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Bureau A. Hoffman : [INTRIGUE] Juste une mise au point

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Karola Frei
Major
Second responsable militaire
Bannière perso (image 901x180px) : Bureau A. Hoffman : [INTRIGUE] Juste une mise au point 1562430542-image-profil
√ Arrivée le : 14/05/2015
√ Date de naissance : 09/04/1983
√ Nationalité : Allemande

√ Age : 41
√ Messages : 2298
√ Localisation : Site Alpha

Dim 5 Fév - 15:26

Karola Frei
Jour 5 - 11h30

Après avoir été raccompagnée dans ses quartiers par Adam après son pétage de plomb, Karola était restée dans son lit. Le Lieutenant lui avait demandé de se reposer mais elle n’en fit rien. Elle venait de littéralement péter un câble, elle s’en rendait compte à présent et il fallait à tout prix éviter que cela ne récidive. Alors, se redressant sur son lit, elle décida de faire un peu de méditation histoire de redescendre un peu et de reprendre ses esprits. Elle reste un peu près 45 minutes assise en tailleur dans son lit à tenter de faire le vide, de respirer calmement et de reprendre le dessus sur elle-même. Seulement ses nerfs avaient été mis à tellement rude épreuve qu’elle eut beaucoup de mal à faire ce travail sur elle qui lui était pourtant d’habitude si facile. Elle aurait pu rester ainsi pendant un peu plus longtemps et cela lui aurait fait le plus grand bien mais son oreillette posée sur sa table de chevet grésilla. Ouvrant les yeux, Karola l’attrapa en maugréant et écouta l’appel qu’on lui passait.

// Ici Frei. //

// Major Frei, ici Erin Steele, vous est-il possible de venir dans le bureau de Monsieur Hoffman ? Nous avons besoin de discuter.//

// J’arrive tout de suite. //

La jeune femme leva son séant de son lit en se doutant très bien de ce que les deux administratifs voulaient s’entretenir avec elle. Attrapant une veste, elle ouvrit sa porte et tomba sur Lawson, planté comme un piquet devant. Ce dernier, craignant une nouvelle fois que sa supérieure ne tente un sale coup, lui barra la route.

- Inutile de vous inquiéter Lawson, nous sommes convoqués par l’agent Steele chez Monsieur Hoffman.

Le jeune homme qui n’avait pas envie de commettre une nouvelle erreur, resta campé sur ses positions. Karola soupira.

- Contactez-là si vous ne me faites pas confiance.

Le soldat porta sa main à son oreille et tapota dessus pour l’activer.

// Agent Steele, ici le sergent Lawson. Pouvez-vous confirmer la convocation du major Frei chez Monsieur Hoffman.//

// Oui je lui ai demandé de venir dans le bureau de Monsieur Hoffman. Un soucis Sergent ?//

//Aucun madame. Je l'escorte immédiatement. Lawson terminé.//

Les bras croisés, Karola lui lança un de ces regards qui voulaient dire « je vous l’avais bien dit » puis fit signe à Lawson d’avancer et d’ouvrir la marche pour se rendre chez Alexander. La jeune femme préféra ne pas faire de plan sur la comète pendant le trajet et se contenta de suivre son ange gardien. Une fois devant la porte, Lawson comprit tout seul qu’il ne pourrait pas entrer et la laissa se présenter à la porte contre laquelle elle frappa pour demander l’autorisation d’entrer.
Les deux cadres étaient assis l’un à côté de l’autre le salon canapé de l’anglais. Quand la major Frappa, l’anglais se leva, pour lui ouvrir et lui indiquer le sofa en face d’eux. Ils avaient choisi de ne pas faire un recadrage protocolaire derrière le bureau. Surtout vu l’état de fragilité de la jeune femme.

« Major, je vous en prie. Avant que nous commencions, vous voulez boire quelque chose ? » demanda poliment et calmement l’anglais.

Ce fut Alexander qui vint lui ouvrir la porte. Ils se saluèrent poliment d’un geste de la tête et Karola répondit à son invitation à entrer. Le bureau de l’anglais était bien à son image, c’était la deuxième fois qu’elle y entrait mais lors de son premier passage, elle n’avait pas vraiment eu le temps de faire attention à l’environnement. Erin était là elle aussi. Alexander la rejoint sur un canapé. Assis l’un à côté de l’autre, ces deux-là faisaient bien la paire. Karola se posta devant le sofa qu’il lui désigna et lui tourna le dos. Elle resta debout et adopta la position réglementaire militaire au repos, à savoir droite, immobile et les bras joints derrière le dos puis déclina sa proposition.

- Non merci Monsieur. Si ça ne vous dérange pas, je préfère rester debout.

C’était plus par commodité que par volonté de les embêter. D’une part, elle s’attendait à ne pas assister à une discussion conviviale et d’autre part, vue ses blessures, rester debout lui était beaucoup plus agréable.

Comme elle comptait restée debout l’anglais se releva à son tour, pour être à la hauteur de la major pour s’adapter à elle.

« Bien. » Il laissa l’ouverture à Erin, qui était plus « gentille » et agréable que lui, pour commencer. La consultante étant moins directif, même si le jeune homme savait être diplomate et cela allait dans leur complémentarité verbale.

Erin se leva elle aussi. Ce serait complètement fantasque que de rester assise toute seule. Néanmoins, ça l’embêtait de rester debout bêtement. Si les militaires n’avaient aucun souci pour ranger leur main, Erin aimait bien s’en servir pour parler. « En fait, nous souhaitions vous voir pour discuter de vos frasques dans les cellules, ainsi que de votre comportement et des propos que vous avez tenu lors de la réunion entre enquêteurs suite au discours du Docteur Weir. Vous comprenez pourquoi nous devons en discuter ? », dit-elle tranquillement, sans animosité.

Elle observa Alexander se lever afin d’être à égalité avec elle ne prenant pas mal sa décision de rester debout. Puis il se tourna vers Erin, laquelle fit de même avant de prendre la parole d’une voix douce. Karola riva ses yeux aux siens, si son visage n’exprimait rien, elle savait par là qu’elle avait toute son attention. Comme il fallait s’y attendre, ils souhaitaient revenir sur ce qu’il s’était passé le matin même. La militaire eut la désagréable surprise de constater qu’Adam avait cafté au sujet de l’incident des cellules. Mais loin de se laisser démonter, elle resta immobile face à eux et attendit d’avoir la parole pour répondre.

- Je comprends. Cependant, en ce qui concerne mon comportement je ne suis pas sûre d’avoir de quelconques comptes à vous rendre. Quant à mes propos, je les assume totalement.

Erin l’avait déjà expérimenté dans un entretien d’évaluation, et elle s’était même retrouvée sous son commandement lors de la mission sur la terre sans jour, qui avait débouché sur l’adoption de la planète en question pour installer le nouveau site Alpha. Pour le moment, ce qu’elle voyait de la Major était fidèle à la Capitaine qu’elle avait côtoyé. Elle s’était reprise, et ce n’était pas plus mal, même si Erin comprenait qu’elle ait déraillé. Après ce qu’elle avait subi, rien d’anormal. En plus Weir leur faisait un drôle de numéro dans la foulée, l’envoyant directement sur la touche, de quoi l’avoir mauvaise. « Vous avez des comptes à rendre vis-à-vis de votre comportement quand ce dernier est nuisible, pour vous, mais aussi pour les autres. » Elle soupira, avant d’ajouter, toujours tranquillement, sans compassion ni pitié, juste de la neutralité bienveillante : « Je comprends que vous soyez en colère, maintenant ne confondez pas vos alliés de vos ennemis. »

Karola était toujours tournée vers Erin. Elle se demandait si les deux rougeots allaient lui faire le coup du bon et du méchant flic ? Si elle comprenait la raison de sa présence ici, elle n’appréciait pas vraiment le fait de se retrouver dans la position de l’accusée. Depuis le début de sa carrière jamais elle n’avait posé d’ennuis à sa hiérarchie et avait un dossier absolument parfait, elle le savait. Elle savait aussi qu’elle avait déconné et en répondrait sans aucun souci mais ça l’embêtait qu’elle soit la seule car pour le coup, elle n’y avait pas qu’elle à avoir sérieusement déraillé. Elle jeta un coup d’œil à l’anglais qui restait silencieux, un peu trop à son goût, son regard bleu posé sur elle avant de lâcher tout en se sachant provocatrice :

- Qu'en est-il du Dr Weir, l’avez-vous également reçue pour parler de son comportement et de ses propos ?

L’échange n’était pas facile, notamment dans la communication verbale, faut dire que discuter debout, avec une militaire les mains dans le dos… il y a un blocage gestuel de base. La major, se mettait naturellement dans la défensive, prête à mordre. L’anglais, le sentait bien. Erin, parlait bien et l’anglais, n’avait rien à ajouter. Il se contentait d’observer calmement et de réfléchir à la suite des propos. Il sentait que la major, n’allait pas tarder à faire une petite pique et cela ne manqua pas. Elle préféra mentionner Weir, comme défense, ave cerise sur le gâteau, une provocation à son encontre. Il soutenue son regard posément un fin sourire sur les lèvres. Il s’y attendait.

« Nous parlons actuellement de vous Major, ce sujet viendra après »
il laissa quelques secondes s’écouler pour qu’elle comprenne son sous-entendu caché, qui était qu’ils comptaient bien la mettre dans la confidence par la suite « Mais pour répondre à votre inquiétude, nous l’avons vu juste avant » il lui fit un geste de main. « Vous devriez vous asseoir ou vous détendre major, cela serait plus aisé pour échanger, nous ne sommes pas là pour vous faire un interrogatoire. Ni pour vous mettre au coin. » Petite référence humoristique à la fin, pour tester les réactions de la demoiselle des glaces.

La pique fit son petit effet, enfin Alexander quittait son poste d’observation pour descendre dans l’arène. Karola connaissait bien les techniques d’interrogatoires ou les séquences de recadrage pour en avoir menés tout un tas dans sa carrière et surtout sur Atlantis. Certains auraient trouvé de l’ironie dans cette situation mais ce n’était pas le cas de Karola. Ses yeux tournés vers l’anglais réagissant à sa phrase étaient fixement posés sur lui. Elle ne bougeait pas, n’ayant pas la moindre attention de montrer quoique ce soit. Cela dit, elle fut soulagée d’apprendre que Weir avait été reçue juste avant, c’était une bonne chose. Alexander l’invita à nouveau à se mettre assise insistant sur le fait qu’elle n’était pas là pour subir un sale quart d’heure, ce dont doutait tout de même la jeune femme qui resta debout.

- Si c’est le cas, inutile de m’asseoir, je n’ai pas l’intention de m’éterniser. Dites ce que vous avez dire, ne perdons pas plus de temps.

Soit, il allait falloir attendre que la jeune femme se détende vraiment. Elle ‘n’était dans la bonne optique et normal vu son état. L’anglais, avait l’habitude de rester stoïque et de marbre, donc il ne s’en formalisa pas. À peine arrivée, elle voulait partir… au moins sur ça, elle ne change pas.

« Bien. Je vais commencer par vous mettre au même niveau d’informations factuels que vos collègues après votre éclat de tempête, histoire de mettre déjà ce point au clair » Il s’humécta les lèvres, car elles étaient un peu sèches. « Dans les faits, cela fait 5 jours que l’enquête a été lancée, avec la première agressions « publique ». L’avancement de celle-ci a montré, que l’organisation, qui sévit sous diverses agressions sexuelles, seraient en place depuis au moins un an. Laissant, sous-entendre qu’elle attendait sagement d’être dévoilée, mais vu le comportement qui s’est mis en place ses dernières, jours, ce n’est pas une confrérie de simples violeurs, certes de pervers avec des penchants pour un sadismes forts, mais leur véritable but ne semble pas être de transformer Atlantis en donjon rouge."

Il faisait des pauses pour que le cerveau de la major puisse tout assimilé le nombre de phrases cachées. « Nous venons de mettre un grand coup de pieds dans une fourmilière et en conséquence celle-ci réplique avec une stratégie de défense agressive en mettant ses propres buts en place. Le but étant de nous mettre à terre avant elle. D’où le nombre élevé d’agressions et de tentatives. Cela était prévisibles et logique. Les agressions, ont montré que les corps militaires étaient en majorité en cause. À votre avis pourquoi ? » Il ne comptait pas tout dire de suite, il voulait la faire réfléchir ce n’est pas un exposé sur la stratégie qu’il allait lui faire, mais une communication, l’obligeant à se remettre dans le bain « pro » avant d’attaquer sur d’autre points. De toute manière il ne se faisait aucun doute, sur les suppositions que devait se faire Karola, elle était loin d’être bête. Même si pour le moment, elle devait se demander où il voulait en venir. Mais être deux stratèges, il est préférable de bien mettre toutes les ficelles en places, pour parler le même langage et surtout aboutir aux réflexions communes et efficaces. La major, était embrumée par son jugement et sa colère, il était temps de lui montrer qu’elle avait certes merdée mais qu’elle était capable de voir ses erreurs dans son discours hallucinants du matin.

Pendant quelques secondes un blanc s’installa, l’anglais était très certainement en train de réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir dire à la jeune femme. Karola en profita pour observer Erin, cette dernière était à son tour muette préférant laisser les initiatives à son acolyte. Ce dernier pris enfin la parole d’un ton tranquille. Il lui fit un petit point concernant l’avancée de l’enquête ce qui étonne la jeune femme et eut pour effet de lui faire quelques peut relâcher la tension qu’elle avait accumulé dans ses muscles depuis son entrée dans le bureau. A présent elle écoutait attentivement le récit de l’administratif en tentant de ne pas en rater une miette car chaque donnée était essentielle. Ce réseau mis en place était inquiétant non seulement à cause de ces « activités » mais aussi parce qu’il fonctionnait depuis près d’un an sans que personne ne se rende compte de rien.

Le jeune homme fini son discours en lui demandant son avis au sujet du corps de métier d’appartenance de la plupart voire de quasi tous les agresseurs. Karola haussa les épaules et répondit rapidement.

« Je suppose que c’est parce que c’est dans le contingent militaire que l’on retrouve le plus grand vivier d’hommes et de femmes soumis à des règles strictes et venant de milieux parfois difficiles. Et si nous aimons nous croire supérieurs, les militaires sont aussi les plus faciles à manipuler, je suppose. D’ailleurs à ce sujet, compte tenu de notre éviction, je ne serais pas surprise qu’on ait tenté de nous faire porter le chapeau à moi et au colonel. »

L’anglais hocha la tête.

« C’est une des raisons. En plus, du fait que l’expédition soit civile et qu’elle est très controversée par ce titre. Beaucoup de personnes hauts placé dans le corps militaire aurait préféré que cela soit gérer de la même façon que le programme des étoiles. »

Il haussa les épaules, amusé « Mais ce n’est qu’une façade, cela attire aussi, d’autre loups, bien plus dangereux que des généraux. Les militaires, c’est la solution facile, il suffit de mettre la bonne personne à l’heure tête et de tirer les fils. D’où votre éviction. » Il regarda la jeune femme.

« Nous sommes 350 membres dans cette expédition, il y a eu total une dizaine d’agressions. Mais, il y a eu un gros effort, pour évincer les « têtes pensantes ». Tout d’abord Sheppard et vous-même, étant militaire et première barrière pour le contrôle des soldats. Avant cela, il y a eu une agression avortée sur mademoiselle Steele et surement un certain nombre sur mademoiselle Deltour aussi qui avait tout comme Erin, des informations compromettantes »

Il regarda sa comparse, avant de continuer « Nous étions à 20 attaques tués dans l’œuf auprès des têtes dirigeantes et des victimes depuis 5 jours. Que cela soit lors des repos dans les chambres d’infirmeries des tentatives divers et variés, des corruptions ou des pressions. Toutes empêchées par la mise en place de gardes du corps, de pass sécurité et d'autres mesures » il lui disait clairement, que rien n’avait été bien calme. Il se mit à marcher un peu.

« Nous sommes au milieu de feu croisé politique, avec à la clé un complot, pour une prise de pouvoir d’Atlantis. Le Dr Weir vient de tomber, sûrement droguée et manipulé. Elle est en train de faire une prise de sang. Nous l’avons vu tout à l’heure. Elle était proche d’un patin et nous soupçonnons le marionnettiste » Il la regarda.

« Demain, nous auront le bilan des enquêtes faites sur les hauts cadres qui diriges cette cité et ceux qui sont impliqué dans son fonctionnement, dont le CIS. Enquête autant sur mademoiselle Steele, Weir que sur moi-même, je précise. » Il fit une pause avant de reprendre.

« 25 dossiers militaires ont été falsifiés à ce jour, pour permettre d’être pistonné et de passer les tests d’entrée » il était contraint de parler beaucoup pour expliquer.

« Une enquête avait déjà été lancé sur l’une des personnes du conseil. Cette enquête dure depuis plusieurs mois et vu têtes qu’elles en train de faire tomber, il y a des chances que demain, soit nous seront en vie soit nous mourrons » conclusion dite sérieusement avec les sous-entendus qui vont avec.

Alors qu’avant elle s’étonnait du silence d’Alexander voilà qu’à présent on ne parvenait plus à l’arrêter. Karola ignorait si Erin désirait intervenir, dans tous les cas, l’anglais ne lui en laissa guère l’occasion car il débitait les informations comme un robot. Karola était contrainte de focaliser toute son attention sur les paroles de l’anglais et à vrai dire, cela n’était pas aisé compte tenu de son état du traitement médicamenteux qu’elle prenait. Elle avait quelques difficultés de concentration. C’est pourquoi lorsque le rouge commença à faire les cent pas, elle préféra détourna son regard et fixement le mur devant elle afin de ne pas être déconcentrée. Il revint rapidement sur certains statistiques concernant l’affaire et elle apprit que ses craintes concernant Weir étaient fondées. Elle avait hâte que les résultats des analyses médicales n’arrivent pour mettre au jour ce qui était arrivée à la cheffe de l’expédition qui n’était visiblement qu’une victime de plus. Karola pinça les lèvres lorsqu’Alexander eut terminé de parler. En réalité, elle s’en voulait de n’avoir rien vu ou de ne pas avoir pu empêcher les agressions. Après tout, en tant que second responsable militaire cela faisait partie de ses attributions et c’était donc là une magistrale claque en pleine figure qu’elle venait de se prendre.

« S’ils nous arrivent effectivement quelque chose, cela voudra dire que la sécurité est toujours défaillante. Ce serait inacceptable et ne voudrait signifier qu’une seule chose...que les personnes qui sont en charge de la sécurité sont de mèches avec les autres. Dans ce cas de figure je ne vois qu’une chose à faire, agir avant qu’eux ne le fasse. Il faut frapper un grand coup et non pas se contenter de quelques arrestations et interrogatoires qui ne font que donner davantage de temps à nos ennemis. »

La jeune femme parlait comme si elle était en plein combat mais c’était en quelque sorte un peu le cas, sauf que cette fois-ci les ennemis n’étaient autre que des membres de leur propre camp. D’ailleurs, elle visait très clairement dans ses propos les deux nouveaux chefs militaires de la cité, en tout cas particulièrement Harris.

Erin observait les deux jeunes gens échanger depuis quelques minutes. C’était le tour d’Alexander, et ce dernier déployait des trésors de communication pour faire en sorte que cette discussion avance, plutôt qu’elle ne stagne sur un statu quo où chacun resterait campé sur ses positions. Erin fit un sourire à la militaire, ne s’attendant pas à en avoir un en retour.

« C’est la stratégie qui est mise en place. Pour le moment, nous donnons l’impression de réagir à chaque agression, sans rien faire de plus, comme-ci nous attendions d’être achevé purement et simplement. Alors je ne dis pas qu’ils ne vont pas essayer de nous porter le coup de grâce, cela dit, par derrière et par le biais de personne de confiance, l’enquête progresse et nous sommes en train de jouer contre eux dans leur dos. Ils pensent que nous nous concentrons sur les arrestations des petites frappes qui s’en prennent à différentes personnes, dont vous malheureusement. Du coup, ils pensent avoir l’avantage de mener la danse, de frapper où bon leur semble. Mais nous ne sommes pas dupes. Les enquêtes en cours qu’Alexander a diligenté seront concluantes, et cette fois, nous allons arrêter non pas les petits bras, mais les cerveaux. »

Erin pensait qu’Alexander serait d’accord avec ce qu’elle allait dire et avec ce qu’elle venait de dire. Le Major Frei était un stratège dans l’armée, et le fait qu’elle se soit faite violer avait tendance à la placer dans le camp des gentils. Si elle était mêlée à tout ça, elle serait drôlement tordue d’avoir vendu son corps pour tromper l’ennemi.

« Dans la journée, Harris et Woosley seront mis sur écoute. Cela a pris un peu plus de temps que prévu, mais ça semblait nécessaire. Les images de vidéo surveillance ainsi que les communications radios seront enregistrées indépendamment de la sécurité. Tout cela viendra compléter les enquêtes qui arriveront et qui, nous l’espérons, seront concluantes quant à savoir qui se cache derrière tout ça, qui tire les ficelles. Avec le bilan sanguin du docteur Weir… tout cela va s’emboiter, et le schéma de cette organisation va se dessiner petit à petit. Bref, nous ne sommes pas restés les bras croisés à attendre que ça se passe. »

Erin livrait des éléments essentiels de leurs actions. D’un autre côté, s’ils venaient à fuiter, ladite fuite serait vite identifiée en la personne du Major. Mais Erin jugeait nécessaire que cette femme puisse savoir que tout était fait pour ne pas laisser ces pourritures s’en sortir, et que les enquêteurs n’attendaient pas d’être abattu dans leur sommeil comme de vulgaires bêtes. Alexander avait déjà bien résumé les différents tenants et aboutissants. Bref, tout ce qu’elle venait de dire compléter parfaitement ce que venait de dire Alexander, et permettait de répondre aux inquiétudes de la militaire.

Comme deux violons parfaitement accordés, Erin pris la relève d'Alexander pour compléter et étoffer son argumentation. Toujours attentive, Karola porta son regard sur la jeune femme qui s'adressait à elle calmement. Au moins elle ne déambulait pas dans le bureau comme son compère. Ils confirmèrent certains soupçons qui pouvaient peser sur Woosley trop louche dans son comportement pour être honnête. Quant à Harris, certains manquements à la sécurité qui avaient dès le début étaient mis en lumière et perdurés ne pouvaient en faire qu'un coupable idéal. Cependant, les deux-là avaient tellement bien joués leurs partitions qu'ils étaient difficiles de voir clair dans leur jeu. Après tout, Harris n'avait-il pas aidé Karola à accéder à certains dossiers sensibles ?

La jeune femme hochait la tête pendant le discours d'Erin montrant par-là qu'elle comprenait bien ce qu'elle voulait dire et aussi qu'elle approuvait la méthode employée par les rouges. De son côté, elle n'aurait peut-être pas agi de la même manière mais elle reconnaissait que cette manière de faire n'avait rien d'indue, bien au contraire.

- Très bien, je vois que vous menez votre enquête d'une main de maître...

Elle les regarde tour à tour avant d'ajouter avant que l'un d'eux n'enchaîne.

- M'auriez-vous donné toutes ces informations pour éviter que "mes pulsions vengeresses" ne viennent détruire tout votre travail ?

Alexander était en parfait accord avec Erin, de toute manière à force de travailler ensemble et par leur caractère, ils avaient cette symbiose évidente. Qui pouvait être un peu étrange pour leurs interlocuteurs. Le jeune homme, ne bougea plus, resta calme, comme depuis le début, observant la militaire.

« Non. Qu’importe votre état vous restez une personne qui souhaite soutenir l’enquête et l’un des seuls officiers supérieurs sur qui on peut avoir confiance pour ce genre de stratégie. »

Il la toisa sérieusement « Et comme vous aviez émis des doutes, mués par une colère évidente, il était bon de vous expliquer les parts d’ombres. Et que tout cela soit clair. Après concernant votre comportement, vous êtes suffisamment mature pour vous rendre compte que vous avez atteint une limite psychologique et que ce fut une erreur cette tentative de meurtre et qu’un repos avec suivi d’un psychologue vous sera profitable dans les jours à suivre »

Lorsqu'Alexander prononça ces dernières paroles, Karola ne put s'empêcher de pincer les lèvres et de sentir son corps de tendre à nouveau. Elle espérait que cela passe inaperçu pour ne pas donner le moindre bâton à ses interlocuteurs pour se faire battre. Si seulement Adam avait su tenir sa langue à propos de l'épisode des cellules... Un suivi psychologique, voilà qui ne lui plaisait guère.

- Vous l'avez dit vous-même c'est une erreur. J'ai réussi à me reprendre et j'ai reconnu avoir dépassé les bornes. Vous me connaissez suffisamment pour savoir que cela ne se reproduira plus.

« Même si vous croisez Armstrong ou Nelson ? », risqua Erin en la toisant. Il fallait quand même en venir aux cellules et à la tentative de meurtre avortée par le Lieutenant Ross. « Vous savez, se faire aider ne fait pas de vous quelqu'un de faible. Ça fera de vous quelqu'un de censé qui peut reconnaître que de temps en temps, on peut se faire épauler. » La phrase de la Major soulignait clairement qu'elle avait des réticences de ce côté-là. Les militaires sont assez prévisibles en même temps.

« C’est une obligation major, pour chaque traumatisme en mission ou dû à un évènement, un suivi psy est demandé. » Il lui fit un sourire rassurant. « Même si je comprends votre grande réticence » Ce n’est pas anodin ce qui lui était arrivé. « Dans tous les cas, il est primordial que vous alliez vous oxygéner l’esprit après tout ça. Loin de la cité et prendre du temps pour vous. » qu’elle aille prendre des vacances sur Terre ou sur le continent qu’importe, tant qu’elle s’éloigne, pour se préserver elle.

Quand Erin prononça les noms de ses agresseurs, elle sentit ses mains se serrer dans son dos. Il ne fallait surtout pas qu'elle laisse transparaître quoique ce soit de suspect que ce soit sur son visage ou dans ses gestes. Alors ses yeux allèrent fixer le mur devant elle pour éviter d'avoir à regarder Erin et Alex et qu'ils perçoivent une quelconque lueur dans ses prunelles. Elle se doutait bien que cette provocation n'était pas anodine et sa réaction qu'elle tentait de maîtriser du mieux qu'elle pouvait montrait bien que non, elle n'allait pas mieux. Et le fait qu'Alexander en remette une couche lui fit serrer les dents à travers lesquelles elle siffla.

- Je connais les règles monsieur Hoffman.

Elle n'ajouta rien de plus, les propos des deux rouges venaient de la faire se refermer sur elle-même. Il remarqua sa tension il hocha la tête simplement, bien sûr qu’elle connaissait les règles, mais lui rappeler ne lui ferait pas de mal, pour lui rappeler qu’elle n’y couperait pas. Major Frei ou non. Il jeta un petit coup d’œil à Erin, dans leur langage silencieux pour partir chercher un verre d’eau qu’il tendit à la major.

« Outre l’aplat d’informations communes Major, vous recevoir est aussi pour vous faire comprendre, que nous n’êtes pas seule et que vous avez du soutien » Pas besoin de verser dans le sentiment ni rien, ni l’un ni l’autre n’était dans cette optique. Il était important qu’elle le sache et qu’elle ne se sente pas « tendue » en présence des deux administratifs qui était du même côté qu’elle. Et qu’elle pouvait compter sur leurs appuis pro et leur conscience pour l’aider et la soutenir non pas seulement dans cette affaire mais de manière générale et pérenne dans leurs tâches au sein de la cité.

Malgré le fait qu'elle paraisse totalement hermétique aux conseils et mots que les deux rouges lui adressaient, Karola était bien consciente qu'ils avaient raison et que son entêtement était stupide. C'était d'autant plus ridicule que si les rôles avaient été inversés elle aurait prodigué les mêmes conseils.

Acceptant le verre d'eau qu'on lui tendait, elle n'en bu cependant pas une gorgée. Au prix d'un intense effort de self-control et de réflexion, la jeune femme finit par soupirer.

- Très bien, je vais réfléchir à votre proposition.

Elle ne voulait pas leur dire oui mais elle ne voulait pas non plus leur dire non car sinon, elle ne finirait par jamais sortir de ce bureau.

« C’est déjà autre chose que non », constata Erin avec un sourire. Après de toute façon, ils ne pouvaient pas la forcer à se rendre chez le psy, si ce n’était en lui virant ses accréditations. Mais est-ce que ce serait utile ? Il fallait que l’envie vienne d’elle aussi. « Et je suis certaine que vous allez prendre la bonne décision. Vous l’avez toujours fait jusqu’à présent. »
L’anglais accompagne la phrase de sa comparse avec un sourire.

« Si vous le souhaitez-vous pouvez partir Major. Sauf si vous avez d’autres éléments à communiquer »

Karola hocha la tête concernant les paroles d'Erin. Heureusement, ils n'insistaient pas plus. Ils devaient de toutes façons bien se douter que cela n'aurait été que stérile avec Karola et quant à elle, elle aura fini par se braquer. Alexander finit par lui donner l'autorisation de partir, elle ne se fit donc pas prier. Elle déposa le verre d'eau sur une table avant de se tourner une dernière fois vers eux.

- Ce sera tout pour moi. Ne vous en faites pas, je ne suis pas du genre à décevoir mon entourage. Merci pour le verre.

Son "merci pour le verre" avait plus de signification qu'il n'y paraissait mais pour une personne un peu handicapée des sentiments et des émotions, dire "merci pour vos paroles et votre compréhension" était quelque peu compliqué. Sur ces mots, elle leur tourna le dos et quitta avec soulagement le bureau de l'anglais pour retrouver son garde du corps qui l’accompagna jusqu’à son propre bureau.

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