas le loisir de m’amuser un peu pendant ce séjour dit de repos. Mais au moins elle ne risquait plus rien c’était déjà ça. Hein aucuns médics de chez nous n’avait daigné répondre ? Même si je comprenais qu’il y avait des urgences s’occuper aussi des vivants devait être fait.

“ Je vais demander à un de nos médics de venir, le nourrisson ne pourra surement pas survivre longtemps sans soins corrects et un bébé dans tout ce merdier peut être un petit espoir. “

Si un des Natus répétait ça je le tuerais de mes propres mains…Je m’éloignais un peu pour appeler à la radio.

// Ici Hamilton, je suis au poste 5 de la ligne de défense Natus contre les derniers Wraiths. Nous avons besoin urgemment d’un médic. Une jeune femme a accouché il y a quelques jours voir heures j’en sais trop rien suite à un viol et elle ne laisse personne approcher. Si une des blouses blanches présentes en Magna a des notions de pédiatrie et de psychologie on l’attend avec impatience. //

Je revenais vers le groupe, attendant avec eux l’arrivée ou la réponse d’un médic.

// Hamilton, ici l’infirmier Sigheart. Je suis avec le toubib Willis et deux médicastre Natus. Nous sommes au poste 8 en train de soigner quelques blessés. On se met en route tout de suite.//

Suite sur Le reveil d'une guerrière

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