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Constat à l'amiable

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Sam 25 Mar - 16:45

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CONSTAT À L'AMIABLE


CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 10h30 sur le Dédale


Part 1 : Dr Sydney et Colonel Caldwell


Le lendemain de son embarquement sur le vaisseau, Alexander avait repris une vieille habitude : l'exploration. En mars 2016, il avait déjà voyagé sur le Dédale, mais n'avait pas pu tout visiter, enfin il ne se sentait pas légitime pour faire le « touriste ». Cela avait passablement frustré le grand curieux qu'il était. Là, il se donnait à cœur joie, évitant de déranger le personnel de ce fabuleux vaisseau. Le dédale est immense et fascine l'anglais, qui se pose toujours trop de question. Durant son exploration, il avait croisé le fameux Derick Forback, qui l'avait salué poliment tout en baissant les yeux. Faut dire que la veille, ils y étaient allés fort avec Erin et l'intervention inopiné d'un Hanz très joyeux. Le pauvre homme avait dû se demander dans quoi il était tombé en plus de se faire des illusions sur une part intime des deux cadres dirigeants. En y repensant, l'anglais avait un peu honte de cette dérive. Mais bon, la folie faisait partie de leur personnalité en totale opposition avec leurs actes professionnels.

L'anglais ne dormait pas longtemps et s'était levé tôt pour explorer discrètement ce bâtiment de guerre. Il avait fini par savoir que le commandant était libre de 10h30 à 11h30 dans ses quartiers. Alexander souhaitait le voir, pour des raisons purement professionnelles, notamment sur le retour après la mort d'Harris. Ils n'avaient pas vraiment eu le temps de débriefer, autre mesure que sur les directives à prendre et encore, ce fut rapide. De plus Julia avait fait une demande, pour parler avec Hoffman, par acquis de conscience, il voulait en parler avec le colonel et échanger dessus. La demande de l’ex-militaire était sans objet, en conséquence, il ne savait strictement rien de plus.

En tout cas, il se dirigea vers la zone des quartiers pour trouver la chambre de l'officier supérieur, dans l'espoir qu'il ne le dérangeait pas. Mais celle-ci se trouvait vers la passerelle : le brave commandant tenait à rester près de son siège. Ainsi, l’homme fit demi-tour pour reprendre les anneaux de transport, monter d’un niveau, et poursuivre ses recherches. Il finit par tomber sur la chambre. Eh bien, quel labyrinthe !

Il trouva un garde posté en faction devant le sas grand ouvert des quartiers du commandant. Muni de son P-90 et de sa tenue entièrement noire, inhérente à la sécurité interne du Dédale - même personnel ayant mené l’intervention sur Atlantis - il le jugea d’un regard profondément analysateur avant d’acquiescer. Le garde connaissait le visage de l’administratif, savait qu’il ne présentait pas le moindre danger et était autorisé à circuler dans cette zone.

À l’intérieur, le colonel était en entretien avec un homme vêtu d’une manière bien loin d’être réglementaire. Un vieux sweet usagé et un jean à la couleur délavée, dépassé depuis bien longtemps, lui donnait l’impression de n’être qu’un passager clandestin. Mais pour que le colonel accepte de recevoir quelqu’un aussi peu présentable : c’est qu’il y avait une urgence. D’ailleurs, l’anglais fini par reconnaître les traits de ce mystérieux inconnu pour l’avoir déjà croisé, à plusieurs reprises, dans des complets de bons goûts de facture britannique.
Il était là depuis le début des voyages interstellaires...c’était surement le psychologue. Cette intuition ne tarda pas à se confirmer, quand l’homme se tourna pour le saluer.
« Messieurs bonjour, si je vous dérange je peux repasser » amorçait l’anglais de son flegme caractéristique et de sa politesse à toute épreuve.

Le colonel dévia son regard vers le visiteur et hocha d’un air de bienvenu.
“Monsieur Hoffman. Je me demandais quand est-ce que vous franchiriez le seuil de ma porte.” Répondit l’officier d’un ton parfaitement neutre. “Je vous présente le psychologue du bord, Monsieur Patrick Sidney, seul et unique rebelle que j’autorise sur ce croiseur.”

Le médecin eut un léger sourire quant à cette critique. Il se leva de son siège et lui tendit la main tout en considérant son complet.

“Flegme et distinction, vêtements de facture britannique, vous me donnez tout l’air de ce gentlemen ayant pris poste à la tête d’Atlantis.”

L’anglais pénétra donc dans la pièce après avoir rendu un hochement de tête aux deux hommes, bien plus grande que celle des quartiers « visiteurs », fort heureusement, sinon il y avait de quoi devenir fou dans 10m2. La remarque du colonel, le fit sourire, ainsi donc l’humour du militaire était bel et bien présent.
« Je ne désirais pas vous importuner dès le 1er jour de vol »
Il porta attention à la main tendue par le psychologue qui l’identifiait et prit à son tour celle-ci pour lui serrer d’une manière franche.
« Vous avez une bonne analyse. Ravi de rencontrer l’irréductible civil toléré par le commandant. Le hasard fut heureux que cela soit un membre de sa majesté ». La fierté anglaise dans toute sa splendeur c’est un trait commun aux britanniques de faire ce genre de remarques amusante. Puis leva les yeux vers le colonel.

“Vous serez donc déçu d’apprendre que notre ami ne partage pas cette origine.”
“Oui, hélas.” Confirma d’un air étrangement serein le psychologue. “Père britannique et mère irlandaise. Mais les bons goûts demeurent.”
Loin de se défaire de cette nouvelle dont il ignorait tout bonnement son existence, il répliqua calmement : « Ce qui est en somme le principal »

Le psychologue répondit par un sourire entendu et l’invita d’un mouvement à rejoindre le siège vide. Le colonel ne semblait pas contre cette initiative, c’était même étrange de voir quelqu’un d’autre s’accorder une liberté dans l’antre de l’officier.
“Bien, terminons.” Déclara Caldwell.
“Le médecin de bord approuvera le coma artificiel, j’en suis certain. Le risque de suicide n’est plus seulement une simple réalité mais également une question de temps.”
“Cette mesure présente des risques pour la santé de la patiente. J’ai pris connaissance des comptes rendus médicaux, le première classe Médina présente une sensibilité aux sédatifs de cette catégorie. C’est un danger.”
“Un danger que nous devions courir !” Argumenta péniblement Patrick. “Je vous assure que cette jeune femme trouvera un moyen d’attenter à sa vie si nous ne faisons rien. Elle a découvert le retard de son cycle et n’a pas eu besoin de nous poser de questions. Cette découverte a anéanti le reste d’espoir qu’elle nourrissait en son avenir.”

L’officier se terra dans le silence, en pleine réflexion. Il serait responsable du moindre accident dans un cas comme dans l’autre. Mais la survie de cette jeune femme était une priorité. Sidney tentait de poursuivre son plaidoyer d’un regard imposant, brillant d’une stature empreint de sagesse, en totale contradiction avec son apparence.

“Je n’autorise cette intervention de force que si elle est validée par nous trois. Médecin de bord compris. Une seule abstention et Médina restera consciente.”
“J’aurai sa signature !” S’exclama Sidney, satisfait. “Vous l’aurez sur votre bureau dans la demi-heure.”
L’homme se redressa de son siège, sera poliment la main de l’Anglais en s’excusant de devoir disposer aussi vite, puis quitta les quartiers de Caldwell en emportant la tablette au passage. Le silence retomba alors rapidement et le colonel fixa l’administratif d’un air fermé et neutre.
“Les méfaits de nos ennemis ont eu une suite inattendue et une nouvelle vie est en jeu.”

Alexander avait suivi l’échange, il en fut intéressé quand le nom du soldat fut mentionné.
« Malheureusement… je suis cependant étonné qu’elle soit la seule dans ce cas. Vu les sévices que les victimes féminines ont pu subir depuis 1 an, j’aurais pensé constater ce genre de problème de manière récurrent. » Il fit une pause, c’est triste à dire, mais elle était pour le moment la seule répertoriée avec un enfant non voulu dans le ventre. « Si elle est enceinte ne devrait-il pas avoir aussi une proposition d’avortement ? » ce fut une simple proposition en complément d’un coma artificiel pour sauver sa vie qu’elle mettrait en danger.

“J’y ai effectivement songé. Mais le règlement militaire ne le permet pas. Dans cinq jours, cette jeune femme sera entièrement prise en charge dans un service complet. Elle bénéficiera d’un suivi et d’une médication adaptée. L’interruption de cette grossesse ne réglera pas le fond du problème. Trop de précipitation serait nocif.”


L’anglais hocha la tête, il n’avait pas tous les éléments pour émettre une opposition, le colonel ainsi que le psychologue feraient de toute manière le nécessaire.
« Bien, en espérant qu’elle sera réceptive » il prit place sur la chaise en face du colonel.
« Je me permets de rebondir sur un autre sujet : Le major Woolsey. Je suppose que vous êtes au courant de sa demande ? »
“Seulement qu’elle a préféré faire appel à vos talents d’orateur. De quoi s’agit-il ?”
« Rien n’était précisé dans sa demande, je suppose que cela doit avoir un rapport avec Harris. Voulez-vous y participer ? »
L’officier secoua négativement la tête.
“Woosley a une raison particulière de faire appel à vous. Et j’ai toute confiance en votre rigueur. Vous portez toujours une radio sur vous ?”
« Pas à cet instant, mais j’en prendrai une sur moi avant de lui rendre visite » le premier sujet était clos « En parlant de confiance, il serait bon que nous revenions sur l'événement de la mort d’Harris » Le colonel devait se douter qu’à un moment l’anglais allait en parler.
“Il serait bon, en effet. A vous l’honneur, Hoffman.”

Comme à son habitude l’Anglais toisait directement ses interlocuteurs dans les yeux de ses prunelles bleu acier. « Je tiens à préciser qu’en aucun cas, je souhaite vous recadrer colonel. Mais c’est un échange pour améliorer notre travail commun dans le futur» Il était important de préciser pour éviter toute confusion. « Outre, l’urgence de la situation et de vos actions qui ne sont pas à remettre en cause. Il aurait été préférable d’avoir une certaine transparence entre le corps militaire et les civils. » Pause « Je conçois que tout du long de votre carrière vous avez dû différencier les deux parties. Hors, sur Atlantis, une expédition civile, cela ne se passe pas ainsi. Avec le nouveau commandement, la transparence et la communication entre les différents corps de métier est de rigueur, afin d’éviter des incompréhensions et des frustrations de chaque côté. » Il savait qu’il devrait argumenter plus. « En conséquence, j’aurais préféré que vous laissiez l’autorisation au major Frei de nous tenir au courant de la manoeuvre militaire et de l’identité de l’otage, sans que nous aillions à lui rappeler à qui elle obéit réellement. » Autre pause « Durant l’enquête j’ai essayé au mieux de jouer le jeu avec les militaires, même si cela nous a valu une incompréhension suite à l’entretien de Julia Woolsey. J’attendais la même chose de votre part. » Il ne parla pas tout de suite du fait qu’il savait les raisons de protection qu’avait eu le colonel à son encontre en ne voulant pas autoriser la divulgation du nom de l’otage. Chaque chose dans son temps.

“Je ne vous connais pas.” Répondit simplement Caldwell. “C’est ce qui a véritablement biaisé la cohésion dont vous me parlez.”
L’officier laissa ses mots peser un moment, conscient qu’il n’y avait nul argumentaire à lui opposer. Il n’y avait même pas divergence de point de vue.
“En prenant l’agent Steele en otage, Harris m’a contraint à ces décisions. Je vous ai chassé, donnant des ordres au-delà de mes attributions, parce que je ne pouvais pas prendre le risque de vous voir, vous et Woosley, insister sur une quelconque participation. Il n’y avait pas de temps à perdre. Pas de risques à prendre.”
Caldwell insista sur le mot “risque”.
“J’ai depuis eu l’occasion de cerner l’homme que vous êtes, Monsieur Hoffman. J’en ai déduit que vous aviez une personnalité suffisamment forte pour maintenir toute objectivité face à ce genre d’atteinte. Si ces événements devaient se reproduire, et je ne le souhaite pas, le résultat serait bien différent nous concernant.”

Oui en effet ils ne se connaissait pas et c’est bien là le seul problème en causant de bien mauvaises interprétations. Alexander hocha la tête, ils semblaient être en accord sur les mêmes points.
« Je ne me serais pas opposé à être écarté suite à une comportement pragmatique et logique. » Sous entendant qu’il savait laisser sa place aux autres autorité plus compétentes dans le domaine. « Nous sommes donc en accord. Il m’apparaissait important de vous exposer ce genre d’élément. » Richard lui avait demandé de bien préciser cet état de fait « En tant que nouveau dirigeant d’Atlantis Monsieur Woolsey souhaite donner une nouvelle manière de piloter la cité qui change de celle du Dr Weir. Une démarche qui se fera avec chacun d’entre nous » Il mentionnait le fait que les soldats désiraient avant tout écouter un militaire se fichant bien des civils (qui sont faible et bon qu’à être protégés comme des enfants) ne s’encombrant pas du poste de ceux-ci. Weir avait de sérieux problème de leadership et cela l’avait aussi causé à sa perte dans certaines autres décisions. Tout changement était source de difficulté et il fallait que tout le monde y mette du siens, même si le colonel était surtout sur le Dédale sa participation était un élément important, au vu de son influence et de son post auprès de la cité.

“Il y a toute une relation de confiance à rétablir entre les civils et militaires. Le colonel Sheppard et le Major Frei sont d’excellents éléments. Ils aideront à restaurer cette relation et établir la démarche saine qu’espère Woosley, c’est certain.”
Il fît une pause.
“Et vous pourrez compter sur mon soutien...tant que je pourrai compter sur le votre. Votre habileté administrative m’est vitale pour les recours en grâce des enquêteurs et civils sanctionnés par mes soins.”

Caldwell n’aimait pas ce genre de discours, à croire qu’il complotait en un échange d’intérêts. Mais l’officier se voyait mal soutenir une nouvelle politique en sachant ses militaires impactés par ses propres faits.

Les paroles du colonel convenaient amplement à Alexander qui hocha la tête.
« Bien. Je constate que nous sommes sur la même longueur d’onde, c’est parfait. Je vais en conséquence vous laisser et voir Julia Woolsey. Je vous tiendrai au courant. Bonne journée Colonel » L’anglais se leva d’un mouvement élégant, saluant respectueusement son interlocuteur qui fit de même et il sortit des quartiers pour se rendre vers la zone carcérale du vaisseau.




©Pando

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Sam 1 Avr - 16:03

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Part 2 : Corbeau rouge


PNJ :
Constat à l'amiable 0z11Constat à l'amiable Cassan10Constat à l'amiable Sydney10
Julia Woolsey l'infirmière Frasier, le psychologue Sidney
CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 11h00 sur le Dédale


En quittant le bureau du colonel Caldwell, Alexander alla directement vers le quartier carcéral où il trouverait Julia Woolsey. Bon, il dut se réorienter quelques fois, pour ne pas se perdre mais il arriva à bon port. Tout en n’oubliant pas de faire un tour dans ses quartiers pour prendre sa radio et l’accrocher à son oreille ainsi qu’un dossier ébène.

Deux gardes armés étaient présents. Bien entendu, ils demandèrent à l’anglais ce qu’il pouvait bien faire ici et les raisons. Après explication et mention de la fameuse convocation, les deux soldats le laissèrent passer dans une petite salle destinée aux interrogatoires. Cela allait donc se faire ici. Alexander prit place derrière la table métallique. Julia arriva, menottée et elle fut installée sans douceur sur la chaise en face de l’homme.

Julia avait les traits tirés et elle semblait lasse. Guère étonnant, elle croupissait dans les geôles du Dédale depuis plusieurs semaines maintenant. Elle leva ses yeux clairs vers l’anglais, afin de le toiser. Elle gardait toujours ce petit air hautain qui la caractérisait. L’anglais ne s’en formalisait pas, restant neutre et courtois envers certes femme.
« Bonjour Monsieur Hoffman. »
« Bonjour Mademoiselle Woolsey. Vous désirez me voir ? »
« J’ai appris que vous aviez rejoint le bord pour le voyage sur Terre. Je préfère discuter avec vous qu’avoir à faire avec Caldwell. »
« Ravi d’apprendre que ma compagnie vous sied plus » il lui fit un fin sourire « Que puis-je pour vous ? Hors mis-vous tenir compagnie ? »
Elle lui rendit son sourire, avant de décréter, sans ciller.
« J’aimerai voir Luke. »
Sa demande était parfaitement légitime et il la comprenait. « Je peux m’arranger. Combien de temps ? » Il fit une pause « Vous avez vu le psychologue a votre arrivé ? »
Elle soupira, soulagée d’entendre ce genre de réponse. Elle médita quelques secondes.
« Oui, je me suis entretenue avec ce cher docteur Sydney. » Elle fit un petit bruit de bouche s’apparentant à un « hum », avant de répondre : « Je dois vous avouer que je n’en sais rien… Je ne sais pas ce que ça va me faire de le voir… mort. »
Il hocha la tête, il verra avec le colonel pour ce que ça avait donner avec le psy.
« Voulez-vous que je vous accompagne ? » cela serait toujours mieux que d’avoir en plus les deux gorilles pour la vigiler.
« Volontiers. Si cela ne vous dérange pas. Vous serez de meilleure compagnie que les deux ahuris qui me servent de nounou. »
L’anglais eu un petit rictus amusé « Je ne m’encombre pas de proposition gênante » lui dit-il remarquer de manière polie et un brin diverti. « Je vais demander les accès et je reviens d’ici 10-20 minutes, il faut que nous parlions aussi de votre fille »
« N’escomptez pas en avoir la garde », répondit-elle avec un brin de malice en le gratifiant d’un sourire. « Mais je vous attends, de toute façon… », elle leva ses mains enchaînées,
« Je ne risque pas d’aller bien loin. »
« Pourtant elle ne pourrait pas avoir meilleur Papa » fit-il amusé. Il se leva d’un mouvement élégant, pour sortir de la pièce en spécifiant aux gardes que cela n’était pas terminé. Au cas où, qu’ils décident de la rembarquer en cellule sans réfléchir. Mais les deux molosses ne bronchèrent pas, restant stoïque et impassible tel des golems de pierre.

Couloir de la zone carcérale


Une fois devant dans le petit couloir proche de la salle, il trouva un militaire qui le salua poliment. L’anglais était en train de regarder le plan du vaisseau avec une certaine attention, se demandant quel chemin serait le plus court.
« Besoin d’aide monsieur ? »
« Oui, la machine à café le plus proche est où ?»
« Au Mess ou dans les quartiers des pilotes, vous désirez un café pour votre entretien ? » le soldat l’avait vu entré avant la détenu Woolsey, il ne faisait que des conclusions.
« En effet »
« Je peux vous en chercher un, cela évitera de vous faire perdre du temps »
« Bien volontiers » cela étonna l’anglais. « Un grand s’il vous plait merci »
« De rien » le militaire partis aussitôt. Pas certain que cela soit dans ses attributions, mais c’est une bonne âme charitable tiens. Surtout qu’il n’était pas pour lui. Enfin bon, tant mieux. Il activa sa radio. Il était seul.
// Colonel ? Ici Hoffman, j’espère que je ne vous dérange pas. C’est au sujet de la demande de mademoiselle Woolsey //
//Je vous écoute. //
// Sa demande concerne un dernier hommage auprès du corps du capitaine Harris. Pour ma part, je ne compte pas lui refuser, sauf s’il y a une contradiction faite par le Docteur Sydney//
//Très bien, veuillez lui signifier qu'elle ne pourra pas prétendre à une quelconque intimité au cours de son recueillement. La garde sera maintenue à ses côtés. //
// Bien. Je l’accompagne aussi. Merci //

L’échange terminé, l’anglais chercha le canal pour contacter le Docteur Sydney, pour cela il fallait passer par le pôle-com. Le centre névralgique de ce vaisseau. Il n’avait pas l’habitude de converser autant via des intermédiaires, cela était déroutant sur le coup. Il faudrait inventer une sorte d’oreillette avec la composition de numéros, un téléphone en somme.
// Ici Hoffman, j’aimerais savoir où se trouve le Docteur Sydney s’il vous plait//
//Pôle-com à Hoffman, autorisation spécifique confirmée. Présence du Docteur Sydney à l’infirmerie, pont 9.//
// Merci //

Salle d'interrogatoire


Bon, il fallait qu’il se déplace de lui-même, cela ne l’arrangeait pas vraiment. Le soldat était revenu, lui donnant le gobelet fumant. Alexander le remercia une nouvelle fois. Bon, faut dire que cela l’arrange d’avoir trouver quelqu’un pour cette tâche. Il pénétra dans la salle d’interrogatoire, déposant le café devant Julia.
« Je dois régler un autre élément. Vous aurez à patienter plus longtemps que prévue, j’en suis navré. » Que cela soit ici où sur les barreaux, cela ne le change pas grand-chose pour elle. Elle n’avait rien en cellule pour faire passer le temps. Au moins elle prenait « l’air ». Il avait sous le bras sa pochette ébène.
« Comme je vous l’ai dit, je ne risque pas de me sauver. Prenez votre temps, j’ai le mien. Et… Merci pour le café, ça fait un long moment que je n’en ai pas bu. » Elle se pencha pour en humer l'arôme.
Ce n’était que question politesse, il n’aimait pas faire attendre les gens, qu’importe s’ils avaient que sa à faire. « De rien » le soldat avait pris le café le moins dégueulasse comme ce fut pour un civil haut placé, donc de quoi réjouir les papilles de la demoiselle.
« Dans ce cas, je vous laisse »
« Amusez-vous bien », dit-elle avant de prendre le café. Il eut un fin sourie, oui enfin il allait encore vadrouiller dans les couloirs de la cité, pas certain qu’il n’arrive pas à se perdre. Quoique, il avait plutôt un bon sens de l’orientation. Il quitta la pièce.

Pont 9 infirmerie


Bon direction le pont 9, un dernier coup d’œil au plan pour ne pas se perdre et l’homme marcha jusqu’à sa destination. Lui, qui voulait visiter le vaisseau, le voilà ravi de le parcourir en long et en large. Il y a de forte chance que son interlocuteur était avec le soldat 1ere classe Médina. Une fois dans l’infirmerie du Dédale, il avait autant de monde qui grouillait que dans celle de la cité. L’anglais, s’approcha d’une secrétaire médicale, pour qu’elle lui indique où trouver le psychologue. Chambre B205. Ainsi, donc il se rendit devant la porte, frappant doucement en y pénétrant, après y avoir été autorisé. Le docteur était là, pencher sur la silhouette profondément endormie de la militaire. Ainsi, donc la validation de son coma artificiel avait été consentie par toutes les parties. Le réflexe, oblige dans pareil lieu et situation, les paroles devienne plus basse et les murmures sortent. Alexander, marcha silencieusement vers eux. Son regard, alla vers le visage assoupi de la jeune femme. Elle avait les traits tirés, des ecchymoses et autres blessures qui rendait son visage autrefois agréable en terriblement laid. Le britannique, releva les prunelles vers l’autre homme, il n’aimait pas devoir le soustraire à son activité s’il il en avait une à cet instant précis, hors il le fallait.

« Docteur, navré de vous interrompre, je pourrais vous voir dès que possible au sujet de mademoiselle Woolsey s’il vous plaît ».
Le regard de Patrick resta un instant rivé sur le visage de sa patiente avant de le suivre en-dehors de la chambre.
« Monsieur Hoffman, que puis-je faire pour vous ? »
« J’aimerai que vous me parliez du bilan, fait sur Woolsey, dans la mesure de ce qui est autorisé à être divulgués à autrui. »
« Et bien, je peux dire que le Major va faire l’objet d’un suivi et d’un traitement psychiatrique avancé en sus des poursuites judiciaires. Il me semble que vous gérez le cas de sa fille adoptive il me semble ? »
« En effet. Elle m’a demandé de voir le corps d’Harris. Vous avez une opposition à faire au vu de son état ? »
« Non, aucune. » Déclara calmement Sidney. « Mais méfiez-vous d’elle. Son affection pour sa fille adoptive va plus loin qu’une ordinaire relation parentale. »
« Oui, elle voit sa sœur à travers sa fille »
Un silence entoura les deux hommes. Les mains dans les poches, tel un homme en balade, ou un sage, Sidney le fixa de son regard purement professionnel. On aurait cru qu’il le décortiquait comme un sujet d’étude très intéressant. Le plus étrange fut que l’anglais le toisait lui aussi dans cette observation qui le caractérisait. Il mirait régulièrement les autres afin d’adapter sa posture ou son discours.
« Une analyse très juste. Vous avez l’œil »
Il échangea un léger sourire quand Alexander hocha la tête.
« Que comptez-vous faire ? »
« Lui dire dans quel institut sera sa fille et les raisons pour lesquelles Irina n’est pas sous tutelle de Richard Woolsey, comme elle l’avait demandée. Mais avant ça, je dois l’accompagner pour son hommage envers le capitaine Harris. J’ignore quel sera sa réaction en voyant le corps de son amant dénué de vie »
« Elle se fermera certainement, démontrant un vide parfait d’émotions pour ne pas paraître fragile devant témoins. Le fait est qu’elle s’est servi du capitaine pour parvenir à son but, toujours sa fille, mais elle a été exposée à des sentiments sincères et inconditionnels. C’est malheureusement lors de la perte de sa moitié que l’on se rend compte de cette valeur. Et le major a eu tout le temps d’y réfléchir dernièrement. »
Cela allait en résonnance avec l’analyse intime d’Hoffman. Il n’avait point assisté à la dernière scène finale de la mort du capitaine, mais sa compagne si. Elle lui avait raconter ce triste événement et fait part de ses ressentis envers la major, qui avait semblée s’être attacher à son jouet. Il hocha, une nouvelle fois, la tête marquant son accord et la compréhension des propos de son interlocuteur « Étant donné son manque d’activité dans sa cellule, elle a eu en effet tout le temps nécessaire pour méditer sur l’ensemble de ses pertes » Il fit une courte pause, toujours les yeux dans ceux du psychologue. « Et concernant sa réaction envers sa fille ? »
« Elle se tiendra tant qu’elle aura une issue tangible pour revoir sa fille adoptive. Mais dans le cas où le lien serait coupé, Julia Woosley sera parfaitement capable du pire pour arriver à ses fins. D’où sa dangerosité. »
« Bien, je vais essayer de ne pas déclencher ce genre de conséquences » Vu la personnalité d’Hoffman, il n’y avait aucun doute qu’il y parvienne, étant un manipulateur et pas dans le mauvais sens du terme. Il fit un rictus à son vis-à-vis, qui était mon foie bien plus intéressant que les psychologues rencontrés jusqu’à lors. « Merci de votre temps Docteur, je vais vous laisser » il lui serra la main.
« Tout le plaisir est pour moi. N’hésitez pas à me contacter. »
Oui, il n’y manquerait pas, ça il pouvait en être certain.

quartier carcérale salle d'interrogatoire


Alexander repartit vers le quartier carcéral où l’attend Julia. Il aurait pu dire une charmante compagnie, mais elle n’avait strictement rien de charmant outre son physique. Une femme, dangereuse, manipulatrice et à la fois victime d’elle-même. Il se montrait polie avec la demoiselle, même si l’attention du café pourrait être prise comme une petite attention particulière d’une affection, mais cela n’était pas le cas. L’anglais agissait dans le respect de son éducation et de ses valeurs. Il est naturellement « attentionné » dans cette amabilité de gentleman et en aucun cas, il fallait prendre ce genre d’élément comme un « bonus ». Même si, c’est une bonne technique de manipulation, pour faire pencher la balance dans l’affectif et ça il en avait parfaitement conscience.

Il avait pris un chemin différent, pour découvrir de nouveau lieux, même si avoue-le, les couloirs du Dédale se ressembles tous. Il arriva de l’autre côté et du faire un détour pour rejoindre l’entrée des cellules. Cela l’amusait, au fond de lui le gamin explorateur sommeillait et il prenait grand plaisir à découvrir de nouvel endroit. Par contre, il avait la nette préférence de le faire seul par habitude, même s’il comptait proposer Erin de visiter quelques endroits de ce vaisseau. Enfin, pas certain qu’elle trouve ça aussi palpitant que lui. Surtout, qu’ils devaient voir Weir, comme elle voyageait aussi mais sans retour sur la belle cité lantienne. Connaissant sa compagne, elle devait avoir prévue de soutenir son ex supérieur dans cette tourmente. Enfin bon, il arriva devant la salle, qu’il avait quitté 45 minutes plutôt. Il était 11h30. En pénétrant dans la pièce, le café était fini et Julia toujours assises sur sa chaise, semblait perdue dans ses pensées. L’anglais, s’assit nonchalamment en face d’elle, déposant sa pochette ébène devant lui en l’ouvrant d’un geste lent.

« Nous irons voir le corps du capitaine Harris, juste après. » Alexander s’humidifia les lèvres en la toisant directement dans ses yeux verts.
« Concernant votre fille, Richard ne pourra pas la prendre avec lui sous tutelle. Il a été promu dirigeant d’Atlantis. » Il jaugea sa réaction avant de continuer. Elle n’ait pas au courant des changements ni du foutoir que ses actions avaient déclenché. Et elle n’en sera pas plus que nécessaire.
« Bien je n'ai pas le choix de toute façon et je sais que vous tiendrez votre parole, tôt ou tard. » Il passa à Irina, voulant certainement en discuter avant. Elle soutint son regard. « Voilà qui est fâcheux. » lâcha t’elle d'une façon neutre.
L’anglais avait ouvert sa pochette et lui tendit un dépliant « La pension où sera Irina. C’est un institut réputé en Angleterre, qui lui apportera ce qu’elle a besoin, avec une tutrice au casier vierge et compétente qui vivra avec elle dans un appartement de l’institut et Irina bénéficiera d’une école privée avec l’accès à la ferme comme elle semble avoir une vocation pour les animaux ». En effet le complexe était doté d’une école allant du primaire jusqu’au Hight school (le lycée), avec une ferme comprenant de nombreux animaux ainsi qu’un centre équestre. Une zone papillaire où se trouvait les familles ou les tuteurs légaux. Il fit une pause « Richard est responsable financier »
Julia considéra les différents documents, prenant le temps de les lires. Tout cela semblait trop beau pour être vrai. Elle reposa le dépliant doucement sur la table. « Je fais tellement pitié pour que vous décidiez de faire tout ça pour elle ? » Elle n’était pas dans l’ingratitude, simplement sur la défensive. À ceci devait se mêler un sentiment de culpabilité de ne pas pouvoir être à l’origine de tout cela pour sa fille. Elle se contenait, mais elle était touchée, et ça se voyait quelque peu sur son faciès.
« Ce n’est pas une question de pitié. Qu’importe vos agissements, votre fille n’a pas à en payer le prix. Richard à insister pour avoir le meilleur qu’importe le prix. » Il la toisa, elle était touchée oui, mais elle ne pouvait que remercier son oncle. Lui, n’avait fait que les démarches pour l’institut en proposant cette solution adoptée par le chef d’Atlantis qui n’y connaissait rien.
« Il souhaite aussi, ne rien lui dire de vos actes, préférant qu’un jour ça soit à vous de lui expliquer quand elle sera en âge de comprendre. La version, pour Irina est donc celle-ci : Lors d’une mission en Afrique, vous avez été sévèrement blessée. Une maladie type arme bactériologique créer par Gaza vous empêcher d’avoir toute visite autre qu’équiper d’une tenue stérile et aucune visite ne vous ait donc autorisée jusqu’à votre guérison » Il lui fit une petite moue peu encourageante, il allait passer au côté difficile pour la militaire, mais bon elle avait choisi son chemin et il fallait assumer jusqu’au bout ses actes ignobles qu’elle avait commis au nom de fausse promesse et de perversion. « Vous serez emprisonnée dans la prison de haute surveillance de la zone 51. Vous reverrez votre fille quand vous aurez expirer votre peine, l’état-major refuse tout contact physique. Le seul moyen autorisé de communication avec votre fille sera des lettres. Votre fille, pourra vous envoyer des e-mails sur adresse sécurisé ainsi que des photos et des vidéos. Vos échanges seront tous lus et pourront être supprimés. »

Julia opina du chef. Ainsi, Richard était à l’origine de tout cela. Ça ne l’étonnait guère au demeurant. Il avait toujours eu un cœur d’or pour sa nièce et sa fille. Elle s’humecta les lèvres, en se dandinant sur sa chaise. Elle comprenait les raisons qui poussaient le SGC à la confiner, mais c’était dur à accepter. Néanmoins, elle était plutôt contente qu’on ne révèle pas à la chair de sa chair les réelles motivations qui ont poussé ses supérieurs à l’enfermer.
« Je suppose que c’est non négociable de toute façon, alors je vais vous épargner mes jérémiades. » Elle baissa les yeux sur ses mains. « Je me suis rendue pour elle… Elle aura une bien meilleure vie qu’avec cet enfoiré de Berckam. Et quelque part, ma reddition lui permettra de vivre mieux, donc le deal est respecté. » Elle fit un sourire contrit à l’anglais en relevant la tête. Elle avait tout perdu dans cette histoire, presque tout.

« En effet, la négociation fut pour un autre élément. » Elle le prit « bien » enfin elle ne se mit pas à faire une crise ce qui était signe de maturité même si au vu de son regard elle était dévastée. Il hocha la tête « Elle aura aussi un suivis psychologique suite aux abus sexuels que lui a fait subir Berckam » Il prit quelques secondes pour la toiser, elle avait le droit de savoir aussi. « Avant votre incarcération dans cette cellule, nous avons négocié un appel téléphonique de 30 minutes avec Irina. Quand nous arriverons sur terre votre fille sortira tout juste d’une clinique. Elle aura besoin d’un soutien plus soutenue qu’une lettre » Il la toisa directement dans les yeux se redressant, il faisait le corbeau décidément … « Irina est tombée enceinte la date de l’avortement est prévu le 13 mars »

Elle se doutait que sa fille aurait besoin d’un soutient plus soutenu qu’une lettre. C’était normal, surtout après que Berckam ne l’ait violenté. N’empêche, elle ne vit pas la suite arriver et elle l’a reçue en pleine face. « Non non non… » Son teint déjà blanchâtre devint livide, et ses yeux s’agrandirent. « Non ce n’est pas possible, pas ma Irina… » Et Berckam était mort. Elle ne pouvait plus rien lui faire, plus rien. C’était d’une injustice la plus totale. « Ce fils de pute, ce fils de pute… ». Elle feulait entre ses dents alors que son visage s’inondait de larmes.
« Je veux voir ma fille », renifla-t-elle en essayant de conserver un semblant de dignité.

Il laissa la nouvelle passée, elle ne passera en réalité jamais pour la mère qu’était Julia. L’anglais était impassible, mais pas pour autant antipathique. Il ne répondit pas à sa demande, elle savait que cela était impossible « Richard m’a donné ça pour vous » il sortit de la pochette un album photo, il n’avait pas pris la liberté de le regarder. Celui-ci contenait des photos de Julia, d’Irina, beaucoup de la petite, ce fut apparemment dans les affaires personnelles et confisqués de l’ex-major. Il se leva. « Voulez-vous que je vous laisse quelques minutes ? Ou nous allons voir le corps du capitaine maintenant ? » Il est humain, il savait la douleur que devoir ressentir la jeune femme et ne désirait pas lui imposer le double coup du bâton à ce moment précis.

Julia attrapa l’album photo. Elle caressa la première image de sa fille qui se présenta dans le livre illustré. « Irina… ma belle. » Elle pleurait toujours autant, même si elle semblait essayer de reprendre le dessus sur ses émotions. « Hoffman, je veux la voir. Je ne peux pas la laisser seule maintenant. Pas avec ça ! Je m’en fou d’Harris. Il est mort lui. Pas ma fille ! »

Il demanda à l’un des deux gardes d’aller chercher une boite de mouchoir avant qu’elle inonde la pièce. Il se sentait sale de lui annoncer ce genre de nouvelle, hors il le fallait bien. Richard lui avait avoué que lui-même n’aurait jamais pu le faire car trop affecté et n’aurait pas pu rester pragmatique. Ce qui était compréhensible. Une fois que la boîte de mouchoir lui fut tendue il la posa devant elle. « Vous savez bien que cela ne sera pas possible » il était à côté d’elle, la regardant avec un calme sidérant.
Elle attrapa un mouchoir, s’épongeant les joues. Elle savait que c’était impossible. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle était prête à tout pour obtenir ce droit, à tout. Mais rien ni ferait.
« Elle n’a que 13 ans… Et je ne suis pas là. »
« Je sais. » Il ne voulait pas lui remettre dans la figure que tout cela était à cause d’elle.
« Ca ne devait pas se passer comme ça… » Elle se remit à pleurer.
« Je ne suis pas certaine d’avoir le courage d’aller voir Luke. »
« Vous n’êtes pas obligé d’y aller aujourd’hui. » Même si pour sa part, il avait presque envi qu’elle se décide, car il avait autre chose à faire durant ses vacances que de tenir la main à Julia. Hors, cela n’est qu’une considération égoïste, il s’était engagé alors il le ferait.
Elle haussa des épaules. « Je vais le regretter si je n’y vais pas. » Elle attendit qu’on l’autorise à se lever.
« Bien dans ce cas allons-y » Il prit la boîte avec lui, lui tendant si elle désirait la prendre. Les deux gorilles, attendait sagement, pour suivre les deux personnes jusqu’à la morgue. Alexander laissa passer Julia devant lui.

zone de la morgue


L’anglais demanda à un garde de passer devant comme il ne connaissait pas les lieux. Ainsi, un garde devant et un derrière niveau sécurité il n’y avait pas mieux. Le trajet se fit dans le silence le plus total. Ils arrivèrent à la morgue, bien entendu froide et austère, une jeune femme se tenait non loin.

Il s’agissait de Cassandra, vêtue de sa blouse et de sa tablette, qui ne semblait vraiment pas dans son élément. Quelques soldats venaient de ressortir de l’une des pièces, complètement abattus et d’autres dissimulant quelques larmes comme s’il eût s’agit d’une faiblesse reprochable. Une certaine pression semblait faire ployer la jeune femme et elle était touchée par la détresse du deuil de ces gens. C’était comme si elle voulait retirer ce nouveau mal sans même connaître le remède. Une forme de volonté de bien faire, de douce naïveté qui la rendait sûrement fragile, d’où son aspect voûté.

Elle écarquilla les yeux en voyant arriver ce détachement sur elle.
« Euh..Je...oui ? »
Alexander s’approcha de l’infirmière la salua avec la politesse qui le caractérisait.
« Bonjour, Alexander Hoffman, nous sommes là, pour voir le corps du capitaine Harris. Le colonel Caldwell l’a autorisé »
Julia avait cheminé en silence, escorté par les gardes et par Hoffman. Ses larmes s’étaient taris, et elle marchait, les épaules basses, certainement lasse de tout ça. Cette dernière nouvelle l’avait vraiment abattue. Ils furent accueillis par une infirmière, qui semblait tout aussi morose qu’elle. Un vieux réflexe se fit quand Alexander se présenta en annonçant la raison de leur visite.
« Oui, donc procédez madame s’il vous plait. »

Cassandra fût soudainement mal à l’aise. Elle n’était pas du tout au courant de la visite et elle n’avait nullement préparé un salon de recueillement pour le capitaine Harris, estimant que personne ne demanderait après lui. Après tout, il était considéré comme un traître, personne n’irait lui rendre un dernier hommage. Grave erreur de sa part.
Le regard de l’administratif et sa prestance l'écrasèrent davantage. Elle baissa les yeux sur sa tablette, tentant de trouver une solution. La vérification des enregistrements indiquèrent qu’il n’y avait effectivement personne pour cette heure dans le salon mortuaire.
« Je...je crois qu’il y a un problème. Je vérifie… »
Il fallait qu’elle trouve une solution, quelque chose, mais que pouvait-elle faire. La jeune femme se sentait piégé. Le colonel était censé l’avoir autorisé selon lui mais elle n’avait aucune note en ce sens, rien. Et puisqu’il y avait des hommes de la sécurité, ça commençait à faire beaucoup contre la frêle infirmière.
« Il doit y avoir une erreur. Je ne vous ai pas et...si ce n’est pas sur ma tablette, je ne peux pas… » Bafouilla-t-elle maladroitement.

Alexander attendait patiemment, ainsi donc pas d’autorisation ? Faut dire qu’il n’avait pas dit le moment ni le jour, cela venait peut-être de ça ? L’anglais était surement en faute, mauvaise communication, mais cela était étonnant de la part de Caldwell. Enfin bon, il allait régler ce problème aisément. Il fit un rictus rassurant à la demoiselle qui semblait complètement perdue et paniquée « Bien, ce n’est pas grave mademoiselle, je vais voir avec le colonel » Il fit quelque pas dans le couloir. Décidément, il en aura fait des appels radios aujourd’hui. Vivement que tout ce cirque soit fini et que l’épisode Julia/Harris soit terminé. Pour activer sa radio. Les deux gardes se rapprochèrent de Julia.

// Colonel ? //
Cassandra écarquilla les yeux, comme si l’anglais la menaçait d’une mort imminente ou l’avait bousculé d’un balcon du cinquième. Elle secoua négativement la tête, se disant qu’elle aurait dû être plus arrangeante face à cet homme qui avait manifestement le bras long, puis se ravisa.
//Je vous écoute.//
// Je suis actuellement à la morgue. Il faudrait votre autorisation pour que l’infirmière puisse nous conduire au corps du capitaine Harris. J’aurais peut-être dû vous préciser que ce fut aujourd’hui que je comptais amener Julia Woolsey //
Il y eut un certain silence.
//Dois-je en conclure que l’’infimière Frasier ne vous a pas préparé de salon ?//
// En effet. Elle semble de pas avoir reçu l’ordre // L’anglais jeta un coup d’œil à la dénommée Frazier qui avait l’air bien jeune. Étrangement Julia semblait clame encore sous le choc de la nouvelle reçut juste avant.
//Frasier, ici Caldwell.//
//Oui...Monsieur ?// Fît sa voix chevrotante, persuadée d’avoir fauté.
[color=Seagreen//Les requêtes de recueillements vous parviennent depuis le Pole-com sur votre messagerie professionnelle. Vous seriez aimable d’en prendre compte et d'apprêter le salon pour le recueillement de Woosley.//[/color]
//Je...Oui, bien sûr...//
La jeune infirmière ne prit pas la peine d’aller sur sa messagerie. Elle se rappelait qu’on lui avait dit que les requêtes particulières et des hommes au repos passeraient par là et elle avait oublié. Mon dieu, oui, elle avait tout bonnement et simplement oublié d’activer sa messagerie pour y voir les nouvelles requêtes.

Rougie par la honte, elle ouvrit le sas menant à la salle d’attente. Elle laissa entrer tout le monde puis s'engouffra à son tour avant de déclarer, la tête basse :
« Je vous prie de m’excuser, je vous fais patienter ici le temps de préparer le salon de recueillement. Je viendrai vous voir quand tout sera prêt. »
Alexander hocha la tête, ne voulant faire aucun commentaire, elle était suffisamment gênée pour en plus l’enfoncer.
« Vous êtes sûre qu’elle bosse ici ? Et non au service nurserie ? »
« Julia, n’en rajouter pas une couche s’il vous plait »
« Enfin, je ne savais pas que le colonel les prenait au berceau les infirmières… »
L’anglais lui lança un petit regard sombre.

Et sans les regarder de peur qu’elle ne se prenne des éclairs meurtriers, Cassandra s’en alla vers la morgue et les cellules réfrigérées de l’autre côté de la salle. Elle se sentait mortifiée d’être contrainte à ce travail qui lui faisait peur. Oui, elle se l’avouait, elle avait peur d’ouvrir cette porte où se trouvaient les restes du Capitaine, encore enveloppé dans la housse, la cervelle à l’air.

Elle se tenait devant, empêchant ses membres de trembler sans y parvenir. Elle avait pourtant étudié et vu des défunts durant sa formation d’infirmière. Elle avait fait une thèse brillante et pensait que rien ne pourrait la rebuter. Mais elle ne s’était encore jamais réellement penchée sur un mort de cause non naturelle. Et là, une balle dans la tête, ça la terrifiait. Malgré toute la meilleure volonté du monde, Cassandra se trouva piégée entre une femme qui attendait de pouvoir se recueillir et la panique qui l’envahissait à l’idée de devoir faire la manutention du corps.

Pendant ce temps dans la salle d’attente. L'anglais était assis sur une chaise, la major l’avait rejoint dans un mouvement lasse. Les deux gardes toujours aussi bavards, restaient en retrait debout et bras croisés pour observer la dangereuse délinquante du prénom de Julia.
« Elle est longue » dit’elle sur un ton agacé
« Vous voilà bien impatiente soudainement »
« Pourquoi donc rien n’était préparé, je pensais que vous avez les autorisations ? Le grand Hoffman n’aurait pas prévu quelques choses ?»
Alexander la toisa quelques secondes, voilà donc qu’elle s’agaçait la demoiselle.
« Eh bien il me semble qu’il a eu un raté dans la réception » il était calme, loin de s’affecter de la colère grondante de la jeune femme assise à ses côtés.
« Je vois ça. Pour m’envoyer dans un sas de décompression, là, Il n’y avait pas de raté. »
« Eh bien vous venez de voir que tout n’est pas infaillible ici »
« Ça… je le savais déjà. Sinon nous ne serions pas là à venir voir un cadavre. Il serait toujours vivant. », dit-elle avec rancœur.
« Oui, j’aurais pu accompagner le capitaine pour voir votre corps » il avait une pointe de cynisme.
« Aussi. Toujours le mot pour rire vous. N'empêche, qu'est ce qu'elle fait ? Elle l’a mis au programme décongélation ou quoi ? »
« Vous savez bien que j’ai beaucoup d’humour. Elle le rend présentable, un peu de fard à paupières, du baume à lèvre et un pansement sur l’immense trou de sa tête. » Il tourna la tête vers elle, par pure provocation, elle voulait être casse pied, autant lui montrer.
« Ça aurait dû être fait depuis longtemps. Pourquoi on ne le respecte pas ? »
« Vous êtes sûre de vouloir entendre ma réponse ? »
« Je la connais votre réponse. »

Cassandra poussa la porte à ce moment précis. Elle semblait avoir une certaine hésitation et, mentalement, se demandait si Julia ne lui sauterait pas au cou tant elle semblait en colère. Heureusement qu’elle intervenu, puisque qu’Alexander commençait à en avoir marre, même si cela ne se voyait pas.
« Le salon est prêt. Vous pouvez entrer pour vous recueillir. Je dois néanmoins vous avertir qu’il porte un bandage pour… »
Le reste de sa phrase s’évanouit.
Alexander se releva, faisant un signe à Julia de passer devant. Son regard bleu acier se figèrent vers la jeune infirmière. « Merci mademoiselle Frasier. » tout deux savaient très bien pourquoi Harris avait un bandage. « Oui on sait il a trou dans la tête ! » dit-elle d’un ton agacée en passant devant, bousculant fermement la petite infirmière qui fut récupérée par l’anglais, celui-ci soupira du mauvais comportement de la major, il toisa la jeune femme blonde, l’aidant à se remettre sur ses pieds.
« Julia, si vous continuez à être exécrable, je vous renvoie dans votre chambre. »
« D’accord Papa. »
L’anglais roula des yeux et fit signe aux deux gardes qui commencèrent à prendre par le bras la major, pour l'entraîner vers la sortie. Elle râla. « D'accord d’accord, je me tiens à carreau »

Cassandra remercia timidement l’administratif pour lui avoir évité une douloureuse chute et fixa le Major d’un air surpris. Elle se demandait encore ce qui pouvait bien déclencher cette hostilité. Le fait qu’elle soit en deuil ne justifiait pas cela selon elle. Mais elle se mentait à elle-même. Pendant un temps, après le décès de sa mère adoptive, Janett Frasier, elle s’était murée dans une indifférence totale avant de faire vivre l’enfer à son entourage. Même Samantha avait dû supporter son venin.
« Je regrette. » Déclara-t-elle doucement. « Je souhaite que vous puissiez vous recueillir dans les meilleures conditions possibles. Je suis sincère. »
Le major haussa les épaules « Je m’en fou de vos excuses. Il est mort et je n’ai pas besoin d’une mise en scène pour le voir »
Alexander roula des yeux, passant à côté de la major, en la toisant durement. Elle détourna le regard, pour suivre la jeune femme, jusqu’au corps.

La dépouille du Capitaine Harris se trouvait sur une table métallique d’autopsie, consciencieusement recouvert d’une couverture aux couleurs du drapeau américain. C’était probablement de mauvais goût étant donné sa trahison mais les défunts devaient être ainsi couvert pour ne pas choquer au cours du recueillement. La jeune s’était longuement demandé s’il fallait agir différemment selon l’antécédent mais, n’ayant pas eu de consigne particulière, avait préféré œuvrer “par défaut”.
Et puisque personne ne s’était occupé de lui depuis son transfert à la morgue, Cassandra avait elle-même apposé le bandage en veillant à ce que la perte de fluide, et de cervelle, ne se répande pas au-delà du pansement. Ce lit mortuaire d’infortune avait été orienté de sorte que la plaie soit de l’autre côté, qu’on ne voit pas directement la blessure dès l’entrée en salle.

Au quatre coins avaient été disposés des sièges et la lumière était tamisée. Il s’agissait du laboratoire technique où les autopsies peuvent être effectuée en cas de nécessité. L’ambiance était donc plutôt “stérile” comme on pourrait le trouver dans un hôpital.
Malgré sa sensibilité à l’égard des personnes endeuillés, Cassandra décida qu’il était mieux pour sa propre santé d’ignorer Julia. Elle glissa un simple « Je vous attendrai ici » à Hoffman lorsqu’il passa devant elle, celui-ci hocha la tête, puis la jeune femme se posta derrière la porte, ne sachant pas combien de temps le recueillement pourrait durer. Il y avait une autre visite prévue une heure après pour l’un des décès par décompression.

Julia s'avança doucement dans la pièce. Elle semblait soudainement intimidée en voyant le corps du défunt. Elle lui tourna autour pour l’observer. Ses doigts passèrent sur Harris, le caressant avec affection. Finalement elle se pencha vers le côté intact de Luke Harris et elle lui murmura quelques paroles dans le creux de l'oreille. Elle resta un moment ainsi. Au demeurant, elle lui racontait les dernières nouvelles et ce qu’elle venait d’apprendre. Elle s'était mise à pleurer à nouveau. Finalement au bout d'une dizaine de minutes, elle se redressa, se lissa les cheveux, et elle revint vers sa délégation. Elle en avait de la chance, tous ses hommes rien que pour elle.
« Nous pouvons y aller. Il est aussi bavard maintenant qu’avant. Peut-être un peu moins percutant. »
« Bien » L’anglais ne renchérit pas à la boutade de la jeune femme. Il lui tendus juste un mouchoir pour qu’elle essuie ses larmes. Il fit signe aux soldats de faire sortir la major, alors qu’il s’approchait de la jeune infirmière qui avait l’air très mal. Celle-ci l’attendait comme prévu derrière la porte.
« Merci de votre travail, navré de vous avez pris au dépourvu. Bonne journée » Il lui sourit, puis rejoignis Julia pour la raccompagner jusqu’à sa cellule, une nouvelle fois ils cheminèrent en silence.

Zone carcérale


La major fut donc remise derrière les verrous avec son album photo.
Il toisa sa montre, l’heure du déjeuner était passé… 13h30. Même en « vacances » il ne pouvait pas être tranquille. Enfin bon il l’avait choisie aussi.
« Hoffman ! Attendez »
Le jeune homme se retourna toisant le visage de Julia « Oui ? »
« Merci. Je … je ne sais pas pourquoi vous faites ça, mais ça me touche…vous aurez pu ne rien faire après ce que j’ai fait à Atlantis et à vous »
« Ce n’est pas de la compassion Julia, c’est mon métier, qu’importe ce que je pense de vous »
« Laissez-moi le plaisir de penser que je vous plais » elle minauda une nouvelle fois.
« Si cela vous fait du bien d’y croire » Elle avait un véritable problème avec la séduction. Il lui fit un rictus neutre qu’elle pourrait interpréter comme bon lui semble et il partit de la zone carcérale.



©Pando

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Lun 3 Avr - 19:23

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Part 3 : Une princesse à sauver


PNJ :
Constat à l'amiable 01hanz10 Constat à l'amiable 01deri10 Constat à l'amiable 01pp10 Constat à l'amiable 01g10
Hanz Hirch // Derick Forback// Nelly Bricks "Pile poil" // Goose Randleman //
CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 14h00 sur le Dédale


Pas de repos pour les braves, en repartant, Hoffman se retrouva propulsé en arrière par un violent impact au détour d’un couloir. S’il avait su rester bien en équilibre sur ses deux jambes, ignorant la douleur irradiant son torse au contact d’une tête lancée à vive-allure contre lui, la petite chose quant à elle, se retrouva le derrière sur le sol métallique du croiseur. Un énorme amas de documents en tout genre s’était étalé un peu partout et l’on se serait cru dans l’un de ces fameux clichés de rencontre à l’eau de rose : le rentre-dedans sentimental.
Or, la brune qui se redressa brusquement en s’écriant d’un “” joyeux tenait plus de l’enfant qu’autre chose. Nelly Bricks allias “Pile-Poil” s’affairait déjà à ramasser les papiers en tentant vainement de les remettre à l’endroit. Surpris Hoffman, s’accroupit auprès d’elle pour l’aider à mettre de l’ordre dans toute la paperasse. Il était en train de commencer à s’excuser quand elle lui coupa la chique aussitôt. « Je suis navré …. Made…. »

« Non mais ! On a pas idée de mettre des hombres aussi costaud dans les coins de coursives hein ? Elles font comment, les femmes comme moi, pour leur passer dessus ?!? »
Elle ne releva nullement la tête, alors que le responsable, la toisait un sourcil arqué. La jeune femme lui fourra quelques pages dans les mains qu’il prit d’un air encore plus incrédule, surtout en voyant la photo dessus : il s’agissait de sa propre tirée d’un quelconque dossier d’archive dont elle avait eu illégalement l’accès. Il y avait plusieurs dizaines de pages réparties sur le sol, toutes identiques, arborant le même visage et portant l’inscription “Wanted : alive or alive”. Il se dit qu’il avait échappé à la mention « dead », mais bon pourquoi avait-elle ce genre de papier sur elle ? Surtout avec sa propre trogne dessus. Quelqu’un cherchait à le rencontrer et d’une manière un peu cavalière mine de rien. La situation lui apparaissait comme complètement ubuesque et sortie d’une comédie ! Surtout dans ce vaisseau avec aux commandes Caldwell.

« Je suis en retard ! Tellement en retard ! Il faut que je trouve le type gentil et tout coquet avant qu’on arrive sur Terre ! El Jefe de proyecto, qu’ils l’appellent sur la cité flottante. Un bon buveur de thé qui doit s’y connaître vachement bien d’ailleurs. Il faudra qu’il m’en conseille parce que j’en ai marre du café fort et dégueu de Patron. Paraît qu’il a des manières raffinées, el Jefe, qu’il est poli et tout, et tout… »
Les différentes qualifications de la jeune femme, faire sourire l’homme qui se demandait bien quand elle allait remarquer qu’elle l’avait en face d’elle, son gentil monsieur tout coquet. Mais elle lui voulait quoi ? Il n’espérait pas à une folie car là, il comptait faire autre chose de sa journée comme manger par exemple… L’accumulation de document dans les bras de l’administratif commençait à peser, la jeune femme n’avait pas lésiné sur les photocopies.

« Du coup, il pourra m’aider, lui ! Les autres, ils ne veulent pas se bouger pour moi. Mais si c’est bien un rosbeef, un vrai de vrai, un dur de dur, alors ce sera un gentlemen, et donc il m’aidera ! En plus...le pôle-com m’ignore. Alors je vais afficher un appel à témoin dans tout le vaisseau ! Comme ça, si je ne le trouve pas, il verra sa tête partout dans les couloirs et il sera assez curieux pour venir me voir. Tu l’as vu quelque part, d’ailleurs, ce type là ? »
Eh bien si elle le prend par les sentiments avec tous ces compliments… le pire c’est qu’elle risque d’avoir raison, son éducation ferait qu’il l’aiderait dans la mesure du possible. Après tout dépend ce qu’elle veut cette espagnique un peu farfelue. Ce qui était amusant, était qu’elle débitait sans s’arrêter toutes ces paroles, racontait-elle facilement a vie à autrui ? Elle avait un uniforme… une militaire pipelette ?

Son regard s’illumina lorsque quelque chose tilta dans son esprit pétillant. Elle retourna l’une des feuilles, pivota la tête de côté pour comparer l’image à son interlocuteur, puis parti d’un rire presque - et très étrangement - sadique. Comme si la jeune femme préparait un mauvais coup. L’anglais se dit qu’il aurait dû fuir …
« En fait...euh...quand je dis “rosbeef”, c’est dans le sens très affectueux du terme hein ? »
« Bien entendu, venant d’une tortilla » Ce n’est pas la première fois qu’on le qualifia de ce sobriquet c’est une récurrence quand on est anglais. Les stéréotypes ont toujours la vie dure. Il lui avait répondu avec le célèbre flegme anglais. Il avait de l’humour, loin de se froisser pour rien.

L’expression de la jeune femme tendait à penser qu’elle se sentait prise la main dans le sac. Car elle se trouvait finalement devant la personne qu’elle désirait contacter si rapidement et ne voulait pas l’offusquer. Elle retira d’un geste brusque, et surtout très maladroit, le tas de document pour le dissimuler dans un placard de masque à oxygène. Manquant d’arracher les mains de son vis-à-vis, celui-ci profita de cette occasion pour se relever. Si le colonel la surprenait, nul doute qu’elle passerait un très mauvais quart d’heure. Mais Nelly semblait n’avoir pour seul but que son interlocuteur.
« C’est Alexander Hoffman c’est ça ? Ta copine à toi, c’est la fille de la CIS. Une qui aime bien les tigrous et la polygamie. Oui...oui c’est vrai, j’ai fouiné partout, vraiment partout, même là où il ne fallait pas. D’ailleurs il y a un monsieur bizarre tout chauve qui est très facile à faire parler quand il a peur et qu’il sue. Mais il ne faut pas le dire sinon je vais encore être méchamment punie par le commandant. La dernière fois, il m’a fait peler des patates pendant quatre heures. Cuatro horas !!! J’avais les doigts tout fripés et j’ai même pas eu le droit à une poignée de frites pour le dîner. C’est injuste je trouve ! Pas vrai ?!? »

Comme précédemment, il ne pouvait pas répondre qu’elle enchaîna sur un monologue, il faudrait qui lui présente Ford un jour, ils s’entendraient bien. Par contre, la suite déplu fortement à Alexander, elle était partie voir Forback ? Et ce petit imbécile heureux avait osé dire des informations confidentielles en plus d’être fausses à cette femme (qui l’avait intimidé en plus bah bravo !) ? La moutarde lui chatouille doucement le nez. L’anglais, avait le visage un peu plus fermer et croisa les bras.
« Oui c’est bien moi. Par contre, soudoyer des informations personnelles et confidentielles à un membre du CIS, risque en effet de vous faire peler des patates… mais avec une fourchette » mais quel homme ce Forback, avec son secret professionnel il pouvait en prendre des cours de discrétions ! Alexander s’écarta un peu, mettant sa main sur son oreillette, composant le bon canal.

// Forback ! //
// Mrs Hoffman ? Euh… je suis navré mais vous me déranger je suis avec le Dr Weir, pour son histoire de retour sur terre et…//
// Vous mettez combien de zéro à : indemnité de licenciement ? //
// Euh … aucun mais pourquoi cette question ? //
// Parfait, vous n’aurez donc rien. Bonne journée Forback, vous transmettez mes amitiés à Élisabeth //
// Attendez attendez ! j’ai peur de vous comprendre là ! //
// Écouter monsieur Forback, je n’ai pas de temps à vous consacrer, je suis avec une demoiselle qui demande beaucoup d’attention au vu de son début de parole et son accent espagnol chantant //
// Vous êtes avec Nelly Bricks ? écoutez je ... je ne voulais pas lui dire mais elle a été…//
// Convaincante je sais. //
// Je n’ai pas de compte à vous rendre mais plutôt vous à l’ordre morale //
// Vous êtes certain de vouloir jouer à ce petit jeu ? Je vous rappelle que c’est une faute grave de divulguer des informations confidentielles et de surcroît intime à des personnes non habilitées. Et puis quelle honte, pour un homme aussi intègre que vous, de faire des avances graveleuses à une femme déjà prise et de ne pas avoir un esprit suffisamment fin pour analyser quand des tierce personne rit de votre triste personne. Je continue ? //
// Non… on peut s’arranger ? //
// Non. Mais venez à 18h, nous reparlerons de votre avenir //

Il coupa la radio, son ton durant la conversation avait été froid et directif. Il reporta son attention sur la jeune femme. Non mais il s’était fourrer dans quoi encore ?
« Et donc mademoiselle Bricks… » Il ignorait son grade donc il ne put la gratifier de celui-ci « Que puis-je pour vous ? »

Elle ne répondit que par un léger rire gêné. Apparemment, la confrontation avec Forback l’avait écrasé, anéantissant tout envie de lui demander un service. Diable ! Qu’il était imposant quand même quand il se mettait en colère. Mais bon, d’un autre côté, Nelly n’aimait jamais s’approcher de tout ce qui s’oppose à la bonne humeur. Elle fuyait toujours les mauvaises ondes comme la peste.
« Un anglais en colère ?!? Mais ça existe ? »
Alexander la regarda quelques instants dubitatifs. Bien entendu que ça existe ! Il y avait de quoi, quand on touche sa vie privée dévoilée à n’importe qui.
« Les anglais reste des humains lambda » enfin bon, si elle ne daigne pas lui dire en quoi elle avait besoin de lui, au point de faire des avis de recherche tel un cow-boy il comptait bien filer manger, dans l’espoir qu’il reste quelque chose. Sinon tant pis, il se démerderait avec les gâteaux qu’avait Hanz dans sa valise. Il a toujours de la nourriture. Enfin bon, l’espagnol se plongea dans une intense réflexion, à croire qu’elle semblait vouloir résoudre un problème particulièrement compliqué, puis consulta sa montre. Le pauvre homme se trouvait toujours sans réponse.

« Ca y est ! J’ai deviné, oui ! El jefe n’a pas mangé. Et un anglais affamé est un anglais pas content. Je t'emmène au mess, je suis sûre qu’on trouvera du bacon pour toi ! Le cuisto fera un effort. T’es quelqu’un d’important après tout. »
Tout en parlant, sa main agrippa la cravate de l’administratif qui était encore sur les propos de la jeune femme, se disant qu’il n’avait pas affaire à une adulte mais une enfant survolté…il se fit traîner sans vraiment comprendre ce qui lui arriva. Elle l’attira dans le sens opposé de la coursive où des hommes d’équipage évoluaient toujours mais sans les voir. Elle se servait de cette parure pour le diriger et l’homme qui se disait qu’il fallait qu’il arrête de porter des cravates car ce n’est pas la première fois qu’on lui fait le coup. À croire qu’il était en laisse. Oui, il aurait dû fuir quand il était encore temps. Mais il sentait clairement qu’il n’y avait rien de bien malsain dans ce petit bout de femme hyperactive. Mais bon, il ne désirait pas plus être menée de la sorte, il s’arrêta tira un peu pour récupérer sa cravate.
« Bon, vous êtes bien gentille, mais je n’ai pas que ça à faire. » le fin tissus en soie, glissa d’entre les mains de la jeune femme et il le lissa d’un mouvement élégant.

Une voix résonna dans le couloir, une voix bien connue de l’anglais.
« Bah tiens, moi je n’ai pas le droit de faire ça ! Bordel ça me crève le cul de voir ça ! À croire qu’il faut avoir une paire de nichons … »
Tout le monde aura reconnu l’élocution parfaite d’un allemand de 2m10 du nom de Hanz Hirch. Alexander tourna la tête et roula des yeux.
« Hanz, vous n’êtes pas censé être avec Erin ? À faire des choses plus intéressantes que surveiller les caméras de surveillance des ponts ? »
Hanz sut directement que son compatriote Atlante était agacé par l’utilisation du “vous” que l’anglais n'utilisait plus depuis quelques temps avec le militaire.
« Oh hey tu es de mauvais poil ? C’est l’espagnol qui t’emmerdes ou quoi ? Car si c’est, ça je te la vire »
« Merci ça va allez. Et donc ? »
« J’aime pas quand tu es agacé, mais remarque ça te …. »
« Hanz rentrez dans vos quartiers »
« Oula bien bien bien…et sinon ? »
« Oui ? »
« Bah, mes ordres… c’est pour ça que je te cherche hin »
L’anglais le regarda étrangement… parfois Hanz avait des lueurs d’intelligence insoupçonné.
« Vous me trouverez Forback à 17h50 »
« Bien » Il reprenait le mot récurrent de l’anglais « Je vais trouver l’autre furet, il a dû faire une connerie encore celui-ci, il va prendre grave chère ! » il toisa l’espagnol « Et toi aussi, si tu l’as agacée. » pas du tout rassurant.
« Mi ???? » Fît Pile-Poil, surprise, comme si on l’accusait à tort. Elle s’empara du bras d’Alexander avant de répondre. « Je l’ai trouvé, je le garde !!! Mais il veut bien me suivre pour m’aider, parce que c’est un Anglais et un gentleman, pas vrai ??? »
« Non mais il n’est pas à toi ! tes choupinette avec des yeux de cocker mais va pas t’imaginer que tu vas l’emporter ! »
Ne jamais faire d’acte de possessions devant Hanz… mauvaise très mauvaise idée. Alexander leva la main pour calmer l’allemand.
« Bon ça suffit. »
« Non ça ne suffit pas, elle est tarée cette nana »
« Hanz ! » L’anglais regarda directement l’homme, qui recula un peu.
« D’accord… mais si elle te viol, tu viendras pas te plaindre… enfin si mais bref »
« Je pense pouvoir gérer ce fait »
Il soupira un peu, cela commence à devenir n’importe quoi cette situation… il toisa la jeune femme.

« Heureusement, que je colle aux préjugés de ma patrie. Et donc, nous allons où ? » il ne savait même pas pourquoi, il la laissait accroché à son bras, lui qui n’aime pas les contacts. Après bon, il hésita à la plantée là mais dans un autre sens, il voulait savoir pourquoi elle avait imprimé autant d’affiches de lui. La curiosité prend toujours le pas.
« Préjugés, c’est vrai. Bien sûr que je n’ai que des préjugé el Jefe. Mais en même temps, t’es le premier anglais que je croise moi ! Alors j’ai que les films pour me référencer ! Et encore, je les écoute en mi idioma sinon je comprends pas les expressions ! J’ai vu Mister Bean tu sais ? C’est vrai qu’ils aiment tous la majestad et qu’ils se font encore adouber ? Tu es aussi un chevalier des temps moderne, non ??? »
Bon…il ne sait pas où il a mis les pieds, mais il y va joyeusement en tout cas. L’espagnol était intarissable, mais contrairement à certaines personnes bavardes, elle était amusante et elle était en train de lui faire passer son agacement envers Forback. « Un véritable exposé sur les étranges animaux que sont les anglais… » elle était incroyable quand même.
« Oui » après tout il avait été adouber lui aussi. La jeune femme accueilli cette affirmation d’un large sourire. Elle quitta son bras un instant pour lui faire une révérence étrangement bien faite puis récupéra sa prise pour le diriger vers un autre couloir.

« Sir chevalier, si !! Je ne suis ni veuve, ni orpheline ! Mais j’ai bien besoin d’aide moi. Mais avant, vamos a comer, sinon tu seras grognon ! »
« Et en quoi avez-vous besoin de moi ? »
« Il faut sauver une vie en danger !!!! Si, c’est vrai ! Tu me crois pas ?!? »
« Et j’en serais plus después de comer o ahora ? » elle faisait du anglo-espagnol, alors pourquoi pas lui ? Heureusement, qu’il avait de bonnes bases pour la comprendre mine de rien. Nelly s’arrêta sous le coup de la surprise, heureuse de voir qu’il comprenait bien sa langue natale. Elle passa un sas en répondant :
« Despuès bien sûr ! Despuès !!! Parce qu’on s’entend toujours très bien l’estomac plein. Et puis, je te montrerai mi hermana de coeur. »
Hoffman, la toisa, « mi hermana ? » ah la sœur de celle-ci ou bien une attribution type frère d’arme ? Si c’est un militaire, il espérait juste, qu’elle ne vienne pas à lui demander de faire du forcing auprès de Caldwell, pour sauver sa « sœur » d’une terrible punition corrective.
La main valide de Nelly se posa sur la poche ventrale de sa veste, comme s’il y avait un objet précieux dessous. Ce geste pouvait évoquer la femme enceinte ou un contenant dans cette poche…
« C’est elle qu’il faut sauver ! Et qui mieux qu’un chevalier Anglais pour sauver mi princesa en détresse, hein ?? »
« Bien, nous verrons donc » il ne savait pas quoi sauver, mais bon… il verra cela était frustrant pour le curieux qu’il était m’enfin.

Avec un aussi bon guide, Alexander découvrit plusieurs raccourcis très utiles et emprunta les anneaux de transports pour changer de pont. Fort heureusement, Nelly semblait lui promettre monts et merveilles pour contenter son estomac. N’étant pas un grand gourmand, il la laissa évoquer de nombreuses gourmandises sans saliver, restant silencieux ou lui donnant quelques rictus fortement amusés par son extravagance. En l’observant, il était évident que personne ne pouvait lui en vouloir bien longtemps, malgré ses remarques ou bien mêmes ses gestes consternants. Une personnalité intéressante à étudier. Enfin bon, il avait toujours le chic, pour tomber sur des personnes un peu timbrées quand même.

Il y avait encore des retardataires au mess à cette heure-là. Mais force est de constater qu’à la familiarité et la proximité qui se remarquait auprès de ces hommes et femmes : elle ne l’avait pas emmené au mess des officiers mais à un grade plus bas. Et il ne savait rien du fait qu’il avait différents mess selon les grades et privilèges. Lorsque la jeune femme débarqua, elle salua joyeusement les militaires encore présents. Plusieurs lui firent signes, d’autre des salutations chargées de bonne humeur. Il semblait que pas un seul ne l’avait ignoré, une telle cohésion était remarquable et agréable à voir. En retour Alexander, fit un salut générale empreint de politesse comme toujours. Plusieurs, d’ailleurs, pouffaient déjà discrètement en remarquant la nouvelle victime qu’elle trainait dans son sillage. Ne rassurant pas le jeune homme sur la folie de sa vis à vis. Son regard, parcourra l’endroit, quand il se fit tirer par le bras encore plus. Cela devait être comique, de voir un homme aussi guindé, vêtue dans un costard hors de prix se faire tracter par cette femme solaire et naturelle.


« Eh ! Goose !!!! Il a pas encore mangé l’anglais ! »
Bon ce fut toujours mieux que si elle avait hurlé : no comia rosbeef ! Enfin bon, ils se donnaient en spectacle et Alexander savait parfaitement rester stoïque sans avoir trop honte. De toute façon, il avait la stature inébranlable de base et l’avis des moqueries l’indifférait. Là, ce fut plus une ambiance bonne enfant. Faut dire que le nombre de fois, qu’il avait été ridicule avec Erin…

Un homme d’âge mûr à l’air très rustre, un torchon dans les mains, posa un regard sévère sur elle. Sa tunique blanche était couverte de toutes une série de tâches. En sueur et arborant une barbe maladroitement taillée, il salua la jeune femme d’un hochement de tête. Son apparence divergeait des habituels maître cuisto qui se targuaient de faire des plats délicieux sans s’en mettre dessus. Cet homme costaud et rondouillard donnait l’air d’une brute sans la moindre mesure d'hygiène. L’air seulement ! La réalité était tout autre. Aux yeux de l’anglais, il avait tout l’air du boucher austère et mal luné, par chance il ne juge pas aussi facilement, se contentant d’observer l’homme en le saluant à son tour.
L’éclat dans le regard de la brute était...enfin bon, il avait apparemment beaucoup d’affection pour l’hispanique. Comme s’il l’avait pris sous son aile.
La voix très grave de Goose Randleman retentit brusquement. L’homme avait un sacré coffre, les quatre collègues qui œuvraient au nettoyage dans son dos tressaillirent en chœur. Finalement, la comparaison avec le boucher était fausse, mais plutôt un géant, un doux géant qui surprend. Il chargeait en même temps une bassine de plusieurs couverts récupérés sur les tables.

« Alors, gamine !!!! Qu’est ce que tu me ramènes encore là. T’as pas eu ton compte de patates que le bon dieu t’a collé en corvée la dernière fois ? »
Nelly fit la moue.
« S’il te plait, mi cocinero favorito, tu vas m’aider hein ?? Para mi !!! »

Effectivement, arrivé à quatorze heures, les vitrines du cuisinier étaient pratiquement vides, voir déjà nettoyée pour d’autres. Et les restes à peine tièdes ne donnaient vraiment pas d'appétit. Le cuisinier hésita un instant puis, incapable de résister à celle qui le faisait souvent rire, céda à sa demande d’un signe de tête particulièrement tendre. En voilà, un super pouvoir, elle savait faire fondre tout le monde avec son excentricité convaincante…à savoir comment elle avait réussi à faire peur à Forback maintenant…
« Bon, bon...de toute façon, va lui falloir des forces pour te supporter ce brave homme. »
« Je le crains » fit l’anglais en toisant l’espagnol.
Il s’arma d’un calepin tâché d’éclats d’huile. Quelques pages se tournèrent, révélant une écriture de médecin illisible, puis il passa la pointe de son crayon à papier sur sa langue avant de rugir gentiment :
« Bon alors, dis-moi, qu’est-ce qui te ferait plaisir mon gars ! »
Ah tiens il a même le droit au choix de sa commande ? Parfait ! Il hésita à sortir un cliché purement anglais pour faire réagir Nelly, mais bon il s’abstenu, il avait trop faim, pour se taper l’immonde cuisine anglaise qui ne faisait pas honneur à ce beau pays. Et puis bon, c’est un risque ici, ne sachant pas si les repas était fameux ou non. « Une bavette et des haricots, je vous pris »
« Cuisson ? Haricot classique ou en grain ? »
« Saignant, Haricot vert »
« Dessert...qu’est-ce qu’il me reste...Tarte tatin, fondant chocolat. Les profiteroles sont encore dispos mais elles sont vieilles d’hier. Et quelques fruits athosiens. Ton choix l’ami ? »
« Merci pas de désert, le plat en lui seul me convient » Il toisa Nelly « ¿Quieres mi postre ? »
Pile-Poil secoua négativement la tête, visiblement heureuse des bonnes manières de son interlocuteur.
« Ah ouais ! » Fît le cuisinier en se retournant soudainement. « Une petite sauce au poivre avec les haricots ? »
« Non merci, sans sauce » ce genre d’agrément ça dénature le goût de la viande.
« Très bien, va donc t’installer, je t'amène ça dès que c’est prêt mon gars ! »
« Merci » Et Alexander se tourna pour trouver une place de libre, il y avait le choix vu le monde qui avait. Il choisit une table le plus proche d’une grande fenêtre, pour voir l'hyperespace, avec ses couleurs fascinantes et attrayantes. Vu le daltonisme particulier du responsable, cela pouvait être une mauvaise idée, hors, étant fasciné par les couleurs et celle-ci loin d’être trop vive, il pouvait supporter le spectacle sans souffrir.

C’est en sautillant comme une enfant que Nelly prit place en face d’Alexander. Elle le fixa avec insistance, se retenant visiblement de formuler sa demande tant qu’il n’aurait pas au moins un morceau de viande dans l’estomac. Cela avait un côté gênant de la voir ainsi… il la toisa d’un air flegmatique arquant un sourcil. Bon cela devenait vraiment étrange mine de rien et avant qu’il ne réponde son oreillette grésilla une énième fois.

// Alexander, c'est Erin. Tu te souviens de moi ? //
Il aurait été étonnant qu’elle ne s’inquiète pas de son absence aussi longue depuis ce matin. Surtout qu’Hanz avait dû se plaindre. Un véritable gamin ! Il se leva de la table, pour marcher un peu plus loin, mais toujours face à une fenêtre.
// Non qui êtes-vous ? //
// Une charmante brune de la CIS. Vous ne vous souvenez pas ? //
// Ah oui, celle qui aime les Tigrous et la polygamie. Oui, je m'en souviens bien//
// Celle-là même. //
// Et que me veut-elle ? //
// On lui a rapporté que vous vous trouviez avec, je cite : une militaire tarée. Je voulais savoir ce qu'il en était et pourquoi Hanz doit trouver Forback. Tu as changé d'avis sur le plan à 4 ? Je ne suis toujours pas d'accord. // Bon Hanz avait cafté… c’est fou comme les informations circule vite sur le Dédale.
// Mais c’est qu’elle est bien informée ! Oui tu sais bien que j’attires les personnalités extravagantes. Quant à Forback, c’est pour lui montrer ses indemnités de licenciement avec 4 zéros //
// C'est vrai... Et tu sais que tu n'es pas en position de licencier ce cher Derick ? Pourquoi est-ce qu'il t'irrite ? //
// Je suis toujours en position pour licencier qui je veux. Puisque ce cher Derick s’amuse à dire à n’importe qui que tes goûts//
// Qu'est ce qu'il raconte à propos de mes goûts ? J'espère qu'il ne dit pas à tout le monde que j'aime les choux de Bruxelles sinon ça va barder ! //
// Que tu aimes les tigrous et la polygamie. Ah oui et que tu es ma copine. Quelle idée ! //
// Rien que pour ce dernier point, tu as ma bénédiction pour le virer... //
// Me voilà rassuré. Tu es allée voir Élisabeth ? //
// Pas encore. Ça fait partie de mes projets de l'après-midi vu que mon copain me délaisse. //
// Quel vilain garçon, faudra que tu me le présente que je lui apprenne les bonnes manières. Mais bon, faut le comprendre, il est sollicité tout le temps. Je suis certain qu’on va lui dire : les vacances vous oubliez le rosbeef //
// T'inquiète pas pour moi. Je sais me montrer persuasive quand je veux. //
// Hum ? Enfin bon si privation de vacance il y a tu n’es pas prêt de le revoir //
// Le premier qui le prive de vacances aura à faire avec moi. //
// Bien. Aufaite, j’ai annoncé la nouvelle à Julia, je te raconterai dès que j’ai fini mes aventures dans le dédale… et quand j’aurais réussi ma quête de preux chevalier aussi //
// D'accord tu me diras. De toute façon j'ai de quoi m'occuper. Correction de rapport et compagnie. Et ensuite j'irai voir Élizabeth. Hummm... //
// Bon le temps passera vite. Hum ? //
// La dernière fois je t'ai demandé des chouquettes pour te faire pardonner. Je serai curieuse de voir si tu peux m'en trouver sur ce vaisseau. //
// Il reste en stock : Tarte tatin, fondant chocolat, des profiteroles et des fruits athosiens. Et puis la surprise du chef //
// Ne me parle pas de profiterole... Puis je ne voudrais pas te donner du boulot en plus, tu es déjà débordé. //
// Oui, en plus elles datent d’hier. Donc si tu es sage tu auras la surprise du chef. Tu es dans quelles chambres ? //
// Super ! J'adore les surprises surtout quand elles viennent du chef ! La tienne, je déprime tellement que je me suis enroulée dans tes draps et que je mange tout le chocolat du vaisseau. //
// Tu m’en vois profondément attristé... tu aurais dû prendre de la glace ! Bon tu peux regarder, elle est dans ma valise, poche droite intérieure //
// Paraît que Forback en a eu besoin pour se calmer, y en avait plus. D'accord. // Bruits de fermeture éclair.
// J’espère qu’il ne l’a pas entièrement mangé, puisque ce soir, il va avoir une vraie raison de se lamenter //
// Sûrement sûrement... Mais qu'est-ce donc. La surprise du chef est une bougie de massage ? Ou c'est le compartiment réservé à ta maîtresse ? //
// Je l’ai laissée sur Atlantis avec mon harem tu sais bien. //
// C'est vrai, aucune utilité ici. Hanz va être ravi que je le masse. //
// Lui il utilise d’autres produits. Tu penseras à l’ouvrir et regarder le couvercle : Kitty t’a laissé un mot // Il eut un petit sourire dans le vent en toisant l’hyperespace
// Bon je te laisse, j’ai une princesse à sauver //
// Je vais regarder ça. Va donc sauver ta princesse, Charmant. //
Il resta quelques secondes à toiser le « paysage » cosmique, appréciant cette abstraction, tout en lui donnant des idées de peinture. Cela le démangeait le bout des doigts et s’il n’avait pas une princesse à sauver, il serait parti coucher sur papier les résultats de son imagination. Cela faisait longtemps, qu’il n’avait pas pu s’adonner à son hobby. Ainsi, il se tourna, pour faire quelques pas, quand la radio se ralluma. Décidément…par chance ce fut encore Erin.
// Charmant ? Tu es toujours là ? //
// Oui //
// Merci pour la bougie et la chanson. Tu sais quoi ? //
// Dis-moi ? //
// Je t'aime. //
// Moi aussi, follement //
// A toute à l'heure. //

L’espagnole avait finie par calmer les griefs qu’il avait contre Forback, même s’il allait déguster le soir même, et fût d’autant plus de meilleure humeur après son échange avec Erin. Dans un sens, l’anglais était rancunier, mais il était facile de désamorcer la bombe quand on le connaissait bien. L’instant mignonnerie étant fini, il put rejoindre la jeune femme, tout en prenant place d’un geste souple. Il la toisa directement dans les yeux.
« Donc cette princesse ? »
« Hum hum. »
Goose venait d’arriver avec l’assiette. Il l’a déposa doucement en la tenant par dessous, n’apposant pas son pouce sur le bord. C’était le genre de petit détail que le client appréciait toujours. L’homme déposa ensuite les couverts entourés d’une serviette, une carafe d’eau avec un verre puis un petit panier de pain.
« Voilà, bon appétit mon gars. Tu sais où me trouver s’il manque un truc ! »
Alexander releva le regard vers cet homme appréciant son service et sa gentillesse qui émanait de son impressionnante carrure « Merci bien »

Il les laissa ensuite pour terminer la plonge avec ses collègues. Nelly devenait de plus en plus impatiente, elle trépignait sur place en attendant qu’il prenne la première bouchée. On aurait cru qu’elle se disait dans sa tête : “Allez, mange...vite, que je te parle...mange...mange !!!”
Et pas besoin de parler, son interlocuteur le percevait très bien…il coupa un morceau de sa viande parfaitement bien cuite et la dégusta. Bon, rectification, la nourriture était de bonne qualité et super bonne. Bien loin des cantines du SGC.
« Je vais te montrer mi hermana ! » S’écria la jeune femme, n’y tenant plus. Bon ce n’est pas trop tôt, il va pouvoir voir à quoi ressemble, cette jeune femme qui met dans tous ces état Nelly.

Ses mains tremblèrent d’une trop forte excitation à l’ouverture de sa poche ventrale. Elle pinça une photographie entre ses deux doigts, tout en lui expliquant qu’il comprendrait davantage en ayant l’image de la personne devant les yeux, et tira d’un coup sec. Cela eut pour effet d’éjecter une seconde photographie de sa poche, laquelle glissa jusqu’au regard affûté d’Alexander. C’était Erin !! Une photographie officielle, du genre de celle que l’on épinglait dans les dossiers du personnel. Le genre de cliché dont la petite curieuse n’est pas censée entrer en possession et encore moins se balader avec.
L’anglais prit la photo de sa compagne, une belle image qui mettait en valeur la beauté de la responsable du CIS. Erin, était rayonnante dessus avec sa longue chevelure châtain foncé, ses yeux vert et son rictus avenant, une image digne d’un magasine au détail près qu’elle n’aurait pas dû quitter son petit dossier personnel…la question était à se poser mine de rien … où avait-elle eut celle-ci ?
« Ah, c’est su amor, oui. Tu peux la prendre, j’en ai pas besoin moi ! N’empêche, elle est trés trés belle. Vous allez faire de beaux bébés, c’est sûr ! Je pourrais venir au mariage ??? »
Il releva la tête vers elle…Oui, il était d’accord sur le point beauté et bébé, mais il se garda bien de le dire oralement…c’est quand même une drôle de sensation, d’avoir sa vie privée étalée comme ça au grand jour. Il en a un qui va avoir du mal à dormir ce soir…
« Où avez-vous eut cette photo ? »
Pile-Poil haussa les épaules en déclarant :
« Ben le monsieur bizarre et tout chauve, il a oublié sa veste sur une chaise la dernière fois. Moi, si je ne sais pas à qui c’est, je regarde dedans. Il se promène vraiment avec des trucs bizarres quand même ! »
Bon ce fut donc Forback qui se trimballe avec une photo d’Erin ? Il ne voulait même pas imaginer ce qu’il avait pu faire devant cette pauvre image innocente. L’anglais, n’était pas d’un naturel jaloux, mais quand même, il y avait un côté pervers à cet homme chauve qui lui déplaisait fortement.

La jeune femme sortit de sa poche un petit spray portant la mention “haleine fraicheur”. Qui fit sourire l’anglais d’un air condescendant… il avait des problèmes buccaux où comptait ’il draguer Erin avec son haleine senteur « onde fraîche » ? Pitoyable.
« C’était dans la poche avec la photo. Alors quand il est revenu et que j’ai posé des questions. Et puis que je voulais bien voir la fille aussi pour savoir où je pourrai trouver un chevalier Anglais, il a beaucoup sué. »
Un sourire très malicieux illumina son visage.
« Il a été très très coopératif. Il a raconté des choses assez drôles et...d’autres...ben...c’était quand même glauque...mais drôle. Je sais pas pourquoi, il a dit qu’il comptait sur ma discrétion. Mais moi, je voulais pas de la discrétion, je voulais un chevalier Anglais pour sauver mi hermana !!! »
Il est quand même étonnant, que cet homme si à cheval sur la discrétion et le secret est avouer aussi facilement ce genre de chose. Ce qui était alarmant, c’est qu’il avait pu répéter à Nelly, des paroles sacrément « glauques » comme elle le dit si bien. Des dires, qui avaient été créer pour se foutre de la figure de cet homme, qui avait eu le malheur de paraître grossier avec Erika et puis pour tout le reste.
« Il vous a dit quoi exactement ? » oui, là ça devenait assez important. Au début l’anglais comptait faire parler Forback, mais si elle lui donne des éléments de base, il va bien le pourrie après. Le ton du « chevalier » était calme, mais on sentait une certaine tension signe que la personne qui allait l’avoir en pleine figure allait avoir du mal à se relever. Il continua à manger avec cette tranquillité calme, d’avant une tempête.

Étrangement, la jeune femme ressenti cette pression intérieure et s’empressa d’ajouter :
« J’ai rien dit à personne hein ! J’aime bien les ragots, c’est drôle et intéressant, mais c’est vraiment nul à répandre ! »
« Ce n’est pas à qui vous auriez pu le répéter qui m’intéresse, mais ce qu’il vous a raconter »
« C’est que je n’ai pas tout compris moi ! Il a parlé des tigrous du site Alpha et d’une notion de partage que su amor a adopté. Parait que ta belle à toi, elle aime bien plusieurs partenaires. Et puis que j’aurai pas ma chance à te séduire, toi, parce que t’aimais les hombres mais, en même temps, ça l’arrangerait s’il pouvait ne pas avoir ta concurrence. C’est pas facile à comprendre un homme quand même !!! »
Oula ça commençait à ne pas plaire du tout à Hoffman, mais alors pas du tout, il eut un petit soupire en secouant la tête incrédule. Cet homme était un imbécile finit.

« Merci. Il est d’une crédulité incroyable, on lui aurait dit que les licornes existaient qu’il nous aurait cru » bon, il fallait bien rétablir la vérité un tant soit peu. Manquait plus que ça s’ébruite dans tout le Dédale qu’Erin soit nymphomane et multiple partenaire en plus d’avoir des penchant espesophile avec les Tairis. Après, pour lui, il s’en fichait qu’on le croit homo, il était récurrent qu’il le fasse croire pour faire tourner en rond les curieux.
« Crédule ! Crédule ! Ca oui ! Il m’a cru quand j’ai dis que j’allais ranger la photo à sa place ! » Pile-Poil eût un de ces sourires dont elle avait le secret. Le genre d’expression d’un enfant bien fier de sa surprise et que l’on perd peu à peu avec l’âge. Elle semblait avoir fait une bonne exception. Cela fit sourire le jeune homme, trouvant que sous ses airs gamins, elle était maligne.




©Pando

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Lun 3 Avr - 19:23

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Part 3 : Une princesse à sauver


PNJ :
Constat à l'amiable 01hanz10 Constat à l'amiable 01deri10 Constat à l'amiable 01pp10 Constat à l'amiable 01g10
Hanz Hirch // Derick Forback// Nelly Bricks "Pile poil" // Goose Randleman //
CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 14h00/16h00 sur le Dédale


«Bon voyons votre Hermana » il prit la photo l’observant, puis releva les yeux vers elle, d’un air un peu étonné… en réalité il se demandait si elle ne se fichait pas de sa figure… mais vu la passion et l’amour qu’elle avait quand elle parlait de sa « sœur »…cela ne pouvait qu’être vrai. « Le major Frei ? » la photo avait été soigneusement découpé du tableau d’affichage des pilotes, ne laissant de visible que la militaire froide et austère.
« Je ne veux pas vous paraître ombrageux mademoiselle Bricks, mais en quoi le major Frei est en danger de mort ? Elle est sur le site alpha »
« Le vilain pas beau méchant Caldwell l’a puni, enlevé son grade et mis en prison. Et depuis, moi, j’ai plus de nouvelles !! C’est dangereux ! Son grade à mi hermana, c’est sa vie ! Et puis, bon, c’est qu’elle est timide. Elle a pas voulu me parler d’elle. J’ai dis plein de choses sur moi sur un mail et elle, elle a pas répondu la deuxième fois. Elle boudait. »
Alexander était étonné, même s’il ne le montrait point, il n’avait rien reçu comme annonce de dégradation d’un officier. Surtout venant de la seconde responsable militaire. Sheppard aurait fait des bonds. Connaissant l’homme, Alexander, le voyait bien débouler dans son bureau, pour vociférer « c’est quoi ce bordel ? » et arpenter tel un lion en cage le parquet. Pile-poil s’excita, devenant passionnée dans ses propos.

« Mais je suis sûre que c’est son petit cœur tout doux qui saigne. Et puis elle est pas aussi méchante qu’elle en a l’air. Moi je l’adore, c’est mi hermana ! Mais je suis trés trés inquiète maintenant ! Elle me répond pas à mes messages depuis qu’on lui a piqué méchamment ses galons. Elle va faire une bêtise, je le sens moi, j’ai peur !! »
Elle agrippa l’avant-bras d’Alexander. Encore un contact… il fallait qu’il s’y habitue… outre sa tendance à toujours trouver d’autres cinglé, ils étaient en plus tactile ! Tout le monde voulait le toucher ne serait-ce qu’une fois ! Comme pour les gens qui sont allergiques aux chats, les matous ne peuvent pas s’empêcher de venir les titiller.
« Faut la sauver, chevalier ! Parce qu’elle va faire une bêtise, c’est sûr de sûr ! »
« Je n’ai reçu aucune demande dégradation militaire. Karola Frei est toujours major. Elle se trouve être au vert sur le site alpha et le responsable du site m’a envoyé dans son dernier rapport qu’elle se portait bien. » Il la regarda, ne pouvant pas aider une personne qui n’en avait pas besoin « À mon avis, vous n’avez pas d’information à jour et quand à son manque de réactivité pour les mails, ce n’est pas surprenant venant de la major. Karola Frei est tout ce qui a de plus professionnelle avec peu d’interaction avec le personnel »

La réponse eut soudainement l’effet d’une claque. La jeune femme s’installa sur le siège en s’affaissant légèrement et déclara d’une petite voix :
« Alors...ça veut dire qu’elle veut pas me parler ? Elle m’aime pas hein ? » cela faisait de la peine à entendre. Il ignorait si ce fut le cas où non… le major est une personne très froide et peu encline à montrer ses sentiments, avec la réputation de n’avoir pour seul amour : sa carrière. « Je l’ignore. Le major Frei est quelqu’un de réservée. Les démonstrations sentimentales ne sont pas dans ses habitudes. Après vu les évènements de janvier, il faut lui laisser le temps de se reposer et qu’elle fasse le point avec elle-même. » Il lui fit un sourire rassurant, essayant de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas être triste que Karola était dans une mauvaise passe. Après, il ignorait le genre de relation que pouvait avoir les deux femmes et cela ne le regardait pas.
Par contre, cela l’intrigua cette histoire de grade, il revenu dessus « Pourquoi le major aurait été dégradé par le colonel ? » Elle fit la moue pour cette question.
« Ben elle a menti pour monter dans le F-302 d’Apollo. C’est génial, elle est partie se bagarrer avec nous contre la méchante IA Atlante. Opération Grand Veilleur qu’on a appelé ça. Sauf qu’en fait...ben le vilain méchant Caldwell...il était pas au courant. Et elle avait pas le droit, parce qu’il fallait qu’elle se repose. Du coup, lui, il l’a vraiment très mal pris ! »
Il se souvenait, il avait lu les rapports du colonel, la pseudo disparition du major, avait inquiété Woolsey, qui se voyait mal annoncer une disparition aussi importante alors que la cité était en reconstruction. Par chance, ce ne fut pas le cas, par contre la demoiselle qui aurait du bien restée sagement dans ses quartiers jusqu’à alpha, avait mine de rien mit son grain de sel là où elle n’aurait pas dû. Enfin bon, les hauts responsables, avaient laissé le colonel gérer lui-même l’insubordination de la militaire, ayant toute façon autre chose à faire au vu de la somme de travail à réaliser.
« Je vois…Ce qui est compréhensible. J’avais lu les rapports du colonel. » Il avait fini son repas, son regard chercha un endroit pour débarrasser, sans donner du travail en plus au cuisto. Mais finalement, il devra lui ramener avant qu’il ait finit la plonge.
« Écoutez, lorsque vous aurez une permission, demandez au colonel de vous laisser quelques jours sur Atlantis, vous pourrez revoir le major Frei et profiter de sa compagnie. Les échanges de vis-à-vis sont toujours plus sincères que via mail » Il lui fit un sourire, pas certain qu’il lui ait été d’une grande aide au final. Mais le résultat dépassa rapidement ses attentes. Le sourire malicieux et sincère de la jeune femme revint, chassant la peine qu’elle avait ressenti quasi-instantanément, alors qu’elle lâchait un « C’est vrai ? » plein d’entrain et d’espoirs.

Mais en attendant, l’hispanique se sentait bien seule, souffrant de la rupture d’un intense lien que personne ne comprendrait vraiment. Elle chercha dans son esprit avant de s’écrier :
« Je peux lire quelque chose sur elle ? Je voudrais des infos. Comme une comptine pour endormir un enfant. Il me faut mon histoire de mi hermana moi, sinon je vais faire des cauchemars la nuit. J’ai juste la photo et je ne reverrai pas mi hermana avant longtemps. Elle me manque déjà en plus ! Un líder como usted ! Je peux avoir quelque chose, un rapport de mission non ??? »
Un rapport de mission ? Elle était sérieuse ? Ce n’est pas une histoire ce genre de chose. De plus, il ne pouvait pas lui en donner, car un il n’avait pas emporté son bureau avec lui, comme il est censé être en vacances, de deux, les rapports récents de Karola concernent les affaires d’agressions et de viols d’Atlantis donc confidentiels et de trois, les rapports ne sont pas en libre-service pour les non officier. Et au vu, des grades sur ses épaulettes elle devait être 1ere classe. Il ne semblait pas enclin à obtempérer et cela n’échappa pas à Pile poil, qui acquiesça, comme si elle s'apprêtait à placer l’argument du siècle.
« Et si le chevalier m’aide, moi, je lui dirais où trouver le “Pont vital”. Il n’y aura pas le monsieur bizarre qui sue et tu pourras y emmener ta belle, et c’est sûr, elle aimera beaucoup ! Tu pourras lui faire plaisir ! Marché conclu pas vrai ??? »

L’échange de procédé était intéressant, faut dire que l’anglais avait passé sa journée d’hier à visiter le Dédale, enfin une bien trop petite partie et comptait bien continuer son exploration. La proposition de cet « Pont Vital » devait être un lieu assez beau pour qu’il ait mention de sa compagne (sans Forbak, rien que de penser à lui, ça lui donne des aigreurs d’estomacs).
« Hum, je ne peux pas vous donner des rapports, mais je peux vous dire les dernières nouvelles la concernant ou répondre à vos questions » Il se leva d’un mouvement souple, assiette et couvert, pour aller les donner au chef le remercia de sa bonne cuisine et de son temps. Puis revenu vers Nelly. D’ailleurs au vu de ses paroles sur la mission « Grand veilleur », il lui apparaissait évident qu’elle faisait partie de l’escadrille volante des F-302.

Sa proposition venait visiblement de soulever un grand intérêt chez la jeune hispanique qui déversa alors un grand flot de questions :
« Tu connais bien mi hermana alors ? Comment elle va ? Et elle a quel âge ? Et puis c’est quoi son deuxième nom ?!? Ah oui, et comment elle est devenue une chef ? Pourquoi elle est aussi timide ? Pourquoi elle boude quand on lui fait un câlin ? Qu’est-ce qui lui est arrivé sur le cité flottante ? Pourquoi elle ne veut pas rester avec nous sur le Dédale ? »
Bon… ce ne fut pas une si bonne idée que cela, il ne connaissait pas trop la major, hors il connaissaient les informations que tout le monde pouvait savoir, il pouvait bien lui donner sans mettre en porte à faux la jeune femme.
« Elle va bien. Karola Frei à 34 ans. » Bon, il avait une super mémoire pour tout et n’importe quoi, heureusement. Un deuxième nom ? Il n’en savait rien. Et pour les câlins et la timidité cela touchait une part intime de la major donc il éluda les questions « Elle est passé seconde responsable sous la demande du Lt Colonel Sheppard qui en a fait son bras droit grâce à son état de service irréprochable et son sens des responsabilités. Concernant ce qui lui ait arrivé sur Atlantis, cela est confidentiel. Elle a des responsabilités importantes à assurer au sein de la cité, pour cela qu’elle ne reste pas ici »

« Han ! Elle a trois ans de plus que moi ?!? Alors c’est ma grande soeur !!! Et son anniversaire, c’est quelle date ? » Il savait qu’il l’avait lu quelques part… mais s’en souvenir. Il réfléchit quelques instants, avant de sortir sa petite tablette de sa veste et regarder la date d’anniversaire. La major, risquait de le tuer si Nelly lui souhaite son anniversaire, sauf si elle entretient bel et bien une relation amicale avec cette étonnante jeune femme. Et il n’y avait aucune raison de penser le contraire vu la passion de Nelly. Sinon, ça serait bien triste. Bon, il regarda sur le planning, où il avait noté et répertorier toutes les dates d’anniversaire des membres d’Atlantis. Celui-ci était partagé comme un rappel. C’est niveau RH, pour les jours de naissance qui finissait par « 0 » il y avait une prime le plus souvent. « Le 09 avril »
« Neuf avril !!! C’est bientôt ça ! Faut que je lui trouve un cadeau d’anniversaire, un beau cadeau original qu’elle appréciera. Mais bon, mi Karola a mi, c’est une réservée. Et puis elle boude quand je lui fais des câlins donc je dois éviter. Quel dommage. »
Son regard pétilla d’une grande excitation. L’anglais était persuadé qu’elle allait finir par l'entraîner dans le couloir pour l’aider à choisir dans un catalogue un présent pour sa « sœur », ça il le voyait gros comme un vaisseau ruche.
« Une nouvelle tenue militaire !!! Ou un nouveau pistolet, pourquoi pas ? Oh...non...Ce n’est pas original ça, tout le monde va lui offrir des uniformes et des pistolets. Elle en aura partout dans sa chambre et elle ne saura plus qu’en faire. Et une fleur !! Euh...non…trop poétique. Je vais lui faire peur ! »
Elle le fixa d’un air suppliant telle un cocker… bon ça va venir maintenant la demande.
« Il me faut une idée de cadeau por mi hermana. Tu peux m’aider ? Avec ta belle, il faut la contenter, tu dois avoir une grande liste intéressante. Qu’est-ce qui s’offre à une mujer de trente-quatre ans qui aime pas les câlins ?!? »

Et voilà…il était bien malin à se retrouver dans cette affaire, faut dire qu’à Santa il avait dû dégotter un présent pour une personne qu’il ne connaissait pas, donc il n’était plus à ça près. Et Nelly, avait raison, il était soit trop con ou trop gentleman pour refuser de l’aider. Il eut un petit sourire fortement amusé à la dernière phrase, oui tiens donc que pouvait aimer la jeune femme ? Il réfléchissait quelques instants essayant de se souvenir des conversations complètement ubuesques qu’il avait avec Sheppard, puisqu’ils leur arrivaient de parler de tout et de rien …et Karola revenait sur le tapis autant que Nathalie. Lui, semblait bien avoir mentionné soit avec le colonel soit avec la susnommé autour de méditation… ah oui quand il l’avait recadrée pour suite à son comportement.
« Elle aime la méditation, trouvez-lui un présent en rapport avec cette pratique »
« Une statue de bouddha ?!? Des bougies parfumées ! De l’encens ?!? Car un tapis de sol, elle le prendra pas avec elle ! »
« Vous devriez éviter les signes de religion comme le bouddha. Un tapis peut être une bonne idée, il existe des supports qui font plusieurs fonctions : tapis simple, tapis renforcé ou en forme de pouf pour le transport »
« Ah oui, les préjugés, c’est vrai ! Je vais acheter un super tapis une fois sur Terre, ça sera génial !!!! Et...euh...si j’arrive pas à la revoir mi Karola, qu’elle me fuit. Parce que, c’est qu’elle aime bien fuir, elle. Tu pourras lui offrir de ma part ?!? El jefe de proyecto, tu la reverras plus vite que mi, c’est sûr !!! »
« Après avoir été un rosbeef, un chevalier je peux bien faire le facteur » dit-il amusé.
Pile-Poil lui répondit d’un rire franc.
« Pas un comme ti à bord, j’en ai de la chance ! Mais tu ne le regretteras pas, marché conclu ?!? »
« Marché conclu mademoiselle Bricks » Il était trop serviable, mais bon cela reste dans sa nature de se comporter de la sorte et au final, si cela l’avait vraiment dérangé il aurait trouvé une pirouette pour faire faux bond. C’est sa spécialité les pirouettes. En tout cas, il trouvait ça intéressant que la si austère major ait un aspect plus « humain » avec cette sœur d’arme fofolle et excentrique. Elle contrastait avec son caractère, l’amalgame du dicton « les opposés s’attirent » était un peu plus juste. Après tout, il pouvait bien prendre son exemple à lui, qui professionnellement paraissait froid et peu rigolo mais qui en creusant un peu était un homme assez amusant et surtout barje. M’enfin bon, étant anglais, il y a toujours cet aspect un peu décalé.

« Viens ! » S’écria alors joyeusement, et très brusquement, Nelly en quittant la table.
Elle s’élança à vive allure vers la sortie, en courant presque. Alexander se demandait avec quoi, il la nourrissait quand même… elle avait une énergie folle et impressionnante, les paroles du cuisinier lui revenu en tête…en effet il aurait dû lui demander un red bull en plus pour suivre la cadence. Enfin bon, il la suivie sans courir, la gardant en visuel, il avait une présente à conserver et elle finirait par ralentir. Comme avec les gosses surexciter, ils sautillent devant et quand ils ne voyant plus l’adulte soit ils se perde soit ils ralentissent.

Nelly atteignait les anneaux de transport, puis les activèrent pour le pont 12, l’un des niveaux le bas du croiseur. La salle était un peu plus grande à cet endroit et l’architecture venait clairement de changer de ton. Les cloisons et supports manquaient de toutes décorations et affichaient clairement plus d’optimisation et d’utilité que d’esthétique. L’anglais devina rapidement qu’ils se trouvaient non loin des docks de fret et des grands sas de chargement. Cette partie du niveau s’ouvrait sur un couloir unique dont l’approche était fermement contrôlée par la sécurité du vaisseau. Quelques membres d’équipage présentaient leurs cartes afin de pouvoir accéder et l’agencement de ce poste de contrôle laissait entendre qu’il y avait ordinairement bien plus de monde qu’à cette heure-là.
« Cet endroit-là ne s’ouvre que lorsque le Dédale n’est plus en mission. Comme dans ce cas-là, par exemple, où on rentre sur Terre. Le colonel a autorisé l’installation de loisirs dans cette zone-là et les membres non essentiels s’occupent de les faire vivre. Tu sais, Goose, le cuisto sympa ! Ben quand il est de quartier libre, il tient le bar là-bas. »
Oui, Alexander venait bien d’entendre parler d’un bar à l’intérieur même du Dédale et autorisé par un officier extrêmement rigide...Il eut un petit rictus, comme quoi ce bon Caldwell n’est pas si coincé et tyrannique qu’il le laisse paraître. Cela cachait quelque chose. Nelly lui donna très vite la réponse.

« Mais il n’y a pas de vrai alcool, ce ne sont que des faux dénaturés. Aucun risque de s’enivrer. Et puis, il y a la moitié de la sécurité qui patrouille le niveau et met en prison le moindre fauteurs de troubles ! »
Ah bah oui logique, mais le principe même du bar était appréciable, faut bien occuper les hommes durant le voyage. C’est une bonne idée.
La jeune femme sortit sa carte d’identification. Hoffman fût également contrôlé et on lui demanda de présenter la même carte qu’on lui avait fourni lors de son embarquement. La femme soldat qui contrôlait Nelly pencha la tête sur le côté, laissant paraître l’expression du type : “tu te fous de moi ?”

« Ben quoi ? »Fît innocemment Pile-Poil.
« Les membres de l’escadrille font partie du personnel essentiel. Non admis à se divertir sur ce niveau. Ordre du colonel. »
« Oh...allez, je montre juste à el jefe le niveau où il pourra emmener su companera ce soir. Je sers juste de guide. »
Bon tout le monde allait finir par savoir tout et n’importe quoi avec son franc parlé. Et pourquoi donc, tenait t’elle à ce qu’il emmène Erin avec lui ? En tout cas il avait confirmation de son hypothèse. Bon, ça sera le cas, mais elle semblait tout remettre à la notion de couple. La gardienne la fixa un instant, soupira, puis l’autorisa à entrer.
« Deux minutes, pas plus ! »
L’hispanique colla un baiser sur la joue de la gardienne qui la repoussa, très gênée, alors que ses collègues l'observait avec hilarité.
L’anglais fit un petit rictus navré à la gardienne, qui soupira en haussant les épaules.
« On a l’habitude ! »

En tout cas Pile poil, faisait fondre tout le monde. Cette capacité était intéressante à exploitée.
Nelly passa rapidement ce drôle de poste frontière en emportant Hoffman dans son sillage et remonta le long du couloir. Quelques militaires de quartiers libres faisaient du nettoyage et préparait des salles. Des écriteaux étaient fixés au sommet de chaque porte. Il avait la sécurité un peu partout, laissant sous-entendre que tout était étroitement surveillé.
« Donc là, c’est le cinéma. Ils vont passer un film d’horreur ce soir, ce sera parfait pour serrer ta copine dans tes bras. En plus, ils vendent encore des pops corns ! »
Il n’est pas trop film d’horreur et Erin non plus, elle est un peu peureuse pour ce genre de chose. Après bon, il n’était pas film romantique non plus. Il avait des goûts assez clairs, sur les triller, science-fiction et adorant les films qui font réfléchir avec des aspects psychologiques fort.
« Nous verrons, les films d’horreurs ce n’est pas mon truc » et puis bon, il avait prévu autre chose pour ce soir…En tout cas, l’idée du cinéma est génial, lui qui aimait s’y rendre… il avait une carte d’abonnement sur terre.

Prochaine porte. Une photographie montrait deux visages fermés et travaillés au logiciel de retouche. Le cliché formait une confrontation presque dangereuse.
« Ici, c’est le ring de boxe. On peut parier des cigarettes et se battre avec qui on a envie. Mais pas le droit au gros règlement de compte ou de se blesser. C’est le chef de la sécurité qui tient la salle donc tout le monde respecte les règles ! Sinon, ça reste marrant. Moi j’aime pas trop...toute cette testostérone et cette violence virile. Mais d’autres aime bien. J’ai vu pas mal de niñas y aller pour se rincer l’oeil. »
Bon si Erin voie ça, elle va l’empêcher de s’y rendre et par mesure de précaution, il évitera. Il avait un fort goût pour les rixes, il le savait bien et cela détonnait parfaitement avec son image et il avait déjà écopé d’une réputation sur Atlantis, quand les bruits ont couru que c’est lui qui a mis KO Barnes par deux fois.

Porte suivante, elle la pointa du doigt.
« Ici, c’est un faux casino. On te donne une somme en jeton en entrant. Quel que soit tes gains, tu rends tout à la fin. C’est simplement pour jouer, il n’y a pas de richesse à obtenir. »
Il observa l’endroit, il n’aurait pas cru qu’un lieu d’argent, même fictif puisse être autorisé par la morale du colonel, mais soit.

Puis on passa au bar.
« Gosse doit être dedans à tout préparer. Il y a aussi un billard, des tables pour se faire des jeux de cartes. On a voulu fabriquer une petite piste de bowling de fortune mais ça ne tient pas trop. »

La jeune femme se retourna, heureuse d’avoir pu faire la visite guidée et de remplir la part de son marché.
« Voilà ! Tu devrais en profiter avec tu amor. Parce que c’est ouvert seulement le soir et seulement en-dehors des opérations du Dédale. C’est pas souvent que le vilain méchant Caldwell nous laisse l’occasion de s’amuser… »
« J’avais dit deux minutes ! » Gueula la gardienne dans le couloir.
Pile-Poil eut un grand sourire.
« Je crois qu’elle veut un autre bisou !!! Tu oublies pas ta promesse, chevalier, hein ??? »
« Merci de votre visite » en toute franchise, il ne s’attendait pas à découvrir ce genre de lieu, il s’attendait à quelques choses de plus sobre, type la salle des écumes. En tout cas, il appréciait les idées et trouvait que ce genre d’élément donnait un peu plus d’humanité à ce vaisseau.
« Oui, j’ai très bonne mémoire, mais bon allons-y, on ne fait pas attendre les demandes de bisou ». Il lui fit un rictus charmant, avant de la suivre jusqu’à l’extérieur. Ils marchèrent ensemble jusqu’à la sortie, où il se quittèrent, pour rejoindre leurs activités. Bon, la rencontre fut un peu étonnante, mais cette jeune femme était amusante et assez intéressante. Il se demandait bien, quel genre de comportement elle devait avoir en mission, car pour œuvrer ici sous les ordres de Caldwell il fallait être irréprochable en plus d’être extrêmement compétent.

« Au plaisir mademoiselle Bricks ».
Par chance, et cette fois-ci il put regagner sa chambre où se trouvait Erin, sans se faire percuter par quelqu’un. Il était 16h00.



©Pando

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Dim 9 Avr - 15:04

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PART 4 : Un nouveau départ


Elizabeth Weir

La jeune femme n’avait pas une bonne mine, elle semblait n’être que le fantôme d’elle-même. Son regard était perdu sur des photos, les dernières photos empreint de joie et d’amusement d’une cité composée de personne extraordinaires. Cela lui faisait du bien, de se raccrocher à ce genre de souvenir. Quelqu’un frappa à sa porte, c’est faiblement qu’elle répondit un « Entrer »

Erin Steele

« Bonjour Elizabeth, c’est Erin. », fit la représentante en pénétrant dans la chambre. Elle fit un sourire à l’ancienne dirigeante de la cité Atlantis. Elle était surtout là pour lui faire passer le temps et discuter un peu avec elle, comme une amie pourrait le faire.

Elizabeth Weir

« Oh Erin ! Je suis heureuse de vous voir ! » Le visage de la femme s’illumina et elle avait un franc sourire. Elle lui fit un signe de s'asseoir en face d’elle sur le petit lit de cette pièce loin d’être spacieuse. « J’ai crus que j’allais encore être embêtée pour réciter mon histoire » Elle soupira d’un air agacée. « Comment allez-vous ? »

Erin Steele

Erin s’installa donc sur le petit lit, afin de se retrouver en face de son interlocutrice. Elle balaya son petit air agacé d’un geste de la main. « Non, je ne suis pas venue vous embêter avec ça. Je me porte bien et vous ? » Le ton et l’aspect général du visage de l’américaine indiquaient qu’elle était également heureuse de voir la doctoresse.

Elizabeth Weir

Elizabeth fit un rictus agréable malgré ses traits tirés « De toute façon, vous m’avez jamais embêté. » Elle baissa les yeux un peu honteuse « Pas aussi bien que j’aimerais. Mais qu’importe j’ai mon suivis et mes médicaments pour aller mieux. »

Erin Steele

« Oh même pas une fois ou deux ? », fit Erin taquine. Elle opina gravement du chef. Elizabeth Weir ne devait pas être dans une posture évidente, ni dans un état mental très florissant, après ce qu’il lui était arrivée.
« Je veux bien le croire. Ca ne doit pas être évident… », dit-elle aimablement, l’invitant à poursuivre si besoin.

Elizabeth Weir

« Oh si mais votre jolie sourire m’a enlevé tout griefs » fit-elle taquine. « Oui en effet. mais bon je ne suis pas de bonne compagnie. Racontez-moi plutôt des histoires, des nouvelles ... »

Erin Steele

« L’art de la diplomatie, vous maîtrisez toujours », répondit Erin amusée. Weir ricana de plus belle amusée par ce genre de phrase.
Weir souhaitait parler de choses nouvelles, ce que la représentante de la CIS comprenait aisément. Elle ne devait plus être au fait de nombreuses choses, maintenant qu’elle était en convalescence. « Détrompez-vous, sinon je ne serai pas passée vous voir si vous étiez si horrible que ça. » Elle fit mine de réfléchir, cherchant quoi lui raconter de valable et qui serait suffisamment superficielle pour badiner, et sans que ça se rapproche trop de la vie de la cité. « Nous prenons des vacances avec Alexander, vous savez qu’il veut déjà me faire rencontrer toute sa famille ! » Cela ne posait pas de problème à Erin, mais c’était pour faire la conversation.

Elizabeth Weir

« Eh bien, il est amoureux ce garçon, le mois prochain vous serez marié et après enceinte. » Elle lui fit une œillade tendre, elle aimait bien les deux cadres et elle s’amusait de leur boutades. « Vous partez où en vacances ? »

Erin Steele

Erin se mit à rire quelque peu. « Elle s'appellera Élise figurez-vous ! ». Erin secoua la tête, reprenant son sérieux. « Enfin chaque chose en son temps. » Et pour répondre à la question de l'administrative sur leurs futures vacances, Erin répondit : « A priori en Angleterre et en France, nous allons dans sa famille puis dans la mienne, pas de jaloux comme ça », finit elle par dire avec humour. « Enfin pour aujourd'hui, je ne l’ai vu que ce matin, depuis il a trouvé le moyen de se rendre indispensable auprès de tout l'équipage du Dédale. »

Elizabeth Weir

« C’est un joli prénom, dommage que cette évocation n’est pas déclencher une crise cardiaque à Beckham. Cela aurait évité d’être paralysée » se fut dit avec humour, elle n’avait pas du tout aimé la découverte de Berckam qui n’était pas seule et d’avoir été zaté pour l’une des première fois de sa vie. « En tout cas, quand ça sera vrai je compte sur vous pour m’envoyer des dragées ». Faut dire qu’a la fausse mention de l’état de grosses d’Erin elle et Richard avait été tellement enchantée… « La France c’est vraiment un beau pays, profitez bien » elle lui fit un grand sourire. « Tiens donc ? Mais c’est incroyable ça ! Il faut envisager de l’enfermer dans sa chambre, car je crains que vos vacances vont vous filez sous le nez vu son talents pour être alpaguer par tout le monde. Réminiscence de patron ça. D’ailleurs, vous allez avoir le droit à la Falcon non ? »

Erin Steele

« On pouvait parier sur la bestiole dans sa tête pour maintenir son palpitant en bonne forme. Parce qu'entre nous il ne devait pas avoir une hygiène de vie très saine. Enfin je veux bien croire que la sensation doit être bizarre et douloureuse… » Erin n’avait jamais subi ce genre de mésaventure. Bon elle avait eu sa part de souffrance elle aussi, toute autre et certainement moins psychologique que Weir. « Comptez sur nous Élizabeth. » Ça lui faisait bizarre de parler bébé, c'était un peu comme si elle avait déjà envisagé la question et qu'elle était d’accord. Il allait falloir qu'elle calme ses hormones et qu'ils prennent leur temps même si tous les deux avaient le sentiment d'être ensemble depuis plus longtemps que la réalité des choses.
« Oui c'est le but, en profiter un maximum. Et je saurai mettre les holàs si ça empiète de trop. Mais je comprends qu'il soit occupé, c'est dans sa nature d'être serviable et il ne sait pas dire non. Ça fait partie de son charme et du pouvoir qu'il dégage. Et entre nous je suis assez indépendante aussi, alors être H24 l’un sur l’autre, merci mais non. Donc je verrai pour la Falcon. Peut-être que j’irai profiter des boutiques londoniennes. Je ne sais pas encore. »

Elizabeth Weir

« Brr c’est quand même ma hantise d’avoir ce genre de bestiole en moi… disparaître au profit d’un autre. Il a eu de la chance que le Goal’uld était trop jeune et qu’il avait besoin de sa personnalité pour ne pas l’effacer. ». Enfin bon le sujet dériva sur quelques chose de plus joyeux et cela allait bien à la femme qui fit un rictus ravie. « Il cherche quand même à être occupé. » dit la jeune femme en pouffant « Oui, ça sera toujours ça de mieux. Dépenser des sous dans les vêtements c’est une activité palpitante. »

Erin Steele

« En effet, il a eu de la chance… Enfin en quelque sorte. » Erin frissonna quelque peu. Elle n’aurait pas aimé vivre ce genre d’expérience, et elle revoyait Alexander prêt à se laisser chopper par la bestiole quand elle voulait changer d’hôte. L’expérience devait être horrible, et la mort quasi certaine après l’extraction. Elle préférait penser à autre chose. Quelque part, si le Goa’uld avait pleinement pris possession de son corps et de son esprit, peut-être que les choses auraient évolué autrement et que la casse aurait été limité. Erin ne comprenait pas vraiment pourquoi Berckam avait lancé toute cette vague d’hostilité sur la cité, gratuite et vicieuse. Enfin bref.
Heureusement, le sujet vira sur les vacances, au plus grand plaisir d’Erin, et de Weir très certainement, à qui ça devait changer les idées. « Il ne sait pas rester sans rien faire. » Elle comprenait parfaitement, ayant souvent besoin de s’occuper l’esprit elle aussi. Elle détestait tourner en rond. « Oui, vous aimez ce genre d’activité ? » Erin fit un petit sourire et un petit geste de la main, ajoutant avant que Weir ne réponde. « Je me sens assez vénale et matérialiste, mais j’avoue que ça me manque un peu, ce n’est pas une activité qu’on peut reproduire sur Atlantis, enfin, le marché Athosien à part, mais c’est différent de la Terre. » Enfin, Weir devait comprendre, tout comme n’importe quel terrien expatrié dans une autre galaxie.

Elizabeth Weir

L’ex-cheffe de la cité hocha la tête, ne voulant pas continuer sur ce sujet qui lui rappelait de mauvais souvenir. Puisque, naïvement et bêtement cela allait dériver sur Luke et même après ce qu’il lui avait fait, elle avait éprouvée des sentiments envers cet homme. Et en se maudissant chaque jour, elle avait pleuré sa mort et sa connerie.
« Oh oui j’adore faire du lèche vitrine et dépasser des sommes folles dans des vêtements que je ne mettrais jamais. » Elle ricana, cela contrastait avec son côté très peu coquet « Enfin maintenant j’aurais plus l’occasion… » Les traits de la femme devenait plus doux « Oui, un peu de normalité terrienne ne fait pas de mal ».

Erin Steele

Erin était toute disposée à parler de tout et de n’importe quoi, y compris de Harris et de ce qu’il lui avait fait. Elle se doutait que Weir voyait un psychologue ou un psychiatre, et si elle préférant s’en ouvrir à ce professionnel, c’était son choix. Puis discuter de sujets normaux était également une bonne alternative à la morosité. Erin rigola avec l’ancienne cheffe de l’expédition. Elle ne la voyait pas du tout faire du lèche vitrine et cramer son argent compulsivement. Après tout, elle avait toujours cette image de femme austère, toujours engoncée dans son uniforme réglementaire de l’expédition, et l’imaginer dans une autre tenue était assez improbable. « Effectivement, vous allez pouvoir en profiter comme ça. Que comptez-vous faire sur Terre ? » Erin se rendit compte qu’elle ne savait rien de la vie de cette femme. Est-ce qu’elle avait un mari ? Une famille ? Des enfants ? Une maison ?

Elizabeth Weir

« Étant inapte à toute fonction, je vais prendre du temps pour moi. Retrouver ma maison, essayer de trouver des hobbies, voir reprendre un Labrador puisque le miens est avec mon ex-compagnon. » Elle soupira, les psychologues lui avait dit de se donner des but autre que professionnels, cela n’allait pas être facile. Surtout qu’elle n’avait plus Samuel sur terre.

Erin Steele

« Ce sont des projets concrets. C’est vrai que revenir à une vie plus normale ne va pas être simple après l’aventure Atlantis et Porte des Etoiles. » Erin afficha un petit air mutin. Elle allait lui dire qu’elle n’était pas obligée de s’arrêter au labrador et qu’elle pouvait reprendre un homme également, mais elle ravisa. Cette remarque n’aurait pas été maligne en réalité, surtout après ce qu’elle venait de subir. « Rien de tel qu’un animal de compagnie. Vous les préférez de quelle couleur ? » Weir était donc célibataire, étant donné qu’elle avait un ex compagnon. Erin la questionnait donc sur le chien, afin de la pousser à réfléchir concrètement sur cet aspect-là de son retour.

Elizabeth Weir

« Bien moins palpitant et dangereux. Après bon ça me fera du bien vu mon état de redevenir madame tout le monde. » Elle souffrait mais gardait sa prestance et sagesse. « Sable, mon ancien chien était de cette couleur. Je vois mal lui réclamer puisque depuis le temps, la séparation sera difficile pour l’animal. Et je n’ai pas envie d’affronter la vision de sa nouvelle femme. » Cela lui avait échappée.

Erin Steele

« Voilà, ça fait du bien de souffler un peu », commenta Erin. C’est sûr que la vie serait moins exaltante. La représentante savait que tôt ou tard, elle reviendrait sur Terre et quitterait le programme définitivement, embarquant les secrets, le folklore, l’incroyable, pour retourner dans une vie terrestre qui serait vide et fade. Le plus tard possible !
Erin la laisser venir petit à petit, ne la forçant pas. Néanmoins, comme elle parlait de sa vie privée, elle lui emboita le pas, afin de ne pas être incorrecte en faisant comme-ci elle n’avait pas entendu ou bien que le sujet la gênât et qu’elle l’écartait volontairement. « Votre séparation est due à l’expédition ? Sans vouloir être indiscrète Elizabeth. » L’américaine sentait que c’était un sujet pas vraiment soldé.

Elizabeth Weir

« Oui. Je suis partie sans le tenir au courant que je partais pour un séjour sans billet de retour. Alors, après un an sur Atlantis et quand on a pu enfin contacter la terre, je suis revenue, pour lui proposer de me rejoindre, puisqu’il avait postulé en même temps que moi. » elle baissa les yeux « Mais il avait refait sa vie, me croyant morte. Ce qui est compréhensible ».

Erin Steele

Erin trouvait que Weir n’avait pas été correcte avec son homme sur ce coup-là. Mais elle se garda bien de porter un jugement sans connaître tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. « C'est triste comme histoire… je suis désolée pour vous. Mais ce sacrifice n’a pas été vain. Vous avez fait du bon boulot et cette expédition n’en serait pas là aujourd'hui sans vous. »

Elizabeth Weir

« Oui, je me suis dit que ce genre d’expérience valait plus qu’un couple. Et puis, je crois que j’étais la seule à ne pas avoir que tout n’allait pas encore nous. » elle soupira « Bon ce n’est pas grave. » Elle lui fit un sourire « Bon, allez rejoindre votre chéri, je vais dormir sauf si monsieur Forback, vient me casser les pieds encore ! »

Erin Steele

« Je comprends. C'est une opportunité qu'on a une seule fois dans une vie. Et voilà, il devait déjà y avoir de l'eau dans le gaz et c'était un prétexte… Vous allez vous trouver quelqu'un, j’en suis certaine. Faut vous laisser le temps. » Erin lui fit un sourire. « D’accord, je vais vous laisser. Mais vous ne me virez pas par compassion j'espère ? », dit elle avec humour.

Elizabeth Weir

« Oh vous savez Erin, je suis très bien toute seule. » elle lui fit un sourire, pour ce que ce lui avait apporter le fait d’être en couple. « Soit je me fais bananer ou sinon l’homme qui me plait est déjà pris. Je vais finir vieille fille avec mon chien et comme ça pas de déception. » Elle rit de bon cœur à la phrase d’Erin « Non, du tout, ça m’a fait plaisir de vous voir, j’espère qu’on pourra papoter un peu plus tard. » une invitation à se revoir.

Erin Steele

« Vous verrez en temps et en heure Élizabeth. Laissez vous le temps de vous remettre. » Erin se leva. « Je repasserai vous voir avant l’arrivée sur Terre. Reposez vous bien. » Et la jeune femme laissa la doctoresse pour repartir vers les quartiers d’Alexander. Elle devait le retrouver là bas. Quoiqu'il en soit elle avait passé un bon moment.

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Dim 9 Avr - 17:54

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Part 5 : Le sommeil des charmants


Alexander arriva dans sa petite chambre aux alentours de 16h30, la matinée et journée en elle-même était bien chargée. Il ne regrettait qu’une chose, qu’il ne puisse pas envoyer des mails à Atlantis pour demander des informations plus personnelles sur le dossier de Forback. Puisque, l’homme n’étant pas Atlantes, son dossier n’était pas sur la belle cité. Il ouvrit sa porte, Erin n’était plus là, sûrement avec Weir. Il soupira soudainement un peu las, qui lui avait dit qu’il était en vacances ? Un idiot sûrement. Il aurait dû prendre un red bull, même s’il n’aime pas le goût chimique de cette boisson qui donne des ailes. Au moins, il serait moins fatigué. Mine de rien l’énergique Nelly l’avait bel et bien crevée comme l’avait présumé le cuistot à la voix de lion.

L’anglais avisa son lit, la bougie de massage était dessus, avec son petit mot tout mignon contenant les paroles d’une chance de The Police. Il la prit pour la mettre sur la table de nuit en retirant ses chaussures. Il ferait bien une petite sieste et il n’avait pas beaucoup dormi enfin pas très bien. Et cela n’était pas plus mal de se mettre en forme avant de lyncher un odieux connard. Ainsi, donc il retira sa veste de costume bleu marine ainsi que sa cravate et sa chemise blanche, les déposants soigneusement sur sa valise.

Il s’allongea sur le dos, mettant ses mains sous l’oreiller, regardant le plafond quelques instant en baillant, son esprit était en train de débattre intérieurement sur plusieurs choses notamment la construction de ce qu’il allait balancer à Forback…. Puis bon, il se tourna légèrement vers le mur, glissant son bras sous sa tête. Il s’endormit plus rapidement qu’il ne l’aurait crus.

Erin Steele

Erin revenait de sa petite visite de courtoisie au Docteur Weir. Elle avait hésité à repartir vers sa chambre directement, mais elle savait qu’Alexander devait repasser dans la sienne, et même si elle était indépendante et qu’elle avait ses propres activités dans la journée (reproduisant d’ailleurs les journées qu’ils avaient sur Atlantis), elle aimait avoir des moments avec lui. Ce qui était logique quelque part. Cela ne faisait que deux jours qu’elle était dans le Dédale, mais elle commençait à se repérer assez efficacement dans le croiseur. Bon, elle avait passé une semaine ou deux lors de son premier voyage, et son esprit retrouvait rapidement ses repères, même si elle n’avait pas un sens de l’orientation extraordinaire.

Quand elle pénétra dans la chambre, elle retrouva son bel anglais endormi sur le lit, torse nu, dans une position presque fœtale avec son bras sous sa tête. Il regardait le mur, du coup, elle ne savait pas vraiment s’il dormait ou s’il faisait semblant. Il pouvait très bien se préparer à lui faire une blague et à lui faire peur, afin de la faire crier. Il n’était pas à ça près, et depuis qu’ils se fréquentaient, c’était devenu un sport national que de la faire hurler. Il adorait ça. Du coup, elle se méfiait quand c’était trop calme ou trop louche, comme c’était le cas maintenant.
Elle chuchota doucement :
« Alex ? »
« Hum… »
Il lâcha un soupir mais il ne bougeait pas plus que ça. Est-ce qu’il dormait vraiment ? Bon, s’il souhaitait la faire crier, tant pis, elle aimait bien se faire surprendre de bon cœur de toute façon. Elle prit place sur la couchette, derrière lui et elle lui caressa le côté du visage, vers l’oreille et les cheveux, tout en le considérant tendrement.


Alexander Hoffman

Alexander dormait bel et bien, même s’il avait répondu légèrement par réflexe de son cerveau il ne s’éveilla pas plus. Cependant son sommeil était de plus en léger mais bon il reste assez lourd mine de rien. Il sentit quelque chose de chaud se coller à lui et une douce caresse. Cela se transposant dans son esprit en pleins rêve tordu et biscornue pleins de couleurs. Naturellement, un long soupire se fit entendre et sa respiration resta régulière.

Erin Steele

La jeune femme commençait à acquérir la certitude qu’il dormait. La journée avait dû être éreintante pour lui. Décidément, il ne savait pas s’arrêter, c’était dingue. Bon elle n’était pas mieux avec ses dossiers, mais au moins, elle allait à son rythme sans se laisser entrainer par autrui. Mais Erin avait toujours eu une tendance à bosser dans son coin sans trop s’encombrer des gens. Elle était bien plus efficace comme ça, et c’était sans doute pour cela qu’elle n’avait pas d’assistante ni de secrétaire. Elle était persuadée que la commission allait lui en allouer une place, mais elle se contenterait de la refuser poliment, voilà tout.
L’américaine avisa la bougie de massage ainsi que le petit mot et son cœur s’emballa un petit peu. Est-ce qu’elle allait s’en servir pour commencer un massage tandis qu’il dormait ? Hum, elle était tentée, mais elle ne savait pas s’ils auraient le temps d’en profiter pleinement, et il valait mieux se réserver cela pour un soir, lorsqu’ils seraient sûrs de ne pas être dérangé. Elle continua de le caresser, laissant sa main se balader maintenant de sa joue vers son épaule, et elle passa délicatement sur son bras. Finalement, elle défit ses ballerines et elle s’allongea dans son dos, épousant la forme de son corps avec le sien. Elle plaça un de ses bras, replié, sous sa tête, son museau dans sa nuque, tandis que l’autre venait l’enserrait tendrement pour la plaquer un peu plus contre elle.

Elle ne souhaitait pas vraiment le réveiller, afin qu’il récupère un peu, mais elle ne le laisserait pas dormir une heure non plus, sinon l’effet réparateur de la sieste ne serait plus au rendez-vous. Elle continua donc de le caresser de son bras valide. Une pensée coquine lui traversa l’esprit, pensée qui consistait à le réveiller d’une bien douce façon, mais cela resta dans sa tête pour le moment.


Alexander Hoffman

Toujours assoupit, l’homme eu un réflexe de patassage dans le vide, réaction du corps quand un autre vient se coller à lui. Il réajusta sa position se rapprochant du mur, comme pour lui laisser la place. Sa tête se frotta doucement contre le coussin surélevé et un autre soupir. L’étrangeté d’un sommeil à demi présent, il était dans les limbes et appréciait cette source de chaleur contre son dos qui venait se mettre plus contre lui. Ce n’est pas forcément, bien d’avoir le sommeil aussi lourd, puisque cela pouvait être Hanz qu’il n’en n’aurait pas conscience. Après, si ce fut l’allemand, il aurait sûrement été réveillé par la brusquerie de l’homme et d’autre élément inavouable. Un léger frisson le parcouru...

Erin Steele

Collée à lui, Erin aimait bien sentir les différentes réactions de son homme. Il frissonna légèrement, parsemant sa peau blanche d’une petite chair de poule sur les endroits où elle n’était pas collée à lui. Il lâcha un petit soupir qui trouva écho chez la demoiselle, qui frotta son nez dans sa nuque une nouvelle fois. Elle laissa filer quelques minutes, une bonne quinzaine à dire vrai, où elle tenta elle-même de ne pas sombrer dans un demi-sommeil comateux en appréciant le confort d’être collé à l’anglais. Elle avait continué son petit jeu de caresses tendres et affectueuses. La jeune femme se releva sur un coude, pour dominer un peu Alexander dans la couchette. Ce dernier s’était même avancé plus ou moins inconsciemment pour lui laisser de la place. Elle glissa son nez et ses lèvres dans son cou, et elle commença une série de baisers plus appuyés, plus francs, remontant vers ses joues et la commissure de ses lèvres, et du coup, elle s’appuyait légèrement plus sur lui pour atteindre son but qui était sa bouche, qu’elle ne pouvait toucher qu’en partie du fait de la position latérale de son ami. Ses caresses au niveau de son corps, de ses bras, et de ses jambes se firent plus insistantes elle aussi. Bref, elle était clairement en train d’essayer de le faire émerger des limbes dans lesquelles il s’était aventuré l’espace d’une petite sieste réparatrice.
« Charmant, tu baves… », lui murmura-t-elle entre deux bisous, dans le creux de l’oreille.


Alexander Hoffman

Les caresses et les baisser de plus en plus insistants finirent par éveillé d’une bien belle façon l’homme, qui se mit à grogner d’un air agréable. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres à la petite comparaison avec un escargot. « Je sais, c’est parce que je rêve d’une petite sirène avec des jambes » il soupira d’aise appréciant les bisous, restant quelques secondes ainsi avant de se tourner, pour faire un tour inverse et se mettre sur le côté en face d’elle, la serrant plus contre lui. L’anglais en profita pour l’embrasser plus franchement, maintenant que leurs lèvres étaient accessibles. « J’ai dormi longtemps ? » depuis le début il murmurait.

Erin Steele

Erin mima un petit « oh » avec sa bouche à l'évocation de ses songes qui l'avaient poussé à baver. Qu'il se méfie, elle était bien du genre à aller vérifier s'il était en forme ou pas. Elle continua cependant de lui psalmodier des bisous tendres sur la peau, avant qu'il ne se tourne pleinement vers elle. Il l'enlaça pour finalement l’embrasser plus franchement. Elle n'était jamais en reste quand il s’agissait de lui rendre une étreinte un peu endiablée. Elle répondit à son murmure par un autre chuchotement : « Environ 100 ans, heureusement qu'une princesse charmante passait par là. »

Alexander Hoffman


« Quelle chance qu’elle soit passé par là… » Il lui sourit tendrement, avant de faire une tête surprise… « 100 ans ? Mais on a loupé nos vacances ! » Il releva la tête se mettant sur son coude d’un air alarmé. Puis son regard taquin se vissa sur Erin
« Et le dédale vol toujours ? Mais quelle longévité ! »


Erin Steele

« Et oui, mais ne t’inquiète pas, je les ai passé avec un autre, c’était formidable ! », fit-elle taquine. « Et devine quoi… C’est toujours le colonel Caldwell qui le dirige ! Il n’a pas pris une ride. »

Alexander Hoffman

« Arf…j’espère pour lui qu’il est mort » fit-il amusé, en touchant de sa main le visage de la jeune femme « Tu lui demandera ses conseils antirides … » cela était plus fort qu’eux il fallait qu’il se charrie.

Erin Steele

« Oui depuis le temps, personne n’est aussi éternel qu’une sirène. Puis franchement, il était nettement moins intéressant que toi mon Polochon. » Tiens, ça lui apprendra à être gentille, il lui balança une boutade bien sentie. « Je ne sais pas si je veux avoir le même secret que lui, je tiens à garder mes cheveux. », répondit-elle amusée, nullement vexée par la petite pique de son ami. « Mais je lui demanderai qu’il te prête des petites pilules bleues si tu le souhaites. » Ce n’était pas bien de se moquer d’Alex en prenant une tierce personne absente, mais bon, c’était surtout pour embêter l’anglais.

Alexander Hoffman

Alexander ricana de bon cœur, avant de la regarder étrangement (dans le même ton ironique) quand elle mentionna les pilules bleues. Un sourire mesquin sur les lèvres. « Ohh c’est trop mimi, tu essayes de me vexer ? Mais tu sais bien que même après 100 ans de songes, je ne me vexe toujours pas, quand on attaque mon entre jambes. Il t’a donné de bien vilaines habitudes cet autre homme » Il se mit au-dessus d’elle, se soutenant avec ses coudes, lui mordant le bout du nez.

Erin Steele

Elle se mit à rire doucement. Son attaque basse n’avait pas fonctionné, mais cela ne l’étonnait pas. Par contre, il aurait pu prendre la mouche et lui prouver qu’il n’avait pas besoin de ce genre de petits artefacts médicamenteux. C’était surtout ça le but recherché. Elle rigola de plus belle, alors qu’elle glissait sous lui et qu’il se retrouvait au-dessus de son visage. Il mordit son nez. Elle le plissa par instinct, avant d’ajouter : « Il faut le temps que je me réhabitue à la bête et à sa façon de communiquer, en 100 ans, on en oublie des choses. » Ses mains se firent baladeuses sur les flancs du jeune homme. Elle appuyait sans appuyer, afin que ça ne verse pas dans les chatouilles. Elle savait qu’il n’aimait pas ça.

Alexander Hoffman

« La bête, va te rappeler pleins de chose alors » son ton fut plus langoureux, pleins de sous-entendu pouvait être fait. Comme le fait de lui montrer qu’elle pouvait laisser les pilules bleues là où elles sont. Or cela ne dura pas, car il claqua sa langue, en sentant les « demi » chatouilles qu’elle lui faisait. Il se redressa sur les genoux et sur le côté, pour pas qu’elle continue. « Tu cherches les ennuis… » Il lui donna un coup de coussin.

Erin Steele

Erin soupira à son ton langoureux. Elle se passa même la langue sur les lèvres avant de se les mordiller. Cependant, il s’arrêta net quand il sentit ses mains courir sur ses flancs. Qu’il était chatouilleux alors qu’elle essayait justement de ne pas lui en faire ! Elle récolta un coup de coussin. « Non, ce n’est pas mon genre de chercher les ennuis. » Elle écarta ses bras de ses côtés, et elle passa ses mains entre elle et lui, pour aller défaire son bouton de pantalon. « Est-ce que cela correspond plus aux attentes non chatouilleuses de Monsieur ? », dit-elle avec un air suffisant et provoquant sur le visage.

Alexander Hoffman

« Monsieur n’avait pas d’attentes, c’est plutôt madame qui s’inquiétait d’un élément » répondit-il en posant ses mains vers le visage d’Erin, pour finalement, la surplomber, bras tendu et jambes de part et d’autre de la jeune femme. Poussant légèrement de sa jambe gauche, le corps de la jeune femme, pour la centrée. La tension montait et il serait bien partie pour avoir la récompense qu’on tout chevalier après avoir réussi une mission.

Erin Steele

Erin l’aida un peu à se centrer dans le lit. L’atmosphère commençait à chauffer un peu entre les deux administratifs. Il ne fallait pas grand-chose pour mettre le feu aux poudres.
« Après 100 ans de sommeil, la question est légitime », susurra-t-elle dans un chuchotement en ne le quittant pas des yeux.

Alexander Hoffman

Il lui fit un petit sourire au coin des lèvres. « Il faudra donc vérifier que tout est en marche » pas besoin de beaucoup plus, la gestuelle non verbale d’Erin, l’aguichait déjà. Son regard se tourna vers la pendule accrocher au-dessus de la porte…17h25. Il soupira. « Arf…»
« Arf ? », fit-elle en tournant la tête vers la pendule murale.
« Je dois recadrer la « fouine » comme dit si bien Hanz, à 50 »
« Ça nous laisse 25 minutes… », se contenta-t-elle de dire simplement.
Il réfléchit quelques secondes « C’est court… trop court pour la surprise du chef » il s’abaissa sur le corps de sa compagne, il avait envie d’elle, elle pouvait clairement le sentir, mais pas en coup de vent, bien plié et bien fait. Surtout, que bon la petite bougie était l’entremet qui donnait très envie d’être consommé... Il pas néanmoins ses lèvres sur celle de sa compagne. « En plus, j’ai des choses à te raconter » le bleu acier chercha l’émeraude vert de sa compagne.

Erin Steele

Elle se dandina sous lui, l'enlaçant avec ses bras, afin d'adopter une position plus confortable pour papoter puisque ça allait plutôt dans ce sens-là. « Hum, d’accord. » Elle était légèrement frustrée, mais d’un autre côté, ça faisait aussi partie du jeu, et cette frustration permettait d’attendre des moments plus appropriés pour l’assouvir pleinement. Et puis il piqua sa curiosité après son baiser et c'est naturellement qu’elle le mira dans le blanc des yeux.
« Vraiment ? » Ceci afin de l'inciter à les raconter, ces fameuses choses.

Alexander Hoffman

Lui aussi avait cette frustration, mais bon, il comptait bien remédier à cette irritabilité dès qu’il aura fini avec ce bon et chiant Forback. « Oui. Après avoir tenu la main à Julia pendant qu’elle disait au revoir à Harry et qu’elle encaisse les nouvelles sur Irina. Une demoiselle m’a percuté avec violence dans les couloirs. Nelly Bricks une espagnole un peu farfelue et dynamique. Elle avait dans les mains une colonne de feuille à mon image en mode « Wanted » » il se tue quelques secondes, ajustant sa position, puis continua à lui raconter sa rencontre avec Nelly et surtout l’élément le plus important : Forback qui va crier sur tous les toit, l’amour qu’a Erin pour la polygamie, les tigres et ses mœurs légères. Sans parler de ladite photo. « Maintenant, nous savons où était ta photo » tous deux avaient été étonné de ne pas voir la jolie trogne de la consultante dans les véritables dossiers. L’anglais, avait pensé à un oubli, assez courant.

Erin Steele

Au moins c'était le genre de sujet qui pouvait faire retomber la pression sexuelle au profit d'une autre. Forback était vraiment le dernier des crétins. « Oui…. Et je ne préfère pas savoir ce qu'il faisait avec. »
« Tu attires les pervers ma chérie… je vais commencer par croire que je vais devoir éliminer chaque homme qui t’entoure » dit-il sur un ton plus léger.
« Et toi les jeunes femmes… Nelly Bricks c'est ça ? Elle était jolie ? » dit-elle sur le ton de la plaisanterie en faisant sous-entendre à une fausse jalousie.
« Un rayon de soleil » dit-il en souriant, faut dire que Nelly était mignonne, mais surtout elle avait tellement d‘énergie que cela la rendait attachante. Il lui fit un baiser sur le front. « Heureusement, que tu n’es pas jalouse » dit-il doucement, avant de toiser l’horloge et soupira.
« Heureusement oui », fit elle avec un sourire. Elle avait envie de le taquiner un peu plus à ce sujet mais l’horloge tournait.


Alexander Hoffman

Il la sentait espiègle et en toute franchise, il serait bien resté à faire des gamineries avec elle.
« Bon…c’est avec toute la volonté du monde que je vais au charbon. » Il mima un geste pour se lever qui avorta… « Hum… » Il toisa Erin, puis se résolut à ne pas faire l’enfant en lui disant : veux pas y allééééééé. Surtout, que Forbakc avait quand même fait des insinuations intolérables sur une personne chère et qu’il n’avait pas à dire ce genre d’élément. Rien que pour cela, un battage de derrière en règle était nécessaire.
« Bon zou, sinon je vais avoir d’autres idées pour le briser et pas des légales » le chef de projet se leva dans le but de quitter la douce présence de sa compagne pour se rendre dans un lieu qu’il aurait préféré éviter. Mais, avant cela il préféra être clair, car sinon Erin allait l’accompagner la bouche en cœur et les griffes sorties.

« Je suis navré Darling, je préférais être seul pour recadrer Forback. Tu auras tout le loisir de te venger de lui plus tard » il se voulait être clair, ne désirant pas de la présence d’Erin, pour plusieurs raisons, qu’il lui exposa rapidement « Je ne souhaites pas ta venue, pour pas qu’il te prenne à partie avec le CIS et que surtout, il voie en ta présence même agressive une ouverture. Vu sa perversion et bêtise, ta simple présence va le chambouler et je crains qu’il ne tente quelque chose quitte à tout perdre si j’en viens à le menacer clairement ». Fallait-‘il maintenant qu’elle comprenne, chose auquel il n’avait aucun doute.


Erin Steele

Erin se redressa en position assise, considérant son compagnon comme ils avaient pris l’habitude de le faire, en se toisant directement. Elle n’avait pas vraiment envie de le laisser y aller seul mais elle comprenait la nécessité sous-jacente de sa demande de rester à l'écart.
« Qu'est-ce que tu sous entends par le fait qu'il pourrait tenter quelque chose quitte à tout perdre ? »
Même si elle était d’accord pour le laisser faire, elle voulait quand même connaître les motivations profondes d’Alexander ainsi que son raisonnement de pensée qui l’avait emmené à lui demander de ne pas interférer.

L’anglais resta stoïque, il aurait sûrement préféré qu’elle se fasse ses films pour lui éviter qu’il lui expose les siens. « Chantage aux CIS, ou bien même te toucher, t’embrasser… » Il fit un geste de moulinette avec sa main.

Son petit geste de moulinette suite à ses propos était un signe pour la jeune femme. Il ne voulait pas spécialement parler de ça, et ça l’embêtait d’exposer ses conclusions. Elle s’humecta les lèvres en poussant un soupir. « Maintenant que je suis membre de la commission à part entière, je crois que je vais mettre mon nez dans les dossiers de recrutement parce que j’en ai marre d’avoir des tarés qui me courent après. » Référence évidente à Berckam.

Il lui sourit « C’est une bonne idée. Que tu ais des admirateurs pourquoi pas, mais faudrait éviter les pervers » il se rapprocha d’elle en se penchant, laissant sa main sur sa joue, pour l’embrasser tendrement.

« Je ne te le fais pas dire », dit-elle un peu boudeuse. Cela lui pesait plus qu’elle ne voulait le montrer. Le dossier de Berckam lui avait mis un coup de bambou, surtout quand elle avait découvert l’étendu de la perversité de cet homme qui était allé jusqu’à la reproduire en silicone pour se la taper le soir en rentrant, sur les genoux de sa femme qui serrait les cuisses pour ne pas laisser s’échapper le foutre du jardinier. Bref, une famille bien détestable. Elle ruminait salement et le baiser de son compagnon la ramena dans le Dédale. Elle lui fit un petit sourire une fois que le contact avec ses lèvres se rompit. « Je compte sur toi pour bien lui faire comprendre. »

Alexander Hoffman

Il savait que cela lui avait donné un coup au morale l’histoire avec Berckam, faut dire qui ne serait pas un tantinet “traumatisé” d’apprendre ce genre de fascination ? Il la voyait cogiter et pour cela, il l'embrassa, par envie et comme pour la rassurer. Il n’avait pas envie d’y aller mais il fallait. Un rictus sadique se dessina sur ses lèvres, oh oui il allait comprendre.
« Oh oui, il va bien comprendre. J’espère juste qu’il n’en viendra pas aux mains, je ne frappe que les militaires » dit’il ironiquement. Il se repencha, pour finalement l’embrasser une nouvelle fois plus fougueusement, la faisant pencher en arrière, mettant ses deux mains sur le matelas.


Erin Steele

« J’espère pour lui aussi, ce serait vraiment fâcheux. » Fâcheux pour sa carrière, fâcheux pour son intégrité physique, fâcheux pour son avenir, bref, Erin n’avait pas besoin de détailler pourquoi cela serait fâcheux, ils étaient suffisamment concernés par tout ça pour le savoir. Mais elle n’imaginait pas Forback être physiquement actif, agressif verbalement oui, mais de là à vouloir cogner… Bon après les petits roquets dans son genre étaient les pires, hargneux à souhait avec les dents qui rayent le parquet tellement leur ambition était démesurée. Mais il n’empêche qu’il n’avait pas un comportement adapté, ni à sa fonction, qui était somme toute assez conséquente, s’occuper du secret défense, ce n’est pas rien, ni vis-à-vis de sa collègue Erin. Alexander revint à la charge, dans le but, elle le savait, de stopper les ruminations dans sa petite tête brune. Il se fit plus fougueux en la penchant en arrière en mettant ses mains de part en part d’elle sur le matelas. Ils étaient presque allongés. La jeune femme lui rendit son baiser en glissant ses deux mains sur ses joues pour appuyer sa prise.

Alexander Hoffman

« Oui en effet tout serait fâcheux pour cet homme. » Finalement, le baiser fut plus long puisqu’elle lui rendit en se reculant dans une position se mi allongé, alors naturellement il était au-dessus d’elle, se soutenait avec ses mains. Il émit un « hum » loin d’être insignifiant, puisqu’il commençait à monter doucement mais sûrement. Dans un soupir languissant
« Bon, je vais arrêter car sinon je ne vais pas partir et je n’ai pas envie qu’Hanz ramène Forback dans un contexte qui va lui donner des idées » pourtant là, il avait sacrément envie de faire autre chose et de profiter de sa compagne. Il se redressa à contre cœur, après un dernier baiser « Tu ne m’attends pas, je ne sais pas quand je vais finir avec lui et pour le peu qu’il m’a énervé fortement, je vais faire un tour pour me calmer » il la savait indépendante et il ne désirait pas la faire attendre son retour pour rien, surtout si elle voulait faire autre chose.

« Ce serait fâcheux en effet, surtout qu'il pourrait penser qu'on l'invite finalement à participer. » Elle lui fit un sourire, regrettant qu'il ne dusse s'éloigner d’elle. Elle avait envie d'un câlin plus poussé. Elle soupira finalement, à contre cœur. « Je ne t’attends pas dans ce cas. » Elle ne savait pas trop comment occuper sa soirée mais elle trouverait bien.

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, « Quelle horreur », le jeune homme se tourna pour marcher vers la porte. « A plus tard Darling »




©Pando

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Dim 9 Avr - 19:00

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Part 6 : COMBIEN DE ZÉRO À INDEMNITÉ DE LICENCIEMENT ?


PNJ :
Constat à l'amiable 01hanz10 Constat à l'amiable 01deri10
Hanz Hirch // Derick Forback//

CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 17h50 sur le Dédale


Alexander quitta à contre cœur sa chambre et surtout Erin. À peine fut‘il sorti qu’il croisa ce bon Hanz qui allait s’enquérir de sa mission. Le soldat devait avoir un détecteur « d’Alexander » car à peine eut-il le temps de l’apercevoir et de s’approcher de sa démarche souple et silencieuse que l’homme releva la tête vers lui, un rictus sur ses lèvres blanches.
« Tu t’es fait violer par la dingue ? »
« Oui et ce fut très bien » Alexander ne pouvait pas laisser passer des énormités pareilles sans répondre par son humour pince sans rire.
« Je pense sérieusement à me greffer des nibards moi ! » dit-il en soupirant
« Faudra retirer autre chose mon ami »
« Ah non on ne touche pas à ma Teub ! C’est précieux comme outils de plaisir »
« Il faut savoir. Mais bon, tu auras plus de chance sans »
« Berk, je ne touche pas au moule » la mine dégoûtée était clairement exagéré apportant un côté comique à la situation, on aurait dit un gamin devant une assiette de brocolis.
« Je ne parlais pas de ça » Il était toujours d’un grand calme.
« Ahhhh, mais non je n’en veux pas ! ça ferait bizarre dans mon pantalon manquerait « Vicvic » » Alexander arqua un sourcil, alors il nomme son sexe par un petit sobriquet ? Il y a bien que les hommes pour faire ça tiennent. Il n’avait jamais entendu une femme donner un sobriquet à ses parties génitales, sauf peut-être quand ce fut son compagnon qui trouva la mention « petit nom coquin » à leurs attributs.

« Bon dans ce cas, arrête de fantasmer sur une greffe mamellaire »
« Bah j’ai le droit si ça te plait »
« Bien, investie donc pour une greffe de matière grise »
« Hin ? Je vais te ramener de glaise et tu seras heureux » Pouffa l’homme avec sa voix assez forte. Mine de rien il en avait du coffre le pépère. Alexander, le toisa quelques secondes, dans ce genre de cas, il avait un doute sur la bêtise d’Hanz. Certes, il n’était pas intelligent pour deux sous et sans aucune sagesse mais depuis quelques temps, l’allemand semblait avoir l’esprit un peu plus aiguisé.
« Très bonne idée, Erin sera ravie pour ses masques d’argile »
« Ouai pour ses points noirs, je vais lui appliquer et on fera des cupcakes tiens ! J’aime bien ce genre de truc fifille, les masques et tout. » L’anglais était quand même effaré de voir que le militaire était sur plusieurs point le cliché même de l’homosexuelle. Il en avait déjà côtoyé plusieurs et à chaque fois, un élément très stéréotypé leur était propre. Après réflexion, il y a toujours cette forme récurrente qui apparaît, chez tout type de personne. Lui-même étant anglais, il possède ce genre de normes que les autres peuples se font des Britanniques. En tout cas, Alexander était persuadé qu’Hanz avait les cartes fidélité de Sephora ou de Nocibé, il l’imaginait bien dans ce type de magasin à tomber en extase devant le dernier masque aux agrumes anti fatigue.

« Hum. Je pense que je tu peux la rejoindre pour un tuto beauté »
« Je ne dois pas choper le petit pervers ? »
« Non, je vais directement le voir »
« Ah d’accord…bon je vais tenir à Erin, comme tu l’as délaisse encore. Espèce de vilain garçon ! » Il lui fit un geste de main évoquant une claque sur le derrière. Bien entendu l’anglais, se contenant de rouler des yeux pour ne pas rentrer dans ce jeu-là. Surtout, que la personne qui aime les claques sur le popotin n’est pas présente… quoi que Hanz lui avait fait le coup sur alpha.
« Oui et tu feras gaffe à ne pas la mettre enceinte cette fois »
« Ouai, de toute façon « Vicvic » est allergique aux fruits de mer » l’Allemand allait tourner les talons quand il eut une idée « Tu veux pas que je t’accompagne ? »
« Tu as peur que je me perde ? » dit-il d’un air moqueur
« Non pour lui faire peur et après je me casse promis »
« C’est nouveau ton besoin d’intimidation ? » il arqua un sourcil intrigué par ce besoin soudain qu’avait le militaire de jouer les gros muscles. Après tout Hanz aimait bien faire rouler sa stature imposante, mais cela était la première fois, dans un but d’intimidation.
« Non je l’aime pas et comme je suis censé le chercher par la peau de son string, autant que je lui fasse la surprise » Il lui fit des yeux de chat botté « Steupléééééééééé »
Alexander se fichait bien que le soldat l’accompagne, tant qu’ils les laissent par la suite. Comme face à chaque nouvelle proposition il la considéra quelques instants, finissent par conclure, que cela ne serait pas bête. Forback, n’avait pas peur d’Hanz et la surprise de voir l’anglais serait d’autant plus imposante.
« Bien »
« OUAIIIIIIIIII ! »
« Il ne faut pas grand-chose pour te rendre heureux »
« Suffit que tu me dise oui ! Imagine ce que ça sera si tu me dis ça pour autre chose »
« Je te laisse dans tes rêveries c’est plus plaisant »
« Sadique »

L’anglais lui fit un rictus qui illustre bien avant de se mettre à marcher dans le couloir et trouver la chambre où devait être Forback. Bien entendu Hanz se mit à côté de lui. À chaque fois, Alexander avait l’impression de se sentir minuscule avec son 1m87. Ce n’est pas souvent, qu’il se sent petit sauf avec l’allemand. Ils arrivèrent au bout du couloir, ainsi donc le représentant de la commission logea au fond ? Il se refusa de faire une remarques acerbes par plus méchanceté gratuite qui n’aurait pas sa place… mais Hanz lui ne se gênait pour ce genre de considération.
« Il est au coin, je suis sure que sa chambre est aussi grande que lui. Genre il peut chier et dormir en même temps »
Alexander lui jeta un petit regard neutre même s’il n’en pensait pas moins.
« Rho ça va ! Bon je frappe » Avec toute la délicatesse que pouvait faire 100 kg de viande pure race allemande il frappa à la porte métallique qui devait hurler sa douleur. Si Forback, dormait, le voilà éveiller de la plus agréable des manières.

Dans sa chambre Derick Forback, faisait les 100 pas, s’agitant en long et en large, fouillant de partout dans ses affaires mise en vrac dans l’espoir de trouver ce qu’il avait perdue… la photo de son fantasme. Il avait mis la photocopie dans le dossier, il pourrait la prendre mais bon l’orignal c’est quand même bien mieux. Puis, cette fichue horloge faisait avancer le temps que trop vite. Depuis l’appel radio de l’autre con d’Hoffman, il avait le palpitant à fond. Suite à l’échange de la veille, il avait eu la curiosité de quand même éplucher le dossier, en plus de celui d’Erin qui l’avait passionnée… par contre celui de l’anglais lui avait foutue les pétoches car le con avait le bras long et ce n’est pas un rigolo. Enfin bon, il n’allait pas se laisser démonter comme ça. Ainsi donc, il sursauta quand sa porte manqua de s’écrouler sous le choc d’impulsion. Mais c’est qui le taré qui ose frapper de la sorte ? Son cœur tambourina plus fort… l’autre militaire qui parle mal.

Il se leva, calmant les tremblements de cette surprise pour reprendre un peu de contenance. Et ouvrit d’un air furibond.
« Bon écouter monsieur Hirsh, je n’ai pas à être convoqué par Mrs Hoffman ! Il n’a pas les pleins pouvoir ici et je ne lui doit pas de comptes ! Alors repartez, sinon je vous interdis l’accès à la terre à cause de votre version ! »
« Bah alors, ta peur ? Faut pas t’exister comme ça hin. Sinon ça va faire plus mal quand ça va passer »
« Vous parlez de quoi ? Oh et puis je ne veux rien savoir ! Partez et si monsieur Hoffman veut me voir, il a qu’à venir je lui dirai !! »
« Et vous allez lui direz quoi ? »
« Que c’est un conna…. » Il se rendit compte que la voix n’était pas celui de l’homme blond en face de lui. Le soldat se décala un peu, laissant apparaître qu’il n’était en effet pas seul… Forback, se radoucit immédiatement, serra sa cravate signe de gêne. Il avait encore les joues rouges, pensant intimider le soldat qu’il jugeait débile, mais là c’est autre chose. Il ne perdit pas la face, quitte à être désagréable.

« Vous avez besoin d’un gorille pour ouvrir les portes ? »
« Non » le ton de l’anglais était calme et implacable
« Je constate que vous n’avez pas frappé »
L’anglais lui fit un rictus affable. « Je constate que vous avez tenté de faire de l’abus de pouvoir »
« Moi ??? Mais non pas du tout ! »
« Vraiment, menacer de ne pas valider l’histoire d’Hanz… »
« Ouai pas sympas la fouine »
« Je blaguais » dit l’homme d’un ton évident, mais il n’était pas très à l'aise non plus.
« Vous avez vraiment un humour détestable. » Alexander soupira volontairement pour marquer son exaspération avant d’enchainer tout aussi vite « Bon puisque je suis en face de vous, nous pouvons donc nous entretenir » oui, il voulait finir ce genre de face à face le plus rapidement possible.
« Je… Oui, mais je vous préviens vous ne me fait pas peur ! » Il disait clairement cela pour se rassurer lui-même, il n’était pas certain des informations que désirait lui faire passer son interlocuteurs et il s’attendait à être engueuler comme une vieille chaussette. Un combat de coqs qui se battent pour la même poule et le petite Derick comptait bien mettre fin à cette concurrence en étant vainqueur. Son agressivité était le parfait témoin de cela.
« Cela n’est pas le but. J’aimerais discuter de quelques éléments préoccupants »

Le responsable était clairement en train de se demander si ce n’est pas lui, qui va se faire attraper par le petit homme. Son interlocuteur était tellement dans l’agressivité qu’il n’allait pas du tout aimer ce recadrage. Mais bon, faut dire que divulguer des informations intimes à tout va n’était pas professionnel.
« Ah… »
Derick se décala légèrement mais Hanz l’aida à reculer. Il toisa la chambre et eu une mine dégouté en voyant le bordel qui y régnait.
« Olalala mais ce bordel dedans… tu es sûr de vouloir mettre les pieds dans ce bordel ? »
« Merci Hanz » Une manière polie pour lui dire que ce fut fini pour lui. Docilement l’allemand hocha la tête et tourna les talons.
« Mouai, c’est un coup à se perdre dans ce truc, m’enfin a plus » il accompagna sa phrase d’un geste de main. Il allait en direction de la chambre d’Alexander pour trouver Erin.

Alexander pénétra dans l’antre de Derick… et en effet, la chambre était véritablement sens dessus-dessous, comme s’il avait été cambriolé. Le regard de l’anglais papillonna. Cela gêna d’autant plus l’administratif qui avait l’habitude de l’ordre. Le petit homme referma la porte, poussant quelques affaires.
« Vous avez eu la visite d’un cyclone … » aucune trace d’humour dans sa voix flegmatique.
« Je cherchais quelques chose… » Répondit-il amer
Alexander reporta son attention sur son vis-à-vis, sortant de la poche intérieure de sa veste de costard une photo. L’image d’Erin que lui avait donnée Nelly un peu plus tôt dans la journée, qui elle-même l’avait volée à ce brave petit homme amoureux. « Ceci non ? ».

Le visage de Forback blêmit aussitôt, comment il avait eu cela lui ?… puis il se souvenu de son échange, qui laissait sous-entendre qu’il était avec cette dingue d’espagnol ! Ainsi, donc elle ne lui avait pas remis dans sa veste comme demandé, pourquoi ne l’avait-il pas pensé plus tôt ? Elle allait lui payer ! Et pourquoi donc, elle l’avait filé à l’anglais ? Ce n’est pas possible, comme il faisait pour toujours avoir u temps d’avance?
« Non, qu’est-ce donc ? » Il prit l’initiative de prendre la photo des mains d’Alexander, pour mieux la regarder, dans l’espoir de la garder de manière innocente. D’ailleurs, le Britannique le laissa faire tout en l’observant. En toute franchise Alexander était plutôt content de son petit effet. « Très jolie photo de mademoiselle Steele. Mais non, ce n’est pas ce que je cherchai » il releva la tête vers le grand homme avec un rictus affable, essayant de ranger la dite photo dans sa poche, mais l’anglais lui reprit.
« Ne fait pas l’idiot avec moi monsieur Forback » le ton était froid et il le fixait dans les yeux, baissant la tête, faut bien vu la petit taille de l’autre homme.
« Vous osez quand même pas me dire, que j’aurais dérivé des pièces du dossier personnel de mademoiselle Steele ? » il plissa les yeux.
« Comment vous savez que c’est la photo de son dossier personnel ? » toute l’innocence du monde venait d’être dite dans cette phrase. On lui aurait presque donné une chocolat pâque tellement il était trop meugnon.
« Parce que je l’ai lu pardi » son air pompeux fit sourire l’anglais
« Celui auquel vous avez accès est informatique » il fallait avoir l’esprit plus aiguisé pour essayer de prendre Alexander et souvent au moment même où il parle il est trop tard, sa stratégie est déjà en place et il est alors difficile de s’en échapper.
« Ah … eh bien non, j’ai un dossier physique »
« Ils sont dans mon bureau sur Atlantis. Mais cela explique pourquoi, il n’y avait pas de photo sur le siens »

Forback se sentait pris au piège… oui, il était sur le dédale depuis son 1er allé/retour sur Atlantis en janvier pour secourir les atlantes de cette triste histoire de complot… et il avait déjà fouillé dans les dossiers des administratifs du CIS,… et faut dire qu’il suivait avec beaucoup d’intérêt les rapports d’Erin Steele, passionné par la galaxie de pégase et a force de lire la jeune femme, une certaine attirance avait été faite. Rien de pervers aux premiers lieux. Juste une forme d’intérêt combiné avec la découverte d’Atlantis. Alors, quand il avait vu le visage si espiègle et divin de la jeune femme, il avait gardé la photo… cela se nomme un coup de cœur et un amour était né. Un peu étrange mine de rien.
« Vous me prenez pour qui ? Je ne suis pas homme incompétent ! Je suis professionnel, malgré mon humour qui déplait au susceptible dans votre genre ! Je ne suis pas Berckam !! » Il s’emportait pointant un doigt accusateur sur Alexander qui restait de marbre.
« En effet, en plus des photos il a fait une poupée lui »
« Je… QUOI !? » Bon, il n’était pas bon comédien et savait pour Berckam, donc sa surprise était fausse et l’anglais le perçut.
« Elle est consignée sur terre » manquerait plus qu’il essaye de la récupérer pour passer sa frustration dessus. Mais quand, même ce n’est quand même pas un pervers lui aussi ?
« Ça va merci je sais. »
« Bon dans ce cas, ne faites pas le surprit. » Il s’humidifia les lèvres « Pour répondre à vos premiers propos, non vous n’êtes pas quelqu’un de professionnel, une personne ayant cette aptitudes, n’aurai jamais dérobée une photo dans un dossier confidentiel destiné à une enquête et n’aurai pas divulgué des informations intimes à des personnes non concernées ni habilitées »
« Je n’ai rien dit !!! » Alexander roula des yeux…
« Vraiment ? Alors comment cela se fait que mademoiselle Bricks m’est dit qu’Erin aimait les Tigrous et la polygamie et que cela venait de votre bouche ? Je n’ai pas envie de me répéter, par rapport à ce que je vous aie dit à la radio …»
« Je n’ai pas eu le choix elle m’a frappée ! »

Oui et elle l'a torturée aussi pendant qu’il était… il est pathétique… apparemment, il fut très conciliant et bavard sans que Nelly soit trop pénible. Après, elle avait un don pour attirer l’empathie des autres à elle. Mais quand même, c’est incroyable que cet homme au dossier impeccable ait osé colporter ce genre de rumeur. Le problème étant que ce fût faux et bonjour la réputation d’Erin. Ce genre de chose se répand comme la trainé de poudre.
« Arrêtez de dire n’importe quoi ! »
« Écoutez-vous devez assumer mon vieux ! Vous n’êtes qu’un plan cul »
Alexander le regarda étrangement… bah tiens, cela commençait à dériver sur l’ordre personnel, ce qui n’avait nullement à être le cas. Il sentait qu’il allait perdre patience avec ce petit rocket mais pour le moment il resta calme. « Vous n’avez en aucun cas, à divulguez les goûts de mademoiselle Steele à la cantonade ! Cela étant de l’ordre de l’intime. »
« C’est surtout les vôtres ! Vous me dégoutez à vous taper un Allemand »
Homophobe en plus ? Il a tout pour plaire, un humour agréable, un physique de rêve, un cerveau digne d’un génie et un charme extravagant ! Le cynisme était clairement là. Bon, il décida de ne pas relever restant pro. Il se fichait qu’on le pense homosexuel, il utilisait régulièrement cet argument pour se jouer des autres ou tacler en beauté des personnes un peu limitées ou bornées. Après cela l’amusait grandement. Et puis bon, il suffisait de l’observer pour voir qu’il n’était pas attiré par le popotin musclé d’un bel apollon, mais plutôt par les callipyges avantageuses d’une naïade.

« Vous êtes quelqu’un qui se veux professionnel non ? »
« Bah oui »
« Alors, arrêter de divaguer ! Vous avez fait une faute grave en partant de ce genre de chose à des personnes non habilitées avec vol d’une pièce d’un dossier. Vous savez ce que cela entraîne ? » Il est quand même extraordinaire que son ton de voix arrive à rester calme et sur le même ton, alors que Forback montait dans les tours.
« Il vous reste à le prouver ! »
« Voulez-vous vraiment que je demande à mademoiselle Bricks ? »
« Vous ne le ferez pas »
« Vraiment ? »
Oui, pourquoi il n’oserait pas faire un rapport alarmant sur cette faute au CIS franchement ? Il ne doute de rien ce petit homme.
« Oui, car cela voudra dire à tout le monde, que le second responsable de la cité est pédé comme phoque en plus d’être zoophile et pour se couvrir fait croire qu’il est avec mademoiselle Steele. Et ce genre d’information ne sera pas apprécié du programme »
Alexander, croisa les bras, bah tiens, manquait plus qu’on le traite de zoophile ! Il toisa durement l’autre homme, qui croyait prendre le dessus.
« Zoophile ? » c’est la première fois qu’on lui sort ce genre de chose, une déviance qu’il avait horreur et trouvait indigne comme la pédophilie. Être traité de forniquer avec des animaux, le dégoutait profondément, surtout qu’il ne voyait pas en quoi. Qu’il n’aille pas lui dire qu’il fasse des choses avec son chat !
« C’est vous, qui avez des contacts proches et privilégiés avec une tigresse du nom de Vilma. Les rapports elle vous nomme « Mentra » et selon les études des éthologues, cela signifie plus ou moins « chéri ou compagnon » affectivement »
Il ne l’avait pas vu venir le comparatif avec les Tairis… remarque cela était logique au final. Avec Vilma ? Dans ce cas cela nomme de l’espécsophil. Deux espèces différentes et intelligentes, même si les tigres ressemblaient à des « animaux » ils étaient tout sauf de banaux bestiaux. Et quand bien même, il n’entretenait rien comme relation sexuelle avec la tigresse. Une amitié mais rien de plus.

« Vous êtes bien renseigné mais pas assez. Vilma me nomme certes « Mentra » mais n’a jamais tenté de rapprochement intime. Ce sobriquet signifie aussi « âme d’âme » autrement dit dans notre langue « Frère de sang » donc une démarcation prestigieuse et affective qui marque son amour des plus platonique envers moi »
« Ou plus… »
« Cela peut-être le cas, hors jamais la tigresse n’a fait autre chose, sachant que nous sommes deux espèces différentes et que je n’ai point les crocs suffisamment longs pour être esthétiques pour une tigresse de 500 kg » Et franchement, si Vilma le trouvait à son goût, elle avait au moins le respect de ne jamais l’informer de cet attraits et le pragmatisme de ce dire que cela ne pouvait pas se faire à cause des différences physiques très importantes.
« Pourtant ils rayes le parquet »
« Je ne fais que suivre vos traces »
Alexander le toisa durement. Forback se sentait mouché et il rageait intérieurement, il allait répliquer quand l’anglais leva la main pour le faire taire.
« Bon cela suffit. Je trouve cela excessivement grave, qu'à votre niveau d’étude et de responsabilité que vous vous comportez comme un enfant naïf et incapable de comprendre les enjeux. » Il s’avança un peu plus. Cela est juste dans la gestuelle, de le dominer un peu plus, dans le but de l’écraser et le faire plier l’échine. Le langage corporel était important et il le maîtrisait parfaitement. « Les enjeux, concernant votre avenir au CIS, puisque pour ce genre de faute, vous serez au mieux remit dans un placard avec un blâme puisque cela est la première fois de votre carrière impeccable. Et surtout, la première fois que vous arrive. Ou viré. Personnellement, je peux faciliter la seconde option et vu votre comportement j’ai bien envie de le faire. » Il se tue le laissant percuter. Le visage de Forback devenait blanc et il suait. « Hors, au vu de compétences, je trouverais cela dommage de détruire votre carrière à cause d’un différend d’ordre intime »

Le menace était forte et Forback le sentit, hors malgré le fait qu’il était loin d’être bête, c’est un homme sanguin et passionné. Il s'agaçait se disant qu’il n’avait rien à recevoir d’un homme qui se croyait plus puissant que le monde entier. Malgré le dossier assez parlant d’Hoffman, il se doutait que l’anglais pouvait le virer et le reléguer à simple éboueur dans les ruelles de Chicago, hors, Forback se croyait suffisamment malin pour renverser la tendance.
« Un différend intime ? »
« Voler la photo de ma compagne n’est pas anodin. Vous éprouvez quelque chose pour elle sinon, vous vous n'attachez pas à essayer de me décrédibiliser avec vos sous-entendu sur ma sexualité « déviante » »
« Mais mon pauvre vous êtes naïf !! Peut-être que vous vous êtes amusé à me faire tourner en bourrique et que j’y aie crus bêtement ! Mais une chose est certaine ! Erin Steele ne vous considère pas comme son compagnon. » il eut un petit air pompeux on touchant ses lunettes.
« Croyez-vous vraiment que mademoiselle Steele présenterait à ses parents son plan cul du jour ? »
« Un autre mensonge, au final vous irez en Angleterre et elle en France et basta ! De toute façon, elle mérite mieux qu’un PDG manipulateur et politicien !! Vous allez finir par la briser comme vous briser vos adversaires ! Vous êtes ce genre d’ordures qui fait qu’on a envie de gerber en voyant la politique actuelle !! Mais essayer de me virer vous avez aucun lien avec le CIS »
Bon cela allait sur le terrain de l’intime, un combat de coqs. Et ce genre de chose débecte l’anglais, qui n’avait pas envie de se battre contre un idiot pareil. Bien entendu, ce genre de déclaration l’agaçait prodigieusement et son regard se fit plus froid.
« Bon, vous n’avez pas bien compris. J’ai la possibilité de vous faire virer de la commission sans aucuns soucis. » Il laissa peser ses mots, il parlait doucement et avec une fermeté qui laissait sous-entendre un danger « Outre mon rôle au sein de la cité appuyé par Richard Woolsey mais aussi parce que je dirige une entreprise de défense nationale et internationale, qui est en liens avec le CIS. En conséquence, régulièrement contrôlé par celle-ci. Comme toute entreprise qui finance la défense de la terre, j’ai un accès aux décisions de la commission pour sélectionner certain recrutement, via des conseils ou des réticences. Et ce genre de chose, peut se faire aisément quand on connaît les bonnes personnes ou actionner les bons leviers. Comme vous dites, je suis un politicien et les « magouilles » je les maîtrises parfaitement. J’ai toujours réussit à avoir ce que je souhaite légalement. » Il n’allait pas lui faire un cours sur les influences politiques et le pouvoir des grandes entreprise sur la politiques des pays.
« Malheureusement pour vous, au vu de votre faute grave et votre comportement, je suis contraint de vous annoncer que pour ce genre de fait, c’est votre dernier voyage sur le Dédale. » Il voulait jouer au con, alors autant oublié la pitié « J’avais une réticence à engager ce genre de procédures contre vous, mais vous l’avez choisi, je vous conseille d’assumer honorablement ou de partir dignement en démissionnant de vous-même ».

Forback, resta pantois quelques secondes, c’est une blague une vaste blague non ? Son cœur fit des bon, ça carrière c’est quand même toute sa vie et sa fierté !
« Faute grave ????????? Mais si c’est des mensonges alors cela ne tiens plus ! »
« Comment pouvez-vous vous faire confiance alors que vous divulguez des informations sans scrupules ? »
« Mais ce fut faux ! »
« Qui nous dit que vous ne faites pas cela avec d’autres informations ? Sans parler d’avoir fouillez dans des dossiers qui n’auraient pas dû être ouvert en premier lieu par vous. »
« Mais, je n’ai rien fait de mal, j’ai juste lu celui de mademoiselle Steele ! »
« Auquel vous n’avez pas eu le droit et encore moins dérober une photo »
« Oui, bah là, c’est vous qui l’avez »
« Cela a été signalé quand j’ai remarqué que l’original n’était pas sur le dossier alors qu’informatiquement si. Les dossiers originaux, n’était pas visibles par d’autre personne que moi à cet instant. Et vous avez eu des copies informatiques, suite à la fin de l’enquête de janvier pour vous permettre de vous renseigner et d’aider au mieux la confidentialité du programme. Vous avez outrepassé vos habilitations »

Le ton montait chez Derick, qui hurlait de désarroi ne voyant pas de solution… cela l'angoisse et le mettait hors de lui. Puisque ce connard d’anglais, avait raison et que tout était parfaitement légal et qu’il allait se faire viré à cause d’un « coup de cœur ». Et sans même avoir la fille.
« C’est ridicule… je vais être viré pour ça, à cause de ma curiosité… »
« Oui en effet, c’est parfaitement ridicule pour un homme comme vous » Alexander implacable ? Oui parfaitement la pitié n’avait plus lieu.
« De toute façon, c’est ma paroles contre la vôtre ? »
« Ne jouez pas à ce genre de petit jeu. Vous savez très bien que niveau poids, vous ne ferez pas l’affaire »

Les épaules du concerné s’affaissèrent. Derick savait qu’il ne ferait pas le poids contre ce type. Il avait le bras long, son dossier parlait pour lui. Il baissa les yeux en se grattant le menton, cherchant une échappatoire.
« Bon, nous sommes des gens raisonnables n’est-ce pas ? Si nous trouvions un accord pour que je conserve mon poste ? »
Tiens donc, il devenait raisonnable maintenant ? Cela était plus sage « Nous pouvons toujours trouver un accord. » Alexander pensait un élément professionnel, puisque le recadrage suffisait amplement pour éviter que cet homme compétent se retrouve sur le tapis vert à cause d’une photo et de quelques mots échappés. L’anglais était prêt à faire une concession, le management c’est ça, savoir recadrer la première fois et laisser une chance. Et rien de plus détestable de briser une carrière exemplaire à cause d’un battement de cœur futile et Alexander ne voulait pas faire jouer le sentimental, à cause d’un pseudo rival qui l’insulte. Il était plus intelligent que ça. Parfois, il était trop confiant sur le professionnalisme d’autrui.

Bon, Derick sentait une ouverture. Il pouvait s’en sortir, c’était obligatoire, il ne pouvait pas perdre son poste pour une connerie comme ça. « Je sais que vous avez de l’argent, mais que diriez-vous d’un chèque substantiel… Ou du liquide, pour ne pas le déclarer aux impôts ? Un échange de bon procédé… »
L’anglais arqua un sourcil, il était sérieux ? Qu’avait-il à faire d’un chèque ? Sérieusement, ces comptes en banques étaient tellement remplis avec des placements divers qu’il pouvait assurer le bienêtre de 5 générations ! Il ne put s’empêcher d’avoir un petit rire. « Vous rigolez j’espère ? Mon patrimoine s’élève à plusieurs millions de dollars, alors que voulez-vous que je face d’un chèque ? Soyons sérieux deux minutes » Il allait quand même lui dire un truc pro non ? Ou cela allait partir dans du grand n’importe quoi ? L’anglais commençait à redouter la prochaine réponse.

Forback eut un petit rire nerveux et il plissa son museau de fouine, en fourrant ses mains dans ses poches, avec des petits pas sur place en réfléchissant. Il avait tenté le coup de l’argent, en sachant que ça ne fonctionnerait pas. Ce connard était un bourge pleins aux as, un peu plus, un peu moins, ça ne lui ferait ni chaud ni froid.
« J’étais sérieux… Dans ce cas, j’ai autre chose à vous proposer. » Il semblait mal à l’aise, et il fit remonter ses lunettes, avant de desserrer sa cravate légèrement, comme il avait fait avec Erin quand elle l’avait un peu allumée.
« Vous… avez manifestement des penchants certains pour les hommes. Je suis prêt à me laisser faire pour peu que je puisse conserver mon poste. Une fellation, n’importe, même mon cul s’il faut en arriver là… »
Alexander avait commencé à s’alarmer intérieurement envoyant le petit geste de la cravate qui ne lui avait pas échappé la veille. Qu’allait lui sortir Derick ? Il n’allait pas tenter la séduction ? Car là ça ne marcherait pas mieux… et ce fut pire… mais ce n’est pas vrais ! La bouche de l’homme s’entrouvrit légèrement… bon il avait déjà eu dans sa carrière des propositions scrabbleuses de femme… mais d’un autre homme dans ce cadre-là…
Ce mec n’avait aucune dignité et il ne comprenait rien. Franchement, il ne faisait pas envi et comment pouvait-il se dire qu’Alexander pourrait avoir envie d’être touché par cette fouine ? S’il avait été un véritable connard, il aurait dit : « bah allez à poil », pour le laisser en plan et qu’il sente les morsures de l’humiliation. Or, Alexander n’est pas ce genre d’homme, pourtant ce fut tentant de n’avoir aucune morale sur le coup. Les yeux bleus acier de l’homme se levèrent au ciel désespéré.
« Bon… » Il soupira « Vous me prenez pour un pervers ? » Toujours les bras croisés et le regard fixe sur lui.

Forback n’était pas mauvais en communication. Il voyait bien que sa proposition ne semblait pas plaire à l’autre homme. Ne pouvait-il pas lui dire simplement de baisser son pantalon, de l’enfiler, et baste ? Mais non, il faisait durer. Oui, c’était un pervers ! « Non, bien entendu… J’essaye juste de sauver ma place. Et je le fais en connaissance de cause… Maintenant si vous préférez autre chose, comme me marcher dessus et me faire lécher vos pieds, je le ferai… Si c’est le sens caché de votre question. »

L’anglais resta interdit… Forback était vraiment près à tout…il avait de la chance d’avoir un bon self control car là, il avait envie de lui rentrer dedans et lui dire que c’est un pauvre con.
« Cela est tout bonnement ridicule ! » L’anglais soupira.
« Je crains que vous n’avez pas le même sens d’arrangement que moi, je parle d’un niveau professionnel et vous, vous me proposez de la corruption. Franchement, vous vous imaginez quoi Forback ? Que je vais accepter votre corps ? » Après il se fichait qu’on le croit homo cela est une considération qui lui passait au-dessus de la tête. N’empêche, il fallait vraiment avoir une piètre hésite de soi-même pour oser proposer ce genre d’arrangement. Jamais, l’anglais ne se laisserait toucher pour garder sa carrière. Il y avait un minimum de fierté à avoir nom de dieu !
« Je n’ai ni besoin de votre argent et encore moins de vos prestations sexuelles ! Et il ne s’agit pas de ce que je désire mais d’une concession des deux partis pour vous éviter la porte. »

Une énième fois, Forback remonta ses lunettes sur son nez alors qu'il avait adopté une teinte cramoisie qui s'étirait de ses joues à ses oreilles qui n’échappa à son vis-à-vis.
« Je suis prêt à faire des concessions Monsieur ! Je pensais juste que vous vous serviez de votre place comme vous avez dû le faire avec Steele pour la mettre dans votre lit quoi. » Le sous-entendu était évident, et Derick ne voyait pas comment il avait fait pour se la taper autrement qu'en usant de sa position comme il était en train de le faire avec lui.

Ce genre de remarques était quand même sacrément insultant pour l’homme qu’est l’anglais. il n’avait jamais usé de son pouvoir, pour forcer une nana à coucher avec lui, il n’avait pas besoin de ça…plus la discussion avançait plus il voyait bien que Derick le considérait comme le stéréotype même du mec « puissant » qui fait tout plier autour de lui. Oui, d’accord, peu de chose lui résiste quand il s’y met mais quand même il avait une conscience et une morale…lui.
« Bien sûre, je n’ai que ça à faire de jouer de ma position pour forcer les femmes dans mon lit. Bientôt vous allez me sortir que je l’entretiens financièrement pour qu’elle s’affiche avec moi » Il bouillonnait intérieurement et l’envie de lui en coller une était sacrément alléchante.
« Je n’irai pas jusque-là, Madame Steele doit bien gagner sa vie… Après on connait tous les deux l'attrait de l’argent et du pouvoir chez les femmes. » Il fit un sourire aimable au cadre administratif. Il comptait bien le garder son poste et s'il faisait ami ami avec lui en cassant du sucre sur les gonzesses, alors pourquoi pas. « Enfin, bien que vous soyez très beau Monsieur Hoffman, n’y voyait pas d’insulte. » Il ne fallait pas qu'il croit qu’elle n’en avait pas après son physique quand même. Les types dans son genre sont souvent imbus d'eux même.

C’est réellement une comédie … Alexander le laissa parler, se mordant l’intérieure la joue pour ne pas rire méchamment et surtout pour contenir quelques phrases bien cinglantes. Forback, n’avait pas dû lire correctement son dossier, il est difficile de manipuler un homme qui pratique déjà ce genre de pratique. Mais soit, voyons jusqu'où était prêt à aller cet administratif cela allait peut-être par devenir amusant non ? Il y a un autre proverbe qui dit qu’il ne faut pas agiter un mouchoir de soie rouge devant un aigle, sinon il attaque… l’instinct de prédation commençait à pointé son museau. Forback voulait jouer ? Alors autant continuer dans la lignée. Il afficha donc un petit air pompeux, pour lui faire croire qu’il avait touché par flatterie une corde égocentrique. Bon après, Alexander se savait assez fier sur pas mal d’aspect mais son physique n’en faisait pas partit.
« C’est une constante souvent vrais malheureusement » cela était détestable de laisser sous-entendre qu’Erin était ce type de femme, mais bon cela n’était pas le cas.

Forback acquiesça doucement, certain d’avoir enfoncé une porte. Il allait réussir à le bananer ce mangeur de pudding. « Je sais ce que c'est. Nous aimerions tous avoir quelqu'un qui nous aime pour ce que nous sommes et pas pour la longueur de notre bras. Je vous offre un verre ? »
Derick mordait sacrément à l’hameçon, cela serait que plus facile. Alexander laissa ses bras croisés le long de son corps, pour ne plus avoir de posture sur la défense comme l’indiquait le croisement. Les pensées d’Alexander n’étaient pas très sympathiques, faut dire que vu la longueur du bras de Forback, mise à part attirer la droguée du coin, il ne peut rien choper d’autre. Mais bon, cela étant de la méchanceté gratuite. « Je ne crois pas que ce genre de considération se face pour tout le monde. Mais bon, il est parfois bête de s’illusionner à vouloir être comme le commun des mortels » bon allé une couche hautaine qui lui collait à la peau, il était sûr que l’autre en conclurait qu’Alexander se pensait au-dessus de toute le monde dans cette élite dorée.
« Pourquoi pas…enfin si vous retrouvez vos petits » son regard parcouru une nouvelle fois la chambre. Il avait adouci son ton.

L'autre opina du chef. Oui cela ne s’appliquait pas à tout le monde. En tout cas il ne se prenait pas pour de la merde le baron. « Oh vous êtes bien au-dessus du commun des mortels Monsieur Hoffman. » Autant bien lui lécher la rondelle. Faut que ça brille. « Vous avez tellement le bras long que si vous perdez votre job, vous allez vous retourner tranquille. Ce n’est pas mon cas. » Il considéra sa chambre en bordel. « Je devrai oui. Et vous vous étonnez que j’égare une photo, vous voyez comment je suis organisé… » Il rigola nerveusement. Il cherchait tous les prétextes possibles.

Un goût de sang se fit dans sa bouche, il se mordit la joue un peu trop fort, pour ne pas rire et lui dire qu’il faisait pitié avec son léchage digne d’un domestique pouilleux, manquait plus que le « oui maître » et il aurait un orgasme. Par contre, cela était assez gros et autant lui lancer une petite pique. Faut pas, que cela trop facile de lui faire croire qu’il a réussi à le manipuler, sinon ce n’est pas drôle. Il est censé jouer l’homme imbu de lui-même, sa majesté le doigt levé !
« Je n’ai pas non plus besoin de cirage pour mes chaussures »

Derick en avait trop fait. Il aurait dû se limiter et la fermer… enfin bon, il courba un peu les épaules, encaissant le coup verbal en serrant les dents. « Je sais je sais. ».
Alexander laissa son regard feutré un peu partout d’un air condescendant. En tout cas, il était bien content d’avoir remis la photo dans sa poche intérieure de costard. Il maîtrise tellement ce registre, de quoi faire peur mine de rien « A ce demandé comment vous arrivez à être compétent. Mais bon, il y a des petits miracles de partout » il fit un petit rictus amusé, pour lui laisser penser que ce fut de l’ironie.
La deuxième claque derrière la tête ne tarda pas à arriver. Jouer la carte du mec bordélique n'était pas une bonne idée se dit Derrick. Quoiqu'il reconnaît sa compétence même si elle tenait du miracle. Il rigola nerveusement pour faire passer la pilule. « Et oui comme vous dites ! » Tiens le voilà le miracle. C'est qu'il commençait à sympathiser. Pourtant ça partait de loin ! « Ah voilà ! » Il attrapa après avoir fouillé un peu une fiole en acier dans laquelle devait se trouver du whisky. Il tendit le flacon à l’anglais. Celui-ci regarda la fiole… par certain d’y trouver quelque chose de buvable à l’intérieur. En toute franchise, Alexander n’avait même pas envie de tremper ses lèvres là-dessus, il la prit cependant, ouvrant le capuchon qui par chance était propre.
« Trinquons à vos talents pour emballer les minettes. J'étais sûr que ce n'était pas des conneries, elle a vraiment des mœurs légères. »
Machinalement, le Britannique avait essuyé le goulot et but une gorgée avant de manquer de s'étouffer en entendant la remarque de Forback. Il le cherchait ? Car là, c’est quand même une déclaration de guerre, d'insinuer que la femme qu’il aimait n’était qu’une traînée. Il lui donna sa fiole, avec cet immonde whisky qui lui brûla les papilles tellement il était à l’image de son propriétaire.
« Pardon ? »
« Ben, maintenant que nous sommes potes, on peut en discuter librement. Elle est avec vous pour le pouvoir et la thune, bon et pour votre physique aussi, je le concède. Après si vous êtes vraiment amoureux, tant mieux pour vous. »
Bon, Alexander le reconnaît il est difficile de rester calme avec ce genre de propos, pourtant il prit sur lui et cela lui coûta beaucoup… cela lui coûta une autre entaille dans la bouche, mais de rage. Et puis genre, il se considérait « pote » il ne fallait pas grand-chose.
« Vous semblez vraiment y tenir au fait qu’elle soit matérialiste. Pour vous, une femme de ce type à automatiquement des mœurs légères pour papillonner un peu partout ? » il avait un ton incroyablement calme.
Forback regarda l’anglais, l’air incrédule. Qu’il était naïf pour un patron quand même.
« Bah écoutez, oui, elle respira le matérialisme. Des fringues chères, des mœurs légères, une attitude clairement provocante, vous pensez qu’elle ne vous trompe pas dans votre dos ? »
Une attitude provocante, mais qu’est-ce qui ne fallait pas entendre…Et bien quel avis des plus simple, il cherchait à le dégoûter ? Cela en avait tout l’air. Il joua l’innocent, pour tester la solidité de la corde et voir où voulait en venir l’autre.
« Non, je ne vois pas pourquoi elle irait ailleurs. Vous la trouvez provocante ? »
« Euh…? Nous étions dans la même pièce toute à l’heure quand elle a parlé de la bite qu’elle prenait dans le cul par l’autre allemand ? » Forback ricana niaisement, non sans jeter un regard incrédule à Alexander.
« Je vous ai déjà dit qu’on se fichait de vous » il prit volontairement un air agacé.
« Oui mais c’était de la provocation bien choisi, j’en suis certain. Puis y a le reste. »
L’anglais n’aimait pas vraiment la tournure que ça prenait…mais bon il s’était dit qu’il voulait voir jusqu’à où allait la perversité de cet homme.
« La vôtre aussi était bien choisie » Il le toisa quelques instants, déposant la fiole que l’autre homme ne désirait pas prendre, sur le lit en bordel. « Le reste ? »
« Toujours. » Au moins il ne niait pas, c’est déjà ça. Après qu’il ne vienne pas faire des discours sur les mœurs volages alors qu’il avait sauté sur l’occasion... mais bon hin, c’est toujours mieux de balayer devant chez les autres que chez soi. « Oui le reste. Les fringues, tout ça, et ce qu'il y a dans son dossier. Elle s’est tapée son ancien tuteur et tout. C'est bien la preuve qu’elle fait ça par attrait pour le pouvoir et pour en tirer quelque chose. ».

Cela était pathétique, Alexander avait lu le dossier d’Erin (contrairement à elle qui n’avait pas eu l’accès au sien) et savait pertinemment qu’aucune mention n’avait été fait et quand bien même, elle a le droit de se taper qui elle veut. « Quel dommage, que vous n’aviez rien d’intéressant pour qu’elle daigne vous regarder » cela était sorti naturellement d’un ton cynique.
Forback se tourna un peu vivement vers l’anglais, manifestement pas content. « Si vous le dites. Au moins les femmes ne viennent pas à moi que pour mon fric », répondit-il aussi cynique que son homologue.
Alexander était intérieurement très contente voir Forback froissé de la sorte. Il en jubilait doucement. Ainsi donc il répliqua d’un ton nonchalant « Si vous le dites. » en haussant les épaules, nullement vexé. Il avait connu des femmes qui l’avait séduit juste pour le confort, il en savait quelques choses, hors, il pouvait se rassurer en se disant que cela n’avait pas été le cas de toutes.
« Enfin, je ne vois pas en quoi s’acheter des vêtements chers et coucher avec quelqu’un fait qu’elle soit volage. Si cela avait été le cas toute la cité lui serait passer dessus, excusez-moi de l’expression » il lui donnait une perche volontaire. Non mais vraiment, ce n’est pas un violent (un peu quand même) mais il avait bien envie de l’étouffer avec ses petites lunettes de binoclar.
« Et qu'est-ce que vous en savez que ce n’est pas le cas d'abord ? » il haussa des épaules manifestement irritées. Une nouvelle fois, il retenu un sourire concupiscent.
« Atlantis est un vase clos, les rumeurs vont vite et vu l’attrait qu’Erin chez la gente masculine, l’exploit de l’avoir dans son lit aurait fait rapidement le tour de la cité ». Il avait un faux air arrogant.
« Vous la connaissez mieux que moi. Bon sur ce, je vous raccompagne. Merci de votre visite. Si vous avez des questions sur le secret défense et tout ça vous me dites. » Il fit un geste de la main vers la porte.

Bien, comme il l’entend, ainsi donc ils n’avaient pas trouvé un terrain d’entende au final pour son avenir, l’anglais allait lui rappeler. « Bien, comme vous voulez. Vous aurez donc à votre arrivé sur terre une convocation pour renvoi. Tâchez de négocier un sortie élégante » Puisque les communications expresses étaient possibles à un ou deux jours de la terre, via radio. Il marcha vers la porte, se disant qu’il avait envie d’un vrai whisky.
Forback s’arrêta dans sa progression vers la porte, se mettant entre elle et l’anglais.
« Pardon ? Je pensais que nous étions d’accord ? Vous ne pouvez pas me renvoyer comme ça. »
« Nous n’avons eu aucun arrangement. Strictement rien de professionnel en somme, en conséquence, je ne vais pas changer mon angle d’attaque » Il le toisa et la manière dont il le faisait laissait clairement sous-entendre qu’il avait joué le jeu, pour faire croire à Forback qu’il avait réussi. « Mais je reconnais que vous aviez été imaginatif pour tenter de noyer le poisson »
Le petit homme s’épongea le front. Il transpirait de nouveau. Il fuyait le regard d’Alexander et il avait de quoi, il n’avait plus le choix et allait se faire virer par l’anglais. Il déglutie avec un petit air narquois « Et encore, vous ne savez rien de mon imagination, Monsieur Hoffman. Tant pis pour vous, je vous avais laissé la possibilité de sortir en gentleman, je n’ai donc plus le choix. » Soudainement, et sans crier gare, il se tourna vers la porte et il colla un gros coup de tête dans cette dernière, le nez en avant, qui explosa sous l’impact du choc. Il se raccrocha à la poignée de la porte d’une main, et de son autre main, il s’agrippa le nez en couinant comme une morue.
« Putain, putain !! » Il pleurait à moitié tellement il devait avoir mal, et soudainement, il ouvrit la porte en grand en gueulant : « J’AI ÉTÉ AGRESSÉ DANS MA CHAMBRE ! AU SECOURS ! AU SECOURS ! IL EST COMPLÈTEMENT FOU ! IL PUE L’ALCOOL ! IL VEUT MA PEAU !! »




©Pando

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Dim 9 Avr - 20:22

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PART 6 : COMBIEN DE ZÉRO À INDEMNITÉ DE LICENCIEMENT ?


PNJ :
Constat à l'amiable 01hanz10 Constat à l'amiable 01deri10 Constat à l'amiable 00010 Constat à l'amiable Ximage10
Hanz Hirch // Derick Forback// Mandy Vonmers // Jerry Farell

CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 18/19h sur le Dédale



Alexander ne savait pas à quoi s’attende et là…ok le petit était complètement barré… il fallait le faire mine de rien se taper la tête aussi fort contre une porte ! Il ne s’attendait pas à ce genre de chose ! Bon au moins, Forback avait réussi au moins une chose : à mettre en colère Alexander. Celui-ci hésita franchement à le choper pour l’enrouler dans les draps afin qu’il ferme sa petite gueule de furet ! Ça et toute une ribambelle de choses inavouables et très sanglantes. Mais bon, cela resta dans le domaine de la pensée. Il prit sa radio avec un calme glacial, la mâchoire serrée. Ce petit connard allait lui attirer des ennuis. Laissant Forback sortir de sa chambre.
// Colonel. D’ici quelques minutes, vous aurez une demande d’intervention militaire pour une agression. Monsieur Forback, vient de se fracasser la tête volontairement contre une porte, dans le but de faire du chantage. //
Il y eut dix secondes de silence. Dix très longues secondes où Alexander fût en droit de se demander s’il avait bien été entendu. Puis, finalement, un grésillement caractéristique laissa place à la voix du commandant.
//Laissez-donc Monsieur Forback faire cet appel. J’exigerai des explications après intervention.//
// Bien, cela ne va pas tarder. // le ton de l’anglais était flegmatique mais la froideur qui émanait de ses propos laissaient sous-entendre clairement qu’il avait une forme de dépit envers le dénommé Forback. Celui-ci était d’ailleurs dans le couloir en train de hurler comme un putois. L’anglais, parcouru la chambre, se demandant si l’assommer c’est très légal ? Bon, ce n’est pas bien. Il sortit de la chambre, allant s’adosser nonchalamment au mur observant les grands gestes de l’autre demeuré, tout en croissant les bras. S’il se fait arrêter au moins, vu son attitude, cela dément les propos de Forback. Il regretta d’avoir congédié Hanz, il aurait bien aimé voir l’Allemand faire avaler la totalité de la porte à Forback, puisque celui-ci aimait bien embrasser le chambranle en métal. Il soupira.

Forback était tellement heureux de réussir son coup et de ne pas être empêché par l’anglais, qu’il en faisait des caisses. Vu le monde, qui commençait à s’agglutiner autour de lui, quelqu’un passa l’appel au service sécurité. Alexander ne bougea pas de son mur, observant la scène paisiblement. Cela était d’un ridicule de voir tout ça. Le colonel allait être ravi que la tranquillité de son vaisseau soit troublée à cause d’un civil. Pourquoi donc, il fallait finir cette journée sur le taré du coin ? Vraiment !

En plus et fort bienheureux du monde ameuté par ces cris de porcs, Forback se laissa tomber au sol, comme étourdi par les coups reçut. Il jeta un petit regard apeuré vers la porte de sa chambre, voyant que l’anglais était adossé au mur…pourquoi donc ne bougeait-il pas ? Bon tant pis pour lui, il allait lui faire payer ses menaces. Dans des murmures et des gémissements, il s’accrochait à ceux qui daignent s’occuper de lui. Cette vision donnait des aigreurs d’estomac à Alexander, qui serait fortement les poings pour ne pas lui donner une véritable raison de hurler ! Il était en train de perdre son sang-froid, alors, il se canalisa en relevant la tête vers le plafond. Bon cela revenait. Non, mais finalement, il va aller rejoindre Julia, il pourra lui taper la discussion et parler du bon vieux temps. Il fallait qu’il se mette dans cette galère, a peine sortit d’une autre merde. Il a vraiment un don pour ça ! « Attire tarés et situation complétements ubuesques ».

Très vite, un éperon du nom de Sergent-Chef Farell perça l’amas des membres d’équipage en le fendant littéralement en deux. Tout le monde s’était retourné et écarté de son chemin, comme s’ils craignaient la plus violente des punitions. Dans son sillage, quatre militaires vêtus d’uniformes noirs : couleur de la sécurité interne du Dédale. Ils marchaient pratiquement au pas, munis de leurs P90, et d’un air bien peu avenant. On entendit soudainement un puissant “Dégagez !”, pleinement martial, qui recouvrait entièrement la coursive, et celle-ci se vida immédiatement de tout public. Même ceux qui s’étaient penchés sur Forback, qui tentaient de le rassurer et lui donnaient de quoi s’éponger le visage, l’abandonnèrent à son sort pour retourner au travail. Forback, sursauta et trembla de plus belle en suant. Il connaissait cet homme que par les lignes impeccables de son dossier mais pas personnellement.

Farell se plaça devant lui, droit comme un piquet, les bras repliés derrière son dos pour former le triangle : signe caractéristique des instructeurs en écoles militaires. Il donnait l’air d’un dangereux prédateur, d’un bulldog qui lorgnait avec une étrange forme de dédain, cette proie si faible. Ce genre d’impression agaça la petit homme… mais pour l’effet qu’il voulait apporter il fallait jouer la victime, alors il montra les signe précurseur d’un homme traumatisé et réellement apeuré.

« Par les sacro-saints de la Sainte Vierge, mon garçon. Vous voilà donc dans un bel état. Un ignoble sadique vous aurait-il agressé sans la moindre retenue ? »
« Un pervers même ! » Il donna un coup de menton dans la direction de l’anglais, qui contemplait sagement le plafond. Non mais il va le perdre son petit air nonchalant ce connard ! « Monsieur Hoffman, m’a agressé gratuitement après avoir retourné mes quartiers !! » il chouinait presque « C’est un malade !! Regardez-le, il ne bouge pas, il se contente de m’observer pour mieux me tuer après !!!!!!! »

Alexander, entendait parfaitement, il reporta son regard vers cette mignonne petite scène, affreusement ridicule d’un Forback à terre qui gémit face à un soldat aussi carré qu’une masse de béton. Oh oui, il avait des envies pas très sainte sur la destination finale du corps de cet homme, mais il savait garder ses envies meurtrières pour lui. Il soupira, attendant la suite, de toute façon, il ne voulait pas se mêlée à cette comédie. Autant attendre Caldwell, rien que d’y penser l’anglais, en avait déjà marre d’imposer ce genre d’évènement au colonel.
Les hommes de la sécurité entouraient Forback. Deux d’entre eux convergèrent immédiatement sur Alexander lorsque le sergent-chef en fît le signe. Arrivant à sa hauteur, l’un des hommes s’exprima poliment, mais d’un air très direct :

« Monsieur, je vais vous demander de vous retourner, mains contre le mur, pour vous soumettre à une palpation de sécurité. »
L’anglais les regarda et ne dit rien de plus en hochant la tête. Il se tourna posant ses mains contre le mur. Génial, lui qui adore être touché, une fouille ! Trop bien ! Hanz allait être vert ! Ils ne trouveront pas grand-chose, mise à part, sa tablette, un stylos mont blanc, un carnet en cuir noir et la photo d’Erin dans sa veste intérieur. Bon et la radio sur son oreille.

Pendant ce temps, la voix du sergent-chef tonna dans la coursive. Il mimait une crédulité volontairement mal jouée :
« Forcément un malade, mon garçon, puisque c’est un Anglois. Un pugiliste adepte de mâchoires militaires qui n’a pas eu d’autres mets subtils que vos belles mirettes pour s'égayer les phalanges. Pour un peu, on y trouverait quelques molaires, dans ses quartiers, collées sur un totem animiste pour trophée n’est-ce pas ? »

Le garde qui fouillait les poches d’Alexander remit tout en place et secoua négativement la tête. Le sergent-chef n’avait pas quitté sa position et fixait, de toute sa hauteur, le civil qui ne semblait pas vouloir se redresser.
« Allons, allons. Vous allez m’expliquer ça. Nouvelle réunion dans vos quartiers, que l’on fasse une reconstitution des faits. »
Un léger silence marqua une dernière réplique, dites d’une manière si sérieuse qu’on se demandait si c’était une boutade ou pas.
« J’ai toujours aimé le drame. »

L'administratif de la commission n’avait pas spécialement envie de se relever. Mais qu'on lui envoie une civière à la fin ! Mais bon, apparemment, il fallait donner sa personne pour enfoncer le rosbeef. « Ok. Je n’ai plus les idées claires, j'ai perdu beaucoup de sang, mais procédons donc. Par contre… il ne m'approche pas ! », dit-il en pointant du doigt l’anglais qui venait de se retourner, après une fouille particulièrement minutieuse et inutile. L’anglais, appréciait bien le phrasé particulier du militaire, il avait l’impression, qu’il se fichait de la gueule de Forback. En tout cas, l’anglais ne bougea pas plus, attendant un mouvement de foule, pour écouter la belle histoire de Forback qui allait être à coup sûre passionnante ! Pleine d’émotions et de tristesse ! Le sergent allait en avoir pour son grade, lui qui aime le dramatique ! Cynique ? Non pas du tout.

La chambre était sens dessus dessous. Il y avait un capharnaüm sans nom. En entrant, on pouvait constater qu'il y avait de nombreuses affaires personnelles tirées de la valise de l’agent de la CIS : chemise, pantalon, sous-vêtements, entre autres. Des objets plus hétéroclites s'étalaient ici et là, bloc note, crayon, dossier, le tout était en désordre. La valise était retournée dans un coin et manifestement l’ensemble avait été retourné comme-si l’on cherchait quelque chose de précis, comme l’en témoignait les poches des pantalons retournées, par exemple. Il y avait une petite fiole métallique de whisky sur le lit.

« Eh bien, eh bien ». Fit le Sergent-chef en laissant son regard parcourir l’endroit. « Une vraie petite querelle de couple. Loué soit notre cuisto de ne pas vous avoir confié nos assiettes. »

Entre les gardes et les mis en cause, cela commençait à faire du monde dans les quartiers de Forback. Alexander avait été invité à rejoindre le coin opposé, toujours gardé par les deux militaires qui ne l’immobilisait pas pour autant. L’anglais alla donc se réadosser à un mur, toujours aussi tranquillement. Rien dans sa posture ne semblait montré une quelconque agressivité.
« Allez me chercher notre douce Mandy, voulez-vous ? » Fît le chef à l’un de ses subalternes.
Le garde acquiesça puis disparut de la salle tandis que le regard de Farell se portait sur la fiole de Whisky. Il la poussa du bout du pied, fixa successivement les deux hommes avant de déclarer :
« Alors les enfants, qui a commencé le premier ? »
« À votre avis ? C'est qui qui a le nez pété ? Il est arrivé ici en m’accusant de vouloir lui piquer sa nana ! », envoya-t-il d'une voix nasillarde à cause de son nez probablement cassé, donnant un petit côté comique à son propos. Il pointait encore et toujours son adversaire du moment, avec un doigt accusateur.

L’anglais, le toisa à son tour silencieux quelques secondes avant d’ajouter avec sa voix normale
« Vous devez développer un peu plus Forback. Le sergent vous a stipulé qu’il aimait le dramatique. Faite vous donc plaisir, vous qui avez une imagination surprenante et percutante » Petite référence à la porte qui avait écopée d’un beau câlin non désiré.
« Certainement une ravissante petite brune. Séduisante qui plus est de son rôle très particulier. Il m’a été donné d’entendre de beaux récits à ce sujet par une espagnole qui supporte mal la geôle. »
Eh bien, en effet cela avait été une traînée de poudre ! Nelly avait donc fini en prison ? Et pourquoi donc ? Bon, il avisera plus tard… mais Erin avait le droit à THE réputation ! Super… Merci Forback. Le regard d’acier d’Alexander, se figea sur le petit homme, lui laissant sous-entendre qu’il allait les avoir ses indemnités de licenciement en clopinettes !

Le regard du sergent se posa sur Forback.
« Deux princes pour la princesse. Seigneur, quel suspens ! Et ce saligaud d’Anglois vous a donc frappé ? Avec ses poings je présume ! »
Alexander eu un petit rictus amusé par le militaire, il est toujours comme ça dans le phrasée ironique et foutage de figure tout en étant parfaitement sérieux ? Sacré bonhomme tient.
Le petit homme jeta un regard mauvais à Alexander, préférant l’ignorer pour le moment. Il avait une histoire à raconter. « Non, pas avec ses poings. Alors que je voulais sortir de la chambre, il m’a attrapé par les cheveux pour me claquer le nez sur la porte. C'est un malade ! Il veut ma peau ! Tout ça pour garder sa meuf qui n’en a qu'après son pognon ! » Quel hystérique excentrique. L’anglais, ne dit rien pour le moment, observant cette scène pathétique.

L’instant d’après, une brune aux cheveux bouclés débarqua dans la chambre, vêtue d’une veste blanche et d’une mallette particulièrement lourde. Elle salua tout le monde et prit ses aises, déplaçant les quelques affaires du bureau pour y placer ses effets personnels. Elle suait et trahissait une course effrénée, expliquant ainsi le peu de temps qu’elle avait mis pour les rejoindre. Tout en reprenant sa respiration, elle ouvrit sa mallette, dévoilant un kit complet conçu pour les prélèvements scientifiques. Elle se présenta gaiement en tant qu’experte en criminalistique et, plus spécifiquement, sur les prélèvements des preuves matérielles. Alexander en avait entendu parler, une partie du laboratoire embarqué du Dédale était attribué à l’équipe de sécurité du Dédale puisqu’elle faisait office, également, de police militaire. On aurait pu en rire ou s’en étonner. Mais il y avait bien une unité d’investigation complète à bord du Dédale. Mandy en était un élément important.

Alexander observait tranquillement tout ce fourmillant dans la chambre étroite et en bordel…En tout cas, le grand jeu était sorti ! Pour une histoire qui n’aurait pas du faire déplacer autant de monde.

« Vous me faites faire des heures supp, Jerry ? »
« Certes, ma chère. Une épisode bonus des feux de l’amour dont nous venons d’être gratifié ! »
« Ah ? » Fît-elle ironiquement en enfilant des gants en latex. « Une petite crise de couple, ça «me manquait ! »
« Ce pauvre homme que vous voyez là prétend avoir été agrippé par les cheveux et propulsé contre cette porte. Une bien vilaine manière de régler ses comptes. Farell fixa Alexander. « Et dire qu’à votre belle époque vous croisiez le fer pour l’honneur des dames ! »
« À mon époque on croise les mots au lieu du fer » répondit l’homme sur le même ton.
« Si seulement on croisait le fer pour moi… »

Mandy s’approcha de Forback. Elle était amusée par le dialogue du sergent-chef mais conservait une pleine assurance professionnelle. La technicienne demanda à Forback de lui tourner le dos. Elle regarda alors sa nuque de la victime, retourna son col, écarta les cheveux de son crâne tout en l’illuminant d’une petite lampe.
« Vous dites avoir été agrippé par les cheveux, monsieur ? C’est certain ? »

Forback se laissait faire. De toute façon il n’avait pas le choix puisque manifestement cette affaire prenait des proportions assez conséquentes. Puis franchement, elle s'y prenait bien avec ses doigts, c'était agréable de la sentir papouiller son cuir chevelu. Enfin, en temps normal il aurait pu en profiter mais pour le moment, son nez lui faisait un mal de chien.
« Je ne sais plus exactement… comme je le disais, je marchais vers la porte avant de sentir qu'on m’agrippait et ma tête a été propulsé sur la porte. Je n'ai pas eu le temps de me rendre compte. » Il soupira bruyamment, avant de remettre ses lunettes rondes en place.
« Pourquoi toutes ces questions ? J'ai besoin d’aller à l'infirmerie, je vais tourner de l'oeil… »
« Vous tournez de l’œil Forback, quand cette histoire ridicule sera terminée et que je vous monterais votre feuille licenciement sans avenir possible qu’SDF » bien entendu Alexander avait dit cela d’un ton parfaitement normal, cela pouvait presque passer pour un franche rigolade. Mais, on sentait bien que l’anglais, commençait à se lasser de tout ce cirque, surtout du mensonge de l’autre homme, qui avait divulgué des informations fausses, confidentielles et franchement honteuses.
« C'est ça continuez vos menaces. Ça ne vous suffit pas de me frapper, en plus de ça vous utilisez votre pouvoir pour me chier dans les bottes ! Le SDF se sera vous ! »
Alexander eut un petit rictus moqueur « Oui, c’est bien » manquait plus que le brave bête et cela donnerait le même effet. Il ne fallait pas grand-chose pour énerver la fouine qui s’emportait. Quand l’anglais était flegmatique. Oui, il faisait exprès de lancer une ou deux piques, pour que l’autre homme s’enfonce tout seul.
« Stupéfiant. » Marmonna Farell. « De l’art dramatique comme l’on n’en fait plus. J’espère que vous appréciez le spectacle Mandy ? »
« Vous n’oubliez pas de remercier le comédien » bon tut le monde savait qui était visé.
« Absence d’abrasions sur le cuir chevelu. » Répondit-elle comme si elle listait mentalement des éléments à vérifier. « Pas de pli sur le dos de la veste. Aucunes écorchures sur la nuque… »
La jeune femme s’approcha d’Alexander tout en reprenant sa lampe.
« Voulez-vous bien me tendre vos deux mains, paumes vers le bas, s’il vous plaît ? »
L’anglais lui tendit ses deux mains comme elle lui avait demandé paume bien en bas. « Bien sûre »
Mandy inspecta les ongles de l’Anglais consciencieusement. Elle plissa les yeux, retournant parfois ses mains, en cherchant quelque chose qu’elle ne trouvait apparemment pas. Elle s’arma donc d’un étrange outil conçu pour racler les ongles en profondeur par-dessus une minuscule enveloppe. De retour sur le bureau, elle repassa la lampe puis déclara :
« Pas de fibres, ni de cheveux. L’accusé n’a pas touché physiquement sa victime. »
« Notre pugiliste serait doté d’un super pouvoir ? Serait-ce le rebondissement tant attendu ? »
« Non. » Fit Mandy en ne pouvant retenir son rire. « Je dirai plutôt que notre victime a “rebondi” seul contre le mur. » et Alexander compléta mentalement « rebondir avec amour » sur cette maudite porte.

Elle rangea sa lampe dans la poche de sa veste et en retira un petit appareil photo. Elle prit un cliché des mains d’Alexander, du mur, puis de Forback. Devant et derrière.
« Voyez les marques ensanglantées sur son visage. » Fit-elle en montrant le cliché à Farell. « Les projections du sang perpendiculaire couvrent difficilement les pommettes. »
« Et ? Ne me laissez pas dans la si terrible attente de connaître le grand méchant de l’histoire, ma jeune amie. »
« Si quelqu’un avait agrippé Monsieur pour l’écraser contre le mur, la force de projection aurait envoyé du sang jusqu’à ses oreilles. Et on en aurait aussi retrouvé par terre. »
Le sergent-chef leva un regard carnassier et redoutable sur Forback.
« Voilà de bien vilaines preuves contre vous, mon ami. Seigneur, quelle surprise ! »
« Oui bien sûr ! Et vous pensez sincèrement que je me suis jeté sur la porte tout seul ? Pourquoi ? Dans quel but ? Quel humain normalement constitué ferait ça ? » Devant les conclusions de la technicienne et le regard carnassier du sergent-chef, il commençait à perdre de sa superbe et quand c'était comme ça il avait tendance à aller vers un mode de comportement agressif.

Mandy répondit en premier.

« Vous n’êtes le premier à vouloir porter des accusations sur ce croiseur vous savez. »
Elle récupéra un pot contenant une poussière noire et prit un pinceau à duvet.
« Le problème, c’est qu’une preuve matérielle ne ment pas. Et vous oubliez trop souvent ce qui ne se voit pas. »
La jeune femme passa à côté de lui, un sourire sympathique sur le visage, dans un air pédagogue. Elle ouvrit le pot pour disperser de la poussière contre le mur. On découvrit alors rapidement les traces de doigts tombant autour du sang. Tout en se pinçant le nez, Derick observait la jeune femme faire. Pour le moment, il préférait ne pas faire de commentaires désobligeants, la laissant poursuivre.
« Là. Vos mains ont glissé contre le mur durant l’impact. Parce que vous avez cherché volontairement un maximum de dégât. »
Mandy posa ses affaires pour lui faire face. Elle disposa ses mains devant son visage comme si elle cherchait à se défendre d’une violente attaque.
« Si vous aviez été surpris par une attaque. Vous auriez pris cette posture en vous approchant du mur. C’est un mécanisme de défense involontaire et inconscient. Conçu pour vous protéger. Et l’on n’aurait donc pas ces traces-là contre le mur. Vous porteriez également des petites écorchures sur les poignets. »

« C'est bien beau mais vous oubliez quelque chose d’essentiel ! »
Un cours magistral qui semblait bien difficile à démonter. Tandis que la technicienne prenait en photo ses nouvelles trouvailles, Farell se rapprocha de Forback avec une tête de sanguinaire.
« Les explications de cette jeune femme me plaisent toujours autant. »
Les gardes entourèrent l’homme qui devait surement se sentir à l’étroit.
« Alors, mon cher ami. Que diriez-vous d’un petit déménagement pour le secteur carcéral ? À moins que vous ne souhaitiez un petit tour dans le sas de décompression. Il me semble que vous pourriez partager cette délicieuse expérience avec le major Woosley. »

Tiens la tournure était parfaitement agréable, pour l’anglais, qui observait cette scène de théâtre. Même pas besoin de s’exprimer, tout se faisait tout seul. Le voilà donc tranquillement adossé au mur, à jubiler intérieurement de ce petit spectacle. Bras croisé, appuyé sur une jambe, un fin rictus se dessina sur ses lèvres. Le coup du sas de décompression était une très bonne idée.

Le sergent-chef semblait vouloir le mettre en taule directement mais il ne l'entendait pas de cette oreille. « Vos menaces sont explicites Sergent et vous allez être sanctionné pour ça ! Maintenant j'ai quelque chose à rappeler à Madame “je sais tout et je fais la maligne avec des pinceaux”. » Il se mit devant la porte et d'un ton sentencieux, il se lança dans son explication : « Je marchais vers la porte. Donc comment, expliquez-moi, pouvais-je avoir les mains dans mon dos pour me défendre d'une attaque que je ne pensais pas imaginable ? Comment ? De plus, effectivement il y a mes mains sur la porte. Si je vous écrasais la tête sur la porte, ne mettriez-vous pas vos mains pour atténuer le choc ? Ça explique aussi pourquoi je n’ai pas les traces de sang que je devrai avoir et blabla. Alors vous le chargez avec des preuves bancales, c'est bien, c’est une dictature, un complot, une machination ! Un scandale ! J'exige qu'on me traite comme la victime que je suis ! Je veux un second avis d'expert puisqu’elle est manifestement sous le charme de ce putain d'anglais ! Sans parler de la pression que fait peser Monsieur muscle… » Il reprit sa respiration, s'étant emballé pour de bon.
Encore plus de pathétique et cela serait à point pour un séjour dans l’espace. Il en devenait mentalement mauvais à force d’écouter cet homme risible. « Vous êtes ridicule Forback...cessez donc de vous agiter dans le vent. Saluez votre public et allez rejoindre les coulisses sagement »

« Je maintiens qu’il n’y a pas eu contact entre ces deux hommes, Jerry. Je pourrai faire parvenir mes analyses au SGC par messagerie hyperspatiale. Si le colonel me l’accorde. Mais il est clair que la victime n’est pas celle que l’on pense. Je peux facilement le prouver. »
« Fort bien ». Farell fixa encore un instant Forback. Un hochement de tête et les gardes posèrent leurs mains sur ses épaules dans le but de le menotter. Derick refusait de donner ses mains. Le sergent-chef se tourna et fit face à Alexander.
« Et quant à vous, le “putain d’anglais”, quel qualificatif ! Un bien bel amour qui vous lie à cet homme. Quel est votre version des faits ? »
Eh bien ça sera la journée des sobriquets sur son origine ! Bon son préféré restera « charmant » ou encore « chevalier » cela sonne mieux que le tout le reste. En tout cas, le sergent était un sacré bonhomme qui méritait d’être connu, juste pour son sens de la phrase absolument génial. Ainsi le « putain d’anglais » se décolla du mur, pour marcher vers les protagonistes de cette vaste comédie.
« Ma présence ici, était pour recadrer monsieur Forback et l’informer de son licenciement suite à trois fautes graves : la divulgation d’informations confidentielles à de personnes non habilitées, la révélation d’éléments faux à titre humiliant pour un haut responsable du CIS et le vol d’élément d’un dossier personnelle, classé secret défense pour enquête ». Il toisa quelques instants Derick qui refusait de se laisser faire « Suite à une longue discussion, et voyant qu’il ne pourrait pas s’en sortir, monsieur Forback, c’est jeter contre la porte. La suite vous la connaissez »

« Laissez moi tranquille ! Vous n’avez pas le droit de me contraindre ou de m'arrêter sans preuves solides ! Ce qu'il raconte est purement fantaisiste ! Il en avait après moi parce que sa copine a voulu faire un plan à quatre avec moi et qu'il n’a pas supporté de se faire supplanter par un fonctionnaire moins qualifié ! C'est trop humiliant pour un patron comme lui ! » Toujours est-il qu'il ne comptait pas se laisser passer les menottes, quitte à se tortiller pour se soustraire aux gardes. En plus de ça il se pinçait toujours le nez pour juguler l'hémorragie. « Je vais porter plainte pour abus de pouvoir et menace sur un agent spécial de la CIS ! Qu'on fasse venir ma supérieure, c'est à elle de prendre les décisions me concernant, pas à des militaires. Vous n'êtes que les laquets de la commission alors tenez votre place ! »
Bonjour l’avis dégradant qu’avait cet homme… fort heureusement l’anglais avait réussi avec le temps, de faire fit de ce genre de considérations. Même si pour un homme de sa trempe, se faire passer pour ce genre de personne est parfaitement irritant.
« Si ça vous chante, vous irez faire une demande. Cela sera refusé comme plainte abusive. Essayez d’être polie avec le corps armé, sans lui, vous ne serez pas ici à vociférer de telle bêtise » Il soupira « Bien, si ça vous amuse, mademoiselle Steele est votre supérieure hiérarchique du CIS, elle sera ravie de vous expliquer ce que je vous aie mentionné »

« Monsieur ! » Fît l’un des gardes qui ne parvenait pas à placer le serflex sans risquer de lui casser le bras.
Tandis que Mandy s’écartait, assurée de ce qui allait se passer, le sergent-chef leva sa main d’un air tout puissant, indiquant à Alexander qu’il n’y avait nul besoin d’aller jusque-là. L’anglais hocha la tête, laissant les militaires faire leur œuvre, un art qui allait lui plaire à coup sûr.

« Mille foi de ma vie, de la rébellion ! Serait-ce mon anniversaire ? J’en suis étonnement comblé ! »
« Sergent ? »
« Procédez mon garçon, procédez ! Vous voyez bien que notre ami est surexcité ! »
« Avec plaisir, sergent ! »

Le garde en tenue noire s’écarta, comme celui qui retenait Forback par les épaules, et il quitta son P90 pour se saisir de son arme en holster de cuisse : un zat’nik’tel qui cracha un éclair bleuté sur l’homme sans la moindre hésitation.
Il s’écrasa au sol comme un paquet de linge sale, une protestation qui était morte sur ses lèvres avant même qu'il n’ait pu la formuler et les militaires lui passèrent immédiatement le serflex.
« Qu’il soit admis à l’infirmerie pour recevoir des soins. Surveillez-le et transférez-le au dépôt en attendant une enquête approfondie. »

Les gardes acquiesçérent et le sortirent des quartiers. « Quelle douceur que ce silence. » Fit Farell en regardant le reste de son public. Alexander ne pouvait qu’être d’accord. Bon, cela allait encore faire de la paperasse, surtout qu’il devait rédiger aussi une demande de licenciement. Mais qui lui a dit qu’il était en vacances ?
« Monsieur Hoffman, vous allez devoir rejoindre le colonel pour vous expliquer. Il serait très mal avisé, pour l’anglais que vous êtes, de le faire attendre
« Bien entendu » Il avait envie de lui dire qu’on ne fait pas attendre le seigneur de ce vaisseau, mais il commençait à perdre son humour, tellement cette histoire devenait grotesque et ridicule. Forback aurait pu s’abstenir de faire ce genre d’élément.

Puis le sergent regarda la technicienne.
« Mandy ? »
« Je vais rester ici pour collecter tous les éléments. Je suis sûre qu’il y a encore pas mal de preuves à transmettre au SGC et à la CIS. »
« Je vous laisse un homme ici. Rendez-moi compte. »
« Trop d’honneur, Jerry. Je suis gaté. » Répondit la laborantine en souriant.
Farell avait repris progressivement son air sérieux et sa dégaine de pitbull.
« Bien, nous y allons ? »
« Oui, laissez-moi quelques minutes et je vous suis »
L’anglais sortit de la chambre, pour faire quelque pas dehors pour avoir un peu d’intimité et contacter Erin, afin de la prévenir.

// Erin ? C'est charmant, je vais rentrer tard, je te rejoins où tu veux ou pas selon si tu souhaites être tranquille //
// Coucou Charmant, je ne peux pas vraiment me sauver avec tes cents chevaux blancs alors je serai dans ma chambre si tu souhaites me rejoindre. Je ne te promets pas de ne pas dormir selon l'heure. Tout va bien ? //
// Forback a eu la charmante idée de se projeter contre une porte métallique, pour me faire porter le chapeau. La sécurité est intervenue, il a été compromis et zaté. Une enquête va se faire. Je dois voir le colonel, pour lui expliquer les faits. Et faut que je rédige un rapport pour son licenciement //
// Décidément... Tu me raconteras ça en détail de vive voix... //
// Oui...tu sais quoi ? //
// Non ? //
// J’ai envie d’être en vacance //
// Je n’ai même pas envie de rigoler. //
// Tu boudes ? //
// Non, je suis dépitée plutôt. //
// Nous sommes deux.//
// Comme toujours. Et c'est pour ça que ça va aller. //
// Oui. A tout à l’heure//
// A toute à l'heure. //

Alexander avait envie de pousser l’échange avec un petit mot doux, mais bon, il était attendu et ne voulait pas qu’on perçoive ces paroles. Il se sentait agacé et en colère et pourtant l’envi de se lover contre sa compagne était assez tentante. Or, il ne serait pas de bonne compagnie et en toute franchise, valait mieux qu’il calme sa colère froide. Il était patient et calme, mais il reste difficile à faire redescendre c’est du long terme. Sa pudeur était évidente.
Il se tourna vers le militaire qui attendait non loin. « Je vous suis sergent ».




©Pando

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Lun 10 Avr - 21:38

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PART 7 : LOI MARTIALE SUR L’HUMOUR


PNJ :
Constat à l'amiable Ximage10
Jerry Farell

CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 19h/19h45 sur le Dédale


Depuis que le Dédale était passé en hyperespace, une bonne partie de l’équipage n’avait plus qu’un simple rôle de contrôle sur des horaires beaucoup plus souple. C’est probablement la raison pour laquelle Alexander ne trouva pas grand monde dans les coursives. En réalité, ils commençaient tous à descendre sur le pont 12 pour passer une bonne soirée. Les éléments essentiels, tel que l’organe de commandement, les opérateurs de l’observatoire, les ingénieurs hors quart et les pilotes restaient dans leurs salles respectives, oscillant entre leurs tâches professionnelles et des parties de cartes lorsqu’il n’y avait plus rien à faire.

On sentait clairement le ralentissement d’une journée qui se terminait sur une nuit simulée. Car, bien entendu, il fallait recréer une rotation jour/nuit au sein du croiseur pour éviter de dérégler l’horloge biologique. Comme dans les sous-marin, l’éclairage s’intensifiait et diminuait selon l’heure. Et à cela s’ajoutait une conversion progressive de l’horloge Atlante à celle Terrestre. Ce qui permettait, en partie, d’éviter un décalage horaire trop violent.

Devant lui progressait tranquillement Farell. Ses bras se balançaient presque comme s’il eût été à la parade et les quelques soldats qu’il croisait le saluait militairement. En règle générale, il hochait la tête ou se contentait d’un “bonsoir, mon garçon”, lorsqu’il ne l’avait pas rencontré précédemment. Une évocation enfantine et à la fois affective d’un gradé respecté et apprécié de ses hommes. Cela se voyait, malgré les airs de chien de combat qu’avait ce militaire.

Les deux hommes prirent les anneaux de transport, passèrent plusieurs coursives, traversèrent une partie de la passerelle. La dernière portion du voyage revint facilement à Alexander pour l’avoir emprunté il y a peu. Encore une fois, un garde se tenait devant les quartiers du commandant avec son P90 et se raidit, au garde à vous, dès que son regard tomba sur Farell.

Il n’y avait personne… étrangement cette vision était quand même surprenante et l’anglais ne fut pas le seul surpris. Le colonel, avait, après tout les même besoins vitteaux qu’un être humain normal, comme se rendre au petit coin par exemple. Ou l’hypothèse la plus probable : être dérangé par un autre événement. Faut dire, qu’il y a de forte chance, que le Dédale soit autant animé que la belle cité lantienne. Avec son lot de petits problèmes bénins ou d’irritants à gérer. Il est rare d’avoir des journée tranquille et Alexander pouvait en témoigner.

« Mille feux de ma vie ! Première fois que nous arrivons avant le bon dieu ! Il ne devrait pas être long… »
Cette évocation fit sourire l’anglais. « Vous ferrez un vœu comme dise nos amis français »
« C’est déjà fait, l’Anglais. Je vous verrais bien sur mon ring à câliner du poing militaire ! »
Cette provocation gratuite et fort alléchante. Il allait finir par avoir une sacrée réputation, si cela n’est pas déjà fait. Faut dire qu’avoir mis KO par deux fois, un homme comme Barnes, ça a dû faire le tour des grisouilles. Un soupir silencieux d’amusement se fit chez le Britannique.
« Ne me tentez pas, c’est mon hobby favori de casser du soldat »

Le sergent-chef le gratifia d’un air carnassier.
« Justement, mon gaillard, un civil qui terrasse un militaire. Diable ! Où allons-nous donc ! Il est heureux d’avoir battu votre adversaire dans les circonstances qui furent les vôtres. Mais l’image du soldat a de suite perdu de sa superbe. Intolérable...vraiment intolérable ! »
L’anglais, voulait bien le concevoir, cela file un sacré coup à l’égo des soldats de se dire qu’un civil peut les dégommer sans problème. Entraînant aussi, la fameuse question de à quoi ils peuvent bien servir si les civiles savent faire leurs jobs ? Partir en mission avec le rôle de protection semble inutile sous cet angle. Enfin, Alexander poussait un peu trop loin le cheminement de pensé, allant dans des hypothèses sûrement fausses. Il serait plus approprié de se dire que le sergent trouvait réellement ça inadmissible qu’un militaire soit si mauvais contre un civil, qui n’était pas censé être entraîné aux combats. Une certaine forme de vengeance pour redorer l’image et l’honneur. Il s’attendait à ce genre de considération, plus sur Atlantis et non sur le Dédale, mais soit. Mais bon, ça fait le charme de l’anglais, quand on voit un homme guindé et élégant, personne ne s’imagine qu’il peut se battre et vaincre.
« Et il faut redonner une certaine gloire à l’image, avant qu’elle ne s'assombrisse de nouveau » répondit l’homme de son flegme.

Le sergent l’observa longuement, comme s’il avait pour second rôle de dénicher les bons combattants de boxe et les opposants à leurs soumettre.
« J’ai un ou deux petits loups qui rêvent de vous rencontrer, monsieur l’Anglais ! Vous pourriez vous détendre de ce bon agent de la CIS en échangeant sur mon ring. »
« Hum. Il serait dommage de leur briser leurs rêves. Mais je crains que cela n'améliore pas l’image de votre meute » surtout qu’il s'entraînait avec Ford, dit le « mutant » pour les plus affectueux. Après bon, cela ne joue pas tout, Alexander n’avait pas un style de combat très réglementaire, ceux de la survie et non de l’art militaire. Après niveau détente, fracasser des personnes était une idée oui, mais dans ce cas, c’est lui qui va finir à l’infirmerie et Erin risque de faire une syncope et un scandale. S’il n’avait pas un rôle à tenir, il aurait accepté juste par provocation et un peu d’égocentrisme propre à celui d’un aigle un peu trop fier. Cependant, il luttait suffisamment contre ses envies, puisqu’il aimait bien les combats, pour céder par provocation. Il avait su garder une image respectable et s’adonner à quelques joutes sur un ring, dans un but certain de vengeance vu que ses adversaires n’était pas digne et contre sa nature même. Non. Il préférait se battre, pour des occasions plus nobles, comme sauver quelqu’un ou se sauver lui-même.

Alors, niveau détente boire un verre de whisky et marcher est plus approprié. Il se sentait encore agacé il faut se l’avouer. Et il devait se calmer le plus rapidement possible, pour éviter d’offrir l’image d’un bougon à sa compagne. Une fois en colère, il avait tendance à être solitaire, pour apaiser ses griefs. Après, une partie de jambes en l’air calme les tensions, mais cela est sacrément rabaissant pour la femme qu’il aime, de servir de « calmant ».

Farell, les bras en triangle derrière le dos, s’approcha comme s’il avait reçu une offense. C’était surement un jeu puisqu’il n’avait rien d’agressif dans le ton, en conséquence Alexander ne bougea pas, le toisa dans les yeux.
« Pugiliste, logique et...raisonné. Un Anglais comme je les côtoie… »

Alexander n’eut pas le temps de répondre. Depuis quelques minutes, quelqu’un s’était présenté devant les quartiers du commandant sans y entrer, un homme portant la tenue orange vif des techniciens du pont d’envol. Il semblait pressé, malmenant une tablette dans ses mains, en les regardant depuis divers angles comme s’il espérait voir apparaître le colonel. Ce technicien, l’anglais l’avait déjà repéré et à force de le voir il se demandait si le pauvre homme n’allait pas faire un malaise tellement il transpirait le stress. Caldwell émergea soudainement de l’angle de la coursive, la main sur son oreillette, apparemment en pleine communication.

//Je vous ai dit de l’installer. Non...écoutez-moi, chef Tyrol, je vous autorise à le raccorder directement. //

Caldwell répondit au salut militaire du technicien d’un hochement de tête et s’empara de la tablette qu’il lui avait tendu. Il la consulta, pleinement concentré, alors que l’on entendait toujours une voix dans sa radio.
//Oui...je l’ai bien compris. Il vous faudra combien de temps ?//
Son regard passa sur le technicien.
« Combien de fois avez-vous contrôlé ? »
« Deux fois, mon colonel. »
« Faites-le une dernière fois. Scellez la salle et envoyez le personnel atteint à l’infirmerie pour tester leur taux d’irradiation. »
« Tout de suite, mon colonel ! »
L’homme fît brutalement demi-tour et disparût en courant dans les coursives. La conversation radio était encore en cours.
//Vous n’entrerez pas là-dedans, je vous l’ordonne. C’est un risque inutile. Réparez la valve de ce réacteur en passant par la tranche voisine, ou par les fond de cales, quitte à supprimer la pesanteur à tout le monde s’il le faut. //

L’officier entra dans ses quartiers en saluant Alexander et le sergent-chef d’un hochement de tête. Il se plaça au milieu de la salle et considéra les écrans en bordure. Un, en particulier, émettait une alerte sur un plan découpé du Dédale. Les informations provenaient directement du poste d'ingénierie. C’était la tranche 4 du réacteur qui semblait poser des problèmes. Mais, à voir l’expression du colonel, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.

//Je veux votre rapport dès que vous aurez terminé. Pour information, vos collègues vont sceller le poste 32-G. On fera le ménage plus tard.//

Nouvelle réponse silencieuse. Alexander observa l’homme, décidément cette histoire scandaleuse avec Forback n’arrivait pas au bon moment… il semblait avoir un petit problème avec le Dédale et en toute franchise l’anglais hésitait. Caldwell avait autre chose à faire que d’entendre le fin mot d’un comédien ridicule qui avait voulu se faire la princesse et le donjon en même temps. Il se mettait parfaitement à la place du commandant, se disant que cela l’embêterait sacrément. Mais bon, par politesse et pour être au courant de tout, Alexander aurait sûrement demandé qu’on lui rende des comptes. C’est ça, être chef. Enfin bon, cela le dérangeait fortement, d’imposer ce genre d’évènement à Caldwell. Pourquoi diable Forback eut besoin de faire son lot mélodramatique ?
//Bien, chef. Vous avez mon autorisation, procédez.//

L’officier quitta sa position puis passa derrière son bureau. L’éclairage vacilla brutalement, passant sur les lumières de secours, avant de retrouver progressivement leurs pleines fonctions. Au passage, il les invita à s’installer et déclara en rangeant quelques dossiers traînant sur son bureau :
« Nous sommes à peine à la moitié du voyage et j’entends déjà parler de vous, Monsieur Hoffman ! »
Alexander prit place sur une chaise en face du bureau
« J’aurais préféré que cela ne soit pas le cas » Il croisa ses longues jambes, position qu’il avait régulièrement « Vous avez d’autres choses de plus importantes à gérer… le rapport ne va pas prendre beaucoup de temps »

Le colonel ouvrit un dossier où se trouvait une simple feuille et chaussa ses lunettes pour considérer les informations. Il lut à haute voix ce qui semblait être la page du manifeste de l’embarquement.

« Monsieur Derrick Forback, agent à la CIS, présent à bord pour vous aider à concevoir vos couvertures suites aux congés que vous prenez sur Terre. Il passe deux jours avec vous et tente visiblement de vous faire passer pour son agresseur. Sergent Farell ? »
« Mon colonel, le civil était en sang lorsque nous sommes arrivés. Il a accusé Monsieur Hoffman de l’avoir agressé en le projetant volontairement contre une porte. »
« Quel a été le résultat de votre enquête, sergent. »
« Il apparaît très clairement que Monsieur Forback ait tenté de faire accuser à tort Monsieur Hoffman d’agression pour une question d’ordre privé. Il s’agirait d’un attachement d’ordre affectif et sexuel. Mon colonel ! »
« Le triangle amoureux ? » Demanda-t-il presque dépité par cette hypothèse.
« Non monsieur, quatre personnes impliquées dans un cercle polygame d’après ce que j’ai compris. Mais nous avons déduit que Monsieur Hoffman n’a pas agressé le mis en cause. »

Alexander dû prendre énormément sur lui, pour ne pas soupirer et lever les yeux au ciel. Non, mais cela devenait grotesque et surtout honteux. Tout le vaisseau, allait entendre ce genre de rumeur et Erin et lui allait se faire passer pour quoi ? Génial, les deux responsables de la cité, complètement taré avec des mœurs déviantes et discutables. Mais quelle belle image sérieusement ! Que cela soit la consultante ou le chef de projet, les eux, ont toujours eurent une image impeccable. Les membres de l’expéditions « proches » sont au courant de leur brin de folie amusante. Mais quand même, ce genre d’élément était au-delà de ‘l’entendement et l’anglais, se mordit la joue pour calmer les pics de colère qui le prenait intérieurement. Il reste néanmoins neutre le visage indéchiffrable.

« Développez. »
« Le première classe Mandy Vonmers, mon colonel. J’ai fait appel à ses services. Elle a collecté les preuves relaxant Monsieur Hoffman de ces accusations. Quand il a été démasqué, le prévenu a tenté de se soustraire à notre autorité et a manifesté un comportement agressif. Nous l’avons neutralisé, amené à l’infirmerie puis enfermé en zone carcérale. »

Caldwell soupira en quittant ses lunettes qu’il déposa sans ménagement sur son bureau. Bien sûr, il ne croyait pas du tout à cette histoire d’amour polygame. C’était loin des valeurs et du comportement de l’Anglais et il devait bien sans douter d’ailleurs. En revanche, le colonel était parfaitement au courant du temps que l’agent de la CIS avait passé avec Nelly Bricks et ce qu’il avait bien pu lui raconter. Le problème restait que cet agent de la CIS avait été crédule à ce qui devait être, d’après ce que supposait Caldwell, un humour bien mal placé. Son regard se posa sur Hoffman, qu’il considéra un instant en silence avant de lui dire :
« Bien...expliquez-moi ce qui a poussé cet agent de la CIS à s’assommer contre les murs de mon croiseur ? »

Alexander semblait d’apparence tout ce qui a de plus calme. Intérieurement c’est autre chose et le colonel n’y était pour rien. Cela le dégoûtait profondément, qu’un homme comme Forback ait crus quelques niaiseries et qu’il en en plus eut le bon goût de compléter ce genre d’information avec des rapports ou des dossiers dans un but malsain. Il aurait dû stopper Erin, quand elle avait commencée à se foutre de la gueule du petit homme, mais bon, jamais il ne l’aurait cru aussi bête de le croire et surtout de répandre ce genre d’information, tellement grosses et ubuesques. La bêtise l’écœura et le voilà donc à gérer une crise de ce genre, qui n’aurait jamais dû être. Rien que d’être ici, l’agaçait prodigieusement, à rendre des comptes, il avait l’impression d’être le cadre moyen qui parle à son chef.

Alexander croisa ses longs doigts entre eux, avant de répondre d’un ton affreusement calme, presque détaché. Il aurait pu dire à Caldwell, un truc synthétique du genre « différents professionnelle touchant l’intimité », mais ce n’est pas ce qu’attendait le militaire. Et autant éviter l’interrogatoire super chiant.
« De base, Monsieur Forback est venu nous rendre visite à mademoiselle Steele et moi-même la veille, dans le but de réaliser sa mission attribuée par la commission comme vous l’avez stipulé au début de votre échange. Celui-ci, par un humour que j’ai jugé douteux et humiliant a été recadrer. Ne comprenant pas le ridicule de ses propos et puisqu’il continuait nous y sommes est allé un peu fort dans un humour peu conventionnel suffisamment gros, pour être perçu comme ridicule. Au point que même le 1er classe Hirsh présent de manière inopiné, l’ai compris est étant bon ami avec mademoiselle Steele à donner le ton pour suivre ce débat ridicule. » Il fit une pause, tout le monde savait que Hanz Hirsh était un peu benêt un gentil garçon en somme, souvent charrié par les autres militaires pour sa bêtise, mais un super soldat honorable et efficace.
« Or, ce genre d’ouverture, à sembler plaire à monsieur Forback qui en conséquence a fait des avances charnelles à mademoiselle Steele. Prenant pour argent comptant ce qu’il avait eu envie d’entendre » Une nouvelle pause ponctuer d’un soupire.
« Il fut recadrer et la fin de cet échange se termina. Il est alors, étonnant qu’un homme censé être intelligent ait décidé volontairement de croire à de pareilles sottises, sauf pour un autre but. Mais bon, qu’il les ait crus ou non, n’est pas le sujet. Celui-ci en à parler à mademoiselle Bricks, lui révélant des rumeurs et interprétations propres à lui-même. Divulguant ainsi des informations, certes fausses, mais d’ordres intimes et confidentielles à une tierce personne non habilitée qui n’avait pas à connaître ce genre d’informations. De plus, il a volé une pièce du dossier de mademoiselle Steele que vous acheminer pour l’enquête, sans y être autorisé. » Une nouvelle pause, pour laisser Caldwell analyser. Enfin il devait savoir, car même Farrell le savait
« Concernant sa blessure volontaire. Après avoir appris ce genre d’élément, j’avais imposé à monsieur Forback un recadrage à 18h00. Dues aux fautes graves. N’ayant aucun autre choix après un échange houleux et pathétique que de lui briser sa carrière, ne supportant pas cela et ne pouvant s’y soustraire, il a choisi cette dernière option. Tapissant votre croiseur de son sang » Il avait été concis, comme u rapports standard essayant de n’y mettre aucun grief particulier. Et il avait plutôt réussi à avoir une voix sur le même ton tout du long.

« Et cet échange houleux n’a aucun rapport avec les liens “particuliers” que vous entretenez avec Mademoiselle Steele ? »
« Précisez votre pensée Colonel » il n’était pas bête, la question avait plusieurs réponses possibles. Autant celle du « combats de rivaux » à d’autres suppositions.
« Mademoiselle Steele manque de prudence avec son humour. J’en ai été le témoin juste avant votre réunion avec Berkham. Qu’il s’agisse ou non d’un coup de théâtre pour faire tomber cet homme, il est certain que cette “proximité” entre cette jeune femme et vous-même est une réalité. Et qu’elle n’est pas appréciée de tout le monde. Vous allez forcément être accusé d’avoir voulu écarter cet homme pour des motifs autrement plus personnels que des fautes graves. C’est une question que la CIS va me poser lorsque je transmettrai le dossier d’enquête. »
Ce n’était peut-être pas facile pour Alexander de passer du rôle de patron à un niveau plus bas. Mais il devait se rappeler qu’il était sur le croiseur de Caldwell et que l’humour d’Erin, qu’il avait partagé volontairement ou non, n’était probablement pas vu de la même manière dans cet endroit. En un mot : le Dédale n’était pas Atlantis.

Alexander resta immobile, toisant toujours dans les yeux son interlocuteurs.
« Ce genre de question sera surtout pour moi colonel et j’aurais à y répondre. Mon rapport et ma demande sera factuel et je vous les transmettrais de bon cœur. Cependant, promiscuité ou non avec mademoiselle Steele, en aucun cas j’ai convoqué un recadrage avec monsieur Forback, dans le but de faire un combat de coqs. Pour répondre à votre question » question implicite certes, mais bon, il fallait toujours que les but intimes soient au centre des préoccupations humains. D’accord il n’avait pas aimé, mais il avait essayé de rester pro tout du long, jusqu’à voir où mènera la bêtise de Forback. Farell était toujours là… à se demander quel était son vrai rôle à lui aussi.

Le colonel referma le dossier.
« Sergent Farell. »
« Mon colonel ? »
« Veuillez remplir le dossier d’enquête. Vous récupérerez la déclaration de Monsieur Hoffman et veillerez à ce qu’elle soit complète, avec les pièces de notre experte, pour que le tout soit transmis à la CIS. Je prends la décision de maintenir monsieur Forback en cellule tant qu’il constitue un danger pour lui et le reste de l’équipage. »
« Bien colonel. »
« Vous ferez également surveiller Monsieur Hoffman et Mademoiselle Steele jusqu’à la fin du voyage retour. »
C’est la journée « n’importe quoi » ou bien ? Maintenant, ils allaient être surveillé par des bidasses à chaque pas ? C’est une blague ? Alexander arqua un sourcil, sans perdre le peu de calme qu’il lui restait de cette journée pénible.
« Pour quelles raisons ? »
« Par mesure de sécurité, Monsieur Hoffman. Il est de mon devoir de prévenir toute escalade et c’est une décision que je prends avec ou sans votre consentement. »
Il marqua une pause. Par mesure de sécurité ? Alexander était en train d’halluciner clairement dans sa petite tête. Bientôt on allait lui annoncer qu’il allait finir sous les barreaux, pour éviter qu’on vienne lui chercher des noises. Il arrêta de respirer un instant et de manière inconsciente, pour regrouper ses pensées.

« Vous avez beau être la victime de cet individu peu recommandable, quelqu’un a bien dû motiver ses actes. Je vous serais donc reconnaissant d’inviter Mademoiselle Steele à limiter son humour, même en privé. Et vous-même, de régler les dérives des agents de la CIS une fois que vous serez sur Terre. Vous êtes sur mon croiseur jeune homme, sur un terrain militaire, je vous prierais de ne pas l’oublier. »
Si le but de Caldwell était d’achever l’humeur de l’anglais, il y parvenait très bien. Et rien de pire, que le sentiment de la colère pour perdre toute notion de pragmatisme. Alexander, ferma la mâchoire, pour se concentrer et ne pas dire une phrase regrettable sous le coup de l’agacement. Niveau sang-froid, il commençait à atteindre une limite.
« De quoi voulez-vous, vous prémunir exactement colonel ? Quels sont les risques pour déclencher cette mise sous surveillance ? Cette histoire avec monsieur Forback, n’aurait pas dû dérivée jusqu’à ce point. Une personne régissant normalement, n’aurait pas eu l’idée de se projeter la tête contre un mur. » Il voulait savoir les risques, car cela lui apparaissait grotesque et surtout injuste, on surveillait des personnes à risque, potentiellement dangereuses pas des civils ! Si Caldwell lui donnait de vraie raisons, l’anglais ne discuterai pas plus. La logique primant avant tout sur son ressentis.

Le colonel commençait à s’impatienter de la situation. Cela ne se voyait pas forcément mais le sergent Farell, qui le connaissait depuis tant de temps, savait pertinemment que ce genre d’histoire lui faisait perdre son temps. Et qu’un civil, même de ce grade, lui demande de justifier sa décision entamait également la patience de l’officier. Il sentait la colère le gagner mais n’en laissa rien paraître. Caldwell se lança l’avertissement de ne surtout pas oublier qu’il n’avait pas que des militaires ordonnés à son bord.

« Je suis prévoyant et prudent, Monsieur Hoffman. Après les événements sur Atlantis, après Berkham, il est logique que je vous fasse protéger. Qui vous dit que votre agresseur ne s’est pas attiré la sympathie d’autres personnes qui voyagent à bord de ce vaisseau ? Qui vous dit qu’il ne serait pas assez malin pour poursuivre sa tentative par le biais de complices pour vous nuir ? Que ce soit vous ou Mademoiselle Steele ? »
Cette façon de se fixer droit dans les yeux, c’était à se demander lequel lâcherait le premier. L’anglais était en train de se demander si finalement, il n’avait pas d’autre problème sous-jacent. Cette forme de protection, frisait la paranoïa. Il n’était pas en accord avec ce genre de propos cela était certain.

« Je dois assurer la protection de tout le monde jusqu’à notre retour sur Terre. C’est mon travail et c’est ainsi, de cette manière, que j’officie. Que cela vous plaise ou non, Monsieur Hoffman, vous vous conformerez à ma décision même si elle ne vous semble pas justifiée. Car vous n'êtes ni sur Terre, ni sur Atlantis. Vous êtes sur mon vaisseau. Si cela vous déplait, vous vous rappellerez que le Dédale n’est peut-être pas un lieu propice à l’humour de votre compagne sur ce genre de pervers. »
Dans le fond, tout partait de là. Steven ne savait pas bien ce qui s’était dit mais Alexander lui avait lui-même confirmé que la blague avait lancé Forback sur la mauvaise voie. Et en faisant un simple parallèle de ce qu’il avait pu voir avant la réunion sur Atlantis. Il se doutait que l’humour innocent et bon enfant de ces deux-là avait entamé un processus dramatique et démesuré. Ce n’était pas de leur faute mais il y avait des conséquences, que cela plaise ou non.

Voilà que cette histoire trouvait le fin mot : l’humour sur la mauvaise personne. De quoi faire rire n’importe qui. Ridiculement rire même. À cause d’un être néfaste et qui avait eu la perversion de s’amaroucher d’une photo, voilà les deux cadres surveillés et la risées d’un vaisseau. Quelle honte, quelle histoire grotesque. Forback avait fini par obtenir au moins une chose : ce dénouement déplaisant. Se retrouver à subir des conséquences involontaires à cause de cette fouine, donnait des aigreurs d’estomac à Alexander. Tout cela aurait pu se passer autrement. Lui, qui rêvait de passer un bon moment sur le Dédale, à découvrir ce vaisseau sans faire de vagues, observant cette belle machine qui le fascinait…il se retrouvait là, à faire un rapport sur une aventure stupide. Et en plus, il était en train de se prendre la tête, même si cela ne se voyait pas avec le colonel, rappelant l’épisode de janvier, quand ils ne se comprenait pas.

Il aurait été aisé de répliquer, il avait suffisamment d’élément pour contrebalancer les arguments de Caldwell et pousser le vice plus loin, entraînant un combat entre deux dirigeants pour avoir le fin mot et faire plier l’autre. Déclenchant, des conséquences détestables pour la suite, puisque l’un des deux devra se rappeler qui a le pouvoir dans l’environnement donné. Et cela serait Caldwell en tant que dirigeant de ce bâtiment. Hors, à quoi bon ? Cela était inutile et il serait guidé par la colère. Car bon, il n’était pas en accord avec le colonel et ses méthodes c’est un fait. Mais étaient-elles pour autant injustifiés ? Caldwell raisonne en militaire, un militaire soucieux de tout prévoir et de tout tuer dans l’œuf. Lui, réfléchissait en civil et en patron. Même si la parallèle Colonel/PDG pouvait être similaire, dans ce cas, ce ne fut pas le cas. Trop de différences et surtout, Alexander, était prodigieusement agacé et risquait de manquer de réflexion. Ne voulant pas outrepasser des mots, qui seront mal perçu, puisque dès qu’il eut demandé les raisons cela avait déclenché une hostilité sourde et non visible des deux parties. De plus, Alexander ne voulait pas créer une dispute avec Caldwell, pour plusieurs raisons évidentes : l’égard qu’il éprouvait pour cet homme qui avait su gagner sa confiance et son respect, le fait qu’il allaient travailler régulièrement ensemble et qu’ils avaient un but commun. Sans parler du fait, qu’ils perdaient leur temps sur une broutille et que le colonel avait autre chose à gérer et rien que cela avait déjà entraîné la gêne de l’anglais de lui imposer cet épisode pathétique. Dans tous les cas, il se mit à faire un bilan interne, son taux d’irritabilité était au plus haut, pour de multiples raisons et qu’il le veuille ou non, il risquait de perdre son pragmatisme et son raisonnement qui lui tenait à cœur. Ne voulant pas s’abaisser à ressentir et s’emporter dans des émois, certes humain, mais non constructifs, l’anglaise jugea bon de stopper maintenant. Qu’il soit en accord ou non, il ne parviendrait pas à faire changer d’avis Caldwell. Pas maintenant, pas avec son agacement et le contexte n’était pas favorable. Le manipuler aurait été bon, mais peu glorieux pour ce chef, qui avait en témoin un de ces soldats et le colonel, n’était pas un lapin de 5jours, un vieux singe qui connaissaient les travers politiques et Alexander n’avait ni le temps, ni l’envie de s’adonner à ce genre de calcul risqué et superfétatoire.

Ainsi donc, il se leva d’un mouvement élégant comme souvent.
« Je suis en effet en désaccord avec vos raisons, mais je ne suis pas en mesure de les juger ni de les contester. » Ce n’est pas abdiquer que de se retirer pour éviter un conflit inutile. Mais une preuve de réflexion et de respect envers la personne qu’il avait en face de lui.
« Cela prend effet immédiatement ? » concernant Erin, il allait lui en parler, mais une fois calme, sinon il savait qu’il aurait la tentation de créer un conflit involontaire à cause de sn humeur détestable. Parler du fait que l’humour était mal perçu et que ce fut le dénouement...bref, il n’avait pas les neurones en place pour présenter bien la chose surtout que lui-même, il était décontenancé par cela… Forback cet imbécile heureux qui devait être ravi de taper la discute avec Woolsey. Et hors, de question de s’agacer plus pour aujourd’hui. Manquerait plus qu’il en devienne désagréable.

« Dès ce soir, effectivement. Le sergent-chef Farell organisera votre surveillance. Bien sûr, vous conserverez l’intimité de vos quartiers. Vous souhaitez ajouter quelque chose ? »
« La circulation dans le Dédale est autorisé sauf la zone carcérale je suppose ? »
« Vous supposez bien, Monsieur Hoffman »
L’anglais hocha la tête « Bonne soirée Colonel » ce n’est pas parce qu’on est d’une humeur à tuer des bébés chats que la politesse il faut la jeter dans les égouts. Amateur de phrases tordue bonsoir. Il ne salua point Farrell, puisque-celui lui emboîta le pas. Alexander, tourna donc les talons, sortant des quartiers de Caldwell. Son pas, était similaire à celui qu’il avait d’habitude. En réalité son apparence ne changeait pas, sauf peut-être certain mouvement un peu vif, qui trahissait si on était un bon observateur de son agacement. Une fois dans le couloir, il prit quelques minutes, pour ordonner ses pensées et de se souvenir trouver un endroit avec une baie vitrée pour observer l’espace et laisser ses pensées divaguer… Il allant donc vers cette salle qui par chance était vide. Il n’adressa pas la parole au sergent, non pas par antipathie, mais parce qu’il avait besoin d’être seul avec lui-même. Ainsi, en pénétrant dans la salle, il se dirigea vers la fenêtre, croisant ses mains, dans son dos, observant les couleurs fascinantes, qui étaient bien plus saturé avec sa vision particulière. Se perdant dedans.

Quand on est préoccupé de la sorte, le temps devient très relatif. Encore plus lorsque l’on admire les couleurs chatoyantes de l’hyper espace. Combien de temps Alexander resta ainsi à réfléchir sur les derniers événements ? À tenter de faire diminuer cette colère lancinante qui semblait le dévorer. Personne ne le sut vraiment. Le sergent-chef Farell resta respectueusement en retrait, s’affairant à missionner un soldat pour le faire suivre. Il ne se porta à la hauteur de l’administratif que pour faire les présentations. Il s’agissait d’un militaire en tenue noire, l’air solide, mais qui ne semblait pas envahissant à première vue.
« Hoffman, je vous présente le première classe Dinkins, un de mes meilleurs poulains. Tâchez de jouer le jeu, que vous ne me donniez pas une belle occasion de vous neutraliser. »
La voix de Farell le fit déconnecté de sa contemplation, il se tourna de trois quart pour saluer le militaire d’un hochement de tête « Soldat Dinkins » puis reporta son regard vers le sergent qui faisait de belles louanges sur une recrut qui aurait sûrement de grandes chances d’évaluer s’il continue à être aussi bon.

Le sergent le fixa un moment avant d’ajouter :
« Zatter un Anglois serait une première à bord ! »
« Cela vous donnera l’occasion de faire un second vœux » répliqua l’anglais d’une voix neutre qui pouvait porter à confusion. Flegme anglais vous me direz. Il laissa écouler quelques secondes. « Ne vous inquiétez pas pour votre poulain, je n’ai aucune raison de le renvoyer à l’écurie » Il serait complètement stupide de se déroger à l’ordre imposé par le colonel. L’anglais, avait accepté que cela lui déplaise était une autre chose. De plus, ce genre d’évènement lui rappellerait le mois de janvier, il devait être en manque de nounou pour qu’on lui procure une nouvelle.

Satisfait, le sergent-chef salua son homologue avant de se retirer. Le soldat Dinkins s’écarta alors, histoire de rester hors de son champ de vision, puis s’adossa plus loin contre un mur. Alexander avait donc l’occasion de se replonger de nouveau dans la contemplation de l’extérieur et ses réflexions les plus intimes. Encore une fois, la mesure du temps semblait devenir très incertaine. Le grondement électronique particulier du Dédale rendait l'atmosphère étrangement légère, si bien que le soldat se serait assoupi si le sas ne s’était pas ouvert dans la seconde.



©Pando

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Lun 24 Avr - 21:32

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Part 8 : UNE STRATÉGIE INTELLECTUELLE // 1/2


CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 19h50/22h30 sur le Dédale

PNJ :
Constat à l'amiable Sydney10
Le psychologue Sidney

Il est agréable de constater que le militaire soit là ou non, sa présence n’était en aucun cas gênant. Cela devait être pénible pour l’homme de rester là à s’adosser au mur, à attendre que le temps passe… se tourner les pouces dans un sens ou dans un autre puis recommencer. Alexander, ne pourrait décidément pas faire ce genre de chose et c’est pour cela qu’il n’est pas militaire en somme. Trop dans la réflexion il avait besoin de s’occuper et même si là, en face de la fenêtre à contempler les couleurs d’un espace fantastique, il n’était pas si inactif que cela. Son esprit carburait à fond. Il savait qu’il devait laisser la colère le prendre pour ensuite traiter les informations de manière factuelle. Souvent dans le cas d’un sentiment trop fort il aimait se parler tout seul sous la douche par exemple se racontant une histoire, analysant retournant les choses… Hors là, n’étant pas seul au monde dans cette pièce, il ne désirait pas s’adonner à ce genre de pratique.

En tout cas, Alexander ne pouvait s’empêcher d’essayer de comprendre les motivations de Caldwell et surtout de revenir à un cheminement de pensée factuelles. Il était définitivement trop agacé à l’heure actuelle pour en tirer de quelconque analyses concrètes. Surtout, que l’aigreur envers cet imbécile de Forback et le ridicule honteux de cette histoire le turlupinait au plus haut point. Cela n’aurait jamais dû arriver et pourtant … jamais de sa carrière il avait eu ce genre de petit coup bas. Des éléments honteux oui, mais la personne en face avait eu la décence de ne pas inclure de trop nombreuses personnes. Forback, n’avait pas eu assez peur, puisque le respect et la logique l’avait quitté.

Les mains du jeune homme se contractèrent par moment, quand il émettait des hypothèses peu agréables, puisque l’anglais n’est jamais bien tendre surtout avec lui-même. C’est les signes de sa rage intérieur. Le reste étant stoïque et figé. Ainsi, il ne vit pas les minutes filer et cela prendrait le temps qu’il faut, mais il reviendrait voir Erin, quand il serait calme. Il s’inquiétait juste d’un élément qu’il n’y parvienne pas de cette façon. Peut- aurait-il dû accepter de casser du petit « loup » ? Non, pas bonne idée non plus. La faim, ne le tenaillait pas non plus, l’estomac noué.

Le sas se releva alors soudainement, laissant passer le psychologue du bord qui avait vraisemblablement eu dans l’idée de passer par là. Un thermos de café coincé sous son bras, il lisait de manière très sérieuse un ouvrage intitulé “Psychoses dissociés” de Sigmund Freud. La qualité de la couverture témoignait de son ancienneté et on était en droit de se demander si l’homme parcourait les pages plus pour un loisir personnel que pour entretenir ses qualités professionnelles. Son regard se releva ensuite lorsqu’il sentit qu’il n’était pas seul et interrompit sa progression une fois arrivé au milieu de la salle. Il fît mine de ne pas avoir vu le soldat, préférant plonger dans le regard de l’administratif sans exercer d’analyse quelconque. Sa main referma doucement le livre comme s’il s’agissait d’une pièce rare.
« Monsieur Hoffman. » Fît-il simplement dans un respect élégant.

Alexander perçut le bruit de porte et de pas dans la salle, mais à aucun moment il ne se retourna. La personne finirait pas remarquer qu’il avait déjà quelqu’un et si par chance, elle voulait être seule, elle partirait d’elle-même. Le bleu acier inébranlable sur cette façade d’arc en ciel. En réalité il était en train d’imaginer sur des spéculations artistiques, trouvant dans ce moment créatif un peu d’apaisement. Mise à part son carnet blanc et quelques stylos, il n’avait rien pris en peinture pour ne pas s’encombrer inutilement. Rendre les couleurs et l’idée qui germait dans sa tête, serait alors bien fade en noir et blanc. Enfin bon, il eut un peu de mal à garder cette constante sur l’art, puisque le sujet de son irritation se rappelait à son bon souvenir, comme une chanson agaçante.

En tout cas, il n’eut pas l’immense joie de replonger dans ce genre de considération, puisqu’une voix bien connue l'interpella respectueusement. Le regard du jeune homme se tourna vers le visage apaisant du psychologue qui avait apparemment prévu une petite séance lecture d’un grand homme réputé pour ses conclusions très controversées dans le milieu, à cause de ses interprétations tournant sur la sexualité. Alexander avait lu quelques ouvrages du grand Freud, on peut ne pas être en accord, mais il faut avouer que sa logique se tient et puis bon, le sexe et l’homme est un sujet souvent à l’origine de nombreux maux. Pour preuve, l’histoire actuelle qui obligeait un brave soldat à lui tenir le caleçon.
« Monsieur Sidney, vous avez prévu une soirée en bonne compagnie. » lança l’anglais avec un petit rictus au coin des lèvres. Entre le café et Freud, il n’était pas près de dormir bientôt. Bon, la personne inconnu juste avant était en réalité une compagnie plus agréable que prévue. « Que puis-je pour vous ? ». S’il venait le voir ce fut pour échanger sur un sujet ? Ou simplement pour autre chose ?

Patrick garda le thermos sous son bras. Il donnait décidément l’air d’un homme en balade. Croisant le regard du militaire qui se tenait juste à côté, et qui ne savait visiblement plus où se mettre, le psychologue haussa les sourcils sur une expression étrangement complice : comme s’il le saluait silencieusement tout en le rassurant sans même prononcer un mot. Cela eut pour effet de rendre le militaire beaucoup plus confiant, celui-ci répondant d’un sourire presque gêné. Le psychologue revint ensuite vers Alexander, sans que son air de sagesse ne quitte son visage. Ses yeux avaient légèrement dévié vers les signaux corporels d’une colère pleinement contrôlée, relevant également quelques signes non verbaux de frustrations. Mais l’homme constata cela au travers d’une “armure” et d’une tenue impeccable, quasi parfaite, dans le comportement de l’anglais. Patrick avait fait cette brève déduction sans même avoir l’intention d’étudier son interlocuteur. L’homme nota simplement qu’Alexander n’était pas dans son état habituel et se garda bien de lancer la discussion à ce sujet. Il répondit d’abord par un sourire entendu, comme s’il comprenait un sens caché à sa phrase, puis s’exprima :
« Vous êtes toujours d’une serviabilité exemplaire, jeune homme. Vous a-t-on déjà offert le loisir de vous reposer ? »

Puisque la conversation était engagée, les mains de l’anglais se décrochèrent, pour tomber le long de son corps, sans être pour autant molle. Cette fois-ci le psychologue avait une tenue vestimentaire plus élégante que la première fois, qu’il l’avait côtoyé ce matin. Le style anglais était clairement là. Il esquissa un sourire entendu sur sa serviabilité, cela n’était pas un secret, mais un peu perturbant qu’on le sache alors qu’ils ne se connaissait pas. Après Hoffman, ignorait que ce bon Sidney avait rendu quelques petites visites. « On me dit que ça me perdra. » dit-il avec une petite touche d'ironie plus perceptible dans son ton de voix. « Cette notion est proche de celle des vacances, une belle illusion... ». De base, il était en congés pour destination de la terre mais bon cela était plus fort que lui d’être actif et globalement sans qu’il le veuille vraiment il avait toujours quelque chose qui lui tombait sur le coin du nez.

« Ce sont les propos de ceux qui s'inquiètent pour votre bien-être je suppose. Mais au risque d’en paraître rasoir, vous conviendrez qu’il n’est de perdition que celui qui fait défaut à sa nature. »
Il marqua une pause, comme s’il partageait cette qualité avec lui, avant de préciser :
« Et vous me donnez tout l’air d’un homme trop humble pour vous y abaisser. »

Alexander l’écouta attentivement, commençant naturellement à mouliner sur le sens de sa première phrase et ce que cela déclenchait en lui. Il n’y a rien de pire que de s’oublier et de changer sa nature pour d’autre profil. Après les raisons étaient peut-être louables, mais jamais bien bonnes, on ne peut changer sa nature sans devenir un autre. Se contrôler par contre : oui. Il avait un paradoxe avec sa modestie et son côté égocentrique, deux mondes qui s'opposent et s'entrechoquent… après à savoir lequel était une façade. Pour sa part, il savait que ce fut le second, son égo n’était pas aussi élevé que la moyenne humaine, mais aimait se protéger devant cette excentricité face à des situations données. Comme l’image du grand patron que certains se font. Notamment Forback, qui y associe d’autres concepts autour, de stéréotype de l’homme puissant qui ne peut point être aimé pour autre chose que son portefeuille, puisque son monde est matérialiste.
« Il serait présomptueux de vous penser rasoir. » il avait toujours du mal avec les formes de compliments qu’ils soient directs, cachés ou enrobés. Cela allait de pair à son humilité. Le psychologue, ne lui avait pas répondu, s’il avait besoin de lui ou non, enfin pas de façon franche ce qui laissait penser à l’anglais qu’il n’était là que pour discuter ou échanger quelque peu, puisque les deux hommes semblaient s’intéresser l’un à l’autre. Son regard se dévia quelques secondes sur les traits multicolores.
« Cela vous évoque quoi cette abstraction ? » sauf si l’homme désirait commencer sa soirée en compagnie de ses deux compères : café et Freud. Alexander, avait trouvé un moyen intéressant de s’occuper l’esprit avec une personne du même qualificatif.

« L’avenir et l’aventure. » Répondit l’homme sans la moindre hésitation. À croire qu’ils se lançaient sur un test de rorschach. « Et pour vous ? »
« Le dynamisme, la folie et le rêve » Il avait l’impression que la perception du psychologue englobait aussi le Dédale, ce vaisseau qui emmène vers de nouvelles aventures et un avenir proche. Alors que lui s’attachait à la forme propre des couleurs et de l’aspect.
« Ah, bien sûr... » Fit le psychologue en regardant la nappe lumineuse, comme si la réponse d’Alexander le plaçait directement en une catégorie de personnage. Cette constatation orale, intrigua l’anglais, qui lui lança un regard intrigué. Il allait lui demander d’exposer sa conclusion mentale par simple et pure curiosité, quand Sidney changea de sujet brusquement, sans que sa voix ne forme une cassure nette, lorsqu’il ajouta, une très légère teinte provocante dans l’expression. Celle-ci n’échappa pas à Alexander très réceptif aux timbres soyeux de la bravade :
« Je suis certain que vous êtes un redoutable adversaire au jeu d’échec. »
« Cela serait avec plaisir que je vous donnerai raison sur un damier »
Sidney accueilli la réponse d’un air ravi.
« Il se trouve justement que j’en ai un en ma possession dans mon bureau. Peut-être pourriez-vous me montrer vos capacités tactiques tout en partageant le café...Une sorte de consultation “officielle” qui vous déchargerai temporairement de notre ami Dinkins. »
Il le regarda en ajoutant :
« Sans vouloir vous offenser jeune homme. »

Le militaire afficha un air compréhensif et se contenta de hocher la tête.
Une bonne idée, pour outrepasser l’agacement et se sentir moins « surveillé », même si la présence de Dinkins n’était pas oppressante.
« Cela me conviens, par contre je ne bois pas de café » Le regard de l’anglais alla sur le militaire « Quelle chance ! » il lui fit un rictus entendu
« Vous pourrez disposer dans vos quartiers, j’irais directement dans les miens après. » Il avait un côté gênant de laisser poireauter un humain à la porte du psychologue, dans l’attente d’accompagner le responsable quelques mètres plus loin. Alexander, n’aimait pas vraiment qu’une autre personne doivent l’attendre constamment et s’ennuyer à le suivre comme son ombre.

Un quart d’heure plus tard, les deux hommes étaient installés dans le bureau du psychologue du bord. L’endroit était particulièrement bien agencé et spécialement disposé pour une forme étonnante de convivialité. Bien entendu, on retrouvait ce fameux divan confortable, bien que personne n’osait réellement s’y installer. Quatre imposantes armoires de bibliothèque cernaient un angle de la pièce, une série de diplômes timidement dissimulé entre les quelques espaces libres. Le bureau, très grand, parfaitement bien rangé avec quelques ustensiles communs au psychologue tel un système de bille etc…
Mais le plus surprenant restait l’imposant hublot qui permettait d’observer l’espace lointain. Nul doute que ce qu’avait fait Alexander pour se soulager servait également les intérêts du psychologue dans son propre bureau. Enfin, un énorme classeur métallique contenait probablement les dossiers de suivi de tout l’équipage. Rien qu’à voir l’aspect du métal, on pouvait aisément le comparer à un véritable coffre-fort ne s’ouvrant que par empreinte digitale. Et Sidney devait forcément être le seul à pouvoir y accéder.

Une petite porte discrète non loin amenait à ses quartiers personnels et les commodités.
Alexander eût le droit à l’un des sièges en cuir pour faire face au psychologue qui lui présenta un magnifique damier sculpté à la main par un menuisier passionné. Les pièces, elles, avaient été taillé dans des pierres différentes, un côté en albâtre et l’autre en saponite. L’ouvrage avait été entièrement réalisé à la main et l’on était en droit de se demander qui avait réalisé ce petit chef d’œuvre.

Sidney venait de réajuster les pièces, rompant une partie qu’il avait surement dû disputer contre lui-même. Puis il tourna le plateau avec une étonnante facilité, indiquant que le damier était monté sur un pivot bien réglé.
« Quelle coté vous conviendrait le plus ? L’honneur revient à l’invité. »

L’anglais considéra quelques instants le somptueux échiquier appréciant le travail réalisé dessus et la beauté qu’il émanait. Cela était presque un sacrilège de joueur avec ce genre de merveille. Il se positionna du côté des pièce noires. Il jouait toujours, enfin quand cela était possible de cette couleur. Il prit place dans le fauteuil croisant ses longues jambes.
« C’est une merveille, vous l’avez fait faire où ? »
« Héritage de famille ! » Répondit fièrement le psychologue avant d’avancer un pion. Et il avait de quoi vu l’ouvrage. Alexander hocha la tête appréciant l’objet. Sidney en profita pour ajouter, comme pour lancer une conversation des plus banales :
« Alors, comment trouvez-vous le Dédale ? »

Alexander analysa la position de la pièce, souvent dans ce jeu, le premier geste est décisif. Cela ne lui prit que quelques secondes et le goût du risque prit le pas, en sortant directement son cavalier dans une stratégie un peu osée. Cela allait bien avec son caractère de relever des challenges. Au moins, il ne moulinait plus trop, se concentrant sur autre chose. Son regard se releva sur le visage de son vis-à-vis. « Sous quel angle ? D’un point de vu matériel concernant le vaisseau ou ce qui le compose d’humain et de loi ? »

Sidney ne releva pas la provocation du cavalier et fît progresser un nouveau pion juste à côté, le laissant délibérément exposé pour que le premier puisse le dévorer. Une façon de neutraliser temporairement la pièce adverse.
« Ce qui vous vient en premier à l’esprit ? » Demanda-t-il doucement.
« Je suis admiratif de la technologie qu’il y a dans ce vaisseau, ainsi que son aménagement, une mini ville flottante…enfin un véritable dédale » Ajouta-t‘il dans un brin d’humour sur ce jeu de mot.

Sidney lui gratifia d’un sourire complice, relevant le trait d’humour. Il déduisit à ses propos qu’il avait très probablement visité le pont 12.
« Cela n’a pas toujours été ainsi. Le croiseur reste un bâtiment de guerre habité par des militaires triés sur le volet. Il n’a pas été facile de convaincre le colonel de l’importance de ces divertissements pour son équipage. »

Alexander, arqua un sourcil intrigué. Ainsi donc ce fut le psychologue qui avait convaincue le colonel de mettre en place le pont 12 ? Cela n’était pas surprenant dans un sens, il voyait mal Caldwell être force de proposition sur ce thème. Même si, sur le coup avec Pile-Poil il avait été fortement estomaqué de s’imaginer cela du militaire. « Vous avez bien fait de le convaincre. Cela ne fut pas trop difficile ? »
« Terriblement difficile ! Vous avez certainement remarqué la sécurité massive entourant ces lieux et la fréquence fort réduite de ces événements...Ce sont ses conditions ! »
Alexander hocha la tête en bougeant une autre pièce, qui allait avec sa stratégie d’attaque.
« Comment avez-vous réussi si cela n’est pas indiscret ? » Cela était peut-être une technique particulière, du harcèlement ou bien une suite logique d’arguments implacables et répétés ? En tout cas cela intéressait l’homme. « Oui, comme la majorité du Dédale en somme. Tout est étroitement surveillée… comme ce brave soldat qui est contraint de me servir d’ombre jusqu’à la fin du voyage »

Sidney haussa les épaules, comme s’il était gêné d’avouer un terrible secret. Il dévia son fou et tenta une manœuvre pour attirer l’une de ses tours à découvert.
« Il n’y a pas eu de réussite à la vérité. Sur les vingt types de loisirs et divertissements que j’ai proposé avec les soldats intéressés, seuls ceux que vous avez vu en bas ont été retenus, choisi par vote de l’ensemble de l’équipage. Le colonel a imposé un ensemble de conditions très stricts et il ne le permet que pour effectuer un test. Au premier incident à bord, il fermera tout le pont définitivement… »
Le psychologue réprima une expression de douleur en voyant son cavalier disparaître. Il n’avait pas repéré la menace d’un fou planqué en embuscade qui n’attendait que ça.

« Hum, je vois. » Un peu extrême comme condition, comme si l’amusement ne devait pas subsister dans son univers. Était-il aussi austère dans la vie privée ou l’était-il devenu par la force des choses ?
« J’imagine que le colonel ne vous a pas gratifié de cette nouvelle “ombre” sans raison. Soit vous avez été sous le coup d’une menace...ou bien c’est vous qui l’êtes… »
Il supprima victorieusement l’une des pièces de son adversaire avant de le regarder, espérant en connaître plus sur les raisons de cette colère si bien dissimulée. Alexander croisa son regard, une petite moue s’afficha sur son visage, une moue d’appréciation face à ce beau coup. Il hésita à en parler, mais bon, après tout peut-être pourrait-il avoir des éclaircissements sur cette histoire complètement dingue.
« Vous êtes en train de jouer avec un dangereux criminel, monsieur Sidney. » Il avait dit ça d’un air parfaitement sérieux avant de voler une autre pièce blanche. Bien entendu cela était de l’humour dit « pince sans rire », il laissa s’écouler quelques secondes avant de reprendre.
« Selon le colonel, c’est pour en effet me protéger d’un potentiel complot suite à une altercation avec le consultant du CIS qui se charge de valider les versions officieuses de nos métiers »

L’humour de son interlocuteur ne passa pas dans l’oreille d’un sourd. En plus de cela, Sidney observa silencieusement la très légère modification du geste d’Hoffman au moment du déplacement des pièces. C’était étonnant de voir quelqu’un qui contrôlait son langage verbal aussi bien. Les signaux caractéristiques se faisaient rares chez lui. Mais l’homme su que cette altercation était une origine directe de la colère et de la frustration qu’il pensait déceler derrière le masque.
« Et sur quoi cette altercation reposait-elle ? Si je puis me permettre de vous poser la question, bien sûr… »
Il récupéra l’un des pions de l’ennemi, une bien maigre prise.

« Oui, vous pouvez, de toute manière cela a dû déjà faire le tour du vaisseau. » Alexander aurait pu y mettre de l’amertume mais non, il resta sur la même lignée. Son problème, c’est qu’une fois en colère, il avait un peu de mal à redescendre et s’occuper l’esprit était un bon moyen de calmer la « bête ». Après, il pouvait remonter tout aussi facilement sur une période allant de 4h à 12h voir même 24h si en plus il est vexé. Il considéra le jeu quelques instants, il opta pour une autre stratégie un peu moins offensive pour aller vers une plus défensive afin d’enfoncer les protections de son adversaire plus en profondeur. Finalement, il appliquait typiquement la stratégie qu’utilise les entreprises, bientôt il passerait à la mixte pour peaufiner sa démarche. « Vous devez connaître monsieur Forback, je suppose ? »
« Monsieur Forback... » répéta-t-il pensivement. « Oui, je me souviens de cet homme. Il est certain qu’il n’a pu vous menacer par la force. »

Alexander eu un petit rictus très fin aux coins des lèvres. « En effet. Il a d’autres atouts. » dit-il sur un ton plus léger en réponse à la blague de son vis à vis. Son regard parcouru plateau placidement. « La veille, suite à des remarques jugées humiliantes, qui n’aurait pas dû être évoquées, ma compagne a trouvé bon de le confronter à sa propre bêtise en usant d’humour. Nous n’étions pas seuls, puisque accompagné d’un soldat que nous connaissons bien et ami de mademoiselle Steele, qui est entré dans la danse. Étant passablement agacé par le comportement du consultant, j’ai aussi joué le jeu. Mais au lieu de se rendre compte qu’il était mené en bateau, il trouva plus attrayant de proposer ses services à ma compagne » Il déplaça une pièce. « Il fut bien entendu renvoyé dans les choux par celle-ci. Sujet étant clos, il repartit dans ses quartiers. Le problème étant que Monsieur Forback à eut la langue un brin trop pendue, dévoilant des éléments de cette conversation - comme les mœurs de mademoiselle Steele - à une tierce personne. Éléments, qui certes étaient faux, mais représentaient une atteinte humiliante pour elle en plus d’être confidentiels. Sans parler du fait qu’il avait dérobé une pièce sous clé de son dossier... dossier destiné à enquête sur Atlantis. » Il passa ses doigts sur ses lèvres, un signe évocateur de sa double réflexion en parallèle sur le jeu « Ainsi, pour fautes graves, je l’ai convoqué à dix-huit heures pour le recadrer et dans le cas échangeant, l’informer de son licenciement, qui aurait toutes les chances d’aboutir suite à ma demande et les faits encouru contre lui. La conversation s'est envenimé et il a trouvé bon de se fracasser la tête contre la porte pour simuler une attaque de ma part. » Il avait raconté cela d’une manière affreusement factuelle. Il mettait toujours un contexte pour que ses interlocuteurs comprennent bien la chute, puisque quand même cela se finissait par un brave homme qui décide de se projeter contre une fichue porte de métal. « J’ignore s’il serait intéressant ou non de psychanalyser cet homme. En tout cas, il ne semble pas avoir de limite sur l’ordre physique ni de sa propre intégrité. » La proposition sexuelle qui lui avait été fait lui revint en tête et rien que cela lui filait une aigreur d’estomac.

Pendant ce temps, Sidney avait aménagé une ouverture pour laisser son roi en échec, espérant attirer l’une des pièces de l’adversaire dans un piège qu’il jugeait malgré tout trop voyant. Sa défense s’étiolait et les possibilités devenaient de plus en plus restreintes. Au cours de l’explication, le psychologue hocha la tête à plusieurs reprises et se garda bien de lancer le célèbre : “Et qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?”
Mais il nota l’absence d’implication sentimentale dans ses propos, ce qui signifiait deux choses : soit cela l’avait profondément touché et il s’évertuait à le lui dissimuler ; soit il conservait une maîtrise frôlant la perfection. Serait-ce les deux ?
Le regard de Sidney se perdit un instant dans le vague, un peu comme s’il regardait le plafond, son index entourant son menton à la manière d’un philosophe, puis son expression s’égaya soudainement en une sorte de : “Sacré Cadwell”, lorsqu’il comprit la véritable raison de cette mise sous protection. Il se laissa même aller un petit rire de satisfaction en découvrant le pot-aux-roses. Ce sont, fit lever le regard vers l’anglais qui avait replongé dans sa stratégie.
« Vous voilà plus exemple que dangereux criminel, monsieur Hoffman. »
L’anglais, leva un sourcil intrigué
« Un exemple ? »

Le piège ne semblait pas fonctionner, le roi n’était pas attaqué. Sidney referma la protection pour préparer une nouvelle embuscade.
« Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons du personnel sensible à bord : les victimes d’Atlantis. Ces femmes violentées… »
Il ouvrit de nouveau son piège sur une pièce moins importante, espérant qu’il tombe dans le panneau cette fois-ci.
« L’aile qui leur est alloué se trouve sur le même pont. »
Le psychologue hocha pensivement la tête, comprenant la tactique du colonel qui s’appuyait entièrement sur l’image de cette situation. Il prévenait un mouvement de panique parmi ces victimes même si elles se trouvaient dans une zone confinée. Dans un si petit endroit, la nouvelle d’une agression ayant pour “sujet d'intérêt” une femme causerait inévitablement un risque d’hystérie parmi les victimes. D’autant plus que les femmes soldats gardant l’endroit n’étaient pas très nombreuses, nourrissant un sentiment d’insécurité capable de croitre. L’homme observa alors Alexander en se demandant s’il parviendrait de lui-même à cette conclusion.

La stratégie de Sidney réussit, puisqu’un pion venu manger sa pièce de moindre importance. Hors, cela était à double tranchant, puisque le fidèle soldat de sa majesté se dirigeait vers la zone découverte, risquant de se transformer en dame s’il n’était pas dévoré. Mais, s’il est évincé, une autre pièce le protégeait au loin, un fou le tenait en joue et attendait sagement de dérober une nouvelle prise. L’anglais, releva la tête satisfait intérieurement de sa stratégie passablement horrible et carnassière. Il avait un peu de mal à comprendre l’élément.
« Le même pont des habitations ou seulement la zone carcérale ? » Il voulait être certain d’avoir bien compris pour analyser. Puisque selon la réponse, il en avait conclu quelque chose de bien différent.

« Le quartier de l’équipage de transit. Celui de Monsieur Forback se trouve à coup sûr, comme les autres, à quatre coursives de l’aile des femmes violentées. La place pour ramener tout le monde sur Terre est limitée, cela n’a pas été évident d’établir une zone d’isolement pour les victimes. »
Une expression de douleur mêlée à un léger agacement marqua son visage lorsqu’il remarqua trop tard le jeu d’Alexander. Il ne lui restait plus qu’une demi-douzaine de pièces, le damier était en majorité occupé par son adversaire. Sidney, contraint par ce coup aussi ingénieux que cruel, plaça sa défense autour de son roi.

Alexander toisa le psychologue qui n’appréciait pas vraiment la stratégie, normal, se faire prendre ainsi un part un ses jetons n’était pas agréable, surtout pour un joueur émérite comme l’est Sidney. L’anglais, ne comptait pas être plus complaisant, c’est un jeu où on gagne ou perd, l’égalité par PAT était rare et sous certaines conditions. Il plaça sa tour suffisamment loin pour ne pas être menacé mais touché par répercussion le roi et forcer son adversaire à bouger son roi. Petit à petit, il finirait par l’amener là où il voulait pour le mât.
« Échec ».
En parallèle il analysait les propos du psychologue. Bon, il avait du mal à comprendre son rapport avec sa surveillance et les femmes violées. Qu’il soit important de contrôler un potentiel mouvement de panique en étouffant l’altercation et en mettant le responsable du CIS au frais d’accord…Alexander arqua un sourcil. « Hum…j’ai du mal à trouver la stratégie du colonel en mettant mademoiselle Steele et moi-même sous surveillance. Le fait d’avoir mis Foback en geôle est suffisamment rassurant pour les victimes qui auraient eues vent de toute cela » Il lui manquait un élément, il en était certain, car cela ne lui apparaissait pas pertinent. Même l’excuse un peu foireuse de « protéger » les deux responsables de la cité des potentiels jaloux ou partisans de Forback (qui étaient surement inexistants) était plus crédible. Mais bon, il attendait une explication de Sidney un peu plus approfondit. Après, étant soumis à une immense colère intérieur (par chance celle-ci redescendait depuis qu’ils jouaient de manière significative) il peut avoir du mal à réfléchir de manière pragmatique. Même si actuellement, il arrivait à penser à deux choses poussées dans le même moment.

« À chacun sa manière de commander, Monsieur Hoffman. Le colonel n’aime pas la demi-mesure, il préfère être jugé paranoïaque que laxiste. Cela peut surprendre au premier abord. Mais si vous saviez le nombre de catastrophe que sa prévenance nous a évité… »
La pièce maitresse se sauva dans le coin. Ce n’était plus qu’une question de temps avant le coup fatal. Le psychologue ne pouvait plus que repousser l’échéance et donner du fil à retordre à son adversaire.

Alexander eut une petite moue, il s’était mal exprimé, puisqu’il s’attendait à une autre réponse. Une explication en somme. Alors, il précisa au mieux.
« Je ne critique en rien sa manière de commander, je ne comprends pas la corrélation des éléments. » Il continua à aguicher les autres pièces pour pousser le roi dans des retranchement sans issues sauf le « mat ». « Échec ».
« Le raisonnement de Caldwell m’échappe aussi parfois. Nous nous sommes souvent affronté sur des sujets où la logique me semblait absente de ses décisions. Mais je dois reconnaître qu’elles ont toujours eu pour avantage d’être bénéfique à l’ensemble au détriment de l’unique. »
« Fort heureusement, c’est un bon commandant, peut-être un peu trop psychorigide mais il reste soucieux du bien-être de chacun. » Il avait de l’estime pour cet homme et il ne s’en cachait pas. Et sur ces mots, Alexander annonça l’échec et mat. Une fin surprenante d’une partie jugée intéressante. Mine de rien, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas joué aux échecs : un divertissement qui lui manquait. D’habitude il partageait cela avec son oncle ou son grand père tous deux de redoutables stratèges. Faut dire qu’en banque, il fallait mieux avoir l’esprit logique pour mener à bien un établissement financier.

Sidney parut surpris, ayant calculé qu’il lui restait encore deux tours de résistance, et chercha d’un regard intrigué quelle manœuvre lui avait échappé. Il revint en arrière dans ses souvenirs et découvrit le piège odieux dans lequel l’Anglais l’avait envoyé courir. Il avait sauté à pied-joint sans repérer la véritable menace. C’était osé et sacrément cavalier. Sachant cela, le psychologue hocha longuement la tête d’un air navré, admettant sa défaite, avant de lui proposer une deuxième partie que naturellement Alexander accepta avec une certaine joie. Sentiment qu’il laissa passer à travers ses prunelles acier qui pétillèrent quelques fugaces secondes.
« J’aimerai que vous gardiez ceci à l’esprit, jeune homme : ces ragots qui pourraient courir sur votre compagne, ce qui fait surtout votre agacement, n’intéressent pas les hommes. Croyez-en le psychologue qui a appris à connaître l’ensemble de l’équipage. Votre réputation et celle de votre amie représentent bien plus à leurs yeux que les errements d’un agent de la CIS perverti... »

L’anglais, toisa quelques instant le psychologue. Sa colère était bien basse maintenant, l’effet de s’occuper l’esprit et de vaincre aidant fortement. Comme tout joueur et parieur il aimait être victorieux mais avait la modestie de ne pas s’en vanter ou de se pavaner avec ce fait. Les propos du psychologue le rassurèrent grandement. Oui, cette nouvelle image le rendait dingue et savoir que cela n’entacherait en rien ce qu’ils sont réellement lui fit du bien. Rien de plus déplaisant que de souffrir en plus des mauvais commérages faux et humiliants.
« Cela me rassure. Outre de faire passer ma compagne pour une femme volage, j’aurais eu le droit à la réputation d’homosexuel - zoophile. Il a quand même une imagination folle ce brave garçon … » Il eut un petit rictus dépassé par les actes que pouvait faire certaine personne, accompagné d’un petit rire. Le pire étant quand même de se blesser volontairement avec une telle violence…. Incroyable.

Sidney décida de récupérer la couleur adverse, se demandant si cela pouvait placer Alexander dans l’inconfort. Il débuta par un pion puis attendit le prochain coup, prévoyant une manœuvre plus défensive qu’à sa précédente partie. Le psychologue pouvait constater qu’Alexander était plus détendu et moins refermé, des petits changements infimes mais perceptibles dans sa manière d’être. Le changement de couleur, ne semblait pas le perturber mais intérieurement, l’anglais devait se rappeler qu’il était blanc et non noir, brisé l’habitude de raisonner avec cette non couleur. Il fallait la jouer fine, puisque son interlocuteur devait se préparer et réajuster sa stratégie après avoir observé la première partie et ne pas se faire avoir une nouvelle fois. Ainsi, le Britannique, avança un pion en parallèle à son adversaire.
« Soyez serein. Ce genre de rumeur ne trouve aucun public à divertir dans un endroit comme celui-ci. Vous pourrez croiser n’importe lequel des membres d’équipage sans même y trouver un regard accusateur ou de quelconques murmures sur votre chemin. »

L’homme avait usé d’un ton empreint de défi et de malice. À sa façon de parler, il devenait comme logique et limpide que les actes de Forback n’auraient qu’une conséquence des plus limitée. Ces propos avaient été dit comme l’aurait fait un psychologue pour rassurer son patient. Mais avec beaucoup d’élégance et de discrétion. C’est comme s’il enjoignait son interlocuteur à parcourir l’ensemble du croiseur pour trouver un médisant et lui prouver son tort. Ce serait en vain…
« Parfait alors. » Il hocha la tête, croyant sans peine Sidney. Après tout, il aurait le loisir de vérifier puisqu’il ne comptait pas arrêter ses petites balades, même avec une seconde ombre sur les talons.

Cette mise au point faite, Sidney décida alors de sortir son fou afin d’entamer la manœuvre piège de Fisher de 1972. Ce n’était pas une technique courante et très répandue. Seulement, si Alexander avait une culture stratégique suffisante - Et cela serait étonnant que ça ne soit pas le cas - il désarmerait sans mal cette tentative. Un bon moyen d’évaluer l’étendue de son savoir en la matière.
« Comme nous sommes dans le sujet, je vous ai évoqué une personne qui n’était pas habilitées à recevoir le genre de propos intime que Forback à si élégamment fourni. Ce fut le 1er classe Nelly Bricks. J’en ai conclu qu’elle avait été arrêtée elle aussi... » Une manière d’avoir des informations comme une autre. Faut dire que Farrell l’avait évoqué à demi-mot. La stratégie du psychologue ne put germer comme espéré, Alexander connaissait cette technique qui avait surpris tout le monde. Mais ce fut bien tenté, il doit l’avouer. « Belle culture... »

« Ah….Nelly Bricks… »
Un cas à elle-seule, cette brave jeune femme. La mention de son nom donna un léger sourire à cet homme si concentré sur sa position difficile. Alexander se faisait menaçant mais il parvenait à couvrir efficacement le fou qu’il avait mis en danger. Seulement, le voilà de nouveau à la défensive. L’expression de son interlocuteur lui donnait l’air d’avoir un plan complet et machiavélique pour gagner la partie. Le psychologue moulina à toute vitesse sans pour autant l’afficher et trouva une astuce pour attirer son cavalier. Peut-être pourrait-il le lui arracher.
« Cette brave jeune femme n’est une menace qu’à votre patience. Le reste n’est que douceur et humour. Je la sais très appréciée de tous, même si cela reste dissimulé. Par chance, son besoin d’affection l’a amené à jeter son dévolu sur quelqu’un d’autre. »

Le britannique ne pouvait qu’être du même avis. Lui-même avait été « sous le charme » de son dynamisme et de sa grande bienveillance.
« Elle a un don fascinant pour s’attirer la bienveillance d’autrui et leur sympathie »
Sa tour quitta son emplacement initial. Le nouveau piège était prêt, il n’y avait plus qu’à croiser les doigts. Le cavalier de l’anglais alla donc se sacrifier sur la tour, afin de faire une ouverture assez peu visible à cet instant, puisque cela permettait de laisser le fou de l’homme s’y engouffrer pour attaquer bientôt.
« Et ce n’est pas son premier séjour en cellule. Rassurez-vous. »
Alexander releva la tête du damier… « Une grande habituée de la prison ? Elle fut emprisonnée à cause de son abus avec la photocopieuse je suppose ? » Il serait étonnant que Caldwell n’en soit pas resté là en découvrant la pile monstrueuse des affiches qu'elle avait imprimé ! En repensant à cela, il esquissa un petit sourire. Elle avait un sacré culot mine de rien, mais toutes ses actions étaient dictées par la sympathie sans jamais verser dans la méchanceté. Cela n’était pas si étonnant que ça, vu son caractère assez pétillant et foufou.

Sidney parti d’un rire franc, rejoint de quelques rires par contagion de l’anglais.
« Oui. Et également d’avoir trouvé le moyen d’accéder à votre portrait pour en concevoir l’affiche. Mais à l’instar de ses petites folies, sa bonne humeur est contagieuse. »

Sidney passa en revue sa propre défense et trouva que le fou ennemi commençait à devenir dangereux. Il ne savait pas quelle pièce il pouvait viser avec mais amena son cavalier pour tenter de le contrer. Le fou, ne bougea pas, puisque non en péril, par contre ce fut une dame menaçante qui pointa ses remparts vers le cavalier. Cela était risqué puisque Alexander y était allé de manière très offensive, laissant une brèche pour la dame de Sidney, qui pouvait tenter un beau coup s’il parvenait à placer sa dame correctement en la rapprochant et ensuite mettre un échec au roi de son adversaire si celui-ci ne contrait pas.
« Elle est maline. J’ignore comment elle s’est débrouillée, en tout cas, elle se donne les moyens de ses ambitions. » Il faut dire qu’elle en avait fait, des recherches, pour réussir à trouver une personne qui pourrait l’aider. Tout cela, pour la major Frei, cette personne sur qui avait jeté son dévolu Nelly. « J’espère que son attachement est réciproque, je trouverais cela particulièrement cruel et triste que cela ne soit pas le cas » Et malheureusement, connaissant la major sur quelques faits, même s’il n’était pas certain, il doutait qu’elle éprouve la même passion amicale que l’espagnol pétillante. Après, cela serait surprenant mais très agréable de constater que cette femme froide et austère puisse être autre chose qu’un soldat purement professionnel sur tous les tableaux.

« Qui sait ? » Fît Sidney en haussant ses épaules. « J’ai vu cette jeune femme accomplir de véritables miracles envers certains patients au grand dam de mes nombreuses heures de consultations. »
Alexander eu un petit rictus, rien de plus débitant de voir son travail infructueux alors qu’il eût suffi de quelques jours à une personne pour dénouer le nœud du problème. Le pouvoir de l’empathie exacerbé chez une personnalité bonne. Il était convaincu depuis longtemps, que certaine habitude non « visibles » comme le charisme et l’empathie permettait à des personnes d’arriver à des résultats plus rapidement que d’autres, malgré que les seconds soient plus compétents que les premiers. Ce genre d’aptitude ne s’apprend pas, c’est inné et profondément injuste. D’ailleurs, en parlant de ses réflexions à Sidney, le sujet allait dériver sur l’inégalité des hommes, mais non bien au contraire.

La dame devait bouger mais il y avait une tour capable de parer sa tentative. Il fallait qu’il parvienne à la faire déplacer discrètement. Sans quoi la balance pencherait de nouveau du côté d’Alexander. Il hasarda donc l’un de ses pions pour attirer l’appétit de la tour. Il compléta alors : « Et à la longue, elle pourrait bien faire fondre ce major si renfermé. »
« Ça serait bien. Donnant un peu plus d’humanité à une personne qui se l’est refusée pour sa carrière. Je trouve que la meilleure phrase pour résumer le major Frei serait : son seul amour véritable n’est autre que sa carrière. Dans ce souci de perfection militaire elle s’oublie en tant qu’humaine et femme. » Cela n’était pas une critique, mais une analyse constructive qu’il faisait part à son adversaire tout en allant prendre son pion-appât. Bien entendu Sidney pouvait y aller de son commentaire, c’est un échange.

Celui-ci, d’ailleurs, semblait particulièrement intéressé par le cas de ce major. Il lui avait été donné de l’observer discrètement de loin lorsqu’elle fît le voyage pendant l’opération “Grand Veilleur”. Son comportement nourrissait autant d'intérêt que de scepticisme parmi l’équipage en raison de ce manque d’humanité. Sidney avait appris comment, au retour de son premier vol à bord du F-302, elle ne s’était ouverte que brièvement, et en seulement très peu de temps, au lieutenant Ross. Là où la réussite de cette mission entraîne une forte émotion et un phénomène de liesse, imputable au déluge chimique dans le cerveau de chacun, cette jeune femme avait été d’une neutralité très intrigante. Presque symptomatique d’un problème sous-jacent. Beaucoup de techniciens du pont et de pilotes du groupe avait été témoin de ce retrait systématique. Cette façon de construire un rempart autour de soi témoignait soit d’un passif traumatique ou d’un abandon face aux relations sociales. Cette volonté de non-engagement dans ce qui composait tout simplement “la vie” à travers la profession risquait de lui porter préjudice et Sidney, en lançant la manoeuvre de son fou, lui offrit son analyse.
« Je crains malheureusement que cela puisse porter atteinte à son avenir professionnel si précieux. Votre analyse est très juste. Seulement, il est dangereux de s’enfermer corps et âme dans l’abolition du lien social. Toutes les épreuves que nous traversons - celles qui nécessitent que l’on prenne appui sur son proche, comme vous le ferez un jour avec votre compagne et inversement, ces soutiens intimes personnels hors de la profession qui lui sont inexistants - la contraindrait à davantage de retrait et à terme : une insensibilité pathologique. Si bien que ses collègues auront un jour une mauvaise opinion de ses capacités, découvrant chez elle une perception et une capacité de raisonnement altérée. »
Sidney fût satisfait de voir que la manœuvre de son fou marchait. Il fît une nouvelle passe et dévoila le pot-aux-roses, faisant découvrir à Alexander l’imminence d’une attaque sur son roi. Mais l’inquiétude ne faiblissait pas quant à son analyse. Le second responsable de la cité, écoutait attentivement les premières paroles du psychologue, y trouvant un vif intérêt.
« Pour le moment, la réputation du Major Frei la prémunit d’un tel jugement. Sa logique et son psychisme demeurent très solide. Mais la dégradation surviendra fatalement s’il n’y a pas d’amélioration dans sa vie sociale dans les années à venir. »
Il échangea un sourire pauvre en parvenant à lire le regard d’Alexander, qui venait de penser à un syndrome particulier. Cela dû se percevoir dans ses prunelles acier, puisque son interlocuteur hocha la tête comme pour confirmer.
« Ah, vous savez de quoi je parle : le syndrome du naufragé, oui, en partie. Le jour où son raisonnement sera remis en cause, les problèmes graves vont s’accumuler. Tout ce dont elle voue son existence sera menacé et elle commettra l’erreur de faire ce qu’elle a toujours fait pour se protéger : approfondir son isolement en réponse à un sentiment d’agression. C’est un cercle vicieu qui pourrait bien l’amener à une terrible dépression. »
Et oui, on parlait bien du si solide Major Karola Frei. Il ne fallait pas prendre la psychologie et l’enfermement social à la légère. C’était d’ailleurs la raison même de l’existence de son poste à bord du Dédale et la raison pour laquelle il n’était pas directement rattaché à l’armée. Dans un espace aussi confiné que le Dédale, ce type de comportement était à proscrire au plus vite. Un individu qui commençait à s’isoler de la sorte pouvait devenir, sans qu’il n’en prenne conscience, une menace de plus en plus sérieuse pour lui et le reste de l’équipage. Le pont 12, d’ailleurs, représentait une très nette amélioration des liens sociaux à bord.
Dans le même temps, Sidney constata que l’administratif peinait à maintenir la défense. Là où son roi s’échappait, une nouvelle pièce venait lui interdire le mouvement suivant. Il était sur le point de réussir, il ne fallait surtout pas lui laisser reprendre l’initiative. Il conserva néanmoins cette forme d’inquiétude lié à son tempérament altruiste. Il n’aimait pas déceler la souffrance chez autrui et être incapable de l’extirper.
« J’espère que son psychologue notera les signes avant-coureurs bien avant qu’un tel drame se produise. »


L’analyse était pertinente et à la fois effrayante. Pourquoi effrayante ? Une personne si forte que Karola qui se pensait protégée par ses compétences professionnelles et intègre, allait un jour souffrir, comme tout humain, d’un manque social. Et l’épreuve qu’elle avait subie avait dû lui montrer cette limite. À qui elle pouvait s’ouvrir ? Au colonel Sheppard ? Aux autres militaires ? Il serait peu probable qu’elle choisisse de le faire envers un autre soldat. Mais, qui avait-elle en « amie » ? Telle est la question, il ne semblait voir que peu de liens de ce genre dans la vie de la major, après Alexander ne la connaissait pas très bien. Il apprécia les propos du psychologue puisque en tant que second responsable, il devait aussi gérer le côté humain et mettre une alerte sur l’un des piliers de la cité était nécessaire. Car le jour elle lâche, cela allait avoir de sacrées répercussions.
« Je l’espère aussi. Après au vu des épreuves de janvier, elle a pu déjà connaître quelques amertumes de son manque sociale. Peut-être que cela lui fera prendre conscience de ce genre d’élément et qu’elle changera de cap. Même si cela est peu probable à l’heure actuelle. » Le jeu d’échec devenait tendu et le cadre réussit à voler une pièce de son adversaire, mais il sentait qu’il allait perdre cette partie, alors autant faire le plus de dégâts possibles, pour perturber la stratégie de son adversaire. « Il est assez amusant de constater qu’une personnalité aussi fantasque que Nelly Bricks s’est entiché d’une personne comme Frei. Peut-être que la première influencera l’autre ».

« Et inversement ! » Commenta malicieusement le psychologue en repoussant l’ultime résistance d’Alexander. « L’attrait de Mademoiselle Bricks pour le major n’a rien de très surprenant. Il est même logique en certaines manières. Mais je manquerais honteusement au secret professionnel si je développais mes propos. »
« Et je ne vous ferais pas l’affront de manquer à ce sermon. » Répliqua l’anglais du tac-au-tac sur un ton léger.

Même si Pile-Poil n’avait jamais demandé clairement de suivi psychologique, un contrôle mensuel était imposé à bord, même pour les plus “solides” des membres d’équipage. Et le colonel lui-même ne faisait pas défaut à cette règle, ce que tout le monde se gardait bien de répandre dans les couloirs. Nelly, donc, avait eu plusieurs consultations et Sidney avait eu l’occasion de mettre en parallèle son passé avec la composition actuelle de sa personnalité. L’arrivée de quelqu’un d’aussi froid et rigide que le major Frei avait déclenché chez cette jeune femme un désir d’affection immuable et véritablement prévisible. Le psychologue n’était donc pas très étonné d’avoir à observer cette étrange chasse aux sentiments chez elle.
Le nouveau coup de Sidney partit directement à l’assaut du roi, c’était l’ultime bataille.
« Échec. »

Alexander dû décaler son roi, présageant que le prochain coup de son adversaire sera la fin, il s’était fait avoir ne pouvant lutter contre une technique déjà bien mise en place. Et le coup suivant marqua la fin. Il n’a jamais été un mauvais perdant, bien au contraire, certes il aime vaincre mais il sait s’incliner avec élégance sans maux malsains pour le vainqueur. Il avait une forme de jubilation d’établir une stratégie de jeu face à un adversaire redoutable. La partie avait été plaisante et malgré qu’il ait été mis en difficulté il avait tiré un certain plaisir d’essayer de contrecarrer les plans du psychologue. Et faut dire que Sidney est un bon adversaire. « Bien un partout. Faisons-nous la belle pour nous départager ? » Il ne proposerait pas une troisième partie si la compagnie et le jeu avec l’homme ne lui plaisait pas. C’est une forme de compliment de demander une revanche, puisqu’il ne le demande pas à tout le monde. Cela faisait longtemps, qu’il n’avait pas eu un adversaire aussi intéressant.

1/2 La suite juste après ....


©Pando

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Lun 24 Avr - 21:35

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Part 8 : UNE STRATÉGIE INTELLECTUELLE // 2/2


CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 19h50/22h30 sur le Dédale

PNJ :
Constat à l'amiable Sydney10
Le psychologue Sidney

Ainsi donc, le jeu fut à nouveau tourné, Alexander reprenant les noirs et la partie débuta.
« Il n’est pas trop difficile d’être le seul civil dans ce vaisseau ? » Il avança un pion de deux cases.

« Ce serait un mensonge éhonté de prétendre le contraire, jeune homme. Mais ce poste apporte une multitude d’avantage. Par exemple…» il déplaça un pion en réponse avant de poursuivre. « Pouvoir tenir tête au colonel, insister sur des réalités et des besoins qu’il ne juge pas nécessaire. Et trouver une solution ensemble. Je le sais bienveillant envers ses hommes et il le cache particulièrement bien. »
Sidney déplaça un autre pion suite à la manœuvre de l’anglais. Il opta pour une stratégie défensive en attendant de voir quelle orientation pourrait prendre son adversaire. Cette partie déterminant l’issue de leur rencontre intellectuelle, il le soupçonnait de mobiliser l’ensemble de ses ressources pour le surprendre. Et en effet, Alexander optait pour une stratégie offensive assez agressive. Cela était voyant, mais cachait comme toujours une belle anguille pour prendre à revers. L’anglais se fit la remarque, qu'à l’évidence avoir le pouvoir de tenir tête à un homme comme Caldwell, devait avoir son lot de flatterie pour l'ego, même si Sidney n’était en rien un homme centré sur sa personne. Cela fait juste du bien, de se dire qu’il n’est plus nécessaire de s’agiter vainement pour que l’œil de « dieu » vous écoute.
« Savoir que je suis un civil, non contraint aux ordres du Colonel, et réputé pour ma discrétion professionnelle rassure grandement les hommes. Quiconque à un problème, ou un simple besoin de se confier, peut venir en discuter sans craindre un quelconque jugement ou des fuites d’informations. Ici, ce n’est pas une tare de se présenter à mes consultations. »
Le psychologue appuya légèrement ses derniers mots pour confirmer le fait que les jugements opportunistes et clichés n’avaient pas lieu sur le croiseur. C’était d’ailleurs à peine pensable étant donné la nature humaine. Mais cela représentait la quasi-parfaite cohésion entre les deux cents membres d’équipage, résultat d’une œuvre longue et titanesque issue de la coopération entre le colonel et le psychologue.
« A la vérité, je regrette les choses les plus insignifiantes. Ne plus pouvoir fumer la pipe, me rendre à l’opéra, écouter les nouvelles symphonies de notre ère, être interdit de rédiger des articles professionnels. Mes absences physiques aux congrès et aux conférences diverses. Les évolutions psychothérapeutiques, les nouvelles pathologies, je ne suis tout cela que par les retransmissions du SGC à présent. »
Il laissa volontairement l’un de ses pions exposés pour vérifier si son adversaire était dans une optique offensive. Mais, l’anglais attaqua sur un autre front, signe qu’il était certes dans l’agression, mais qu’il ne comptait pas dans l’immédiat tomber dans un piège si facile pour quérir une pièce. Non, il préféra une zone plutôt bien défendue, pour brouiller les pistes sur sa prochaine Manoeuvre qui serait plus vicieuse. Il termina d’un ton plein d’humour.
« Mais plus encore, jusque-là, je m’impatientais de trouver un rival aux échecs. »

Alexander rejoignit le rire du psychologue, fortement amusé par cette conclusion qu’il partageait.
« Je vous rend votre compliment. Malgré le nombre conséquent de personnes sur Atlantis, le club d’échec est fréquenté par des gentlemans un peu trop présomptueux et mauvais joueurs pour être agréables. » Il faut dire que ce club était avant tout composé de scientifiques : ceux qui se targuent d’avoir réussi l’admission au « Mensa ». Ce genre d’élitisme l’agaçait profondément et voir que justement, les personnes qui avaient intégré le « Mensa » portaient toujours avec cette fierté pompeuse et snobe le badge en se vantant d’être « supérieurs » car ils ont réussi le test de QI au-delà des 98% de la population, débectent l’homme. Lui aussi dans sa jeunesse avec ses études prestigieuses, où on vous rabâche sans cesse à quels points les élèves de Harvard sont de futurs grands hommes, avait tenté ce genre de test. Surtout via un pari avec la bande de copain de l’université. Et aussi pour battre le score de sa très chère et tendre cousine qui avait plafonnée. Le résultat avait été à la hauteur du pari : il l’avait remporté en était au-dessus de ses camarades mais aussi dans les scores les plus hauts. Et pourtant, même s’il le droit à son petit diplôme et son badge, il ne s’en vanta jamais et peu de personne le savait. Sous ces airs d’homme guindé et issus d’une famille bourgeoise, Alexander n’était pas sujets aux mêmes aspirations des snobinards. Il n’aimait pas cela. Un trait de caractère aux antipodes de son style vestimentaire, tiré aux quatre épingles, aux costards hors de prix, allant jusqu’au boxer. Mais pourquoi se priver de belle chose, si on en a les moyens ? Voilà sa mentalité, il a toujours su vivre avec ses moyens, aimant le luxe, sans pour autant se pavaner d’idéaux stéréotypés. Son père, lui avait appris les valeurs des choses et en aucun cas l’humiliation des tranches sociales moins aisés financièrement ou intellectuellement parlant.

« Je comprends, les petits avantages de la terre me manquent aussi par moment. Vivre sur Atlantis ou le Dédale entraîne un changement de vie radical. » Même pour gérer ses affaires... il avait certes son second qui avait repris la gouvernance partielle de la Falcon et sa grand-mère qui gérait les « investissements Hoffman » à travers plusieurs sociétés… mais cela lui faisait toujours autant bizarre de n’avoir plus de nouvelles à l’instant « T » mais mensuellement. Ou régulièrement, maintenant avec les aller-retours des communications via le nouvel E2PZ.
« Quand à votre rôle, il est intéressant, vous êtes la preuve vivante que les militaires et les civils peuvent former une symbiose sans souffrir de stéréotype discriminant. J’espère réussir à faire cela sur Atlantis dans la plus grande des cohésions. Les différences entre les militaires et les civils étant trop conflictuelle et néfaste lors de grande crise comme en janvier ». Il conclut la fin de sa tirade par un mouvement de pièce qui lança les hostilités. Celle-ci était là pour se sacrifier et ouvrir les premières portes vers l’attaque.

« C’est effectivement un grand chantier qui vous attend. » Admit Sydney en fonçant droit dans le piège. Il mobilisa sa défense pour tenter d’affaiblir le dispositif adverse.
« Mais à l’instar du Dédale, vous devrez gérer une population civile issue de différents corps de métiers, d’origine diverses, sans oublier l’influence interactive des Athosiens. N’espérez pas obtenir un résultat aussi spectaculaire que le nôtre. Car nous avons eu plusieurs avantages qui vous feront défaut sur Atlantis : des hommes d’équipage d’un même pays, une discipline partagée, un monde fortement restreint qui impose la cohésion. »

Alexander hocha la tête, oui le contexte de la population était complètement différent. Le résultat ne pourrait pas être aussi harmonieux, mais s’y rapprocher était son objectif.
« C’est utopiste, mais avec le temps, les singularités de pays et métier pourront se lisser en une seule culture. Enfin une nouvelle culture qui les unira tous, puisque mobilisé pour des objectifs communs. » Là on sent bien le chef d’entreprise qui met une importance primordiale à la culture d’entreprise pour unir autour de même but commun ses employés. « Oui enfin bon, je divague dans des rêves ! » Dit-il, amusé.

Le silence retomba un moment. Sidney fronça les sourcils en découvrant que l’offensive n’en était pas une. Ou du moins, pas celle qui devait le mettre à mal. Il laissa paraître une expression douloureuse lorsque son interlocuteur dévoilà son jeu. Et passa de longues minutes à reconsidérer sa stratégie. Lorsqu’il trouva un semblant d’échappatoire sans solution miracle, il effectua un changement de position avec sa tour puis attendit la suite. Il profita de ce moment pour entamer un sujet qui pourrait paraître déplacé.
« Je ne voudrais pas vous paraître insultant par ma curiosité, jeune homme, mais pourrais-je connaître le nom de votre compagne et son rôle ? »

Alexander se doutait que la question avait un but précis. Lui insultant ? Alors que devrait-il dire ? L’anglais était d’une curiosité presque maladive par moment. Il lui fit un rictus rassurant.
« Vous ne l’êtes pas. Erin Steele, tout comme moi second responsable de la direction d’Atlantis et plus précisément représentante de la CIS sur Atlantis. Puisqu’avant sa promotion elle était consultante pour la commission. » Ils avaient un titre « RDA » semblable mais des fonctions bien différentes. Il avança une pièce pour mettre à mal le fou de Sidney, tout en donnant l’opportunité au cavalier de dérober au prochain tour la fameuse tour du psychologue.
« Pourquoi donc ? »
« Je vous sais sensible à la mauvaise réputation qui pourrait entacher votre amie. Logique. Vous ne craignez pas d’en être la cible, vous préféreriez d’ailleurs que la médisance dévie sur vous plutôt qu’elle.»
Sidney eût du mal à choisir. Il délaissa sa tour dans l’espoir de sauver le fou. Il en profita pour préciser sa pensée et être direct. Alexander était de ces hommes qui apprécient peu les demi-mots.
« Vous devrez vous attendre à ce que vos opposants se servent de cette jeune femme et de vos sentiments pour vous atteindre. Pas en vous attaquant directement, vous êtes taillé pour y résister. Mais quiconque aura une dent contre vous serait tenté de se tourner vers votre compagne. Pour vous blesser là où vous ne pourrez-vous défendre par vos armes habituelles. »
Sidney ne doutait pas que son interlocuteur eut un jour une pensée de la sorte. Mais il était évident qu’un homme investi de cette responsabilité, et qui plus est d’un grade similaire à celle de mademoiselle Steele, soit un jour impacté par la fourberie et l’ingéniosité des ordures. Il en fît la conclusion :
« Cette jeune élue, aussi solide soit-elle de son côté, deviendra votre point faible. C’est une règle immuable. Et je vous enjoins à accepter cette réalité. »

Alexander écouta attentivement les propos, son coude s’adossa sur son accoudoir, pour laisser sa main effleurer ses lèvres en signe d’écoute et de réflexion. Beaucoup de joueurs d’échec préfèrent le silence, pour être pleinement concentré dans leur stratégie. Alexander n’avait pas besoin de cela, il avait l’habitude de mener plusieurs réflexions en même temps et il était plutôt ravi que cela soit aussi le cas du psychologue. En tout cas, celui-ci avait raison. Il préférait largement qu’on l’attaque lui que quelqu’un qu’il apprécie. Il n’a jamais aimé qu’on essaye de l’atteindre par le biais d’une autre personne. Et loin d’être un lapin de sept jours, il savait que toute relation avec quiconque pouvait le nuire si un jour une personne malveillante venait à désirer sa perte. L’exemple fut Berckam, sauf que l’homme n’avait pas eu vent du rapprochement des administratifs et de toute façon, éperdument amoureux d’Erin, il ne voulait pas voir d’autre rival. Ce fut cet aveuglement qu’Alexander utilisa pour pousser l’homme à la colère et à la faute.
« C’est le principe même de toute relation, amicale ou sentimentale. Il est facile, pour des hommes de nature sociable de les blesser par l’intermédiaire de ses relations. » Il lui fit un rictus qui illustrait qu’il avait bien conscience de ce genre d’enjeux.
La tour de Sidney disparue, laissant en vie temporairement le fou. La stratégie de l’anglais faisait ses preuves et petit à petit l’étau se refermait.
« Ce conseil est dicté par une raison particulière ? Ou bien simplement pour m’avertir qu’entretenir une relation qui touche le professionnel peut être désapprouvé et risqué ? » Il se demandait cela, puisqu’il était bien connu qu’au sein de l’armé il était fortement déconseillé d’avoir une relation en couple (civil ou militaire), ce fut la grande peur de son ami Sheppard d’ailleurs. Pour cela, qu’il avait caché sa relation avec la rouquine incendiaire pendant plus d’un an. L’anglais préférait savoir si cela était juste un constant ou bien un conseil qui visait d’autre sous-entendu. En tout cas, il ne le prenait pas mal.

Sidney secoua négativement la tête. Sa réflexion n’allait pas jusque-là, il pensait que son interlocuteur avait depuis longtemps pris conscience de ces éléments.
« Vous êtes autant stratégique et prévoyant dans la vie réelle qu’en jouant à ces échecs. Avec une efficacité méthodique et parfaitement dosée. Mais je m’interroge. Je pense que ce type de relation, avec ces circonstances particulières, vous est nouvelle et j’aimerai que vous gardiez à l’esprit qu’il y a une différence entre la théorie et la pratique. Je ne vous ai rien appris sur votre nouveau point faible, vous en êtes arrivé à la conclusion bien avant d’officialiser votre relation, c’est certain. Mais vous pourriez vous faire prendre à votre propre piège si vous n’acceptez pas l’idée de voir un jour la situation sortir de votre contrôle... »
Et comme pour illustrer son explication, Sidney utilisa sa reine pour désarmer temporairement tout le dispositif offensif d’Alexander. Son déplacement ne changeait pas le rapport de force mais toute son organisation s’en trouvait changée. Des pièces fortes devenues faibles et inversement.

Oui l’anglais est un homme qui prévoie tout même dans sa vie intime, ce côté organisé qui pouvait paraître intransigeant mais qui ne l’était pas tant que ça. Puisqu’il s’adaptait toujours aux opportunités, comme si elles étaient prévues depuis le début. Alexander avait un peu de mal à voir où voulait en venir le psychologue avec ses conseils. « Pas vraiment, j’ai déjà eu une relation avec une ingénieur de mon entreprise. » La dernière en date qui s’était mal fini à cause d’histoire de tromperie. Mais la jeune femme, avait quitté la Falcon au bout de 2 ans de relation avec le chef de projet pour une raison simple : réorientation professionnelle, elle désirait partir dans l’écologie, dans l’élevage retourner aux « sources » comme l’ont fait passer un temps beaucoup de cadre européen. Ce fut à la mode dirons-nous. Alexander observa la manœuvre et eu un petit rictus au coin des lèvres, pas mal comme manière de ponctuer sa phrase. Sauf qu’il venait d’ouvrir le passage à son roi et le pion si anodin qui traînant vers les défenses ennemie… une fois bouger mettait en mat au psychologue sans qu’il ne le voie venir « J’ai souvent plus d’une carte en mains, Mat Sidney. »

Le psychologue se figea, une main entourant son menton alors qu’il peinait à comprendre comment il avait pu se faire surprendre de la sorte. C’était brillant et sacrément gonflé, de l’art stratégique. Quoi qu’il fasse à partir de cet instant, il perdrait la partie. L’homme dégagea donc son roi sur la seule position qui lui restait et attendit le célèbre “échec et mat”.
« Vous êtes effectivement pleins de ressources.» Lâcha-t-il pour conclusion en échangeant un sourire.

Alexander lui fit un sourire satisfait en hochant la tête. Machinalement il toisa l’heure de sa montre. Il était 22h30. Il n’avait pas mangé, mais il s’en fichait son estomac ne criait pas famine et son envie avait été coupée depuis longtemps par Forback. Et il serait étonnant qu’ils servent encore et puis bon, il avait déjeuné assez tard. En tout cas l’aparté avec le psychologue fut agréable et sa colère était redescendue.
« Eh bien… je vais vous laisser, il est déjà bien tard. Merci pour ce moment. Si avant de débarquer vous désirez une revanche ça serait avec grand plaisir. » Il se leva serrant la main de son homologue masculin, lui souhaitant une bonne soirée.
« Ce sera un plaisir partagé, jeune homme. Vous savez où me trouver...»

Le psychologue le raccompagna jusqu’au sas d’accès et le salua une dernière fois. Même s’il ne s’agissait pas d’une consultation, il sentait Alexander en de bien meilleure disposition et apprécia l’idée de lui avoir été d’un quelconque recours. L’homme profita ensuite de son intimité pour reproduire sur l’échiquier certaines manœuvres de son adversaire et les étudia. Sa faculté à prévoir les tactiques adverses aussi loin était véritablement surprenant et il tenait à découvrir ses propres défauts. Il ne fallait pas les reproduire pour la prochaine rencontre.
C’est avec un léger sourire que Sidney découvrit comment Alexander avait déguisé son dispositif offensif en faiblesse. Il fallait reconnaître que c’était ingénieux...vraiment ingénieux.
Le téléphone mural sonna deux fois avant qu’il ne le décroche. Un membre d’équipage lui avoua avoir besoin de parler, son travail reprit de plus belle...


2/2 Part 8 : END
La suite bientôt



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Lun 15 Mai - 19:10

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Part 9 : L'ombre de ton ombre // 1/2


CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 22h30/23h55 sur le Dédale



Alexander Hoffman


Alexander quitta donc les quartiers du psychologue il fut surpris de retrouver derrière celle-ci le soldat qui lui avait été attribué. Pourtant ne lui avait-il pas dit de rejoindre son lit ? Le professionnalisme de celui-ci frôlait le fanatisme. Mais soit.
« Vous êtes bien courageux de rester, malgré que je vous aie donné la permission de vous coucher »
« Ce sont les ordre monsieur »
« Navré d’être la cause de votre ennuis »

Alexander, n’aimait pas vraiment être suivis, puisque cela le gênant de faire attendre les autres. Que quelqu’un soit dépendant de lui. Et puis, il devait s’emmerder ce brave soldat, même si c’est métier. L’anglais avait l’impression de prendre un précieux temps à une ressource qui pourrait servir ailleurs.

« Vous n’avez pas à vous excuser, je fais mon rôle monsieur »
« Bien, je vais rentrer dormir et vous pourrez cette fois, vous reposez, une longue journée d’attente vous attend demain » fit l’anglais avec une pointe d’ironie qui fit sourire le soldat Drinkins.
« Oui monsieur »

Alexander alla donc vers ses quartiers, histoire de prendre une tenue de rechange et son oreiller pour squatter chez Erin, ils avaient à parler. Il savait qu’elle ne voudrait pas attendre le lendemain pour débriefer. De plus, il avait envie de la sentir contre lui et d’être en sa présence. Même si la colère avait disparue, il n’était pas non plus au top de sa forme niveau émotions positive, autant la renouveler dans les bras de son amante. Le soldat, le suivit, jusqu’à à la chambre d’Erin qui était 6 portes plus loin. Avant de frapper, il se tourna vers le militaire, lui souhaitant cette fois une bonne soirée.

«Je reviendrai demain à 07h30 avec le soldat qui a été attribué à mademoiselle Steele »
« Bien »

Ce fut quand il frappa et entra définitivement dans la petite chambre, que Drinkins disparu définitivement, pour ce soir dû moins. Alexander, se glissa dans la pièce, un petit rictus aimable sur son visage en voyant sa compagne travailler sur son ordinateur.
« Tu travail tard Darling » Il déposa le sac en tissus qui contenait quelques affaires dans un coin et lui envoya le coussin dessus. Il ne tarda pas une minute de plus, pour se glisser à ses côtés et l’embrasser sur la joue. Jambe en équerre sur le lit, il retira ses chaussures tout en frottant sa tête affectueusement contre celle d’Erin.

Erin Steele

« Plus vite ce compte rendu sera bouclé, plus vite pourrai-je profiter des vacances l’esprit libre. » dit-elle distraitement, non sans l’avoir regardé entrer. Tandis qu'il venait de lui coller un petit bisou sur la joue, elle termina sa phrase, lançant son doigt avec plus de vigueur dans un geste un peu théâtral sur le point. Comme un point final. Elle retourna ses petits frottements de tête alors qu'elle refermait l'écran de l’ordinateur. « Je te retourne la remarque. Tu rentres bien tard. »

Alexander Hoffman


Il hocha la tête « D’accord ». Une fois les chaussures tombées à terre et glisser sous le lit une place, il se cala contre le mur derrière le dos de sa compagne, pour qu’elle puisse continuer d’écrire tout en profitant son nouveau siège « humain », chauffant, papouillant et confortable. Il retira aussi sa veste de costard, pour ne pas qu’elle le gêne plus ça, restant en chemise. Il la laissa se lover comme elle le sentait contre son torse.
« Oui, après mon entretien avec le colonel, le psychologue Sidney m’a proposé des parties d’échecs, ça eu le mérite de me calmer. C’est un homme intéressant et charmant. Je l’aime bien » il était franc, il appréciait cet homme, pourtant il ne l’avait pas beaucoup côtoyé mais certaine affinité se font naturellement. Il attendait qu’elle soit « libre » totalement, pour parler.


Erin Steele



Elle poussa l’ordinateur qu’elle venait de fermer sur le côté, et finalement elle se pencha sur le bord de la couchette pour le poser par terre et le pousser sous le lit, afin qu'on ne le fasse pas tomber ni qu'on marche dessus. Ça ne l'empêcha pas de revenir vers Alexander, du moins contre son torse, pour s’appuyer contre lui en soupirant. Il lui parla de sa soirée. Ainsi donc il avait joué aux échecs. Mais ce n'était pas ça qui l’avait interpellé plus que ça dans sa phrase. La tête au niveau de son buste, elle la pencha un peu en creusant son dos pour essayer de le regarder à l’envers mais ce n'était pas évident.
« Tu es donc ressorti de l'entretien avec le colonel énervé, pourquoi ? »

Alexander Hoffman

Il posa une main contre le ventre de sa compagne en soupirant au moment où elle se mit contre lui. Son autre main, alla lui caresser les cheveux.

« Oui. En toute franchise, je pense qu’il à chercher à me « monter » dessus, pour parler vulgairement. Dire que c’est lui le chef sur ce vaisseau. Au lieu de me demander ce qui s’est passé avec Forback, il a demandé un bilan à son soldat. C’est désagréable, de devoir entendre une tierce personne répondre à des questions, alors que vous êtes là et en furie intérieurement.
Puis, il semblait chercher la petite bête, que je lui dise un élément qu’il voulait entendre. Enfin bon, ce fut une discussion assez difficile et j’ai préféré mettre un terme pour ne pas lui rentrer dedans. J’étais de toute façon, trop énervé contre Forback, pour être juste dans mes phrases. Je ne voulais pas que sa dérive en conflit plus important
» Il soupira un peu lasse, enfin il avait été pareil à lui-même calme gardant dans son fort intérieur ses ressentis.

« Je suis certain, qu’il m’aurait mis en prison, pour insubordination » il dit cela avec beaucoup d’ironie, avant de lui faire un baiser sur le front.
« Mais avant de parler du colonel, on parle du début avec ton soupirant ? »

Erin Steele

Erin ferma les yeux. Ils piquaient dans leur orbite signe qu’elle avait peut-être forcée un peu ce soir devant son écran d’ordinateur. Elle les ferma également de bien être, pour se détendre contre son homme. La position d'écriture dans le lit lui avait également crispée les épaules et ça faisait du bien de faire relâche. Elle l'écouta sans rien dire et même s'il n’y paraissait pas comme ça, elle moulinait.

Elle comprenait qu’en demandant à une tierce personne de raconter sa version des faits alors qu'il était là et qu'il pouvait tout à fait le faire avait dû l’agacer au plus haut point. Elle n’aurait pas du tout apprécié ce genre de manœuvre. Néanmoins, il en revint aux bases, là où tout avait commencé. Forback.
« Mon soupirant a donc décidé de se jeter sur un mur ? Je veux les détails croustillants. »

Alexander Hoffman

Son regard se posa en face sur le mur anthracite et sans détail autre que la surface métallique austère de la pièce.
« Oui. De base ça a mal commencé. Hanz est venu m’accompagner, puisqu’il en avait envie et Forback à commencer à le houspiller comme quoi, il n’avait pas de compte à me rendre. Il ne m’avait pas vu, derrière notre grande blonde. En tout cas, Hanz devrait me transmettre ses amitiés les plus cordiales. Que je suis un connard en sommes » Il continua en lui parlant du début assez difficile.
« Il s’est montré effronté, comme si me dire qu’il n’avait pas peur de moi, allait me déstabiliser. Ça chambre était dans un capharnaüm pas possible, apparemment il cherchait quelques … » Il attrapa sa veste en se contorsionnant un peu et sortit la photo d’Erin, tout droit tiré de son dossier top secret. Il lui tendit pour qu’elle la prenne « Ceci. Il l’avait dérobée quand le Dédale nous à emmener les enquêtes pour janvier. C’est mademoiselle Bricks qui me l’a donnée, elle lui a subtilisée dans sa veste » Il caressa la chevelure de sa compagne, entortillant une mèche brune autour de ses longs doigts fins. « Enfin, je lui ai fait part de ses fautes professionnelles concernant le vol de pièces classées et surtout de divulgation d’informations humiliantes et toutes aussi secrètes sur tes « mœurs » à des personnes non habilitées. Car outre Nelly Bricks qui est au courant, cela à fait le tour. Même si Sidney, m’affirme que ce genre de rumeur n’intéresse personne sur ce navire et que notre simple réputation à tous les deux à suffit à étouffer ton amour pour la polygamie sans que personne ne le croit vraiment. »

Par chance, que l’équipage est plus de respect pour les RDA que pour un membre de la CIS comme Forback. « Enfin, il a dévié, allant sur l’intime, me disant que je n’étais qu’un simple plan cul, que j’étais homosexuel, puisque je me fais tripoter par une grande saucisse Allemande, en conclusion tu me sers juste de couverture sociale pour cacher mes goûts de pervers, Nelly l’aurait même frappée pour voir des informations … » Il fit un geste de moulinage pour dire blablabla. « Bref, j’essaie de le ramener vers le côté pro, quand il m'a sortie que j’étais zoophile avec Vilma.
Toujours plus loin... Il avait apparemment bien étudié son dossier, avec le petit cours sur ce que signifie « Mentra » et bref, un bel exposé qui m'a prodigieusement agacé, je n’avais pas que ça à faire d’écouter un homme qui voulait à tout prix rester sur des attaques personnelles et stupides. Combat de coqs, dans l'espoir de remporter la poulette en éliminant le concurrent…
» Il avait horreur de ce genre de chose surtout que de base il venait pour un recadrage et non se faire insulter
« Donc je l’ai menacé de la virer clairement, avec le coup habituel, que c’est triste qu’avec une carrière parfaite qu’il est tout fichu en l’air à cause de son « coup de cœur » et qu’il a dépassé les bornes » Il soupira « Il est revenu sur le sujet plan cul, puis comme ça ne marchait pas il a commencé à me faire le discours du mecs qui déteste les politiques, les vilains patrons… Ouuuhh que je suis vilain » Il se lâchait un peu dans ses propos, sentant une pointe d’amertume remonté, et cela se traduisait par son cynisme « Bref, il n’avait pas bien compris, que sa carrière allait être finie »

Il roula des yeux, avant de secouer la tête « Franchement, je ne sais pas pourquoi, j’ai essayé de discuter avec lui. Avec le recul j’aurais dû directement faire une demande écrite sans lui laisser la chance d’un arrangement. Un truc tout bête professionnel, qu’il te fasse des excuses, qu’il comprenne sa bêtise après un recadrage, qu’il porte la responsabilité mais qu’il garde son poste. Mais non, cet homme est soit trop bête ou trop sûr de lui. » Il s’humidifia les lèvres et soupirant, elle pouvait le sentir lasse et se tendre par moment, mais il était toujours aussi calme dans son élocution, presque froide « Je l’ai mis devant son mur et j’ai crus un instant qu’il allait être enfin raisonnable. Il m’a proposé un arrangement. Donc, bon, je lui aie laissé une chance d’être enfin pro …et ses propositions… » Il retenu un juron purement anglais qui aurait parlé de reine et de dieu « Je te laisse deviner ce qu’il m’a proposés. Il m’a soumis deux choses… » Autant la faire participer car les éléments étaient très gros voire hallucinants. Et puis, il n’aimait pas faire un monologue sans interaction.

Erin Steele

Erin, les yeux toujours fermés, le laissa narrer l’histoire. Elle dû ouvrir les yeux quand il se contorsionna pour attraper sa veste et elle se redressa dans le lit pour lui laisser plus d’amplitude dans ces mouvements. Quand il lui tendit la photo, elle y jeta un coup d’œil. C’était bien l’original de sa photo de dossier. Ils s’étaient demandé si Berckam ne l’avait pas prise, et il fallait croire que non, que ce n’était pas le seul pervers que la commission abritait en son sein. Bref, rien que le début du récit valait de l’or. Elle n’en revenait pas que cet agent se soit monté le bourrichon à ce point, et surtout, qu’il continuait de creuser sa tombe au fur et à mesure qu’Alexander lui posait des questions ou l’incitait à prendre conscience de ses actes ou de ses dires.

Machinalement, sentant qu’il se crispait encore un peu en reparlant de tout ça, Erin lui caressa les cuisses et les genoux, de part en part d’elle, en guise de réconfort et de soutient. Elle hallucinait vraiment que ça en soit arrivée là. Elle comprenait parfaitement son amertume, son cynisme, d’avoir tendu la main et d’avoir pris une baffe en retour, alors qu’il tentait de lui donner une seconde chance. Finalement, il ne l’a mérité pas tant que ça, et quelque part, Erin préférait que ce connard se révèle au grand jour plutôt qu’il ne ruse pour rester dans la place et tenter de l’approcher à nouveau. Elle regrettait vraiment ses propos avec Hanz. Pour sa supérieure hiérarchique, elle n’avait pas vraiment été un exemple, ni même une source de bienséance. Elle s’en voulait, et cela la travaillait depuis le midi en fait. Avec le récit d’Alexander, c’était encore pire. Mais bon, Forback avait ensuite creuser sa tombe tout seul, et elle n’y pouvait rien s’il éprouvait à son encontre un attrait aussi pervers et morbide. Cela la fit frissonner de dégoût.

Pourquoi est-ce qu’il fallait que ça lui arrive deux fois depuis qu’elle était dans cette institution de contrôle ? Elle n’était pas plus belle ni plus moche qu’une autre… Il faudrait peut-être vraiment faire un audit interne de la commission pour voir si la pomme n’était véreuse plus qu’elle ne le pensait. Alexander n’en avait pas fini, mais il voulait qu’elle fasse marcher son imagination débordante, pour trouver les propositions que Derick aurait pu faire à Alexander pour sauver sa place. À dire vrai, tout cela était déjà suffisamment gros pour qu’il la ferme et se range, mais ça n’avait pas été le cas… Qu’est-ce qu’il avait pu proposer à l’anglais ? Surement de l’argent, c’était là, avec le sexe, les deux moteurs du monde. Mais proposer de l’argent à Hoffman était complètement débile et crétin. Vu sa fortune, qu’Erin ignorait, mais qu’elle jugeait confortable, ne serait-ce que par son look, et tout le reste, il était totalement incorruptible. À un moment donné, pour acheter des riches, il fallait aller vers des choses qui conféraient encore plus de pouvoir, ou des choses qu’ils n’avaient tout simplement pas.

« Hum… » Elle pencha un peu la tête sur le côté, signe qu’elle réfléchissait. « Franchement, je ne pense pas qu’il t’ait proposé de l’argent. Du coup, il reste le sexe. Quelque chose de suffisamment original voir glauque que tu ne pourrais pas avoir facilement... Il ne t’a pas vendu sa fille quand même ? »
C’était bien le genre de ce genre d’énergumène. C’était une hypothèse glauque qui fit grimacer la consultante, même si elle en était à l’origine.

Alexander Hoffman

Il hémi un soupire profond quand elle lui flatta la cuisse dans un but de soutient. Alexander, était assez réceptif à toute forme d’affection dans l’intimité. Il était rare qu’il ne réagisse pas, ou ne touche pas la personne avec qu’il entretenait une relation. Pourtant, il n’aime pas être « touché » par autrui, à croire qu’une fois qu’il avait accepté de baiser cette barrière « l’élue » avait le droit à tout et surtout à sa totale attention tactile et tendre. Après, au vu de son caractère il n’était pas surprenant, que sous ses airs froids et distants se cache un homme aux antipodes dans le cercle fermé de l’intime. Il eut un petit rictus, vendre sa fille c’est bien la pire chose qu’un humaine puisse faire et pourtant il en a qui n’ont pas de scrupules.

« Je ne sais pas même s’il a pu s’adonner à la procréation… » Une forme de mépris se fit dans sa voix. Qui aurait bien pu avoir envie de donner un enfant à ce genre d’homme ? Après, il trouvait que certaines personnes auraient dû être stérile puisque ne méritait nullement d’offrir la vie ni de l’élever. Ce genre de pensée pouvait être extrême, mais bon tout le monde n’est pas fait pour être parents. Et si certain s’abstenir de faire leur « devoirs » de dame nature, le monde serait moins moche.

« Il m’a proposé de l’argent figure toi, comme si cela pouvait m’intéresser…pourtant il a lu mon dossier donc il savait très bien qu’un zéro de moins ou de plus… » Il frotta sa tête contre celle d’Erin, il adorait faire ça.
« Il m’a proposé son corps. Une fellation ou même son postérieur s’il fallait en arriver là » Il soupira « Franchement, j’ai hésité à l’humilier, tellement il m’avait décontenancé. Lui dire : eh bien pourquoi pas, zou à autre patte et partir » Il n’y avait qu’avec elle qui pouvait se permettre de lui dire cyniquement ce genre de pensée assez horrible.

Erin Steele

Elle aimait bien qu'il se laisse aller quand elle le caressait. Certes il avait un côté pas très tactile qu’elle n’avait jamais vraiment expérimenté du fait qu'ils avaient été proches assez rapidement. En tout cas elle aurait détesté être avec quelqu'un de trop coincé et fort heureusement, Alexander était loin de l'être. « Je ne sais pas non plus, je n’ai pas ouvert son dossier. » Après s'il avait procréé, il fallait espérer que son gosse serait quelqu'un de plus averti et de moins pervers que son papa. C'est tout ce qu'on pouvait espérer de ces gens. Que la lie qui aurait dû s’abstenir engendre des génies susceptibles de rendre au monde ce que leurs géniteurs avaient pris. Elle adorait quand il frottait sa tête sur la sienne. Instinctivement elle faisait une petite pression pour donner le change. Il avait quand même proposé de l’argent. Ce mec était vraiment un abruti… Erin soupira avec lui quand il lui rapporta l’autre proposition. Le sexe. On en revenait toujours là. C'était navrant.

« Tu as bien fait de ne pas te rabaisser à son niveau. Imagine seulement qu'il filmait ou autre, ça aurait été accablant. » Avec ce genre de type, rien n'était trop suspect.
« J'aurai vraiment dû essayer de le voir aujourd'hui. Et régler ça moi-même. » Elle ne regrettait pas qu'il se soit chargé de ça mais peut être que ça se serait mieux passé. En plus elle était de l’organisme qui l’emploie.

Alexander Hoffman

Oui, il avait bien fait de ne pas verser dans le côté humiliant, pourtant cela aurait été profondément jouissif durant quoi ? 3 secondes avant d’avoir des nausées face à ce genre de comportement complètement aberrant et sans aucun honneur.

« Certes…enfin cet homme a pleins de ressource niveau perversion » Sans surprise Erin émis des regrets, il ne pouvait que la comprendre, hors, cela aurait donné quoi ?
« Vu ce qu’il a osé faire, je n’imagine même pas ce qu’il aurait tenté avec toi. » Il continua à entortiller ses doigts dans sa chevelure soyeuse, il n’y à pas dire c’est assez agréable d’avoir une crinière aussi bien entretenue.

« Bon, je vais continuer, puisque ce fut riche. Je l’ai recadré, de toute manière il me prenait pour un pervers, puisqu’encore une fois il s’imaginait que je t’avais eue en jouant de ma position. Et qu’au final tu n’es qu’une femme intéressée par le matériel malgré que « Je sois très beau » comme il dit si bien » Il continua un peu à se frotter contre sa tête avant de continuer, cela le pesait. « Il a tenté de me manipuler, donc j’ai joué le jeu, allant sur cette ligné, pour constater l’étendue de sa bêtise. » De toute manière quand une proie s’agite trop souvent sous le nez d’un prédateur, il ne peut qu’être tenté de l’envoyer faire des pirouettes dans les airs « J’ai fait mon grand baron pompeux, égocentrique et supérieur à toute forme de vie. Et lui, l’homme qui compatissait au pauvre patron qui n’attire que des nanas à cause du contour de son portefeuille. »

Il se détacha de sa tête, pour s’adosser un peu plus au mur
« En tout cas, il te perçoit comme une femme légère. Il m’a même proposé une fiole de whisky affreux pour faire « copain copain ». Enfin bon, au bout d’un moment, il a pensé qu’il m’avait retourné, il me congédia et bien entendu je l’ai enfoncé en l’informant que mon rapport son licenciements serait envoyé dès ce soir. Il pensait m’avoir manœuvré il s’est énerver et sans échappatoire, il a décidé de se percuter la tête contre la porte, sortant de ses quartiers pour me faire passer pour l’agresseur. Il a ameuté pleins de personne » Une pause « Je suis resté calme, contre le mur dehors, prévenant Caldwell qu’il allait avoir une demande de patrouille pour la sécurité. Enfin bon, elle est arrivée et le Sergent Farrell, un homme profondément cynique c’est fichu de Forback, ce fut une comédie. Tu aurais beaucoup aimé. Forback qui pleurniche et hurle au meurtre, pendant que l’équipe « scientifique » étaient en train d’étudier le terrain, comme une enquête policière. Une mascarade et en conclusion Forback fut amené en cellule et moi convier à voir Caldwell »
Il fallait qu’il lui parle de Steven aussi… et cela allait être plus délicat.

Erin Steele

Elle ne savait pas non plus ce que Derick Forback aurait été capable de faire en sa présence. S’il s’était comporté de la sorte avec Alexander, qu’aurait-il pu faire de pire avec elle ? Lui faire des avances ? C’était déjà fait. Tenter de la violer ? Plausible, mais bon, il ne semblait pas tailler pour ça. Il aurait certainement cherché sa compassion en essayant de faire appel à la mère qui sommeillait en elle. Probablement. Mais bon, elle ne le saurait jamais, et quelque part, cela la chagrinait un peu. Enfin qu’importe, elle préféra écouter la suite du récit pour terminer de se forger une opinion sur l’homme à lunettes. Manifestement, en plus de faire des propositions sexuelles et pécuniaires, il avait tenté de la rabaisser en la faisant passer pour une femme attirée par l’argent et le pouvoir.

Elle avait un goût amer dans la bouche, et elle montait tout doucement en pression. Elle allait devoir prendre sur elle et se calmer quand elle irait le voir pour lui signifier son renvoi pur et simple de la commission. Heureusement qu’Alexander était dans son dos. Erin ne fermait plus les yeux et elle semblait profondément agacée. Bon, il avait dû sentir dans ses épaules qu’elle se tendait un peu, et ses petits gestes tendres la limitaient à un niveau raisonnable. Celui de la personne qui écoutait le discours de son interlocuteur avec intérêt et qui en vivait les sentiments.

Erin voyait la stratégie que le petit homme avait mise en place pour essayer de se mettre Alexander dans la poche. Il faisait le paon, en essayant de détourner l’attention de la proie par ses beaux attraits. Seulement voilà, Alexander était bien trop fin pour ça, et s’il l’avait étudié un peu mieux, il l’aurait senti et il aurait adapté sa ligne de conduite un peu mieux. N’empêche, elle n’en revenait pas qu’il avait osé aller jusqu’à simuler une agression pour s’en sortir. C’était vraiment un type dangereux, doublé d’un sombre pervers dégoûtant. De quoi détester l’espèce humaine. Heureusement, ce n’était qu’un paria parmi les siens, et quand la nouvelle aurait fait le tour, il ne serait plus considéré que comme la merde qu’il était réellement. Se faire traiter de femme vénale, tenté de corrompre un haut fonctionnaire, tenté de le faire accuser à tort d’un délit qu’il n’avait pas commis, tout cela avait effacé le semblant de compassion qu’elle avait pour Forback. Alors certes oui, elle avait joué avec le feu en se montrant vulgaire et grossière, mais quelqu’un de normalement constitué n’aurait même pas relevé et les conséquences ne seraient pas si dramatiques.

Elle n’en revenait pas non plus que sur le Dédale, une équipe scientifique œuvrait. En plus, la faire déplacer pour ça, c’était navrant. Mais elle oubliait une chose peut-être, c’était que pour les témoins, l’innocence d’Alexander n’était pas si flagrante. Pour Erin, elle était acquise de facto, puisqu’elle connaissait l’homme, intimement qui plus est. Mais pour quelqu’un d’extérieur, c’était moins évident, surtout que l’hypothèse que cet imbécile se soit volontairement heurté le pif pour faire croire que l’anglais lui avait cogné la tête contre une porte n’était pas celle qui venait de prime abord. La jeune femme se massa l’arrête nasal en soupirant de lassitude.

« C’est vraiment n’importe quoi… C’est allé beaucoup trop loin. » Elle soupira une nouvelle fois, ne sachant pas trop si elle aurait aimé la comédie qui s’était jouée, avec ou sans Farrell. « Et donc, tu es allé voir le colonel. Je suppose qu’il voulait discuter de tout cela avec toi ? », Finit-elle par demander, afin d’avoir le fin mot de l’histoire. Même si elle ne réagissait que physiquement aux propos descriptifs d’Alexander, Erin enregistrait tout pour son futur rapport sur l’agent Forback. De toute façon, elle allait devoir aller le voir en cellule afin de s’entretenir avec lui. Finalement, ce n’était pas encore les vacances, et elle en vint à la conclusion qu’ils ne seraient en vacances qu’une fois sur Terre, dans la famille de l’anglais ou dans la sienne.

Alexander Hoffman
Il la sentait réagir physiquement à ses propos dans un sens il y avait de quoi faire. Forback y était allé un brin fort et cela en était parfaitement choquant. Pour apaiser l’agacement de sa compagne et aussi le siens, il continua ses caresses sur sa chevelure tout en accentuant les pressions sur le ventre mou de la jeune femme.
« Oui, il y a des très partout, même après sélection » il frotta son nez sur l’arrière du crâne d’Erin, avant de la décaler un peu, pour qu’il puisse retirer son veston qui fut plié et mit sur sa veste par terre, comme il n’y avait rien pour mettre ses affaires.

« Oui on va dire ça. Il voulait plutôt que je lui confirme ses hypothèses. Enfin, je l’ai ressenti comme ça. Comme dit juste avant, cela fut un échange déplaisant. Après que je lui ai fait ma synthèse il m’a demandé si le recadrage avec Forback ne fut pas à cause de nos « liens particuliers » que nous entretenions tous les deux. » Bon il devait se lancer à lui quelque chose de parfaitement injuste et peu agréable « Après que je lui ai demandé de préciser, il m’a informé que ton humour était dérangeant. Ainsi que notre relation n’est pas aux goûts de tout le monde apparemment et que je serais accusé par le CIS d’avoir un intérêt personnel. Ceux à quoi j’ai botté en touche, disant que cela était mon problème et qu’en aucun cas notre couple a été la raison du pourquoi je me suis farcis Forback. » Il soupira « Il n’a pas répondu, demandant à Farell de prendre ma déclaration et de nous mettre à tous les deux un soldat pour nous surveiller. En me recommandant de t’informer de limiter ton humour, même dans l’intimité »

Il la serra plus contre lui présentant sa colère « Bref en résumé, je n’étais pas ravi et des raisons de pourquoi ça serait pour nous protéger d’éventuel complice et que c’est son devoir de protéger les personnes ici. Nous sommes sur son croiseur et c’est ainsi que ça me plaise ou non. J’ai décidé de mettre fin à notre discussion et de partir poliment voyant que cela allait aboutir à un conflit et vu mon humeur, j’aurais été dans l’agression arrêtant jusqu’au moment où je l’aurais brisé en deux. Donc autant éviter ce genre de conflit inutile qui aurait déclenché des hostilités stupides. Je n’étais pas en état d’être neutre »
Oui Alexander était dur, quand il s’y mettait et décidait de faire plein quelqu’un ce n’est jamais beau à voir. Et il ne voulait pas faire ça avec le colonel, puisque parfaite idiot et surtout muée par son humeur massacrante. Bref, il n’avait plus suffisamment de pragmatisme pour apporter un argumentaire soft. « Bref Farrell m’a suivi, il avait comme ordre que si je râle il me zat. Donc, il m’a trouvé un maton et je suis resté dans une salle à observer l’espace pour me calmer. Et le psychologue Sidney est venu me voir, nous avons joué aux échecs, j’ai gagné d’ailleurs, et nous avons discuté. » L’anglais continua sur sa lancée expliquant que le colonel, voulait éviter un mouvement de panique chez les victimes, puisque proche du lieu d’agression en mettant une surveillance pour rassurer tout le monde. Il en profita pour lui dire tout le bien qu’il pensait du psychologue.

Erin Steele

Erin pensait avoir tout entendu sur cette histoire, mais finalement elle n’était pas au bout de ses surprises. Elle s’attendait à tout sauf à ce que lui raconta l’anglais ensuite. Comment ça c’était en partie de la faute de son humour ? Alors certes oui, elle n’avait pas été fine du tout, voir vulgaire mais de là à la charger, c’était impensable. C’était comme accuser un humoriste d’être antisémite quand il sortait une blague sur les juifs… La maxime qui dit qu’on peut rire de tout mais avec tout le monde n’était pas si fausse en fin de compte. Elle soupira, agacée. Mais elle laissa finir Alexander. Que Caldwell amène sur le plateau qu’il pouvait y avoir un conflit d’amoureux transi était par contre logique, elle ne pouvait pas lui enlever, même si elle pensait le chef de projet suffisamment compétent pour ne pas se lancer dans ce genre de chose en risquant sa carrière. Mais un ennemi potentiel de ce dernier pouvait s’en servir. Néanmoins, si un cas de ce genre devait se produire, elle espérait que l’anglais la laisserait gérer l’autre personne pour qu’elle l’éconduise elle-même. Elle n’avait pas besoin d’un coq pour botter le cul d’un autre coq.

Pour en revenir à la discussion entre l’anglais et l’américain, elle comprenait que le premier ait décidé de s’en aller pour ne pas que ça tombe dans le ridiculement physique. Ils étaient tous les deux des hommes civilisés, et au 21eme siècle, même si ce n’était pas clair pour tout le monde, les rapports de force passaient par des joutes verbales et non plus par des coups de poings. Y avait certain cas où c’était peine perdue, mais qu’importe, en l’occurrence ici, c’était la meilleure stratégie. Elle était montée dans les tours pendant qu’il racontait la conclusion de cette sinistre affaire, conclusion qui s’était jouée dans le bureau du Colonel. Elle ferma les yeux et elle fit le point, caressant la jambe de l’anglais pour l’apaiser car elle sentait qu’en en reparlant, il revivait l’émotion, ce qu’elle pouvait parfaitement comprendre.

« D’accord. Je vois. » Elle marqua une pause.
« Je vois même très bien. » Elle se redressa dans la couchette pour se tourner vers l’anglais et lui faire face. Elle lui fit un petit sourire bienveillant même si elle était vexée, et bien comme il fallait. « Tu as bien fait de t’en aller de cet mascarade. Je suppose que tu as fait un tour pour te calmer mais aussi pour me gérer ensuite ? » Elle le connaissait trop bien.

Et il la connaissait que trop bien également. Il savait qu’elle n’allait pas apprécier de se faire brimer de la sorte, sans parler du fait qu’elle allait se retrouver avec un militaire aux fesses le reste du voyage. Elle déclara sur un ton neutre, parfaitement contenu :
« Il semble tout indiqué que j’aille m’entretenir avec le colonel. Je n’apprécie pas vraiment de me faire charger sans être présente, sur des on dit et des commérages. Et j’irai voir Forback aussi. Après tout, s’il a des complices, il faut le savoir, et éclaircir cette affaire une bonne fois pour toute pour que nous puissions circuler sur ce vaisseau tranquillement, non ? »

Question purement rhétorique, qui attendait quand même une réponse de la part de l’anglais, même si elle comptait quand même faire ce qu’elle venait de dire. Erin n’était pas chiante, ni véhémente pour le plaisir et elle était plutôt facile d’accès. Mais il ne fallait pas la prendre pour une conne et c’était précisément ce sentiment qu’elle avait dans la bouche. Et elle ne supportait pas être traitée injustement et elle avait l’impression d’être remise en cause sans qu’elle n’eût le droit de se défendre ou de plaider sa cause. Ça l’insupportait pour de bon.


Alexander Hoffman


Il la sentait montée dans l’agacement et il la comprenait parfaitement. Les caresses plus soutenues sur sa cuisse en étaient la preuve. En réponse à ce geste, il remonta sa main qui logeait sur le ventre de la demoiselle, pour caresser la joue de celle-ci. Les deux cadres étaient très sensibles au non verbale et l’utilisait en conséquence. Un baiser venu se déposer sur la tête de la brune. Elle se releva assez vivement, il ne réagissait cependant, pas assez vite et son doigt qui s’amusait avec la chevelure d’Erin, resta entortiller dans une mèche. Par chance, elle avait les cheveux longs, donc elle n’en souffre pas. Le regard bleu acier de l’homme se releva sur le visage de sa compagne. Même si elle lui faisait un rictus agréable, il la savait vexée. Tout en déroulant son doigt prisonnier, il soupira.

Oui, elle le connaissait que trop bien, pour deviner qu’il avait voulu se calmer afin d’être « apaiser » et ne pas lui offrir l’affront de son agacement. Surtout qu’il ne désirait pas que cet état nuise à son explication ni enclenche une irritation entre eux deux. Tout le monde sait que sous la colère ont deviens moins patient et que certains mots peuvent devenir blessants ou réactions. Même s’il savait se maîtriser, l’irritation qu’il avait ressenti de cette histoire était tellement forte qu’il aurait bien eu envie d’accepter la proposition Farrell de taper du bidasse pour se soulager.

« Tu supposes bien. Je ne sais pas si je dois être ravie d’avoir trouvé quelqu’un qui arrive à me connaître aussi bien, ou si je dois m’en effrayer » Aucune de ses copines d’avant, n’avait eu cette capacité, cela l’avait agacée par moment, d’avoir l’impression d’être inconnue et de vivre avec une personne qui ne le connaissais pas du tout. Avec Erin, c’est tout autre chose sur ce point et bien loin de l’effrayer cela lui plaisait bien. Pas besoin de toujours parler vocalement les gestes font le nécessaire.

Elle lui indiqua ce qu’elle comptait faire, certes sous forme de question mais quoiqu’il réponde, il se doutait qu’elle ferait ce qu’elle voulait. Un sourire se fit sur ses lèvres, alors qu’il se redressait, pour quitter la couche. Il se tourna, l’embrassant sur le front tout en lui touchant la joue.
« Je pense que tu n’auras pas gain de cause, mais tu es dans ton droit d’avoir une explication avec ces deux personnes. Mais vas-y demain, quand la tension sera retombée » ce fut à voix basse qu’il lui répondit. Puisqu’il avait emporté son cousin, il comptait bien dormir, il finit de se dévêtir dans des mouvements élégants, pour tirer la couverture et s’y glisser. Signe qu’il désirait s’assoupir. Du moins, qu’ils initient le mouvement pour se coller l’un à l’autre et dodo.


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La suite bientôt



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Mer 17 Mai - 18:57

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Part 9 :
Jamais tranquille sur ce fichue rafiot !


CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 22h30/23h55 sur le Dédale


Erin Steele

Erin lui fit un petit sourire tendre. Oui elle le perçait facilement à jour, et c’était une compétence qu’elle avait acquise avec le temps, à force de le côtoyer régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement. Elle excellait en décryptage des autres, et elle en usait inconsciemment. Comme tout le monde en somme. « Tu devrais t’en effrayer bien entendu », fit-elle en s’amusant un peu, histoire de se calmer suite aux différents propos de son ami sur sa soirée catastrophe et sur le résultat de son petit intermède chez le colonel Caldwell. Erin n’en revenait toujours pas, mais elle prenait sur elle pour ne pas réagir impulsivement et bêtement. Ce n’était pas son genre d’un côté.
Il se leva pour se déshabiller, non sans l’embrasser sur le front. C’était bête, mais elle aimait bien quand il faisait ça. Ce n’était pas sur la bouche, mais c’était affectueux.

« Oui, je pense aussi. J’irai demain matin tranquillement, après une bonne nuit de sommeil… Enfin, elle sera courte, mais on commence à avoir l’habitude. » Elle le laissa se glisser dans le lit, puis elle fit de même, pour se déshabiller entièrement et venir se coller contre lui dans le lit. Son Kimono était dans sa valise, laquelle était sous la couchette, et elle avait la flemme de la tirer à elle. Puis bon, c’était aussi agréable de dormir nu. Erin se colla à lui, non pas dans son dos, mais contre son torse, dans toute la longueur de son corps. Elle lui caressa le dos, les flancs, sans volonté de lui faire des chatouilles. Elle chercha ses lèvres, et elle chercha même à s’introduire dans sa bouche avec sa langue. Puis, elle nicha son nez dans son cou, pour lui faire des bisous, alors qu’une de ses jambes venaient crocheter celles de l’anglais pour coller son bassin contre le sien. Elle avait envie de lui, et elle espérait lui faire sentir en se montrant très tactile. En plus de ça, cette couchette une place favorisait vraiment le rapprochement. Alors oui, elle était agacée que cette journée se soit déroulée de la sorte, mais le contact d’Alexander nu, sur son corps nu (ce qui n’était pas une habitude puisqu’elle dormait régulièrement avec quelque chose) l’émoustillait quelque peu.

Alexander Hoffman

L’anglais lui fit un rictus amusé, il était bien loin d’avoir peur de cette évidence, même si bon cela le déstabilisait par moment. Il se considérait comme quelqu’un de difficile à décrypter et y mettait beaucoup d’énergie à garder son mystère pour ne pas être dévoilé face aux autres. Un côté pudique et aussi de manipulation, pour ne pas offrir à ses interlocuteurs des éléments pour le coincer. Une fois son petit effeuillage sans se soucier de savoir, si elle le regardait ou non. Au fond de lui, il restait toujours un peu « prude » sur le moment fatidique de retirer ses vêtements. Après, une fois hors de lui, il s’en fichait, il dormait nu et n’aimait pas l’entrave d’un pyjama au contraire de sa compagne qui avait toujours un kimono en soie douce. Une texture qu’il aimait bien, s’adonnant souvent à plus de caresse pour apprécier la fibre. « Nous n’avons pas d’horaires pour nous lever, si tu veux rester au lit jusqu’à 16 heures tu peux » Il regarda sa montre, il était bientôt une heure du matin, tout en l’enlevant pour se glisser sous les draps.

« Grasse matinée alors ? Je crois que c'est mieux pour moi d’aller voir le Colonel de bonne heure. Ce sera pour les vacances. », répondit-elle en se déshabillant.
« Comme tu veux, tu vas être de toute manière agacée » répondit-il en l’observant
« C’est probablement vrai », fit-elle avec un sourire.
Il hocha la tête. Son regard resta sur Erin, qui retirait aussi ses vêtements, il la toisait sans aucune gêne, un peu surpris qu’elle le rejoigne complétement nue. Cela lui allait tout autant, puisqu’il adorait la sentir dans cette légèreté.

« Pas de pyjama alors … » sa voix était douce sans sous-entendu, juste un constat, avant de se tourner pour l’envelopper dans ses bras. Avec la colère, il était loin d’être émoustillé, comptant bien dormir réellement, or Erin en avait décidée autrement. Il frissonna quand les caresses sur son dos et flancs se firent, toujours aussi chatouilleux, il en restait sensible mine de rien. Cela le fit relever la tête vers elle, qui en profita pour l’embrasser de manière plus oser. Il n’en fallait jamais beaucoup, pour qu’il commence à vriller…enfin ça dépend toujours quoi, la langue dans sa bouche était un élément qui le faisait démarrer au quart de tour. Il se laissa faire, pesant le pour et le contre et finalement, il en devenait émoustillé à son tour, comprenant l’envie évidente de sa partenaire. C’est une manière assez plaisante d’évacuer une journée fortement irritante et de lisser les tensions. Un long soupir s’échappa de ses lèvres et en collant son bassin contre le siens, elle pouvait sentir qu’elle lui faisait de l’effet.

Alexander, s’activa, embrassant le visage d’Erin remontant le long de sa mâchoire pour quérir ses lèvres et continuer un baiser langoureux et à la française qu’il aimait un peu trop avec elle. Une main, alla flatter la colonne vertébrale tout en descendant sur les callipyges de la belle. L’autre main était coincée sous Erin, enfin le bras. Il quitta un cours instant les lèvres attirantes pour lui murmurer « Je ne pense pas que ça soit bien isolé ici. Faudra être discret, je n’ai pas envie que Caldwell te reproche en plus de ton humour tes vocalises ». bien entendu il la charriait « Surtout, qu’il pourrait te dire que par ta faute, les victimes de viols sont encore plus traumatisées par les hurlements d’une pauvre jeune femme… » Oui, il abusait un peu en disant ça, mais n’est-ce pas la raison sous-jacente que lui avait servi Sidney pour justifier les actes du colonel ? La protection des victimes qui avaient eu vent de l’histoire avec Forback ? Comme si ce ne fut que des petites choses fragiles, qu’il fallait épargner de tout intrusion d’homme ou d’élément extérieurs. Il aurait dû prendre la bougie… bref dommage. Arès, il ne pensait pas qu’elle aurait eue envie de lui et dans le cas inverse vu son agacement.

Erin Steele

Erin était en train de monter en pression en caressant Alexander, et les baisers et caresses qu’elle recevait en retour n’aidaient pas à la garder calme. En plus de ça, elle sentait sa virilité se redresser contre son corps et ce n'était pas les paroles un peu provocantes d’Alex qui allaient la refroidir. Cela la fit même glousser un peu niaisement.

« Essaye d'être mauvais alors, pour ne pas alourdir mon dossier de personne inconséquente. Ce serait dommage que je ne puisse pas profiter du voyage du retour. » Elle remonta sa jambe sur celle de l’anglais pour dégager l'accès à son entrejambe, sur laquelle elle vint presser le sexe dressé de son compagnon. Cela l'excita davantage. Il n’avait plus qu'à faire le reste du chemin pour ne faire plus qu'un avec elle. Ce n'était pas évident en position latérale de la sorte, mais dans ce petit lit, c'était une possibilité et ça variait les plaisirs. Après, elle pouvait toujours passer sur lui ou l'inverse.

Alexander Hoffman

Il eut un sourire amusé avec un rire silencieux aux gloussements de sa compagne, accentué par sa phrase assez provocante pour son potentiel égo. « Je ne sais pas faire le moins … tu n’as qu’à faire l’étoile de mer, ça me motivera moins à casser la couchette » fit-il en petit référence à quand ils avaient dormi pour la première fois ensemble avec peluche Vilma dans la fraîcheur de la nuit du site alpha.

L’anglais, était plutôt du genre à aimer quand c’est loin et adorer monter doucement mais surement dans cette sphère délicate et excitante presque au moment du « non » contrôle. Lutter avec son empressement et savourer cette frustration qui était tout bonnement la meilleure pour partager cette danse à deux. Sinon à quoi bon, faire toujours un coup de bassins rapide, et puis pouf tout fini. Surtout qu’au final, c’est toujours la même qui en ait délaissée…mes femmes n’ont pas un plaisir aussi éphémère que celui des hommes, réussissant le pari des sphères célestes à chaque fois. Comme elle laissa un passage, il en profita pour glisser sa main libre de mouvement, étouffant un soupir langoureux quand elle toucha la moiteur de sa compagne, pour l’aguicher un peu plus.

Erin Steele

Elle allait répondre quelque chose quand il aventura sa main vers ses atours plus intimes. Plutôt satisfaite de cette initiative, elle soupira un peu plus fortement, et elle lui malaxa le derrière avec un peu plus de vigueur pour le coller contre elle.
« Parce que tu crois que tu peux casser la couchette ? », fit-elle dans un soupir, juste histoire de le provoquer. Elle n’avait pas envie d'être sage, mais ce qui était certain, c'était qu’elle se retiendrait de s’exprimer sans retenue.

Alexander Hoffman

« Moi non car je suis très sage…ce qui n’est pas ton cas », oui il la cherchait clairement, tout en continuant ses caresses de va et vient pour la faire monter. De sa main prisonnière du corps d’Erin, il s’en servit comme levier, pour se mettre au-dessus d’elle et la faire pivoter sur le dos. Cela était plus pratique pour lui, afin de l’effleurer intimement et surtout, pour l’embrasser.

Erin Steele

Elle se laissa basculer sur le dos, sans vraiment s’y attendre, les yeux mi-clos pour profiter des caresses d’Alexander. Elle poussa un petit gémissement étouffé quand en plus de ça, il revint à la charge en se faisant plus précis sur les zones qu’il explorait du bout du des doigts. Elle lui rendit ses baisers, et ses mains se firent plus pressante dans son dos.

« Faudrait déjà que tu me laisses passer au-dessus de toi pour que je te montre à quel point je ne suis pas sage », finit-elle par répondre, dans un temps un peu plus long qu’à la normal, signe qu’elle se débattait avec des sensations internes de plus en plus ravissante. Maintenant qu’elle l’avait au-dessus d’elle, elle ne fermait plus les yeux, préférant le mirer tendrement. Bien entendu, elle continuait son petit jeu de provocation, puisqu’il ne semblait pas vouloir y mettre un terme. C’était souvent une constante chez eux, de se provoquer verbalement en associant des gestes, toujours dans l’optique de rendre ce moment encore un peu plus spécial qu’il ne l’était. Certains couples faisaient l’amour sans un mot, d’autres s’exprimaient, d’autres encore osaient quelques grossièretés qu’ils ne se permettraient pas en temps normal. Elle glissa une de ses mains entre elle et lui, et elle entreprit d’attraper ces fichus doigts qui jouaient avec son sexe d’une façon bien trop langoureuse pour elle. Histoire de se montrer un peu coquine, en attendant sa réponse, elle posa sa main sur la sienne, et elle s’amusa à lui guider l’index par de petite pression, pour qu’il appuis là où elle le souhaitait. En faisant ça, le haut de sa main effleurait la perche de monsieur de temps en temps.

Alexander Hoffman

Quand elle poussa un petit cri, il la mordit dans le cou, signe évident qu’il aimait ça et aussi pour l’embêter pour ne pas faire trop de bruit. Une pensée idiote lui traversa l’esprit, bon il avait toujours de drôles de chose qui lui venait mais bon…la gêne occasionnée d’être prit sur le fait accompli de « fornicage » intempestif dans un vaisseau purement militaire, qui n’avait dû avoir que peu d’actes charnelles. Du moins, discret et court pour ne pas être cloué sur les bancs de la cour martiale.
« Tu n’as qu’à t’imposer… » Il la provoquait simplement par qu’il aimait ça et parce qu’il s’en amusait grandement. Il ne mit pas beaucoup de temps à répondre, mais parlait de plus en plus bas. Il avait l’impression de revenir dans une jeunesse, aux premiers ébats discrets pour pas que papa et maman entende. Il fut un peu surpris qu’elle glisse sa main sur la sienne, se demandant un instant si elle désirait qu’il arrête, cela le stoppa quelques secondes avant qu’elle décide finalement de le guider.

Il appliqua à la lettre les ordres reçus par pression, y mettant quand même quelques mouvements de son cru pour agrémenter. « Comme madame veux, voulez-vous aussi que je vibre ? » Il était décidément intenable ce soir, une véritable pipelette, alors que d’habitude c’est le non verbal qui s’exprime. Il se redressa un peu, mettant ses genoux sur la couche, pour éviter qu’elle ne le touche, puisque l’effleurement lui était désagréable. Son changement de position, plus assise, entraînant des mouvements autres pour Erin.

Erin Steele

Il ne pouvait pas s’empêcher de la mordre quand elle criait. Ce n’était pas devenue une habitude mais presque. Il adorait ça, et même si elle essayait de se contrôler, elle n’y arrivait pas. Ça sortait tout seul. Elle se dandina, forcément, sous cette morsure. Il lui proposa de s’imposer pour passer au-dessus, et cela ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Elle verrait pour prendre l’avantage le moment opportun. Elle ne savait pas si les cloisons étaient épaisses ou pas, et même si elle comptait faire preuve de retenue, la pensée de se faire entendre avait un petit côté excitant. Bon, même si se faire prendre en plein ébat pouvait être stimulant, elle n’avait pas envie de vivre ce genre de déconvenue sur le Dédale, surtout après une journée comme celle-là où son humour avait été pris pour cible. Elle pouvait se consoler en se disant qu’au moins, Forback ne serait pas derrière la porte à écouter.

« Hum hum », fit-elle en guise de réponse à sa petite provocation. Elle était certaine qu’en glissant sa main sur la sienne, il se stopperait, certainement en se méprenant sur son geste. Elle espérait par contre qu’il ne se vexe pas qu’elle le guide. En fait, c’était surtout un jeu, puisqu’il s’y prenait très bien, et se « masturber » au travers des doigts de l’autre qu’elle pouvait guider l’excitait un peu plus. Bien entendu, il ne pouvait pas se laisser guider sans ajouter quelques gestes de son cru. Logique, c’était Alexander quand même. Enfin, cela ne déplaisait pas à Erin qui sentait sa respiration s’accélérait, creusant son bassin. Il failli la faire rire avec sa demande un peu loufoque.

« Tu serais vraiment parfait Polochon », finit-elle par dire. Il était passé en position assise, afin qu’elle ne l’effleure plus avec sa main. Il était sensible de cet endroit-là, comme pas mal d’homme en fait. Mais bon, elle lui montrerait qu’elle pouvait être douce au besoin. Enfin, il devait le savoir déjà. Du coup, dans sa position plus assise, il pouvait agrémenter ses mouvements par des postures et des gestes différents, variant les plaisirs. Sa main quitta la sienne finalement, pour s’agripper au drap. Elle poussa sur ses bras pour se dégager d’Alexander, et elle passa en position accroupie. Elle approcha de lui, pour l’enlacer et l’embrasser, en gardant une main entre elle et lui, et doucement, elle attrapa son sexe pour le présenter à l’entrée de sa caverne aux délices. Sauf qu’elle ne s’empala pas dessus comme elle aurait pu le faire dans cette position mi assise, mi accroupis, elle frotta seulement sa tête contre ses nymphes gorgées de plaisir. Il ne pensait pas qu’il allait la posséder directement quand même ? Si ?

Alexander Hoffman

Il ne se vexa nullement qu’elle décide de le guider, il n’était pas susceptible sur ses performances. Il se savait suffisamment compétent pour amener jusqu’à l’orgasme sa partenaire et elle ne s’y était encore jamais plainte, surtout au vu de ses vocalise. Enfin, là, ils essayaient d’être discret, surtout elle, qui était soumise aux aléas des mouvements du doigté de l’Anglais.

Il agita doucement sa main, comme si elle vibrait, quand elle lui répondit après un gloussement à son évocation de vibromasseur. Oui, il était taquin, et peut-être qu’il l’était plus à cause de l’agacement prodigieux ressentit quelques heures avant. Jambes sous lui et assis dessus il continua son va et vient, suivant les indications, qui ne durerait pas puisqu’elle retira sa propre main pour s’agripper aux draps. Un simple sourire se fit sur ces lèvres, aimant la regarder se tordre de plaisir et éprouver cette sensation. Elle s’agitait pour se retirer et surtout pour se lever, il enleva ses doigts la regardant intrigué pourquoi voulait-elle bouger ? Il était parti pour la faire monter et exploser et après avoir un ébat avec. Cela ne le dérangeait pas de ne pas être tripoter. Enfin bon, madame en avait décidée autrement, se relevant et alla l’embrasser. Sur lui, elle le chevauchait, pour agripper son entrejambe et la positionner au bon endroit, il exprima un peu bruyamment, sentant des tensions dans son bas ventre.

« Tu ne … » il ne finit pas sa phrase, un peu étonné de la manœuvre. Il s’attendait déjà à ce qu’elle vienne, enfin son geste lui avait fait penser ça et ce ne fut pas du tout le cas. Plutôt des frottements contre son intimité, cela était excitant et frustrant et il avait maintenant l’envie qu’elle finisse une bonne fois pour toute pour la sentir autour de lui. Il la laissa s’amuser, un peu, mais elle pouvait sentir que les mains qui l'entourait, une poser sur son postérieur et l’autre sur son épaule, était en train de patasser en signe de désir fort et qu’il se contrôlait pour ne pas lui donner un coup de reins salvateur. Il lui mordit l’oreille alors que ses lèvres parcouraient son cou.
« Je me met sur le dos pour que tu me montres ta sagesse ? » dit-il ne soupira d’alanguissement.

Bien entendu, il n’eut pas le temps, de faire un mouvement, pour se coucher, qu’un violent « BONG BONG » ébranla la porte métallique. Il sursauta avec Erin dans les bras. Son regard acier, foudroya la porte. Si elle avait pu fondre par son regard colérique, le fer forgé aurait retrouvé son état liquide. C’est une blague ? Il devait être 1 heure du matin non ? Qui osait venir fracasser les quartiers de la représentante du CIS ? Alexander, se dit qu’en faisant les morts, la personne se lasserait et repartir toute penaude… mais non cela recommença. Alexander roula des yeux, cela en était peut-être trop pour son calme légendaire qui venait de voler en éclat. Il étouffa un charabia en russe qui devait être des jurons ou des noms d’oiseaux très scientifiques au vu du ton qu’il avait employé. Dans les rare fois, ou l’anglais s’adonnait à quelques gros mots, c’est généralement en russe, peut d personne comprenait et il trouvait les vocalises de cette langue appropriée à quelques mots grossiers. Il lâcha Erin, se dégagea d’une étrange douceur un peu surréaliste et qui contraste avec ses prunelles en acier furibondes. Il se releva, alors que la porte tambourina à nouveau. Il attrapa son caleçon, l’enfilant, ainsi que son pantalon. Ces mouvements trahissaient son énervement le plus total.

« Il ou elle a intérêt à avoir une bonne excuse, sinon, il ne fera pas le retour ! » maugréait-il en feulant entre les dents. Vu le ton, il n’y avait aucun doute sur sa menace.
Erin ajouta, penaude : « Je n’ai pas été trop bruyante quand même ? ». C’était plus une constatation qu’une véritable question cela dit.
Alexander tourna la tête vers elle « Mais non tu étais bien au deçà de ce que tu fais d’habitude. » il n’avait pas l’impression que se fut le cas elle avait poussé un ou deux gémissements mais rien de bien puissants par rapport à ce qu’elle fait d’habitude.
« Je trouvais aussi. J’espère qu’il n’y a rien de grave », finit-elle par dire en se blottissant dans les draps.
« J’espère plutôt qu’il y a quelque chose de grave, pour leurs matricules ! » feula Alexander entre les dents, alors qu’il finissait de remonter sa braguette, il n’était plus du tout en forme, heureusement car sinon, cela allait se voir sur le tissu.
« Hum oui remarque… », ajouta-t-elle l’air contrit. Il répondit par un grognement en accord.

Sous le coup de son irritation, Alexander ne remit pas sa chemise, alors que vu son complexe ça aurait été une évidence qu’il le fasse, mais là, ce fut trop tard. Avant d’ouvrir, il se tourna pour vérifier que sa compagne était couverte. Une fois, fait, il ouvrir la porte d’un geste mesuré, découvrant trois militaires…c’est quoi ce bordel encore ? L’anglais les toisa un à un, mais avant qu’il puisse ouvrir la bouche, le plus jeune parla, un blond texan.

« Je t’avais dit Pat’ qu’il était chez sa meuf ! Tu me dois un quart ! »
« Ouai, bravo junior ! » le dénommé Pat, avait un cigare dans la bouche, âgée d’environ 45 ans, les cheveux grisonnant et la mâchoire carré, portant béret vert. Il avait la bonne tête des légionnaires. Le troisième compère un homme baraquer, le visage rond en signe de son appartenance à une minorité asiatique et croisé américain pure souche comme tout l’équipage, se mit à siffler d’un air presque admiratif.
« Eh bah, il a plus de cicatrice que « balafre » ont à un beau warrior en costard ! »

Alexander cligna des yeux, ne comprenant pas ce que les trois loubards faisaient là. En tout cas c’est lui qu’ils cherchaient et il dû rassembler le peu de patience qui lui restait pour parler d’une voix claire mais froide.
« Il y a un problème pour que vous veniez m’éveiller en pleine nuit ? » Il se félicita d’avoir été polie et non de les avoir envoyé chier. Même si son regard parlait pour lui.
« Ouai mec ! C’est l’heure ! Farrell t’a dit pour les joutes et donc on fait ça ce soir »
Alexander, tourna la tête vers le dénommé Pat, celui-ci resta droit, mais vu les prunelles assassines qui venaient de se figer sur lui, il ne faisait pas le malin non plus. L’anglais, se demandait de quoi il parlait, avant de se souvenir de la proposition un peu farfelue du militaire à l’humour décalé. Apparemment, avoir massacré par deux fois Pete, avait vexé certain gris, qui voulaient « venger » l’honneur militaire. Venger l’honneur d’un connard ça compte aussi apparemment, car issue de la belle famille de l’armée ! Là Alexander, monta en pression et s’il n’était pas un gentleman, il aurait eu surement envie de leur cogner dessus pour les mettre d’accord !
Il en a un qui crut bon de préciser, croyant que les neurones de l’anglais n’étaient pas éveillés dans leurs totalités. Erreur fatale.

« Ouai, comme t’as défoncé Pete, faut bien réparer l’honneur militaire, pas courant que les civils déglinguent des soldats ! »
Sérieusement ? Ils ne connaissaient pas le respect ? Ils se disent civil = souffrir tout faible à protéger, donc la politesse et le vous ça passe à la trappe ! Non mais ! Il n’avait pas l’intendant de la cité devant eux, mais le second responsable. Bref il ne le fait pas souvent ça, mais là il en avait marre et il n’avait pas envie de s’emmerder avec la susceptibilité de chacun. Il répondit donc, d’une manière agressive et bien plus froide que l’azote surgelée.
« Et vous parler comme ça à votre colonel ? » La voix glaciale de l’anglais surpris les trois militaires
« Euh … c’est-à-dire ? »
« Comme si ce fut votre grand copain ? » Oui car bon, merde on ne vient pas emmerder le directeur pour ce genre de connerie !
« Euh… »
« Non, en effet vous n’osez pas parler de cette manière, ni le réveiller pour de pareilles sottises ! Vous reviendrez quand vous aurez quelques choses d’important à me transmettre ! » Il allait fermer la porte quand un des militaires, le demi asiatique parla un peu étonné.
« Il est quoi déjà lui ? »
« Anglais ? »
« Mais non ducon ! Il est chef »
Alexander roula des yeux « Second responsable d’Atlantis ! »
« Et sa meuf aussi ! » ajouta Erin !

Et il ferma la porte avec fracas au nez des trois couillons ! La seule chose qu’il put entendre c’est un Pat qui jurait en disant « Bah merde on va se faire défoncer ! Ils couchent entre patrons ! »
L’anglais était à nouveau agacé, il se dit que c’est vraiment une journée de merde tout du long. Adossé contre la porte, une main sur son nez. Il avait plus du tout envie de faire quoique ce soit de charnelle. Il soupira par deux fois, pour évacuer sa colère, il n’aimait pas s’emporter aussi vite, mais bon, il était du genre à descendre lentement trop lentement une fois dans cet état et il n’allait pas éveiller Sidney pour refaire une partie d’échec.

Erin Steele

Quand elle avait initié la manœuvre visant à présenter la tête de son sexe contre les lèvres du sien, Erin n’attendait qu’une chose, qu’il prenne les devants et qu’il essaye d’entrer en elle, par frustration. Elle aurait pu le houspiller comme ça, lui indiquant par-là que la personne qui n’était pas sage dans le coin, c’était bel et bien lui. Après, quand il lui proposa de passer sur le dos pour expérimenter toute l’étendue de sa sagesse, Erin était tentée de le pousser un peu plus brutalement pour l’allonger et se laisser glisser le long de sa hampe en accompagnant son mouvement. Mais le destin en avait décidé autrement… De puissants coups furent taper contre sa porte de couchette, la faisant sursauter dans les bras de son amant. Il n’y avait pas de honte à faire l’amour, surtout que leur histoire était légitime, mais au regard de leur petite conversation précédente, une multitude de scénarii passèrent dans la tête de la jeune femme. Alexander se redressa et s’habilla en vitesse alors que le type derrière la porte insistait. Mais sérieusement, on ne pouvait jamais être tranquille dans ce rafiot pourri ? Erin commençait à sentir la colère poindre pour de bon. Elle se couvrit dans les draps, callant son dos contre la paroi de la chambre, et remontant ses jambes contre elle, bien couverte par le drap. Elle avait une vue directe sur la porte. Si c’était Hanz, à poil ou pas, elle lui sautait dessus pour aller lui dire d’aller se faire voir chez les grecs.

Mais quand Alexander ouvrit, ce n’était pas Hanz. C’étaient trois militaires et finalement, Erin jugea préférable de se décaler de l’embrasure de la porte pour ne pas qu’ils la voient dans la couchette. Ils cherchaient l’anglais, pour une obscure histoire de joute. Dans quoi est-ce qu’il s’était fourré encore celui-là, éructa Erin en son for intérieur. Voilà la soirée de merde par excellence : Son compagnon occupé à vadrouiller pour des raisons professionnelles dans les couloirs du Dédale ; Son compagnon qui se farcit un crétin à recadrer ; Son compagnon qui se fait recadrer ; Son compagnon qui joue aux échecs… Et quand enfin, enfin, elle l’a pour elle toute seule, des loubards viennent le chercher en pleine nuit pour faire des joutes ?! Mais non, là, ça ne se passera pas comme ça ! Elle allait l’engueuler et il allait passer le reste du voyage seul si c’était ce qu’il voulait ! Quand l’autre précisa que c’était en rapport avec Pète, son sang ne fit qu’un tour et elle dû prendre sur elle pour ne pas aller les envoyer balader vite fait bien fait. Heureusement qu’elle était nue.

Alexander prit la mouche, et il les envoya chier avec la manière, leur faisant comprendre qu’ils avaient dépassés les bornes. Finalement, sur la précision de leur statut à tous les deux, il leur claqua la porte au nez. Erin poussa un soupir également pour se calmer. Pour un peu, et elle engueulait son homme de cette connerie, mais manifestement, il y était pour rien et elle tenta de se calmer. À cela se disputait une forme de frustration née de leur petit jeu érotique précédent. Elle ne savait plus si elle avait envie de continuer ou pas, et cela penchait plutôt du côté du ou pas. Maintenant, elle voyait qu’il était de nouveau en colère, et c’était sans doute la première fois qu’elle le voyait ainsi, aussi furax. Elle tapota sur le lit à ses côtés pour le faire venir près d’elle. Pour dormir, malgré l’heure, ça allait être dur.

« Vient… », Lui dit-elle dans un murmure en le toisant. Elle voulait qu’il vienne près d’elle, qu’il s’allonge à la limite, qu’elle puisse le caresser tendrement pour l’apaiser.







©Pando

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Mer 17 Mai - 19:06

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Part 9 :
Jamais tranquille sur ce fichue rafiot !


CHRONOLOGIE : 11 mars 2017 - 22h30/23h55 sur le Dédale


Alexander Hoffman

Il en avait marre, mais c’est quoi cette journée sérieusement ? Même si alpha, il n’avait pas été aussi énervé et pourtant, il l’avait mise sur un étalon de mesure depuis son arrivé sur Atlantis. Là, il avait envie de taper de quelques choses, pour évacuer. Non, cela n’est pas très bien, sinon cela allait se transformer en rage et ce n’est pas bon du tout. Il faisait un effort, car il avait Erin dans la pièce, sinon, il aurait sorti un flot d’insulte imaginaire en Russe, racontant une belle histoire de science-fiction avec des mots inventé de son cru. Oui, les insultes d’Alexander ce n’est jamais un simple « connard » mais plutôt « emplumée d’escogriffes consanguin ! ». Il se concentra sur sa respiration, fermant les yeux, se massant les tempes, une de ses mains tremblaient serrer en poing. Il n’aimait pas, ça, car il pouvait faire peur et penser qu’il deviendrait violent, chose qu’il n’était absolument pas. Il fut tenté de prendre ses affaires et retourner dans sa chambre, mais cette fuite, serait mal prise et il n’avait pas envie de faire voler en éclat sa soirée avec Erin à cause de pénibles ! Il avait eu tout aussi envie qu’elle de rester tranquille, coller contre elle.

Finalement, il stabilisa le volcan, au moment où Erin, lui demanda de venir. Il releva la tête vers elle. L’acier n’était pas du tout froid, mais très chaud et cela, il n’y pouvait rien y faire. Il regarda son torse, se rendant compte qu’il leur avait ouvert ainsi… la honte le submergea et il grogna une nouvelle fois. Ce maudissant ! Enfin, vu la tête de l’autre hybride culturelle, il semblait plutôt impressionné que dégoûté mais merde quand même !

Il se redressa. « Je crois que je vais rester enfermer pour les reste des jours à venir… sinon il va avoir des mots malheureux » Pour ne pas dire geste. Il alla donc vers, les retirant ses affaires, qu’il quitta avec une énergie qui traduisait son agacement. Il ouvrir la couverture pour se glisser dedans tournant le dos à Erin, laissant son bras dans le vide. Il n’en revenait pas qu’on aille le provoquer pour venger un quelconque honneur militaire !
« Tss tu parles d’un honneur militaire … » murmura t’il furibond. Il ignorait que sa compagne avait manqué de l’engueuler à cause de ça et de toute cette journée pourrie ! Il avait eu chaud, et dans un sens, si elle avait commencé à l’engueuler, au vu de l’état de l’Anglais, soit il lui serait rentré dedans et ça aurait fait mal soit il se serait cassé pour éviter de la blesser.

Erin Steele

Erin n’avait pas relevé les insultes dans ce qu’elle considérait comme du russe, à l’écoute. Elle ne le parlait pas, même si elle en connaissait quelques mots, ainsi que l’accent. L’habitude de côtoyer des diplomates à l’ambassade quand elle était gamine. Car même si l’URSS était l’ennemi des États-Unis, il y avait des tractations secrètes entre les deux puissances, et les jeux d’espions étaient monnaie courante. Elle lui poserait la question sur cette habitude qu’elle ne lui connaissait pas quand il se serait calmé, ou pour le faire redescendre en pression s’il acceptait de venir vers elle. Il la toisa, avec un regard brulant de colère. Elle ne cilla pas, ne baissant pas les yeux. S’il y avait une constante dans leur relation, c’était que jamais il ne lui avait fait peur. Elle s’était toujours sentie en confiance avec lui, et même maintenant qu’elle connaissait quelques secrets de sa petite personne, secrets liés aux cicatrices de son corps et de son passé violent, elle n’avait pas peur. Même maintenant qu’il était dans une colère noire. Par contre, tout était clair dans sa tête. Malgré l’amour qu’elle avait pour lui, s’il advenait qu’un jour il lève la main sur elle, elle le laisserait en plan, lui et sa violence mal canalisée. Mais elle était confiante, amoureuse certes, mais lucide.

Il se dévêtit à nouveau, avec moins de classe que toute à l’heure, mais elle ne le jugeait pas. Pour ainsi dire jamais. Cela ne l’empêchait pas d’analyser de temps en temps son comportement, et pour le coup, elle était en plein dedans là, puisque c’était la première fois qu’elle le voyait aussi en colère.

L’armure se fissurait un petit peu. Elle préféra ne pas répondre à sa volonté de rester enfermer. Elle savait que quoi qu’elle dise maintenant, il prendrait le contrepied. Elle le laissait donc dire et faire, choisissant une autre stratégie. Il se coucha, lui tournant le dos, en râlant encore sur l’honneur militaire. Pète n’était qu’un connard, et pour le coup, elle était bien d’accord avec lui. Il n’y avait aucun honneur à venger un type comme ça. Aucun. Elle ne se coucha pas vraiment, se glissant contre son dos, sa tête accoudée sur le matelas. Elle approcha sa bouche de son oreille.
« Ya tebya lyublyu », fit-elle en russe. Un simple « je t’aime », qu’il comprendrait surement. On arrivait au bout de ses notions cela-dit. S’il lui répondait quelque chose de plus élaboré, elle ne ferait pas illusion longtemps. Elle laissa son bras s’étirer sous elle pour s’allonger pleinement, un bras passé par-dessus celui de l’anglais pour le tenir contre elle. Elle le caressait doucement en signe d’apaisement.

Alexander Hoffman

Qu’elle se rassure, jamais il n’en viendrait à la frapper, cela n’était pas le genre de la maison. Sauf si elle essaye de le tuer. Alexander, avait peut-être un passé de bagarreur, mais jamais il ne s’était battue, pour autre raison que sauver sa vie ou celle de quelqu’un. Il avait au moins cet honneur, cette constante et cet état d’esprit saint. D’ailleurs, les hommes qui battaient leur compagne le dégoûtaient au plus haut point, ou même l’inverse, personne n’a à frapper la personne qui partage sa vie.

En la rejoignant il remarqua qu’elle ne cilla pas, face à son regard, cela le rassura bêtement, qu’elle n’est pas peur de lui. Il ne voulait pas qu’elle le craint pour d’obscures raisons qui seraient fausse. Rien que pour cette marque de confiance, un sourire naquit sur son visage.

De toute façon, il fallait attendre que ça redescende, cela prendrait le temps, avec ou sans son aide. Et connaissant l’américaine ça allait être avec. Il se coucha donc, la laissant s’agiter contre lui si elle le désirait. Elle passa un bras autour de lui, alors qu’il pestait contre l’honneur mal placé de certains militaires. Elle lui sortit en russe « je t’aime », cela lui arracha un petit ricanement, il avait toujours trouvé ces deux mots assez hilarants, comme si ce fut des balbutions d’enfant de 2 ans. Erin n’avait pas l’accent parfait des russes et bons dieux que s’est compliqué de l’avoir il en savait quelque chose. Même dans la bouche d’une vraie russe, cela l’amusait et il se souvient encore de la douleur de ses joues de ne pas rire quand une de ses ex, aujourd’hui morte, lui avait dit ces deux mots avec toute la conviction et l’amour dont un être humain était capable d’avoir. Un court instant, cela le ramène à Moscou, cette jeune femme blonde aux grands yeux bleu-vert qui si elle n’était pas morte aurait pu être bien plus qu’une aventure de 1 ans et demi. Mais il se refusa de penser à ce genre de chose, sous son état de colère il allait rager encore plus et surtout qu’il avait quelqu’un, une personne bien plus importante. Alexander tourna la tête vers Erin, un petit rictus sur les lèvres elle parlait Russe ? Ou savait juste dire cela ? Finalement, il se mit sur le dos, pour faire demi-tour et l’embrasser sur le front.

« Mne tozhe moya rusalka » Il la regarda l’air amusé et vu la tête de sa compagne, elle n’avait pas compris, donc n’avait pas compris les mots qu’il avait prononcé à plusieurs reprises ouf, il utilisait le russe pour la raison simple de ne pas être compris, donc bon.
« Moi aussi ma sirène » dit-il en anglais pour lui faire la traduction. Il l’embrassa sur le front, avant de soupirer.
« Navré du triste spectacle, je suis difficile à énerver mais après il suffit de pas grand-chose, pour ranimer la flamme, tant que ce n’est pas passé. Demain, ça ira mieux » Il avait besoin de lui dire, qu’il n’était pas un dingue violent et qu’il resta pareil, malgré son agacement, dans un sens ses geste le prouvait, puisqu’il venait d’enrouler ses bras contre elle, donc une main qui flattait sa chevelure.

Erin Steele


Comme bien souvent ils se retrouvaient sur des choses communes dans leur façon de penser. Elle n’avait aucun doute quant au fait qu'il ne la frapperait jamais, ce qui serait un brin ironique quand on connaissait le nombres de coups qu'il avait pris à sa place, notamment par ce connard prétentieux de Pète que les trois trous du cul voulaient venger. Enfin, à les écouter, c'était surtout pour venger l’honneur militaire et pas spécialement l'homme, mais la manoeuvre était gauche et vraiment mal assortie vu le passif du texan décédé. Elle espérait simplement que là où il était désormais, il était devenu un homme meilleur. Sinon qu'il brûle en enfer.

Instinctivement, elle lui rendit son petit sourire quand ils se toisèrent ; lui debout, elle assise dans la lit ; lui en colère, elle d'un calme olympien… en apparence du moins. Non elle n’avait pas peur. La colère était un sentiment comme un autre et elle faisait partie de la palette des émotions qui façonne un homme. Maintenant que c'était son petit ami, elle devait apprendre à connaître toutes les nuances de cette gamme, de ces couleurs qui se mélangent, et au fond d'elle même, Erin savait que tout guindé qu'il était, cet anglais au flegme exemplaire bouillonnait de mille sentiments plutôt violents dans leur expression. Cela expliquait sans doute pourquoi il était de nature contenue.

Sa petite attention en russe fit ricaner l'anglais et elle fit un petit sourire contrit dans son dos. Il n’avait pas fallu longtemps pour qu'il se moque à nouveau. Cela le fit basculer sur le dos avec ce petit sourire amusé qu'elle lui connaissait bien. Soit son accent était pourri, soit elle avait dit une sottise. Quoiqu'il en soit, il lui répondit en russe également, comme elle le craignait. Elle plissa les lèvres, arqua un sourcil, ne comprenant absolument rien. Même pas un mot. Il prit la peine de traduire avant de l'embrasser sur le front. Un petit sourire mutin illumina son visage. Il s'excusa de s'être énervé, tout en se justifiant et en lui affirmant que demain ça irait mieux. Elle en était déjà certaine et elle ne lui en voulait pas du tout. La jeune femme se blottit contre lui alors qu'il l’enlaçait.
« Je commence à déteindre sur toi on dirait », murmura t elle.
« Voilà que tu t’excuses. » Elle pouffa légèrement. « Ne t’en fais pas, j'étais à deux doigts de sortir du lit toute nue pour perpétrer trois meurtres. Tu imagines le colonel… » Elle prit une voix plus masculine, imitant très mal Caldwell. C'était un petit jeu qu'elle faisait souvent, d'imiter les gens. « Oui l’agent Steele à non seulement un humour de star du X mais en plus de ça elle a tué trois personnes en se promenant toute nue sur MON Dédale ! C'est inacceptable ! » Elle espérait que ses tentatives d'humour le ferait redescendre en pression. Sinon il lui restait l’arme ultime pour calmer le mâle énervé et contrarié. Flatter son entrejambe.

Il l'enverrait sûrement paître mais si elle ne lui laissait pas le choix en y mettant les formes, il verrait que ça le calmerait. Et puis… En y réfléchissant, c'était vrai aussi qu'elle ne lui avait jamais vraiment fait de petits plaisirs de la sorte à sens unique. A remédier nota t elle intérieurement. En attendant qu'il réagisse à son humour de grande imitatrice, elle dessinait de petits ronds sur son ventre maintenant qu'il était sur le dos et elle allongeait sur son flanc, la tête sur son pectoral.

Alexander Hoffman


Pour une fois que ce n’est pas lui, qui est d’un calme à toute épreuve, il en aurait honte de laisser ce genre de sentiment passer. Mais bon, c’est humain après tout et il ne pouvait pas refouler sans cesse ce genre d’émois, sous peine de péter un câble une bonne fois pour toute. Il aimait tout maîtriser tout contrôler, même sa passion, une passion qu’elle avait déjà vue et en effet, l’anglais était assez « violent » dans ses sentiments, amour, tendresse ou même colère. Tout était sous le signe de la vague passionnelle et cette flamme qui brûle avant de consommer l’oxygène. Enfin, cela restait dans le mesurable et non dans la violence douloureuse comme certains pourrait s’imaginer. Les eaux calmes d’une rivière ne sont qu’une illusion, elles peuvent devenir tumultueuses rapides. Voilà, c’est parfaitement Alexander, froid et guindé, mais sous cette couche, sauvage et dur.

Il la toisa, son regard semblait moins enflammée, reprenant petit à petit une contenance connue et habituelle. Il eut un sourire, oui voilà qu’il s’excuse, mais pour lui ce fut nécessaire, après il le faisait régulièrement si besoin. Mais bon à comparer d’Erin, cela était une proportion bien moindre.
« Oui, je n’aime pas être dans cet état. Je me fais peur et je peux faire peur aux autres.» Il est rare qu’il dise clairement ce genre d’élément plutôt intime. « J’aurais préféré que tu ne vois pas ça » Oui, quand cela impactait de trop, même blessée, il avait tendance à s’isoler.

Il pouffa avec elle, quand elle lui servit l’hypothèse d’un meurtre en petite tenue d’Eve. Aussitôt il imagina la scène ce qui le fit rire d’avantage. « Au moins, ils auraient eu une belle vision avant de mourir… non je l’imagine pas, le pauvre il a autre chose à penser qu’une frasque du duo de casse pieds que nous sommes » dit-il d’un air complice. Oui, pauvre Caldwell, il semblait avoir des avarices sur son vaisseau et si en plus il devait se soucier des problèmes de son équipage il n’avait pas fini. Les sorcières allaient finir par être interdit de Dédale. Erin se lança dans une imitation, prenant une grosse voix ridicule, chose que n’avait pas le colonel, mais les paroles étaient à mourir de rire, surtout quand il peignait ce genre de paroles sur l’image de l’homme dirigeant de ce rafiot. Il en ria beaucoup.

« Tu es bête, c’est mal de se moquer » bon il avait dit ça en ricanant donc il n’en pensait rien de méchant. « Pourquoi mademoiselle Steele était nue ? Vraiment cette jeune femme n’a aucun respect pour le Dédale ! On ne fornique, et on ne fait pas d’humour sur mon dédale ! » Rajouta-t-il dans la même lignée qu’elle pour la surenchère, avant de soupirer, pour reprendre sérieusement et calmement avec une pointe d’ironie. Il appréciait le colonel, même s’il n’était pas du tout en raccord avec ses méthodes et ne désirait pas plus se moquer de son étroitesse d’action, typiquement militaire.

« Enfin bon, ce brave Caldwell doit en voir de toute les couleurs. Je suis certain qu’il n’est pas au courant de ce genre de chose. Notre présence excite les esprits. On va rester dans nos quartiers, je n’ai pas envie que notre retour se fasse en cellule, pour cause d’attrait trop fort de pervers ou des jeunes taureaux en ruts » Il l’embrassa sur le front avec tendresse, heureusement qu’elle avait pris la carte de l’humour, il était toujours agacé et il ne fallait pas grand-chose pour que ça reparte, mais au moins, il commençait à étouffer les flammes. Il se tourna pour reprendre sa place, aimant dormir sur le côté et vu la petitesse de la couche, cela permettait à Erin d’avoir suffisamment de place et de le coller en plus. Tout bénéfice pour l’homme, qui aimait la sentir contre lui.

Erin Steele


Erin l’écouta se confier, s’ouvrir un petit peu. C’était rare qu’il parle de lui directement, en disant vraiment ce qu’il ressentait et en abordant sa façon de fonctionner. Elle haussa des épaules dans le lit. « Si on partage désormais notre vie, il me semble tout à fait normal de voir cela de temps en temps. » Ils étaient un jeune couple et c’était vrai qu’ils n’avaient pas expérimentés toutes les facettes de l’un ou de l’autre, et c’était normal. Ils seraient vite blasés si tel était le cas. Erin ne disait pas quelque chose de plus précis comme de jeunes amoureux pouvaient le faire, du genre « maintenant que nous sommes ensemble pour toute la vie », ou autres exemples de la sorte qui plaçait l’autre dans une perspective d’avenir à jamais liée à l’être aimé.

Ce n’était pas anodin comme formulation, surtout pour elle. Peut-être que ça passerait inaperçu du côté d’Alexander, car elle avait bien tourné sa phrase pour que ça ne fasse pas celle qui n’y croyait pas, mais elle avait cette réserve et cette conscience de son époque. Alexander était arrivé dans sa vie subitement, et ils avaient tourné autour de l’un et de l’autre pendant un certain temps avant de décider à se rapprocher intimement. Pourtant, Erin ne considérait pas cette relation comme acquise réellement. Certes, pour l’instant elle était avec lui, ils formaient un couple, et s’ils vivaient vieux ensemble dans le bonheur, ça lui allait très bien. Mais il restait aussi la possibilité qu’il s’en aille, qu’il la quitte, ou qu’il meurt, comme Marc. Rien n’était jamais vraiment acquis dans cette vie. Rien.

Alors oui, à l’heure actuelle, amoureuse et attachée comme elle l’était, elle ne voyait pas son avenir sans lui, mais elle ne voulait pas lui faire peur en affirmant quelque chose comme ça. Ca ferait vraiment précipité, voir fusionnel, et c’était idéal pour foutre les pétoches à l’autres. Bon… Il ne fallait quand même pas oublié qu’ils avaient déjà le prénom pour un enfant s’il était de sexe féminin… Niveau projection, ils étaient quand même pas mal.

Erin rigola avec lui quand il lui répondit que les trois loulous auraient eu une belle vision avant de mourir. La veuve noire Erin. Magnifique, elle venait de trouver son surnom de superméchante. Enfin, heureusement, ils n’en étaient pas arrivés là, et ils avaient fini par s’en aller en prenant conscience de la connerie qu’ils avaient faite. Et Alexander s’était bien comporté, frôlant sans le savoir la crise conjugale. L’humour le faisait rire, et cela contribuait à le faire redescendre dans les tours, pour la plus grande satisfaction d’Erin. Oui elle se moquait un peu du colonel, mais c’était pour le faire sourire. Elle ne pensait que du bien de cet homme direct et rigide, même si elle avait écorné l’image qu’elle avait de lui quand Alex lui avait rapporté qu’il avait condamné son humour, la plaçant un peu dans la position de la fautive qui aurait déclenché cette histoire. Enfin qu’importe, elle aurait une explication dans la matinée, et cela lui allait bien. D’ailleurs, l’anglais alla dans la surenchère, faisant rire la jeune femme. Elle préféra ne pas aller plus loin, par respect pour l’homme, et parce que la redondance deviendrait lourde. Apparemment, son comparse de lit était du même avis puisqu’il poussa un soupir pour reprendre son sérieux. Elle termina de pouffer pour reprendre son calme également.

Il en vint à la conclusion qu’il était plus sage de rester dans les quartiers pour ne pas envenimer les choses… Erin n’était pas d’accord. Ce n’était pas à eux de se planquer, de faire profil bas. Ils n’étaient pas n’importe qui et s’il y avait des brebis galeuses dans l’équipe du Dédale, alors c’était le problème de Caldwell, pas le leur, même si indirectement ils en subissaient les conséquences.
« Nous verrons bien », temporisa-t-elle pour ne pas prendre le contrepied de son ami afin de ne pas l’obliger à argumenter et à se mettre en colère à nouveau, même si cette colère n’était pas dirigée vers elle. Néanmoins, elle était d’accord avec lui : Le colonel devait en voir de toutes les couleurs. Enfin, c’était le lot de toute forme de tête hiérarchique au final. Gérer du personnel était tout sauf facile. Il rebascula sur le côté, présentant son dos à la jeune femme. Elle repassa un bras par-dessus les siens, pour le serrer contre elle. Il était encore tendu, elle le sentait rien que dans sa posture crispée. Doucement il se calmait, c’était une bonne chose. Son bras du dessous passa sous l’oreille de l’anglais, et elle le tira légèrement contre elle, pour le faire basculer de quelques degrés vers l’arrière sans pour autant le mettre sur le dos puisque son corps était en dessous et qu’elle savait qu’il aimait dormir sur le côté. Elle le laissa ajuster sa position pour qu’il se cale bien contre elle, puis sa main libre se balada en signe d’apaisement et tout doucement sur son torse qui lui était du coup plus accessible comme d’autres parties de son corps. Finalement, elle se risqua à mettre son plan premier en exécution. Si elle lui donnait un orgasme, la colère tomberait et surtout, il dormirait bien.

Elle ne se forçait pas le moins du monde, et surtout, elle n’attendait rien en retour. Il allait protester, elle en était certaine, mais elle lui ferait un peu de « grrrrr grrrrr » et il se tairait. Après… S’il râlait vraiment pour de bon, elle arrêterait bien entendu, elle n’était pas là pour être embêtante. C’est pour cela que sa main migra doucement vers son nombril, effleurant son pubis et le creux de son aine, passant sur le haut de la cuisse qui lui était le plus accessible. Elle effleura son sexe au repos mine de rien, continuant ses petites caresses arrondies. Elle verrait comment il réagirait.

Alexander Hoffman


Il la regarda quelques instants, oui elle avait raison, à force de se côtoyer dans l’intimité elle allait le voir dans différents état d’âmes.
« C’est vrais. Mais bon, il n’empêche que je n’aime pas t’imposer ça ». La notion de l’amour éternelle et toutes les paillettes qui tournent autour ainsi que l’état potentiel du non définitif, n’effleura même pas Alexander. Cela ne rentrait même pas dans sa ligne de conduite. À cet instant, il était en couple, élément non prévu, avec une femme qu’il aimait et jugeait extraordinaire, il ne voulait pas d’éphémères et se donnerait les moyens que ça dure dans le temps. Après, il avait la constante assez pénible de n’avoir eu jamais une relation plus longue que 3 ans et quelques mois voir presque 4 ans. Mais les contextes étaient différents et à la fin, il était le seul à porter un édifice qui ne pouvait plus durer. Cela se fait à deux et a force de pousser, relancer on se fatigue si l’autre se laisse exporter et ne répond plus aux besoins de l’autre. C’est ainsi, certaine choses se termine mais jamais sans raison. Et pour Alexander, il ne se faisait pas de plan à long terme sur 10 ans mais incluait Erin dans les moyens termes.

Ils riaient de bon cœurs tous les deux, de leurs propres bêtises et imitations grotesques qui eut au moins l’effet désirer de baisser la pression. La conclusion semblait déplaire à Erin, qui lui servit le fameux « on verra » ce genre de mot dans la bouche d’une femme, était souvent un « non » ou un « je ne suis pas d’accord ». Il lui caressa la joue. « Tu n’es pas d’accord quand même. » Il lui sourit, cela était de la taquinerie. « Pourtant, si on reste cloitrer on aura du temps pour refaire le Dédale et casser cette couchette ». Il pouffa un peu, lui mordillant le nez. Il n’était pas du tout dans l’optique de remettre les couverts, mais bon cette phrase était dans la continuité de leur humour.

Et sur ce, il se tourna, se laissant manipuler quand elle appuya un peu sur lui, pour qu’il se cale plus proche d’elle. Il adorait qu’elle le serre ainsi, il eut un grognement de plaisir la sentant le long de lui. Fermant les yeux dans un long soupire plutôt doux. Il ne réagissait pas non plus aux caresses, enfin si, mais pas de la manière dont Erin espérait. L’anglais, les prenait comme des caresses anodines, il aimait bien qu’elle la papouille et l’effleure. C’est bien la seule qui à ce privilège. Celui de pouvoir le toucher et surtout d’avoir des quémande de sa part pour qu’elle le fasse. Il frotta sa tête de petit mouvement contre son oreiller sentant l’autre main de sa compagne en dessous. Oui, il est très chat dans sa gestuelle. Un autre soupire de bien-être. Il s’attendait à ce que sa main remonte pour lui effleurer le torse ou le dos au choix. Mais tout resta au repos.

Erin Steele


Une nouvelle fois, elle haussa des épaules. Elle ne trouvait pas qu’il lui imposait quoique ce soit. Ses réactions et ses humeurs étaient dépendantes du contexte et de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux, et elle n’était pas étrangère à ce qu’il se passait à ce moment précis. Du coup, elle comprenait les réactions, logiques, d’Alexander, puisqu’elles correspondaient à un stimulus qui enjoignait une réponse comportementale type. Alors bon, il n’y avait pas de malaise à avoir. S’il s’était emporté comme ça sur un sujet de pacotille, comme la couleur des draps dans les couchettes, là, ça lui aurait fait peur et elle sentirait qu’il cherchait à lui imposer quelque chose. Mais ce n’était pas le cas. « Arrête, tu ne m’imposes rien, petit poisson bicolore. », finit-elle par répondre avec un sourire dans la voix. Elle le pensait vraiment.

Elle ne pouvait quasiment rien lui cacher. Il savait quand elle était d’accord, ou quand elle ne l’était pas, et elle s’étonnait souvent de constater qu’il visait juste. C’était une forme de communication qu’ils partageaient ensemble et qu’elle appréciait beaucoup, et qui était à double sens. Elle le cernait assez facilement, et pourtant il n’était pas évident à décrypter tout de suite. Pourtant, dès les premiers instants en sa compagnie, quand il était venu se présenter, elle avait accroché à sa personnalité et à sa façon d’être. Ça avait fusé dans les limites du raisonnables, et rapidement, ces limites avaient été franchies. Il lui fit un petit sourire en lui caressant la joue, et elle s’était décidée à ne pas répondre à sa remarque, qui n’appelait pas spécialement de réaction de sa part. Du coup, elle lui rendit son sourire, sourire qui s’élargit significativement quand il embraya sur la suite.
« Hum, c’est un programme alléchant, Monsieur Hoffman », fit-elle en lui donnant un petit coup de nez affectueux alors qu’il venait de mordiller le sien. Elle aimait bien le toiser, le regarder dans les yeux et s’y perdre, et elle lisait que sa colère s’estompait petit à petit. Elle soupira. Ses mimiques et ses petites attentions la rendaient complètement gaga et elle essayait de ne pas paraître trop niaise.

Il se tourna finalement, et elle le coinça contre elle, amoureusement. Elle aimait bien sentir son poids l’écraser un peu, sentir son corps chaud tout contre elle, et avoir son bras sous son oreiller. Bon, rapidement, elle avait chaud et elle se décollait un peu dans la nuit, mais pour le moment, elle était bien. Elle commença des caresses subtiles, de plus en plus basses, pour le détendre et l’apaiser, afin qu’il puisse dormir paisiblement. Elle n’obtint aucune réaction quand elle s’aventura à le titiller de part en part de son membre, lequel restait imperturbable. Bon, il fallait lui reconnaître qu’il n’était pas tout le temps dans la demande et dans l’obsession sexuelle. Il ne pensait pas qu’à ça. Du coup, elle se demandait si elle-même n’y pensait pas un peu trop. Elle hésita, laissant sa main sur sa cuisse, dans l’attente d’une décision. S’il ne réagissait pas à ses avances, peut-être trop masquées, c’était qu’il n’en avait pas envie ? Logique après l’interruption qu’ils venaient de subir tous les deux. Alors est-ce qu’elle se risquait à aller plus loin et à l’attraper plus fermement… Elle n’en savait rien. Il se frotta contre elle, surtout avec sa tête, pour sentir son bras au travers de l’oreiller. Un petit sourire naquit sur ses lèvres, et elle lui bisouta l’arrière de la tête en réponse.
Bon finalement, elle préféra opter pour une stratégie plus directe, passant par de la communication, tout simplement. Elle n’était pas sûre d’elle-même et cela l’embêtait, et la meilleure façon de savoir si ça lui plairait ou pas, c’était quand même de lui demander. Au moins, elle n’imposait rien, même si c’était son idée de départ.

« Mon Polochon ? », commença-t-elle à murmurer dans la pénombre. Il pouvait sentir que sa tête à elle était proche de la sienne, dans son dos. Son cœur battait, comme si elle était une adolescente qui allait demander un bisou à l’élève populaire du collège. « Ça te détendrait si je m’occupais de toi ? ». Pour illustrer ses propos, elle referma doucement ses doigts sur sa verge, avec toute la délicatesse d’une caresse de fleur.

Alexander Hoffman

Il était allé peut-être un peu loin dans son besoin d’excuse, c’est bête au final. Elle ne s’en formalisait pas et il était ici le seul à en être gêné. Il se tue quelques instants avant de dire un simple « D’accord » et enchaîner sur autre chose de plus humoristique puisqu’elle lui donnait de belles perches. Il adorait cette manière qu’ils avaient de tout désamorcée par l’humour. Cette initiative lui était salvatrice, cela évitait qu'il rumine sans cesse et relançait un jeu commun entre eux.

En tout cas, si le fait qu’il est deviné qu’elle n’était pas en accord, élément qu’il comprenait puisque ce n’est pas qu’il y a de drôle de personnalités ici, qu’ils doivent se planquer comme des lapins, elle lui renvoya un beau rictus. Sa petite proposition lui plaisait bien et là était le but. Il pouffa, bien entendu qu’elle était emballée, passer des moments ensembles étaient toujours plus agréable que d’être tout seul dans son coin. Enfin même si bon, l’anglais espérait bien ne pas être dérangé toute les 15 minutes. Regarder un film, coller contre le torse de sa compagne ou l’inverse était une bonne idée. Quitte même à avoir Hanz à côté pour éviter que la saucisse ne les emmerdes comme elle sait bien le faire.

Finalement, la main d’Erin resta sur sa cuisse, dans l’attente ou simplement parce qu’elle avait trouvé son lieu de résidence pour la nuit ? Il ne se posa pas trop de question à vrais dire. Il était en train d’essayer de s’endormir sous les gestes qu’il percevait comme apaisants de sa compagne. Puisque, le coup des avances ne lui effleure pas vraiment l’esprit, au contraire cela était peut-être trop discret, ou simplement, il n’en avait pas envie et prenait ça selon son désirs. En tout cas, il était bien et même s’il mettait toujours de nombreuses minutes à sombrer dans son sommeil si profond, il voulait profiter encore un peu de ses effleurements et du contact chaud du corps nue d’Erin. Avant, qu’elle se retire, faute d’avoir trop chaud pour écraser par le poids « mort » de l’anglais une fois dans ses songes. Puisque éveillé il prenait soins de ne pas la transformer en crêpes. Alexander n’est pas spécialement « lourd », c’est une silhouette fine, malgré des muscles larges sur le torse, enfin il était bien moins impressionnant que les armoires à glace comme Hanz, mais il restait grand et bien bâti, expliquant un poids plus conséquent qu’une grande brindille. Un « hum » profond se fit entendre quand les lèvres de sa compagne se fut sur le bas de sa tête.

Après ses frottements crâniens, il avait repris une position, plus confortable, se tortillant moins. Elle le héla d’un murmure, sentant parfaitement sa tête proche de la sienne, signe qu’elle s’était un peu plus relever dans le lit. « Hum Oui Ariel ? » lui répondit-il sur le même ton. Suite à cela, elle lui demanda si elle pouvait s’occuper de lui, enfin si ça le détendrait. Il répondit peut-être un peu vite avant même qu’elle prenne l’initiative de son geste.

« Oui ». L’anglais pensait clairement à des papouilles affectueuses et non un geste bien moins chaste. Et il percuta, quand il sentit la main de sa compagne se refermer sur son entre jambe au repos. Il ouvrit les yeux…ah non, ils n’avaient pas eu la même idée. Mécaniquement et encercler dans un écrin chaud et doux, son sexe gonfla un peu. Mais, cela n’était pas signe d’excitation réelle d’Alexander. Il retenu sans se rencontre compte une respiration, ne sachant si elle devait la laisser faire ou lui dire simplement non. Finalement, il ne désirait pas lui donner l’impression qu’elle s’y prenait mal, puisqu’il finirait par redescendre ou de ne pas être plus calme que ça après son geste.

« Tu penses à quoi exactement ? » Oui, car autant savoir ce qu’elle aimerait faire, cet instant, il pensait qu’elle l’émoustillait pour finir leur ébat commencée plus tôt, mais cela ne collait pas avec le « m’occuperais de toi » « Je ne pensais pas du tout à remettre les couverts sur la couchette…» Il était rare qu’il ne soit pas réactifs aux émois de ces compagnes, quoique ça lui arrive aussi, il n’est pas H24 sur le sexe, même s’il aime ça et possède une libido assez régulière, mais bon vu son énervement et cette fin, il avait surtout envie de tendresse et de bisous sans étreintes. Il l’espérait ne pas, la vexer, après ça dépend ce qu’elle comptait faire, mais bon, cela risquait de se finir de la même façon. Selon sa réponse il allait lui dire qu’il n’avait plus envi de coquinerie. Après il comprendrait sa frustration à elle.

Erin Steele


Le sujet des excuses épuisé, en espérant qu'il sentait qu'elle comprenait son émotion, plutôt violente dans son éruption, et qu'elle ne la minimisait pas de par le fait qu'elle n’en avait pas peur, Erin et Alexander blaguèrent en imitant le colonel. Pour cela ils étaient toujours les mêmes, à jouer d'humour pour se calmer mutuellement ou pour désamorcer une situation pénible et pesante. Ils avaient toujours fonctionné de la sorte et malgré qu'ils soient plus intimes, cela continuait de marcher. Décidément, elle se sentait vraiment bien dans son couple et elle était plutôt heureuse d'avoir rencontré quelqu'un de sa trempe, qui ne cherchait pas à avoir une femme trophée et qui lui laissait toute latitude pour être ce qu'elle était, pleine et entière dans son caractère. De toute façon, Erin ne voyait pas Alexander avec une poule aux cheveux peroxydés et un QI d'huîtres de Bouzigues, superficiel et sans intérêt.

Même si elle était de nature indépendante, la jeune femme n'était pas contre des moments passaient ensemble avec lui. En fait, elle en raffolait. Même si cette soirée avait été perturbée, elle aimait ces petits instants de vie où le but était simplement de vivre en présence de l’autre. Il n’y avait rien d’autre. Elle et lui, tout simplement. Elle espérait que sur Terre, ils auraient le loisir de se foutre dans un canapé et de regarder un film ou une émission sans intérêt, lové dans les bras de son amoureux. C'était inutile, sauf pour la culture cinématographique, mais c'était plaisant de passer un moment comme ça. C'était sans doute une forme de décompression également des journées de boulot interminables qu'ils effectuaient chaque jour sur l'expédition. Avoir des moments loisir à deux n’était pas du luxe. Au final, tout considéré, cette proposition de rester cloitrer à deux n’était pas si mal.

Pour une fois, il ne percuta pas sur ses intentions. D'un côté, elle le prenait un peu au dépourvu. Alexander savait être demandeur, mais il savait aussi rester calme. Même son anatomie virile avait hérité du flegme anglais qui le caractérisait. Il acquiesça rapidement, et quand sa main se referma sur son entrejambe, il tressaillit un peu dans le lit. Cela alerta un peu la jeune femme.

Manifestement il ne s'attendait pas à ça et il s'empressa de demander des précisions non sans reprendre sa respiration. Son cœur à elle battait un peu plus fort comme si elle s'apprêtait à lui faire des avances. C'était stupide. Elle avait voulu communiquer et il le faisait en lui demanda d'être plus précise. Le retour qu'il lui fit lui croire qu'il pensait qu'elle voulait finir ce qu'ils avaient commencé. Et il n’en avait pas envie. Mais ce n'était pas ce qu’elle voulait. Elle n’avait plus envie qu'il la pénètre, ou d’un quelconque acte sexuel de sa part. Elle voulait juste lui faire du bien, non parce que c'était sexuel mais parce qu’elle était amoureuse, tout simplement, et que prendre de son temps pour s’occuper de lui était tout ce qu’elle pouvait lui donner réellement en tant que compagne. C'était ça, l’amour. Vouloir passer du temps, du temps qu'on pourrait investir ailleurs, avec une personne parce qu'elle avait quelque chose en plus que les autres n'avaient pas.

Bref, si son sexe n’avait pas vraiment gonflé dans sa main inactive, elle ne s’en formalisa pas. C'était pratiquement la première conversation de ce genre qu'ils avaient. Cela la troublait quelque peu mais elle se sentait en confiance et en sécurité si bien qu'il ne la jugerait sûrement pas mal. De son pouce, elle caressa doucement la peau s'étirant de son scrotum à son prépuce.

« Je ne pensais pas à ça non plus. » Elle prit une inspiration, en se remettant mieux dans le lit, toujours collé contre lui. Bon, il n’y avait pas trente-six façons de le dire et elle décida de ne pas y aller par quatre chemins. « Je voulais juste te masturber. », dit-elle dans un murmure. Elle l’embrassa une nouvelle fois derrière la tête, attendant une réaction de refus, d’acceptation, ou de dialogue.

Alexander Hoffman


Il tourna un peu la tête vers elle pour la regarder, elle semblait un peu « bizarre » comme si elle était retournée dans une adolescence avec le cœur qui s’emballe pour le premier bisou. Lui-même était un peu « gêné » dans le sens qu’il allait lui dire clairement non et ne désirait pas qu’elle se vexe par son refus. Elle le caressa un peu plus, cela fit son effet sur le membre érectile qui de toute manière pouvait se gonfler aux sollicitations. Elle lui avoue qu’elle ne pensait pas à ça non plus, cela fit froncer les sourcils de l’homme un peu étonné… pourquoi le touchait-elle si elle ne voulait pas finir le repas ? En réalité, il ne comprenait pas, qu’elle avait eu une idée tout autre.

Elle mit un peu de temps à se lancé et il attendit tout en glissant sa main pour toucher celle d’Erin et l’encercler avec la sienne. Afin qu’elle stoppe son mouvement sur son pénis. Erin, lui lâcha la solution dans un murmure, il arqua à sourcil…ah. Cela, lui faisait bizarre qu’elle lui sorte ça et ne la jugea nullement, il trouvant une manière affectueuse de « lui faire du bien » sans qu’il se sente obliger de lui rende la pareille. Il se tourna complètement, après avoir détaché délicatement la main de sa compagne de son membre.

« Hum, je vois. Mais non merci Erin, je n’en aie pas plus envie » Il murmura doucement en lui faisant un bisou sur le bas du front, comme pour lui dire qu’elle n’avait pas à le prendre mal. « Je suis trop agacé et je préfère, autre chose qu’une main, pour ce genre de geste de plaisir égoïste » Puisqu’il était dans l’échange autant lui dire ce qu’il préférait « Par contre si tu veux t’occuper de me faire du bien, je ne suis pas contre des papouilles » dit-il avec un petit rictus malicieux. Il descendit un peu de la couchette, pour l’enlacer et coller sa tête en bas de son cou et dormir.
« J’espère que je ne te vexe pas. Ce n’est pas contre toi. » Il était plutôt assez franc encore une fois, il faisait tard et il commençait à être fatigué, même si la colère s’animait un peu dans ses tripes, or elle descendait avec la présence tendre d’Erin. Il frotta sa tête avec douceur en baillant.

« Bonne nuit Ariel, Ya tebya lyublyu » dit-il il pouffa un peu, il avait l’impression d’être un bébé qui réclame une compote.

Erin Steele


Erin connaissait la réponse avant même d’avoir prononcé sa question. Mais elle se lança quand malgré qu'il vienne de stopper son léger mouvement avec sa main. Le fait qu'il refuse la fit se sentir cruche. À quoi est-ce qu’elle pensait au final ? Il avait de l'esprit et ce n'était pas qu'une bite sur pattes. Il enroba son refus avec un baiser et elle lui fit un sourire. Comme souvent, elle analysa son ressenti, histoire de mettre des mots sur ce qu’elle vivait comme émotion. Était-elle vexée ?

Légèrement, elle devait bien le reconnaître. Quoiqu’elle fût plutôt gênée en fait. Gênée d’avoir proposé. Il préférait autre chose qu'une main ? Elle ne comprenait pas bien, surtout associé avec le terme de plaisir égoïste. Il aurait préféré qu'elle lui propose une caresse plus buccale ? Elle aurait pu aussi, et peut être même qu'elle serait allée sur ce terrain-là ensuite… Enfin qu'importe, elle n’aurait pas l’audace de mettre cela sur le tapis. Elle ne voulait pas le forcer. Pour elle, au demeurant, ça ne changeait rien puisqu'elle était simplement dans le don. Au moins elle ne se ferait pas de crampe.
« Va pour les papouilles alors », répondit-elle verbalement. Elle le laissa se nicher. Il voulait lui aussi savoir si elle était vexée et comme elle n’arrivait pas à se mettre d'accord en son for intérieur, et qu'elle ne voulait pas lui répondre « un peu », elle fit non de la tête avec un sourire en lui caressant les cheveux et en pressant sa tête contre son torse là où il s'était niché. Au final, c'était sûrement mieux ainsi. Elle lui caressa le dos afin qu'il trouve le sommeil.

« Bonne nuit Polochon. Et moi aussi je t’aime. » Répondit-elle en français puisqu'ils faisaient dans le multiculturel ce soir. Elle mit un peu de temps à sombrer, classant cette journée dans les moments à oublier. Elle n'avait qu'une hâte : être sur Terre loin de tout ça.

END pour les ombres Part Erin /Alex


©Pando

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Mer 17 Mai - 20:45

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PART 10 : L'arrogance insolente


Erin Steele

Erin n’était pas satisfaite de ce qu’elle avait appris de la part d’Alexander. L’anglais lui avait fait part des remontrances de Caldwell vis-à-vis de son humour gênant ainsi que de l’affectation d’un soldat à ses basques pour le restant du voyage dans le cas, peu probable, où Derick Forback aurait des complices susceptibles d’attenter à sa vie maintenant qu’il était en cellule pour avoir tenté de berner le monde en abusant Alexander. Bref, tout ceci formait un imbroglio malsain assez conséquent que la brune de la C.I.S. comptait bien démêler avec le colonel Caldwell. Après une bonne nuit de sommeil, elle avait les idées plus claires et elle comptait bien faire valoir ses droits à cet homme intègre au caractère un peu trop terre à terre à son goût. Mais les militaires, surtout ceux de l’ancienne école, étaient tous comme ça, ou presque.

Sans surprise, quand elle s’extirpa de sa chambre, deux militaires attendaient devant la porte. Un pour son comparse, et un pour elle, bien entendu.

« Messieurs. »
« Madame », répliquèrent-ils en cœur.
« Lequel est pour moi ? »
« C’est moi Madame. Le première classe Dinkins est pour Monsieur Hoffman. Je suis le première classe Owens. »
« Enchantée première classe Owens. Et navrée de vous imposer ma présence toute la journée. Mais ça ne va pas durer, ne vous inquiétez pas. »

Elle fit un sourire au concerné, lequel haussa des épaules, imperturbable.

« Je ne m’inquiète pas, je suis les ordres. Si l’on me dit d’arrêter de vous surveiller, alors je le ferai. »
« Nous allons voir le colonel de ce pas. »
« Bien madame. »
« Vous ne posez jamais de questions ? », fit Erin en commençant à marcher dans les couloirs du Dédale.
« Des tas, mais pas quand je suis dirigé. »
« J’aurai du mal à suivre les ordres sans rien discuter, je l’avoue. »

Elle faisait la conversation avec le soldat histoire de passer le temps et parce qu’elle aimait connaître les gens qui veillaient sur elle. Un bon chef doit connaître ses hommes, et même si elle n’était pas militaire, elle était assez ouverte d’esprit pour essayer d’en savoir plus sur quelqu’un qui n’hésiterait pas une seconde à mettre sa vie entre parenthèse pour la sienne. Enfin, normalement.

« A la longue, on apprend à mettre notre curiosité de côté, ou on en discute avec les copains quand l’officier ne nous entend pas. Faut pas croire que nous sommes que des machines sans cerveau, madame. »
« Je ne prétendais pas cela première classe Owens. C’était une constatation. J’aime bien discuter, échanger, et j’ai du mal à obéir aveuglement à une personne sans discuter le bout de gras. Vous voyez ? »
« Oui je comprends. Après, c’est normal vu que vous êtes une grande responsable. »
« Peut-être… », éluda Erin. « Vous pouvez certainement me dire où se trouve le Colonel, au fait ? »
« Surement dans son bureau, ou sur le pont de commandement. »
« Vous pouvez me guider vers son bureau ? »
« Si vous le souhaitez. »

Owens orienta la marche vers le bureau du Colonel Caldwell. Il n’y avait plus qu’à aller rencontrer l’ours dans sa tanière et discuter de tout ça. Ils ne mirent pas longtemps, Erin imprimait un rythme décidé, ayant prit le pli des différents usagers des coursives qui semblaient toujours vouloir être arrivés avant d’être partis. Elle frappa à la porte et attendit une quelconque réponse, tandis que Owens restait en retrait sur un flanc de la jeune femme, droit comme un « i ».

Steven Caldwell

« Entrez. »

Caldwell n’était pas à son bureau comme on pouvait s’y attendre.
En compagnie du chef Tyrol, il étudiait consciencieusement des plans du croiseur sur plusieurs pages étalés sur sa table basse. Gallen était vêtu de son éternelle combinaison de travail orange fluo et son visage portait les stigmates d’une nuit blanche passée au soin du batiment. De sa main droite, il tenait un bloc note taché d’huile et de différents liquides. Sa forte odeur de sueur avait envahi les lieux et alla jusqu’à agresser les narines de la jeune femme. De toute évidence, il n’avait pas l’air d’avoir passé un bon moment et n’avait visiblement pas eu le temps de faire un tour dans la salle d’eau. Ce n’était probablement pas fini. Juste devant, sur un coin libre de la table basse, il y avait deux tasses à café et quelques gâteaux. Surement le déjeuner du colonel qu’il avait probablement proposé au technicien. Mais ni l’un ni l’autre n’avaient touché à quoi que ce soit, entièrement plongé sur ces plans.

« Repos, soldat. » Lança-t-il à l’intention d’Owens, sans le regarder. « Je veux des analyses constantes de la chambre. Et que le résultat me soit communiqué toutes les deux heures. Les boucliers ? »
« On les a installés sans trop de difficulté, colonel. Mais puisque l’alimentation n’est plus fiable sur ce pont, nous avons préféré les relier à deux générateurs à naquada pour les alimenter. En théorie, aucune radiation ne peut les franchir. On peut s’attendre à des résultats nuls des tests de proximité. »
« Très bien. Je posterai deux gardes sur chacun de ces générateurs. Et pour la fuite au retraitement ? »
« Entièrement colmatée. Mais j’ai dû démonter les tubes du sas d’accès trente-cinq... » Gallen tira une nouvelle feuille du plan pour le détail du pont le plus profond, celui du fret de transport. Il pointa plusieurs éléments avec son crayon à papier. « J’y ai pris dix mètres de tubes “Plexa”, des supports-maintiens de soixante, et des feuilles réflectrices pour tapisser les réparations. Colmaté avec du mélange “versine” que j’ai récupéré sur l’entrepôt médian. Ca tiendra le temps du retour. »
« Vous me faites garder nos latrines sergent. Je sens que quelqu’un va me demander une promotion d’ici peu... »
Le chef Tyrol se permit de rire, quelque peu gêné, puis tourna la page de son bloc note.
« La fuite d’atmosphère sur la baie d’observation tribord persiste cependant. J’ai fais plusieurs recherches et je pense qu’elle passe par les conduites avant d’atteindre la partie confinée de la coquerie. Ce serait réparable si on sortait de l’hyperespace donc si... »
« Je préfère l’éviter. Scellez la baie pour de bon et ajoutez la réparation au dossier. »
« Bien, mon colonel. »
« Parfait. Vous avez fait du bon travail sergent. Faites procéder aux nouvelles instructions et allez prendre du repos. Vous et votre équipe l’avez bien mérité. »

Le technicien se leva et lui fît un salut militaire parfait.

« Avec votre autorisation, je souhaiterais effectuer moi-même la dernière phase de suture de la tranche quatre. »
C’était une opération complexe. Tyrol n’aimait pas déléguer.
« Vous l’avez sergent. Mais reposez-vous avant de procéder. » Répondit Caldwell en rendant son salut.

Gallen eut un léger sourire et prit la direction de la sortie. Au passage, il salua gentiment Erin puis quitta les quartiers avec le bloc note sous le bras. Caldwell, quant à lui, repliait les plans du croiseur et les coinça sous un livre de sa table basse.

« Mademoiselle Steele, c’est à nous. Installez-vous au bureau, je vous rejoins. »

Il récupéra sa tasse et regarda les nombreux écrans qui cernaient la pièce en une frise de plafond. Il hocha la tête d’après les mesures qu’il pouvait y lire puis s’installa également à son bureau. Au passage, il congédia le soldat Owens d’un signe de tête puis il rangea quelques affaires avant de croiser les mains sur l’amas de dossiers et déclara :

« Vous venez m’exposer votre argumentaire, je présume ? »

Erin Steele

« Vous présumez bien Colonel Caldwell », répondit Erin en allant s’installer au bureau de ce dernier, non sans avoir rendu son salut à l’homme qui quittait les lieux tandis qu’elle les investissait.

Cette dernière était restée en retrait, debout, près de la porte, attendant poliment que le maître des lieux ne termine son petit debriefing avec son homme de main, manifestement technicien et en proie à des difficultés. Si elle avait remarqué une quelconque odeur, Erin n’en faisait pas grand cas, elle ne plissa même pas une narine. Elle savait se tenir, et même si son odorat venait d’en prendre un coup, elle ne pouvait pas jouer les mégère hystérique en houspillant le pauvre gars qui avait certainement planché une bonne partie de la nuit pour que le voyage se passe bien pour tout le monde, y comprit pour elle.

Inutile de faire durer le suspense, la jeune femme entra dans le vif du sujet une fois que le colonel eut rejoint son bureau pour discuter.

« Je suis certaine que vous avez fort à faire en ce moment, mais je trouve que les conditions de voyage concernant Alexander et moi-même souffrent de quelques dysfonctionnements. L’intrusion de « garde du corps » ou de « mâtons » dans notre existence notamment. », dit-elle en mimant les guillemets avec ses doigts. Elle avait choisi ses mots avec soin.

Elle croisa les jambes devant elle, posa son coude sur l’accoudoir de la chaise, et elle porta ses doigts à son menton, effleurant ses lèvres dans une position d’écoute réflexive. Manifestement, elle n’était pas là pour s’en aller de sitôt, surtout sans avoir gain de cause. Elle ajouta : « Alors dîtes moi, est-ce que nous représentons une menace pour votre croiseur, Colonel ? »

Steven Caldwell

Un moment de silence flotta dans l’air. L’homme la fixa, impassible. Son air détaché dissimulait l’agacement que lui provoquait déjà cette situation. Elle ne se cachait nullement de sa proximité, en appelant Hoffman par son prénom, et semblait se mouvoir en terrain conquis. Du moins, c’est un sentiment premier et très basique qu’il eût au premier abord. Comme une forme d’insolence. Le genre de chose qu’il ne faut surtout pas prendre en compte, surtout lorsqu’on ne connaît pas la personne qui fait face. Le jugement au faciès n’est jamais bon conseiller.

« Comme vous le dites, mademoiselle Steele, je n’ai pas beaucoup de temps à accorder à ce débat et je n’ai pas l’intention de vous convaincre. Alors je serais direct. N’y voyez aucune offense. »

Le colonel se redressa sur son siège puis s’exprima tranquillement :

« Ceci est un bâtiment de guerre. Ce n’est pas une croisière de plaisance et encore moins votre terrain de jeu. Vous pourriez brancarder à loisir sur votre situation déplaisante, les faits sont là : votre humour, et la perversité de cet homme, ont eu des conséquences à bord. Notamment dans le quartier des victimes. »

Il marqua une pause avant de reprendre.

« Tant que je serais là, Mademoiselle Steele - que les concernés soient à la tête de l’expédition ou non - ce genre d’esclandre n’aura pas lieu à bord de mon vaisseau. C’est inacceptable. »

Il releva le menton. Sa voix fut plus rude mais pas agressive.

« Je vous recommande donc d’accepter gentiment votre sort et de vous plaindre de mon manque d’hospitalité une fois rendu à bon port. D’ici là, même si vous êtes clairement victime de cet individu, j’estime nécessaire que vous soyez tant protégée que surveillée. De même pour Monsieur Hoffman. »

Erin Steele

Erin n'avait aucun problème à appeler Alexander par son prénom, car outre une proximité qu'ils avaient décidés de ne pas cacher, sans l'exposer à tout va néanmoins, ils bossaient ensemble depuis suffisamment longtemps pour se nommer ainsi. Quoiqu'il en soit, elle était assez fine en psychologie et en relation interpersonnelles pour se rendre compte qu'il était braqué d’avance de la voir là à discuter sa décision. Mais qu’importe. Il déroula son argumentaire qui avait une vocation : à lui exprimer un fait. Ce n'était pas une négociation, mais un verdict. Il n'était pas militaire pour rien celui-là.

La jeune femme garda une mine polie même si toute trace de sourire avait disparue. Elle conservait son air neutre qu’elle aimait appeler « masque », écoutant attentivement les propos du colonel. Il résumait en tout et pour tout ce que l’anglais lui avait dit la veille au soir en arrivant dans sa chambre. Mais s’il escomptait qu’elle réponde « oui mon Colonel » et qu'elle s’en aille, il allait vite déchanter.

« Je comprends votre position, bien que pas totalement. LA perversité de cet homme a provoqué cet esclandre. Mon humour là dedans n’a rien à voir dans tout ça. Vous vous basez sur des on dits. Vous n'étiez pas là pour apprécier la situation et le ton employé. Cet humour a peut être servi de terreau fertile à son comportement mais je ne pense pas que l’on peut me reprocher ce genre de chose. Ça en revient à condamner une fille qui se fait violer parce qu’elle a une jupe trop courte pour la bienséance. »

Elle essayait de lui faire comprendre qu'il sous entendait qu’elle avait bien cherché ce qu'il lui arrivait et que ça en était presque personnel du fait d'un humour bancal qui avait clairement dérapé et qu'il n'appréciait pas.

« Maintenant je partage votre avis. Ce qui s’est produit est inacceptable. J’en conviens. Mais vous pensez sincèrement que Monsieur Forback à des complices ? Son comportement n’est pas réfléchi. C'est l'oeuvre d'un détraqué, pas d'un comploteur qui agit avec d’autres… Alors pourquoi nous assigner un garde ? Vous dites pour nous surveiller ? Est-ce que j’ai l’air d’une gamine qui doit avoir son père sur le dos sincèrement ? »

Elle n'était pas agressive, loin de là. Elle discutait, cherchant à établir un argumentaire tout en essayant de déconstruire la position arrêtée de Caldwell en le mettant face à des faits logiques et peu discutables, du moins de son point de vue. Elle ajouta pour conclure, faisant preuve d’assertivité :

« Nous avons un désaccord, et je viens vous voir pour le régler, ensemble, bien que je comprenne que vous avez un vaisseau de guerre à gérer et une position à tenir. Alors je sais que ce n’est pas dans vos habitudes mais ne pouvons nous pas trouver un terrain d'entente ? Je ne pense pas que cela affaiblirait votre position, bien au contraire. »

Elle écarta les mains, lui laissant la parole.

Steven Caldwell

De bons arguments, il n’y avait rien à dire. Steele n’était pas à ce poste sans raison. Mais le colonel n’allait pas changer d’avis parce qu'elle considérait simplement son jugement inadapté. Le coup de la robe trop courte était bien trouvé, le colonel se l’avoua intérieurement, c’était jouer sur la fibre sexiste. Tout comme discuter les bases sur lesquelles se fondaient son jugement : Alexander avait été concis à ce sujet. Steven la voyait bien revenir auprès d’Hoffman, la mine victorieuse, pour lui annoncer qu’elle avait réglé les choses. Rien que pour ça, l’homme avait l’envie enfantine de la renvoyer immédiatement. Mais un commandant n’est pas bon officier quand il reste hermétique aux arguments. Il ne voyait cependant aucune raison valable d’annuler sa décision. Tout ceci était une histoire de confort et fierté.

« Vous jouez sur les mots, Mademoiselle Steele. Vous trouvez des aspects sexistes là où il n’y en a pas. Si ma logique échappe à Monsieur Hoffman, je ne suis pas étonné qu’il en soit de même pour vous. Mais ma décision n’est pas soumise à la négociation. Vous allez devoir supporter mes hommes jusqu’à notre arrivée sur Terre. »

Il fît une pause avant de donner une précision.

« Ou alors : Vous usez de votre position au CODIR et rédigez un écrit m’intimant l’ordre de faire cesser votre protection. Et dans ce cas-là, vous prendrez l’entière responsabilité en cas de problèmes. »


Erin Steele

Erin considéra l’homme un moment. Plusieurs points ressortaient de ses propos et ils n'étaient pas des plus valorisant. Elle croisa les doigts devant elle non sans réajuster sa position. Chercher à contre argumenter un non argumentaire n'était pas simple et s’il continuait d’utiliser la méthode du refus simple, sans avancer de motivations quelconques et précises, elle ne risquait pas d’avoir de biscuit pour discuter. Un sourire s'étira néanmoins sur ses lèvres à l'évocation du fait qu’elle pourrait lui passer au dessus par le biais de sa fonction sur Atlantis.

« C'est une idée mais je ne serai pas venue​ vous voir si j’en avais l’intention. Votre vaisseau, vos règles. J’en déduis simplement que votre logique tient plutôt aux responsabilités qui seront les vôtres s’il nous arrive quelque chose et c'est normal. Chacun se couvre. Je peux comprendre malgré le fait que vous semblez penser le contraire. Quant à mes propos aux aspects sexistes, ils n'étaient là que pour imager mon argumentation, je pouvais très bien utiliser un parallèle ethnique ou politique pour le faire. »

Elle marqua une pause, histoire de faire peser ses propos. A l’entendre, elle avait le sentiment qu'il diminuait volontairement sa capacité de réflexion et celle d’Alexander en s’arrogeant la toute puissance de sa décision sans prendre le soin de la motiver clairement comme ci ils étaient trop bêtes pour comprendre. Mais elle mit cela sur le compte d'une impression liée au contexte et non comme une volonté propre du colonel qui devait avoir l’habitude de diriger sans qu'on ne lui demande son avis. Elle était persuadée également qu'elle était en train de le faire profondement chier. Qu'importe, elle n’en avait plus pour longtemps puisqu'il refusait tout dialogue ou presque.

« Enfin bref, pas de négociation, j'ai bien compris. Heureusement le première classe Owens est sympathique. Par contre, j’ai besoin d’aller voir Derick Forback dans sa cellule. Et ceci, tout comme votre décision de nous assigner quelqu'un en permanence, n’est pas négociable non plus. Donnant donnant. Du coup, vous pouvez transmettre à vos hommes en poste là bas qu'ils me laissent passer quand je me présenterai. »

Elle se leva, remettant les plis de son tailleur en place, elle attendait une quelconque réaction de sa part. Elle doutait fortement qu'il la laisse clore la discussion de la sorte sur un statut quo qui n’en était pas vraiment un. Il y avait un rapport de force clairement dessiné.

Steven Caldwell

Le colonel resta silencieux un moment. Son sous-entendu n’était pas passé dans l’oreille d’un sourd. En somme, elle serait tout aussi intransigeante que lui parce que ses décisions ne lui plaisait pas ? C’est ce qu’il fallait en tirer ?
Il devrait s’en sentir menacé ? Intimidé ?
Il se leva à son tour pour lui faire face, comme répondant à un affront.

Mais à quoi s’attendait-elle vraiment ? Que le colonel développe ses motivations, détaille profondément ses arguments pour qu’ils soient démontés, par cette politicienne, les uns après les autres ? Qu’il se confonde en excuse et fasse marche arrière face à cette ingérence sur son propre terrain et devant ses hommes, simplement parce qu’elle l’avait décidé, que ce n’était pas à son goût ?

Il y avait effectivement une question de fierté, il devait l’avouer. Mais bien plus que ça, le colonel n’appréciait pas que cette jeune femme s’oppose à sa gestion de la sécurité et de la vie à bord, juste parce que ça ne lui plaisait pas, et qu’elle jugeait sa logique peu crédible. Comment aurait-elle réagi si les rôles avaient été inversé ? Si Steven s’était permis la même intrusion sur son terrain, sur Atlantis ?

L’officier finit par activer sa radio.

//Officier commandant à Pôle-com. Veuillez ajouter l’agent Erin Steele sur la liste des visiteurs du quartier carcéral.//
...
//Pôle-comm à officier commandant, ordre reçu, ajout effectué.//

Il la fixa dans les yeux.
Voilà, elle pouvait aller s’amuser en cellule pour donner suite à cette histoire sordide. Comme si cela ne pouvait attendre le débarquement sur Terre. Il n’aimait pas cela mais steven n’était pas du genre à garder ses ressentiments pour lui-même. Aussi il ajouta d’une voix plus sombre :

« Vous êtes sur mon terrain, Mademoiselle Steele, et je ne le vous céderait pas. Si vous faites de nouveau ingérence sur mes méthodes et décisions en ce qui concerne la sécurité et la vie à bord, nous règleront ce différent avec nos patrons respectifs. Votre rang ne vous donne pas un droit exclusif. Vous saisissez ? »

Erin Steele

Erin soutenait aisément son regard. Elle en avait vu d’autre. Il se leva également, le contraire aurait été étonnant. Ce type était un prédateur, et lui aussi, il en avait vu d’autre. Certainement plus qu’elle, la petite jeunette rond de cuir qui faisait prendre les risques aux autres bien peinarde dans son bureau. Il était silencieux, signe qu’il devait peser le pour et le contre, et Erin lui laissa mentalement quelques secondes avant de lui souhaiter une bonne journée et de s’en aller. Finalement, il passa un appel radio pour lui autoriser l’accès à la zone carcérale. Bien, la discussion progressait, dès qu’on parlait le même langage.

Elle n’eut cependant pas le loisir de le remercier qu’il commenta sa décision, d’une voix plus sombre. Est-ce qu’il était en train de la menacer ? Apparemment oui, au regard du contenu de son propos. Bon, elle était bien gentille de se coltiner un bonhomme toute la journée parce que LE Colonel Caldwell en personne avait décidé qu’elle était une menace pour le reste de l’équipage parce qu’elle avait un humour qui ne sied pas à monsieur, et il commençait à prodigieusement l’agacer. Elle se pencha légèrement vers lui, posant un doigt sur le bureau de l’officier, comme-ci elle prenait un bout de son territoire, comme il le lui rappelait vraiment. D’un ton calme mais franc, où elle articulait clairement ses mots, elle lui donna la réplique :

« J’ose espérer Colonel, que vous saisissez que votre rang ne vous donne pas non plus un droit exclusif, même sur le Dédale. Monsieur Forback est un agent de la commission, et en tant que représentante de ladite commission, j’ai un droit hiérarchique sur lui. Il est tout à fait normal que je m’entretienne des évènements récents avec lui. Vos méthodes de sécurité et de vie à bord ne me regardent pas. »

Elle se pencha une nouvelle fois, de quelques millimètres, c’était subtil, mais elle savait que le colonel était un bon observateur et que malgré ses airs bourrus et fermés, c’était un bon orateur. Bref, le non verbal n’échappait pas à un militaire de sa trempe, elle en était certaine. Sinon il ne serait certainement plus en vie pour « discuter » avec elle. Cette fois, un deuxième doigt se posa sur le bureau.

« Vous savez, si vous aviez pris le temps de me consulter sur tout ça plutôt que de me mettre devant le fait accompli comme une gamine qu’on punie parce qu’elle a dit une grossièreté qu’on vous a rapportée, je ne serai pas là à vous faire perdre votre temps et à perdre le mien. » Elle ajouta, pour terminer sa phrase : « Maintenant si vous pensez que j’outrepasse mes droits, je vous en prie, rédigez un écrit à ma hiérarchie et je serai ravie de venir défendre ma position devant nos patrons respectifs. », dit-elle en reprenant sa formulation précédente.


Steven Caldwell

Ils tournaient en rond.
Maintenant, il aurait fallu inviter mademoiselle à s’expliquer : un véritable boulevard qui mènerait sur un débat inutile, une argumentation qu’elle prendrait surement plaisir à démonter pièce par pièce, et simplement pour avoir raison. La réponse gestuelle et non verbale ne l’étonna nullement et cela le laissa complètement indifférent. C’était plutôt logique d’ailleurs. L’un en face de l’autre, avec ce seul bureau pour no man’s land, on aurait cru deux mâles Alpha qui se toisaient. Sur le point de se sauter à la gorge. Chacun défendait ses acquis. Mais avec des armes différentes. C’était la discipline pour lui, les mots pour elle.

Au final, l’homme ressentit une profonde aversion en son for intérieur. Une forme de colère sourde et violente. Il enterra tout ça immédiatement au plus profond de lui-même, conscient que cela pourrait nuir à son objectivité, et décida de mettre un terme à cette situation stupide. S’il ne comptait pas être convaincu par ses arguments, ce serait également le cas dans le camp d’en face. Alors autant s’arrêter là, ils étaient déjà allé beaucoup trop loin dans ce débat stérile.
Il pouvait féliciter sa capacité à se contrôler, à garder son sang-froid. Parce qu’en ce moment précis, en ayant deux cents membres d’équipage, un croiseur endommagé et des victimes de viol à gérer. La dernière chose dont il avait besoin, c’était qu’une insolente arrogante de la sorte vienne lui faire la leçon sur ses décisions.

Alexander qui espérait voir les militaires et civils travailler en parfaite cohésion était bien loin de toute réalité. Si Steven n’arrivait pas à supporter cette jeune femme malgré toute l’objectivité qu’il espérait conserver, il imaginait sans peine que le reste de la pyramide souffrirait du même mal.
Il acquiesça simplement aux derniers propos d’Erin. Il était temps d’en finir, il avait des choses vraiment plus importante à faire.

« Je pense que tout est bien clair. Bon voyage, mademoiselle Steele. »


Erin Steele

Erin fut surprise, elle s’attendait à ce que le militaire lui rentre dedans. Hors, il n’en fit rien, préférant désarmer la situation. Soit, de toute façon, ils s’étaient dit ce qu’ils avaient à se dire et elle ne comptait pas en faire une affaire personnelle. Elle regrettait juste que ça en soit arrivée là. Elle savait, d’expérience, qu’elle ne s’entendrait jamais avec lui, et que cet échange musclé était peut-être le premier d’une longue série. Elle pouvait l’emmerder, demander des justifications sur telle ou telle dépense, geler des financements, demander des audits à tour de bras, voir proposer quelqu’un d’autre à la tête du Dédale, mais elle n’était pas ce genre de femme là. Elle n’y gagnerait rien, même pas de la satisfaction personnelle.

« Merci de m’avoir accordé du temps, colonel Caldwell. »

Elle était tentée de rajouter un truc comme « merci de votre coopération », mais c’était se foutre de sa gueule, et elle ne faisait pas ça gratuitement, ni à titre personnel, même si elle devait reconnaître que s’entendre dire que son humour était une menace pour un croiseur de cette taille, c’était dur à avaler. Surtout qu’il n’avait même pas pris la peine de la consulter avant de la juger responsable. C’était surtout cela qui l’avait mise en colère, mais qu’importe. Au moins, elle avait récupéré un accès au quartier carcéral où elle pourrait voir Forback et s’entretenir avec lui. Elle tourna les talons et pris congé, son ombre et nouvel ami sur les talons.

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Sam 20 Mai - 12:50

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PART 11 : La Reine et son laqué


Erin Steele


Erin n'était pas sortie de son entretien avec le Colonel Caldwell dans de meilleures dispositions. Elle était agacée, tendue comme une corde d’arbalète, prête à bouffer le nez à quiconque viendrait l'embêter. Elle savait qu'elle allait au charbon en allant le voir, mais elle ne pensait pas une seconde qu'il refuserait de débattre avec elle. D'un autre côté, elle n'était qu'à moitié surprise. Si Alexander, tout anglais qu'il était, n’avait pas réussi à le faire plier, il y avait peu de chance qu'elle y parvienne à son tour. Peut-être avec sa touche féminine ? Allons bon, ce n'était pas un aspect de cette nature qui allait faire pencher la balance en sa faveur. Niveau communication, ils se valaient amplement.

Il n'empêche qu’elle avait obtenu le fait d’aller voir Forback en zone carcérale. C'était une maigre consolation pour elle, même si elle n’en tirait aucune espèce de fierté. Elle n’avait rien gagné dans ce débat tendu. Si, peut être un ennemi pour l'avenir. Enfin qu'importe, elle n'était pas à un poste de responsabilité sans faire des remous et sans créer des inimitiés. Elle était avant tout là pour le boulot et s’il fallait qu'elle s’emploie à écraser cet homme, alors elle le ferait. Néanmoins, elle n'avait aucune raison légitime de s’en prendre à lui. Ce n'était pas parce qu'ils s'étaient limite engueulés sur ce sujet-là que c'était un trou du cul ignare et incompétent. Il avait des qualités d'officiers indéniables, et tout comme elle, il n'était pas à cette place pour rien. Remettre en perspective les qualités humaines du colonel la calma un petit peu.

« Première classe Owens ? »
« Madame ? »
« Qu’avez-vous pensé de notre entretien ? »
« Rien du tout, je n'écoutais pas Madame. »

Elle se tourna vers lui. Ce garçon l'amusait finalement. Erin lui fit un sourire, en pouffant un peu.

« Il me semblait que l'ouïe est un des six sens qu'on ne peut pas empêcher de fonctionner. »
« Je chantais l'hymne nationale américaine dans ma tête pour ne pas vous écouter. »
« Pour un type qui ne réfléchis pas, vous avez de la répartie. »
« C'est une façon de survivre dans le métier Madame. »
« D'un côté, je comprends, difficile de porter un jugement sur votre supérieur. Ce n'était pas ce que je vous demandais cela dit. Sur le fond, vous pensez qu'il a raison de me laisser en votre compagnie ? »
« Vous ne trouverez pas meilleur garde du corps que moi, m’dame ! », lança t il un brin enjoué.
« Beau parleur et pleins de promesses en plus de ça. »
« Ca aussi c'est une qualité de survie. »
« Et bien, un vrai poisson dans l’eau. »
« Et oui. Mais plus sérieusement, je ne trouve pas si idiot que ça que de vous assigner un garde du corps. Vous n'êtes pas n’importe qui. En plus… »
« En plus ? »
« J'ai appris que cette nuit vous aviez eu de la visite. Du coup, je ne quitterai pas mon poste ce soir. »
« Et vous ne dormez pas ? »
« Je suis en permission à la fin du voyage. J'aurai le temps de me reposer. »
« On en rediscutera mais je ne suis pas d’accord sur ça. »
« Très bien. » Il fouilla dans sa poche intérieure d'uniforme et extirpa une photographie cornée et usée qu'il tendit à Erin. « C’est ma femme. »
« Elle est superbe. »
« Elle me manque terriblement. »
« Ce n’est pas facile de servir son pays aussi loin. »
« Non. Mais bon, la paie est bonne. Ça servira toujours pour nos enfants quand on en aura. »

Erin lui fit un sourire en lui rendant la photographie sur laquelle trônait une jolie hispanique. Elle acquiesça. La conversation s'arrêta là, car ils arrivaient à la zone de rétention des détenus.

« Bonjour, Erin Steele, je souhaite voir Derick Forback. Inutile de laisser un garde avec moi, j'ai déjà le première classe Owens qui est affecté à ma sécurité. »
« Sergent. », salua le concerné.
« Cellule numéro 4. »
« Merci. »

Le sergent en garde les emmena quand même jusqu'à la cellule numéro 4. Il ouvrit la porte et ferma derrière eux. Derick était allongé sur son lit, les yeux fixés sur le plafond. Son nez avait l’aspect d'une grosse patate éclatée.

« Monsieur Forback. Vos conditions de détentions sont elles bonnes ? », Demanda t-elle pour la forme pour initier la conversation. Elle prit une chaise pour s’asseoir face au lit. Finalement elle aurait dû demander de le voir dans une salle d’interrogatoire, cela aurait été plus simple. Mais qu’importe. Elle posa les dossiers et documents divers sur ses genoux, tout en considérant l’homme à lunettes. Owens quant à lui se positionna près de la porte, les mains croisés dans le dos.

Derrick Forback


L’homme était allongée, là à regarder le plafond avec un œil mauvais. C’est lui la victime et c’est lui en taule ! Ça devrait être Hoffman, là sur ce lit à se faire chier ! Pas lui ! Bon d’accord, il avait essayé de le piéger et il s’était fait avoir comme un bleu ! Mais pourquoi donc les militaires avaient cru l’autre connard ? Ah oui, « police scientifiques » tssss voilà bien malin ! Il était fort l’anglais, trop fort mais ça restait un homme malsain ! Que fichait Erin avec ce mec sérieux ? Pour son fric ? Il avait un gros gourdin ? Il avait du mal à voir cette femme brillante s’attacher à ce genre de chose matériel ! Même s’il avait essayé de la faire passer pour une femme futile. Et même s’il l’était, il pouvait lui offrir ce genre de chose…Lui Derrick Forback était bien mieux que la version Ken humaine ! L’agent du CIS ruminant tout seul, se disant qu’il était un abruti ! Trop habitué à voir ce qu’il veut en manipulant les autres, la pilule passait mal et il aurait préféré se faire péter l’arrière train que de ressentir cette défaite bien trop douloureuse ! Perdre son boulot et ses chances avec la femme dont il était tombé bêtement amoureux était con ! Complètement con ! Il aurait dû réfléchir un peu mieux, au lieu de s’emporter dans ses désirs… elle l’avait chauffé avec ses allusions coquines de multiple ménage. Sautant bêtement sur une fausse occasion, pour lui proposer ses services, dans l’espoir de quoi ? De la séduire ! Mais non d’un chien ! On n’attrape pas de jolie papillon en se comparant aux autres, mais avec du miel ! L’homme se parlait encore, murmurant râlant, sans que les gardes puissent comprendre ses monologues. Il soupira…

Les yeux clos, il essayait de se concentrer sur une manière de s’en sortir, même s’il avait peu de chance… pff reste encore 2 jours sur ce rafiots, seul et dans cette cellule peu confortable, avec à côté de lui, l’autre dingue d’espagnol et la pire des manipulatrice : le major Woolsey… quelle compagnie ! Des bruits de pas et de talons se firent entendre, tiens ? Une civile ? Il ne bougea pas, voulant rester en paix, de toute manière ça allait être pour les deux tarés ! Mais ce fut sa cellule qui fut ouverte et une voix féminine qu’il connaissait bien. Son cœur prit des tours…il tourna la tête voyant Erin Steele avec un maton peu avenant. Il se redressa, que faisait t-elle là ? Elle venait lui dire à quel point elle n’avait pas aimé qu’on ait touché son sex toy friqué ? Sincèrement elle l’aimait vraiment ? Il se redressa un peu surpris de la voire. Il y avait donc une chance ? Fallait être finaud !

« Bonjour mademoiselle Steele » elle n’avait pas l’air de bon poil… super. Il lui fit un faible sourire. « Non, ce n’est pas le but des cellules… » Il croisa ses mains entre ses cuisses. « Vous venez me faire la morale sur mon comportement, ou me dire comment je vais être viré ? Ou les deux ? »

Erin Steele

En fait, qu’il soit bien ou pas lui importait peu. Il n’y avait pas de place dans ses cellules et tourner en rond devait vite devenir lassant. Mais bon, quelque part, il avait cherché ce qu’il lui arrivait, et même s’il ne le comprenait pas encore, la solitude et l’exclusion de ses pairs finiraient peut-être par le lui faire comprendre. Il semblait surpris de la voir et il s’était redressé promptement. Elle le toisa, l’air complètement neutre.
« Peut-être avez-vous quelque chose à me dire, Monsieur Forback ? », répondit Erin sans répondre vraiment à sa question. Elle ne voulait pas spécialement entrer dans son jeu en le laissant dicter les raisons de sa venue. De toute façon, elles seront suffisamment claires dans quelques minutes pour qu’il se fasse une idée lui-même.

Derrick Forback


L’homme retenu un soupire… Il regarda ses mains semblant chercher une formulation. La réalité était tout autre, mais il savait être un comédien exemplaire pour réussir à faire passer certaine informations. Et là, c’est la sincérité d’être conscient de sa potentielle connerie. Il releva les yeux vers elle, avec une petite moue peu assurée. « Que je suis désolé oui… » Dit-il simplement, puis tourna les yeux, les épaules basses.

Erin Steele

Erin ne le pressa pas et il finit par dire qu’il était désolé. Il pouvait l’être, mais c’était un peu tard. Tout son non verbal traduisait d’un état de confusion, et de sincérité extrême. Elle ne savait pas quoi penser, et comme elle ne l’avait pas vu faire le comédien avec Alexander hier, elle avait tendance à le croire. Posée, et sans élever la voix, elle croisa ses mains devant elle, sur le dossier trônant sur ses genoux. « Vous êtes désolés ? Pour ? » Après tout, il fallait qu’il précise vu qu’il avait plusieurs conneries à son actif, et elle voulait savoir ce qu’il pensait vraiment de tout ça.

Derrick Forback

Il avait espéré qu’elle lui demande de spécifier ses excuses. Sinon, la comédie n’aurait pas marché et il ne pourrait pas se racheter. Il déglutit, comme si cela était difficile et dans un sens oui, ça l’était pour sa fierté… après il savait se soumettre pour mieux poignarder, sa conscience de lui-même était basse. Sinon, il n’aurait pas proposé son corps.

« Pour tout ça… » Il regarda de nouveaux ses mains, affronter le regard d’Erin devait être difficile et il ne fallait pas qu’il la toise directement sinon tout allait s’écrouler.

« De vous avoir fait des avances, d’avoir… d’avoir eu peur de cette espagnol hystérique, d’avoir trop parlé…d’avoir écouté ma fierté mal placée au lieu de réfléchir. Je me suis emporté, je n’aurais pas dû... » Il avait toujours cette moue dépitée et regardait ses mains croisées qui se les touchant dans une toilette intime propre à la gêne et au mal être voir même au stress.

« Je … j’aurais dû essayer autrement que faire le coq, pour vous montrer mon intérêt, au lieu d’être aussi stupide… de vous faire voir une autre image que celle que vous avez maintenant…erronée par ma jalousie et sûrement frustration. Je ne sais pas trop comment expliquer ce comportement, c’est la première fois que ça m’arrive » Il soupira. En faite non, c’est un pervers narcissique, il se savait emporté par la colère quand il n’y arrivait pas. Mais bon personne ne pouvait le prouver. Sa carrière exemplaire était la preuve en elle-même. Ainsi que les dires de ses supérieurs, qui le voyaient comme quelqu’un de malin et de calme, avec certes un humour un peu pompeux. Mais rien prouvant sa perversité.

Il était logique qu’il se montre plus doux avec elle et non agressif comme avec Hoffman. Il tenta un petit regard vers Erin, pour l'observer espérant qu’elle le croie et cet espoir était clairement visible : celui de l’homme abattu et craintif d’être rejeté.

Erin Steele

Erin était arrivée dans l’idée de le briser menu au regard de ce qu’elle avait entendu la veille, et pourtant, maintenant qu’il était là en face d’elle, avec son petit air rétif et chétif, elle ne savait plus que penser. En fait si : elle avait pitié, tout simplement. Il semblait vraiment vouloir se repentir, faire amende honorable et s’excuser de ses griefs. Il n’empêche qu’il avait eu le courage de propulser sa tête sur une porte, et il ne fallait pas qu’elle oublie qu’il avait essayé de vendre son cul et qu’il avait proposé de l’argent à Alexander alors qu’il était venu le recadrer. Il fallait être un sacré manipulateur pour en arriver là.

« J’entends tout ça Monsieur Forback, et c’est courageux de votre part de me le dire, vraiment… » Elle marqua une pause, le laissant croire ce qu’il voulait, avant d’ajouter : « Et concernant les avances sexuelles sur Alexander Hoffman ? Et la tentative de corruption ? Et la tentative de le faire inculper pour des violences imaginaires ? » Car pour le moment, il n’avait pas parlé de ça, mais que de son comportement vis-à-vis d’elle, sans nommer expressément son petit ami. Hors, elle savait que tout résidait là-dedans. Dans sa relation avec l’anglais.

Derrick Forback

Arf… elle venait quand même à parler de cet odieux connard qui osait la sauter ! Cela le mettait en difficulté. Il détourna le regard baissant plus la tête, ce genre de geste était interprété comme de la grosse honte et il comptait bien lui laisser croire ça. Au fond de lui, il ruminait, pourquoi cela en revenait toujours à lui ? C’est dingue cette obsession ! Il ne fallait pas se leurrer, il avait dû la baratiner et lui raconter ce qu’ils avaient fait ensembles… il se racla la gorge pour avoir une voix claire.

« Je n’ai pas un bon avis de Mr Hoffman. Je ne vais pas vous cacher, que je le considère comme un connard de la pire espèce et qu’on peut se satisfaire qu’il ne soit pas attiré par la criminalité, sinon il aurait été parrain... même s'il frôle le légale et qu’il y a des parts d’ombres sur de nombreux éléments » Il fallait étayer les propos et dans un sens, il avait lu le dossier. Il l’avait trouvé bien trop brillant pour être honnête à 100% et puis bon, c’est typiquement le mec que tout le monde déteste intérieurement, puisque reflète les réussites que personne n’aurait. La vie, que lui Derrick Forback aurait aimé avoir, mais qui ne pouvait pas, car loin d’être stupide, il n’avait pas les mêmes facultés d’analyses et goût du risque. Bref, Hoffman, c’est le mec qu’on adorait voir dégringoler de son pied d’estale et de lui filer des coup dans le bide ! « Surtout en lisant son dossier. Le vrai, celui qu’il accepté de faire pour prouver qu’il était clean dans cette affaire avec Berckam... » Vu le contenu, il espérait qu’elle ne l’a pas lue et vu la proportion du monsieur à cacher sa vie, cela ne serait pas étonnant. En tout cas, si elle ne l’avait pas lue, elle aurait le doute non ? Le doute qu’il n’était pas si beau et parfait.

« Concernant les avances, ce fut plus une manière de sauver ma peau. J’étais acculé au mur, alors oui, j’ai été prêt à tout pour ne pas perdre ma place, quitte à me salir moi-même. Mon métier, c’est la seul chose que j’ai au monde… je n’ai pas de passion, plus de famille… j’ai des amis certes, mais ce n’est pas ça qui vous rend heureux. Ma passion, c’est mon travail, je l’adore et je vie pour lui. Ça m’a rendu fou, que ma carrière soit brisée en éclat à cause de tout ça… je ne savais plus quoi faire et je regrette … je regrette d’en être arrivé là et d’être ici… » Il secoua la tête tristement. Il soupira. Là il avait de la véritable sincérité, il aurait aimé ne pas être ici et s’il avait su il aurait fait autrement « Avec le recul, j’aurais dû venir vous voir pour m’excuser cela aurait évité tout ça… je ne fais pas le malin…j’ai honte de moi mademoiselle Steele » Il enleva ses lunettes se frottant les yeux dans un dernier soupire. La toisant à nouveau, se perdant quelques instant sur la beauté de son visage, ses longs cheveux châtains, le cœur au bout des yeux, comme on dit… dans un sens, il était heureux de la voire, espérant cette rencontre pour la convaincre. Et aussi, peut-être la toiser une dernière fois, être si proche d’elle, seul avec elle ou le temps semblait s’arrêter. Il n’en revenait pas de s’être émarouché aussi vite et comprenait la fixette qu’avait pu avoir le comptable. Outre sa beauté, elle était brillante ...simplement parfaite et désirable.

Erin Steele

Erin le regardait, elle ne le quittait pas du regard pour interpréter tous les signes qui pouvaient traduire qu’il mentait. Après, assis comme ça, il pouvait paraître abattu. Est-ce qu’il essayait de la berner, de jouer sur sa touche féminine ? Etait-il vraiment sincère ? Parce que là, il ne correspondait pas du tout à l’homme qu’Alexander lui avait dépeint la veille au soir. Elle serra néanmoins les dents quand il embraya sur Alexander. Le tableau qu’il dressait de lui n’était pas élogieux. Elle ne savait pas si c’était de la jalousie pure et dure, ou si c’était une volonté de lui nuire pour paraître mieux à ses yeux. Manifestement, il crevait d’envie d’elle, tout comme Berckam quelque temps auparavant. Elle le laissa dérouler son raisonnement, ne souhaitant pas l’interrompre. Elle voulait qu’il aille au bout de sa pensée. Il termina par une note lucide. Elle le considéra un moment sans répondre, afin de méditer ce qu’elle allait dire. Elle soutenait son regard, et lui-même semblait hypnotisé par son visage. Cela la gêna sans qu’elle ne sache pourquoi, et elle chercha quelque chose du côté de son dossier pour ne pas subir directement.

« Cela aurait été la meilleure solution en effet. Et je vous aurai moi-même présentée des excuses pour mes propos quelques peu graveleux lors de notre entrevue avec le soldat Hirsh et Monsieur Hoffman. » Elle soupira, croisant ses jambes gainées dans des collants noirs, fusant de son tailleur coupé sur mesure. Elle semblait sévère comme ça, et ce n’était pas anodin.

« Reprenons point par point. Je ne vous cache pas que cet entretien n’est pas anodin. Vu ce qu’il s’est passé hier soir, votre place est clairement compromise à la commission. Cependant, vu que vous semblez vous repentir, je ferai en sorte qu’on vous reclasse. »

Elle reporta son regard sur le sien, plus impériale que jamais. Elle sentait la confiance revenir en elle aussi vite qu’elle l’avait perdu en affrontant les yeux de Forback qui semblaient la manger littéralement d’amour. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle était le sujet d’une fascination telle chez les hommes. Ok, elle était belle et séduisante, mais des tas de femmes l’étaient tout autant. Isia par exemple. Une seule photo pourrait faire tomber amoureux n’importe quel homme, et pourtant aucun détraqué ne lui courrait après… Bon, peut-être qu’il y en avait eut, et qu’ils gisaient quelques part au fond de l’océan, ou dissout dans la soude, qui sait ? On n’emmerdait pas longtemps le docteur Taylor Laurence.

« Concernant Monsieur Hoffman tout d’abord. Vous prêtez du crédit à un dossier falsifié dans le but de berner Joshua Berckam. Il n’y a qu’un dossier officiel le concernant, et même s’il y a des parts d’ombres, il ne serait pas second responsable d’Atlantis aujourd’hui s’il couvait quelque chose. Avant de revenir sur vos avances et votre stratégie pour essayer de vous soustraire à vos fautes, j’ai une question. »

Elle marqua une pause, afin de le laisser emmagasiner ce qu’elle venait de dire. Puis elle lâcha, dans le but clair de le déstabiliser. S’il était vraiment sincère, cela ne devrait pas trop le perturber :

« Est-ce que vous essayez de discréditer Alexander Hoffman parce que vous avez des griefs personnels ? Notamment concernant la relation qu’il entretient avec moi. »

S’il s’apprêtait à répondre quelque chose, elle le couperait d’un geste de la main.

« Comprenez moi bien, je ne cherche pas à vous placer dans une situation embarrassante, hors, cela semble être la source de toute cette histoire. Il me faut démêler les aspects personnels des aspects professionnels, et faire le tri dans cet imbroglio Monsieur Forback. »

Elle allait l’emmener sur le terrain des propos qu’ils avaient servi à Alex, comme quoi elle était une femme facile et certainement attiré par son portefeuille, et tout le toutim. S’il était sincère, il s’excuserait, sinon, petit à petit, elle le ferait exploser.

Derrick Forback

Il ne savait pas que son regard l’avait perturbée sinon il en aurait joué pour prendre le dessus, ou du moins essayer de la convaincre dans l’ordre de l’intime. Au moins, sur ça il était totalement sincère, il était attiré par elle et pas que sexuellement. Faut dire que cela s’était manifesté quand il l’avait vu en vraie. Sinon, ce ne fut que de l’imagination, une passion en dévorant son dossier, en se renseignant en entendant les paroles des autres membres du CIS. Au final, cela faisait longtemps qu’il avait un attrait pour la belle brune. Il continuait à la regarder alors qu’elle venait à lui dire qu’elle lui aurait données des excuses. Il hocha la tête. Avec des « si » il pouvait refaire un monde et il était dommage de ne pas revenir en arrière. Elle avait un air austère, c’est parfaitement normal. Elle n’allait pas lui servir le tableau de la coquine dans ce genre de situation, sinon cela aurait été louche, même s’il aurait préféré. Le fantasme de la maîtresse avec la cravache lui traversa l’esprit et il se ressaisit un peu. Sans faillir dans son regard avant de le détourner car trop perturbée par sa pensée.

Un nouveau hochement de tête. Intérieurement il sentit une petite jubilation, d’avoir réussi à mettre une épine dans la chaussure. S’il n’était que déclassé, était très bien. Il se sentit un peu plus en confiance, mais resta quand même dans une posture de soumission. Faut pas déconner va pas commencer à hurler trop fort sa joie. Surtout qu’elle reparlait de l’autre guignol ! Il ne pouvait pas répondre maintenant, il la laissa parler relevant le regard vers le regard émeraude. Bien entendu qu’il avait aussi envie de le brisé à cause de cette relation, elle ne méritait pas un homme pareil. Il la laissa finir, une petite moue dubitative sur le visage quand elle parla de ne pas le mettre dans une situation embarrassante…tu parles elle cherchait à le mettre mal. Il soupira doucement, il devait rester calme. Une fois qu’il put parler il ouvrit la bouche.

« Non, je ne parle pas du faux dossier. J’ai dit le vrai dossier. Pas celui pour piéger Beckham » Il fit un sourire en travers, un peu étonnée. « Je me suis mis en rivalité, pour le descendre quand il est venu me voir oui. Je voulais l’emmener sur le plan personnel pour qu’il se dévoile vraiment. Mais il fut plus malin. Et puis, il me fichait les pétoches…il allait me virer alors je me suis défendu avec mes armes. Et puis bon, c’est difficile d’être neutre quand on a peur, en colère et surtout face à quelqu’un qu’on méprise » Il haussa les épaules. Autant jouer une part des cartes sur tables, il en serait que plus facile après. « Je le considère dangereux. Et ce n’est parce qu’il est chef qu’il est saint. Je pourrais vous reprendre les exemples des événements de janvier… Harris, Woolsey… »

Partie 1/2 : la suite prochainement

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Sam 20 Mai - 12:59

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Partie 11 : Partie 2/2

Erin Steele

Quand Erin était troublée, elle ne le montrait pas, du moins, pas à des personnes qu’elle allait se farcir dans le cadre d’un entretien disciplinaire. Elle ne devait présenter aucune faille, rester lisse le plus longtemps possible et rester hermétique aux menaces et autres provocations à la joute verbale. Cela desservait toujours l’employeur. Néanmoins, Forback semblait vraiment regretter la tournure des évènements, et peut-être que ce petit séjour en cellule l’avait amené à réfléchir sur sa situation et sur ce qu’il avait fait. Alors elle le regardait soupirer, se toucher les mains, se malaxer les yeux, la toiser, soupirer encore, et elle ne savait pas si c’était de l’agacement, une forme de contrôle, ou tout simplement une forme de pénitence qu’exprimait son non verbal. Elle devait garder à l’esprit qu’il avait cherché à manipuler Alexander la veille. Elle faisait suffisamment confiance en Alex qu’elle était certaine qu’il n’avait que très peu travestie la réalité de son entretien avec cet homme. Certes, il pensait être resté le plus près possible de la réalité, comme tout le monde relatant une histoire, mais il y avait toujours des déformations qui arrivaient dans le discours. C’était le propre de la mémoire humaine. N’empêche, son trouble lui avait fait comprendre de travers.

« J’avais mal compris. » Elle écouta la suite, qui ressemblait beaucoup à ce qu’il avait dit précédemment. Manifestement, il avait des griefs personnels, et des griefs professionnels. Soit il enviait le PDG qu’il était, parce que lui-même estimait avoir les capacités pour faire son job, et qu’il n’avait pas eu la possibilité ; ou peut-être qu’il avait eu cette possibilité mais qu’il s’était vautré, comme beaucoup avant lui, et comme beaucoup après lui. Erin n’en savait rien. Ce n’était que des suppositions. Comment pouvait-il détester un homme en ne lisant que son dossier ? Tout comme il pouvait aimer une femme en ne lisant qu’un dossier… Elle soupira, ne sachant que penser. D’une manière nonchalante, et très certainement inconsciente, elle replaça ses cheveux derrière son oreille, dégageant son cou sur un côté. « Effectivement, la fonction ne fait pas la sainteté, ça se saurait. » Qu’est-ce qu’elle pouvait répondre à ça franchement ? Son exemple comme quoi il ne serait pas sur Atlantis était naze et Forback s’était engouffré dans la brèche directement. Il était à l’aise, comme communiquant.

« Enfin, vous conviendrez que ce n’était pas du tout la réaction normale d’une personne dans un cadre professionnel ? Vous avez dépassé les bornes. Jusqu’à aller vous cogner la tête sur une porte ! »

Cet aspect de la confrontation avec Alexander la perturbait au plus haut point. Quel genre d’homme était capable de se blesser volontairement pour faire porter le chapeau à un autre ? Un criminel. Ni plus ni moins. C’était le cas de ces tueurs qui préféraient laisser un innocent trinquer à leur place. Est-ce que si Alexander avait été arrêté, est-ce qu’il se serait dénoncé ? Erin ne le pensait pas. Il avait de la haine à son égard, et son dossier n’expliquait pas tout. S’il avait un problème sur le fait qu’elle était avec cet anglais, ça le regardait, mais il devait gérer sa frustration autrement.

« Vous êtes allés loin, Monsieur Forback, je ne sais pas si vous vous en rendez bien compte, tout repentant que vous êtes. C’est intolérable d’en venir sur un plan physique dans une discussion avec un supérieur. Si vous avez un problème avec quelqu’un, vous utilisez les moyens légaux pour le régler, pas ce genre de manœuvre perverse ! »

Erin avait un ton plutôt sévère, surtout depuis qu’elle reparlait de la porte. Elle enchaîna :

« Et tant que nous y sommes, éclaircirez moi sur un point. Où était la rivalité quand vous avez essayé de me faire passer pour une femme frivole qui n’a d’yeux que pour le compte en banque de son ami ? »

Erin ne voulait pas tomber dans le règlement de compte personnel, mais elle était toujours dans l’optique de le mettre face à ses contradictions, ou à le pousser à s’expliquer, voir à s’excuser, point par point. Elle ne lâcherait rien, et si elle devait le reclasser ailleurs qu’à la C.I.S., elle devait être certaine qu’il était bel et bien conscient que ce qu’il avait fait été inacceptable. Quoiqu’elle pouvait aussi le rétrograder et l’envoyer faire l’assistant des lèches culs qui arpentaient le monde pour financer le projet Porte des Étoiles. Elle verrait bien.

Derrick Forback

Il ne répondit pas, oui elle avait mal compris, mais ce n’est pas grave. Pour, lui cela allait le fait qu’elle n’était peut-être pas si sûre d’elle-même et il y voyait une faille. De toute manière ce n’est qu’une femme. Elles veulent toujours, se montrer plus fortes qu’elles ne le sont. Mais, face à un homme, un vraie qui possède du charisme, aussi pressantes qu’elles puissent être elles ne valent rien. Et cela était vrai pour Erin, elle était impressionnante mais face à un homme comme Hoffman, ou bien Caldwell ? Elle n’était qu’une jolie poupée qui râle. Derrick, ne s’estimait pas charismatique, il s’estimait respecter par son poste et ne pouvait pas lui monter dessus. Pour cela qu’il rusait et faisait aussi bien le comédien. Il a toujours été la tête de turc, petit, avec des lunettes et maintenant presque chauve… s’il n’avait pas eu des neurones et de la malice, il aurait été le pauvre souffre-douleur sans intérêt. Erin était sa supérieure et pour la « dominer » il fallait passer sur les bas-côtés, lui faire croire qu’il était en train de s’abaisser à des excuses pour mieux la prendre de revers. C’est à cause de son sexe, qu’il n’avait pas peur d’elle, car ce n’est qu’une femme. il était certain que s’il se montrait suffisamment entreprenant, elle finirait par céder. Il la voyait bien râler pour le principe, mais être émoustillé d’être un peu bousculée. Elles aiment toutes ça ! Le syndrome du viol était un fantasme, pas d’être violée, mais d’être un peu forcé. Enfin, il n’avait jamais eu de soucis avant.

Et même cette femme, pour oser dire autant de blagues graveleuses, devait être une sacrée coquine sur pattes ! Son regard se figea sur les collants sombres des jambes effilées de la belle…mais quel gâchis qu’elle se fasse sauter par l’autre ! Puis remonta jusqu’à son visage, quand elle chassa une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle avait une belle bouche… surtout quand elle confirma ces propos. Une pensée perverse lui tourna autour… oui ça bouche ferait un beau collier à son intimité ! Mais bon, il chassa cette pensée. Maintenant qu’elle parlait de son comportement. Si seulement elle savait le nombre de personne qu’il avait eu avec cette technique…
« Je le conçois. Je vous l’ai dit j’avais peur, je n’étais plus maître de moi-même. »

Certain fuis, certains pètent un câble sous la peur et il voulait lui faire comprendre, qu’il était en tel état de stress et de peur qu’il n’avait pas pu se contrôler. « Vous ne vous en rendez pas compte, puisque vous semblez l’aimer, mais Hoffman fait peur quand il est en colère. Surtout qu’il avait bu. Je ne suis pas très courageux de base et assez impressionnable, alors bon… » Il n’en savait rien, puisque Alexander s’était maitrisé tout du long… mais il voulait clairement jouer sur des aspects du passé de l’homme pour le montrer violent.

« Oui, on utilise des moyens légaux, ce que j’ai toujours fait… mais comme je vous l’affirme, la peur et l’angoisse ne sont pas des aides pour rester « saint ». N’avez-vous eu jamais suffisamment peur pour faire un geste complétement fou ? Pour moi j'étais menacé, ma vie allait être brisée, j’avais peur de cet homme, j’avais peur des conséquences et oui… je n’ai pas réfléchi, je ne pouvais pas fuir. Une souris face à un gros chat… ce n’était pas une bonne idée et quand je m’en suis rendu compte, il était trop tard. » Il soupira, elle cherchait quoi ? Elle en devenait pathétique. Elle l’avait fait autant chier son chéri, pour qu’il lui dise que c’est un psychopathe ? En plus elle fait sa maîtresse SM, regardez-moi ça… vraiment le cuir doit bien lui aller. Il baissa les yeux, toisant ses chaussures, toujours dans cette position de regret. Et surtout de souffrance, comme reparler de ça, lui faisait mal. Elle enchaina en parlant de frivolité… son regard se leva sur elle. Là, ça devenait personnel, elle était donc vexée ? Alalala elle perdait son professionnalisme et s’en était génial ! Aussi brillante qu’elle soit elle était comme les autres : bête et porter sur son apparence. Mais ce n’est pas grave il l’aime quand même « Vous lui trouvez quoi ? » Demanda-t-il d’une petite voix parfaitement innocente. « Sincèrement mademoiselle Steele, dites moi que je me trompe, que ce n’est pas le connard qu’il est dans son véritable dossier. Détrompez-moi… dites moi que ce n’est pas un pervers égocentrique, qui s’amuse à acheter des entreprises pour les revendre après les avoir pompé jusqu’à la moelle en les fermant, dites-moi qu’il ne joue pas avec les hommes et les femmes comme si ce ne fut que des patins des numéros qu’on jette, dites moi que sa fortune n’a pas été faite sur un mort et sur des magouilles plus ou moins légales… dites moi que c’est un homme saint, malgré les activités qu’on certaine de ses possessions… dites moi qu’il ne vous fera pas comme les autres … » Il soupira secouant la tête, retirant ses lunettes pour fermer les yeux. « De toute manière vous avez dû lire celui-ci… si vous êtes avec lui c’est en connaissance de cause et vous êtes la mieux placée pour savoir ce qu’il est et que vous ne risquez rien ». Voilà, il était en train de planter des petites graines, en attendant que ça prenne. « J’ai dit ça, pour qu’il me croit, surtout qu’il confirmait. Pour qu’il vous délaisse, pour qu’il ne s’intéresse plus à vous. Pour pas qu’il vous fasse de mal…Je ne le pensais pas » Il y mettait toute sa conviction.



Erin Steele


L’agent Forback recommença sa litanie contre Alexander. Comme d’habitude, elle le laissait parler, essayant de relever des incohérences qu’elle pourrait pointer du doigt afin de le mettre devant une certaine forme d’ambivalence, mais pour le moment, il restait sur une ligne de conduite repentante. Néanmoins, elle pouvait percevoir des variations dans son discours qui ne correspondaient pas du tout au son de cloche que lui avait donné Alexander la veille. C’était bien entendu sa parole contre la sienne, mais naturellement, Erin qui collaborait et connaissait l’anglais depuis un certain temps maintenant, avait plutôt tendance à croire ce dernier que le petit homme à lunettes qui se tenait devant elle. Après tout, il pouvait très bien travestir la réalité pour ne pas se faire limoger. Elle concevait qu’il était impressionnant quand il était en colère, son non verbal traduisait d’une puissance charismatique assez importante, suffisamment importante pour écraser cet insecte, mais les réactions de cet homme face à Alexander démontraient plutôt d’une tentative de le faire tomber de son piédestal, et non d’une réaction de défense. Tout cela n’était pas très logique.

« Les dialogues ne me font pas peur, Monsieur Forback, alors non, je n’ai jamais eu suffisamment peur de quelqu’un qui vient me recadrer pour aller volontairement m’écraser le nez sur une porte. Je suis désolée de vous apprendre que ce n’est pas une réaction normale. »

Erin avait déjà prit des soufflantes dans sa carrière, et jamais elle n’avait eut l’idée saugrenue de s’emplâtrer ou de se faire du mal pour renverser la situation. C’était de la perversion à l’état brute. Malgré ses airs de petit enfant qui se faisait gronder, cet homme avait eu le courage de se fracturer l’arrête nasale pour parvenir à ses fins. La perspective qu’il ne la manipule en jouant sur sa corde sensible n’était donc pas à exclure. Mais elle en revenait toujours à se demander si son petit séjour dans cette cellule ne l’avait pas remis sur le droit chemin. Après tout, c’était aussi à ça que ça servait, non ? L’Alexander qui faisait peur parce qu’il avait bu et qui se montrait violent ne l’inspirait pas du tout. C’était trop gros pour elle, qui l’avait déjà vu à la manœuvre, et elle savait qu’il n’était pas du genre à s’imposer physiquement dans une joute verbale. En plus de ça, quand elle l’avait quitté avant son entretien, il était parfaitement sobre, et vu les verres de Whisky qu’il consommait de temps en temps, ce n’était pas deux rasades dans la fiole infecte de Forback qui allait le beurré au point qu’il devienne un autre homme.

Elle arqua un sourcil. Qu’est-ce qu’elle lui trouve ? Mais il était en train d’entraîner la conversation sur un terrain personnel là ? Alors oui, elle lui avait demandé de s’expliquer sur ses propos la concernant, ce qui était normal puisqu’elle restait sa supérieure et que ça pouvait être un manque de respect. Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il se lança dans un monologue avec de belles figures de styles. Il savait communiquer. Il savait argumenter. Elle peinait à croire qu’il s’était fait dessus face au RDA. N’empêche, il déblattera un paquet d’informations qu’il avait certainement pioché dans le dossier d’Alex. Elle ne l’avait pas lu, car ce dernier n’avait pas souhaité lui donner. Cela la perturba de nouveau. Il était en train de lui balancer des informations sous formes de questions, semblables à de petites bombes. Et elle sentait par devers elle qu’il n’avait pas choisi les éléments les plus reluisants du dossier de son petit ami. Mais est-ce qu’ils étaient tous vrais ? Il ne pouvait pas se permettre de balancer des informations diffamatoires alors qu’il était sur le point de se faire licencier, car il devait savoir qu’elle irait vérifier. Ou alors, il partait sur le postulat qu’Erin avait déjà lu ce dossier et qu’elle savait de quoi il parlait. Il ne devait donc pas le gonfler… Mais peut-être qu’il déformait la réalité pour essayer de la faire coller à l’image négative qu’il avait de l’anglais. Elle était complètement perdue. Qu’est-ce qu’il sous entendait quand il parlait des autres ? Des autres personnes qui avaient partagé sa vie ?

En fait, toutes ses insinuations mirent Erin en colère. Surtout sa petite conclusion qui laissait sous entendre qu’il faisait ça pour elle. Ce type était raide dingue d’elle. C’était pour cela qu’il avait volé sa photo. C’était pour cela qu’il avait tenté des avances avec Hanz et Alexander. D’ailleurs, à ce moment là, il semblait perturbé mais il avait osé, en présence d’un allemand de deux mètres et de son chéri. Mais merde, il jouait à quoi là ? Elle ferma les yeux, inspira un grand coup pour se contenir, et enfin, elle reposa l’émeraude de son regard sur son collègue.

« C’est moi qui me fait des films, ou vous êtes en train de prétendre que vous faites tout cela pour moi ? »

Elle ne répondait pas du tout à sa supplique précédente, parce que d’une, elle ne le souhaitait pas, de deux, elle n’avait pas lu le dossier d’Alexander, et elle ne voulait pas qu’il le sache, de trois, cela ne concernait en rien cet entretien, et de quatre, elle n’avait pas de compte à lui rendre. On pouvait rajouter un cinquième point qui résidait dans la confiance qu’elle avait dans son Polochon, et ce n’était pas ce binoclard qui allait l’effriter.

« Alors soyons très clair, vous et moi. Je n’ai aucun compte à vous rendre, et je sais très bien me défendre seule. Je n’ai pas besoin qu’un homme me prenne la main pour me guider, ni même d’un mâle au portefeuille bien garni pour vivre. »
« Vu ce que le colonel vient d’affronter, je confirme. », lança Owens dans son dos.
Erin se tourna un peu brutalement vers lui pour l’assassiner du regard. Cette intervention était inutile.
« Première classe, chantez l’hymne nationale américain dans votre tête, merci. », fit-elle avant de se retourner vers Forback sans attendre un commentaire de la part du soldat.

«[color=SpringGreen] Si vous êtes dans cette position Derick, c’est que vous avez volé cette photo/color] », elle extirpa sa photographie de dossier top secret qu’elle lui montra avant de la poser à plat sur le dossier qu’elle avait sur les jambes « de mon dossier personnel, et que vous avez divulgué dans les couloirs du Dédale des informations me concernant et à caractère confidentiel, de notre entretien, et notamment à une certaine Nelly Bricks. Vos propos, outre le fait qu’ils reprenaient une discussion privée à caractère humoristique, étaient diffamant pour moi et mon image, et vous ne pouviez l’ignorer. Vous avez à répondre de tout cela déjà, et de votre attitude avec Alexander Hoffman qui a nécessité l’envoie d’une équipe de sécurité et d’enquête pour en venir à la conclusion que vous aviez simulé une agression. Je ne m’étends pas plus sur la tentative de corruption par l’argent, la boisson, et le sexe, cela sera dans le rapport également. »

Elle referma le dossier d’un coup sec, avant d’ajouter :

« Je pourrai faire venir Alexander pour vous confronter l’un à l’autre, voir qui dit vrai, mais je sais déjà à quoi m’en tenir. Et les faits ne sont pas en votre faveur. Alors vous êtes repentant, c’est très bien, vous vous excusez et vous admettez avoir des torts dans l’histoire, c’est tout à votre honneur, et je vais en tenir compte pour la suite vous concernant. »

Elle fit une petite pause, se penchant de quelques degrés vers lui, ce qui eut pour effet de décoller légèrement le vêtement de sa poitrine, puisqu’il n’était pas béant non plus, vu qu’elle s’était habillée sobrement d’un chemisier blanc sous sa veste de tailleur noire.

« J’ai donné cette année avec les types qui s’entichent de moi pour X ou Y raisons et qui en font une obsession, et je trouve que cela dépasse le cadre professionnel de notre boulot. Vous avez confirmé, par vos propos péjoratifs sur mon compagnon, ce vol, et vos différentes allusions à ma légèreté, que vous en aviez après moi, ce qui pourrait me flatter, j’en conviens, mais bien au contraire, ça me fait peur. Ni voyez rien de personnel, mais c’est malsain. Alors je ne vais pas prendre ma tête pour la cogner dans une porte, parce que je suis quelqu’un de civilisée, et je vais utiliser les moyens légaux pour vous écarter de ma vie et de celle d’Alexander, ainsi que de la commission internationale de surveillance qui mérite qu’un degré de confidentialité plus élevé soit observé. En arrivant sur Terre, je déposerai le dossier visant à vous licencier. Nous ne communiquerons pas sur le motif de votre départ, et même si nous ne faisons pas de lettre de recommandation, je passerai quelques coups de fils pour vous obtenir une place ailleurs. »

Elle se pencha un peu plus pour asséner son dernier propos :

« Et si jamais je vous vois près de chez moi ou de chez mes proches, je vous attaque devant une cours de justice pour harcèlement et je terminerai de vous détruire. Est-ce clair ? »

Erin avait baissé d’un ton, plus froid, plus menaçant, moins audible, le forçant à l’écouter pour bien enregistrer.

Derrick Forback

Il avait cru prendre un avantage, mais elle due sentir qu’il avait une incohérence et cela était dans le fait d’avoir tellement peur qu’il se fût fracasser la tête contre une porte. Et peut-être dans le fait d’exagérer un peu dans son monologue. Il s’était emporté… Pff, l’anglais était resté calme, normalement, les gens font des erreurs et pourquoi pas lui ? Ce n’est pas normal, de ne pas réussir à d’aplomb après tout ça… il aurait dû réagir quand il s’est fracassé la tête et lui Derrick ne serait pas ici à avoir cette discussion avec Steele ! Il ne lui répondit pas à sa question, c’est elle qui avait lancé la frivolité, donc qu’elle assume ce qu’elle entend et elle cachait bien se ses ressentie. Mais, il était sur au fond de lui, pour l’avoir vécu, que mettre le doute sur l’être aimé fait réfléchir, elle avait une tête bien faite et ne pouvait pas être la cruche qui quoi que fasse son amoureux elle le considérait comme parfait.

Elle n’avait de compte à lui rendre ? Oh non pas du tout, il l’écouta, soit elle se défaisait soit elle explosait non ? Et vu la tournure de sa phrase et le regard qu’elle lança au militaire, elle était agacée. Il croisa les jambes en tailleur, adossant son dos au mur, prêt à encaisser la suite. Et le spectacle commença, tout était là, la communication, la gestuelle, le charisme tout était déployé au grand jour tel un paon faisant la roue. Elle était sublime, tentatrice avec son geste en avant, au point que pour éviter de lui rentrer dedans, il se concentra sur l’image qu’elle renvoyait. Dommage, qu’elle soit si belle, cela ne la dessert pas pour être écoutée. Même s’il se concentrait sur son physique, il ne pouvait pas louper des bribes de phrases et il l’écoutait sans l’écouter. Sa main se crispa à s’en faire blanchir les articulations. Putain, mais elle avait confiance en lui, il pourrait la baratiner sans cesse qu’elle le croirait. Il était plus fort, il avait eu la poule.

Il se rendit compte, que de toute manière, il avait mal mené son bateau et qu’il ne pouvait pas la retourner maintenant contre son rival. Mais, il pouvait enfoncer le doute et lui pourrir le cœur de l’intérieur. La gangrène met du temps à se propager, mais une fois qu’elle est là… c’est la merde ! Oui, il allait lui filer des questions à n’en plus finir ! Quand elle finissait enfin de parler, le comparant plus ou moins au fanatisme de Berckam… il s’en vexa, mine de rien. Il laissa quelques minutes se mordant la langue, pour ne pas répliquer trop vite à cause de la frustration.
« Je n’ai pas la perversité de Berckam à saouler ma peine en allant vous harceler mademoiselle Steele. Oui, vous me plaisiez et oui, je m’y suis mal pris mais vous resterez dans l’ordre du fantasme qu’on ne peut plus avoir. » Il fut agressif en disant cela. Il la toisait droit dans les yeux. Elle était faible jusqu’au bout, allant jusqu’à lui trouver un autre poste au lieu de le virer simplement, comme l’aurait fait une bonne supérieure, sans émois et sans regret. Non, il n’en voulait pas de ce poste, la CIS était toute sa vie. Sans ce job, il n’était plus grand-chose, il perdait tout… il n’avait plus de raison de vivre, pas d’enfant, pas de copine, plus de famille, quelques amis oui… mais sans le CIS il perdait en plus son pouvoir, ses relations sociales, son prestige, son état de gloire ! Elle venait de le tuer ! Et il n’avait alors plus rien à perdre.
« Garder vos appels, le CIS est toute ma vie. Chose que vous refusez de comprendre !! » Une nouvelle aigreur et il montait d’un ton. Avant de s’affaisser et de soupirer en ricanant doucement.

Il soupira détournant la tête sur le côté, cherchant quelque chose… ça dignité ? Il en avait pas. Mais plutôt sa folie. « Vous vous étonnez d'entraîner autant d’émois, chez les hommes, mais cela n’est pas illogique. Que vous ayez peur, c’est normal. Vous, ne vous rendez pas compte de l’image que vous renvoyez. Vous ne vous rendez pas compte de ce qui transpire chez vous. Même quand, vous vous mettez en colère comme là…. Il y a cette forme sexuelle qui se dégage, au point que vos mots n’ont aucuns impacts, vous êtes une trop belle femme, pour être réellement écoutée. » Ses mots étaient durs. « Les femmes de pouvoir sont rarements belles, pour une raison simple, si cela est le cas elles sont mise en tant que désir. Pour cela que les belles femmes comme vous, malgré qu’elles aient toutes les capacités pour diriger, ne seront jamais en haut de la pyramide. Pourquoi Weir était cheffe ? Elle n’est pas plus compétente que vous, à dire vraie, elle est incompétente, mais elle a su monter, car aucun homme ne la désirait. Vous, vous serez toujours convoitée. Les pervers tourneront autour de vous, vous mènerons la vie dure à cause de votre plastique. »

Il soupira « Ce n’est pas le cas des hommes, ils sont désirés oui, mais aucune femme n’est suffisamment puissante pour contrer un homme et lui faire du harcèlement comme pourrait faire les mâles. » Il haussa les épaules, il la regardait droit dans les yeux. « C’est injuste, vous êtes brillante et trop belle pour réussir. Vous ne serez que l’ombre d’un homme. Un homme qui a la même fonction que vous et qui de toute manière sera toujours plus craint et respecté. Car vous êtes une femme Erin, une femme trop belle pour être en haut sans être prise pour une belle plante décorative. Une belle ombre qui suivra dans celle de quelqu’un d’autre. » Il soupira encore « Une ombre, qui finira brisée, comme les autres, amoureuse mais naïve et trop humaine pour survivre dans le monde où elle croit avoir mis les pieds. Comme les autres elle finira sans les ailes et en bas de l’échelle. Mais ça vous le savez car vous avez lu le dossier… en conséquence je ne sais pas si vous êtes bête ou aussi perverse que vous voulez que je le sois… surement bête, l’amour ça rend bête, comme vous le constatez. » Il eut un petit rictus mauvais « Je vous souhaite bon voyage aux portes de votre enfer Erin. »

Erin Steele

Erin l’avait collé. Il ne répondait plus, complètement fermé, hypnotisé par sa personne. Elle ne savait pas si elle devait en ressentir de la fierté de l’avoir mouché, ou de la crainte de le voir si… mutique. Une minute ou deux passèrent avant qu’il ne se décide à répondre. Il devait très certainement contrôler ses nerfs pendant ce temps là, et agencer sa réponse pour qu’elle soit cohérente. Elle se demandait bien à quoi il pensait : Est-ce qu’il était en train de fantasmer sur elle ? Imaginait-il des trucs cochons ? Cherchait-il tout simplement une faille dans ses propos ? Pesait-il le pour et le contre d’une réplique plus véhémente. Finalement, la brune était contente qu’Owens soit là pour veiller au grain. Le militaire avait un aspect dissuasif, et ce n’était pas plus mal. Au moins, si l’envie venait à Forback de se faire du mal volontairement, il pouvait intervenir, tout comme si l’envie lui venait de la frapper ou pire.

Il attaqua sur un ton agressif, vexé manifestement d’être comparé à feu Monsieur le comptable de la C.I.S. Bon, c’était plutôt normal, l’exemple était extrême, mais elle avait ce même sentiment de prédation la concernant que quand elle était avec Berckam, et si elle avait mis ça sur le compte de son imagination à l’époque, elle ne laisserait plus son instinct en berne aujourd’hui. Au moins, il avouait qu’elle faisait partie de ses fantasmes, c’était déjà un pas en avant, et ça expliquait beaucoup de choses vis-à-vis d’Alexander et de sa volonté de lui nuire. Il ne voulait pas de son aide pour trouver un autre poste. Soit, elle ne la lui donnerait pas. Elle sentait que son beau masque de repenti était en train de se fissurer de toute part et que bientôt, elle verrait l’hydre à plusieurs têtes derrière cette belle façade. Erin se réadossa à la chaise, prenant une position plus détendue, moins agressive, comme si les propos de cet homme ne l’atteignaient pas plus que ça. Elle l’écoutait, bien entendu, mais elle ne semblait pas s’en formaliser.

Elle soutenait son regard, impassible, alors qu’il débitait son lot de connerie machistes et sexistes. Ses propos étaient durs, difficile à entendre, et elle devait bien le reconnaître, ils trouvaient un certain écho en elle, titillant sa fibre féministe. Mais elle savait qu’il essayait de la destabiliser, de la rabaisser, et qu’il cherchait à lui faire du mal, comme un ultime baroud d’honneur avant de tirer sa révérence. Finalement, elle ne devait avoir aucune pitié vis-à-vis de lui. Ce n’était qu’un misérable petit insecte insignifiant qui n’aurait jamais dû avoir cette place. Il n’était que haine, mensonge, et même acculé, il cherchait à créer le plus de chaos possible autour de lui pour laisser une marque. Il pouvait juste accepter son sort, comme il aurait dû le faire avec Alexander, et au lieu de ça, il préférait s’enfoncer un peu plus pour perturber des vies, quitte à tout perdre. Il ne méritait pas la mansuétude. Il alternait entre des caramels et des coups de bâtons, voir des coups de poignards. Elle voyait ce qu’il essayait de faire. Il la flattait d’une main, la caressant dans le sens du poil en la complimentant sur sa beauté, et de l’autre main, il essayait d’instiller le doute dans sa relation avec Alexander. C’était un manipulateur de première, un communiquant expert qui utilisait des techniques pour façonner les autres à sa convenance.

Mais il se trompait sur la personne qu’il avait en face de lui. Erin Steele n’était pas n’importe qui. Elle était belle, mais ce n’était pas une cruche, et si physiquement elle était faible, et malade d’une maladie incurable, sa force résidait dans son esprit et dans sa capacité à se servir de ses méninges. Elle était bonne communicante, et fine analyste, décelant rapidement les petites manœuvres, élaborées ou non, qu’on déployait pour lui faire avaler des couleuvres. Néanmoins, cette affaire de dossier allait devoir se régler une bonne fois pour toute, et elle comptait sur Alexander pour qu’il lui laisse l’accès. Cet enfoiré avait surement réussi son coup, non pas à la faire douter de son compagnon, mais au moins à la rendre curieuse, un peu plus curieuse qu’elle ne l’était.

« Et bien… », fit-elle simplement, imperturbable. Le voir s’effondrait de la sorte dans toute sa vanité et sa concupiscence avait renforcé le sentiment de toute puissance d’Erin. La prédatrice dans la salle maintenant, c’était elle, et plus ce petit homme blessé, acculé, et qui montrait les dents en guise de dernier recours. « Un conseil pour votre avenir Monsieur Forback puisque vous venez de dépeindre le mien. » Elle allait lui dire de se branler plus régulièrement pour éviter de fantasmer sur les femmes qui l’entourent, au point de dérailler comme il venait de le faire. Mais elle se ravisa, estimant que c’était tout sauf professionnel, et qu’elle ne devait pas tomber là-dedans. Puis bon, ça manquait de classe quand même et l’affaire de ses propos graveleux lui trottait toujours en tête. « Trouvez-vous une femme, respectez là, et votre vision des choses changera. »

Elle se leva, lissant son tailleur et callant son dossier sous son bras. La photographie d’elle qui était posée dessus s’envola pour atterrir dans un mouvement lent de gauche et de droite, au pied du lit de l’homme qui était assis, jambes croisées.

« Et puisque je suis une femme trop faible, sans pouvoir, souvenez-vous d’une chose. Je suis celle qui vient de vous enlever votre vie, non sans vous avoir tendu la main avant. Votre vanité d’homme à penser que parce que vous avez une paire de couilles, vous m’êtes supérieurs, vous a conduit à cracher sur cette main féminine qui vous offrez une porte de sortie. » Elle marqua une pause, s’avançant de quelque pas dans la pièce. Elle plia les genoux afin de récupérer la photo pour la glisser dans le dossier par l’ouverture de la pochette fermée, avant d’ajouter, en se redressant pour le dominer de toute sa hauteur, lui qui était petit de base, et surtout, assis : «[color=SpringGreen] Et donner un choix à quelqu’un comme vous, c’est un luxe qu’une reine peut se permettre vis-à-vis de ses laqués, Derick. »

Référence au fait qu’elle allait le virer de la commission internationale de surveillance, et donc de son boulot qui était toute sa vie. Il disait qu’elle l’avait tué, et bien c’était fait. Elle avait planté la garde du sabre dans le sable, et il avait sauté sur la lame pour se suicider. Métaphore à ses propos.

« Je vous souhaite une bonne journée. »

Elle lui tourna le dos pour se diriger vers la sortie de la cellule.

Derrick Forback


Il la regarda d’un air morne. Oui il avait échoué elle était plus maligne et plus forte qu’il ne l’aurait pensée, mais bon. Un dernier jeu, une dernière valse. Cela était la dernière cour d’un roi, qui perdait tout et que s’il n’avait rien tenté aurait été bête. Elle avait oublié plusieurs choses dans son discours. Elle qui faisait la fière, qui se pavanait pensant être toute puissante.
« Cela est jouissif n’est-ce pas ? De ce faire passe pour toute puissante. Vous verrez, je suis le premier mais vous y prendrez goûts et vous ne serez plus humaine. » Dit-il sombrement, jouant sur le côté sentimental qu’il avait pu voir chez elle. Son besoin de donner une seconde chance cette faiblesse qui la rendait empathique. « Oui, en effet vous venez de m’enlever ma vie. J’espère que vous n’aurez pas à débattre longtemps avec votre conscience et vos mains sales Erin » Dit, en regardant la photo a ses pieds, mais ne bougeant pas. Il resta là immobile, comme si rien ne pouvait l’atteindre. C’est faux, il était dévasté et se résignait à détruire encore alors que tout était finit.

« La mienne sera bonne. La vôtre pas contre… au revoir mademoiselle Steele » Il se laissa tomber sur sa couchette puis se tourna vers le plafond, il avait un air dévasté, cela amplifiait le fait qu’il faisait flipper. Quand elle partit laissant le maton, il s’enroula dans ses draps, lui tournant le dos, regardant le mur métallique. Formant un cocon. Il resta là, immobile dans cette protection enfouissant sa tête sous son petit oreiller. Des petites plaintes s’échappaient de son corps, comme des larmes de rage. Pathétique. Cela n’inquiéta pas le maton qui éprouvait beaucoup de pitié envers cet homme qui chialait depuis maintenant 30 minutes. Il fut soulagé de ne plus l’entendre gémir. 10…20 minutes passèrent et le brave soldat, commençait à trouver ça louche que le « cocon » ne bouge plus, dormait-il ? Il ouvrit la cellule, alors que le pôle-com lui disait d’intervenir que ce n’était pas normal. Le maton secoua le petit corps inerte… en le déballant, il constat que ce dingue, avait enfoncé des draps dans sa cavité buccale pour s’étouffer…

// Un service médicale d’urgence en zone carcérale ! //
Il lui retira le drap en coton, essayant de lui faire un massage cardiaque… mais il était trop tard et l’équipe de soins, ne put que constater la mort par étouffement de Derrick Forback.

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Sam 20 Mai - 16:14

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PART 12 : LE DERNIER GRAIN DE SABLE


PNJ :
Constat à l'amiable 00010 Constat à l'amiable Ximage10
Mandy Vonmers // Jerry Farell





L’équipe médicale respecta la procédure habituelle.
Alors que les médecins et infirmiers se retiraient avec une civière inutile, le sergent-chef Farell entra dans la zone carcérale en saluant tout le monde. Il avait l’air grave et considéra silencieusement le cadavre de Derrick Forback. Il gisait sur le dos au milieu des draps, les vêtements découpés et la cage thoracique enfoncée suite à la tentative de réanimation. Il avait les yeux entrouverts, la bouche déformée. Bref, c’était une loque. Il secoua négativement la tête et regarda sur le côté. Le psychologue Sidney s’entretenait avec le geôlier qui ne parvenait plus à chasser le gel de son visage.

« C’est la première fois que je perd quelqu’un en cellule… » Fit-il à ce moment-là entre deux plaintes respiratoire.

Le sergent-chef fît un signe à l’un des hommes qui l’avait suivi.

« Il va falloir délimiter une zone de sécurité. Sortez-moi les autres prisonniers et gardez les sous étroite surveillance dans les salles d’interrogatoire. »

Le caporal acquiesça et organisa son groupe. Dans le même temps, un technicien vint avec sa tablette.

« Les bandes de vidéosurveillance que vous avez demandé, chef ! »

Farell le remercia d’un signe de tête et activa la lecture. Les caméras de surveillance montraient très bien l’intérieur de la cellule. Il n’y avait pas de micro, impossible de savoir ce qu’ils se disaient, mais Forback s’était bel et bien suicidé après le passage de Mademoiselle Steele dans sa cellule. Il soupira en fixant le cadavre, l’air nerveux.

Une main se posa doucement sur son épaule.

« Jerry ? »
« Ah ! Voilà le rayon de soleil dans ma journée de merde ! Comment vas-tu ? »
« C’est à toi que je pose la question, mister. J’imagine que tu t’en veux déjà ? »
« C’est le deuxième individu de la CIS qui passe l’arme à gauche, ma jeune amie, et notre sécurité va encore être remise en cause. Sans compter l’arrivée du patron dans les minutes qui viennent... »

Mandy eût l’air peiné. Elle frictionna discrètement l’épaule de son ami et alla poser sa malle sur le sol.

« Qu’est-ce que je dois chercher ? »
« Les circonstances du décès. Le médecin indique qu’il s’est étouffé en avalant le drap. »
« Je vais faire des prélèvements... »

Le regard de Farell retomba sur la vidéo surveillance. Il accéléra la lecture et considéra les réactions des personnes à l’intérieur.

« Mais qu’est-ce qu’elle foutait là-dedans, bon sang. Le patron laisse le loup entrer dans la bergerie maintenant ? »

Il regarda le geôlier, toujours blafard, et lui demanda de loin :

« Il faut me dire où tu te trouvais mon garçon. Tu n’as pas été présent pendant ce qu’il se disait ? »

Le geôlier se leva pour rejoindre le sergent-chef. Il tira sur ses vêtements, comme s’il s’était préparé à devoir en subir toutes les conséquences, et s'apprêtait à encaisser l’épreuve. Il suait à grosses gouttes et il n’en menait pas large.

« On m’a dit que je n’avais pas besoin d’y adjoindre un garde vu que... »
« Le geôlier est responsable de ses prisonniers, il doit toujours être présent. C’est la règle du patron : toujours. Tu t’en rappelles fiston ? »

Le jeune homme déglutit.

« Alors, pourquoi tu n’étais pas là ? Il vaut mieux me dire la vérité avant l’arrivée du Bon Dieu, il va être à cran tu sais… »
« Mademoiselle Steele a jugé la présence de son garde suffisante… »
« Le soldat Owens ? »
« Oui, sergent-chef. »

Mandy l’appela. Le chef de la sécurité s’approcha du corps et l’observa. Elle venait de retirer des petits morceaux de la gorge du cadavre.

« Présence de fibres enfoncées très profondément dans la trachée. Elles sont couvertes de sa salive. Rien dans l’oesophage. »
« Tes conclusions préliminaires ? »
« Il s’est visiblement suicidé en “inspirant” le drap. Coincé comme ça dans sa trachée, il n’avait plus la moindre chance de s’en sortir. Je peux le prouver en effectuant les travaux de comparaison au laboratoire. »

Quelqu’un passa le sas et l’ensemble des soldats se mirent au garde à vous. Le colonel venait d’entrer avec un air de requin terrifiant. Il avait le visage rouge mais néanmoins neutre. Il considéra l’ensemble du personnel qu’il salua d’un “repos” et s’approcha du sergent-chef Farell qui leva le menton, les bras croisées en équerre dans son dos, prêt à assumer son rôle.

« Que s’est-il passé, sergent ? »
« Nous sommes encore en train d’effectuer l’enquête mon colonel. Mais les premiers éléments indiquent que le prisonnier s’est donné la mort après avoir reçu la visite de l’agent de la CIS Erin Steele. »
« Pardon ? » Fit-le colonel dubitatif.
« Suite à la visite de l’agent de la CIS Erin Steele, mon colonel. »

Steven demeura silencieux. Il hocha finalement la tête et pivota pour observer le travail de la technicienne Mandy Vonmeurs. Elle découpait des morceaux de draps en les mettant dans des kits de prélèvements, notait consciencieusement la nature du prélèvement et prenait des photographies du corps.

« Aucun signe de lutte, pas de blessures récentes, ni d’entailles défensives. Cela exclut tous types d’agressions physique, mon colonel. J’ai les preuves indiquant qu’il s’est suicidé en avalant la couverture. »
« Comment a-t il échappé à notre surveillance ? »
« Il s’est enroulé dans les draps pour se dissimuler et a simulé un chagrin. Le témoignage du geôlier et la vidéosurveillance va en ce sens. »

Mandy ferma sa mallette et s’approcha du duo, tenant encore dans sa main plusieurs pochettes en plastique.

« Mon colonel, j’en ai terminé ici. Avec votre permission, je souhaiterai effectuer les analyses maintenant. »
« Bien, ne perdez pas de temps. »
« A vos ordres mon colonel ! »

En partant, la technicienne fît un clin d’oeil encourageant à Farell et lui laissa l’image d’un sourire chaleureux avant de disparaître par le sas. L’environnement était bien plus froid du côté de Caldwell, même s’il ne le montrait pas, il brûlait intérieurement.

« Bien, sergent. Veillez au transport de la dépouille dans notre morgue. Et faites admettre ce soldat à l’infirmerie, il ne reprendra pas ses activités sans l’autorisation de Sidney. »
« Tout de suite, mon colonel. » Répondit Farell en s'exécutant.

Il salua le psychologue puis aida le geôlier perturbé à se lever.

« Allez, viens mon gars. Je t’emmène à l’infirmerie. »

Caldwell se retrouva face au cadavre. Il croisait les bras d’un air impérieux et ressassait l’ensemble des derniers événements dans sa tête. Outre les ennuis que ce suicide allait lui causer, il était évident qu’une défaillance de la sécurité - et avant-tout de ses décisions - seraient pointées par la CIS et l’Etat-Major.
En son for intérieur, l’officier fulminait et s’emportait, de colère et de rage, sur un nom : Erin Steele.

« La colère est mauvaise conseillère Steven. »

Il ne répondit pas, lui faisant comprendre d’un regard qu’il ne voulait pas de lui, et encore moins de ses propos maintenant. Mais Sidney désarma tout de suite la situation en clarifiant :

« C’est l’ami qui parle, pas le psychologue. Soyons sérieux, vous n’auriez pas vidé ces lieux si vous ne vouliez pas échanger discrétement avec moi. »

Caldwell ferma les yeux en un signe dissimulé de reddition. Il acquiesça silencieusement mais refusa de lui faire face. La colère tempêtait encore tellement fort... Il regrettait également la clairvoyance de Sidney. Mais dans des moments comme celui-ci, il devait avouer, même difficilement, que c’était salvateur.

« Je ne sais pas ce qui me retiens de la jeter en compagnie de ce cadavre pour le reste du trajet. »
« Peut-être parce que vous savez au fond de vous-même que cette femme n’est pas responsable de ce suicide. Cet homme a beau être mort à vos pieds colonel, il n’en reste pas moins un manipulateur pervers. Il compte sur votre réaction pour faire peser sur les épaules de l’agent Steele l’étendue de son ultime vengeance. »
« Peu importe. Je rêve de lui coller le nez sur la dépouille de cet homme pour faire disparaître ce petit air suffisant de son visage ! »

Sidney ne lui répondit pas tout de suite. Il cacha vainement un sourire qui se dessinait sur son visage, malgré les circonstances, et posa la question qui pouvait fâcher :

« Etes-vous en colère contre elle...ou contre vous-même ? »

Caldwell soupira.

« Les deux. Je savais que je ne devais pas autoriser cette visite. C’était un risque sécuritaire. Le prisonnier aurait dû être remis aux autorités de la CIS à notre arrivée et jugés par des pairs non concernés. Il ne devait plus y avoir de contact entre eux, à bord. »

L’officier secoua négativement la tête, dégoûté.

« Hoffman et Steele ont discuté mes décisions. Ils ont discuté mes règles parce qu’ils les jugeaient inadaptées. Eux qui voulaient que je les laisse se balader librement sur mon croiseur. Elle qui m’a quasiment intimé l’ordre de la laisser rendre visite au prisonnier sur mon bâtiment. » Il fît une pause, dégouté. « C’est mon vaisseau, Sidney, nous ne sommes pourtant pas sur Atlantis. Cette façon d’interférer dans mes... »

Le colonel hocha la tête sous le coup de sa consternation. Sidney était bien le seul en qui il pouvait partager sa colère. Et il se le permettait parce que la conserver serait dangereuse pour lui comme pour les autres. Les deux agents de la CIS, et Erin Steele surtout, lui donnait envie de vomir. S’il n’avait pas cédé ce terrain à l’agent de la CIS, Forback, en tout pervers qu’il est, serait encore vivant et remis aux autorités. Ce type était mort par suicide, ce n’était pas sa faute, mais sa décision l’y avait bien aidé. Le contenu de sa dernière entrevue avec la jeune femme lui revenait en tête et lui laissa un goût amer dans la bouche.

« Deux sous-directeurs qui se lient et s’affichent impunément...ce n’est pas une expédition Sidney...c’est une mafia... »

Le psychologue laissa le silence faire son office, profitant de ces quelques secondes pour trouver les bons mots.

« C’est encore la colère qui vous fait parler Steven. Vous avez un mort sur votre bâtiment alors que vous auriez pu l’empêcher, c’est un fait. Mais ces représentants du CODIR, même en couple, n’ont aucune responsabilité dans cette affaire. C’est la simple œuvre d’un malade. »

Il fixa le corps avant de trouver le regard du colonel.

« Peut-être pourriez prendre le temps d'inverser les rôles et vous mettre à leur place. Votre objectivité fera le reste du travail, c'est certain. La colère va s’effacer au profit d’un avis plus éclairé. »

Caldwell allait lui répondre mais le sergent-chef Farell débarqua avec des brancardiers. Les deux hommes laissèrent le champ libre pour la manutention du corps. On emmena rapidement Forback à la morgue et un des soldats se chargea de changer les couvertures, plaçant les autres dans un sac spécifique à destination du laboratoire.
Caldwell croisa le regard de Farell et attira son attention.

« Sergent, contactez les gardes de faction auprès des agents Hoffman et Steele. Qu’ils les escortent jusqu’ici. J’ai à leur parler. »

Le sergent fît son appel radio en précisant que cela ne pouvait pas attendre. Il ne donna pas de motif. Pendant ce temps, Steven se tourna vers son ami et l’invita à quitter l’endroit. En lui serrant la main, il glissa un simple “merci” discret. Mais qui voulait tout dire...



©Pando

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Dim 21 Mai - 12:30

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Part 13 :
Les graines de Forback


CHRONOLOGIE : 12 mars 2017 - 10h00 sur le Dédale



Alexander Hoffman


Erin était partie tôt, vers les 08h, l’un comme l’autre n’avait pas bien dormi et l’anglais resta quelques minutes de plus dans leur couche se tortillant. Espérait-il dormir un peu plus ? Oui sûrement, sauf que cela ne fut pas possible. À contre cœur il se leva, pour rejoindre ses quartiers, saluant le soldat Drinkins fidèle au poste. Une fois dans les siens, il se doucha allumant l’eau chaude presque à fond. Il n’était plus aussi agacé mais il n’était pas joyeux non plus. Déranger en pleins ébats pour une connerie pareil d’honneur militaire …c’est un comble quand même. Une fois tout propre et habillé d’une chemise bleue claire et d’un pantalon de velours nuit, il s’allonge sur sa couche, pour tapoter sur sa tablette. Après avoir épuiser deux parties de mahjong il se faisait clairement chié. Et même si la veille, il s’était promit de rester enfermé dans son antre, pour éviter de créer des problèmes involontaires, il s’enmerdait que trop. Alors il sortit pour se balader. Le soldat sur ses pieds.
« Où voulez-vous aller monsieur ? »
« Bonne question… quelque part où des problèmes de surviendront pas. »
« Vous pensez que cela est de votre faute ? »
« C’est des concours de circonstances et je pense avoir eu le lot suffisant d’embrouilles et de problèmes à soumettre à ce bon colonel. »
« Je comprends. Je peux vous amener voir le pont 13. »
« Allons donc voir ce pont alors. »

Alexander aimait bien découvrir et suivit nonchalamment son garde du corps qui semblait plutôt content de lui faire la visite. Par moment, ils discutaient, le RDA voulant se changer les esprits questionnait l’homme sur son métier, cela dériva sur le personnel avant de revenir sur du privé. Peu bavard aux premiers abords, l’homme était passionné et fier de travailler sur le Dédale. Après leur petit parcours, Alexander désira se rendre à la salle de repos pour mirer l'espace. Un court instant, il aurait bien échangé une nouvelle fois avec Sidney, mais il ne voulait pas le déranger en plein travail. Ce n’est pas parce qu’il était en vacances que ce fut le cas de tout le monde.
Il tournait un peu en rond, puis toisa le soldat.

« Vous aimez jouer à quoi ? »
« Aux cartes monsieur. »
« Lequel ? »
« Le poker ! » Une lueur satisfaite ce fit dans les prunelles du soldat

Alexander ouvrit sa tablette, dans les jeux préinstallés dessus, il n’avait pas de poker…Bon dans un sens, il avait découvert l'existence de jeu sur son outil de travail que ce matin… mince. Le soldat esquissa un petit rictus en voyant le Britannique chercher toute excuse pour s’occuper, il devait vraiment s’embêter. Il sortit un jeu de carte qu’il à l’anglais, où se trouvait un jeu de poker.

« Très bien, vous avez le droit ? »
« Oui tant qu’il n’y a pas d’argent en jeu. »
« Bien. En fictif. »

Ils firent plusieurs parties. Drinkins fut dégoûté de ne pas voir les stratégies de bluff de son adversaire mais étant bon joueur il ne râla pas de sa défaite. Au contraire, il essaya de s’améliorer en se calquant sur l’anglais. Au bout d’un moment, Alexander regarda sa montre, Erin devait avoir fini avec Caldwell depuis longtemps… très longtemps même. Il se leva, pour rejoindre les quartiers de sa compagne. Si qu’elle était présente, son garde du corps était là. Toujours polie, Alexander le salua et toqua à la porte, avant de pénétrer dedans. Elle semblait mécontente et écrivait sur son ordinateur. Il s’approcha doucement, lui faisant un chaste baiser sur la joue, pour s’asseoir vers ses pieds.
« Tu veux parler ou je te laisse finir ton rapport Darling ? » il la sentait tendu comme une corde de violon.

Erin Steele


Erin n’avait pas écouté les dernières suppliques de Forback. Il lui faisait pitié, rien de plus. Il cherchait à prolonger le débat, à continuer à répandre sa merde dans son esprit par le biais d’informations qu’il avait lu dans son dossier. Il continuait à vouloir lui faire du mal alors qu’il avait perdu, et c’était la grande marque des pervers narcissiques. Elle ne le laisserait pas faire, même si son œuvre faisait son chemin dans la cervelle bien faite de la représentante de la CIS. Toutes ses insinuations n’étaient pas sans fondements, et pourtant, elle avait du mal à leur donner du crédit. En fait… SI elle leur donnait du crédit totalement. Alexander était un PDG d’entreprise, d’une multinationale et c’était par conséquent un requin. Il était distingué, raffiné, mais ce n’était pas non plus un lapin de printemps, quand il fallait avancer, ou obtenir quelque chose, et qu’il le voulait, il l’avait. Maintenant, elle n’avait pas eu cette impression qu’il s’était comporté de la sorte avec elle, comme un patron qui lancerait une OPA sur la dernière société qu’il souhaitait acquérir en manœuvrant dans les bas-fonds de la bourse mondiale.

Elle était repartie directement dans sa cabine, sans adresser la parole au soldat qui partageait sa vie à bord pour le restant du trajet. Il l’avait agacé d’avoir parlé pendant qu’elle s’entretenait avec le fonctionnaire. Elle lui dit qu’elle resterait là pour la matinée, mais il lui assura qu’il ne bougerait pas de devant sa porte, et sans un mot, elle avait refermé derrière elle. Il pouvait bien faire ce qu’il voulait. L’absence de l’autre ordonnance signifiait qu’Alexander n’était pas là. D’un côté, cela la soulagea, elle avait envie de mettre de l’ordre dans ses pensées. Elle s’attaqua à son rapport, pendant que tout était encore chaud. Ce n’était pas la bonne stratégie, souvent, il valait mieux attendre, remettre les choses en perspectives, mais voilà, elle avait envie de coucher tout ça noir sur blanc quitte à le reprendre plus tard dans la semaine.

Et puis elle avait besoin de soulager la tension qui l’habitait. Si elle se montrait impitoyable, combative, et prompt à faire valoir ses droits, elle n’aimait pas le conflit, et depuis qu’elle était sortie de chez le Colonel Caldwell, elle ne se sentait pas bien intérieurement. Etre seule lui permettait de se recomposer, de décompresser, de s’apitoyer un peu sur elle et finalement, de se refaire une contenance de battante. Bien sûr que tout cela l’affectait, elle n’était pas sans cœur, mais sa fonction ne lui permettait pas d’être toujours aussi humaine qu’elle le voudrait. Sa fonction, ou les autres. Car après tout, on lui mettait aussi des bâtons dans les roues, et elle devait se montrer forte pour s’imposer. Comme le disait Forback, elle était une femme de pouvoir, et le pouvoir, dans l’occident d’aujourd’hui et d’hier, était souvent l’apanage des hommes. Ces derniers avaient du mal à lâcher prise et parfois elle avait le sentiment que parce qu’elle était une femme, elle avait besoin de se battre un peu plus que les autres. Sa carrière n’était qu’ascension depuis qu’elle était sortie des bancs de l’école, et elle ne la devait qu’à elle et à son travail.

Alexander arriva au bout d’un certain temps, et il entra dans la chambre non sans avoir frappé au préalable. Forcément, il vit qu’elle n’était pas dans son meilleur jour, et qu’elle était exaspérée. Il fallait qu’elle se calme, et finalement, elle referma l’écran d’ordinateur pour le mettre en veille.

« J’ai une question Alexander. », demanda-t-elle en se redressant et en approchant de lui pour voler un baiser de bienvenu. « Est-ce que tu me fais confiance ? »

Alexander Hoffman


L’anglais la toisait calmement, avec un petit regard tendre. Même si elle était tendue et ça, il se doutait que son entrevu avec le Colonel, n’a pas été de toute joyeuseté. Il se mettait clairement à la place de Caldwell, qui avait dû grandement « apprécier » la venue d’une Erin qui remet en question certaines de ses décisions, alors que la veille, il avait eu un échange avec son pendant. Enfin, lui ça l’aurait gonflé, mais bon, il était aussi parfaitement logique qu’Erin vienne le voir, là n’était pas la question. Et Alexander n’avait aucun droit pour museler sa compagne et collègue de travail. Après, il ignorait le contenu de cette entrevue et intérieurement, il avait espéré que cela ne se passe pas en règlement de compte à la Ok Corral. Ne trouvant pas forcément utile qu’elle aille remettre une couche. Mais passons, elle est grande et elle fait bien ce qu’elle veut. Et vu le regard et le non verbal tendu de sa belle, il ne pouvait que conclure que ce fut un moment désagréable.

Enfin ils allaient en parler et dénouer toute cette tension, pour évacuer. Il réajusta sa position, quand elle ferma son écran d’ordinateur, assez confiant et complètement ouvert à l’écouter. Mais au lieu de ça… d’un elle ne répondit pas à sa question (mais lui vola un bisou quand même) et de deux, elle fut directe sur une question auquel il ne pouvait pas répondre « non ». Oui, typiquement le genre de question purement féminin du même style que : tu me trouves grosse ? Il recula la tête, le bleu acier de ses yeux la parcourra de haut en bas. Il venait de se mettre sur la défensive, ce n’est mais alors, jamais bon quand elle est aussi direct.

« Pourquoi tu me demande ça ? » Oui, il fallait bien un contexte pour désamorcer la bombe. Elle avait fait un drame dans le bureau de Caldwell ? Un esclandre qui allait briser son souhait d’unir militaire et civil dans une relation de confiance ? Car si c’est ça, il n’allait pas du tout aimer qu’elle n’ait pas garder son sang-froid, pour préserver une relation « stable » avec Caldwell… quoiqu’au final, elle est représentante du CIS, elle aurait à bien moins travailler avec le colonel que lui. Donc, s’ils ne s’entendent pas, ce n’est pas si « grave ». Mais bon, ce n’est pas confortable non plus. Ou c’est de l’ordre de l’intime ? Là, ce dernier point était peut-être ce qu’il redoutait le plus. Enfin bon, dans les deux cas, il ne savait pas trop où elle voulait en venir. Et il commençait à s’inquiéter un peu de la teneur de son entretien avec le colonel...il ne souhaitait pas qu’il ait d’amalgame entre les deux RDA. Les deux était en couple certes, mais cela ne voulait à pas dire qu’ils agissent dans le même sens. Et que si l’un accepte l’autre va se coucher automatiquement. Même si son visage ne laissa rien transparaître, laissant juste un peu d’étonnement.

Erin Steele


C’était prévisible. Elle le connaissait comme ci elle l’avait fait. A partir du moment où elle allait lui demander ça, il allait passer en mode défensif, imaginant mille hypothèses toutes vraisemblables qui pourraient lui donner des pistes éventuelles sur la marche à suivre. Il aurait pu répondre tout simplement « oui » et elle aurait enchaîné par une autre demande, mais au lieu de ça, il essaya de placer un contexte sur sa question vis-à-vis de la confiance qu’il lui portait. Elle était certaine qu’il était en train de s’alarmer intérieurement. Est-ce qu’elle avait été trop loin avec le colonel ou avec Forback ? Est-ce qu’elle avait abusé ? S’était-elle couchée ? Avait-elle conservé Forback dans les effectifs de la commission de surveillance ? Elle ne pouvait pas imaginer toutes les perspectives qu’il était en train de calculer, mais elle savait qu’il le faisait. Elle ne cilla pas.

« Parce que j’aimerai que tu me montres ton dossier personnel. Celui qui a été fait pour l’enquête… »

Dit comme ça, il pouvait croire qu’elle avait besoin de se rassurer, ou qu’on lui avait mis des idées dans la tête ou autre. C’était potentiellement vrai, mais pas que. Elle ajouta, afin que le cerveau de l’anglais ne chauffe pas trop :

« En fait, nous n’en avons jamais reparlé, et je me suis entretenue avec Forback, qui ma servit une pléthore d’informations visant à te discréditer, sorties toutes droit de ton dossier personnel. Donc... »

Elle inspira, s’écartant de lui, pour marcher dans la pièce, un bras croisé, tandis que l’autre bras avait son coude dans le creux de l’articulation de l’autre membre et que sa main faisait de petits moulinets pour accompagner son phrasé :

« Ce qu’il y a dedans ne me fait pas peur, et j’ai toute confiance en toi. Mais voilà, je n’avais rien à opposer à ses spéculations que cette confiance. Je ne doute pas de ta sincérité. Je veux juste savoir, avoir les mêmes armes que mes adversaires. Forback ne se laissera pas faire, il contestera certainement son limogeage et tout ça va finir devant le bureau de la commission qui tranchera. Il ne faut pas que je sois prise au dépourvu. Et franchement, je sais que tu es un patron d’entreprise, je sais que tout n’est surement pas net, et alors j’ai envie de dire ? C’est normal dans le monde dans lequel nous vivons. »

Elle ne savait pas comment tourner ses phrases correctement pour lui dire qu’elle était en totale harmonie avec lui, qu’elle lui faisait confiance, qu’elle ne se serait pas livrée à lui sans quoi. Mais ce dossier devenait un problème manifestement, et elle aimerait le connaître. Après tout, il connaissait le sien… Alors pourquoi pas elle. Mais lui demander tout ça lui donnait le sentiment que Forback avait réussi son coup.

Alexander Hoffman

Voir son dossier personnel ? Celui qu’il avait accepté de faire pour coincer l’autre abruti de Berckam ? Celui qui était classé défense et à distribution limitée ? Il se souvenu qu’elle lui avait demandé et qu’il n’avait pas du tout été partant pour qu’elle lise les lignes de son passé. Non pas par manque de confiance, mais par pudeur. Il n’aimait pas parler de lui, il n’aimait pas qu’on sache trop de chose sur sa petite personne. C’est vrai, il ne lui avait pas dit un non catégorique, il lui avait expliqué qu’il ne le souhaitait pas. Mais pourquoi donc ça revenait sur le tapis maintenant ? Ils n’avaient pas autre chose à se raconter de plus important qu’un fichu dossier qui va servir à alimenter le barbecue ? Pourquoi ça revenait maintenant sur le tapis ?

La réponse venue, quand elle se leva, arpentant la pièce telle une lionne en cage. Forback… encore lui. Il se retenu de soupirer, cet homme n’avait pas à rentrer dans l’équation et… il stoppa nette sa pensée, quand elle lui servit son monologue. Son regard qui était alors, « bienveillant » disparue. Il était froid. Il resta assis, croisant en équerre sa jambe. Ces dernières phrases étaient bancales. Il avait bien envie de lui dire : et alors oui ? On s’en fiche non ? Tu ne vas pas me dire que tu crois ce pervers ?

« C’est pour cela que tu es tendue ? À cause de Forback… tu es donc allé le voir en cellule ? » Il soupira, il commençait apprendre un peu trop de place dans leur vie privé ce Forback ! « Je suppose avec l’accord du colonel… » valait mieux, car si elle lui disait non, elle allait se prendre une volée dans les plumes. Il secoua la tête, ça c’est une mauvaise idée de rencontrer cet homme. Parce qu’il n’était pas tout seul dans sa tête et voir son fantasme serait lui donner une trop grande importance.

« Pourquoi tu es allé le voir ? Tu voulais lui donner une seconde chance ? » Il la connaissait trop bien, pour ne pas douter de sa trop grande mansuétude. Il ne lui répondait pas non plus, sur le dossier. Sa voix restait agréable, il ne voulait pas l’agresser, il la voyait un peu déstabilisée ne sachant comment s’exprimer. Donc il resta gentil et il n’avait pas de raison d’enclencher le conflit, même si cela sentait mauvais. Surtout qu’elle avait essayée d’argumenter sur pourquoi il lui serait utile de lire son dossier. Argumentaire qui n’avait aucune raisonnante pour l’anglais, qui était en train de se demander si le petit homme ne l’avait pas intoxiqué de fausses informations, pour lui faire du mal.

Erin Steele

Elle était en train de le contrarier et elle le voyait bien mais qu'importe. Elle n'avait pas attendu sa permission avant d’exister et ce n'était pas maintenant qu'ils étaient ensemble qu'elle allait le faire. Elle continuait de mener sa barque comme bon lui semblait, comme quand elle était consultante. Néanmoins elle assumait parfaitement sa position. Elle laissa ses épaules s’affaisser. Elle sentait poindre l'agacement qui revenait. Il était en train de la questionner sur Forback, évitant de répondre à sa question sur son dossier. Bref, il noyait le poisson.

« Je suis tendue oui. À cause du Colonel Caldwell, à cause de Forback, à cause de cette nuit, oui je suis tendue ! »
Elle soupira, agacée d'être mise devant un constat évident. Mais pourquoi elle lui en voulait au juste ? Il était tout le temps comme ça. Il éludait, faisait des pirouettes, et elle laissait faire habituellement mais là, le fait qu'il semble se soustraire à sa demande donnait du crédit aux dires du binoclard. Et ça l'énervait également parce que cela lui renvoyait une image d’un certain manque de confiance qu'il pouvait avoir en elle. Elle préférait ne pas répondre à sa question sur la permission qu’elle aurait dû avoir de la part du colonel. Elle avait le droit d’y aller, c'était suffisant.

« Je suis allée le voir parce que c'est mon boulot aussi en tant que représentante de la commission. » Elle ne comprenait même pas pourquoi elle se justifiait alors qu’elle avait démarré la conversation sur autre chose. « Enfin, là n’est pas le problème, si tu ne veux pas me le donner, comme tu le souhaitais, c'est ton droit. Je ne ferai pas de chantage ni rien, ce n’est pas mon genre. » Elle lui fit un sourire. Finalement elle était en train de se désarmer toute seule comme une grande.

Alexander Hoffman

Il la regarda sans ciller…bon il va partir. Oui, l’idée de se lever et de la laisser ruminer pour se calmer était logique pour lui. Mais, cela serait bénéfique si elle avait été comme lui. Or, ce n’est pas du tout le cas. Alors, il ne bougea pas, attendant la suite. Il était toujours dans les pirouettes, puisqu’il avait besoin de savoir le contexte, de pourquoi grand dieu elle venait à lui parler de son dossier. Cela le gênait, car il ne voulait pas lui donner les clés de son passé, il préférait qu’elle le découvre avec le temps… il n’était pas prêt à tout lui filer comme ça. Il lui avait fallu beaucoup prendre sur lui sans parler de confiance pour lui raconter l’histoire de deux cicatrices… rien que ça suffisait à répondre à sa stupide question.

Ce n’est parce que c’est son boulot que c’est une bonne idée, mais bon passons, elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait de toute manière. Et le fait qu’il jugeait risqué était un autre soulèvement intime. De toute manière, il ne lui avait jamais interdit de faire quoique ce soit et cela n’allait pas commencer aujourd’hui. Ces erreurs elle les assumes tout comme ses réussites.

Finalement, elle embraya sur une autre phrase qui ne fit qu'accroître son alarme interne. Sous des faux semblant : “ce n’est pas grave”, il était persuadé que s’il lui répondait : “bien dans ce cas passons”, elle allait s’énerver et se faire du mal toute seule. Il s’adossa au mur, elle commençait à l’agacer, puisqu’elle ne semblait pas elle-même savoir ce qu’elle voulait. Soit, elle lui rentre dedans, pour lui tirer les asticots du nez, soit elle lui passe de la pommade, mais pas les deux en même temps !

« Pour ta question originelle, la réponse, tu l’as déjà Erin. Tu as fini par l'oublier, mais à Santa tu m’avais proposé un deal, que j’ai accepté pour une bonne raison. » Il la toisa peut-être un peu plus durement « Rien que pour ça, tu n’as même pas à te poser la question à cause de chimères que t’aurais mis en tête un homme malade ! » Puis détourna le regard s’humidifiant les lèvres, qu’est-ce qu’il n’aimait pas ça ! Puis reporta son regard sur elle. « Et en effet, je ne souhaite pas que tu le lises. Parce que je suis pudique, parce que ça me gêne que tu saches tout d’un coup. Que tu saches des choses que je ne suis pas prêt à te dire car elles me sont trop douloureuses encore maintenant. Si nous restons suffisamment longtemps ensemble, tu finiras par le découvrir, au bon moment. Et non en lisant les lignes d’un épais dossier bien loin d’être joyeux. » Il avala sa salive. « La commission viendra me demander, à moi, des comptes Erin, ils iront fouiller eux-même comme des grands. » Il soupira avant de lui lâcher une phrase sombre : « Que veux-tu savoir ? »

Erin Steele


Tous les arguments qu’il donnait étaient normaux. Elle ne voulait pas tout connaître de lui d’un coup, elle préférait en apprendre chaque jour, et c’était pour ça qu’elle avait proposé ce deal des cicatrices après chaque relations sexuelles. Et pourtant, elle en était là, pervertie par les propos d’un détraqué. Il était dur avec elle, mais il avait raison. Elle était agacée, sans point de repère, dans une situation inédite, et c’était aussi pour ça qu’elle ne voulait plus mélanger le boulot et sa vie personnelle. Et pourtant, elle avait recommencé ! Mais d’un autre côté, elle avait pris le temps avec lui, elle l’avait laissé venir, elle avait construit un avenir avec sa personnalité qui faisait écho en elle. Alors qu’est-ce qu’elle faisait là maintenant à tout remettre en question ? C’était précisément ce qu’il voulait. Il avait posé des graines qui étaient prêtes à germer, et elle les arrosait copieusement.

Il termina par lui demander ce qu’elle voulait savoir. Elle le regarda, interdite, avant de laisser tomber ses bras le long du corps.

« Rien. Je grappillerai des miettes comme je le fais tout le temps, et au final, ça me va bien. », dit-elle amère. Elle était de mauvaise foi dans son ton. Elle baissa les yeux, puis finalement, elle posa ses fesses sur le lit. Qu’est-ce qu’elle se sentait conne d’enfoncer le clou en faisant sa tête de mule... « Je suis désolée. Je suis énervée et je vois le mal partout. J’aime ton petit côté mystérieux. Je ne dis pas que je n’aimerai pas en savoir plus sur toi, mais ça me va comme ça. Je découvre en allant, et ce n’est pas plus mal. »

Elle soupira, le toisant à nouveau. Toute colère l’avait quittée.

« Il m’a retourné le cerveau. Je ne t’ai pas respecté et je ne me suis pas respectée », finit-elle par reconnaître. « C’est sûrement ce qu’il voulait. »

Alexander, en lui rentrant dedans, avait remis en perspective toute la construction de leur couple. La soirée après les santas, le deal, son dossier, et pourquoi il préférait ne pas lui donner, bien qu’elle avait eu le choix, tout. Et pourtant, elle l’avait oublié en quelques secondes à cause des phrases chocs de Derick Forback. « Ce voyage me pèse. », acheva-t-elle de dire doucement.

Alexander Hoffman

Elle était en train de l’agacer, il savait très bien ce qui l’énervait. Elle était en train de remettre en question une confiance, si difficile à avoir de la part de l’anglais. À cause de quoi ? à cause d’un petit grain de sable. Les propos de Sidney, lui revenu comme un boomerang. Il n’est jamais aisé d’avoir une relation avec une collègue de travail, surtout qu’on peut utiliser celle-ci pour nous atteindre. Et c’est exactement ce qu’a fait Forback dans un dernier coup d’éclat. Ce qui l’irritait était aussi, le fait, que malgré toute son intelligence et son analyse, elle s’était laissé berner par ses fantômes, au point de venir l’enquiquiner sur un dossier.

Elle le savait très bien tout ça… elle savait depuis bien avant qu’ils se mette ensemble, qu’il n’aimait pas s’exposer. Ils avaient mis exactement dix mois, avant de laisser part à une notion de couple. Dix mois où ils se voyaient plus que régulièrement pour se connaitre… il en était vexé sur ce point : qu’il suffisait d’une chimère pour remettre en question ce qu’ils avaient construit. Certes, il aurait peut-être été plus préférable pour l’égo d’autrui, que les deux RDA ne soient pas intime. Mais, c’est une autre force et personne n’avait à juger cela. Surtout s’ils restaient pro.

Finalement, elle le toisa d’un air interdit laissant ses bras retomber. Il l’avait calmé ? Pourtant, il n’y était pas allé de manière très agréable. La phrase qu’elle lui servit, lui fit rouler des yeux et fut comme une conclusion pour lui. Il allait se lever et la laisser en plan, pour qu’elle médite de sa bêtise. Mais, par chance pour elle, elle posa son popotin sur le lit en s’excusant. Qu’elle le fasse, le calma aussi et il reprit un ton calme et habituel « Je pense oui et il a presque réussit. ».

Le voyage la pèse ? Oui et cela devait être le cas de beaucoup d’autres personnes. « Moi aussi. Après nous serons en vacances dans un cadre plus agréable et sans pervers narcissique » fit-il en ouvrant les bras, dans un non verbal clair, d’enterrer la hache de guerre.
« Après Erin, ça ne sera pas la première et la dernière fois que quelqu’un va essayer de nous détruire via notre intimité l’un ou l’autre… »
Il ne finit pas sa phrase, relevant la tête, quelqu’un venait de frapper. Il se leva d’un mouvement souple, pour ouvrir. Les deux soldats étaient là, le toisant d’un air un peu contraint.

« Le colonel veux vous voir en salle d’incarcération »
L’anglais eut une seconde alarme qui s’éclaira… pourquoi donc Caldwell, voulait les voir tous les deux en prison ? Son esprit s’embarqua à nouveau, dans des hypothèses… et en plus il ne savait pas ce qu’Erin avait dit aux deux hommes… il allait donc à l’aveuglette et il n’aimait pas ça du tout !
« Pour quel motif ? »
« Il ne l’a pas précisé monsieur »
« Bon… »

Il se tourna vers Erin, la questionnant du regard, mais elle n’avait pas l’air d’en savoir plus. Et hors de question de débattre sur le trajet avec les deux hommes. Il suivit donc l’escorte jusqu’au lieu de résidences des prisonniers.

Erin Steele


Alexander avait raison. Ce ne sera pas la dernière fois où quelqu'un essaiera de les atteindre au travers de leur relation intime, pour les toucher dans leur boulot et même dans leur vie privée. Tout cela parce qu'ils avaient des postes à responsabilité, ou dans le cas de Forback, par jalousie pure et simple. Après tout, Berckam avait essayé avant lui, mais de façon plus brutale, moins perverse. Le fonctionnaire en charge du secret défense avait déployé des trésors de perversité pour semer le doute dans le cerveau de la jeune femme et même si elle avait été forte avec lui, elle s'était quand même laissée toucher. Mais qui ne l’aurait pas été face à tant de mystère ? Ça laissait la place à l'imaginaire, au fantasme, aux projections. Et Forback avait senti ça, la mettant en parallèle avec les précédentes femmes que l’anglais avaient eue et qui apparemment n’avait pas connu qu'une idylle.

Néanmoins, elle avait confiance en lui, cela ne changeait pas et elle restait persuadée que leur couple s'était construit en allant, de façon saine et posée et qu'ils n’avaient pas mis la charrue avant les bœufs. Elle aurait dû remettre tout ça en perspective, et au final, plutôt que de se poser et potasser son rapport, elle aurait dû s’asseoir sur son lit, avec un pot de glace vanille fraise et réfléchir sur les propos de Forback afin de les démonter un par un et se souvenir de ce qu'elle avait avec son anglais, et que c'était précisément ça que l'autre abruti fini à la pisse avait voulu obtenir et voyant qu'il n’y arriverait pas, avait cherché à le briser.

Erin n’eut pas le loisir d’attendre la fin du propos d’Alexander qu'on frappa à leur porte. Si c'était un des trois abrutis de la nuit… Quoique normalement les deux gardes du corps tenaient le mur devant la chambre. C'étaient précisément ces deux-là qui venaient de taper. Apparemment, le colonel Caldwell voulait les voir tous les deux sur le pont carcéral. Alexander se tourna vers Erin, lui lançant un regard interrogatif. Elle fit les gros yeux en secouant imperceptiblement son visage de gauche et de droite. Elle ne savait pas ce que le gradé voulait.

Et pour en avoir le cœur net, il n'y avait plus qu'à aller voir.


©Pando

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Dim 28 Mai - 15:33

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Part 14 :
Le dernier Chaos


CHRONOLOGIE : 12 mars 2017 - 10h30 sur le Dédale




Alexander Hoffman


Ils arrivèrent donc vingt minutes après l’appel de Caldwell. Alexander avait ruminé en long et en large sur pourquoi le colonel voulait les voir. Il s’attendait à une discussion houleuse, Erin avait-elle fait un geste qui aurait déplu à l’homme ? Sans s’en rendre compte, avait-elle dérogé à une règle ? Forback avait-il hurlé au scandale ? S’était-il plaqué la tête contre un mur ? Puisqu’il semblait chérir ceux-ci ? Ou pourquoi pas, avait-il simplement un problème avec Julia Woolsey ? Il n’en savait strictement rien et ça, oui, ça l’inquiétait.

À croire que leur présence sur le vaisseau avait déclenché une série de catastrophe ! Comme les lapins sont interdits sur les navires, les Hoffman et Steele, vont l’être sur les vaisseau de combat ! L’anglais n’aimait pas être la vedette de ce genre de péripéties, il aurait largement préféré passer un voyage calme, à découvrir ce prodigieux vaisseau. Sans attirer les foudres de quelconque personne. Et surtout ne pas ajouter de la charge de problème au colonel, puisque les deux hommes aient autres choses à faire tout simplement. Le seul point positif jusqu’à maintenant était la rencontre de Sidney.
Et en parlant de l’homme, celui-ci se tenait devant la zone carcérale en retrait. Machinalement, l’anglais ralenti pour le saluer.

« Bonjour, Docteur Sidney » Il aurait bien aimé s’enquérir un peu plus de son état, mais, l’urgence était là. Il lui fit un rictus agréable, avant de pénétrer dans la salle, où toutes les cellules étaient vides… Farrell et Caldwell au centre. L’anglais, soupira doucement, en toisant l’étrange spectacle… que se passait-il ici ?

Poliment comme toujours, avec le visage calme et nonchalant, il s’approcha des deux hommes, après avoir toisé Erin d’un regard un peu étonné.

« Colonel Caldwell, Caporal Farrell. » le signe de tête état un salut efficace. Il aurait pu faire le constat qu’il avait quelque chose d’étrange, mais autant entrer dans le vif du sujet. Et vu la tête de son homologue masculin et leader du vaisseau…bah cela n’allait pas être agréable tout simplement. « Que s’est-il passé ? » puisqu’il avait quelque chose pour être convoqué soyons honnête !

Steven Caldwell



Caldwell fît un signe de tête et Farell les quitta.
Il attendit que celui-ci referme derrière lui pour laisser le trio en pleine intimité.

« Derick Forback a mis fin à ses jours il y a plus d’une heure. » Il les regarda l’un après l’autre. « Il s’est suicidé en s’étouffant dans ses draps juste après votre visite, Mademoiselle Steele. »

Il la regarda fixement, les bras croisés. Pour l’instant, rien que son image l’irritait. Les propos de son ami l’aidait néanmoins à faire la part des choses et récupérer l’objectivité qu’il chérissait tant.

« Je veux connaitre le contenu de votre discussion avec le prisonnier, comprendre ce qu’il s’est passé. Directrice ou non, je vous conseille vivement de jouer le jeu. Parce que je ne suis pas disposé à débattre sur le sujet ! »

Alexander Hoffman


Alexander fut surpris…pour une fois cela traversa son visage quelque instant. Étonné oui et à la fois non, un homme capable de se blesser avec autant de force qui met fin à ses jours, après le constat édifiant que sa vie est fichue… n’est pas si déconnant au final. Par contre la manière de mettre fin à sa vie était …spéciale mine de rien. Confirmant la pensée que Forback était un grand malade. Le colonel toisait fixement sa compagne, s’adressant à elle avait une formulation laissant sous-entendre une menace, avec un rappel de leurs entrevue de ce matin. Bon, cela ne se voyait pas, mais la tension monta d’un cran…

L’anglais, tourna la tête vers Erin, attendant qu’elle réponde au colonel. Il ne dit rien de toute manière qu’avait-il à dire ? Ohh quel dommage ? C’est triste ? Non, la mort de l’autre homme, ne l’affectait pas, c’est plus les conséquences de ce geste qui était pénibles et son cerveau moulinait déjà pour énumérer les conséquences. Alexander, ne savait pas quel était son rôle ici, mais au moins il était au courant directement. Son regard acier, changea quelques secondes en apaisement, pour calmer Erin, juste avant elle, était en colère et cela n’allait pas l’aider à être calme.
Ainsi, par ce regard, il essayait de la faire redescendre dans les tours pour rester objectif.
Après, ce genre de regard était très dur à percevoir pour autrui, Erin avait l’habitude à force de le côtoyer d’avoir un langage silencieux...

Erin Steele


Ils cheminèrent ensemble dans les couloirs du Dédale, sans rien dire. Elle savait que si les deux militaires n’étaient pas là, Alexander et elle auraient certainement continué de parler de ce qu’il venait de se produire entre eux dans la chambre, afin de consolider la communication et leur lien en se rassurant mutuellement. Elle ruminait du coup sur les propos de Forback. Le fait que Caldwell les fasse venir à lui dans la zone carcérale occupait aussi ses pensées. Pourquoi cet endroit précis ? Est-ce que Forback s’était plaint de sa visite ? Est-ce que cela avait un rapport avec Julia Woolsey ? Est-ce qu’il comptait finalement les mettre au trou tous les deux pour le reste du voyage après qu’Erin soit venue lui chier dans les bottes ? D’ailleurs, sur ce dernier point, elle n’avait pas eu le temps de lui raconter son entrevue avec le colonel. Elle était certaine que l’anglais n’apprécierait pas la tournure qu’avait pris les évènements, mais finalement, elle estimait ne pas être la seule fautive dans l’histoire. Ce n’était quand même pas de sa faute si ce vieux dinosaure ne voulait pas discuter, ou négocier. Il était depuis trop longtemps dans l’armée, mais tout ne pouvait pas être tout blanc ou tout noir, sinon les deux parties y perdaient dans un rapport de force et de pouvoir équivalent. Bref.

Franchement, elle avait mieux apprécié son premier voyage dans le Dédale pour se rendre sur Atlantis. Tout le monde la fuyait comme la peste parce qu’elle était estampillée C.I.S. même si elle n’était que consultante, et en ce temps-là, la solitude lui allait bien, tout en ayant cette perspective d’un nouveau départ sur la cité lantienne. Pour le coup, on aurait dit qu’une série de catastrophe les suivait depuis qu’ils avaient embarqué. Enfin, elle ne ferait pas défaut à son poste et à ses responsabilités, et s’il y avait un problème, elle appréciait que le colonel les tienne au courant. Il y avait du progrès.

« Bonjour Docteur », embraya Erin quand Alex salua un homme aux cheveux grisonnant voir blancs tirés en arrière. C’était donc lui la fameuse personne avec qui l’anglais avait joué quelques parties d’échec la veille, pour ne pas arriver remonté comme un coucou dans sa chambre. Quand ils entrèrent dans la salle, il y avait Caldwell et un homme avec ce dernier, qu’Erin ne connaissait pas non plus. Elle salua les deux personnes d’un signe de tête. Il y avait une certaine tension dans l’air, et l’atmosphère était pesante. Alexander demanda naturellement pourquoi ils étaient convoqués ici. Sur un signe de tête du commandant du Dédale, l’homme qu’elle ne connaissait pas quitta les lieux pour laisser les trois responsables ensemble.

Il n’y alla pas par quatre chemins. Derick Forback s’était suicidé. C’était comme si elle venait de prendre un coup de poing dans le bide. Elle inspira par le nez, avant de porter une de ses mains vers sa bouche tandis que l’autre venait se positionner sous sa poitrine et son aisselle. Elle se détourna des deux hommes sans les regarder et les mots de Caldwell vinrent la frapper et il lui fallut faire appel à tout son self contrôle pour ne pas se retourner, lui balancer un « allez-vous faire voir », et s’en aller. Heureusement, tandis qu’elle pivotait pour toiser l’officier et lui rentrer dedans, elle croisa le regard d’Alexander. Elle s’y accrocha un instant, puisant de la sérénité et une forme de réconfort. Il voulait qu’elle garde son sang-froid. C’était normal après tout, la situation était suffisamment grave pour qu’elle ne fasse pas d’esclandre liée à son égo. Elle soupira, considéra son compagnon un instant, quelques secondes tout au plus, et elle se tourna vers Caldwell pour chercher à accrocher ses prunelles avec les siennes.

« Ce qui s’est dit avec Monsieur Forback est purement confidentiel. Vous pouvez toujours interroger votre soldat, le première classe Owens, qui était avec moi si vous voulez des détails précis. »

Elle aurait pu dire que c’était une habitude chez lui, parce qu’elle avait cru comprendre qu’Alexander n’avait eu le droit de donner sa version des faits qu’après le rapport d’un militaire de la sécurité dépêché sur place. Mais il fallait qu’elle joue la carte de l’apaisement, et qu’elle n’aille pas dans la surenchère débile et puérile. Surtout qu’elle ne répondait pas à sa question. Néanmoins, elle continua son propos, ne le laissant pas qu’avec cette réponse à ronger. C’est pourquoi elle lui tendit la main verbalement en faisant un pas dans son sens, malgré le ton condescendant sur lequel il lui avait demandé des précisions.

« Néanmoins, au regard des circonstances dramatiques, je peux vous dire que nous avons discuté de son altercation avec Monsieur Hoffman, ainsi que des fautes professionnelles qu’il avait commises. Il a ramené l’ensemble de la discussion sur un plan personnel, cherchant à discréditer Alexander à mes yeux. Bref, il a cherché à faire éclater mon couple, voyant qu’il ne sauverait pas sa place à la commission. Je lui ai fait une offre, qu’il a refusé et nous nous en sommes tenu là. »

Les derniers propos de Forback prenaient tout leur sens. Elle les avait entendus, elle ne pouvait pas se le cacher. Mais elle n’avait pas entendu un appel au suicide. Plutôt de l’aigreur, de la volonté de lui faire mal jusqu’au bout. Puis il avait conclu sur le fait que sa journée serait bonne. Ce petit connard devait bien rigoler, de là où il était maintenant. Le fait que Caldwell lui rentre dedans directement laissait sous-entendre à Erin qu’il la jugeait responsable de ce fiasco. Elle ne savait pas si c’était personnel, ou professionnel, toujours est-il que même si elle accusait le coup, elle ne se sentait pas responsable de la mort de cet homme… Enfin… En partie seulement, parce qu’elle était à l’origine de son suicide quand même, même si elle n’avait fait que son boulot. Elle savait qu’elle allait mal le vivre, mais elle devait conserver son masque d’inquisitrice pour le reste de l’entretien avec Alexander et Steven, sinon elle allait craquer. Est-ce qu’elle avait manqué de discernement ? Aurait-elle dû dire au geôlier de garder un œil sur lui ?

« Comment s’est-il étouffé ? », demanda-t-elle abruptement. Après tout, s’il s’était pendu avec ses draps, cela aurait dû se voir pendant les rondes. Mais bon, un prisonnier qui souhaitait se donner la mort à tout prix pouvait trouver n’importe quel moyen pour y parvenir. Avec de la volonté, mourir est simple, et peu importe le nombre de norme anti suicide des prisons. N’empêche, sa question n’était pas anodine. Elle contrebalançait le sujet sur Forback et plus sur elle.

Alexander Hoffman

Erin n’était pas très à l’aise et il y avait de quoi, quelques heures avant elle était avec cet infâme garçon pervers et arrogant. Il aurait bien esquissé un geste pour l’apaiser, mais cela n’était pas dans l’ordre du jour et encore moins dans le contexte. Le regard avait suffi. Il écouta attentivement ses propos, apprenant par la même occasion les thèmes évoqués durant cet entretien. La proposition devait être un plan B pour cet homme, connaissant Erin, elle ne pouvait pas le radier de la CIS comme un malpropre. C’est dans sa nature d’avoir de l’empathie et de donner une chance de se faire pardonner.

L’anglais ne parla pas, se décollant légèrement, pour avoir dans son champ de visions, les deux protagonistes, observant la situation. Il interviendrait si besoin, mais pour le moment c’est entre le colonel et elle. La question d’Erin, l’intrigua, puisque le colonel avait spécifié qu’il s’était étouffé avec ses draps, mais point de la manière dont il s’était prise. Une pendaison ? Non il l’aurait dit…c’est quand même glauque dans tous les cas.

Steven Caldwell


Le colonel l’écouta et fût quelque peu surpris de la voir suivre la mauvaise voie. C’était tout bonnement inacceptable, selon lui, d’invoquer la confidentialité à un moment pareil. Elle ne jouait pas le jeu en restant évasive. Une pirouette aussi subtile qui portait la marque de fabrique d’Hoffman. Mais bon sang, elle se moquait clairement de lui.

Les bons conseils de Sidney lui permettaient de se rappeler que cette jeune femme n’était pas entièrement responsable et il se doutait bien qu’un malaise se cachait probablement derrière sa suffisance. Heureusement, d’ailleurs, qu’il parvenait à faire ce constat : car l’officier avait la forte envie de refermer les portes de la cellule derrière elle et d’en jeter les clés dans la fosse sceptique.

Bien entendu, ce cliché était une façon de décompresser. Qui ne s’est pas un jour imaginé en train de malmener son adversaire juste pour calmer ses nerfs ? L’empressement, ces instincts basiques que certains suivaient parfois sans retenue, menaient toujours à de mauvaises décisions. Et Caldwell préféra ne pas répondre tout de suite, cherchant ses mots avant de poursuivre. Déjà, la question d’Erin resterait sans réponse. Elle n’avait pas besoin de connaître les détails de ce suicide, ce n’était pas un spectacle.

« J’ai eu tort de vous accorder cet accès. Vous n’auriez jamais dû rencontrer le prisonnier sous couvert du cadre professionnel. Ce travail revenait à vos pairs et pouvait clairement attendre notre retour sur Terre. »

Il fit un geste en direction du lit où les draps avaient été refait au carré.

« A quoi vous attendiez-vous en allant le voir ? A une soudaine repentance ? La gentille directrice qui remet sur le droit chemin un pervers extrême sur les traces de Berkham ? »

L’officier considéra Erin d’un air sombre. Le calme de ses propos trahissaient sa certitude, il n’avait clairement pas envie de se lancer dans un débat.

« Nous avons tous les deux une part de responsabilité dans ce suicide. Tous les deux, vous comprenez ? J’aurai dû vous empêcher de joindre cet homme et vous n’aviez pas à vous laisser entraîner sur vos sujets personnels. Et ne me ressortez pas vos fameux couplets sur le sexisme dont vous êtes la victime. »

Caldwell comptait les quitter lorsqu’il ajouta :

« Je vais faire retirer votre garde rapprochée maintenant qu’elle n’est plus nécessaire. Ce n’est pas de gaieté de coeur. Je considère que vous n’êtes pas digne de confiance, mademoiselle Steele, vous me confortez sur ma position initiale. Votre rang vous octroie des droits décisionnels à bord que vous maîtrisez mal. Je le conteste... »

Il fixa la cellule vide.

« Justement à cause de ce genre d’événements. Nous n’en resterons pas là, j’ai bien l’intention de saisir nos autorités respectives pour qu’elle tranche sur cette question problématique. A savoir qui aura le dernier mot à bord de mon vaisseau. »

Il secoua négativement la tête. Lui qui n’aimait pas s’étendre en arguments, il offrait justement de quoi envenimer la situation. Il voyait déjà une conversation interminable sur son innocence totale dans cette affaire. Ce qui était en soi une grande part de la vérité. Mais le colonel voyait surtout ce fait : si elle n’était pas allée dans cette cellule, s’il lui avait refusé cet accès, ce malade aurait été remis aux autorités sur Terre.

Le suicide, même d’un malade, entacherait la réputation de son vaisseau et de son équipage. C’était quelque chose qu’il avait beaucoup de mal à accepter.

Erin Steele


Elle avait de quoi répondre à chacune de ses phrases par un argument contraire, mais elle n’en fit rien, gardant une allure fermée et impassible. Pourtant, il lui assénait des coups verbaux, et elle avait de plus en plus de mal à encaisser. Il n’avait rien accepté du tout, c’était elle qui avait pris l’initiative d’aller voir Forback en lui imposant son choix puisqu’il ne voulait pas céder de terrain sur la garde rapprochée. Est-ce que c’était une mauvaise idée ? Elle ne le pensait pas. Ou peut-être un peu. Elle devait reconnaître qu’elle était allée voir Derick parce qu’elle avait un compte à régler avec lui, sous le couvert de sa fonction de représentante de la CIS. Elle aurait dû laisser faire des personnes moins impliquées. Enfin, c’était fait, ça ne servait à rien de ressasser. L’enquête le ferait pour elle.

Le fait qu’il emploie des mots comme « gentille directrice » lui fit monter la moutarde au nez et si ses yeux avaient été des armes à feux, elle l’aurait assassinée sur place en le fusillant du regard. Il enchaîna en soulignant la responsabilité qu’ils avaient tous les dans ce suicide. Elle resta impassible, soutenant son regard sans sourciller. Il la renvoya sur le sexisme. Mais il n’avait rien compris ce vieux débris. Rien. Elle ne l’avait jamais attaqué sur des propos sexistes, elle avait simplement pris un exemple qui aurait très bien pu être décliné sur l’ethnie ou la politique… Maintenant, s’il en faisait une affaire personnelle parce qu’elle était une femme, ça allait poser un problème. Son propos n’était pas objectif, mais purement subjectif. C’était comme ça qu’elle le percevait.

Quand il lui dit qu’il enlevait sa garde rapprochée, Erin fit les gros yeux. Elle avait mal entendu ou quoi ? Il se foutait clairement de sa gueule… En quoi la situation était différente de quand Forback était vivant ? Il était en cellule, parfaitement inoffensif, et pourtant ils n’avaient pas eu gain de cause quant au retrait des deux soldats qui leur tenaient la main. Elle ne comprenait pas. C’était simplement un abus de pouvoir pour leur montrer qui était le patron, rien de plus, et elle en avait la confirmation ici même. Qu’il ne la considère pas digne de confiance était une chose, elle l’acceptait sans rien dire, puisque de toute façon, elle ne le ferait pas changer d’avis, et d’ailleurs, elle ne comptait pas minauder et baisser la tête pour qu’il revoit sa position sur elle. Elle n’en avait rien à faire à dire vrai. Maintenant, s’il voulait jouer à ça, il n’y avait pas de problème. Elle estimait qu’il outrepassait ses droits, et elle ferait en sorte qu’on lui colle un second dans les pattes qui pourrait contester ses décisions.

Enfin, il termina par dire qu’il n’en resterait pas là. Ça tombait bien. Elle non plus, comme elle l’avait décidé intérieurement plus tôt. Elle le toisa quelques secondes. Elle était dévastée par la mort de Forback, aussi perfide était-il. Subir des attaques de la sorte, des attaques qu’elle avait encaissée toute la matinée, ça commençait à faire beaucoup pour elle, surtout que depuis son entretien avec Caldwell, elle n’avait été attaquée que sur sa condition de femme, et non sur son emploi. Forback étant plutôt le champion en la matière. Pour le colonel, c’était plus subtil. Elle ne savait pas si c’était vraiment de la misogynie ou s’il était vexé qu’elle se soit immiscée sur son petit plateau de jeu qu’il était habitué à diriger tout seul.

Elle croisa les bras.

« Ma conscience va très bien colonel. » Ce n’était pas vrai mais qu’importe, elle n’apparaitrait pas faible devant cet homme. « Et je suis tout à fait d’accord avec vous, nous nous retrouverons devant nos pairs respectifs pour discuter de tout ça. » Elle marqua une pause. « Et aux dernières nouvelles, quand je suis sortie de cette cellule, Monsieur Forback était vivant. Combien de temps a-t-il mit pour se suicider ? Votre geôlier, il se trouvait où ? Combien de fois est-il passé devant cette cellule avant de se rendre compte du décès du prisonnier ? Et dernière question, et pas des moindres, colonel : qui est l’officier responsable de ce geôlier ? » Elle laissa flotter quelque seconde afin qu’il tire les conclusions seul de ses questions qui remettaient en cause ses compétences et le plaçait réellement au centre des responsabilité. « Sur ce, je me rends dans mes quartiers, et je n’en sortirai pas jusqu’à notre arrivée, puisque je ne trouve pas que ma situation sécuritaire ait changé avec la mort de quelqu’un qui était déjà neutralisé et en cellule. Mais manifestement je n’ai plus besoin d’un garde du corps soudainement. » Elle fit un petit sourire à l’adresse de Caldwell. « Comme c’est ironique, n’est-ce pas ? »

Et elle tourna les talons, non sans un regard vers Alexander. Elle ne savait pas s’il serait d’accord avec elle, mais ce n’était pas son souci premier. Son souci premier était de s’isoler au plus vite. De sortir de cette tension et de cette atmosphère. Le gradé pouvait bien lui répondre, prendre la mouche ou autre, elle n’en avait cure. Elle n’avait plus rien à dire sur cette affaire tant qu’elle serait sur ce rafiot.

Alexander Hoffman


Alexander était légèrement en retrait, de toute manière l’échange se faisait entre Erin et Caldwell. Il se demanda la raison de sa présence, il trouvant comme seul raison logique, un besoin légitime du Colonel à mettre dans la même boucle les deux RDA. Évitant que l’un vienne le voir peut-être ? Comme avait pu le faire Erin ce matin. Cela était compréhensible.

En tout cas il se sentait étranger à cette discussion, qui pourtant être assez perturbante. Via la nouvelle que Forback était parvenue à emmerder encore plus le monde, en semant des graines de malheurs et de discorde, réussissant son coup par la même occasion et les paroles des deux protagonistes. Erin avait fait sa maline en évoquant la confidentialité, un état qui traduisait clairement de son choc d’apprendre la mort de l’agent du CIS et surtout une défense agressive aux premiers propos du soldat. Il était alors, pas étonnant que Caldwell n’apprécie pas. La tension montait d’un cran et l’anglais se demandait si cela n’allait pas se finir en cris. Mais cette éventualité serait étonnant, les deux se maîtrisait. Il aurait pu lui faire les gros yeux, pour la calmer, mais il préféra la laisser gérer, elle est grande après tout et puis bon, il n’avait pas à la tenir museler.

Il eut un moment de latence, avant que le colonel daigne répondre. Alexander était d’accord sur le premier dialogue, certes il aurait été mieux que laisser les autres agents du CIS se démerder avec Forback, évitant qu’elle s’expose face à cet homme, qui aurait de toute manière chercher à la mettre de son côté. Ce qu’il avait craint en refusant qu’elle s’en occupe, venait de se passer. Après, Steven semblait lui avait donné l’accord quand même et cette erreur devait le rendre malade, même s’il n’y avait là-dedans aucun « erreur » juste une malchance. Personne n’avait estimé la perversité de Forback. Par contre, la suite était clairement une attaque, la gentille directrice, aurait pu arracher un sourire à Alexander, qui avait plus ou moins pensé inutile de proposer le pardon à l’autre homme…mais cela était Erin et il n’y avait pas de jugement à apporter sur son besoin de donner une chance. Cela était noble de savoir être magnanime.

Au moins le colonel, reconnaissait leur « fautes » à tous les deux. Or, cela était inutile, pourquoi chercher à dire si c’est de la faute à quelqu’un ? Cet acte n’a pas de responsable, sauf celui qui le fait. Par contre le coup du sexisme, intrigua Alexander qui toisa quelques minutes le visage fermé de sa compagne. Mais de quoi il parle ? De sexisme dont elle serait victime ? Elle lui avait servi un discours de féministe ou bien ? Il était un peu stupéfait sur ce point, ce qui est agaçant, c’est qu’il ne sait pas ce qu’elle lui a raconté, donc il ne pouvait que supposer. Enfin, il n’espérait pas qu’elle ait sorti l’argument agaçant du sexe féminin. C’est un grand ferveur défenseur d’égalité, mais il avait horreur qu’on mette sur la table les arguments chocs du « je suis une femme, ou je suis noir ! » les arguments des minorités visibles qui certes peuvent être légitime, mais qui dans ce monde sont parfois abusif pour faire valoir des droits déjà en places escomptant en avoir plus. Alexander prône l’égalitarisme entre race et sexe, même droit pour tous, sans distinction de différences. Et non la discrimination positive. Pour cela qu’il avait horreur des discours « pro féministe » souvent extrêmes et ne pas l’égalité mais la supériorité.

Le colonel, annonça clairement que sous manque de confiance envers Erin, entraînant, la suppression de la garde rapproché. Une drôle de manière, avoir un maton était un signe de confiance ? Pourtant cela avait été perçu autrement. Mais soit, c’est son choix. Et l’anglais ne va pas s’en plaindre et il serait inutile d’avoir la réponse.

Et la fin fut une belle menace, les autorités pour savoir qui avait le dernier mot ? Mais cela allait trop loin, pour une histoire de suicide. Alexander, sentit une pointe d’agacement pointé en lui. Il était clair, que pour avoir ce genre de référence agréable, Caldwell avait dû avoir une discussion sacrément animée avec Erin, pour lui rappeler les autorités compétentes et trancher sur une question qui n’avait pas lieu d’être. L’anglais, fronça les sourcils, mais bon dieu elle s’était amusée à quoi avec le militaire ? Lui dire qu’il n’avait plus autorité sur son vaisseau ? C’est risqué et stupide ! Cela tournant au grand n’importe quoi, les paroles devenaient un poisson et fertile à des argumentations sans fin. Il toisa Erin, espérant qu’elle calme le jeu et ne s’emporte pas sur le terrain glissant des menaces et autres gamineries, qui seraient définitivement un jeu dangereux avec le colonel. Il ne fallait pas s’écraser mais se montrer sage, envers un adversaire qui se sentait tout bonnement menacée dans son autorité.

Erin ne tarda pas à répondre, elle était sur le défensive et agressif même si elle paraissait froide et calme. Les questions était des flèches lancées par pure provocation en réponse à ses attaques. Remettant Caldwell aux centres du débat sur ses propres responsabilités… L’anglais eut une moue dubitative… bon bah voilà la guerre était lancée. Et la fin fut l’apogée. Une dernière pique complètement inutile dont elle aurait pu se passer. Elle tourna les talons, sans adresser un seul regard à qui que ce soit. Eh bien elle se retirait de la guerre laissant les armes plantées dans son adversaire.

Par chance le colonel, ne répliqua pas. Alexander, suivit de son regard les mouvements agacés de sa compagne qui quittait la pièce. Il soupira, secouant légèrement la tête. Il n’était pas en accord avec tous, enfin pas avec la manière. Après, il était difficile, d’être objectif quand pareil événement survient et qu’on se fait attaquer. Que cela soit Erin ou Steven les deux étaient dans un état de colère néfaste à la réflexion.

Il se tourna vers le colonel, jugeant son aspect, un bloc de marbre. Il ne voulait pas remettre une couche mais plutôt faire redescendre la pression.

« Merci colonel », cela était autant pour les avoir informés que pour leurs avoir retiré la garde. « Ne vous flagellez pas à trouver un responsable. Ce geste est celui d’un malade, qui a réussi à augmenter les discordes. Là était son dernier but. Vous ne pouvez pas savoir qu’en accordant cet entrevu, ce genre d’évènement se passerait. Vous en êtes en aucun cas, responsable ni la sécurité de votre vaisseau. Mademoiselle Steele, n’aurait pas dû le voir, mais ce fut ainsi. Il n’y pas de solution. Le dédale ne souffrira pas d’un audit de sécurité qui remettrait en cause celle-ci, tout est déjà parfaitement ajusté. On ne peut pas prévoir des actes de folie pareille, des actes trop isolé pour demander une réévaluation complète. » Par-là, c’est une manière de dire, qu’il bloquerait un audit la jugeant inutile préservant le vaisseau. Par contre, il allait suggérer à Erin, de demander une évaluation complète des agents du CIS car là ça commence à bien faire les dégénérés mentaux ! Il se tut quelques instants, il était calme et agréable.

« J’ignore ce que vous vous êtes dit et cela ne me regarde pas. Mais le chef à bord c’est vous. Même si vos décisions, peuvent apparaitre étranges pour des civils. Comme vous l’avez dit nous sommes sur un bâtiment militaire et le dernier mot vous revient. Comme c’est le cas, pour nous sur Atlantis. » Il lui fit un regard confiant « Je suis navré que notre présence, ait déclenché involontairement ce genre d’esclandre. Et j’espère que cela ne va pas entacher nos relations professionnelles ainsi que la confiance et le respect. Pour ma part cela n’est pas le cas » Il était sincère, pas besoin de magouiller avec cet homme et cela serait stupide. Il ne prenait pas parti, il restait neutre.

Steven Caldwell


En face de lui, le colonel semblait pleinement hermétique. Il acquiesça en silence avant de lui répondre de manière très simple :

« Profitez du reste de votre voyage, Hoffman, il devrait se faire sous de meilleures auspices. »

Caldwell avait passé le message et avait été franc avec la co-directrice. Il partait maintenant du principe que leur différend se réglerait en plus haut lieu une fois de retour sur Terre. Cela ne le rassurait pas forcément puisqu’il voyait en elle une ennemie très dangereuse. Mais Steven n’était pas né de la dernière pluie et il saurait vendre sa peau chèrement. Les propos d’Hoffman aurait pu le rassurer, bien sûr, mais Caldwell doutait fortement que cette histoire s’arrête sur ce pont. L’anglais avait beau se vouloir rassurant sur le sujet, il ne contrôlait pas le reste de la commission.

Erin était devenue une menace sérieuse sur son croiseur et le colonel n’allait pas se laisser dévorer sans combattre. Il refusait qu’elle mette les pieds dans le plat, qu’elle s’impose de la sorte. Qu’importe son grade, le colonel en toucherai quelques mots à ses supérieurs.


Alexander Hoffman

Alexander observa quelques secondes le visage fermé de l’homme. Il n’en tirerait rien et ne pourrait lui passer aucun message de plus. Il était fermé en mode défensive le plus total. Cela ne servait donc à rien de continuer, autant partir et de le laisser méditer sur tout ça et calmer sa colère, sûrement très grande. De toute manière, l’anglais lui avait exposé ses faits à voir ce que voulait en faire le colonel.

« Je l’espère. Bonne journée colonel et bon courage » Il le salua, poliment, comme toujours. Bon courage ? Oui, cela pouvait avoir plusieurs significations. Il se retira avec élégance, pour sortir de la salle. Erin avait dû filer le plus loin possible et il ne désirait pas la voir maintenant. Il marcha donc en direction de sa propre chambre.



©Pando

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Sam 10 Juin - 18:17

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Part 15 :
La baisse de tension



Patrick Sidney

Sidney observa silencieusement l’agent de la CIS sur son passage et ne se contenta que d’un sage signe de tête alors qu’il relevait les différents signaux à travers son masque et sa démarche. L’homme n’avait pas eu besoin de rester dans le quartier carcéral pour savoir comment la conversation avait tourné. Elle passa sans véritablement le regarder ou répondre, comme si elle était occupée ou avait quelque chose d’urgent à faire. Cela le fit légèrement sourire alors qu’il la regardait s’éloigner.

« De l’orage dans l’air...» Marmonna le soldat qui discutait avec Sidney.
« Non, il vient tout juste de passer...» Répondit-il d’un ton rassurant.

Le psychologue et le militaire continuèrent d’échanger quelques banalités jusqu’à ce que son devoir le rappelle quelques ponts plus haut. L’homme profita donc de ce moment d’isolement pour ressasser tout ce qu’il venait de se passer et l’impact que cela pourrait avoir sur les membres d’équipage. À vrai dire, mis à part la colère évidente du commandant, le reste des hommes ne se sentiraient pas forcément concernés et ne ferait pas grand cas de ces problèmes.


Alexander Hoffman

Alexander sortait d’un pas calme de la salle. Il n’était pas vraiment dans de bonne disposition, mais se surprenant à ne pas être prodigieusement agacée. Il avait tenté de finir cette entrevue tendue sur une note plus apaisante pour calmer le militaire. Que ça marche ou non, cela n’était pas bien grave, mais au moins cet échange ne se finissait pas sur une tempête. En réalité, il était agacé par le comportement d’Erin, tout à la fois il la comprenait quand même. Il n’était pas en accord avec sa manière de faire ou même de ce qu’elle avait pu dire à Caldwell. Après tout, ils étaient singulièrement différents.

Hum en réfléchissant, il était un peu las de ce voyage qui semblait être de la surenchère de situation rocambolesque. Vivement, l’arrivée sur terre, pour se détendre et oublier ce genre de chose. C’est quand même incroyable que ce Forback est réussi à pourrir l’atmosphère comme cela. Comme quoi, les relents de pourriture mettent du temps à s’effacer.

L’anglais, comptait bien, rejoindre ses quartiers et trouver un moment de s’occuper, ne voulant absolument pas voir sa compagne à cet instant. Elle était partie furieuse et hors de question de lui rendre visite dans cet état. C’est un coup à se chercher des noises pour rien et que le second round de l’orage se passe dans l’intimité. Déjà, qu’ils avaient été pas loin de se fritter juste avant. Il attendrait qu’elle vienne d’elle-même.

Patrick Sidney

Sidney laissait ses pensées vagabonder depuis un certain moment lorsqu’il entendit des pas dans la coursive. Alexander quittait à son tour le quartier carcéral après avoir échangé quelques mots avec le colonel. Sidney le laissa s’approcher en le considérant longuement, ses mains dans les poches d’un complet assez sobre, et lui fît exactement le même signe de tête qu’à sa compagne quelques instants plus tôt.

Patrick Sidney


En marchant dans la coursive, Alexander tomba sur ce bon Sidney, un rictus agréable accueillis le signe de tête du psychologue. Il espérait bien le retrouver là. Après tout, si Sidney était présent ce n’est pas pour rien.

« Ce monsieur Forback semble avoir partiellement réussi son coup. » Lâcha-t-il en faisant un lien direct avec leur précédent entretien. « Votre amie est repartie en direction de ses quartiers. Comptez-vous aller à sa rencontre ou lui laisser du temps ? »

Alexander Hoffman

« Même dans la mort ses graines ont réussi à germer » fut la réponse pour confirmer les dires de son vis-à-vis.
« Non je compte la laisser ruminer et se calmer. Elle viendra me voir ou non quand l’orage sera passé »

Patrick Sidney

Sidney en profita en même temps pour examiner son comportement. Il était intéressant pour lui de savoir combien il pourrait être touché par la situation d’Erin. Car malgré sa retenue, il semblait évident qu’elle serait sous le coup d’une culpabilité injustifiée. Et qu’il lui faudrait du temps pour effacer ce sentiment inadéquat.
« Dans ce cas-là, je soupçonne l’un de nos cuisiniers de préparer un moka digne de la tradition...peut-être pourrions-nous lui rendre visite ? »

Alexander Hoffman

« Nous pouvons prendre une boisson, cela ne serait pas de refus, mais ça sera sans la présence de mademoiselle Steele » Il lui sourit appréciant l’initiative, mais y voyant surtout une manière d’échange avec une personnalité qu’il appréciait et trouvait intéressante.

Patrick Sidney

Sidney accueillit la réponse de son homologue avec un sourire sage.
Il tendit le bras vers l’avant et marcha à ses côtés en se faisant guide. Il l’emmena au mess des soldats, là où se trouvait le cuisinier Goose qui lui avait préparé sa bavette quelques temps plus tôt.

À cette heure-là, le self était vide et l’endroit faisait surtout office de cafétéria pour ceux qui voulait une petite pause. Il n’y avait presque personne et le cuisto, qui avait toujours la même dégaine, le salua d’un grand sourire.
« Je parie que tu viens pour le moka, mon gars ! »
Il remarqua la présence de Sidney et récupéra soudainement plus de contenance. Le psychologue lui inspirait visiblement un grand respect.
« Oh, bonjour Monsieur…je ne vous avais pas vu. »
« Bonjour Goose, ce n’est rien. J’ai trouvé sage de faire connaître à Monsieur Hoffman ici présent votre conception de ce café particulier. »

Alexander Hoffman

Bon finalement ça serait la spécialité du jour : le Moka. Alexander fit un sourire aimable au cuisinier qui l’accueillit avec chaleur.
« Bonjour Goose, apparemment il est fameux »

Patrick Sidney

L’homme acquiesça poliment puis prépara deux tasses qu’il déposa sur un plateau. Il y ajouta une petite coupelle avec quelques cigarettes en biscuit et, bien entendu, l’éternel petit carré de chocolat sur le bord de la tasse.

Sidney remercia puis s’installa à la suite d’Alexander, qui remercia à son tour le brave homme. Il goûta le café qu’il trouva excellent. Après l’avoir reposé avec un mouvement doux, il déclara :
« J’espère que votre compagne ne s’attardera pas sur ce sentiment injuste de culpabilité. A deux jours de votre arrivée sur Terre, il serait bien dommage que cela entache la qualité de vos congés. »

Il fît une pause avant d’ajouter :
« Il me semble que vous avez l’intention de les partager avec elle n’est-ce-pas ? Vous avez des destinations particulières en vue ? »

Alexander Hoffman

L’anglais n’était pas sûr de faire honneur au Moka de Goose, il n’a jamais été un grand fan de café et n’aimait que peu les saveurs fortes du breuvage. Alors, il ne toucha pas tout de suite la tasse, la laissa refroidir doucement... enfin ça, se fût avant de voir les cigares biscuits, il en prit un qu’il trempa dans la mousse onctueuse. Peu gourmand, il fut quand même assez satisfait de sentir une saveur chocolatée dans la boisson. Cela allait atténuer le goût du café. Et Il adorait le chocolat. Pendant, qu’il faisait tourner son cigare au beurre, observant celui-ci avec attention, Sidney enchaîna rapidement avec une belle transition, il faut le reconnaître.

« Je pense qu’il n’y a pas que de la culpabilité. Nous verrons bien, il faut laisser le temps que tout cela soit redescendu et digérer. » Il croqua dans son biscuit, répondant à son vis-à-vis quand il avait la bouche « vide ». Son regard se leva sur son visage.
« En effet, nous avons pris nos congés en même dans ce but. En premier lieu Londres, puis la Bretagne en France et après nous verrons s’il nous reste des jours… ça sera surtout rencontre de la famille respective et vu la mienne il y a déjà de quoi faire » Oui, les Hoffmans sont de sacrés cas…il eu un rictus amusé à l’évocation de sa famille.

Patrick Sidney

L'expression de Sidney se mua en un “ah” silencieux.
« Vous allez présenter votre compagne à votre famille. Et allez rencontrer la sienne. Vu l’importance des sentiments dont vous êtes visiblement investi, cela ne vous angoisse pas ? »
Il fît une mimique de boutade.
« Si vous avez un tant soit peu laissé paraître de l’angoisse un jour dans votre vie, bien sûr... »

Alexander Hoffman

Apparemment cette révélation semblait étonner Sidney. Bon, après, ils ne rentrent pas souvent sur terre et il voulait profiter de sa famille et présenter Erin ne le dérangeait nullement, ils se fréquentaient depuis 1 an avant de se mettre en couple.
« Cela vous surprend ? » Un petit rire se fit entendre, lui angoissé ? Oui, il avait comme tout humain normalement constitué des angoisses, sauf qu’ils les domptaient.

« Non pas vraiment. Je verrai bien, si elle ne me quitte pas après avoir rencontré ma famille. Les Hoffman sont de bon anglais survoltés et très joyeux… dans leurs folies » Dit-il amusé, cela ne le dérangeait pas de parler de ça. Cela était plus léger que le sujet avec Caldwell.

« Et vous, vous n’avez pas de madame Sidney ? » Il ne serait pas le seul à parler un peu de lui. De toute façon, dès qu’il commençait à reporter le projecteur sur autrui, il était difficile de revenir sur lui après.

Patrick Sidney

Sidney acquiesça, comme s’il avait lu dans ses pensées et acceptait que l’intérêt se retourne sur lui.
« Il y en a eu une. Viviane Roselyn Sidney, une australienne des plus ravissantes. »
Il haussa un instant les épaules.
« Nous avons vécu de très bons moments. Mais le cancer a fait irruption dans nos vies et nous a séparé...»

Alexander Hoffman

Ainsi, le brave homme avait perdu sa femme d’une bien triste façon. Enfin la mort n’est jamais très joyeuse normalement. Il avait eu une petite amie, morte d’un cancer du sein, une relation de un an pas autant que de longues années soldées par un mariage. Il lui fit un faible sourire, ignorant si le sujet était encore une plaie ouverte ou bien, si elle avait cicatrisé laissant une zébrure à l’homme.
« Navré de vous évoquer ça Sidney. » De la politesse mais un respect évident.

Patrick Sidney

« Ne le soyez pas, voyons. » Répliqua le psychologue en souriant.
« Je n’en garde que des bons souvenirs et j’oeuvre dans cette grande famille en attendant que ce soit mon tour. Nous sommes tous que de passage, au final, et je préfère mettre le temps qu’il me reste à disposition de tous ces braves soldats que de m'apitoyer sur la perte de mon aimée...»
Il le regarda un instant avant d’ajouter :
« Le temps est précieux en couple. L’amour est un jardin fertile mais qu’il faut savoir entretenir une fois la folie de la passion éventée. Sur nos trente quatre ans de mariage : jamais une seule dispute. J’espère que vous en nourrissez le même but. »

Alexander Hoffman

Alexander lui fit un rictus, il avait l’art de choisir de beaux mots pour transparaître l’éclat d’une histoire passée sans lui ajouter un peu de poussière. Il goûta le fameux Moka. Hum pas mauvais, mais trop fort en café pour le britannique qui regrettait son infusion d’herbe.
« Non. Je ne suis pas pour un couple sans dispute. Il en faut, mais sans en abuser. Quelques pincées, sinon cela ne peut refléter à mon sens la complexité de la vie. Il faut de tout sans abus dans l’extrême »

Patrick Sidney

« Difficile d’objecter à vos propos. Mais avez-vous déjà connu ce type de dispute avec votre compagne ? Je ne voudrais pas vous paraître intrusif, bien sûr, mais j’ai le sentiment que vous n’avez pas encore expérimenté ceci... »

Alexander Hoffman

« Un conflit avec tierce personne comme il vient de se passer avec le colonel et Erin ? Ou vous parlez de dispute au sein du couple ? » L’anglais préférais être certain des propos de son interlocuteur.

Patrick Sidney

« Je serais tenté de vous dire : “les deux”. Mais ce ne serait pas très honnête envers vous et la curiosité qui m’habite. Je parlais surtout de votre couple. Celui-ci est nouveau, il est logique de penser que vos premières disputes seront forcément différentes de ce que vous avez connu jusqu’alors. »
Il ajouta ensuite avec un léger sourire blagueur :
« Sauf si vous me soutenez avoir exercé votre charme pour acquérir un nombre faramineux de conquêtes et avoir tout appris des femmes. »

Alexander Hoffman

L’anglais ricana à cette dernière remarque des plus taquine.
« Je n’ai pas cette prétention. » Cela serait présomptueux de sa part, d’oser clamer haut et fort de connaître tout des femmes. Aucun homme ne pouvait se gargariser de ce genre de chose et l’inverse étant aussi vrai.

« Mais pour répondre à votre question et assouvir votre curiosité » Il lui fit un rictus entendu « Non et étrangement nous ne nous sommes jamais vraiment disputés. Des prémices, mais l’un ou l’autre à toujours réussi à désarmer la bombe, si je peux me permettre cette expression. Et en toute franchise, nous étions en pleine irritation quand le colonel nous a convoqué. »

Patrick Sidney

Sidney buvait son café tout en l’écoutant. Il hocha la tête aux derniers propos de son interlocuteur, légèrement surpris, dans une expression laissant paraître un “ah, tiens ?”.
« Serait-ce encore du fait de ce Forback ? »
« Bien entendu sinon cela ne serait pas drôle. » L’anglais, fit tourner une nouvelle fois son gâteau dans la mousse, préférant le manger ainsi, pour ne pas avoir le goût du café.
Sidney le regarda faire puis ironisa :
« Une thérapie de couple vous siérait-elle si cela devait perdurer ? »

Erin Steele



Erin était arrivée dans le mess dans le but de venir boire un thé, quand elle entendit la proposition de l’interlocuteur d’Alexander. Elle bifurqua, arrivant sur leur côté et elle passa dans le dos de l’anglais pour venir poser ses mains sur ses épaules, au niveau de ses trapèzes.

« Qu'est ce qui devrait perdurer qui pourrait susciter une thérapie de couple ? », fit-elle en toisant Sidney qui du coup lui faisait face. Hors contexte, elle se faisait une myriade de films, comme toujours.

Alexander Hoffman


Alexander avait esquissé un rictus amusé, à cette proposition teintée d’ironie. Bien entendu, il comptait lui répondre à sa manière avec un humour décalé et dans la surenchère, quand un ange passa. Cet ange, était plutôt la déesse de la colère…enfin elle avait le visage neutre, les yeux plus brillants peut-être… observateur comme il est, Alexander avait remarqué qu’elle s’était repoudrée avec une touche de maquillage pour ne rien laisser paraître des larmes ou des efforts de rage qu’elle avait dû laisser se libérer.

Elle bifurqua, machinalement il se redressa quand elle posa ses mains sur ses épaules. Enfin déjà qu’il avait une stature bien droite, cela ne se vit pas vraiment. L’anglais leva sur le côté son visage pour lui lancer un petit regard. Il hésita à lui balancer une connerie, mais pas certain qu’elle soit d’humeur. Il atténua donc sa pique.

« Ma jalousie envers ton fan club » dit-il simplement, avec un regard un peu plus taquin, pour lui signifier qu’il déconnait clairement. Il toisa son Moka, elle n’aimait pas le café… il ne pourrait même pas s’en débarrasser par fausse galanterie. Même, s’il avait eu un thé, il lui aurait proposé donc dans un sens, cela n’est pas mal.

Patrick Sidney

Sidney, quant à lui, eût un large sourire de bienvenue alors qu’il se redressait.
« Mademoiselle Steele. Nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de nous présenter dans les règles de l’art. Prenez place, je vous en prie. »
L’homme attendit qu’elle s’installe avant de se rassoir.
« Si vous comptez commander une boisson, je vous suggère d’en ajouter une autre pour notre ami ici-présent. Son exceptionnelle politesse lui interdit de rejeter ce Moka et je suis certain que vous connaissez ses goûts à la perfection. Vous serez alors d’un secours fort appréciable. » Ajouta-t-il alors en faisant un clin d’oeil à Alexander, qui lui rendit via un rictus. Il n’avait pas pu cacher cela au psychologue, mais bon dans un sens, il boudait la boisson depuis.

Erin Steele


Erin toisa Alexander. Elle n’avait manifestement pas envie de sourire, ni même de se montrer taquine. Ils ne parlaient pas de ça, mais qu’importe s’il ne voulait pas s’en ouvrir, elle n’allait pas insister. Des fois, ça l’énervait, son petit côté mystérieux, et elle n’était pas dans de bonne disposition. Elle inclina la tête, comme pour dire « message reçu » et elle se décala pour lâcher les épaules de l’anglais alors que le second british à cette table (elle était certaine qu’il était de la même origine qu’Alexander, rien qu’à sa façon de parler, son petit accent et son allure vestimentaire) se levait pour l’accueillir.

« Je vous en prie, appelez-moi Erin, j’ai eu ma dose de « mademoiselle Steele » aujourd’hui. », fit-elle aimable en s’installant à la gauche d’Alexander, en décalant sa chaise dans une légère diagonale afin de pouvoir regarder les deux anglais. À peine assise, elle colla sa jambe à celle de son compagnon, à la recherche de contact tout simplement. Elle ne put s’empêcher de pouffer un peu en voyant la tasse devant le RDA suite à la remarque de Sidney.

« J’arrive au bon moment pour t’empêcher les aigreurs d’estomac », ajouta-t-elle à l’adresse du concerné. Elle semblait moins encline à montrer les crocs et peut-être que la plaisanterie d’Alexander sur son fan club combinée à sa situation avec sa boisson dont il essayait tant bien que mal de boire en en atténuant le goût avaient fini par faire mouche sur son humeur.

Elle savait ce que c’était. Elle détestait le café et c’était souvent une norme d’accueil. Un café, proposé, presque imposé, alors qu’elle n’avait rien demandé. Elle se souvenait de plusieurs stratégies pour atténuer le goût, sucrer à outrance, tremper les biscuits, boire cul sec, bref, à chaque fois, sa tête l’avait trahi. Il n’y avait rien à faire, c’était vraiment trop amer pour elle.
« Je te prends un thé », fit-elle en se levant pour se diriger vers le comptoir pour affronter le cuisinier Goose qui allait certainement essayer de lui refiler du Moka.

Alexander Hoffman

Apparemment la petite blague ne fit pas son effet, enfin pas dans l’immédiat. Celui-ci arriva plutôt bien après combiné avec la boutade du psychologue sur l’amour qu’avait l’Anglais sur le Moka de ce brave Goose. Il regretta tout de suite le manque de contact, il aimait bien la sentir sur ses épaules, même si le geste était un brin possessif. De là, où elle venait de prendre place, il ne pouvait pas la toucher par l’intermédiaire de ses mains. Tant pis, il ferait sans, pourtant il aurait aimé lui apporter le soutient par ce simple geste. Mais le contact de sa cuisse, lui rassura et naturellement, il décala la sienne, pour lui donner plus de résistance et de surface à toucher. Un geste invisible aux yeux de leur interlocuteur.

« Exactement, le timing est parfait » Dit-il avec un petit rictus en la toisant.
Elle se leva pour aller chercher un thé autant pour elle que pour lui « Merci ». Il avait d’autre remarque en réserve mais ils n’étaient pas seul et en conséquence il se garda bien de la bousculer vocalement parlant, histoire de faire passer la pilule. Son regard alla sur Sidney, attendant sûrement une remarque de celui-ci.

« Une compagne des plus serviables, jeune homme. Et vous avez bon goût. » Confia gentiment le psychologue. Il fît ensuite une petite référence à sa réaction que l’homme avait bien entendu décortiqué : « ...en bon Anglais, vous faites honneur au flegme de votre culture. »

Alexander hocha la tête, oui physiquement Erin était magnifique, mais ce n’est pas seulement pour son enveloppe charnelle qu’il avait été attiré. En réalité, il était tombé amoureux d’elle, avant tout pour ce qu’elle était et non pour sa plastique.
« Oui, quand vous apprenez à la connaître, vous verrez qu’elle ne brille pas que par son charme. » L’homme toisa d’un sourcil arqué son vis à vis, attendant un développement suite à son flegme.

« C’est évident. » Compléta Sidney. « Vous n’êtes pas homme à vous contenter de la superficialité. Cette jeune femme semble faite pour vous... »

« Nous verrons, si ça dure plus longtemps que les fatidiques trois ans » Des études avaient montrées que l’amour ne duraient que ces faibles années-là. Puisque dans la nature c’est le temps, que l’enfant soit suffisamment indépendant, pour n’avoir plus qu’un parent. Alexander n’y croyait pas vraiment, sinon ils n’auraient pas des couples avec de nombreuses années heureuses ensemble. Après, il avait eu le “malheur” ne pas connaître de relation plus longue que 3 ans et 10 mois, mais ça personne ne pouvait le savoir au contraire des études qu’avait dû lire Sidney. Enfin bon, l’anglais ne voulait pas dire qu’elle était la “femme” de sa vie, alors qu’ils n’étaient qu’un jeune couple, pour ne pas avoir de faux espoirs enfantins.

« Je vous le souhaite. » Fît sagement Sidney en voyant revenir sa compagne avec de nouvelles tasses. Alexander lui fit un rictus en hochant la tête.



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Sam 10 Juin - 18:36

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Part 15 :
La baisse de tension


Erin Steele


Elle revint quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes, dont une qu’elle disposa devant son compagnon. « Thé vert, menthe orange, abricot et fleur de sureaux. », annonça-t-elle, avant de poser son thé au jasmin, plus classique, à sa place. « Vous désirez quelque chose pendant que je suis debout ? », demanda-t-elle à l’adresse de Sidney.
« Non merci, Erin. Vous êtes bien aimable. »

Alexander Hoffman

Toujours plus d’ingrédients ! Il aime bien ce genre de mélange, puisque nouveau et différent de ses saveurs habituelles qui chérit comme le Earl Grey et le jasmin. De toute manière, Alexander est attiré par la nouveauté, sa grande curiosité étant vecteur de cet attrait.
« Merci, eh bien, il y a de quoi découvrir dans cette tasse » Il prit celle-ci, soufflant un peu dessus, pour refroidir le contenu. Il avait oublié qu’il avait déjà bue cette saveur. Les saveurs étaient agréables à sentir et il n’avait peur que d’une chose : que cela soit décevant en bouche. Enfin il verrait bien, la boisson était encore trop fumante, en tout cas, il y a de forte chance, qu’il se remémore cette saveur en la buvant. Dès qu’Erin fut assise, il colla sa jambe à la sienne.

Patrick Sidney


Sidney suivit Erin du regard et attendit qu’elle se soit de nouveau installée avant d’observer, très brièvement, les deux tourtereaux. Il porta la tasse à ses lèvres puis déclara d’une voix très simple :
« Il est regrettable que vous ayez enduré tout ceci au début de votre voyage. Mais je souhaite que vous puissiez tirer une croix sur cette affaire et apprécier ce que le reste du trajet a à vous offrir. »
Il fît un geste raffiné pour englober l’endroit.

« Il y a beaucoup de choses à voir et à faire ici-lieu. Et ce sera bien dommageable de l’éviter à cause de cet individu... »

L’homme regarda Erin.
« Vous a-t-on déjà parlé du pont douze ? »

Erin Steele


En effet, Erin avait fait appel à sa mémoire pour se souvenir qu'Alexander avait bu ce thé précisément lorsqu'ils avaient partagé un moment ensemble au tout début de leur collaboration, juste après une réunion mémorable où il avait vendu les bienfaits de l’enzyme Wraith à des fins thérapeutiques à la commission. Berckam, comme toujours, avait été exécrable. Il était déjà, et cela faisait froid dans le dos, possédé par la créature Alien et ses plans ne devaient pas être loin d'être arrêtés pour être mis à exécution ensuite. Elle fit un sourire au RDA qui ne se souvenait manifestement plus de ce thé. Qu’importe.

Elle n’eut pas le temps de recoller sa jambe à celle d’Alex qu'il prit l’initiative de le faire de lui-même. C'était aussi une façon pour elle de tâter le terrain. Ils étaient partis contrariés aux cellules et ce qu'il s’y était produit n'avait rien arrangé. Tandis qu'elle gardait sa tasse posée sur la table entre ses deux mains, comme pour se réchauffer, Sidney attira son attention.

Ses propos étaient à la fois pour elle et pour Alexander même si elle se sentait un peu plus concernée, surtout qu'il termina par lui poser une question en la regardant directement. De quel individu parlait-il ? De Forback, pouvait elle supposer. Elle, elle avait pensé au colonel directement.

« Non du tout. »

Elle le toisa franchement, avant de reporter son attention sur Alexander. Il devait connaître puisque la question ne lui était pas directement posée.
« C'est dommageable en effet mais il est dans mon intérêt de rester dans mes quartiers. »

Elle porta la tasse à ses lèvres et elle avala une gorgée de thé au jasmin. Trop chaud. Elle ne cilla pas même si ses yeux brillèrent de s'être légèrement brûlée le palais et la langue. Elle reporta son regard ailleurs, le laissant flotter alors qu’elle se répétait intérieurement que se faire mal volontairement ne l'aiderait en rien à passer cette épreuve.


Patrick Sidney


« Voyons, voyons... » Fît Sidney d’un air entendu. « Vous n’allez tout de même pas vous enfermer dans vos quartiers pendant deux jours ? »
Il offrit un regard bienveillant tout en notant mentalement sa réaction.

« Vous réagissez à chaud jeune femme, c’est tout à fait humain et naturel. Mais il serait malheureux de manquer la plus belle partie de la vie sur le Dédale à cause des récents événements. »
Il acquiesça doucement, usant d’un ton chaleureux et non imposant.
« Votre décision ne devrait être aussi ferme. Peut-être devriez-vous prendre le temps d’y réfléchir pour parvenir à cette conclusion ? Alexander et vous-même avez de bien meilleures distractions à vivre à bord. Une visite sur le pont douze, par exemple, vous serait la bienvenue. Cela vous mettra assurément en de meilleures dispositions pour votre arrivée sur Terre. »
Le psychologue lui sourit avant d’ajouter dans un humour Anglais :
« C’est une prescription médicale. »

Alexander Hoffman

L’évocation du pont douze rappela la promesse qu’il s’était faite, quand il avait découvert ce lieu grâce à Nelly. Son regard se tourna vers sa compagne qui affirmait qu’elle ne voulait plus sortir. Oh il serait bête de réagir ainsi. L’anglais laissa Sidney parler, tout en collant un peu plus sa cuisse contre celle de sa compagne. Le regard acier de l’homme pétillait d’amusement à la prescription de Sidney. Il toucha la main de sa belle.

« Tu n’as pas le choix. Il te faudra sortir ce soir à 19h. Mademoiselle Bricks m’a fait visiter le pont douze et ça vaut le coup, pour se changer les idées » Il lui fit un sourire charmant, tout en caressant avec douceur sa main. « Avant ou après, tu auras une tête à tête avec Sting, enfermé dans les quartiers du personnel » Seule Erin, pouvait comprendre de quoi il parlait. Cette bougie de massage avec le texte du refrain d’une célèbre chanson de The Police, qu’il lui avait offert. Pour Sidney, cela pouvait être simplement l’écoute de musique.


Erin Steele


Comme elle s’y attendait, les deux hommes ne l’entendaient pas de cette oreille. Est-ce qu’elle avait volontairement exagéré pour qu’ils réagissent en la chouchoutant ou en la plaçant au centre de l’attention ? C’était bien probable, même si sur l’instant, elle pensait réellement ce qu’elle disait. Elle ne voulait plus quitter ses quartiers. Elle ne voulait pas se sentir surveillée par le colonel, par le biais des caméras ou de ses hommes. Elle ne se sentirait pas à l’aise, et encore moins naturelle. Néanmoins, elle fit un sourire à la conclusion de Sidney, retrouvant là une forme d’humour qu’Alex maniait bien. Elle se demandait bien comment on pouvait lui refuser quoique ce soit avec son phrasé et ses manières.

Elle allait répliquer quand Alexander plaqua un peu plus sa cuisse sur la sienne, lui faisant un appel silencieux pour qu’elle arrête de faire sa tête de mule et qu’elle suive les dires du psychologue. Il renforça son emprise en prenant sa main tout en la toisant de son air pétillant. C’était le même. Comment lui refuser quelque chose à lui aussi ? Qui plus est, la petite tête à tête avec Sting était plutôt plaisante selon les projections qu’elle s’en faisait.
« Je ne sais pas… » Elle fit un pâle sourire en caressant avec son pouce un des doigts de l’anglais. « Franchement, je trouve ça un peu déplacé de prendre du bon temps alors que quelqu’un s’est suicidé. Ce n’est pas tellement approprié, sans parler du fait qu’indirectement, j’y suis pour quelque chose. »

Elle regrettait amèrement d’être allée le voir. Mais ce n’était pas comme-ci on ne l’avait pas prévenu plus ou moins implicitement. Oui, elle culpabilisait, en plus de ressentir une colère sourde contre cette culpabilité et contre le colonel Caldwell qui n’avait pas manqué d’instrumentaliser le décès de Forback pour lui voler dans les plumes. Elle aurait sans doute fait pareil à sa place, et cela la rendait d’autant plus morose.

Patrick Sidney


« Vous décideriez de vous enfermer dans vos quartiers pour le restant du voyage afin de ne pas subir de jugement ? » Questionna tranquillement Sidney.
Il haussa légèrement les épaules.

« Non, je ne pense pas que vous soyez femme à craindre les regards d’autrui. Mais plutôt à culpabiliser sur un accident dont vous ne pouvez-vous retenir responsable. Permettez-moi de vous éclairer... »
Sidney prit sa dernière gorgée avant de débuter sur un ton plus discret.

« La pathologie narcissique et perverse de cet homme suit un schéma précis Mademoiselle Steele. Il a considéré que vous lui reveniez de droit et qu’il pouvait utiliser tous les moyens nécessaires pour que vous deveniez sa “propriété”. »
Il précisa subtilement :

« “Tous” les moyens. Détourner votre compagnon, un concurrent extrêmement gênant, représente une étape. Un objectif vital pour lui. Ce qui explique une telle “créativité” dans ses tentatives. Il a ainsi oeuvré jusqu’à ce qu’il entre dans une situation d’échec ultime. »

L’homme fit une pause avant de conclure.
« Tout cela pour vous dire, jeune femme, qu’une fois au pied du mur, sa seule solution consistait à marquer votre esprit dans un désir de vous accaparer une dernière fois. Si vous n’êtes pas à lui, vous ne le serez pas pour les autres ! Je suis navré de vous dire que vos réactions actuelles suivent exactement la volonté de cet homme... »

Erin Steele


Erin s’était fermée, mais ça ne l’empêchait pas d’écouter ce que lui disait Sidney. Elle savait qu’il était dans le vrai, et elle avait passablement la même analyse que lui, si elle y réfléchissait deux minutes. Elle n’avait strictement rien à se reprocher. Derick Forback avait conduit l’entretien dans toute sa longueur, arrivant pile où il voulait aller. Est-ce qu’elle devait le laisser gagner et se renfermer, culpabiliser et rejeter toute forme de bien être, de détente, et d’amour ? Au fond d’elle-même, elle savait que ce sentiment de culpabilité n’était que provisoire, mais cela lui faisait peur quand même.

Ses doigts pianotaient sur la tasse de thé qu’elle avait laissé sur la table désormais, pour attendre qu’il refroidisse. Elle n’avait plus envie de se brûler l’œsophage ou la langue. C’était puéril comme façon de réagir.
« Votre raisonnement se tient. » À nouveau ce pâle sourire qu’elle avait déjà servi quelques secondes auparavant. « Je comprends tout ça, mais c’est là, au fond de moi, et je n’y peux pas grand-chose. J’essaye d’intellectualiser la chose comme vous le faites, et ça atténue cette sensation, mais ça la remplace par autre chose, comme de la colère… » Erin savait très bien s’auto analyser, déterminer les sentiments qui l’habitaient ainsi que les émotions qui la traversait. « … et de la rancœur. »

Elle plissa les lèvres, accentuant le contact pressant de ses doigts sur ceux de l’anglais, toujours présent physiquement dans l’échange même s’il se taisait. Elle cherchait le réconfort.
« Ça va passer. » Et il n’avait pas tort. Elle s’en foutait un peu qu’on la regarde, mais elle n’avait pas envie de parader dans les coursives comme une oie blanche alors qu’elle se sentait coupable. Elle avait plutôt envie de se ratatiner dans un coin et de se faire oublier. Mais elle savait aussi que c’était ce que le colonel voulait, et par pur esprit revanchard (elle n’avait pas été élevée en France pour rien celle-là), elle pouvait aussi très bien se pavaner. Elle soupira.
« Enfin, vous avez sans doute raison, je ne devrai pas m’appesantir. Il parait que les relations sociales sont le meilleur vecteur de bonne santé psychique », fit-elle en observant le psychologue, cherchant certainement une approbation à cette remarque qui pouvait s’apparenter à une question ouverte. Erin était férue de psychologie et elle maniait bien différentes théories même si elle n’était pas spécialement formée. C’était innée, sans être totalement aboutie et intellectualisé.

Elle n’avait pas honte de reconnaître qu’elle était atteinte moralement par cette affaire. Elle était d’ailleurs encline à faire un effort comme le soulignait sa dernière réponse. Et ce n’était pas dans le but d’aller agiter son beau ramage sous le nez du renard chauve. C’était avant tout pour elle et son bien être intérieur qui était tout perturbé.

Patrick Sidney


« Tout à fait. » Fît tranquillement Sidney. « Cela passera et je continue de vous recommander le pont douze pour ce soir. »

Il fît un clin d’oeil complice à Alexander avant de se lever. Il avait remarqué l’heure sur la grande horloge du mess.

« J’aurai apprécié passer plus de temps avec vous mais l’heure avance et mes consultations vont débuter. Et la politesse me rappelle de ne pas vous accaparer au détriment de votre intimité jeunes gens. Je vous souhaite donc une bonne journée. »
Le psychologue serra la main d’Alexander puis d’Erin. Ne sachant si celle-ci se contentait de faire la bises.

« Alexander. Erin. » Fit-il poliment.
L’homme ajusta sa veste de son complet, leur offrit un dernier sourire puis les quitta en emportant sa tasse avec lui.

Alexander Hoffman

Alexander était resté silencieux durant cet échange, non pas par manque d’intérêt, mais simplement parce qu’il était en accord avec les paroles de Sidney. Et aussi, parce que cela concernait Erin et qu’il n’avait pas à aller de son commentaire, qui serait un copié coller de son homologue d’origine anglo saxonne. Cependant, il resta très présent, en offrant le réconfort, donc Erin avait besoin, en laissant sa main, qui s’était retourné, pour lui agripper la paume et la serrant avec cette douceur. Un geste simple, mais suffisamment parlant, pour qu’elle comprenne. Surtout que sa cuisse était là.

Erin avait une bonne capacité pour s’analyser et mettre des mots sur ses ressentis, chose qui est bien. Il la toisa, quelques instants, alors que notre bon psychologue mettait fin à leur échange à trois. Le travail reprenait et l’anglais, serait en effet resté encore quelques minutes en sa compagnie, mais toute bonne chose avait une fin. Il se leva, d’un mouvement fluide, pour serrer la main de Sidney.

« Bonne journée Sidney, ce fut un plaisir. Nous nous recroiserons j’espère» élément qui soulignait son appréciation et son désir de le revoir si cela le tentait. « Avec ou sans plateau bicolore » Petite référence aux échecs. Dans un sens, trouver un adversaire digne de ce nom était une belle opportunité.

Quand l’homme disparu, il se mit derrière Erin, lui caressant la joue, avant de se pencher pour l’embrasser sur celle-ci il lui murmura « On rentre, j’ai une séance de papouille détente à faire à une belle ondine »

Erin Steele


Erin serra la main du psychologue afin de lui dire au revoir, comme il la lui tendait. En temps normal, cela ne la dérangeait pas de faire la bise, mais dans un contexte professionnel, ou purement officieux comme ici, échanger une poignée de main lui semblait bien plus approprié. Bref, elle s’était levée, accompagnant le mouvement de son compagnon.

« Bonne journée à vous aussi et au plaisir », répondit-elle aimablement, tandis qu’il finissait de les saluer avant de s’éloigner vers ses occupations pro de la journée. Elle n’avait eu qu’un bref échange avec cet homme, mais elle sentait qu’elle pourrait l’apprécier. Néanmoins, elle était persuadée qu’il ne pouvait pas être aussi aimable et serviable tout le temps sous peine de se faire un ulcère. Ou alors, c’était un garçon optimiste et qui savait prendre les choses comme elle venait sans trop s’en formaliser. Un anglais en somme, qui collait bien au stéréotype du flegme qui les caractérisait.

Alexander la tira de ses pensées en passant derrière elle et en lui caressant la joue avant de l’embrasser. Les murmures la firent frissonner et elle pencha légèrement la tête pour lui claquer un baiser sur la joue également. « D’accord », répondit-elle en murmurant elle aussi. Elle fit un quart de tour pour le prendre par la main et l’entrainer vers la chambre.


©Pando



RP END 10/06/2017

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